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Etude en cases lysimetriques de l'influence de la profondeur du sol sur le rendement des cultures

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Academic year: 2021

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https://hal.inrae.fr/hal-02729191

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Etude en cases lysimetriques de l’influence de la profondeur du sol sur le rendement des cultures

Gwendal Monnier

To cite this version:

Gwendal Monnier. Etude en cases lysimetriques de l’influence de la profondeur du sol sur le rendement

des cultures. Annales Agronomiques, INRA, 1971, 22 (2), pp.183-195. �hal-02729191�

(2)

Ann. agron., 1971, 22 (2), 183-195.

ÉTUDE EN CASES LYSIMÉTRIQUES

DE L'INFLUENCE DE LA PROFONDEUR DU SOL SUR LE RENDEMENT DES CULTURES

G. MONNIER

Laboratoire des Sols, Station centrale d'Agronomie,

Centr.' national de Recherches agronomiques, I. N. R. A., - Versailles

RÉSIDe

L'influence de la profondeur du sol sur la production de différentes cultures a été étudiée à Versailles en cases lysimétriques sur une période de 14 ans.

Le classement des cultures suivant leur réaction à la profondeur du sol correspond en pre- mière approximation à celui qui découlerait de leur période et durée de végétation.

Une meilleure prévision du comportement est toutefois obtenue en tenant compte de l'in- teraction année x culture concrétisée par le déficit climatique en eau évalué pour chaque année au cours de la végétation de la culture considérée.

La comparaison de ce déficit avec les réserves en eau utile disponibles aux différentes pro- fondeurs en expérimentation permet d'améliorer le classement précédent et d'attribuer aux conditions d'alimentation hydrique de la plante l'influence de la profondeur du sol sur le ren- dement. Une étude plus particulière des composantes de rendement d'un maïs grain confirme cette conclusion et précise l'importance des dates d'apparition du déficit en eau compte-tenu de la réserve

du sol.

INTRODUCTION

L'influence de la profondeur du sol exploitable par les racines sur le rendement des cultures a été souvent mise en évidence (in S. HÉNIN, R. GRAS, G. MONNIRR, 1969).

On constate, toutefois, que le volume ou la nature (grains ou matière sèche

totale dans le cas des céréales par exemple) des différences de production enregistrées

sont très variables suivant l'année et (ou) la culture considérées, sans que, le plus

souvent, il soit possible de déterminer parmi les conditions climatiques propres à

l'année, les caractéristiques de la culture (profondeur d'enracinement, période et

durée de végétation... etc.), du sol ou les interactions pouvant exister entre ces trois

groupes de facteurs, celles qui sont les principaux responsables de ces variations.

(3)

184

G. MONNIeR

Nous avons utilisé les résultats obtenus de 1956 à 1969 sur la batterie des cases lysimétriques du C. N. R. A. à Versailles, pour chercher à préciser ces variations, et si possible en déterminer la ou les raisons principales. Une installation lysimétrique se prête en effet particulièrement à ce genre d'étude, et cela pour plusieurs raisons.

— Tout d'abord, il est possible de disposer de sols de plusieurs profondeurs constitués d'un matériau homogène à l'intérieur de chaque profil et d'un profil à l'autre. Ces conditions sont rarement rencontrées dans le milieu naturel où la notion de profondeur de sol est beaucoup plus complexe.

— En second lieu, l'enregistrement des quantités d'eau de drainage permet une évaluation des évapotranspirations réelles. L'étude de l'influence de l'économie de l'eau sur les rendements, influence que la plupart des auteurs considèrent comme déterminante dans les régions à déficit climatique saisonnier, en est facilitée.

MATÉRIEL eXPÊRIMNTAI,

Il est composé de 20 cases de 2 m 2 de surface et de profondeurs variables : 50 cm : cases 3 et

4

Io() cm :

cases 5 et 6 150 cm : cases 7 à 20

Parmi les cases de 1,5o m de profondeur, deux (nos 9 et Io) ont un drainage limité à 50

cm

de profondeur — c'est-à-dire que l'excès d'eau n'est éliminé que lorsqu'un plan d'eau s'est

formé

et qu'il est monté jusqu'à 50 cm de la surface du sol ; deux autres (nos 13 et 4) ont un drainage limité à roo cm. Les autres sont normalement drainées au fond de la case. Nous nous occuperons principalement ici des cases dont le drainage est librement assuré.

Pour chaque profondeur, une case sur deux est cultivée depuis 1956, l'autre étant maintenue parfaitement propre par désherbage manuel fréquent.

Enfin, le matériau de remplissage a été prélevé dans l'horizon B textural d'un sol de limon dans la région de Versailles ; ses caractéristiques de constitution physique sont indiquées dans le tableau r. Le remplissage a eu lieu en jetant la terre dans de l'eau, de façon à assurer une mise en place régulière. Dans ces conditions, la densité apparente mesurée en 1958, le sol étant à la capacité au champ, a une valeur moyenne de 1,4, restée inchangée depuis cette date, comme l'atteste la constance de la cote de la surface du sol à la sortie de l'hiver au long des 14 années d'observations.

TABLEAU I

Caractéristiques du sol utilisé

Composition granulométrique p. 100

Horizon B (cases lysimétriques)

Argile < 2 u. 28,50

Limon 2-20 p. 24,00

Limon 20-50 [./. 44,30

Sable fin 50-200 p. 1,50

Sable grossier 0,2-2 mm 0,50

Matières organiques 0,70

Carbone p. 1 000 4,04

Azote p. 1 000 0,46

C/N 8,8

PH 6,40

(4)

PROFONDEUR DU SOI., ET RENDEMENTS 185 Sur ces bases et compte tenu des caractéristique.s hydriques de l'horizon B (capacité au champ appréciée soit en place, soit par ressuyage à pF 3 26 p. roc); point de flétrissement (pl? 4,2 =-- ii p. too)1, on peut calculer la réserve en eau utile totale pour chaque profondeur :

Profondeur 50 cm : 105 mm 100 cm : 210 MM 150 cm : 3X5 MM

En définitive, le dispositif peut être résumé de la façon suivante : TABLEAU 2

Dispositif expérimenta; (récapitulation)

I, — Profondeur du soi : 50 cm — Réserve utile : 105 mm Culture : case n° 3 (1956-1969)

Sol nu : case n° 4 (1956-1969)

— Profondeur du sol : 100 cm — RescrvJ utile : 210 mm Culture : case n° 6 (1956-1969)

Sol nu : case n° 5 (1956-1969)

III. Profondesw du sol : 150 cm — Réserve utile 315 mm 1° Drainagc; libre

1956-1961 : cases n° 7, 11, 15, 18, 19 1962-1965 : cases n° 11,19

Culture ( 1) 1966-1968 : cases n 0 7, 11, 15, 18, 19 1966-1968 : cases 0° 7, 11, 15, 18, 19 1969 : cases n° 11, 19

Sol nu ( 2) (1956-1969) : cases n° 8, 12, 17

2. Drainage à 50 cm

Culture ( 1) : case n° 10 (1956-1961 et 1966-1968) Sol nu : case n° 9 (1956-1969)

3° Drainage à 100 cm

Culture : case n° 14 (1956-1969) Sol nu : case n° 13 (1956-1969)

(1) Les cases cultivées mentionnées ici pour chaque période correspondent à celles qui portaient alors la même culture que les casas de profondeur plus faibles ; un certain nombre des rases de 150 cm de profondeur étant cultivées en prairies à certains stades de la rotation.

(2) Les Goes nues n° 2 16 et 20 n'ont pas été retenues parce qu'elles ont été utilisées à partir de 1959 pour une expérience de couverture du sol et de binage.

Il apparaît qu'une difficulté pourrait provenir de l'absence de répaitions sur les cases de profondeur 50 cm et roo cm. Nous verrons que compte tenu d'une part, des écarts considérables d'une profondeur à l'autre et d'autre part, de l'homogénéité du comportement des cases sembla- bles existant à plusieurs exemplaires, cet inconvénient est de peu d'importance pratique au niveau de précision souhaités.

La succession des cultures en essai depuis le début de l'expérience a été la suivante : 1956 à 1959

1960 1961 1962 1963 1964 h 1 9 65

1966 1967 1968 1969 Annales agronomiques. —

Luzerne Blé d'hiver Orge de printemps Maïs grain

Maïs fourrage (récolté au stade grain pâteux) Jachère nue

Maïs fourrage (récolté au stade floraison) Blé d'hiver ± engrais vert en culture dérobée Orge de printemps

Betterave à sucre

197 1 . 1

(5)

1957 Luzerne 2...année ( 2 coupes

21.110.1

/'/

/PU50

50 1.0 150

Profondeur Cm

50 100 150

1956 Luzerne 1..année ( 1 cou pe en septembr, )

Réseneen Pe c•-.5 •-es

eau (mrn) ..'exées)

RU. eD0 . .f

,RUS(' 001.-50'.

Prcfand..ur 50

100

195) Luzerne 4... année 'cou te le 25/5 Won) retournement) RU 10C

2)0 /00

1960 Blé d'hiver

.„-

1956 Luzerne 3". année ( Coupez )

RU. 100

v*"

/Ru 50

1961 Orne de printemps

--- RU. 100

4U50 RU 50

100

186

G. MON.NInR

r. Variation des rencl:ments (valeurs indexées) et des emprunts à la réserve en fonction de la profondeur du sol

R. U. = Réserve utile

(6)

100 5..„ 50 ee.'"/

‘‘ • /

Profonddur cm

1963 Mat% fourrr4e sfude grain udreux

19 ,- c Org.: d.c printemps

issa

ei,iafIl'o, raf iosuornrage de

- RU 50

1913 Ei_tterove à sucre 1

R.0100

Profondeur 9m

50 100

né-co.et,n eou Crib 1)

20C '.100

FIG. 1. (suite)

100 1.07 51.1

d'uo. r blanchu c .

2

F11 .100 00 J

,••• 5

R.0 50

RU, 00

RU 50 de.s c. itures

1962 MrTs grain

RU 100

50

in,Jturc" - en ',IP ure dérobée 120

PROFONDFUR DU SOL ET RENDEMENTS 187

(7)

188 G. MONNIER

RÉSULTATS Er DISCUSSION

Les productions obtenues pour les cultures successives figurent (courbes en traits continus) sur la série de graphiques qui constituent la figure r. Pour les cases de 150 cm, il s'agit de valeurs moyennes. Les données recueillies concernent tantôt le rendement en grain sec, tantôt la production de matière sèche ou de matière verte totale. Elles sont exprimées en valeurs indexées, l'indice roo représentant dans chaque cas la récolte des cases de r5o cm de profondeur.

On constate que 3 cas principaux se présentent suivant la combinaison année- culture à laquelle on a affaire.

— Dans un premier groupe qui comprend les

2e, 3e

et

4e

années de luzerne (1957, 1958 et 1959), les deux blés d'hiver (1960 et 1967) et surtout le maïs (1962), la production s'accroît de façon sensible pour chaque tranche supplémentaire de 5o cm de sol à la disposition des racines.

En moyenne, pour ce groupe, il y a presque proportionnalité entre les rendements et la profondeur de sol : si ro° représente le rendement moyen des cases de 150 cm, les cases de roo cm fournissent un rendement de 67 et les cases de 50 cm un rendement de 38. La signification de ces variations peut être appréciée, faute d'une critique sta- tistique, par comparaison avec la variation maxima observée des rendements entre deux cases profondes homologues, qui est de l'ordre de 10 p. roo pour la luzerne, de 15 p. roo pour les céréales et le maïs fourrage et de

20

p. r oo pour le maïs grain.

— Dans un deuxième groupe qui comprend le maïs fourrage récolté au stade pâteux (1963), les deux orges de printemps (1961 et 1968), la betterave à sucre (1969) et la coupe de première année de luzerne, on constate un accroissement de production, lorsque la profondeur du sol passe de 50 cm (indice moyen 62) à roo cm (indice moyen 99), mais le gain devient négligeable lorsque la profondeur passe de 100 à 150 cm (indice roo). Il faut toutefois noter que cette tendance vérifiée pour la récolte proprement dite (grains d'orge et pivots de betteraves) est moins nette pour la paille de la céréale et les feuilles et collets de betteraves qui se rapprochent du groupe précédent.

— Dans un troisième groupe enfin, on trouve le maïs fourrage récolté à un stade précoce (1966) et les parties aériennes de l'engrais vert (moutarde blanche) cultivé

« en dérobée)) derrière le blé de 1967. Pour ces productions et ces années, la profondeur du sol n'a eu aucune influence.

On peut constater que la répartition des différents types de culture entre les 3 groupes suit de façon générale une certaine logique, et semble, plus précisément, liée à la durée de végétation. Toutefois, on note deux exceptions à cette tendance : la luzerne de 4a année (1959) qui n'a subi qu'une coupe en mai avant retournement et se rattache pourtant au premier groupe et surtout, dans un sens opposé, la betterave à sucre de 1969 qui, bien qu'ayant occupé le sol d'avril à octobre, a un comporte- ment typique du groupe II.

Pour chercher la cause de ce classement des couples « année-culture » et celle

des exceptions que nous venons de signaler, nous avons évalué les quantités d'eau

effectivement empruntées à la réserve du sol, pour les trois profondeurs, chaque

(8)

Comparaison du drainage mensuel (mm) des cas.- s nues et cultivées (betterave à sucre - période avril 1969-mars 1970)

Cases de 50 cm

Mois 4-69 5-69 6-69 7-69 8-69 9-69 10-69 11-69 12-69 1-70 2-70 3-70 Total

Case cultivée 26,2 7,3 12,5 0 0 0 0 0 28,7 55 104 53 286,8

Case nue 19,0 7,3 6,8 2,3 15,7 0,15 0 55,9 67,4 57,5 106,5 54 392,5

Différence de drainage 392,5 - 286,8 - 105,7 mm.

Cases de 100 cm

Mois 4-69 5-69 6-69 7-69 8-69 9-69 10-69 11-69 12-69 1-70 2-70 3-70 Total

Case cultivée 27,0 19,5 5,6 0 0 0 0 0 0

68,0

26,3 54,6

107,2 112,3

55,0 56,3

240,7

Case nue 20,0 11,2 '14,0 5,3 16,6 2,0 1,1 54,0 415,4

Différence de drainage 415,4 - 240,7 =- 174,7 mm.

Cases de 150 cm

Mois 4-69 5-69 6-69 7-69 8-69 9-69 10-69 11-69 12-69 1-70 2-70 3-70 Total

Case cultivée 27,3 22,2 18,9 2,8 0 0 0 0 0 7,7 98,0 58,0 234,9

Case nue 20,7 10,7 13,4 6,9 18,6 2,8 1,9 50,3 68,1 54,2 114 59,0 420,6

Différence de drainage 420,6 - 234,9 - 185,7 mm.

00 g:■■

(9)

190 G. MONNIER

année culturale. Il n'était pas possible pour cela d'établir des profils hydriques en fin de végétation, en raison des perturbations au fonctionnement ultérieur des cases susceptibles d'être occasionnées par le carottage. Nous avons donc comparé les drainages mensuels de chaque catégorie de cases cultivées et de leur homologue

« sol nu » entre le début de la végétation et le rétablissement dans les premières d'un régime de drainage analogue à celui des deuxièmes. Dans ces conditions, on peut admettre que le déficit de drainage enregistré au cours et après une culture représente l'emprunt à la réserve lié à l'évaporation supplémentaire, par rapport au sol nu, de la case cultivée.

Le tableau 3 fournit une illustration pour chacune des profondeurs de sol, de cette évolution comparée des drainages ainsi que de l'évaluation des « emprunts supplémentaires à la réserve » qui a pu en être tirée.

Ces évaluations ont été portées sur les graphiques de la figure i (courbes en traits interrompus).

On peut tout d'abord observer la similitude générale des courbes figurant, pour chaque année, la variation en fonction de la profondeur du sol, d'une part des rendements, d'autre part des prélèvements sur la réserve du sol en eau. Plus précisément, on note que dans la plupart des cas, une case ne fournit une production plus importante que celle de la case de profondeur plus faible que dans la mesure où le prélèvement sur la réserve, évalué, n'aurait pu être assuré dans cette dernière, faute d'une réserve utile théorique suffisante. C'est ainsi que le comportement de la culture de betterave à sucre de 1969, qui l'avait fait classer dans le groupe II en dépit de la période et de la durée de sa végétation apparaît lié au fait que les emprunts effectifs à la réserve évalués pour les cases de Ioo et 150 cm sont voisins (175 et 185 mm) et tous les deux inférieurs à la réserve disponible dans la case de roo cm soit 210 mm. Par contre, la variation en fonction de la profondeur du rendement de la luzerne en 3e année (1958) paraît indépendante des emprunts évalués à la réserve du sol. C'est la seule exception à la relation qui vient d'être notée ; on peut remarquer qu'elle concerne une culture pérenne dont la production, une année donnée, peut être considérablement influencée par les réserves racinaires constituées l'année précé- dente. Cette hypothèse est renforcée par le fait que, dès le début du printemps, la végétation est plus abondante sur les cases les plus profondes.

Une deuxième observation porte sur la comparaison des emprunts à la réserve et des réserves utiles théoriques. Dans le cas des cases de 5o cm, les emprunts évalués sont égaux, à ro p. Io° près par défaut, aux ro mm de la réserve utile calculée ; et ceci chaque année à la seule exception de 1966 (maïs fourrage de très courte végé- tation). Pour les cases plus profondes (Io° cm et surtout 150 cm), ces emprunts sont beaucoup plus variables selon l'année et (ou) la culture. Ceci nous a conduit à rechercher s'il existait une relation entre l'emprunt effectif à la réserve et les condi- tions climatiques au cours de la végétation.

Sur le graphique de la figure 2, nous avons porté en abscisse, le déficit climatique en eau correspondant à la période de végétation. Cette donnée a été évaluée par la différence entre la hauteur de pluie et l'évapotranspiration potentielle calculée par

o o t

la formule de TURC (ETP - ' 4 ([9 + t 15 50) pendant la période de végétation que

nous avons fait débuter 20 jours après le semis (TURC, 1964). En ordonnée figurent les

emprunts à la réserve évalués comme il a été indiqué au tableau 1, dans le cas des

(10)

PROFONDEUR DU SOI,

er RENDEMENTS 191 cases de 150 cm de profondeur. Les « années-cultures » sont représentées par un signe différent selon le type de réaction des rendements à la profondeur du sol qu'elles ont manifesté.

Emprunt à la réserve dans les cases de 150 cm.

(m m )

• Années culturales du groupe .1 O Années culturales du groupelt O Année culturale du groupe DI

Réserve utile des cases de 150cm

• I962

1957

300—

250— 1967

.1960 ./

Reserve utile des cases de 100 cm. 1963 1959

200—

1969

°

.°1968

41

1956

o1961

• 1958

Réserve utile des Cases de 50 cm 100—

• 0

1966

50 100 150 200 250

Déficit pendant la période de végétation

( mm) Fm. 2. — Relation entre le déficit climatique en eau pendant la période de végétation,

l'emprunt à la réserve dans les cases de 150 cm et le comportement de la culture en fonction de la profondeur du sol

150_

(11)

192 G. MONNIER

On peut constater :

qu'il existe une corrélation générale entre le déficit climatique en eau pen- dant la période de végétation et l'emprunt à la réserve du sol lorsque cette dernière est suffisante, comme c'est toujours le cas des cases de 1,50 m, pour couvrir le déficit.

Le coefficient de corrélation entre ces deux séries de données est de 0,755 significati- vement différent de zéro avec une probabilité de 99 p. ioo ;

20 que la comparaison des prélèvements d'humidité dans les cases de 150 cm avec les réserves utiles aux différentes profondeurs permet de prévoir pour chaque année culturale l'allure générale de la relation profondeur du sol-rendements.

L'exception signalée pour la 30 année de luzerne (1958) se trouve confirmée.

De plus, en 1958 et en 1959 seulement, on peut noter un prélèvement d'eau sur la réserve du sol très sensiblement plus élevé que le déficit climatique au cours des périodes de végétation correspondantes.

Le caractère lâche des relations mis en évidence est dû aux différentes approximations auxquelles il a été consenti :

— l'emprunt à la réserve tel qu'il est évalué représente en fait un supplément de prélèvement d'eau dans les cases cultivées par rapport aux cases nues correspon- dantes;

— l'évapotranspiration potentielle évaluée à partir des données du C. N. R. A.

n'est certainement pas très applicable à des cases sans bordure de végétation, instal- lées dans un environnement climatique très particulier et qui, de ce fait, permettent surtout des comparaisons entre elles, beaucoup plus que situées par rapport à des données climatiques générales.

Il reste toutefois que l'influence de la profondeur du sol apparaît nettement liée à une interaction culture-année climatique — qui peut être exprimée par le déficit des pluies par rapport à l'évapotranspiration au cours de la période de végé- tation considérée.

Un exemple précis, celui du maïs-grain cultivé en 1962, confirme cette influence déterminante de l'alimentation en eau dans cette comparaison de profondeurs de sols différentes. Le tableau 4 présente les composantes du rendement de cette cul- ture.

On constate que les composantes du rendement qui sont responsables de la plus grande partie des différences de production en fonction de la profondeur sont le nombre d'épis et le nombre de grains par épis, organes qui se forment pendant le mois de juillet, au cours duquel la demande climatique est intense. Ceci explique en particulier, compte tenu des dates d'apparition d'un déficit absolu après épuise- ment des réserves du sol, les comportements comparés du maïs dans les cases de 50 et Ioo cm.

La formation de l'appareil végétatif (poids des pailles), à peu près terminée cette année-là vers la mi-juillet, n'a été affectée par la sécheresse que dans les cases les moins profondes où la réserve est épuisée dès le 20 juin. Par contre, le poids de 000 grains est relativement moins lié à la profondeur du sol, vraisemblablement en raison des conditions climatiques moins sévères de la

2

quinzaine d'août et du mois de septembre.

Enfin, nous devons nous garder de conclure que dans les cas où la réserve en

eau des cases de 150 cm n'a pas été entièrement utilisée, les besoins de la culture

(12)

PROFONDEUR DU SOL

ET

RENDEMENTS 1

93

TABLEAU

4

Composantes du rendertunt — aïs grain

1962

Profondeur du sol 50 cm '100 cm 150 cm

Nombre de pieds/case 37 (132) 33 (117) 28 (100) Nombre d'épis bien formés 0 (0) 19 (82) 23 (100) Nombre d'épioehons 6 (200) 7 (233) 3 (100) Nombre de grains/épi 38 (10) 2 42 (63) 379 (100) Poids de 1 000 grains 81 (41) 170 (87) 195 (100) Grains secs (q/ha) 1,2 (1) 33,5 (57) 94,0 (100) Pailles t/ha (MS) 3,15 (50) 6,4 (102) 6,3 (100) Date de début de déficit

en eau compte tenu de la réserve du sol

20 juin ler août Pas de déficit

N. B. — Entre parenthèses les valeurs indexées par rapport aux données de la profondeur de 150 cm (égales à 100).

y ont été satisfaits : il a en effet été suffisamment démontré qu'au fur et à mesure qu'on se rapproche du point de flétrissement, l'eau de la réserve est de plus en plus difficilement utilisable : un argument dans ce sens est fourni par le fait que la présence en début de végétation d'une réserve d'eau supplémentaire dans une case à drainage limitée à Ioo cm a conduit à un accroissement de production par rapport aux cases de i5o cm à drainage libre, non seulement dans le cas du maïs de 1962 (H- 25 p. Ioo) où la réserve de ces dernières a été épuisée, mais aussi dans le cas de la betterave à sucre de 1969 (I- 30 p. Ioo) où pourtant moins des 2/3 de l'eau de la réserve des cases à drainage libre avait été prélevée.

En définitive, si l'on compare les productions d'une série de cultures au cours de différentes années sur des sols de profondeur variable, on peut constater l'impor- tance déterminante de l'interaction « conditions climatiques de l'année > type de culture ». Cette interaction semble pouvoir être exprimée de façon assez satisfaisante par le déficit en eau au cours de la période de végétation correspondant à la culture considérée. La seule exception notable à cette tendance est représentée par les 3. et

4e

années d'une culture pérenne : la luzerne. Ces deux observations ayant pourtant

été faites une année très humide (1958) et une année très sèche (1959) : dans le premier

cas, l'accroissement de rendement lorsque la profondeur du sol passe de loo à 150 cm

a été acquis sans consommation d'eau supplémentaire décelable au moyen des bilans

généraux que nous avons utilisés ; dans le deuxième cas, l'exception provient du

fait que l'accroissement du prélèvement sur la réserve dans les mêmes conditions

n'était pas prévisible à partir du déficit en eau au cours de la végétation. L'examen

(13)

194 G. MONNIER

des hypothèses que l'on peut avancer à cet égard : exploitation totale du sol par le système racinaire dès le début de la végétation, importance, une année donnée, des réserves racinaires constituées l'année précédente, conduiraient vraisemblablement à préciser le rôle du système racinaire par rapport à l'évapotranspiration réelle.

Par ailleurs, si une évaluation approximative des prélèvements totaux sur la réserve du sol permet de prévoir l'allure générale de l'influence de la profondeur du sol sur le rendement, il apparaît clairement (cas du maïs en 1962) que la position des périodes critiques du développement par rapport à l'évolution des disponibilités en eau peut être déterminante.

En d'autres termes, un essai de classement général des années culturales suivant l'allure de la variation des rendements en fonction de la profondeur du sol, s'il permet de contribuer à la détermination des potentialités d'une région, ne peut remplacer des recherches plus précises destinées à améliorer le contrôle de l'alimentation en eau des cultures.

Reçu pour publication en décembre 1970.

SUMMARY

LYSIMETRIC INVESTIGATION ON THE REI,ATIONSHIP

BerwEEN

THE DEPTH OF SOH, 1ND CROP

vieLDs

The relationship between the depth of sou l and crop yields has been investigated in lysimeter plots over a period of 14 years.

The classification of crops according to their reaction to the depth of soil matches pretty well, as a first approximation, with the one that would be derived from their period and duration of vegetation.

Yet, a better forecast as to the behaviour is achievable by considering the interaction, e., r ear crop as shown in the t'orna of the climatic water deficiency evaluated yearly during the growth of the crop involved.

Comparing such deficiency with the growth-water available at the varions depths tested permits of improving the foregoing classification and to ascribe to the conditions in which the plants are supplied with water the relationship of the depth of son with the crop yield. A more specific study of the yield components of a grain-maize corroborates this conclusion and shows clearly the importance of the time at which water deficiencies occur, duly allowing for the mois- turc available in the son.

ZUSAMMENrASSUNG

IN INSIMETERN DURCHGEFÜHRTE UNTERSUCHUNG

Des EINFLusses

DER BODENTIEFE AUF DEN ERTRAG

DER

KULTUREN

Der Einfluss der Bodentiefe auf die Erzeugung verschiedener Kulturen wurde im La.ufe eines vierzehnjârigen Zeitabschnittes untersucht.

In erster Annâherung entspricht die Einteilung der Kulturen in Klassen je nach ihrer Reak- tion hinsichtlich der Bodentiefe der Einteilung, die sich aus ihrer Wachstumsperiode und Wachs- tumsdauer ableiten lâsst.

Ein besserer Verhaltensvoranschlag wird jedoch erhalten, wenn man die Interaktion Jahr Kultur berücksichtigt, die für jedes Jahr im Laufe des Wachstums der betreffenden Kultur auf Grund des berechneten klimatischen Wasserdefizits veranschaulicht wird.

Der Vergleich dieses Defizits mit den nutzbaren Wasservorrâten, die in den verschiedenen

(14)

PROFONDEUR DU SOI., ET

RENDemerrs

1

95

untersuchten Tiefen verfügbar sind, erlaubt die vorstehende Einteilung zu verbessern und den Wa,sserversorgungsbedingungen der Pflanze den Einfluss der Bodentiefe auf den Ertrag zuzufügen.

— Eine besondere Untersuchung der Ertragszusammensetzungen eines Ktirnermaises bestâtigt diese Schlussfolgerung und prazisiert die Bedeutung der Erscheinungszeitpunkte des Wasser- defizits unter Berücksichtigung des Bodenvorrates.

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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