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Texte intégral

(1)

№ 7 - Janvier 1997

Jt ^DIfiE. te s f t ^ ï r m ^ cauchem

pour les

Lej dernlèi jtatutiquej montrent cef que lej jnoiv ne dont

dangereux que lej

want

Vallée de Joux:

le grand retour du mammouth

H I S T O I R E : P O U R Q U O I LA B A N D E À B A A D E R A P R I S L E S A R M E S I N T E R V I E W : L E S E M P L O I S H I - T E C H D E D E M A I N

N I V E R S I T É : C O M M E N T E N S O R T I R - -

mm

UNIVERSITÉ DE LAUSANNE

(2)

Abonnez~vouj> c est gratuiti

Allez savoir! et Unuteope s o n t d e u x p u b l i c a t i o n s é d i t é e s e t d i f f u s é e s p a r le S e r v i c e d e p r e s s e d e l ' U N I L .

Allez savoir! p a r a î t t r o i s fois p a r a n . Allez savoir! est le m a g a z i n e g r a n d p u b l i c de l ' U n i - v e r s i t é de L a u s a n n e .

Unucope est le journal i n t e r n e de l ' U N I L . H e b

d o m a d a i r e en p é r i o d e de c o u r s , il est m e n s u e l d u r a n t les v a c a n c e s . Il c o n t i e n t n o t a m m e n t le m é m e n t o d e s c o n f é r e n c e s et d e s c o u r s s p é c i a u x , l ' a g e n d a d e s activi- tés c u l t u r e l l e s o r g a n i s é e s au sein de n o t r e H a u t e Ecole ainsi q u e d e s articles p r é s e n t a n t la vie sociale et scien- tifique de l'institution.

Si v o u s êtes déjà s u r la liste d e s desti- n a t a i r e s de ces p u b l i - c a t i o n s , n o u s v o u s r e - m e r c i o n s de l'intérêt q u e v o u s p o r t e z à leur e c t u r e .

Si ce n'est p a s le cas ou q u e v o u s vouliez en faire profiter - g r a t u i t e m e n t - l'une ou l'autre de vos c o n n a i s s a n c e s , v o u s n ' a v e z q u ' à r e m p l i r le c o u p o n ci- d e s s o u s et l ' e n v o y e r au S e r v i c e de p r e s s e de l ' U n i v e r - sité de L a u s a n n e , B R A , 1015 L a u s a n n e , n o u s le faxer au 0 2 1 / 692 20 75 ou m a n i f e s t e r cet i n t é r ê t à n o t r e a d r e s s e é l e c t r o n i q u e (e mail: u n i s c o p e @ u n i l . c h) .

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I H Allez savoir! • Uniscope Nom:

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Pourquoi les terroristes allemands ont pris les armes

En 1970, un groupuscule d'extrême- gauche décide de prendre les armes en République fédérale d'Allemagne. Aux yeux de ceux que l'on appellera dès lors

«la bande à Baader», la lutte armée est devenu le seul moyen de combattre le capitalisme et l'impérialisme américain.

Inspirée des méthodes révolutionnaires sud-américaines, la Rote Armée Frak- tion (RAF) tentera d'appliquer dans les villes les méthodes de guérilla. En vain.

Leur butoire en page 10

Comment un professeur d'université devient chef d'entreprise

Directeur du Centre de thérapie géni- que et de la Division de recherche chi- rurgicale du CHUV, Patrick Aebischer, également prof à la Faculté de médecine et à l'EPFL, est un pionnier des greffes de cellules animales dans le système ner- veux humain. En juillet dernier, il ton- dait à Lausanne avec son collègue de l'Institut de pharmacologie, Bernard Thorens, Modex Thérapeutiques SA, la première société de biotechnologies créée en Suisse grâce à du capital-risque.

Interview en page 28

IMPRESSUM

Allez savoir!

Magazine de l'Université de Lausanne

№ 7 , janvier 1997 Tirage 20 000 ex.

Rédaction:

Service de presse de l'UNIL

Axel-A. Braquet resp., Florence Klausfelder BRA, 1015 Lausanne-Dorigny

Tél. 021/692 20 71 Fax 021/692 20 75 Internet:

http:/www.unil.ch/spub'welcome.html.

Rédacteur responsable: Axel-A. Braquet Conception originale et coordination:

Jocelyn Rochat,

journaliste au Nouveau Quotidien Ont collaboré à ce numéro:

Michel Beuret, Pietro Boschetti, Jean-Bernard Desfayes, Jérôme Ducret, Patrice Hof, Nicolas Imhof, Alexandra Rihs Photographe: Nicole Chuard

Correcteur: Albert Grun Concept graphique:

Richard Salvi, Chessel Imprimerie et publicité:

Presses Centrales Lausanne SA Rue de Genève 7,1003 Lausanne Tél. 021/ 320 59 01

Couverture:

Photomontage de Richard Salvi

Sommaire

Edito page 2

Snowboard et ski: une cohabitation problématique

page 3 Snowboard et ski: le point en six questions page 4 Snowboard et accidents: quelques comparaisons page 7 Snowboard et sécurité: un problème insoluble page 8

HISTOIRE

Fraction Armée rouge: ces extrémistes morts

d avoir vu le fascisme partout

...page 10 En 1970, un groupuscule d'extrême-gauche page 11 Aux sources de la guerre révolutionnaire page 17

SCIENCES

Et si l'homme des cavernes avait fait disparaître

les derniers mammouths?

page 18

Partenaires particuliers page 21 Les contemporains du mammouth page 23 Etymologie, histoires et légendes de mammouths page 24 Les grandes extinctions sont des catastrophes lentes page 25 Le mammouth, fils de pub page 27

Patrick Aebischer: «Ce sont les découvertes d'aujourd'hui qui généreront les emplois de demain»

L'interview d'«Allez savoir!»: Patrick Aebischer page 28 Des cellules animales «encapsulées» greffées dans le corps humain ....page 30 Portrait en bref page 33

Empreintes, peintures, habits... ces petits détails

qui nous trahissent

page 34

Les empreintes digitales page 35 Les indices laissés dans la voiture page 37 La gestion informatique de l'information page 39

JtKtKtKKKÊÊÊÊÊ ÉCONOMIE ÊlttKÊKÊÊÊÊÊÊi

Faut-il renoncer au tourisme du ski?

page 41

Parce que la neige s'est faite plutôt rare page 42 Le manque de neige n'est pas un phénomène récent page 46 Les domaines skiables romands menacés page 47

«Une liberté aussi grande que possible aux chercheurs»

Par Ruth Dreifuss, Conseillère fédérale page 48

WÊÊÊÊÈÊÊÊÊÈÊÊÊÊÊÊÊÈÊÊË

Dies academicus 1996 page 51 Comment sortir de l'université: le point sur les débouchés

qui s'offrent aux diplômés page 52 Nouveau métier: chômagiste universitaire page 53 L'UNIL pionnière en orientation professionnelle page 53 La Faculté des sciences bien emballée page 54 www.unil.ch, ou comment s'immatriculer par Internet page 55 Droit des contrats: deux professeurs lausannois participent

à un projet européen page 56

(3)

Edito

Au moment où nous mettions «Allez sa- voir! » sous presse, un savant japonais ren- dait public un projet vertigineux visant à ramener les mam- mouths à la vie. Kazu- fumi Goto, spécialiste de la reproduction animale à l'université de Kagoshima, a en effet annoncé son intention de fertiliser des éléphants indiens (lointains cousins des mammouths, comme expliqué en page 19) avec le sperme conge-

lé d'un géant disparu, qu'il prévoit de récolter sur les nombreux cadavres de mammouths qui reposent dans les plaines glacées de Sibérie.

«Ce que je fais est très différent de

« Jurassic Park»: je pense que nous pou- vons vraiment recréer un bébé-mam- mouth avec les techniques de la science moderne», a précisé Kazufumi Goto à la chaîne de télévision anglaise BBC.

Malgré les dénégations du chercheur, sa tentative n'est pas sans parenté avec le livre, puis le film «Jurassic Parle». Ne serait-ce que pour l'objectif de ramener à la vie des animaux disparus, qu'ils s'appellent mammouth laineux, tyran- nosaure rex ou vélociraptor.

A leur manière, mais à un degré moins fanatique, les habitants de la Vallée de J o u x font un geste similaire, eux qui ont récemment installé au Sentier, dans leur musée Espace horloger, un moulage grandeur nature du squelette de mam- mouth retrouvé dans la région en 1969.

Il y a quelque chose de grand et de pathétique à la fois dans cette volonté de conserver vivant le souvenir, voire de ressusciter un animal qui s'ébrouait il y a quelque 12'000 ans. Au-delà du

BIENVENUE À MAMMOUTH

PARK!

strict intérêt zoolo- gique de l'expé- rience, la disparition des espèces animales de grande taille nous t o u c h e d a v a n t a g e que, par exemple, l'extinction actuelle - et tragique - de la morue, victime de la pêche industrielle.

Sans doute parce qu'elle nous renvoie à l'éventualité de notre propre extinction.

« L a plupart des espè- ces vivantes sont en réalité destinées à dis- paraître. Et pratiquement toutes les esti- mations publiées montrent que près de 99% de toutes les espèces qui ont jamais vécu sont aujourd'hui éteintes», écrivait récemment J . David Archibald, profes- seur de biologie à l'Université de San Diego, dans un numéro de «la Recher- che» consacré aux dinosaures. Le pire étant encore que 99% de ces extinctions se produisent «dans le cadre d'un pro- cessus relativement normal», et surtout très lentement (lire encore en page 25).

Une météorite, un trou dans la couche d'ozone ou une guerre nucléaire passent encore, mais pas une catastrophe lente!

Plus que la perspective de disparaître, c'est sans doute l'idée de s'éteindre len- tement, normalement, peut-être même sans le savoir qui est insupportable. Et que nous renvoient à la figure les fos- siles de dinosaures ou de mammouths.

Comme les ruines des civilisations pas- sées, les ossements fossiles nous rap- pellent que nous aussi pourrions ne pas faire de vieux os. C'est aussi pour ça qu'on a tellement de peine à laisser ces vestiges reposer en paix.

Jocelyn Rachat

2

AL L E Z S A V O I R ! / №7 JA N V I E R 97

mm E C I l\l E

Snowboard et

u n e c o h a b i t a t i o n p r o b l é m a t i q u e

71 ' ï

Joyeux mllihnà de dkieurd et quatre cent mille durfeurd

ont dévalé led pented helvétiqued la daidon dernière. Et chaque année

voit d'allonger la litanie ded entorded, fractured, ligamentd déchiréd et autred

bleddured qui gâchent led joied de la g lu de et de révèlent

parfo'uplud dournoided qu 'elled n y paraiddent.

Genou du dkieur, poignet du durfeur

comment led

ét

épargner Eddentiellement par

la prévention. -

¿5»

AL L E Z S A V O I R ! / №7 JA N V I E R 97

(4)

M É D E C I N E : S n o w b o a r d e t s k i , u n e c o h a b i t a t i o n p r o b l é m a t i q u e

Jacques Vallotton, chef de clinique à l'Hôpital orthopédique et spécialiste des pathologies sportives, travaille aussi dans le service de traumatologie du CHUV

L

e nombre de traumatismes graves dus a u x accidents de la route a diminué de moitié en dix ans. Avec une industrie des loisirs florissante, on ne saurait en dire autant des victimes du sport, et surtout pas des sports d'hiver:

en deuxième position des statistiques du Bureau de prévention des accidents (BPA), ils totalisaient 38'971 blessés et 8 décès en 1994, dont 26'607 blessés et 2 morts pour le seul ski alpin.

D'autres chiffres émanant du BPA seraient, eux, de nature à faire taire les rumeurs accusant les snowboarders de télescoper fréquemment les skieurs:

sur 3030 accidents recensés en 1996 par 25 entreprises de transports à câbles, seul 1% concernait de tels accrochages, contre 3 % de collisions entre skieurs...

Chef de clinique à l'Hôpital ortho- pédique, spécialisé dans les pathologies sportives nécessitant des interventions et des bilans, J a c q u e s Vallotton tra-

vaille aussi dans le service de trauma- tologie du CHUV, réfèrent en matière d'accidents graves de l'appareil moteur.

Accidents, lésions, prévention, soins:

quelles réalités derrière les chiffres?

«Allez savoir! » fait le point en six ques- tions.

1 . Doit-on craindre une explosion des accidents

liée à l'accroissement du nombre de skieurs

e surfeurs?

Le nombre des

ACCI­

dents et décès dus au ski et au snowboard recensé

par le Bureau de pré- vention des acci- dents ne montre

pas de diffé- rences signifi- catives entre ces deux sports et leur pourcentage demeure relativement

faible, en dessous de 5%. Cependant, la fréquentation croissante des stations et des pistes entraînera inévitablement une augmentation des collisions, aux- quelles les enfants sont particulière- ment exposés.

Potentiellement, les plus g r a n d s risques d e télescopage sont d u s à la p e r t e d e maîtrise des surfeurs d é b u - tants, qui commettent des erreurs par- faitement evitables: e m p r u n t e r l a p l a n c h e d'un copain, se lancer sur les pistes sans avoir suivi d'initiation, négliger d e d e m a n d e r conseil s u r l'écartement et le réglage des

FIXA­

tions... D e leur côté, les skieurs, q u i vont g é n é r a l e m e n t plus vite, sont t r o m p é s p a r l'obliquité d u corps d u s n o w b o a r d e r et évaluent s o u v e n t mal la direction du surf.

A u t r e p r o b l è m e : les s u r f e u r s et s k i e u r s i n e x p é r i m e n t é s p r a t i q u e n t le h o r s - p i s t e d a n s u n milieu n a t u r e l m é c o n n u d o n t ils o u b l i e n t les d a n -

4

AL L E Z S A V O I R ! / №7 JA N V I E R 97

g e r s . L e u r e n g o u e m e n t p o u r les g r a n d s espaces et les s e n s a t i o n s fortes e s t parfois stimulé p a r d e s p s e u d o - c o m p é t i t i o n s imbéciles s u r des p e n t e s très escarpées, incitant les j e u n e s à p r e n d r e d e s r i s q u e s qu'ils sont i n c a p a b l e s d'évaluer... Q u ' i l s se g a r d e n t d o n c d e t o m b e r d a n s ce piège, o ù e n t r e u n e b o n n e p a r t d e bluff, mais e n c o u r a g e o n s - l e s à n e p e n s e r q u ' a u fun!

O n n e p e u t p o u r a u t a n t e m p ê - c h e r les s u r f e u r s e t s k i e u r s a v a n - cés d e se r i s q u e r l i b r e m e n t s u r d e s t e r r a i n s à forte p e n t e , m a i s les sta- t i o n s font d e g r o s efforts: d ' u n e p a r t , le b a l i s a g e s'est n e t t e m e n t a m é l i o r é s u i t e à d e s c o n s i g n e s d e p l u s e n p l u s s t r i c t e s , d ' a u t r e p a r t , la c r é a t i o n d ' a m é n a g e m e n t s tels q u e p i p e s et t r e m p l i n s p e r m e t a u x s u r f e u r s e t a u x s k i e u r s d ' y t r o u v e r l e u r c o m p t e , p u i s q u ' i l s n e s u i v e n t p a s t o u t à fait les m ê m e s p i s t e s . L a c o h a b i t a t i o n n e p e u t q u e s ' a m é l i o - r e r a u fil d e s a n s .

2. Quelles sont

les lésions les plus fréquentes du surfeur?

Il faut dis- tinguer les

lésions d u d é b u t a n t , s o u v e n t b é n i g n e s , de celles, plus graves, de l'avancé.

G l o b a l e m e n t , par rapport aux accidents de ski, les membres supérieurs sont plus fréquemment touchés en snow- board,

MAIS

les entorses du genou avant et les phénomènes de surcharge sur le genou arrière sont aussi monnaie courante.

En tombant, non plus en avant ou en arrière, mais latéralement à la planche, le débutant se rattrape sur les mains, se fait mal à l'épaule, se reçoit sur les fesses et parfois sur la tête, avec

des traumatismes généralement légers.

Mais attention aux poignets: très nom- breuses en snowboard, les fractures sont souvent extra-articulaires, donc pas trop méchantes. P a r contre, cer- taines entorses banalisées ou mal dia- g n o s t i q u é e s p e u v e n t g é n é r e r d e l'arthrose à long terme, avec des consé- quences possibles sur la vie profes- sionnelle des travailleurs de force ou manuels. Mieux vaut donc se faire exa- miner par un spécialiste une fois de trop que pas assez!

Les avancés risquent davantage de lésions graves, car qui dit avancé dit vitesse... et risque de perte de maîtrise sur la glace ou sur u n e pente raide.

Contrairement a u x débutants, ils ne chutent pas latéralement, mais dans le sens de la marche du surf et risquent de sévères lésions ligamentaires du genou, particulièrement du genou avant, des traumatismes des membres supérieurs sur lesquels ils se rattrapent ou, cas les plus graves, des trauma- tismes crâniens et cervicaux.

3. Quelles sont les lésions les plus fréquentes chez

le skieur?

J u s q u e dans les années 80, où de grands chan- gements ont été a p p o r t é s a u x c h a u s s u r e s , les skieurs se cassaient f r é q u e m m e n t la jambe et se tor-

daient rarement le g e n o u . D é s o r -

mais, les chaus- sures montantes et rigides ont inversé cette proportion dans les statistiques. Le chaussage est un facteur important: les surfeurs, qui portent des chaussures souples et basses, s'exposent pour leur part aux fractures de la jambe ou aux luxations des chevilles, des blessures qui pré- sentent des analogies avec celles des skieurs de fond.

AL L E Z S A V O I R ! / №7 JA N V I E R 97

5

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M É D E C I N E : S n o w b o a r d e t s k i , u n e c o h a b i t a t i o n p r o b l é m a t i q u e

Aujourd'hui, la sécurité devient un argument publicitaire.

Ci-dejjoiu, une campagne française pour cet hiver

14 000 ruptures du ligament croisé antérieur

par an.

(Source : Société Française des Médecins de Stations de Sports d'Hiver Estimation 94/95).

IL Y A DES PHOTOS DE SKI

DONT ON SE PASSERAIT BIEN

S P H E R I C . E T Si UNE FIXATION POUVAIT V O U S AIDER A P R O T E G E R V O S G E N O U X . . .

Trop souvent, en ski, les chutes se soldent par des blessures au niveau du genou. Ceci est particulièrement le cas lors de chutes avant vrillées, qui peuvent provoquer des ruptures du ligament croisé antérieur. C'est pourquoi Salomon a inventé Spheric, une fixation conçue pou réduire les risques de blessures du genou. Alors en choisissant, vos fixations, pensez d'abord à vos genoux.

3615

I N I V O S

SALOMON

4. Quels sont les moyens de prévention

à disposition selon son âge et le sport pratiqué?

U n e bonne prise de conscience des risques doit permettre à chacun de maîtriser la situation dans la majorité des cas. Tout d'abord, la préparation:

le renforcement musculaire et l'assou- plissement ne s'acquièrent qu'au prix d'efforts constants menés plusieurs semaines avant la saison, notamment chez les skieurs d'âge moyen qui man- quent de condition physique. Sur les pistes, l'échauffement permet de pré- venir des lésions musculaires et tendi- neuses auxquelles sont moins exposés les surfeurs, beaucoup plus jeunes, donc plus musclés et souples.

Les personnes d'un certain âge qui souffrent de problèmes circulatoires ou cardiovasculares doivent maintenir une activité physique correspondant à un effort significatif mais progressif.

Sport d'endurance, le ski de fond se révèle le plus bénéfique à cet égard. Par ailleurs, la randonnée, de plus en plus en vogue, permet de concilier ski de piste et de fond.

Pour chacun, outre le respect des signalisations, l'important est de se conformer à ses possibilités, sans cher- cher à brûler les étapes, mais en déve- loppant graduellement son activité tout au long de la saison.

Au niveau technique, la prévention du surfeur débutant passe d'abord par la prise de conseils dans les magasins de sport, puis par l'apprentissage du guidage de la planche, car si des tabel- les existent en fonction du style et de la longueur du surf, les conseils diver- gent très souvent au niveau de l'angle et de l'écart. Les protège-poignet constituent l'équipement minimum de rigueur, surtout en cas de neige dure.

6

AL L E Z S A V O I R ! / №7 JA N V I E R 97

Du côté des skieurs, le réglage des fixations est prioritaire: gare a u x entorses du genou, si elles ne se déclen- chent pas! Avant de se lancer, il faut donc vérifier leur fonctionnement et se référer aux tabelles établies en fonction du poids et du niveau. Q u a n t a u x entants, leurs ligaments se déchirent rarement, mais les fractures sont cou- rantes au niveau du genou, là où se situe le plus grand potentiel de crois- sance. Le port de chaussures trop rigides et trop hautes est donc à pros- crire, y compris en snowboard. Un casque et des habits de couleurs vives sont fortement recommandés face au danger de collision.

D e r n i e r p a r a m è t r e i m p o r t a n t de p r é v e n t i o n , s o u v e n t négligé: la m é t é o . D ' i m p o r t a n t e s c h u t e s de

neige signifient souvent risque d'ava- lanches, d'où l'utilité de se renseigner s u r les c o n d i t i o n s d ' e n n e i g e m e n t et l'épaisseur de la c o u c h e de neige en particulier.

5. Serait-il nécessaire d'améliorer les mesures publiques

de prévention?

Une expérience nouvelle a été menée aux Etats-Unis par le canal de la vidéo, auprès de skieurs appelés à pratiquer professionnellement toute l'année, en vue de diminuer les risques d'entorse du ligament croisé antérieur du genou. La visualisation du méca- nisme assortie de recommandations

Ski, snowboard et accidents:

QUELQUES COMPARAISONS

S a i s o n d ' h i v e r 1 9 9 5 - 9 6

SKIEURS SURFEURS

N o m b r e t o t a l d ' a c c i d e n t s 2 3 0 8 6 0 2

L é s i o n s m o r t e l l e s

6 1

C o l l i s i o n s a v e c u n s k i e u r 7 0

6

L é s i o n s d u g e n o u 8 4 4 9 2

L é s i o n s d e s m e m b r e s s u p é r i e u r s 3 3 0 1 2 3

F r a c t u r e s 5 3 4 2 2 7

D é c h i r u r e s d e s l i g a m e n t s 4 1 8 3 6 B l e s s u r e s s a n s g r a v i t é 1 3 7 2 3 6 9

Source: Bureau de prévention ded accidents, Statistiques 1995-96

AL L E Z S A V O I R ! / №7 JA N V I E R 97

(6)

M É D E C I N E : S n o w b o a r d e t s k i , u n e c o h a b i t a t i o n p r o b l é m a t i q u e

telles que: « En cas de chute, ne remon- tez pas sur le ski amont, laissez-vous glisser en arrière», ont démontré leur utilité, puisqu'une diminution signifi- cative d'environ un tiers de ces lésions a été constatée chez les bénéficiaires de ce type d'information. Est-il possible en Suisse? En tout cas, des moyens existent: par exemple, les postes de TV en fonction près des files d'attente des téléphériques. U n e telle méthode devrait bien passer auprès des jeunes.

6. Où en sont les progrès en matière

de traitement et de rééducation?

Si le traitement des frac- tures n ' a pas été boule- versé ces dernières an- nées, celui de l'entorse du genou a, en revan- I che, considérablement évolué. Il ne faut donc pas hésiter à consulter les spécialistes, qui p e u v e n t d é s o r m a i s effectuer un dia- gnostic précis et rapide,

notamment de la rupture du ligament croisé antérieur du genou, sans recou- rir à des examens sophistiqués.

Un traitement chirurgical de recons- truction du ligament croisé antérieur doit être envisagé assez rapidement sans arrière-pensée, car cette lésion peut en générer d'autres susceptibles d'altérer l'état général du genou. Leur évolution est aujourd'hui prévisible en fonction de l'âge, de la morphologie et des dégâts initiaux.

Naguère à la mode, les sutures en urgence ne sont plus guère pratiquées en raison du mauvais potentiel de cica- trisation des ligaments croisés, qu'il est préférable de reconstruire au moyen de structures tendineuses. Les techniques de reconstruction p a r arthroscopie facilitent les suites opératoires et don- nent de bons résultats: après une très courte hospitalisation, le patient peut marcher sans canne au bout de six semaines.

Les suites opératoires sont aussi facilitées par des protocoles de réédu- cation destinés au traitement à domi- cile; les activités quotidiennes et leur progression sont planifiées, permettant au patient de comprendre clairement de quoi il retourne. En corollaire, une cassette vidéo réalisée par le service de traumatologie lui

OFFRE

une illustration la plus claire possible de tous les exer-

CICES

par le biais de l'image.

Ce nouveau mode de «service à la clientèle» s'inspire d'un concept déjà en vigueur aux

Etats-UNIS,

où les inter- ventions se pratiquent souvent de façon ambulatoire. Il est appelé à se généra-

iser: avec la sécurité offerte p a r des contrôles réguliers et la possibilité

d'alerter son physiothérapeute en cas de problème, la pratique indi-

viduelle à domicile permet a u x patients de se prendre en charge et occasionne p a r ailleurs des économies de séances financiè-

rement non négligeables...

ALexandra Rihd

A consulter, sur la pathologie des sports de montagne: «A colour At Lu of Mountain Medicine», Jacques Vallotton et Frédéric Dubas,

Wolfe Publuhing Ltd, 1991.

Snowboard

Pour peu qu'il se lance sans se faire conseiller par un surfeur

expérimenté, le débutant est particulièrement exposé aux

traumatismes. Or, les risques de blessures ou de lésions de surcharge liées à la pratique du snowboard sont encore mal connus et peu

abordés par la littérature médicale. Une étude lausannoise explore quelques pistes.

8

AL L E Z S A V O I R ! / №7 JA N V I E R 97

sécurité : u n problème insoluble ?

R

éalisée dans un b u t préventif, l'«Etude prospective du rôle du m o r p h o t y p e sur la position des fixa- tions en surf des neiges» (") menée par J a c q u e s Vallotton, Michiel Karels, physiothérapeute, et trois autres col- laborateurs de l'Hôpital d'orthopédie cherchait à répondre à u n e question centrale: est-il possible d'optimiser le réglage des fixations en fonction de la morphologie de chaque p r a t i q u a n t ? Autrement dit, peut-on définir u n e position idéale pour le surfeur débu- tant? Si des liens n'ont pu être établis entre les facteurs morphologiques et la position s u r la planche, cette étude n'en relève pas moins des faits signi- ficatifs.

Deux styles, deux pathologies

Selon J a c q u e s Vallotton, les diffi- cultés à cerner ce sport encore jeune tiennent d'abord à son évolution en

deux styles distincts, avec des patho- logies différentes. A ses débuts, a u x Etats-Unis, le snowboard dérivait du surf aquatique et comportait des fixa- tions très modestes, souvent d e simples lanières de caoutchouc. Ce sys- tème souple a donné naissance au free- style, caractérisé p a r ses fixations et chaussures flexibles qui assurent u n e g r a n d e mobilité de la cheville et du pied. Placé au milieu de la planche, le centre d e gravité permet de surfer en avant et en arrière. Selon les disci- plines, bosses ou hall-pipe, et le niveau d'aptitudes, l'écart et l'angle entre les deux pieds sont parfois modifiés.

Arrivé en E u r o p e en 1983, le surf a été p r o f o n d é m e n t modifié s o u s l'influence du ski et du relief alpins:

plus long, plus

MINCE,

plus rigide, ses fixations apparentées à celles du ski maintiennent des chaussures elles aussi r i g i d e s , ce q u i o c c a s i o n n e d e s contraintes importantes au niveau du genou et de la hanche. Le centre de gravité est reculé par une position plu- tôt arrière des pieds. Choix de la planche et réglage d e la position varient d'une discipline à l'autre: le surf est généralement plus long et souple en slalom géant qu'en slalom spécial et l'angle du pied avant se r a p p r o c h e de l'axe du surf en géant.

Un problème de fixations

Aujourd'hui, surf égale freestyle pour 90% de ses quelque trois millions d'adeptes. E n E u r o p e , les surfeurs alpins sont encore un bon tiers, mais ce n o m b r e diminue au profit du free- style et de l'avènement du freeride. Ce dernier, compromis entre l'alpin et le freestyle, avec un angle à 0° pour le pied arrière et u n peu d'angle s u r le pied avant, privilégie n e t t e m e n t l'avance dans une même direction. Une tendance à l'uniformisation se dessine, mais il est trop tôt pour savoir si elle

privilégiera le freeride ou le freestyle.

Deuxième difficulté: le surf est un sport asymétrique et les fixations de sécurité posent actuellement des pro- blèmes insolubles: q u ' u n seul pied lâche en cas de chute s'avère très dan- gereux, mais des fixations a u x deux pieds présenteraient tout a u t a n t de risques dans certaines situations, en l'absence d'un moyen de rattrapage tel que le bâton de ski.

Cette étude, q u i a concerné 70 s n o w b o a r d e r s expérimentés, alpins et freestylers, a révélé un point impor- tant, analyse J a c q u e s Valotton: la fré- quence des douleurs liées aux phéno- mènes de surcharge, principalement au genou. Celles-CI ont été recensées chez 56% d'entre eux, et 6 6 % les ont attri- buées à un défaut de positionnement des fixations. Le réglage des fixations est le problème N o 1 des snowboar- ders et tous les participants à l'étude l'ont mentionné comme très important ou important.

Les douleurs dues à u n mauvais réglage disparaissent généralement au repos, mais peuvent aussi entraîner des lésions dont on ignore le devenir à long terme chez des jeunes aux articulations encore très souples.

«En l'absence de moyens de p r o - tection efficaces, soit le réglage opti- mal d e la position du surf, et en atten- dant qu'une éventuelle standardisation du matériel et des techniques permette de proposer aux surfeurs des fixations adéquates, il est indispensable que les recherches se poursuivent et que tous, surfeurs, vendeurs, moniteurs et sta- tions, fassent preuve d'une grande attention à ce problème!», conclut J a c q u e s Vallotton.

A.R.

(a) Revue «Médecine et traumatologie du sport»

No 44 (3), 1996

AL L E Z S A V O I R ! / №7 JA N V I E R 97

9

(7)

H I S T O I R E

Fraction Armée rouge

Ces extrémistes morts d'avoir vu

le fascisme partout

A L L E Z S A V O I R ! / № 7 J A N V I E R 9 7

f^^n 1970, ungroupudcule d'extrême-gauche décide de prendre led armed en République fédérale d'Alle- magne. Aux yeux de ceux que l'on appellera dèd lord

«la bande à Baader», la lutte armée edt devenue le deul moyen de combattre le capitalisme et l'impé-

rialidme américain. Indpirée ded méthoded révolu- tionnaires dud-américained, la Rote Armée Frac- tion (RAF) tentera

d'appliquer dand led villed led méthoded de guérilla. En vain.

C

e lundi de Pentecôte 1996, dans un commissariat de police de Freiburg in Brisgau, la tête du dernier dirigeant présumé du groupe terroriste allemand

«Fraction Armée rouge» (RAF) vient de tomber. Un témoin l'a reconnu, ils étaient à l'école ensemble, l'homme s'appelle Christoph Eduard Seidler. Ce dernier des Mohicans, 38 ans, accusé du meurtre d'un banquier en 1989 lors d'un attentat à la bombe, était discrètement retourné vivre à quelques centaines de mètres du domicile familial.

Dans le même temps, une militante des premières heures de la RAF, Birgit Hogefeld, 40 ans - accusée notamment du meurtre en 1977 du patron des pa- trons allemands, Hanns-Martin Schley- er - entendait son jugement devant le tribunal de Francfort: prison à V I E .

La FIN de la «Fraction Armée rouge»?

En fait, l'heure de la RAF, qu'on appe- lait plus communément «la bande à Baader», du nom de son principal

meneur, avait déjà sonné en 1972, explique Ami-Jacques Rapin, auteur d'une thèse à la Faculté des Sciences Sociales et Politiques de l'Université de Lausanne intitulée «Généalogie straté- gique de la guérilla urbaine: La Gauche prolétarienne et la Rote Armee Fraktion face à la question de la prise d'armes»

(thèse qui sera bientôt publiée).

1972: l'arrestation d'Andréas Baader

Cette année-là, par un petit matin de juin, un coup de filet de la police allemande mettait un terme à l'odyssée meurtrière d'Andréas Baader, Ulrike Meinhof et G u d r u n Ensslin, ainsi que d'une vingtaine de lieutenants de la

L'arrestation

d'Andréas Baader (ci-dessus) et l'enlèvement de

Hanns-Martin Schleyer:

deux moments-clé de l'histoire de la RAF

«Fraction». La première génération de la R A F était mise hors de combat après le siège du Q G de Baader. Il aura fallu mobiliser 16 000 policiers anti-terro- ristes, des colonnes blindées et offrir une récompense de 200 000 mark pour obtenir l'information nécessaire à la capture de «l'ennemi numéro 1».

Un M O I S auparavant, la R A F frap- pait encore aux A C O I N S de l'Allemagne, tuant quatre personnes, en blessant 71 autres et provoquant pour plus de 2 millions de marks de dégâts.

Les générations suivantes des mili- tants de la R A F n'auront de cesse de demander la libération de leurs leaders, abandonnant du même coup la «cause»

pour laquelle s'étaient engagés leurs prédécesseurs.

La France épargnée

«On ne peut comprendre cette flam- bée de violence, la naissance même de la RAF, nous dit A m i - J a c q u e s Rapin,

A L L E Z S A V O I R ! / № 7 J A N V I E R 9 7

(8)

H I S T O I R E : C e s e x t r é m i s t e s m o r t s d ' a v o i r v u l e f a s c i s m e p a r t o u t

Ami-Jacques Rapin, auteur d'une thèse à la Faculté des Sciences Sociales et Politiques de l'Université de Lausanne sur la Rote Armee Fraktion

hors du contexte de 1 epoque. L'action de la R A F n'est pas un coup de ton- nerre dans un ciel sans nuage.»

Remontons 25 ans en arrière. Le vent révolutionnaire de mai 68 est déjà en train de retomber en France. Les mouvements étudiants et les milieux d'extrême-gauche avaient beaucoup fait parler d'eux, mais sans jamais pro- voquer volontairement mort d'homme.

La prise d'armes n'a pas eu lieu.

En Allemagne, au contraire, le ton est monté lentement tout au long des années 60 pour terminer dans le sang.

La gauche radicale allemande est alors regroupée autour du mouvement dit

«d'opposition e x t r a - p a r l e m e n t a i r e » (A.P.O.), le parti communiste allemand ( K . R D . ) ayant été interdit en 1957 car jugé dangereux pour l'ordre public.

Mobilisations à Berlin et Hambourg

Dans le contexte de la Guerre froide, à Berlin-Ouest particulièrement, cette gauche se mobilise contre la guerre et le réarmement (depuis 1957, l'Otan s'équipe d'armes nucléaires et l'armée allemande en est pourvue sous contrôle américain).

Le 17 avril 1958, plus de ÎOO'OOO personnes manifestent à H a m b o u r g contre l'arme nucléaire. Les années sui- vantes, des milliers de personnes se retrouvent à Pâques pour rappeler leur opposition. C'est à l'une des «Marches de Pâques» qu'Ulrike Meinhof entre dans l'arène politique. Elle joue alors un rôle important dans le mouvement étudiant contre l'arme atomique.

Un attentat au pudding et yaourt

Les étudiants radicaux - dont font partie alors la plupart des futurs membres fondateurs de la bande à Baader - mènent de front une remise en question du système universitaire, plus globalement de la société alle- mande. Se profile aussi le refus de la présence de l'armée américaine en RFA, avec en toile de fond la guerre du Vietnam et la dénonciation des exactions américaines.

Le ton ne cesse de monter entre les contestataires et la police. En avril 1967, des agents font une descente dans une «Kommune» (habitation commu- nautaire) de Berlin-Ouest dont les membres sont soupçonnés d'avoir pré-

1 2 A L L E Z S A V O I R ! / № 7 J A N V I E R 9 7

(9)

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paré un attentat contre le vice-prési- dent américain H u m p h r e y de visite en Allemagne. Les suspects seront rapi- dement relâchés: la bombe se compo- sait essentiellement de pudding et de y a o u r t . Simple anecdote?

Le spectre du passé nazi

D e u x mois plus tard, lors de la visite du Shah d'Iran à Berlin-Ouest, un poli- cier tue un manifestant d'une balle dans la nuque. Le lendemain, 3 juin 1967, au cours d'un meeting, G u d r u n Enss- lin, futur membre fondatrice de la RAF, s'écrie: «L'Etat fasciste va tous nous descendre, il faut organiser la résistance, la seule réponse à la vio- lence, c'est la violence».

«La référence au passé nazi de l'Alle- magne n'est pas un hasard, explique A m i - J a c q u e s Rapin. G u d r u n Ensslin se fait l'écho d'une conscience alle- mande (chez les jeunes surtout) han- tée par son passé. La mention d'un Etat fasciste entraîne ainsi l'évocation d'une résistance à organiser.» Depuis Octobre 1968,

procèd à Frankfort. Baader (au centre, brad levé), avec Gudrun EruAin (à droite)

1945, le travail de mémoire a été dif- féré. La majorité de la société alle- mande s'identifie à la culture de la République, fondée sur un effacement de la culpabilité face au nazisme, cul- pabilité à laquelle on substitue un anti- communisme qui équivaut à une adhé- sion aux valeurs démocratiques.

Les premières bombes de Baader

Le 2 avril 1968, Horst Sohlein, membre d'un groupe de théâtre expé- rimental à Munich, un certain Andréas Baader, étudiant en arts plastiques à Berlin et G u d r u n Ensslin, étudiante en lettres, déposent deux bombes incen- diaires dans deux grands magasins de Francfort. Les dégâts ne seront pas très importants.

Les incendiaires sont arrêtés deux jours plus tard. Au procès, tous les futurs membres fondateurs de la R A F se retrouvent pour la première fois au même endroit. M ê m e l'avocat de la défense, Horst Mahler, en sera. La qua- trième, Ulrike Meinhof, travaille encore comme journaliste pour l'organe d'extrême-gauche «Konkret». Fascinée par le groupe, qu'elle rencontre à la maison d'arrêt, elle s'enrôle peu de temps après.

Condamnés à trois ans de prison le 31 octobre 1968, les accusés sortent après 14 mois de détention en atten- dant que le jugement soit confirmé en appel. Il le sera, et Baader, Ensslin et Proll s'enfuient vers Paris. Ils y seront recueillis sur recommandation de Daniel Cohn-Bendit au domicile d'un ancien membre de l ' U N E F (Union nationale des étudiants de France), J e a n - M a r c e l Bouguereau. Ce dernier fournit aux fuyards les clés de l'appar- tement de Régis Debray, alors empri- sonné en Bolivie (voir encadré).

Beri in s enflamme

En 1969, Baader et sa bande par- tent p o u r l'Italie. Les Brigades rouges

A L L E Z S A V O I R ! / № 7 J A N V I E R 9 7 1 3

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H I S T O I R E : C e s e x t r é m i s t e s m o r t s d ' a v o i r v u l e f a s c i s m e p a r t o u t

n existent pas encore,

mais

tout laisse penser qu'ils y rencontrent les milieux d'extrême-gauche. Pendant ce temps, à Berlin, le recours à la violence atteint son paroxysme dans la mouvance con- testataire. On ne compte pas

moins

de

quinze incendies criminels et cinq atten- tats ou tentatives d'attentat à l'explosif.

C'est dans le prolongement de cette

vio-

lence que se forme Fraction Armée rouge. Ses initiateurs voient dans les contestations berlinoises les conditions favorables d'un soulèvement général.

Un an plus tard, les fugitifs rentrent clandestinement à Berlin.

Mais

le

milieu contestataire s'est assagi. L'Etat a fait des concessions, promettant l'amnistie pour tous les inculpés des manifestations étudiantes.

Baader, lui, n'est pas couvert par la loi d'amnistie. Il est arrêté en avril 1970

lors d'un contrôle routier. Très vite, en cellule, il reçoit la visite de ses com- plices qui préparent son évasion.

L'évasion de Baader

Le H mai, sous prétexte qu'il pré- pare un ouvrage, Baader demande à consulter une référence à l'Institut alle- mand p o u r les questions sociales.

Escorté de deux fonctionnaires, il se rend à l'institut. Intervient alors un commando composé essentiellement de femmes (Ulrike Meinhof, Ingrid Schu- bert, Irène Goergens, G u d r u n Ensslin et Astrid Proll). Un employé de la bibliothèque est grièvement blessé par balle. Devant l'institut, deux voitures attendent, prêtes à démarrer. Les six personnes s'y engouffrent et dispa- raissent.

Andreas Baader

et Gudrun Ensslin, dans un caféparisien en 1969.

La photo a étéprise par Astrid Proll

Selon les termes repris par Ami- J a c q u e s Rapin, «la libération de Baa- der peut être considérée comme l'acte fondateur de la RAF».

En outre, un pas de plus est franchi dans la violence: l'usage d'une arme à feu. Du même coup, le groupe ne peut plus reculer, il entre dans l'illégalité.

«Nous constituons l'armée rouge!»

Une fois de plus, l'événement ne reçoit pas le soutien d'une majorité de la gauche qui demande des explica- tions. Celles-ci ne tardent pas. Elles s'expriment au travers d'une feuille contestataire de Berlin, «Agit 883»:

« Dites-leur que maintenant cela suffit, que maintenant on y va, que la libéra- tion de Baader n'est qu'un début! C'est la fin de la domination des chiens poli- ciers ! Dites-leur que nous construisons l'armée rouge, qui est votre armée.»

A qui s'adresse ce texte? Aux couches marginalisées de la classe ouvrière, aux jeunes des foyers éduca- tifs, aux familles nombreuses des quar- tiers démunis, aux jeunes travailleurs et travailleuses, aux femmes seules avec enfant à charge, e t c . .

Le prolétariat du X I Xe siècle a dis- paru. Mais «la R A F croyait en l'exis- tence d'une partie potentiellement révolutionnaire des couches défavori- sées, explique Ami-Jacques Rapin. Les militants de la «Fraction» se présentent alors comme l'avant-garde de la classe ouvrière, leur armée de résistance.»

La logistique terroriste

Toute armée a besoin d'une straté- gie, d'expérience et de moyens logis- tiques, donc d'argent. Les fondements de la guérilla urbaine, les membres du

A L L E Z S A V O I R ! / № 7 J A N V I E R 9 7

L O G I S T I K D E R " R A F "

E r d d e p o t s und F e s t n a h m e n S C H U L Z , M O H N H A U P T , K L A R

( ' S t a l l - D f l p o l ' )

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La logistique de la RAF,

telle que l'a reconstituée la police allemande

Avril 1971: procès des libérateurs de Baader, Irene Goergens et Ingrid Schubert

groupe iront les chercher dans les manuels sud-américains (lire encadré).

Les novices iront ensuite s'entraîner dans les camps palestiniens du Fatah en J o r d a n i e . Q u a n t à l'argent, les membres de la R A F se le p r o c u r e r o n t p a r une sensationnelle série de bra- quages. Bilan: fin 1970, la R A F pos- sède des armes, un parc automobile de vingt véhicules, un réseau d'apparte- ments clandestins (au moins une cin- quantaine) à Berlin, Stuttgart, Ham- bourg et Francfort, ainsi que de faux papiers.

U n e i n f r a s t r u c t u r e qui n ' e m p ê c h e pas de n o m b r e u s e s interpellations en 1971 de m e m b r e s de F r a c t i o n A r m é e r o u g e , a r r ê t é s p a r naïveté, p a r «ama- t e u r i s m e » , p r é c i s e A m i - J a c q u e s R a p i n . La p l u p a r t ont été d é n o n c é s ,

et, face à la police, ils «se m e t t e n t à table» r a p i d e m e n t .

Où Baader

tente de se justifier

Ceci n'entrave pas l'action de pro- pagande de la bande à Baader qui mul- tiplie ses textes. Il faut justifier politi- quement le passage à la lutte armée.

Une guérilla, à l'image de toutes les pré- cédentes, doit recevoir le soutien d'une partie de la population. En même temps qu'elle se sent abandonnée du reste de la société, la R A F radicalise son dis- cours. Horst Mahler, un autre membre de la RAF, écrit: «Ne parlez plus des moyens de prévenir le fascisme, il faut le vaincre. Pensez à ce qui doit être fait pour l'abattre et agissez en consé- quence!» Mais jamais la R A F ne réus-

sit à convaincre les masses de la suivre pour p r e n d r e le pouvoir.

Fraction Armée rouge se replie alors sur elle-même et assimile son combat à l'ensemble des luttes menées dans le Tiers-Monde. Fin 1971, suite à de nou- velles arrestations, des fusillades avec la police entraînent les premiers morts.

Les politiciens et les journaux ne les présentent déjà plus comme une gué- rilla, mais un groupe de délinquants de droit commun.

L'échec du concept de guérilla urbaine

«C'est l'échec du concept de guérilla urbaine, souligne A m i - J a c q u e s Rapin.

Sinon du réseau clandestin de lutte armée. Pour s'opposer à un Etat, il est logique qu'un petit groupe militaire

A L L E Z S A V O I R ! / № 7 J A N V I E R 9 7

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H I S T O I R E : C e s e x t r é m i s t e s m o r t s d ' a v o i r v u l e f a s c i s m e p a r t o u t

agisse dans la clandestinité et p a r des opérations coup de poing. Mais il lui faut une légitimité. Ainsi, la résistance contre un Etat autoritaire doublé d'un occupant comme le régime nazi a été perçue p a r une partie de la population comme légitime. Dans le cas de l'Alle- magne fédérale des années 70, la R A F s'attaque à un régime démocratique.»

Militairement aussi, il paraît logique de vouloir frapper le capitalisme là où il est le plus vulnérable et le plus concen- tré: dans les villes. Mais la clandestinité doit être absolue. «Cette exigence place les guérilleros dans une situation contra- dictoire p a r rapport à leurs objectifs politiques, explique encore Ami- J a c q u e s Rapin. Car, dès lors, il devient difficile de

faire

comprendre à la popu- lation les motivations des attentats et de faire passer un programme politique. La guérilla urbaine est ainsi coupée de son ressort principal hérité de la guérilla rurale: le soutien populaire.»

Le dernier procès de Baader

Epilogue: Le procès de la R A F s'ouvre le 21 mai 1975. Les quatre sur- vivants de la bande (Baader, Ensslin, Meinhof et Raspe) font leur apparition dans la salle d'audience à Stammheim, véritable b u n k e r tenu sous haute sur- veillance. C'est que l'arrestation du

«noyau dur» n'a pas tari le terrorisme.

La police n'oublie pas qu'après la mort en prison en 1974 de Holger Meins - cinquième membre du groupe - suite à sa grève de la faim, le président du tri- bunal de grande instance de Berlin- ouest était assassiné; que quelques mois plus tard, Peter Lorenz, chef de la C D U berlinoise, était enlevé et que des otages étaient pris à l'ambassade de RFA en Suède pour être échangés contre les accusés.

«Heil Prinzing! » déclare désormais tous les jours Baader pour saluer le juge et comme pour défier une dernière fois

«cette parodie de justice bourgeoise».

Cependant, malgré leur volonté répé- tée de retourner en cellule, Baader et son groupe subiront leur procès des mois durant. En 1976, Ulrike Meinhof est retrouvée pendue en cellule.

M e u r t r e ou suicide? Baader, lui, meurt en prison en 1977.

Ses successeurs, débarrassés des ori- paux idéologiques, manipulés depuis la R D A , perpétueront sporadiquement des attentats. D e l'idéalisme à la vio- lence dévoyée, le pas était franchi.

Radicalement.

Michel Beuret

4décembre 1974, Jean-Paul Sartre rend visite

à Andreas Baader, alors en prison à Stuttgart

A L L E Z S A V O I R ! / № 7 J A N V I E R 9 7

A U X SOURCES DE LA GUERRE

RÉVOLUTIONNAIRE

Plusieurs mouvements de guérilla sont apparus ces deux dernières années dans le monde: les Zappatistes et l'Armée populaire révolutionnaire au Mexique, les Forces armées révolutionnaires de Colombie, enfin, la guérilla du Sentier lumineux au Pérou qui semble renaître de ses cendres.

Même en Chine, un mouvement armé turc-ouïgour lutte dans le Xingiang. Cette liste prolonge celle des groupes déjà connus: le PKK en

Turquie, le GIA en Algérie, l'ETA au pays basque, les autonomistes corses, l'IRA en Irlande du Nord, les nombreux groupes terroristes d'inspiration islamiste, etc..

Bien que très différents les uns des autres, ces mouvements de lutte armée (indépendantistes, intégristes, nationa- listes) s'inspirent d'un même passé révolutionnaire, tirant leur système d'action des expériences chinoises, vietnamiennes et cubaines de guerres révolutionnaires. Pour une raison simple: les méthodes ont débouché sur des succès spectaculaires.

La révolution chinoise

En 1949, les communistes prennent le pouvoir en Chine. A l'échelle mondiale, c'est un poids lourd qui entre dans les rangs des «rouges». Mao Zedong, à la tête de la révolution, produit des textes dans lesquels il expose une véritable philosophie militaire pour arrimer l'art de la guerre à la théorie marxiste: «La guerre est la forme suprême de lutte entre les nations, les Etats, les classes (...)». Il formule aussi la clé des méthodes de la guerre de partisans:

«L'ennemi avance: nous nous retirons!

L'ennemi fait halte et campe: nous le harcelons! L'ennemi cherche à éviter le combat: nous l'attaquons! L'ennemi bat en retraite: nous le poursuivons!»

Mao Zedong résout le pro- blème entre tactique et stratégie pour un groupe inférieur en nombre de la manière sui- vante: «Notre stratégie, c'est de nous battre à un contre dix, mais notre tactique, c'est de nous battre à dix contre un. Voilà les garanties

fondamentales de notre victoire (...)»

Parallèlement à ses tâches militaires, l'armée doit mobiliser les masses dans la lutte contre le pouvoir. La guérilla

doit être dans la population - m surtout rurale en Chine - «comme

un poisson dans l'eau».

La révolution cubaine

Au Vietnam, dans les années 60-70, ces préceptes sont systématisés par le général Giap, s'appuyant lui aussi sur la paysannerie, la lutte étant encadrée par le parti.

En Amérique latine, les Partis

communistes, urbains surtout, suivent depuis les années 30 le modèle soviétique, basé sur l'insurrection

«des méthodes de guérilla rurale adaptées

à la région »

urbaine. Sans résultat. L'exception sud- américaine a lieu à Cuba: de 1956 à 1959, l'île fait sa révolution avec des méthodes de guérilla rurale adaptées à la région. Au cours des années 60, l'exemple cubain inspire de nombreux mouvements sud-américains, qui rompent avec les PC inféodés à Moscou

et entament eux aussi la guerre révolutionnaire (au Venezuela, Guatemala, Pérou, Bolivie, Brésil).

Les penseurs révolutionnaires

Deux célèbres penseurs et révolution- naires font leur apparition, affinant leurs théories sur l'histoire de la guéril- la cubaine: Ernesto Che Guevara et le Français Bégis Debray. Le principe est simple: à l'origine, il faut un groupe res- treint de combattants - une cinquantai- ne - qui se déplacent dans le plus grand secret dans les campagnes difficiles d'accès. Puis les populations se familia- risent avec les guérilleros qui trouvent ainsi une base d'appui. Dans une troi- sième phase, les révolutionnaires pren- nent l'offensive, mettant le feu au pou- dre des foyers jugés insurrectionnels.

Tactiquement le plan est simple:

s'attaquera des objectifs mal défendus et n'offrira

l'ennemi aucun objectif de contre-attaque.

Mais selon Guevara et Debray, il n'est pas nécessaire à ce stade d'avoir un parti politique, donc un programme. Une erreur sanctionnée par l'histoire dans tout le continent. Et, à l'exception de Cuba, le modèle sud-américain fut un échec pour cette raison surtout, mais aussi parce que le continent n'a pas bénéficié d'un envahisseur contre lequel il était légitime de lutter (la Chine si, après l'invasion japonaise).

Les guerres se sont donc limitées à des guerres civiles.

Michel Beuret

A L L E Z S A V O I R ! / № 7 J A N V I E R 9 7

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S C I E N C E S

la Vallée de Joux, une exposition organisée avec la collaboration du Musée cantonal de géo-

logie raconte l'histoire du mammouth de Praz- Rodet. L'occasion d'évo- quer la disparition de ces animaux mythiques.

Dont l'extinction serait due tant à une impor- tante modification cli- matique qu 'à l'efficacité des chasseurs de la pré- histoire.

Et si l ' h o m m e d i s p a r a î t r e les

1 8 A L L E Z S A V O I R ! / № 7 J A N V I E R 9 7

des cavernes avait fait derniers mammouths?

Les restes du mammouth trouvé à la Vallée de Joux sont exposés au Musée cantonal de géologie, à Lausanne

Moeritherium (reconstitution)

C

) était un jeune mammouth, âgé

de deux à trois ans environ, qui se promenait le long d'une moraine à la Vallée de J o u x , raconte Michel Septfontaine, conservateur au Musée cantonal de géologie. L'animal a dû glis- ser et heurter un bloc erratique. A la sui- te de ce choc, il a dû expirer dans cette gravière de Praz-Rodet où des ouvriers l'ont découvert, quelque 12'000 ans plus tard. Le mammouth était proba- blement déjà éclopé au moment de son accident fatal. Le squelette montre en effet des os du bassin fracturés et en par- tie ressoudés. Le cadavre a dû rester quelques jours à l'air libre, où il a encore été la proie de prédateurs. Des hyènes, des loups ou un tigre à dents de sabre lui ont dévoré une bonne partie du ventre. On le sait parce que quelques côtes et vertèbres dorsales manquent au squelette. Et peu après, le cadavre a dû être recouvert par un glissement de ter- rain. Voilà l'histoire de ce mammouth,

l'un des derniers à avoir vécu en Europe occidentale, et dont le squelette est visible au Musée cantonal de géologie, au Palais de Rumine à Lausanne.»

Un moulage de ce squelette com- plété et en position érigée est encore exposé au Sentier, à l'Espace horloger de la Vallée de J o u x , dans le cadre d'une exposition consacrée à la géolo- gie de la région.

La toundra vaudoise

De nombreux mammouths ont ainsi vécu sur le territoire vaudois, il y a une dizaine de milliers d'années, à l'époque où il était encore partiellement recouvert par les glaces. Des fossiles, comme des débris osseux, des molaires, des défenses et surtout le squelette à peu près complet découvert dans la gravière de Praz-Rodet témoignent du passage de ces géants dans une ving- taine de localités du canton.

Le paysage était, il est vrai, assez dif- férent de celui q u ' o n c o n n a î t aujourd'hui. Le climaty était beaucoup plus rude, et la végétation nettement plus clairsemée. A la place des sapins qui colonisent actuellement les forêts du Risoux, on trouvait de rares pins et bouleaux poussant au milieu de gra- minées (nourriture principale du mam- mouth) dans une toundra (steppe dont le sol est gelé en profondeur une bonne partie de l'année).

Le cousin poilu des éléphants actuels

Lointains cousins (et non pas ancêtres) des éléphants actuels, les mammouths sont les seuls pachy- dermes à s'être habitués à des climats

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