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Recension “ Jean Dufournet, Commynes en ses Mémoires, Paris, Champion, 2011 ”
Estelle Doudet
To cite this version:
Estelle Doudet. Recension “ Jean Dufournet, Commynes en ses Mémoires, Paris, Champion, 2011
”. Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes / Journal of Medieval and Humanistic Studies,
Classiques Garnier, 2013. �hal-02314327�
Cahiers de recherches médiévales et humanistes
Journal of medieval and humanistic studies 2011
Jean Dufournet, Commynes en ses Mémoires
Estelle Doudet
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/crm/13023 ISSN : 2273-0893
Éditeur
Classiques Garnier
Référence électronique
Estelle Doudet, « Jean Dufournet, Commynes en ses Mémoires », Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], 2011, mis en ligne le 26 mai 2013, consulté le 30 avril 2019. URL : http://
journals.openedition.org/crm/13023
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© Cahiers de recherches médiévales et humanistes
Jean Dufournet, Commynes en ses Mémoires
Estelle Doudet
RÉFÉRENCE
Jean Dufournet, Commynes en ses Mémoires, Paris, Champion (« Bibliothèque du XVe siècle » 76), 2011, 446p.
ISBN 078-2-7453-2300-2
1 Les dix-huit articles rassemblés dans ce volume s’inscrivent dans une orientation bien connue de l’œuvre critique de Jean Dufournet, son long compagnonnage avec Philippe de Commynes. Rédigés entre 1993 et 2011, ils appartiennent aux dernières productions du professeur, qui avait d’abord confié la majorité d’entre eux aux Mémoires de la Société d’Histoire de Comines-Warneton et de la région. Ce sont donc des textes moins connus, moins accessibles que le recueil met à la disposition des lecteurs ; ce sont aussi des communications visant souvent un public plus large que celui des spécialistes. Elles témoignent ainsi d’un geste assez rarement mis en lumière par les publications académiques et qui était cher à Jean Dufournet, la valorisation de la recherche.
2 Trois perspectives se dessinent assez nettement dans cet ensemble. La première soutient une réflexion sur les écritures de l’histoire au XVe siècle. Deux travaux liminaires précisent la place des mémoires dans les expressions historiographiques contemporaines (« L’épanouissement de l’histoire en français au XVe siècle », p. 9-28 ; « L’écriture des Mémoires », p. 29-47). Ils programment diverses comparaisons de la poétique commynienne et de celle des indiciaires bourguignons (« Commynes et l’historiographie bourguignonne », p. 221-234 ; « De George Chastelain à Philippe de Commynes », p.
235-241 ; « Commynes, lecteur et correcteur de Molinet », p. 243-258). Elles soulignent l’éthos et la philosophie du mémorialiste, articulée notamment sur la notion de juste milieu (« Commynes et le juste milieu », p. 209-220).
Jean Dufournet, Commynes en ses Mémoires
Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2011
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3 Un deuxième fil, noué autour de l’écriture du portrait, trame plusieurs études.
Autoportraits de l’écrivain d’abord (« L’itinéraire d’un homme du Nord », p. 49-64 ;
« L’autoportrait de Commynes », p. 123-138 ; « ‘Environ ce temps je vins au service du roi’ », p. 91-102), placés en regard des portraits de princes qui émaillent les Mémoires.
Ceux-ci sont naturellement celui de Louis XI (« Louis XI vu par Commynes », p. 103-121), mais aussi ceux des figures choisies par Commynes comme destinataires de son entreprise, comme modèles ou comme contre-modèles. Sont alors explorées les figurations de l’humaniste Cato, du saint François de Paule, de Savonarole, le prophète, du parjure Ludovic le More (« De François de Paule à Savonarole », p. 157-178). Le motif italien vient ainsi soutenir la construction des Mémoires (« Commynes, l’Italie et la ligue antifrançaise », p. 65-90). La dimension philosophique et politique de l’œuvre se révèle dans des études de cas structurantes, telle l’affaire Saint-Pol (« Le cas exemplaire de l’affaire Saint-Pol », p. 139-156), ou dans des esquisses dont les éléments convergent au fil des pages, comme les portraits féminins (« Reines, princesses et dames », p. 179-192). La galerie déroulée par les Mémoires sert d’appui à l’argumentation du moraliste (« Comment remédier à la faiblesse des princes ? », p. 193-207).
4 Ce procédé, entre bien d’autres, explique l’intérêt des lecteurs ultérieurs. Telle est la troisième orientation des études rassemblées. Sept contributions éclairent le succès continu des Mémoires du XVIe au XXe siècle, depuis le Sejour de Deul, premier texte à rendre hommage à l’écrivain (p. 279-297). Elles soulignent notamment le rôle de l’éditeur Denis Sauvage (« Denis Sauvage et Commynes », p. 299-310 ; « Les Mémoires, best-seller de l’époque classique », p. 259-277) et la réception des moralistes classiques (« Un interlocuteur privilégié des princes, de Fénelon à Vauvenargues », p. 311-325). L’accueil ménagé par les écrivains du XIXe siècle est analysé dans plusieurs textes, certains portant sur de célèbres lecteurs commyniens (« Michelet et Commynes », p. 327-340), d’autres s’intéressant davantage à la réception critique (« Sainte-Beuve et les historiens du Moyen Âge », p. 341-353 ; « Commynes sous le regard de Faguet et de Lanson », p. 355-360). Le dernier article s’attarde sur l’œuvre de Paul Fort, invitant les médiévistes à redécouvrir son originalité (« Le regard de Paul Fort », p. 361-380).
5 Les quinziémistes retrouveront ici les thèmes et les hypothèses forgées au fil de la carrière de Jean Dufournet. Nihil novi peut-être ; mais l’enseignement du volume est ailleurs. Aux spécialistes, ces contributions offrent le bel exemple d’une quête persévérante et curieuse, tour à tour creusant et déplaçant les points de vue. Aux chercheurs en général, elles démontrent l’art de présenter clairement des propos exigeants à des publics variés. Elle présente à tous un exemplaire dialogue entre une œuvre et son commentaire critique.
Jean Dufournet, Commynes en ses Mémoires
Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2011
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