M. F. L ANZ P. M ARTIN
Les 1-graphes finis et leurs morphismes
Mathématiques et sciences humaines, tome 51 (1975), p. 51-75
<http://www.numdam.org/item?id=MSH_1975__51__51_0>
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LES 1-GRAPHES FINIS ET LEURS MORPHISMES
M.F. LANZ* et P. MARTIN**
Les définitions et les notations concernant les concepts de base de la théorie des
graphes
que l’on trouve dans lepremier chapitre
du livre de. C.
Berge [3 p. 3-10]
ne sont pasrappelées
ici.Pour les éléments
d’algèbre,
nous suivons laterminologie
de[12].
Par
commodité,
nous réservonsl’alphabet
latin à des éléments relatifs à desgraphes ;
lesapplications,
les groupes et leurs éléments sontdésignés
par des lettres grecques.Rappelons
que toutes les structures considéréesici, graphes
ou groupes, sont finies.’
I. MORPHISMES DE 1-GRAPHES
Selon
l’usage
introduit par C.Berge [3],
nous traitons le casgénéral
des1-graphes
en utilisant le vocabulaire des1-graphes
orientés. Les définitionset les
propriétés correspondantes
pour lesgraphes simples
ne sontqu’un
casparticulier
de cellesqui
sont donnéesci-après.
Lesexemples
utilisent l’uneet l’autre de ces variétés de
graphes.
On
désigne
parmorphisme
entre deux ensembles munis de structures de même type uneapplication
dupremier
vers le second ensemblecompatible
avecles
opérations
et les relationsqui
définissent ce type de structures.Considérant un
1-graphe
comme un ensemble fini muni d’une relationbinaire,
on pose :
* Université Paris VIII
** Université Scientifique et Médicale de Grenoble
DEFINITION 1
Un
morphisme
du1-graphe
G =(X,U)
dans le1-graphe
G’ =(X’,U’)
est uneapplication ce
de X dans X’ telle que :Exemples : L’application
définit unmorphisme
dugraphe
G dans legraphe
G’(fig,l).
Dans lafigure
2 on déterminera lemorphisme
de H dans H’ tel que lesimages
des sommets 4 et 5 soientconfondues en a, celles des sommets
1,2,3,6
et 7 soient distinctes etdistinctes de a, enfin que le sommet e de H’ soit
l’image
de l’ensemble{3,8,9}.
fig.1
1fig.2
De
façon évidente,
si H est unsous-graphe partiel
deG,
lemorphisme
a deG dans G’ définit un
morphisme a H
de H dansG’, appelé morphisme
induit surH par ~.
DEFINITION 2
~
a) L’image
d’ungraphe
G par unmorphisme
de G dans G’ est lesous-graphe partiel
H’ de G’ tel que tout élément de H’(sommet
ouarc)
soitl’image
d’aumoins un élément de G. ,
b) L’image
de l’arc(x,y)
par unmorphisme
ar de G dans G’ est soit lesommet
image
de ses deuxextrémités,
si cesimages
sontconfondues,
soit l’arc ~(ax.ay)
dans le cas contraire. ’. 1
c) L’image
d’une chatne par unmorphisme
est laséquence
d’arcs obtenue à!
partir
de laséquence représentant
la chaîne enremplaçant
tout arc par sonimage
si celle-ci est un arc et ensupprimant
les arcs dontl’image
est jun sommet.
On peut en déduire
quelques conséquences
immédiates. ’PROPRIETE 1 :
L’image
parmorphisme
d’une chaîne delongueur
p est unechaîne
de
longueur
inférieure ouégale
à p.L’image
parmorphisme
d’unchemin,
d’funpseudo-cycle,
d’unpseudo-circuit
estrespectivement
unchemin,
unpseudo-
cycle,
unpseudo-circuit.
,Le résultat suivant donne un
exemple
depropriété
conservée parmorphisme
de
graphe ;
ce résultat concerne lesgraphes simples.
’
PROPRIETE 2 : Si a
désigne
unmorphisme
dugraphe simple
G dans legraphe simple G’, l’image
par a d’un sous-ensemble des sommets de~ G formant unep-clique
est uneq-clique
de G’(avec
qp).
,EXEMPLES
a)
Si 6désigne
lemorphisme
de H dans H’(fig.2)
définiprécédemment,
1 2 3 4 5 6 7 8 9) @ l’image par 6 de la clique { 1 4 5}
est lae =
bdeaac fee
par e de lacl1que {1,4,5}
est lai
clique {a,b}. )
b) L’image
dugraphe
H de lafigure
2 par lemorphisme
0 est lesous-graphe partiel
de H’ dont les arêtes sontreprésentées
sur cettefigure
par des arêtesépaisses
et dont les sommets sont les sommetsadjacents
à ces arêtes.c)
Le chemin dugraphe
de lafigure
1 a pourimage
par a le chemin((a,c),(c,e))
de G’.DEFINITION 3
Un
morphisme
de deuxgraphes
est unépimorphisme (resp.
unmorphisme bijectif)
sil’application
entre les deux ensembles de sommets estsurjective (resp. bijective).
Les deux
propriétés
suivantes concernent lesépimorphismes.
PROPRIETE 3
L’image
par toutépimorphisme
d’ungraphe
G connexe est ungraphe
G’ connexe.Preuve : Soit G et G’ deux
1-graphes
et a unépimorphisme
de G dans G’.Montrons que pour tout
couple
de sommets x’ ety’
deG’,
il existe unechaîne
d’extrémités x~ ety’. D’après
lasurjectivité
de a il existe deuxpommets x et y de G
qui
ontrespectivement
pourimage x’
ety’.
G étantponnexe, ces deux sommets sont liés par une
chaîne ; l’image
de cettechaînes est une chaîne de G’ d’extrémités x’ et
y’.
Lapropriété
en résulte.i
; On
appelle
ensemble stable d’ungraphe
G =(X,U)
un sous-ensemble S de X tel que lesous-graphe engendré
par S ne contienne par d’arc.PROPRIETE 4
Soient G =
(X,U)
et G’ =(X’,U’)
deux1-graphes
et J unépimorphisme
de Gdans G’. Si S’ est un ensemble stable de
G’,
il existe un ensemble stable S de même cardinal que S’ dans G.Preuve : Considérons l’ensemble S formé de la
façon
suivante. Achaque
élément x’ de S’ on associe un et un seul sommet x de G, choisi arbitraire-ment dans
o - 1(x~ . ) Supposons qu’il
existe un arc(~~/) joignant
deux élémentsde S.
L’image
de cet arc ne peut pas être un sommet car x et y ont par’
hypothèse
desimages distinctes; l’image
de cet arc ne peut pas être nonplus
un arc car S’ est un ensemble stable. Ainsi S est un ensemble stable de G.
DEFINITION 4
Un
morphisme
a de G =(X,U)
dans G’ =(X’,U’)
estplein
si et seulement sil’image
de G estidentique
ausous-graphe
de G’engendré
para(X).
Exemple :
Lemorphisme
défini entre lesgraphes
G et G’ de lafigure
1 estun
épimorphisme plein
de G dans G’.Avant d’énoncer la
propriété suivante, rappelons
que l’onappelle
nombre
cocyclomatique
d’ungraphe
G d’ordre n,composé
de p composantesconnexes
Cl,C2,...,C p
l’entier naturela(G) -
n - p. On remarque aussitôtque le nombre
cocyclomatique
d’ungraphe
estégal
à la somme des nombrescocyclomatiques
de ses composantes connexes.PROPRIETE 5
S’il existe un
épimorphisme plein
a du1-graphe
G dans le1-graphe G’,
lenombre
cocyclomatique
de G’ est inférieur ouégal
à celui de G.Preuve : De la
propriété 3,
il résulte que toute composante connexeCt
1, dugraphe
G’ estl’image
dep.
composantes connexes de G. En vertu de laremarque
précédente,
il suffit donc de montrer que lapropriété est vrai lorsque
G’ est ungraphe
connexe.Soit donc un
graphe
G d’ordre n, comportant p composantes connexes et unépimorphisme plein
de G dans ungraphe
G’ connexe d’ordre n’. Ils’agit
deprouver que n - p z n’-1.
Nous
procédons
par récurrence sur p.La
propriété
est vraie pour p =1,
car tout sommet de G’ estl’image
d’aumoins un sommet de G.
Supposons
p > 1. Il existe nécessairement deux composantes connexes distinctes deG, C.
i etC.,
j tellesqu’un
sommet deC.
iet un sommet de C. ont même
image
par lemorphisme plein,
carl’inverse,
t7
joint
àl’hypothèse
demorphisme plein,
contredirait la connexité de G’.Soit G" le
graphe
obtenu en identifiant les deux sommetsprécédents.
L’épimorphisme
initial se factorise defaçon
évidente en unépimorphisme plein
de G dans G" et unêpimorphisme plein
de G" dans G’.Or, l’application
de
l’hypothèse
de récurrence à ce derniermorphisme
conduit à la relationn" -
p n 1 -
1 ; et, par construction deG",
on vérifie 1 etp" =
p -1,
cequi
achève la preuve de cettepropriété.
DEFINITION 5
On
appelle morph2sme
contractant ou contraction unépimorphisme plein
dugraphe
G =(X,U)
dans legraphe
G’ =(X’ ,U’ )
tel que pour toutélément x’
appartenant à
X’,
le sous-ensemble a1(x’)
de Xengendre
dans G un sous-graphe
connexe(non-vide).
La
propriété
suivante est uneconséquence
évidente de cette définition.PROPRIETE 6
Soient a une contraction de G dans G’ et x,~ deux sommets de G. A toute chaîne de G’
correspond
une chaîne[xy]
de G dontl’image
par a est[ax,ayl.
Une contraction ézérwntaire est un
morphisme
contractant telqu’il
existe unsommet
de G’ pour2,
tandis que pour tout sommet x’différent de
xoe
0
Si on
appelle x
o et y 0 les deux sommets de G dont .l’image
est x’ 0 et al’arc de U dont les extrémités sont
x
oet yOP
o on dit que G’ est legraphes
contracté de G selon a.
PROPRIETE 7
Si o est une contraction d’un
graphe
G d’ordre n dans ungraphe
G’ d’ordreizi,
o est lacomposée
de(n - n’)
contractions élémentaires.Nous laissons au lecteur le soin de formaliser la démonstration de ce
cette
propriété ;
l’idée directrice en est évidente.Pxemple :
Lemorphisme
dugraphe
G dans legraphe
G’(fig. 1)
est unecontraction ;
on peut l’obtenir en contractant G successivement selon lesarcs (3,5), (6,7)
et(6,8).
Dans un
graphe
G fini dontl’ordre,
le cardinal de l’ensemble des arcset le nombre de composantes connexes sont
respectivement désignés
par n, met p, on définit le nombre
cyclomatique
par :PROPRIETE 8
S’il existe un
morphisme
contractant du1-graphe
G dans le1-graphe G’, v(G’) v(G).
Preuve : Il
suffit, d’après
lapropriété précédente,
de se borner au cas oùle
morphisme
contractant est une contraction élémentaire. Parailleurs,
il~st
facile de vérifier[17 p.45] qu’un morphisme
contractant conserve le hombre de composantes connexes. Pour une contraction élémentaire a de G =(X,U)
dans G’ =(X,U’),
les relations suivantes sont vérifiées :La
propriété
en découle.DEFINITION 6
Un
2somorph2sme
du1-graphe
G =(X,U)
dans le1-graphe
G’ =(X’,U’)
est unmorphisme a bijectif
etplein.
De
façon équivalente,
unebijection a
de X dans X’ est unisomorphisme
de G dans G’ si et seulement si
Il est alors clair que la
bijection
o de X dans X’ induit unebijection
de U dans U’.
S’il existe un
isomorphisme
a de G dansG’,
labijection
inverse de a estun
isomorphisme
de G’ dans G et l’on dit que G et G’ sontisoiwrphes.
Cetterelation
d’isomorphie
est une relationd’équivalence
dans l’ensemble des 1-graphes
finis. Deuxgraphes isomorphes représentent
la même structured’adjacence
et toutepropriété
vérifiée sur ungraphe
G etindépendante
de la dénomination des arcs et des sommets de
G,
est en fait unepropriété
de la classe
d’isomorphie
àlaquelle appartient
G.Les deux
propriétés
suivantes sont élémentaires.PROPRIETE 9
’
Deux
1-graphes isomorphes
ont même nombre de sommets et même nombre d’arcs.PROPRIETE 10
S’il existe un
isomorphisme
a dugraphe
G dans legraphe G’,
deux sommets xet x’ en
bijection
par o ont mêmesdemi-degrés
et mêmedegré.
Exemples :
Parmi les quatre1-graphes
de lafigure 3,
chassez l’intrus !...(c’est L).
fig.3
°
Les deux
]-graphes
de lafigure
4 sontisomorphes
pour labijection
a =(a bpe1d e alb c d e j
°fig.5
Dans la
figure
5 le sommet x de G est dedegré
2 et à la foisadjacent
à unsommet de
degré 1
et à un sommet dedegré
4. Aucun sommet de G’ ne vérifieces deux
propriétés ;
G et G’ ne sont donc pasisomorphes. Cependant,
G et G’ vérifient la
propriété
9 et il existe unebijection
entre les deuxensembles de sommets
qui
satisfait à lapropriété
10. Ces deuxpropriétés
ne constituent donc pas une condition suffisante
d’isomorphisme.
II. ENDOMORPHISMES ET AUTOMORPHISMES DE GRAPHES SIMPLES Dans cette
partie,
on ne considère que desgraphes simples.
DEFINITION 7
Un
automorphisme (resp.
unendomorphisme)
dugraphe simple
G est unisomorphisme (resp.
unmorphisme)
de G dans lui-même.Un
automorphisme
dugraphe
G =(X,E)
est donc déterminé par unebijection
deX dans
lui-même,
c’est-à-dire par unepermutation
sur X.fig.6
.Exemple :
Lafigure
6représente
leGraphe
de Petersen et une dénomination de ses sommets. Les deuxpermutations
suivantes sont desautomorphismes
dece
graphe.
Dans la suite on
représentera
lespermutations
par desproduits
decycles disjoints.
Parexemple :
PROPRIETE 11
L’ensemble des
automorphismes
d’ungraphe simple
G =(X,E)
d’ordre ndétermine un sous-groupe du groupe
symétrique Sn,
nPreuve : Soient a et 5 deux
permutations
sur X induisant desautomorphismes
de G. Les
équivalences
suivantes sont vérifiées :ce
qui
prouve que a induit aussi unautomorphisme
de G. L’ensemble deces
permutations
constitue donc un sous-groupe deS .
nOn
appelle
ce sous-groupe grouped’automozphisnws
dugraphe
G ; il est notéT’ (Gj .
Le
complémentaire
d’ungraphe simple
G =(X,E)
est ungraphe simple
,G =
(X,E)
défini sur le même ensemble de sommets et tel queLa
propriété
suivante est uneconséquence
immédiate de cette définition.PROPRIETE 12
Un
graphe
et soncomplémentaire
ont même grouped’automorphismes.
PROPRIETE 13
Une condition nécessaire et suffisante pour que le groupe
d’automorphismes
d’un
graphe
G d’ ordre n soitS n
est que G soit legraphe complet
d’ordre n_
n
(K )
n ou soncomplémentaire K .
nPreuve : Ces deux
graphes
admettent bienS n
comme grouped’automorphismes.
Réciproquement,
considérons ungraphe
G =(X,E)
d’ordre npossédant
unearête
[x,x’ J.
Pour uncouple quelconque (y,y’)
de sommets distincts de G,il existe une
permutation
a de Sn telle
que ax = y ety’.
Cequi
implique [y,y’l
doitappartenir
à E.DETERMINATION DE
QUELQUES
GROUPES D’AUTOMORPHISMES’
1.
Groupe d’automorphismes
d’unpolygone
Un
polygone
est ungraphe simple
connexe dont tous les sommets sont dedegré
2.
Soit une dénomination des sommets d’un
polygone
G =(X,E)
d’ordre n telle que
Considérons les deux
permutations
suivantes sur X :(où
le derniercycle
de e est delongueur
1 ou 2 selon laparité
den).
Ces deux
permutations
sont desautomorphismes
dugraphe
G. Unautomorphisme
y
quelconque
de G est déterminé parl’image x2
du sommetx1
i et par celle dusommet x2 qui
doitêtre,
à cause de larègle d’adjacence,
un des deuxsommets
adjacents
à x2, c’est-à-direx2+1
i+ i oux2_1.
i-1 ._. Pour lapremière
de ces deuxpossibilités, y = a
,pour la
seconde,
Y -Le groupe
d’automorphismes
dupolygone
d’ordre n est donc le groupeengendré
par les deux
permutations
a et e. Ce groupes’appelle
groupe diédral d’ordre 2n et se noteD2n»
2. Détermination des
groupes d’automorphismes des graphes simples
d’ordreinférieur ou
égal à
4~
fig.7
Considérons le
graphe
de lafigure
7. Le sommet b est le seul sommet dedegré 2 ;
toutautomorphisme
dugraphe
le laisse donc invariant. Par contre les sommets a et c peuvent êtreéchangés.
Unautomorphisme
de cegraphe
sedécompose
en l’identité sur l’ensemble{b} (Il)
et unepermutation quelconque
sur
{a,c},
appartenant àS .
2 D’où la notationoù
l’opération
xreprésente l’opération produit
direct de deux groupes.I
On construit ainsi le tableau
(fig.8). [10
p.167].
’
~
fig.8
Les troisième et
quatrième parties
de cet articleprésentent
brièvementles
principaux
résultats relatifs auxisomorphismes
degraphes.
III. GRAPHES ADMETTANT UN GROUPE D’AUTOMORPHISMES DONNE
Dans cette
partie,
nousindiquons
certaines constructions degraphes simples
ayant un groupe
d’automorphismes isomorphe
à un groupe donne.Remarquons
que leproblème plus
restreint : trouver ungraphe
dont le fgroupe
d’automorphismes
est un groupe depermutations donné,
n’a pas;
nécessairement de solution.
D’après
le tableau(fig.8),
le groupeC3’ groupes
cyclique opérant
sur 3éléments,
n’est le grouped’automorphismes
d’aucungraphe
d’ordre 3.Cependant,
lafigure
9représente
ungraphe
dont le grouped’automorphismes
estisomorphe
àC3 ;
cegraphe
réalise le nombre minimumde sommets et le nombre minimum d’arêtes
possibles parmi
lesgraphes
ayantce groupe
d’automorphismes [16].
THEOREME 1
[7]
A tout groupe
fini,
on peut fairecorrespondre
ungraphe simple
dont legroupe
d’automorphismes
estisomorphe
à ce groupe.R. Frucht donne de ce théorème une démonstration constructive. La
figure
10 montre legraphe
obtenu par R. Frucht pour le groupeC3. ;
fig.9 fig. 10
Admettre un groupe
d’automorphismes isomorphe
à un groupe donné n’est pas,en
fait,
une condition très difficile àremplir.
Le théorème suivant enapporte l’illustration.
THEOREME 2
Un groupe r étant
donné,
on peut trouver une infinité degraphes simples
finis admettant un groupe
d’automorphismes isomorphe
au groupe donné et .possédant
l’une des troispropriétés
suivantes :que le
degré
dechaque
sommet estégal
à k.Ce théorème constitue la
synthèse
des résultats établis dans[8], [11]
et
[ 15].
«THEOREME 3
[ 1 ]
Soit r et r’ deux groupes
finis,
il existe ungraphe
G et ungraphe G’, image
de G par une contraction élémentaire
(cf.
déf.5)
tels que :Le dernier résultat concernant les groupes
d’automorphismes
est relatifà des
1-graphes
orientésparticuliers :
On
appelle
tournois un1-graphe
orienté G =(X,U)
tel que ,THEOREME 4
[ 13 ]
Il existe un tournoi dont le groupe
d’automorphismes
estisomorphe
à ungroupe d’ordre
impair
donné.IV. ISOMORPHISMES ET AUTOMORPHISMES AUX ARETES
Dans cette
partie,
nous nous contentons d’énoncer les résultats fondamentaux dûs àWhitney [18].
La détermination du grouped’automorphismes
dugraphe
dePetersen est
présentée
comme uneapplication
du théorème 6.DEFINITION 8
Un
isomorphisme
aux arêtes dugraphe simple
G =(X,E)
dans legraphe simple
G’ =(X’,E’)
est unebijection
de E dans E’ telle que deux arêtes de G’soient
adjacentes si,
et seulementsi,
les arêtes de G dont elles sont les.
images
sont elles-mêmesadjacentes.
Le
graphe adjoint (ou line-gpaph
selon laterminologie anglo-saxonne) L(G)
d’ungraphe simple
G =(X,E)
est ungraphe simple
dont l’ensemble des sommets est enbijection
avec E ; deux tels sommets étantadjacents si,
et seulement
si,
les arêtescorrespondantes
de G ont un sommet commun.Ainsi,
un
isomorphisme
aux arêtes d’ungraphe
G dans ungraphe
G’ est unisomorphisme
deL(G)
dansL(G’).
PROPRIETE 14
Deux
graphes isomorphes
ont desgraphes adjoints isomorphes.
Preuve : Soit en effet un
isomorphisme
a deG(X,E)
dans G’ =(X’ ,E’ ) .
Ltapplication
a définie pardétermine une
bijection
de E dans E’ telle que ax soit le sommet commun aux "arêtes
a [x, y ]
eta [x,z ]
si[xyl
et[x,z]
sont deux arêtesadjacentes
deG.
La
réciproque
suivante constitue un résultat fondamental obtenu par,
H.
Whitney [18] :
THEOREME 5
A
l’exception
des deuxgraphes
de lafigure 11,
deuxgraphes
dont lesgraphes adjoints
sont connexes etisomorphes
sont eux-mêmes connexes etisomorphes.
fig,Il
l !Un
auto17Vxphisme
aux arêtes d’ungraphe simple
G est unisomorphisme
Jo
aux arêtes de G dans lui-même. L’ensemble de ces
automorphismes
constituele groupe
d’automorphismes
dugraphe adjoint
de G. jTHEOREME 6
[ 18 ]
A
l’exception
des troisgraphes
de lafigure 12,
les groupesd’automorphismes
d’un
graphe simple
et de songraphe adjoint
sontisomorphes.
f ig. 12
APPLICATION .
Les
figures
13 et 14 montrent legraphe K5
et legraphe
dePetersen,
ainsiqu’une
dénomination de leurs sommetsqui
prouve à l’évidence que legraphe
dePetersen est
isomorphe
aucomplémentaire
dugraphe adjoint
deK5*
fig.13 fig.14
par la
propriété ~2,
par le théorème 6 par la
propriété
13.1
:PROPRIETE
15[6] f
’Le
grouped’automorphismes
dugraphe
de Petersen estisomorphe
au groupe!
f
:symétrique S .
.. Í
V. APPLICATION : UNE VARIANTE DU JEU DE LA TOUR DE HANOI
Les études sur la Tour de
Hanoi
sont nombreuses(voir [9],
parexemple),
et ïnous avons
préféré
étudier une variante de cejeu qui apparaît plus
;intéressante du
point
de vuequi
nous occupe. Dans lasuite,
nous nous ,attachons à montrer comment on peut associer un
graphe
à un teljeu
et ’comment l’étude des
morphismes
de cegraphe
contribue à la recherche des solutions de cejeu.
Indiquons
brièvement comment se définit cejeu.
La Tour deHanoi
estconstituée d’un
empilement
d’éléments de taille décroissante. Cetempilement
est réalisé sur unemplacement - généralement
matérialisé par unebroche verticale - et le
jeu
consiste à reconstruire la Tour sur un autreemplacement
en respectant les deuxrègles
suivantes :. on ne peut
déplacer qu’un
élément à lafois,
. un élément ne peut être
déplacé
que s’il occupe laposition supérieure
d’un
empilement. L’emplacement qui
lereçoit
peutêtre,
soit unempilement vide,
soit unempilement
dont laposition supérieure
estoccupée
parl’élément
qui
a une taille immédiatementsupérieure
à la sienne.Cette dernière
règle
est un peuplus
restrictive que larègle
habituellede
déplacement
dans lejeu
de la Tour deHanoi.
Il en résulte que la résolution dujeu
estprofondément
modifiée. Enparticulier,
dans notrecas, en dehors du nombre n d’éléments de la
Tour,
le nombred’emplacements disponibles (noté p)
intervient dans la détermination de l’existence de solutions.Les
questions théoriques
concernant cejeu
sont les suivantes :1)
Aquelles
conditions unjeu
de pemplacements
et de n éléments est-il réalisable ?2)
Si ces conditions sontremplies, quelles
sont lesséquences
dedéplacements optimales qui
permettent d’obtenir la solution ?On démontre que la
première question
admet uneréponse positive
dèslors
que n est inférieur ouégal
à2- -1 (la
démonstration de ce résultatest laissée au
lecteur).
L’étude desgraphes représentatifs
de cesjeux
permettra
d’indiquer quelques réponses
à la secondequestion.
Exemple
dujeu (p = 3,
n =3)
Nous allons
représenter ce jeu
à l’aide d’ungraphe
dont les sommetsconstitueront l’ensemble des situations
permises
et dont les arcsreprésenteront
lesdéplacements
autorisés.’
Pour
représenter
lessituations,
nous utilisons uncodage :
nous°
supposons que les éléments de la Tour sont numérotés de
(1)
à(n),
parordre de taille décroissante. Nous codons
chaque
situation par un mot delongueur
n sur desemplacements.
Le motsignifie
que dans la situationcorrespondante,
l’élément(i)
est àl’emplacement 2 .
Par
exemple,
pour p = 3 et n =3,
le mot 211 décrit la situation oùl’élément
(1)
est surl’emplacement 2,
tandis que les éléments(2)
et(3)
sont
empilés
dans cet ordre surl’emplacement
1.Remarquons
que certainsmots du code ne
correspond
à aucune situation : des mots tels que212,
où’
les occurrences d’une même lettre ne sont pas
consécutives,
sont illicitescar à aucun moment on ne peut
empiler
l’élément(3)
sur l’élément(1).
Par ailleurs notons que
tout déplacement
autorisé estréversible ;
dans le
graphe représentatif,
nousremplacerons
toutepaire
d’arcs inverses par une seule arête de mêmes extrémités.Ainsi
s’interprète
legraphe
de lafigure
15.fig. 15
Dans ce cas, la
simple
construction degraphe qui
comporte 21 sommets et 24 arêtes résoutcomplètement
lesquestions
soulevées ci-dessus. Les troissommets 222 et 333
représentent
les troispositions
initiales de laTour. Entre deux
quelconques
de cespositions,
la solutionoptimale
dujeu
est
unique
et elle s’obtient en 7déplacements.
Etude de
quelques morphismes concernant
lesjeux
de 4emplacements
Dés que l’on s’intéresse aux
jeux
deplus
de troisemplacements,
ladimension du
graphe
à considérer devient tropimportante
pour que l’onpuisse espérer
trouver les solutions dujeu
parsimple
considération visuelle dugraphe.
En
effet, parmi
lesjeux
sur 4emplacements,
lejeu
de 4 élémentsdétermine 136 situations et 276
déplacements possibles ;
pour 7éléments,
le
graphe
à considérerpossède
916 sommets et 1140 arêtes. On peut toutefois remarquer que ce derniergraphe
n’est pas connexe : eneffet,
la situation1223344
(décrite
par le code défini à l’alinéaprécédent) n’autorise
aucundéplacement ;
il luicorrespond
donc un sommet isolé dugraphe.
Seule nousintéresse dans ce cas la composante connexe définie par les situations accessibles à
partir
de la situationinitiale,
mais enréalité,
leproblème
de la détermination de cette composante est aussi
complexe
que la résolutiondu jeu.
L’étude des
morphismes
desgraphes représentatifs
desjeux
sur 4emplacements
donne des informations utiles sur les solutions de cesjeux.
Mous
étudionsci-après
deuxexemples
de telsmorphismes.
A. AUTOMORPHISMES
1
Mous considérons dans ce
paragraphe
tous lesjeux
sur 4emplacements (p
=4)
comportant un nombre nquelconque
d’éléments . Ondésignera
parG n
legraphe
associé aujeu (p = 4, n).
~ On peut remarquer que toute
permutation
sur l’ensemble desemplacements
’induit une
permutation
sur l’ensemble des situations dujeu.
Cette
secondepermutation
détermine unautomorphisme
dugraphe n.
~
: Enparticulier, grâce
à cetteéquivalence
entre lesemplacements,
on peut restreindre la recherche des solutions au cas oùl’emplacement
dedépart
est 1 et oùl’emplacement
d’arrivée est 2. Dans cesconditions,
deuxautomorphismes
prennent uneimportance particulière.
a) L’automorphisme
a déduit del’échange
desemplacements
3 et 4.Par cet
automorphisme
tout chemin solution dujeu
est transformé en un autrechemin solution du même
longueur.’
b) L’automorphisme 8
déduit del’échange
desemplacements 1
et 2.Si une chaîne a pour extrémités 11..1 et
22.2,
il est de même de sonimage
par e.
Ainsi,
à tout cheminqui représente
une solution dujeu correspond une
autresolution, représentée
par le chemin inverse del’image par 8
du1
’chemin initial.