1/87
Techniques de simulation mol´eculaire
Cours `a l’Ecole Doctorale d’Orl´eans, 2017
Gerald R. Kneller
Centre de Biophysique Mol ´eculaire, CNRS Rue Charles Sadron ; 45071 Orl ´eans
http://dirac.cnrs-orleans.fr
2/87
Table de mati`eres
1. Dynamique Mol´eculaire classique 2. M´ethode Monte Carlo
3. Dynamique Mol´eculaire ab initio
4. Annexe : El´ements de la m´ecanique quantique
3/87
Chapitre 1
Dynamique mol´eculaire
classique
4/87
Approximation de Born et Oppenheimer
Op´erateur de Hamilton pour les noyaux et les ´electrons : H ˆ = ˆ H
nn+ ˆ H
ee+ ˆ V
neLes composantes sont
Hˆnn = X
i
−~2 2Mi
∂2
∂R2i + 1 4π0
X
i
X
i<j
ZiZje2
|Ri−Rj|,
Hˆee = X
i
X
α
−~2 2me
∂2
∂r2i,α + 1 4π0
X
i,α
X
j<i,β
e2
|ri,α −rj,β| + 1 4π0
X
i
X
α<β
e2
|ri,α−ri,β|,
Vˆne = 1 4π0
X
i
X
j,α
−Zie2
|Ri−rj,α|.
Notation :
n
= noyaux (i, j, . . .
),e
= ´electrons (α, β, . . .
).5/87
Probl`eme stationnaire pour les ´electrons
S´eparation des ´echelles de temps entre les mouvements des ´electrons
“l´egers” et ceux des noyaux “lourds” (Mi me). Les positions des ´electrons s’adaptent instantan´ement `a une nouvelle configura- tion des noyaux.
•
Fonction d’onde pour les ´electrons :ψ
e({r
i,α}, t|{R
i}) = u
e({r
i,α}|{R
i})e
−~iEet.
•
Equation de Schr¨odinger stationnaire :n
H ˆ
ee+ ˆ V
neou
e= E
e({R
i})u
e.
Les valeurs propres sont une fonction des positions des noyaux !
6/87
Equation de Schr ¨odinger pour les noyaux :
i
~∂ψ
n∂t = ˆ H
nψ
n, H ˆ
n=
Xi
−
~22M
i∂
2∂ R
2i+ ˆ V
nn+ E
e({R
i})
| {z }
Vn({Ri})
.
Le potentiel des noyaux est la superposition des termes coulombiens r´epulsifs,
V
nn, et l’´energie ´electronique Born-Oppenheimer,E
e({R
i})
, qui d´epend d’une fac¸on param´etrique des positions des noyaux.7/87
MD classique
Concept
Au lieu de r´esoudre l’´equation de Schr ¨odinger avec le potentiel
V
n({R
i})
pour les noyaux, on r´esoud les ´equations de Newton,M
iR ¨
i= − ∂U ({R
i})
∂ R
i,
o `u
U ({R
i})
est un potentiel empiriquequi est “fitt´e” `aV
n({R
i})
,U ({R
i}) ≈ V
n({R
i}).
L’exemple le plus simple est le potentiel Lennard-Jones qui pour les liquides simples, comme les gaz rares :
U (r) = 4
σ
12r
12− σ
6r
6
.
8/87
0.5 1 1.5 2 2.5 3
r
-1.5 -1 -0.5 0.5 1 1.5 2 V
Le potentiel Lennard Jones pour
= 1
etσ = 1
. Le mini- mum est `ar
0= 2
1/6σ
.9/87
Champ de force pour une macromol´ecule biologique :
U =
Xliaisonsij
kij rij − rij(0)2
+
Xanglesijk
kijk φijk −φ(0)ijk2
+
Xdi`edresijkl
kijklcos (nijklθijkl −δijkl)
+
Xpaires ij
4ij σij12
r12 − σij6 r6
!
+ X
paires ij
qiqj 4π0rij
.
Les termes en rouge d´ecrivent les forces r´esultantes des liaisons chi- miques, et les termes en bleu d´ecrivent les effets les interactions“non- li´ees” (volume exclu, interactions attractives entre dipoles induits, et interactions ´electrostatiques).
10/87
Vibrations coupl´ees
•
Approximation quadratique deU
:Pr`es d’un point d’´equilibre,
R
0, on peut approximerU (R) ≈ U (R
0) + 1
2 (R − R
0)
T· K · (R − R
0),
o `uK
est la matrice des constantes de forceK := ∂
2U (R)
∂ R
2 R0et
∂U (R)
∂ R
R0= 0.
•
Equation de mouvement :M · x ¨ + K · x = 0 ,
o `ux := R − R
0.
M
est la matrice (diagonale) des masses.11/87
...Vibrations coupl´ees
•
Diagonalisation :¨ ˜
x + ˜ K · x = 0 ,
o `ux ˜ := M
1/2·x, K ˜ = M
−1/2·K·M
−1/2.
•
Modes normaux :K ˜ · u
j= ω
j2u
j, u
i· u
j= δ
ij.
Par cons´equentx(t) = ˜
n
X
j=1
u
j nc
jexp[iω
jt] + c
∗jexp[−iω
jt]
o,
o `u
ω
j> 0
, supposant queK ˜
est d´efinie positive. Lesc
j sont fix´ees par les conditions initiales.12/87
Limite classique
•
Modes normaux : L’approximation classique est valable si~
ω
jk
BT .
Dans une macromol´ecule seuls les modes `a basses fr´equences peuvent ˆetre d´ecrits dans le cadre de la m´ecanique classique.
ν
j200 cm
−1≈ 6T Hz ,
o `uω
j= 2πν
j etT = 300 K.
•
Simulations MD : On peut estimer une fr´equenceω
0 par la cour- bure du potentiel entre deux particules. Pour le potentiel LJ on obientU
LJ(r) ≈ − + 18 · 2
2/3r − 2
1/6σ
2σ
2= ⇒ ω
j=
s
18 · 2
2/3µσ
2,
o `uµ
est la masse r´eduite.13/87
0.5 1 1.5 2 2.5 3
r
-1 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.2 0.4 V
Approximation d’un potentiel Lennard-Jones par un po- tentiel harmonique (
= 1
,σ = 1
). Pour l’argon liquide on obtient ~ω
0= 2.15 · 10
−3k
BT
`aT = 94.4K
. L’ap- proximation classique est bonne.14/87
0.0 50.0 100.0
Frequency [THz]
0.00 0.01 0.02 0.03 0.04
crambin lysozyme myoglobin
0 5 10 15 20
normal modes molecular dynamics neutron scattering
Spectre de modes normaux pour trois prot´eines etT = 300K en fonction de ν. L’insertion concerne la myoglobine uniquement et montre une compa- raison entre modes normaux, simulation MD, et donn´ees exp´erimentales provenants de la diffusion de neutrons in´elastique. L’approximation clas- sique est bonne pourν 6T Hz.
15/87
Simulation d’un syst`eme infini
Conditions p´eriodiques et “minimum image convention” dans une simu- lation MD. SiLest la longueur de la boˆıte, toute interaction (sauf les inter- actions coulombiennes) est calcul´ee `a l’int´erieur d’un rayonL/2.
16/87
Algorithmes d’int´egration
Verlet :
On utilise uniquement les positions.
R
i(t + ∆t) ← 2R
i(t) − R
i(t − ∆t) + ∆t
2M
iF
i(t).
Les acc´el´erations et les vitesses sont approxim´ees par
R ˙
i≈ R
i(t + ∆t) − R
i(t − ∆t)
2∆t ,
R ¨
i≈ R
i(t + ∆t) − 2R
i(t) + R
i(t − ∆t)
∆t
2.
17/87
“Leap-frog” :
On utilise les vitesses et les positions.
V
i(t + ∆t/2) ← V
i(t − ∆t/2) + ∆t
M
iF
i(t) R
i(t + ∆t) ← R
i(t) + V
i(t + ∆t/2)
“Velocity-Verlet” :
On utilise ´egalement les vitesses et les positions.
R
i(t + ∆t) ← R
i(t) + V
i(t)∆t V
i(t + ∆t) ← V
i(t) + ∆t
M
iF
i(t + ∆t) + F
i(t) 2
Vitesses et positions sont disponibles au mˆeme temps.
18/87
Contraintes g´eom´etriques
But : “Figer” les mouvements les plus rapides, comme les vibra- tions des liaisons, afin de permettre l’utilisation d’un pas d’int´egration le plus long possible.
Contraintes holonomes
On impose queσ
α(R, t) = 0, α = 1 . . . l,
o `u
R = (R
T1, . . . , R
TN)
T. Un exemple de contrainte est une liaison de longueur fixe :σ(R, t) := (R
1− R
2)
2− l
212≡ 0.
19/87
M´ecanique de Lagrange sans contraintes
Avec la fonction de Lagrange
L = 1
2
R ˙
T· M · R ˙ − V (R) ,
on obtient les ´equations de mouvement en postulant que la variation
S =
Z t1 t0
dt L( ˙ R, R, t) = M in.
pour la vraie trajectoire. Ceci donne
δ S =
Z t1 t0
dt
δRTd
dt
∂ L
∂ R ˙ − ∂ L
∂R
= 0.
Sans contraintes les variations δ
R
sont arbitraires etd
dt
∂ L
∂ R ˙ = ∂ L
∂ R = ⇒ M · R ¨ = − ∂ V
∂ R ≡ f .
20/87
Mecanique de Lagrange avec contraintes
Comme
σ
α(R
0+
δR, t)− σ
α(R
0, t) = 0
pour une variation diff´erentielle, il suit queA·δ R = 0, A
αi= ∂σ
α∂r
i.
Les variations permises sont dans l’espace z´ero de
A
, δR∈
Vk. On sait queδS =
Z t1t0
dt
δR
T| {z }
∈Vk
·
d
dt
∂ L
∂ R ˙ − ∂ L
∂ R
| {z }
∈V⊥
= 0.
Par cons´equent
M · R ¨ = f + z , z = A
Tµ∈ V
⊥.
Ici
z
est la force de contraintes, et µ= (µ
1, . . . , µ
l)
T contient les pa- ram`etres de Lagrange.21/87
L’algorithme SHAKE
Pour le calcul des param`etres
µ
k J.-P. RYCKAERT et al. ont propos´e l’algorithme SHAKE qui garantit que les contraintes soient v´erifi´ees en pr´esence des erreurs num´eriques in´evitables1. Dans le sch´ema de Verlet on ´ecritR
n+1= R
(0)n+1+ ∆t
2M
−1· A
T(R
n) ·
µn,
o `u
R
(0)n+1 est la nouvelle position sans pr´esence de contraintesR
(0)n+1= 2R
n− R
n−1+ ∆t
2M
−1· f (R
n).
On demande que les contraintes soient exactement v´erifi´ees pour les nouvelles positions,
σ(Rn+1
) = 0 ,
o `u σ:= (σ
1, . . . , σ
l)
T.
Remarque : Dans le sch´ema de Verlet on devrait calculer les
µ
α `a partir de σ(Rn) = 0
.1. Ryckaert, J.-P., G. Ciccotti and H.J.C. Berendsen.J. Comp. Phys., 23 :327-341, 1977.
22/87
Impl´ementation de SHAKE :
1. Donn´ees
R
(0)n+1, calculeσ
α(R
(0)n+1)
, et initialisej = 0
2. Calculed
jα= ∆t
2A(R
(j)n+1) · M
−1· A
T(R
n)
αα
3. Calcule les estimations
µ
(j)α= −σ
α(R
(j)n+1)/d
jα 4. Calcule les nouvelles positions estim´eesR
(j+1)n+1= R
(j)n+1+ ∆t
2M
−1· A
T(R
n) ·
µ(j)5. Calcule
σ
α(R
(j+1)n+1)
et v´erifie que|σ
α(R
(j+1)n+1)| ≤
pour toutes les contraintesSi le r´esultat est OK, stop. Sinon, recommence par 2
Ici
est un param`etre de tol´erance. On remarque que les contraintes sont consid´er´ees ind´ependantes dans le calcul des estimationsµ
(j)α .23/87
Mol´ecules rigides
Positionner un corps rigide
Pour chaque point de masse on ´ecrit
R
i(t) = R
0(t) + r
i(t)
o `ur
i(t) = D(x(t)) · ˆ r
i.
Ici
R
0 pointe sur le centre de masse, etr
i= R
i− R
0. La matriceD
est orthogonale et param´etris´ee par les coordonn´eesx
.Vitesses angulaires
En utilisant
D
T· D = 1
on d´eduit les relations˙
r
i=
ω∧ r
i= D · ( ˆ
ω∧ ˆ r
i).
Ici ω
= D ·
ωˆ
. Le “chapeau” marque le rep`ere li´e au corps. On a des relation lin´eaires (A
etA ˆ
d´ependent du choix dex
)ω
= A(x) · x, ˙
ωˆ = ˆ A(x) · x. ˙
24/87
Fonction de Lagrange
L =
Xα
1
2 M
αR ˙
2α,0+
Xα,i
1
2 m
α,ir ˙
2α,i− V({R
α,0+ r
α,i}).
Pour toute mol´ecule
M
α=
Pim
α,i.Variation
δ S =
Z t1t0
dt
(X
α
δRTα,0
· d dt
∂ L
∂ R ˙
α,0− ∂ L
∂ R
α,0!
+
Xi,α
δrTα,i
·
d
dt
∂ L
∂ r ˙
α,i− ∂L
∂ r
α,i )= 0.
Ici on pose (ηα sont des “quasi-coordonn´ees”)
˙
r
α,i=
ωα∧ r
α,i,
δrα,i=
δηα∧ r
α,i,
δηα∝
ωα.
25/87
Equations de mouvement pour le centre de masse :
Les δRTα,0 sont arbitraires et on trouve
M
αR ¨
α,0=
Xi
F
α,i, F
α,i= − ∂ V ({R
β,j})
∂ R
α,i. Equations de mouvement pour la rotation :
On trouve
d
dt [Θ
α·
ωα] ≡ dL
αdt = N
α, N
α=
Xi
r
α,i∧ F
α,i.
Pour lesx ˙
α on a les relationsA(x
α) · x ˙
α=
ωα. Θ
α est le tenseur d’inertieΘ =
P
i
(y
i2+ z
i2) −
Pix
iy
i−
Pix
iz
i−
Pix
iy
i Pi(x
2i+ z
i2) −
Piy
iz
i−
Pix
iz
i−
Piy
iz
i Pi(x
2i+ y
i2)
.
26/87
Equations d’Euler pour la rotation :
On travaille dans le rep`ere des axes principaux
Σ ˆ
:˙
r
α,i= D(x
α)·( ˆ
ωα∧ ˆ r
α,i) ,
δrα,i= D(x
α)·(δ
ηˆ
α∧ ˆ r
α,i) ,
δηˆ
α∝
ωˆ
α.
Ceci donne (L ˆ
α= ˆ Θ
α·
ωˆ
α est le moment angulaire enΣ ˆ
)d dt
h
Θ ˆ
α·
ωˆ
αi+ ˆ
ωα∧ Θ ˆ
α·
ωˆ
α= ˆ N
α, N ˆ
α=
Xi
ˆ r
α,i∧ F ˆ
α,i.
Pour lesx ˙
α on a les relationsA(x ˆ
α) · x ˙
α= ˆ
ωα.
Ici
Θ ˆ
α est le tenseur d’inertie enΣ ˆ
(constant et diagonal).Θ ˆ =
Θ ˆ
xx0 0 0 Θ ˆ
yy0 0 0 Θ ˆ
zz
.
27/87
Vitesses angulaires et quaternions
On chosit les composantes d’un quaternion comme coordonn´ees angulaires,
x ← q = (q
s, q
x, q
y, q
z)
T, tel queD(q) =
q
s2+ q
x2− q
y2− q
z22(−q
sq
z+ q
xq
y) 2(q
sq
y+ q
xq
z) 2(q
sq
z+ q
xq
y) q
s2+ q
y2− q
x2− q
z22(−q
sq
x+ q
yq
z) 2(−q
sq
y+ q
xq
z) 2(q
sq
x+ q
yq
z) q
s2+ q
z2− q
x2− q
2z
,
o `uq
s2+ q
x2+ q
2y+ q
z2= 1
. Pour ωˆ
on peut ´ecrireq ˙ = ˆ B(q) ·
ωˆ
,
˙ q
s˙ q
x˙ q
y˙ q
z
= 1 2
q
s−q
x−q
y−q
zq
xq
s−q
zq
yq
yq
zq
s−q
xq
z−q
yq
xq
s
·
0 ˆ ω
xˆ ω
yˆ ω
z
.
Si on choisit les angles d’Euler
x ← (α, β, γ)
T la relationx ˙ ←
ωˆ
peut devenir singuli`ere :
˙ α β ˙
˙ γ
=
−
cossinβγ sinsinγβ0 sin γ cos γ 0
cotβcos γ −cot
βsin γ 1
·
ˆ ω
xˆ ω
yˆ ω
z
.
28/87
Un algorithme pour l’int´egration des ´equations d’Euler :
Sch´ema “leap frog”2 :
L(n + 1/2) = L(n − 1/2) + ∆tN(n)
q(n + 1) = q(n) + ∆t B( ˆ q(n + 1/2) ) · ( ˆ
ω(n+ 1/2), 0)
T.
R´ealisation avec une ´etape auxiliaire (pour chaque mol´eculeα
) :1.
L(n) = L(n − 1/2) +
∆t2N(n)
. 2.L(n) = ˆ D
T(q(n)) · L(n)
.3. ω(n) = ˆ
ˆ Θ
−1· L(n) ˆ
.4.
q(n + 1/2) = q(n) +
∆t2B(q(n)) ˆ · ( ˆ
ω(n),0)
T. 5.L(n + 1/2) = L(n − 1/2) + ∆tN(n)
.6.
L(n ˆ + 1/2) = D
T(q(n + 1/2)) · L(n + 1/2)
. 7. ω(nˆ + 1/2) = ˆ Θ
−1· L(n ˆ + 1/2)
.8.
q(n + 1) = q(n) + ∆t B( ˆ q(n + 1/2) ) · ( ˆ
ω(n+ 1/2), 0)
T.2. D. Fincham, Leapfrog rotational algorithms,Molecular Simulation8, 165-178 (1992).
29/87
Simulations dans l’ensemble N V T
Syst`eme ´etendu
On d´efinit un syst`eme dynamique “virtuel” de
N
particules ayant des positions ρi et des vitesses ρ˙
i. La relation au syst`eme “r´eel” est donn´ee parr
i=
ρi,
˙
r
i= s
ρ˙
i. Fonction de Lagrange
L
e=
Xi
1
2 m
is
2ρ˙
i2− V (ρ
1, . . . ,
ρN) + 1
2 M
ss ˙
2− gk
BT ln s .
M
s est une “masse” fictive pours
, etg
est encore `a d´eterminer.30/87
Fonction de Hamilton
H
e=
Xi
π2i
2m
is
2+ V (ρ
1, . . . ,
ρN)
| {z }
H(π,ρ)
+ p
2s2M
s+ gk
BT ln s.
Fonction de partition
ω
e(N V E) = 1 N !
Z +∞
−∞
dp
s Z ∞0
ds
ZR3N
d
3Nπ
ZV
d
3Nρ δ(E − H
e)
= 1 g
2πM
sk
BT
1/2
exp
E
k
BT
· Z
c(N, V, T ) .
IciZ
c(N, V, T )
est la fonction de partition de l’ensemble canonique :Z
c(N, V, T ) = 1 N !
Z
R3N
d
3Nπ
ZV
d
3Nρ exp
− H(π,
ρ)k
BT
.
31/87
Equations de Hamilton
ρ
˙
i= ∂ H
e∂π
i=
πim
is
2 π˙
i= − ∂ H
e∂
ρi= − ∂ V
∂ρ
i˙
s = ∂ H
e∂p
s= p
sM
s˙
π
s= − ∂ H
e∂s =
Xi
π2i
m
is
3− gk
BT
s
32/87
Equations de mouvement pour les variables physiques
On utilise que
s d
dτ = d dt ,
o `uτ
est le temps “virtuel”. Ceci donne˙
r
i= p
im
i˙
p
i= − ∂V
∂ r
i− ζ p
iζ ˙ = 1
M
sX
i
p
2im
i− gk
BT
!
On choisit
g = 3N
. La variableζ
joue le r ˆole d’une “constante de friction” qui peut ˆetre positive ou n´egative.33/87
Simulations dans l’ensemble N pT
Syst`eme ´etendu
virtuel r´eel relation
Q V Q = V
πQ
p
V πQs
= p
Vs S s = S
πs
p
S πss
= p
s ρr Q
1/3ρ= r
π
p
πQ13s
= p
dτ dt
dτs= dt
34/87
Fonction de Lagrange
L
e=
Xi
m
iQ
2/3s
22
ρ˙
2i− V (Q
1/3ρ1, . . . , Q
1/3ρN) + 1
2 M
Qs
2Q ˙
2− P
extQ + 1
2 M
ss ˙
2− gk
BT ln s . M
Q etM
s sont les “masses” fictives pourQ
ets
, respectivement, etP
ext est la pression souhait´ee.Fonction de Hamilton
H
e=
Xi
π2i
2Q
2/3m
is
2+ V (Q
1/3ρ1, . . . , Q
1/3ρN)
+ 1
2M
Qs
2p
2Q+ P
extQ + 1
2M
sp
2s+ gk
BT ln s.
35/87
Fonction de partition
Ici on a
ωe(N V E) = 1 N!
Z +∞
−∞
dpQ Z ∞
0
dQ Z +∞
−∞
dps Z ∞
0
ds Z
R3N
d3Nπ Z
V
d3Nρ δ(E− He)
= 1 g
4π2MsMQ kBT
1/2 exp
E kBT
· Zc(N, p, T).
Z
c(N, p, T )
est la fonction de partition de l’ensembleN pT
:Z
c(N, p, T ) = 1
N !
Z ∞0
dV
ZR3N
d
3Nπ
ZV
d
3Nρ exp
− H(π,
ρ) +P
extV k
BT
.
36/87
Equations de mouvement pour les variables physiques
Dans la suite on remplace les indices “
Q
” par “V
”r ˙
i=
V ˙
3V r
i+ p
im
i˙
p
i= − ∂ V
∂ r
i− V ˙
3V p
i− ζ p
iV ˙ = p
VM
V˙
p
V= −P
ext+ 1 3V
( X
i
p
2im
i− r
i· ∂V
∂ r
i )ζ ˙ = 1 M
sX
i
p
2im
i− gk
BT
!
37/87
Chapitre 2
La m´ethode Monte Carlo
38/87
Equation pilote
D´efinition :
•
Soiti
l’indice deN
micro-´etats d’un syst`eme.•
Soitp
i la probabilit´e de trouver le syst`eme dans l’´etati
.•
Soitw
ji≡ w
i→j le taux de transitioni → j
. Avec ces d´efinitions on a le bilandp
idt =
Xj
w
ijp
j−
Xj
w
jip
i.
On v´erifie qued dt
X
i
p
i!
= 0.
39/87
Forme matricielle :
Avec les d´efinitions
A = (A
ij), A
ij= w
ij−
Xk
w
kj!
δ
ij, p = (p
1, . . . , p
N)
T,
l’´equation pilote prend la forme
dp
dt = A · p ,
avec la solution formellep(t) = exp(At) · p(0).
On voit que la somme des ´el´ements d’un colonne de
A
est z´ero : Xi
A
ij=
Xi
w
ij−
Xk
w
kj Xi
δ
ij=
Xi
w
ij−
Xk
w
kj= 0.
40/87
Etat stationnaire :
Un ´etat stationnaire est donn´e par :
dp
eqdt = 0 = A · p
eq.
En composantes on aX
j
w
ijp
eqj−
Xj
w
jip
eqi= 0 .
Bilan d´etaill´e
On impose que pour chaque paire d’´etats
i
etj
w
ijp
eqj= w
jip
eqi.
41/87
Atteindre l’´equilibre
Pour que
p
eq soit un ´etat d’´equilibre on doit imposer quep
eq= lim
t→∞
exp(At) · p(0) .
On suppose queA
a une d´ecomposition spectraleA =
Xk
λ
ku
k· v
kT, v
Ti· u
j= δ
ij.
Si on poseλ
1≡ 0
, il suit queexp(At) =
Xk
exp(λ
kt)u
k· v
kT−→
t→∞u
1· v
T1≡ p
eq· p ˜
Teq si<{λ
k} < 0
pourk > 1
(cond. n´ecessaire). Comme Pi
A
ij= 0
, il suit quep ˜
eq= (1, . . . , 1)
T et˜
p
Teq· p(0) =
Xi
p
i(0) = 1 = ⇒ lim
t→∞
exp(At) · p(0) = p
eq.
42/87
Monte Carlo canonique
Etat d’´equilibre :
Dans la suite
i
est un ´etat dans l’espace des configurations/phases d’un syst`eme physique,E
i l’´energie dei
, etβ = k
BT
. On ap
eqi= exp(−βE
i)
Z , Z =
Xi
exp(−βE
i).
D´ecomposition de
wij:
On d´ecompose
w
ij comme suit :w
ij= α
ijπ
ij,
o `u
α
ij est la probabilit´e de proposition pour un d´eplacementj → i
, etπ
ij est la probabilit´e d’acceptation.43/87
Algorithme de M´etropolis :
Ici on pose
α
ij≡ α = const.
et on choisit
π
ij=
min1, exp(−β[E
i− E
j])
.
V´erification :w
ijw
ji= π
ijπ
ji=
min
1, exp(−β[E
i− E
j])
min1, exp(−β[E
j− E
i])
= exp(−β[E
i− E
j]).
Ceci est vrai, quelles que soient
E
i etE
j.44/87
Pseudo-programme :
1. Choisir une particule dans la configuration
j
et calculerE
j. 2. Faire un d´eplacement al´eatoire de la particule choisie,R −→ R + ∆(ξ − 0.5),
o `u
0 < ξ < 1
est un nombre al´eatoire (distribution uniforme).3. Calculer l’´energie
E
i de la nouvelle configurationi
. 4. Accepteri
avec la prob. min1, exp(−β [E
i− E
j])
.45/87
Bibliographie
1. Allen, M.P. and D.J. Tildesley. Computer simulation of liquids, Ox- ford, 1987. Oxford University Press, Oxford, 1987.
2. Ciccotti, G., D. Frenkel and I.R. McDonald. Simulation of liquids and solids, Amsterdam, 1987. North-Holland Personal Library, Amsterdam, 1987.
3. Frenkel, D. and B. Smit. Understanding Molecular Simulation, London, San Diego, 1996. Academic Press, London, San Diego, 1996.
46/87
47/87
Chapitre 3
Dynamique mol´eculaire
ab initio
48/87
Motivation
Simulation MD sans l’approximation de l’´energie ´electronique par un potentiel empirique.
Raison :
Un potentiel empirique ne permet pas de consid´erer des processus physiques qui impliquent directement les ´electrons.
Applications :
•
Etudes de r´eactions chimiques.•
Simulations d’observations spectroscopiques qui sont directe- ment coupl´ees aux d´egr´es de libert´e ´electroniques, comme la spectroscopie Raman, et le d´ecalage chimique en spectroscopie RMN.49/87
Remarque :
Les noyaux sont toujours trait´es comme particules classiques.
50/87
Solution classique du probl`eme ´electronique
M´ethode variationnelle :
La solution de l’´equation de Schr ¨odinger stationnaire
H ˆ
eu
e= E
e({R
i})u
e,
peut ˆetre formul´ee comme probl`eme variationnel :
(u
e, H ˆ
eu
e) = M in., (u
e, u
e) = 1.
La fonction d’onde de l’´etat fondamental,ue({ri,α}), d´epend de toutes les coordonn´ees ´electroniques.
Ici et dans la suite on supprime la d´ependance param´etrique des fonctions d’ondes ´electroniques de positions Ri des noyaux.
51/87
Probl`eme de minimisation ´equivalent :
On choisit
u
e≡ u
e({r
i,α})
sous forme de superposition de fonc- tions de base convenablement choisies,u
e({r
i,α}) =
Xn
c
nΦ
n({r
i,α}).
Ceci donne un probl`eme de minimisation avec contraintes pour les coefficients
{c
i}
:X
n,m
c
∗mc
n(Φ
m, H ˆ Φ
n) =
Min({c
j}),
Xn
|c
n|
2= 1.
Ici
m, n = 1, . . . , M
, o `uM
est le nombre de fonctions de base consid´er´ees. SiM < ∞, on obtient une approximation du probl`eme variationnel.52/87
Minimisation avec contraintes :
On d´efinit la matrice
M × M
H = (H
ij), H
ij= (Φ
i, H ˆ Φ
j),
et le vecteurc = (c
1, . . . , c
M)
T,
et on cherche un vecteurc
pour lequelf (c, λ) = c
T· H · c − λ{c
T· c − 1} = M in.
Ici
λ
est un param`etre de Lagrange pour la contraintec
T· c = 1
. Ceci donneH · c − λc , c
T· c = 1.
Les coefficientscoptimaux sont donn´es par le vecteur propre norm´e de H qui correspond `a la valeur propre = ´energie minimale.
53/87
Th´eor`emes de Kohn et Sham
1. L’´energie fondamentale ´electronique est une fonctionelle de la densit´e ´electronique,
E
e({R
i}) = E [ρ
e(r)].
2. La densit´e ´electronique est une fonction de trois coordonn´ees spatiales,
ρ
e(r) =
Xα
e|ψ
α(r)|
2,
o `u
i
est une somme sur les orbitales occup´ees par unseul ´electron.Rappel : La fonction d’onde ue({ri,α}) est une fonction de 3Ne coordonn´ees, si
N
e est le nombre total d’´electrons.L’´energie fondamentale ´electronique peut ˆetre obtenue par la solution d’un probl`eme pour une “particule effective”.
54/87
MD ab initio
Fonctionelle de densit´e :
E [ρ
e(r)] = −
Xα
~2
2m
Z
d
3r ψ
α∗(r) ∂
2∂ r
2ψ
α(r) +
Z
d
3r ρ
e(r)V
ne(r, {R
i}) +
Zd
3r ρ
e(r)V
H(r) + E
xc[ρ
e(r)] .
Ici VH(r) est l’´energie de Hartree(interaction coulombienne entre les´electrons),
V
H(r) = 1 8π
0Z
d
3r
0ρ
e(r
0)
|r − r
0| ,
et Exc[ρe(r)]est la fonctionnelle de densit´e d’´echange de corr´elations. Elle n’est pas strictement connue, et elle contient tous les effets cach´es multicorps. Il existe des approximations qui “fonctionnent bien”.
55/87
Lagrangien pour MD
ab intio:
On construit la fonction de Lagrange
L =
Xi
1
2 M
iR ˙
2i−
E [{ρ(r, t)}] + V
nn({R
i})
+ µ
2
Xα
Z
d
3r ψ ˙
α∗(r, t) ˙ ψ
α(r, t) +
Xα,β
λ
αβ Zd
3r ψ
α∗(r, t)ψ
β(r, t) − δ
αβ.
•
Les fonctions d’onde pour les orbitales sont exprim´ees dans une base,ψ
α(r, t) =
Xα,i
c
α,i(t) φ
i(r),
o `u les coefficients cα,i sont des variables dynamiques fictives.
L’id´ee est que les cα,i ´evoluent tels que E[{ψα(r, t)}] reste tou- jours minimal.
•
Le dernier terme d´ecrit les contraintes de normalisation desψ
α(r, t)
.56/87
Base des ondes planes :
Avec
q =
2πL(l, m, n)
(conditions p´eriodiques) on ´ecritψ
α(r, t)
sous forme de superposition d’ondes planes,ψ
α(r, t) =
X|q|<qcut
c
α,q(t)e
iq·r.
Equation de mouvement pour les noyaux : d
dt
∂ L
∂ R ˙
i= ∂L
∂R
i.
Equation de mouvement pour les coefficients :
Avec la d´efinitionc
α= (c
α;0, . . . , c
α;qmax)
T on ´ecritd dt
∂ L
∂ c ˙
α= ∂ L
∂ c
α, c
Tα· c
β= δ
αβ→ λ
αβ.
57/87
Chapitre 4
´El´ements de la m´ecanique
quantique
58/87
Description duale de la lumi`ere
Optique g´eom´etique – Newton/Einstein :
Description corpusculaire de la lumi`ere. Les particules sont lespho- tons, qui portent une ´energie
E
et une quantit´e de mouvementp
. Dans le vide (sans interaction avec la mati`ere), les trajectoires des photons sont des droites.Optique de Fourier – Maxwell :
D´escription de la lumi`ere par des ondes el´ectromagn´etiques. Une onde monochromatique est une onde plane, caract´eris´ee par un vec- teur d’onde
k
et une pulsationω
.59/87
Description duale de la mati`ere
M´ecanique classique – Newton :
D´escription corpusculaire de la mati`ere. Dans le vide (sans inter- action avec la mati`ere) la trajectoire d’une particule est une droite.
M´ecanique quantique – De Broglie, Schr ¨odinger :
D´escription de la mati`ere par des ondes. Une particule sans inter- action avec la mati`ere correspond a une onde plane, o `u
E =
~ω, p =
~k.
~
= h
2π , h = 6.626176 · 10
−34J s.
Ici
E
est l’´energie de la particule,p
sa quantit´e de mouvement, eth
est la constante de Planck.60/87
Ondes planes
D´escription math´ematique :
u(r, t) = a · e
i(k·r−ωt),
o `uk = 2π λ n.
• a
est l’amplitude• k
est le vecteur d’ondek = 2π λ n.
o `u
λ
est la longueur d’onde etn
un vecteur d’unit´e.• ω
est la pulsation,ω = 2π
T = 2πν.
Ici