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Centrale Maths 2 PSI 2011 — Corrigé
Ce corrigé est proposé par Christophe Fiszka (ENS Cachan) ; il a été relu par Jules Svartz (ENS Cachan) et Céline Chevalier (Enseignant-chercheur à l’université).
Le problème propose une introduction aux techniques de « positionnement mul- tidimensionnel », classiques dans le domaine de l’analyse de données. Le principe général consiste à trouver un placement de n données dans un espace R
pde dimen- sion p fixée en respectant « au mieux » les distances mutuelles mesurées entre celles-ci.
Ces distances sont stockées dans une matrice dont on étudie les propriétés tout au long des cinq parties du sujet.
• Les deux premières parties définissent les notations et les outils propres au pro- blème, notamment la relation de Torgerson qui relie les produits scalaires d’une famille de vecteurs (U
1, . . . , U
n) aux carrés des distances mutuelles kU
i−U
jk
2.
• La troisième partie donne une condition nécessaire et suffisante pour qu’une matrice soit effectivement de distances mutuelles au carré, c’est-à-dire de type
M = kU
i− U
jk
216i,j6n
• La quatrième partie aborde un problème particulier dans le cas n = 4 et p = 3 : si A, B, C et D désignent quatre points de R
3, à quelles conditions sur les dis- tances AC et BD peut-on avoir AB = BC = CD = DA ? L’énoncé propose deux résolutions, l’une purement géométrique et l’autre plus algébrique, qui utilisent les outils développés dans les trois premières parties.
• La dernière partie illustre trois techniques, la méthode des moindres carrés, le décalage de la distance au carré et enfin le décalage suivant une méthode de F. Cailliez, permettant, à partir d’une matrice symétrique, de se ramener à une matrice de distances mutuelles au carré.
Ce sujet est intéressant et original, mais il est aussi long et difficile.
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Indications
Partie I I.A Démontrer que P
2= P et
tP = P.
I.B.1 Pour le caractère orthogonal, on pourra vérifier que
∀M, N ∈ M
n(R) (Φ(M) | N) = (M | Φ(N))
Partie II
II.A Relier les produits scalaires avec les distances par la formule kU
i− U
jk
2= kU
ik
2+ kU
jk
2− 2hU
i, U
ji
pour ensuite utiliser la relation démontrée à la question I.C.
Partie III
III.A.1 En appliquant le résultat de la question II.A, montrer que Φ(M) = −2
t(UP) UP
puis calculer kUPX
λk
2où X
λest un vecteur propre pour la valeur propre λ.
III.A.2 Démontrer tout d’abord que Ker
tU U = Ker U.
III.B.1 Commencer par traiter le cas où Ψ(M) est diagonale.
III.B.2.a Remarquer que UZ =
n
P
i=1
U
i.
III.B.2.c En partant de la relation établie à la fin de la partie I, il suffit de montrer que MZ = NZ.
Partie IV IV.A.1 On doit trouver a
2+ b
2= 4.
IV.B.4 Les points U
isont coplanaires, pour i = 1, . . . 4, si le rang de U est inférieur ou égal à 2.
Partie V
V.B.3 Montrer que si X ∈ H est un vecteur propre de Ψ(M) pour la valeur λ, il est aussi vecteur propre de Ψ(N
k), mais pour la valeur λ + k/2.
V.C.1 Justifier tout d’abord que
Ψ(M
c) = Ψ(M) + 2cΨ(D) + c
22 P
V.C.4 Utiliser un argument de compacité, puis remarquer que la valeur α(X) représente le plus grand zéro du polynôme :
P
X: c → 1 2
t
X PXc
2+ 2
tX Ψ(D)Xc +
tX Ψ(M)X
V.C.6 Penser à la relation
Ψ(M
c) = Ψ(M) + 2cΨ(D) + c
22 P V.C.7 Même indication qu’à la question V.C.6.
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Dans tout ce corrigé, on identifie les matrices de M
n,1(R) aux vecteurs de R
n.
I. Centrage de matrices
I.A L’endomorphisme π est un projecteur orthogonal si et seulement si
π ◦ π = π et π
∗= π
où l’on a noté π
∗l’adjoint de π. Si P est la matrice représentative de π dans la base canonique, ces deux conditions sont équivalentes à
P
2= P et
tP = P
Or, P
2=
I
n− 1 n J
2= I
n− 2 n J + 1
n
2J
2Puisque J
2= (Z
tZ)(Z
tZ) = Z(
tZ Z)
tZ = nZ
tZ = nJ, on en déduit que P
2= I
n− 2
n J + 1
n J = I
n− 1 n J = P
De plus,
tP =
t
I
n− 1
n J
=
tI
n− 1 n
t
J = I
n− 1 n J = P car les matrices I
net J sont symétriques.
En conclusion, π est un projecteur orthogonal.
Précisons maintenant les éléments caractéristiques de ce projecteur, à savoir le noyau, l’image et le rang. Pour déterminer le noyau, résolvons l’équation PX = 0 pour X ∈ M
n,1(R) ; elle est équivalente à
JX = nX En notant X =
t(x
1, x
2, . . . , x
n), on en déduit que
∀j ∈ [[ 1 ; n ]]
n
P
p=1
x
p= nx
jsoit x
j= 1 n
n
P
p=1
x
pAinsi, toutes les composantes de X sont égales. Par conséquent, il existe λ ∈ R tel que X = λZ. Réciproquement, on s’assure que
t(1, . . . , 1) est bien dans le noyau.
Traduisons ce résultat en termes d’endomorphisme :
Ker π est la droite vectorielle engendrée par
t(1, . . . , 1).
Le projecteur étant orthogonal, l’image n’est autre que l’orthogonal du noyau : Im (π) = Ker (π)
⊥Explicitons cet ensemble : soit x =
t(x
1, . . . , x
n) ∈ Ker (π)
⊥. Comme le noyau est engendré par le vecteur
t(1, . . . , 1),
x ∈ Ker (π)
⊥⇐⇒ 0 = hx,
t(1, . . . , 1)i =
n
P
i=1
x
iAutrement dit, l’image est donnée par l’hyperplan Im (π) = {x = (x
1, . . . , x
n) |
n
P
i=1