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Étude de l'absorption par les cristaux de platocyanures alcalino-terreux des vibrations polarisées dans le plan de l'ion complexe

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00205878

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Submitted on 1 Jan 1964

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Étude de l’absorption par les cristaux de platocyanures alcalino-terreux des vibrations polarisées dans le plan de

l’ion complexe

Claude Moncuit

To cite this version:

Claude Moncuit. Étude de l’absorption par les cristaux de platocyanures alcalino-terreux des vibra- tions polarisées dans le plan de l’ion complexe. Journal de Physique, 1964, 25 (8-9), pp.833-839.

�10.1051/jphys:01964002508-9083300�. �jpa-00205878�

(2)

833.

ÉTUDE DE L’ABSORPTION PAR LES CRISTAUX DE PLATOCYANURES ALCALINO-TERREUX DES VIBRATIONS POLARISÉES DANS LE PLAN DE L’ION COMPLEXE

Par CLAUDE MONCUIT,

Laboratoire des Recherches Physiques, Sorbonne.

Résumé.

2014

On donne le spectre d’absorption de monocristaux de platocyanures de magnésium,

de calcium et de strontium, pour des vibrations polarisées dans le plan de l’ion complexe, à la température ordinaire. Pour chacun de ces composés on observe deux bandes. L’une, dans l’ultra- violet, dont la force d’oscillateur est de l’ordre de 0, 1, a déjà été décelée par des mesures de ré- flexion et attribuée à une transition de transfert de charge, 5dz2(a1g) ~ *03C0(eu). L’autre, plus faible, f ~ 10-3, de fréquence variable, est attribuée à une transition 5dz2(a1g) ~ 6pz(a2u), rendue active par perturbation vibronique. Le déplacement et la séparation des niveaux d’énergie de l’ion Pt(CN)4

engagé dans un cristal, sont étudiés suivant la théorie de Davydov. On observe dans le spectre des

solutions une forte bande (f ~ 0,3), à 46 300 cm-1, non encore signalée.

Abstract.

2014

The absorption spectra of single crystals of magnesium, calcium and strontium

platinocyanides, are given, with polarized light parallel to the plane of the complex ion, at room temperature. The absorption spectra of all crystals show two bands. The first one, in the

ultraviolet, the oscillator strength of which is about 0,1, is also revealed from measurements of reflectivity and assigned to a 5dz2(a1g) ~ *03C0(eu) charge transfer transition. The second one, of

lower intensity, f ~ 10-3, with variable frequency, is assigned to a 5dz2(a1g) ~ 6pz(a2u) vibro- nically induced transition. The displacement and splitting of Pt(CN)4- excited states, in crystal-

line state, are studied according to Davydov’s theory. A band of high intensity, f ~ 0,3, at

46 300 cm-1, not yet reported, is observed in the spectrum of solutions.

JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 24, AOUT-SEPTEMBRE 1964,

Pr6c6demment [1], nous avions mis en evidence le dichroisme tres élevé de ces cristaux qui réflé-

chissent s6lectivement les vibrations polaris6es per-

pendiculairement aux plans des ions complexes Pt(CN)4. Pour ces vibrations, nous avions d6ter-

mine a 1’aide d’une m6thode bas6e sur la mesure

du facteur de reflexion, les constantes optiques de

ces complexes.

Nous avons poursuivi ce travail par 1’6tude de

I’absorption, a la temperature ordinaire, des vibra-

tions polaris6es parallelement aux. plans des ions complexes, selon les techniques habituelles, par

transmission, dans le cas de monocristaux de plato-

cyanures de magnesium, de calcium et de stron- tium.

M6thode de mesure.

-

Le coefficient de trans-

mission, 7//o, de lames minces, monocristallines,

convenablement orient6es, a ete mesure au moyen d’un spectrophotomètre Perkin-Elmer, mod6le 350.

En effectuant la mesure pour plusieurs 6paisseurs,

on peut ainsi, utilisant la loi de Lambert, tracer la

droite log Io jI

=

ax, c’est-a-dire la densite optique

en fonction de l’épaisseur x. La pente, a, de cette droite est le coefficient d’absorption cherché.

Calcul de la force d’oscillateur.

-

Les variations de l’indice de refraction, n, dans la region d’absorp- tion, sont dans le cas present tout a fait n6gli- geables. En considérant n constant, le calcul de f [2],

au moyen de la th6orie de Drude, conduit a 1’expression :

Numériquement, en supposant que la courbe

a(v’) est une courbe de Gauss, et en notant aM, la valeur maximale du coefficient d’absorption et A,

la largeur de la bande a mi-hauteur (exprim6e en

nombre d’ondes), il vient :

N, nombre d’ions par cm3, peut etre calculé,

connaissant les dimensions des cotes a, b et c

de la maille, ainsi que Z, le nombre d’ions par maille. Le calcul de f, eff ectue pour un ion, vaut 6galement pour la maille, car les moments de tran-

sition sont tous parallèles entre eux.

Rdsultats experimentaux.

-

Les courbes qui

donnent les valeurs du coefficient d’absorption (XIJ, pour des vibrations polaris6es parallèlement aux plans des ions complexes, en fonction de la lon- gueur d’onde, sont repr6sent6es sur les figures 1, 2

et 3. Ces figures se rapportent respectivement aux platocyanures de magnesium, de calcium et de

strontium. Pour ces deux derniers cristaux, il s’agit

de vibrations polaris6es suivant 1’axe b du cristal.

On donne egalement, sur la figure 4, le spectre

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01964002508-9083300

(3)

834

d’absorption des solutions, c’est-a-dire de 1’ion

I)t(CN)4.

Platocyanure de magn6sium : Pt(CN)4Mg,7H2O

-

Systeme quadratique. a = b

=

14,6 A,

c

=

6,26 A ; Z

=

4 [3]. Ce compose poss6de, dans

le visible, une bande d’absorption a 18 100 em-1

(5 520 A) pour laquelle, avec n

=

1,57,

FI G. 1.

«M

==

1(200 em--’, A

=

1 100 cm-1, on calcule f ~ 0,8 X 10-3. Cette bande se situe dans la même region que l’absorption «1 des vibrations normales aux plans des ions complexes. On avait,

en effet, trouve dans ce cas une large bande avec

deux maximums, l’un a 18 000 cm-1 ( f ci 0,4),

1’autre a 19 400 cm-1 ( f ~ 3). L’absorption en

ultraviolet est tres forte, on note un maximum

vers 39 000 cm"1.

Platocyanure de calcium : Pt(CN)4Ca, 5OH 2. - Systeme orthorhombique. Groupe D2 : a = 17,1 Å,

b

=

10,9 A, c

==

6,64 A ; Z

=

8 [4]. Le spectre d’absorption d’une lame a faces parall6les a (100)

montre une bande a 23 000 cm-1 (4 340 A) dont

la force d’oscillateur est f ~ 2,5 X 10-3 (n = 1,68,

ocm

==

3 300 cm-1, A

=

1 400 em-1). Rappelons

que les mesures du facteur de reflexion nous avaient donne une bande d’absorption «1 a 23 900 cm-1

( f rni 1,1). L’absorption en ultraviolet pr6sente un

maximum vers 38 000 cm-I.

Platocyanure de strontium : Pt(CN)4Sr, 50H2.

-

Système monoclinique (B

=

95°7’). Groupe C32h :

a = 10,6 A, b = 15,4 ik, c =:= 7,15 ,.. ; Z =:= 4 [5].

Nous avons 6tudl6 une lame a faces parall6les

a (100). Comme dans le cas de l’absorption Cl.U pour laquelle on avait trouve une bande a

28 300 cm-1 ( f ~ 0,76), l’absorption x// se situe

dans le proche ultraviolet. On observe, en effet,

une bande a 27 000 cm-1 (3 710 A) avec une force

d’oscillateur, f rni 5 X 10-3 (n - 1,63,

OCM == 5 000 cml, A

=

1 700 eni-I). L’autre

bande se rencontre vers 38 000 cm-1.

En resume, 1’etude de 1’absorption des vibra- tions polaris6es parall6lement aux plans des ions

FIG. 2.

FIG. 3.

complexes permet de mettre en evidence, dans le

cas des cristaux etudies, deux types de bandes.

En premier lieu, une bande dont la force d’oscil- lateur est de l’ordre de 10-3. Cette bande se d6-

place vers les fréquences plus 6lev6es lorsqu’on

(4)

835 passe du sel de magnesium au sel de strontium,

c’est-à-dire lorsque la distance Pt-Pt, 6gale a c/2, augmente. Une semblable propriete se remarquait

dans le cas des fortes bandes ( f ci 1) de l’absorption

des vibrations normales aux plans des ions com- plexes. De plus, pour ces deux polarisations, l’apsorption wse situe dans le meme domaine de

fréquences.

En second lieu, on trouve une bande plus intense,

vers 38 000 cm-1. Le déplacement observe lorsque

le cation Mg, Ca ou Sr varie, est faible et semble

orient6 vers les hautes fréquences. Cependant, la

determination du maximum de ces bandes est peu

precise. Déjà, l’étude du spectre de reflexion avait

permis de les d6celer, mais les variations du facteur de reflexion 6taient trop faibles pour permettre

l’utilisation de la methode de reflexion. D’un autre

cote, l’absorption est trop 6]ev6e pour permettre

maintenant la mesure du coefficient de transmis-

sion, meme dans le cas de lames dont 1’epaisseur

n’excède pas 10 microns. Comme il est prati- quement impossible de r6a]iser des lames beaucoup plus minces, nous n’avons pu faire de mesures

quantitatives sur les cristaux. Cependant, en com- parant avec le spectre des solutions, nous verrons

qu’il est possible d’évaluer, pour ces bandes, f N 0,1.

Ion Pt(CN)4.

-

Le spectre d’absorption des

solutions de platocyanures poss6de cinq bandes.

D’abord une bande faible a 35 900 cm-1

( f ~ 4 x 10-3). Ensuite une bande forte à 39 400 em-1, avec deux 6paulements situ6s de part et d’autre. Cette disposition reflète l’existence

de deux bandes, a 38 800 et 39 400 cm-1, pour 1’ensemble desquelles nous calculons f ~ 0,1, et

d’une bande plus faible a 41 500 cm-1 ( f ~ 10-2).

Ces quatre bandes ont déjà ete observées par Jor- gensen [6] qui a attribue les trois derni6res a des transitions de transfert de charge.

De plus, nous trouvons une bande intense a 46 300 em-1 ( f ~ 0,3). Cette bande n’a pas encore, a notre coimaissance, ete signal6e. II est tres vrai-

semblable qu’elle trouve son origine dans la tran-

sition

qu’on observe, comme il a ete vu, a des fréquences beaucoup plus basses dans le spectre des cris-

taux [1]. Nous poursuivons actuellement cette 6tude.

Discussion.

-

1. L’origine des bandes rencon-

tr6es pour chacun des cristaux etudies, a environ

38 000 cm-1, a deja ete discut6e [1]. On a attribue

cette bande a une transition de transfert de charge 5dz.(alO) est, dans le schema des niveaux d’éner-

gie propose pour l’ion Pt(CN)4 l’orbitale occup6e

la plus haute, du metal central M. *7t(eu) est une

combinaison lin6aire de sym6trie Eu, des orbitales

*7u vides, des groupes coordonn6es (CN), désignés

par L. Comme cette bande se deplace peu (de

38 000 a 39 000 em-11) lorsqu’on change le cation

il est permis de penser que la bande a 39 400 cm-1

(ou celle a 38 800 cm-1), observ6e dans le cas des

solutions, a la meme origine. Cette hypothèse

s’accorde avec l’interpr6tation du spectre des solu- tions, ou les bandes consid6r6es ici sont attribuées a des transitions de transfert de charge [6]. Si nous

admettons que ces deux bandes ont des intensités du meme ordre de grandeur, l’une 6tant due a la

transition

1’autre a une transition egalement probable, peut-

6tre

on est conduit a 6valuer f ~ 0,07 pour la transi- tion

en solution. Dans le cristal on doit donc avoir

f ~ 0,2 ; soit, pour un oscillateur a une dimen-

sion, f ~ 0,1.

2. Il reste a discuter l’origine des faibles bandes

( f ci 10-3), d’6nergie variable selon les cas. Ces

bandes ne peuvent 6tre attribuées a des transi-

tions d .-7/d, permises par perturbation vibroni-

(5)

836

que. La premiere transition de cette nature serait

une transition

Or son energie est certainement plus 6lev6e que

celle des bandes observ6es ici et, surtout, il n’est

pas concevable qu’elle soit aussi fortement in- fluenc6e par la variation de la distance Pt-Pt. II a

ete, en effet, d6ja reconnu qu’une variation de ce

param6tre affectait tres peu l’énergie de l’orbi- tale (5dzl(al(l) [1] ; il,doit en etre de meme, a plus

forte raison, dans le cas de l’orbitale 5de-,.(*blg),

pour laquelle la plus forte densite 6lectronique se

trouve dans le plan xy, c’est-à-dire le plan de

l’ion complexe.

Par contre, il existe une nette parent6 entre ces

bandes et les fortes bandes de l’absorption aj., attribuées a une transition interne du metal central,

Le moment dipolaire d’une transition d’un 6tat fondamental

a un etat excite

est normal au plan xy. Pour un ion libre, la possi-

bilit6 d’obtenir une composante non nulle de ce

moment de transition, dans le plan xy, r6sulte d’une perturbation vibronique qui permet le m6- lange de ces 6tats avec des 6tats excites de sym6trie

convenable.

Lorsque 1’ion est engage dans un cristal, on

admet que les liaisons entre les groupements com- plexes sont suffisamment faibles pour que l’ion

conserve sa structure 6]ectronique propre, mais l’interaction des ions cree une perturbation impor-

tante. L’interaction li6e au transfert de 1’excita- tion d’un ion a un autre est responsable de la s6pa-

ration des niveaux d’6nergie de 1’ion libre, suivant

un m6canisme dont la th6orie a ete d6velopp6e par

Davydov. Si les transitions sont intenses, comme

c’est le cas ici, cet effet peut etre grand. Nous le

traiterons done d’abord ; une perturbation vibro- nique aff ectant ces nouveaux niveaux n’intervient qu’au deuxi6me ordre.

3. La th6orie de 1’effet Davydov, surtout appli- qu6e aux cristaux de carbures aromatiques, a d6jA

ete expos6e par plusieurs auteurs [7], [8], [9]. Le

calcul des energies des 6tats excites du cristal se

fait selon la m6thode des perturbations, dans le cas

d’un syst6me d6g6n6r6. L’usage de la th6orie des groupes f acilite beaucoup la resolution du problème.

On est ainsi amene a considerer les fonctions d’un site Tv- qui appartiennent a la meme repr6sen-

tation irréductible du groupe de sym6trie du site

et a former des combinaisons lin6alres de ces fonc-

tions, ’Yf(K). Les fonctions §§l" sont des produits

des fonctions d’onde antisymétriques de tous les

ions du cristal, 1’ion qui occupe le site u d’une

maille m 6tant dans 1’etat excite ionique j, et tous

les autres ions dans 1’etat fondamental 0. Les fonc- tions Tgl(K) repr6sentent une onde d’excitation de tous les sites u. Pour des radiations de longueur

d’onde suffisamment grande devant les dimensions de la maille, les r6gles de selection imposent que le vecteur d’onde K soit nul ; autrement dit, toutes

les mailles sont excit6es en phase et l’on a simple- ment, pour un cristal contenant N mailles et t sites, un j eu de t fonctions

Les energies d’excitation du cristal,

sont alors obtenues, a l’approximation du premier ordre, en r6solvant une equation s6culaire qui,

dans le cas envisage ici, ou la maille contient deux sites (u

=

6, t), s’écrit :

Ae = ei

-

EO’ est 1’energie d’excitation d’un ion libre. D? (ou Dj) repr6sente la variation d’éner-

gie d’interaction entre un ion occupant le site 6 (ou t) et le cristal, lorsque l’ion passe de 1’etat fondamental a 1’6tat excite. Les termes

lifJ.( ’J, tJ..

=

a, r) sont des sommes d’int6grales d’6change. Par raison de sym6trie on a : Ii

=

I,".

Lorsque les sites 6 et ’"t’ ont le meme entourage,

on a de plus :

En posant I’jo’

=

Cj, il vient :

avec

Le terme de déplacement Di n’est pas ais6ment calculable. On 6value Mav, sachant que D’j et Cj

sont des sommes du type E Ik. D’ porte sur tous

l

les ions l qui se d6duisent de l’ion k par une trans- lation elementaire ; Cj, sur tous les autres. Les int6grales Ilkj se calculent a l’approximation usuelle

d’une interaction limit6e aux actions dipole-dipole.

Enfin, si les sites 6 et T sont equivalents, les fonc-

tions d’onde du cristal, a l’ordre zero, adaptée a la perturbation, sont :

4. Des trois platocyanures examines ici, seul le

sel de Sr a une structure parfaitement connue [5].

(6)

837 Ce cristal appartient au groupe C28h. La maille

habituellement utilisée pour d6crire le reseau

(maille prismatique d’arête c, a base rectangle de

c6t6s a et b, et renfermant quatre ions) n’est pas la maille 616mentaire. Celle-ci est une maille prisma- tique d’argte c, a base losange de cotes égaux à 1/2 Va2 +-b2, donc de volume deux fois moindre,

et contenant seulement deux ions Pt(CN)4, deux

ions Sr++ et dix molecules OH2. Les ions Pt(CN)4

sont disposes dans des plans parall6les a (001).

Comme p

=

95°, ]’axe du c cristal n’est pas, ainsi que nous I’avions pens6 [1], normal aux plans des

ions complexes, mais fait un angle de 50 avec la

normale a ces plans. Les ions Pt(CN)4 , disposes

dans les plans (001)0, sont entoures de deux ions Sr+ + places dans le meme plan. Les plans (001)1/2

ne contiennent pas d’ions Sr++. Chaque ion Pt(CN)4 est., de plus, entour6 de seize mole-

cules OH2, et l’influence de cet entourage est sure-

ment tres importante, ainsi qu’en t6moigne le chan- gement de coloration des cristaux effleuris de plato-

cyanures. L’influence des ions Sr+ + est sans doute moins grande.

TABLEAU I

Les ions Pt(CN)4 , disposes respectivement dans

les plans (001)0 et (001)1/2 ,occupent ainsi les

sites a et r, non équivalents. Ces sites ont la sym6-

trie C2h et restent invariants lors des operations de sym6trie du groupe de la maille. Choisissant les

axes x et y, lies a l’ion complexe, respectivement parall6les aux axes a et b du cristal, nous donnons

dans le tableau I les representations irr6ductibles du groupe facteur de la maille, associ6es aux repre-

sentations du groupe D4h de l’ion.

Un niveau excite j, non d6g6n6r6, se scinde dans le cristal en deux niveaux appartenant à .a meme representation irr6ductible du groupe Czh. Seules les transitions vers les 6tats a(j) sont permises, puisque les moments de transition individuels sont tous parall6les.

Le champ cristallin, autour des ions Pt(CN)4 disposes sur les sites 6 et r, n’est pas rigoureu-

sement le m6me, puisque, relativement aux ions Sr+ +, ces sites n’ont pas le meme entourage. Les

interactions entre ions Pt(CN)4 doivent toutefois

etre peu différentes dans l’un et 1’autre cas, et nous les consid6rerons comme identiques. A cette appro-

ximation, nous donnons dans le tableau II les niveaux de l’ion Pt(CN)4 , dans un cristal de plato-

cyanure de strontium, provenant des 6tats A2u et Eu envisages ici pour l’ion libre. Nous d6signons sim- plement A2u par z, (Eu)y par y et (Eu)x par x.

Nous avons calcule les energies C; et Df par

sommation, en n6gligeant tous les termes inférieurs

au centi6me du terme principal. C’est, dans le cas present, une approximation suffisante. Les valeurs

de I mOil 2 qui s’introduisent dans ce calcul, mo;

d6signant le moment de transition de 1’ion libre,

se d6duisent de la force d’oscillateur des bandes observ6es dans le spectre des solution. Pour un

oscillateur a une dimension, on a :

(v’ d6signe le nombre d’ondes propres et G, le degr6 de dégénérescence de 1’6tat j). Nous trouvons ainsi : I mo..Asul2 ~ 0,6 A2 et I mo.(Icu)vl 2 ~ 0,08 A 2.

TABLEAU II

(7)

838

Dans le cas du platocyanure de baryum,

groupe C62h, on connait seulement les positions des

atomes Pt et celles des Ba [4]. De ces donn6es, il

ressort que la maille 616mentaire renferme deux ions Pt(CN): qui sont sur des sites de sym6trie Ci.

Ainsi, un 6tat A2u de 1’ion libre sera scinde dans le cristal en un 6tat oc, Bu, vers lequel les transitions sont permises, et un 6tat B, Au, vers lequel elles sont

interdites. Nous calculons

c’est-à-dire

Nous n’avons pas de renseignements suffisants

sur la structure des sels de calcium et de magn6-

sium pour appliquer la th6orie a ces cristaux. On

pr6voit cependant que les transitions vers les 6tats du type a, ou tous les moments de transition sont

parall6les et de meme sens, seront seules permises.

On peut aussi trouver l’ordre de grandeur du terme d’énergie M,1,1, en remarquant que la contribution,

de loin la plus importante, est fournie par l’inter- action de l’ion k avec les deux ions disposes de part

et d’autre, suivant 1’axe c. On trouve alors Mx, de

l’ordre de

-

8 000 cm-1 et -10 000 cm-1, respec- tivement pour les platocyanures de calcium et de

magnesium. Une approximation de ce genre montre que le terme Mv est de l’ordre de 600 cm-1, dans

le cas du sel de magnesium.

En comparant ces nombres avec les donn6es expérimentales, nous trouvons que les valeurs du

terme d’6nergie Nlz, ainsi calculées, représentent,

pour chaque cristal, dans une proportion d’environ

35 %, la diminution d’énergie de la transition

qui a lieu lorsque l’ion Pt(CN)4 est engage dans un

cristal. Les valeurs beaucoup plus petites, calculees

pour les termes MQ, sont compatibles avec la diffe-

rence d’6nergie assez faible des transitions

relatives 6 la solution et aux cristaux. Les varia-

tions, peu importantes en valeur absolue, de ce terme, Jorsque la distance Pt-Pt est modifi6e,

s’accordent avec le faible deplacement observe lorsque la nature du cation varie.

L’interaction des ions permet, par effet de per- turbation au deuxi6me ordre, le m6lange d’états

dont 1’6nergie n’est pas trop differente et qui appar- tiennent a la meme representation irr6ductible du groupe de sym6trie de la maille. Cet effet peut etre

à l’origine de bandes de faible intensite. Ce m6ca- nisme ne permet cependant pas de pr6voir les

faibles bandes, polaris6es suivant b, observ6es pour les cristaux étudiés. En effet, dans le cas du plato-

cyanure de strontium, le m6lange possible des

6tats cx(A2u) et cx(Eua:) donnerait bien une transition

d’6nergie tres voisine de la transition 0 -+ ex{A2u),

mais polaris6e suivant a. Avec le platocyanure de baryum on rencontre une semblable impossibilité.

Pour les autres cristaux, en I’absence de rensei- gnements suflisants, nous supposerons qu’il en est

de meme.

5. Au contraire, I’hypoth6se d’une perturbation vibronique, induisant le m6lange des 6tats a(A2u)

et a(Euy), est plus satisfaisante. On obtient de la sorte une faible transition polaris6e suivant b (ou

dans le plan normal a ]’axe quaternaire, dans le cas

du sel de magnesium). Ceci, quel que soit le cristal, puisqu’une transition de cette nature, rendue active par les vibrations Eo, peut toujours 6tre envisag6e pour l’ion libre. Dans le cas des cristaux de platocyanure de strontium, le mode de vibra- tion actif est de sym6trie Bv. Il est associe aux

modes ex 20, 2P2,, et Eg de l’ion libre. Ces types de

vibration correspondent a des rotations parallèles

ou anti-paralleles, suivant les cas, des atomes de carbone et d’azote autour de 1’atome central, qui

entrainent une flexion des liaisons Pt-C-N. I1 s’agit

de mouvements de basse fréquence, ~ 300 cm-1 [10]. En d6signant par H’, le terme de perturbation,

la fonction d’onde (DII s’exprime par : où

Lorsque le couplage entre les ions, dans le cristal,

est grand

-

et c’est le cas ici, ou la separation des

niveaux a et B, issus de 1’etat ionique A2u, est importante (12 000 cm-1 et plus, selon les cas)

-

on peut, a une bonne approximation, representer

la fonction d’onde totale du cristal par le produit

d’une fonction d’onde 6lectronique et d’une fonc- tion d’onde de vibration [11]. Nous pr6voyons

done une expression de la force d’oscillateur, ana- logue a celle qu’on obtient pour un ion seul, soit :

a est un parametre qui depend de I’amplitude des

vibrations et de la perturbation des fonctions

d’ondes électroniques. En tenant compte que :

il vient :

(8)

Les donn6es expérimentales donnent une valeur

du param6tre a, comprise entre 2 800 et

3 000 cm-1. En prenant a

=

2 900 em-1, on

retrouve un bon accord entre f calcule avec cette

valeur et f determine expérimentalement, ainsi que

le montre le tableau III. La valeur de a est de l’ordre de grandeur de ce qui est habituellement trouve, dans le cas de transitions induites par per- turbation vibronique, des ions complexes de, m6-

taux de transition [12].

TABLEAU III

L’6nergie de la transition 6lectronique pure est inférieure d’un quantum de vibration

6 1’energie de la transition permise par effet de

perturbation. Si, comme c’est probable, le maxi-

mum des bandes d’absorption ocl est associe a la transition 0

-

0 du mode de vibration totalement

sym6trique, nous devons observer ces maximums a des f requences 16g6rement inférieures a celles des maximums des faibles bandes de l’absorption ajj.

En fait, nos resultats precedents [1] situent les bandes d’absorption al a des fréquences sup6- rieures, 1’6cart s’élevant a environ 1000 em-IL.

On ne peut cependant, sur ces donn6es,

6carter l’hypothèse d’une perturbation vibronique,

a l’origine du spectre d’absorption oc//, car la pr6- cision des résultats n’est pas du meme ordre. Les

mesures pr6c6dentes, d’absorption al, n6cessitant deux determinations du facteur de reflexion, sont

naturellement moins precise. Il est donc . plus logique de penser que 1’energie des transitions

6lectroniques pures

.

dans les cristaux, est inferieure d’environ 1 000 cm-1 a la frequence du maximum des bandes

d’absorption ot-L, d6duites du spectre de reflexion.

Ceci nous conduit a attribuer a des transitions

rendues actives par perturbation vibronique, les

faibles bandes du spectre d’absorption des vibra-

tions polaris6es parallelement aux plans des ions complexes.

Nous remercions vivement M. le Professeur J. P. Mathieu et M. H. Poulet de 1’aide qu’ils nous

ont apport6e au cours de nombreuses et int6res- santes discussions.

Manuscrit requ le 14 avril 1964.

BIBLIOGRAPHIE

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Références

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