14th International Cocoa Research Conference
DENSITE EVOLUTIVE EN CACAOCULTURE : LA NECESSITE DES ECLAIRCIES Ph. Lachenaud
Cirad-Cp, TA80, 34398 Montpellier Cedex 5, France. (philippe.lachenaud@cirad.fr)
RÉSUMÉ
Une des causes de la baisse de production et de la dégradation des cacaoyères pourrait être leur densité souvent excessive. Celleci provoque rapidement (parfois bien avant 10 ans) des concurrences importantes qui affaiblissent physiologiquement les arbres, modifient leur architecture, tout en réduisant considérablement leur production et les rendant plus sensibles aux divers aléas. La durée de vie économique des parcelles, c’est-à-dire leur durabilité, en est gravement affectée. Toutefois, les densités élevées sont, dans les situations actuelles, nécessaires, sinon indispensables, à la plantation, pour assurer une couverture rapide du sol et lutter efficacement, économiquement et écologiquement contre les adventices et certains insectes.
Une solution à ce dilemme pourrait être la pratique des éclaircies, bien connue des forestiers, permettant d’appliquer à la cacaoculture le concept de « densité évolutive ».
Des essais menés en Guyane Française et en Côte d’Ivoire, pour des densités initiales de 1333 à 1666 cacaoyers par ha. (valeurs communes), ont montré que les éclaircies systématiques à 10 ans et à un taux (« poids relatif ») de 50 % (une ligne éclaircie sur deux, ou deux lignes éclaircies sur quatre) avaient une influence favorable sur le rendement de nombreux hybrides et également sur la taille des fèves de cacao. Les éclaircies pourraient donc constituer un important thème de recherches visant à préciser les conditions optimales d’application (matériel végétal, âge, taux, dispositifs, périodicité, pratiques agronomiques associées, etc...), avec comme alternative, inspirée de l’arboriculture tempérée et de la caféiculture, la recherche de cultivars nains et leur culture à haute densité. La problématique de la durabilité en cacaoculture devrait donc intégrer la « densité évolutive » : planter à densité relativement élevée et faire évoluer cette densité par des éclaircies raisonnées.
CHANGING DENSITY IN COCOA CULTURE: THE NEED FOR THINNING SUMMARY
A frequently excessive density of cocoa trees could be one of the causes of their drop in production and degradation. This can quickly trigger (sometimes long before 10 years) significant competition which weakens the physiology of the trees and changes their architecture, whilst reducing their production and increasing their sensitivity to various hazards. The economic lifetime of the plots, in other words their sustainability, is seriously affected. However, in current situations high densities are necessary, even essential, to the plantation to ensure rapid ground coverage and to fight weeds and some insects efficiently, economically and ecologically.
One solution to this dilemma could be to thin the trees, a practice well-known to foresters, thereby applying the concept of “changing density” to cocoa culture.
Tests carried out in French Guyana and Côte d’Ivoire on initial densities of 1,333 to 1,666 cocoa trees per hectare (shared values) have shown that systematic thinning at 10 years and at a rate (“relative weight”) of 50% (one row thinned out of two, or two rows thinned out of four) have a favourable influence on the yield by many hybrids and also on the size of the cocoa beans. Thinning could therefore become a major research theme focusing on clarifying optimal application conditions (planting material, age, rate, systems, frequency, associated agronomic practices, etc.) with, alternatively, research into dwarf cultivars and their high-density cultivation, inspired by temperate arboriculture and coffee cultivation. The problems of sustainability of cocoa culture should therefore include “changing density”: planting at a relatively high density and changing this density by controlled thinning.
DENSIDADE EVOLUTIVA NO CULTIVO DO CACAU: A NECESSIDADE DAS PODAS
RESUMO
Uma das causas da quebra de produção e da degradação dos cacaueiros podia ser atribuída à sua densidade, por vezes excessiva. Esta provoca rapidamente (por vezes ainda antes dos 10 anos) concorrências importantes que enfraquecem fisiologicamente as árvores, modificam a sua arquitetura, ao mesmo tempo em que reduzem consideravelmente a sua produção, tornando-as mais sensíveis aos diversos riscos. A duração de vida produtiva das parcelas, isto é a sua sustentabilidade, é altamente afetada. No entanto, as densidades elevadas são, na conjuntura atual, necessárias, e até mesmo indispensáveis, à plantação, para garantir uma cobertura rápida do solo e lutar eficaz, economica e ecologicamente contra as adversidades e alguns insetos.
Uma solução para este dilema pode ser o método das podas, bem conhecido dos madeireiros, e que permite aplicar à cultura do cacaueiro o conceito de «densidade evolutiva». Ensaios realizados na Guiana Francesa e na Costa do Marfim, para densidades iniciais de 1333 a 1666 cacaueiros por ha. (valores comuns), vieram demonstrar que as podas sistemáticas aos 10 anos e a uma taxa (peso relativo) de 50% (uma linha de poda em cada duas, ou duas linhas de poda em cada quatro), apresentavam uma influência favorável sobre o rendimento de numerosos híbridos e também no tamanho das amêndoas do cacau. As podas poderiam portanto constituir um importante objeto de pesquisa, com o objetivo de precisar as condições ótimas de aplicação (material vegetal, idade, taxa, dispositivos, periodicidade, processos agronômicos associados, etc.), tendo como alternativa, inspirada na arboricultura temperada e na cultura do café, a pesquisa de cultivares anões e a sua cultura a alta densidade. A problemática da durabilidade na cultura do cacau deveria portanto integrar a «densidade evolutiva»: plantar a uma densidade relativamente elevada e proceder à evolução dessa densidade por meio de podas racionais.
DENSIDAD EVOLUTIVA EN LA CACAOCULTURA: NECESIDAD DE CLAROS RESUMEN
Una de las causas de la baja de producción y de la degradación de los cacaoteros podría ser su densidad frecuentemente excesiva. Ésta provoca rápidamente (a veces mucho antes de 10 años) un nivel de competencia importante que debilita fisiológicamente los árboles y modifica su arquitectura, reduciendo considerablemente su producción y tornándolos más sensibles a los diversos riesgos. La duración de la vida económica de las parcelas, es decir, su durabilidad, se ve gravemente afectada por esto. Sin embargo, las densidades elevadas son, en las situaciones actuales, necesarias, si no indispensables, para la plantación, a fin de asegurar una cobertura rápida del suelo y luchar eficaz, económica y ecológicamente contra los adventicios y ciertos insectos.
Una solución a este dilema podría ser la práctica de abrir claros, bien conocida por los guardabosques, que permite aplicar a la cacaocultura el concepto de «densidad evolutiva».
Los ensayos realizados en la Guayana Francesa y en Côte d’Ivoire, para densidades iniciales de 1333 a 1666 cacaoteros por ha (valores comunes), demostraron que los claros sistemáticos a los 10 años y a una tasa («peso relativo») del 50 % (una línea de claro cada dos, o dos líneas de claro cada cuatro) ejercían una influencia favorable sobre el rendimiento de numerosos híbridos e igualmente sobre el tamaño de los granos de cacao. Los claros podrían pues constituir un tema importante de investigación con el objeto de precisar las condiciones óptimas de aplicación (material vegetal, edad, tasas, disposiciones, periodicidad, prácticas agronómicas asociadas, etc), con la alternativa, inspirada en la arboricultura templada y la cafeicultura, la investigación de variedades enanas obtenidas por selección y su cultivo en alta densidad. La problemática de la durabilidad en la cacaocultura debería pues integrar la «densidad evolutiva»: plantar a una densidad relativamente alta y hacer evolucionar esta densidad mediante claros racionales.
INTRODUCTION
L’un des problèmes majeurs en cacaoculture est la baisse continue de la production à partir d’un certain âge, variable selon les conditions (Wood et Lass, 1985). Cette baisse est généralement attribuée à la sénescence des arbres, mais cette explication n’est pas acceptable dans les nombreux cas où les cacaoyers sont jeunes et vigoureux.
Les concurrences dues à une densité trop forte sont alors soupçonnées (Lachenaud, 2002).
Les densités élevées adoptées en cacaoculture, généralement de 1111 à 1666 arbres à l’ha., sont cependant indispensables à un bon établissement des parcelles : elles sont actuellement la seule méthode de lutte économique, efficace et écologique contre les adventices et certains
insectes. Elles permettent également des gains plus rapides (Armstrong, 1976 ; Mooleedhar et Laukner, 1990).
Toutefois, le cacaoyer, souvent décrit comme un petit arbre, voire un arbuste, peut atteindre 20 à 25 m. de hauteur à l’état sauvage (Carletto, 1973; Lachenaud et Sallée, 1993; Lachenaud et al., 1997). De ce fait, les densités adoptées en cacaoculture sont sans rapport avec le développement possible du cacaoyer : en effet, pour un arbre de développement moindre, le pommier, les densités utilisées vont de 200 à 400 avec des arbres de plein champ et de 300 à 750 avec des arbres nains en dispositif classique ( Parry, 1981; Posnette, 1982, Jackson, 1985). Les premiers symptômes de l’inadaptation de la densité sont la baisse de la production et la charge plus grande des arbres de bordure ; puis, avec l’exaspération des concurrences, l’hétérogénéité de développement des arbres s’accroît, la mortalité augmente, et la belle cacaoyère redevient une forêt... mais une forêt de cacaoyers improductifs. Adapter la densité en fonction du vieillissement de la parcelle pourrait permettre de prolonger sa durée de vie et de maintenir son potentiel productif. Des essais ont été menés en ce sens, en particulier en Côte d’Ivoire, où, dès 1983, a été confirmé pour le cacaoyer un fait agronomique primordial : dans une parcelle de production déclinante, la suppression de trois arbres sur quatre provoquait une multiplication par cinq de la productivité finale par arbre (IRCC, 1983 ; Lachenaud, 1991). Ce résultat, confirmé par la suite en station de recherches (Lachenaud, 1991) et chez les planteurs (IRCC, 1989), pour un taux d’éclaircie (ou “poids relatif”, Boudru, 1989) de 0,50, a servi de base à des techniques de régénération des vieilles cacaoyères (Konan et Koffi, 1999). La problématique, identique à celle des forestiers, est donc la suivante : planter à densité relativement élevée, et faire évoluer cette densité par des éclaircies raisonnées. Nous donnerons ici deux exemples de l’utilité des éclaircies en cacaoculture, puis des orientations de recherches destinées à en préciser localement les modalités pratiques.
Les premiers résultats ont été obtenus en Guyane Française, dans un essai comparatif d’hybrides ayant été éclairci à dix ans, et les seconds ceux d’un essai mené en Côte d’Ivoire concernant l’influence de deux modalités d’éclaircies sur la taille des fèves.
MATERIEL ET METHODES Matériel végétal
Dans l’essai de Guyane (Combi C0), neuf hybrides sont comparés à trois témoins locaux (Lachenaud et al., 1994, Lachenaud et Oliver, 1998).
Dans l’essai de Côte d’Ivoire (Divo D11/5), une famille expérimentale, IFC 705 x IFC 5, a été choisie pour son bon remplissage des cabosses (Lachenaud, 1994).
Méthodes
Les 12 descendances de l’essai Combi C0 (1984) furent plantées à raison de 50 arbres par famille, à la densité de 1666 arbres à l’hectare (écartements de 3m x 2m), suivant un dispositif en “randomisation” de parcelles mono-arbre (Lotodé et Lachenaud, 1988). Après 10 ans de suivi, une éclaircie de deux lignes sur quatre fut pratiquée, pour aboutir à une densité finale de 833 et à des écartements de (3 m + 9 m) x 2 m. Les observations ont surtout concerné les récoltes (cabosses saines, pourries et poids de cabosses).
L’essai Divo D11/5 était un essai comparatif d’hybrides, en lignes “randomisées”, où furent réalisés deux types d’éclaircie à 10 ans (1982). Les témoins (T), à la densité préconisée en Côte d’Ivoire (1333 arbres par hectare, écartements de 3 m x 2,5 m), ont été comparés à des dispositifs en haies, résultant d’éclaircies d’une ligne sur deux (haies simples, A) ou de deux lignes sur quatre (haies jumelées, B ), aboutissant à une densité de moitié. Les écartements étaient donc de 6 m x 2,5 m en A et de (9 m + 3 m) x 2,5 m en B. Les fèves fraîches produites ont été comptées et pesées pendant deux années consécutives dans les trois traitements.
RESULTATS Essai Combi C0
Les chiffres des productions familiales de la première campagne suivant l’éclaircie (1995) et ceux du cumul potentiel (intégrant les cabosses pourries) pour 1995-1996, comparés à ceux obtenus avant l’éclaircie, figurent en Tableau 1. Leur analyse révèle un “effet-descendance” très hautement significatif dans les deux cas. L’évolution des productions, par descendance, figure dans le Tableau 2.
Le classement des descendances est peu modifié, mais l’ampleur des réactions à l’éclaircie est variable : le coefficient multiplicateur familial du rendement potentiel passe de 0,56 (famille 9) à 2,12 (famille 4 ; c’est à dire une productivité par arbre multiplié par 4,24), avec une majorité de familles entre 1,5 et 2 (familles 2, 3, 6, 7, 8, 10, 11, 12). Le Tableau 2 montre que certaines descendances, ayant atteint leur palier de production dès 4 ans (9), ou vers 7 ans (1, 5) ne profitent pas de l’éclaircie. L’augmentation globale de la productivité par arbre s’accompagne d’une diminution moyenne de 50 g. du poids moyen de cabosse (Tableau 3). Toutefois, le cas de la famille 4 montre que la productivité par arbre peut être multipliée par 4,24 tout en s’accompagnant néanmoins d’une augmentation de poids des cabosses.
Tableau 1. productions familiales avant et après éclaircie, et les classes d’homogénéité à 5 %. Les valeurs sont exprimées en kg de cacao marchand ha -1 an -1. (*) = descendances retirées des analyses pour raison de variance intra-familiale non conforme.
Tableau 2. évolution des productions par descendance (en kg de cacao marchand par ha), avant (années 4, 7, 10) et après éclaircie (année 12).
Tableau 3. comparaison des poids moyens de cabosse avant et après éclaircie (classes d’homogénéité à 5 %). (*) = descendances retirées des analyses pour raison de variance intra-familiale non conforme.
Essai Divo D11/5
Le Tableau 4 présente les résultats de deux récoltes successives. Pour les deux récoltes, ils sont cohérents :
les traitements se classent dans l’ordre A > B > T et les différences sont significatives au seuil de 0,5 % (test de Student, 2 à 2). Les dispositifs en haies se classent suivant la meilleure exploitation de l’espace.
Tableau 4. poids moyens d’une fève (fraîche) de la famille hybride IFC 705 x IFC 5 dans les trois traitements de la parcelle Divo D11/5, pour deux récoltes principales successives (années 1 et 2).
DISCUSSION
Dans les conditions de Guyane Française, l’abattage systématique de deux lignes sur quatre dans une cacaoyère de dix ans en production stabilisée a permis d’augmenter nettement les rendements vrais et potentiels. Ces résultats confirment ceux obtenus en Côte d’Ivoire sur des descendances hybrides diverses (IRCC, 1989 ; Lachenaud, 1991).
Le comportement des descendances hybrides après éclaircie est variable : le rendement parcellaire potentiel représente de 0,56 à 2,12 fois l’antérieur ; dans un site donné, l’intérêt agronomique de l’éclaircie dépendra donc du matériel végétal utilisé.
Pour que le principe de l’éclaircie puisse être mis en pratique, il convient donc que la recherche, localement, en
précise les modalités agronomiques et en révèle l’intérêt économique. Bien que la productivité par arbre semble toujours pouvoir être augmentée à la suite d’ éclaircies, l’intérêt agronomique et économique d’éclaircir dépendra du matériel végétal utilisé. Ce doit donc être le premier axe de recherche : connaître, localement, les densités optimales par descendances, en fonction de l’âge. Ces densités étant connues, il serait possible de ne distribuer aux planteurs que des mélanges de descendances homogènes. Il semble en effet crucial de ne pas mélanger dans une même parcelle des descendances de vigueurs différentes, mais d’utiliser des mélanges homogènes destinés, soit à une densité “classique” (donc à vigueur faible ou moyenne), soit à une densité faible après éclaircie (vigueur forte) (Lachenaud et Montagnon, 2002).
Le matériel végétal adapté aux éclaircies étant connu, et il est probable que tous les nouveaux hybrides à vigueur
forte le seront, il restera à déterminer les techniques les plus appropriées aux conditions locales : âge (s), taux (poids relatif), dispositifs, périodicité. Chez le cacaoyer, à notre connaissance, seules des éclaircies simples (non répétées), systématiques ou sélectives, ont été pratiquées. En sylviculture, l’âge optimal pour réaliser une éclaircie est atteint quand les frondaisons commencent à s’ interpénétrer : à ce stade, on enlève en général environ 1/3 des arbres (parmi les vigoureux) et on répète l’opération plusieurs fois jusqu’à la coupe finale (Lachenaud, 2002).
En cacaoculture, l’optimum physiologique, atteint vers 3 ou 4 ans pour des densités de 1333 à 1666 plants à l’ha., n’est un optimum ni agronomique ni économique. En effet, pour éviter les problèmes d’enherbement, ou les dégâts de mirides par exemple, ou la destruction trop rapide de la matière organique du sol, il convient d’attendre quelques années supplémentaires. A 7-8 ans, le sol est alors recouvert d’une épaisse couche de feuilles mortes protectrice, qui retardera longtemps l’envahissement par les adventices après l’éclaircie. Les frondaisons étant bien interpénétrées, les ouvertures créées par l’éclaircie sont rapidement comblées et le massif sera donc peu interrompu dans le temps.
Dans des circonstances favorables (matériel végétal de vigueur comparable et forte, parcelle “fermée”, production en phase de “plateau” ou déclinante), deux éclaircies systématiques successives pourraient être envisagées : l’une d’une ligne sur deux vers 7 ou 8 ans, et la seconde d’un arbre sur deux en quinconce vers 15-20 ans. Comme il est important d’assurer une occupation optimale de l’espace (Corley, 1977), c’est-à-dire d’éviter les concurrences et déséquilibres dus à la “rectangularité” mis en évidence chez le pommier (Cripps et al., 1975 ; Christensen, 1979), on adoptera des dispositifs de plantation “en carré”, avec des écartements de 2,5 m x 2,5 m (soit 1600 cacaoyers à l’ha), ou de 3m x 3m (densité de 1111), et on obtiendra, après 15 ans, des densités finales de 400 ou 278 arbres à l’ha. Ces densités finales ne doivent pas être considérées comme faibles, mais simplement logiques compte-tenu du développement de l’arbre (voir Lachenaud, 2002). Parmi les autres avantages des faibles densités, il faut mentionner la plus grande proportion de cabosses portées sur les troncs, donc une récolte plus facile (Wood, 1964) et, éventuellement, la possible diminution des pertes par pourritures (Moses et Enriquez, 1981).
CONCLUSIONS
La recherche de descendances hybrides productives a abouti à la sélection de matériel vigoureux. Il s’ensuit que les densités préconisées par la recherche (en général suite à des essais de courte durée) se révèlent rapidement inadaptées, et aboutissent à la dégradation des arbres et des parcelles. Ces densités sont cependant indispensables pendant les premières années de vie des parcelles,
car elles sont les seules qui permettent une installation sûre, rapide, économique et écologique. Le dilemme pourrait être résolu par la pratique d’ éclaircies, courante en sylviculture, et dont certains essais ont montré l’intérêt en cacaoculture. Les faits exposés permettent de tirer la conclusion principale suivante : si, agronomiquement, l’éclaircie aboutit généralement à des augmentations de rendements, et toujours à une meilleure architecture des cacaoyers, il convient d’en étudier les modalités les plus favorables (descendances concernées, dispositifs, âges de réalisation, nature et taux des éclaircies) et leur rentabilité économique, par des essais de “densité évolutive”. Ce concept de “densité évolutive” avec l’âge des arbres, avec l’éclaircie comme technique, pourrait donc permettre d’aborder de façon nouvelle le problème général de la “durabilité” des cacaoyères.
L’alternative à la pratique des éclaircies consisterait à utiliser des variétés naines à très forte densité, et/ou des retardants de croissance (Posnette, 1982). Toutefois, actuellement, aucun cacaoyer nain n’est disponible, que ce soit comme cultivar ou comme porte-greffe nanifiant (mention doit cependant être faite du “crinkle-leaf mutant “ à l’essai au Ghana et d’un mutant nanifiant en Papouasie-Nouvelle-Guinée) et l’utilisation des retardants de croissance, expérimentés en Côte d’Ivoire, n’a pas donné les résultats escomptés (IRCC, 1987).
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