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Submitted on 19 Feb 2016
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LE RURAL A-T-IL ENCORE UNE PLACE APRES LA
REFORME TERRITORIALE ?
Gérard-François Dumont
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Gérard-François Dumont. LE RURAL A-T-IL ENCORE UNE PLACE APRES LA REFORME
TERRITORIALE ?. La Lettre de Sol et Civilisation, 2016, pp.8-9. �halshs-01276706�
!-e rur al a- il encore
un e pl ace
après
Ia réforme
territoriale
?
G éra rd-F rançoi s Dumont a la n cé les Assises en fustigeant le < méca-no instit u tio nnel > dans lequel est cond uit e de puis des décenn ie s la réforme des territoires en France.
( Depuis 20 ans, il y a une loi t erritor ia le par an ! > rappelle-t-il. Les troi s d er niè res l oi s sur le deve-ni r des métropoles et des ré gio n s ai ns i que la l oi NOTR e prol onge n t ai ns i un travai l légi slat if prol ifiq q e du Parle ment . Le Pr ésiden t d e lAssociation et de sa revue épo-nyme Population et Avenir en a dressé les critiques suivantes :
.L e nou ve au découp a ge administratif suscité par la création de r4 o mét rop oles > administra-t ives esadministra-t une menace pour l a s o li-dar ité < vil le-campagn e >, jusqu e là or ganis é e au nivea u des dépa rte -m ents .
.La critique la plus vive concer ne le r edécoupage r égi o-nal . En plus de se tradui r e par d es dép ens e s supplém ent a i res contra i -r em ent au x é conom ies annon cée s, l e rais onne ment u big is beautiful > semble infondé, comm e l' illu str e de no m breux exempl es régi ona u x en Europe et outre-Atlantique.
.La répartition mono-lithique d es compét ences d es intercommu nali tés f ix ée par la loi
NOTRe est vue comme un facteur de rigidité in fine peu justifiée et pe u adaptée à la singularité de s territoires.
Pour le géographe, le paradoxe de ces réformes territoriales se trouve dans leur caractère centralisateur à bi en d es é gards . Le s enjeux co mme l'e mpl oi, l'en se ig n eme nt su pé rieu r n'ont pu trouver une place dans le no u ve l arsenal législatif q ui régit c es g r an des ré gi o ns . D a ns u n a utré registre, les stratégies de déve-lo pp eme nt é co no mi qu e s on t no n s eu le men t é l ab o ré e s so us u ne tutelle réaffirmée de l'Etat, mais e lle s so nt aus si stan da rdi s ées en te rme s d e méth od es .
Ai ns i, ces logiques l ég i sl a ti v es ne semblent pas toujouis à la mesure de l'évolution des réalités ter:ri-to ri ale s e t do nc de s be so i ns de s territoires. Certes, il s'est produit un pr o ce ssu s do mi na n t de métro -po lis at ion en F ran ce de pu i s pl us de 25 ans. Trois facteurs ont renforcé cette dynamique de << concentra-tion des hommes et activités dans les territoires les plus peuplées >. Le développement de l'économie tertiaire s'est localisé dans les villes. L'émergence de foyers familiaux avec deux actifs professionnels a avantagé les territoires avec une offre d'emploi plus large et plus
Gér.ard -Fra nço is D umont, gé ographe , écon omiste et dé mog rap he, est professeur à l 'U niv ersi té d e Paris -Sorbonne. l l.est p rési den t de l 'asso ciation Pop ula ti on et Ave nir et de sa re-vue épo nyme. Pa rmi s es ouv rages de ré fé ren ce fig ure nt notamment (( Popul atio ns e t terri -to ires de France en 2 o3o, l e sc énario d'un futur choi si D (L'Ha rmattan), et <( Diagnostic et gouv ern ance d es terri toires > (Armand Co lin )..
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( Permettre
à tous les
territo
d' être
dans
une situa ti on
qui
offre une chance
>
div e rse. Dans un m ond e g lo ba -lisé, la connexi on est dev e nu e un critère déterminant pour le déve-loppement des entreprises (aéro-port, haut-débit, etc.). Pour autant, ce mouvement de métropolisation mérite d'être,apprréhendé avec une vision contrastée :
.On sous-estime souvent les ( dés-économies d'échelle )) associées à la métropolisation, dont le coût élevé du foncier, la congestion et la pefte de temps dans les transports, les impacts en termes de fatigue.et de per:tq de productivité des personnes, etô ne sont qu e des exem ples. - ,
. Les concepts utilisés par l'ln see p our rendre compte des dynami ques ( urbain-rural > ne liv rent qu'une v ision par ti ell e des dynami ques terr it or ial es.
Une conception < radiale >> selon laquelle ( les territoires périphé-riques dépendent exclusivement du centre > prédomine encore, alors même que les l ogiq ues d e d év e-loppement du XXIème siècle sont < fondamentalement réticulaires et de moins en moi ns hiér ar ch iq ue s ) . Mieu x a ppré hender la pla c e des territoires ruraux dans la France de demain apparaît donc crucial. Po ur prendre en compte la complexi-té et la diversicomplexi-té des territoires, Gérard-François Dumont propose de s'écafter des approches théo-riqu e s c lassiques pour < pre n dr e la mes u re du rée l >> à savoir:
.La fin du processus d'u rbanisat i on, en par ticu li er d u fait de la détérioration de la qualité de vie dans les villes et de la diffi-culté d'une métropole à répondre aux attentes de la population
.La fin de l'exode rural, en par ti culi er d ans le s ter r
i-toires qui ont su inventer d'autres activités que l'agriculture, voire même l'essor d'une dynarhique dé mo gra ph i qu e fa vo rab l e d ans de nom breux territoi res ruraux. Da ns le p rol o ng emen t de ce d ia-gnostic, trois leviers pourraient être activés pour accompagner le développement des territoires ru-r AU X:
- .< Permêttre à tous les ter-ritoires d'être dans une situation qui leur offre une chance >, d'où une exigence en termes d'égalité nu mé ri q ue e t fi n a nc iè re ;
.Que les acteurs des terri-toires eux-mêmes aient conscience que ( quelque soit le terroir de n'impofte quel région, il a du talent > et que l'enjeu est de < le valoriser au se rv i ce du b i e n c ommun d es ha bi tants > ;
.l n si s te r sur l'importance de la gouvernance, car << c'est la q ua lité d e la go uv ern an ce quifa it la q ua lité d u d év el oppe me nt
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territorial >>, en particulier la ques-ti on de l a su bsi dia ri té afi n de permettre aux territoires de définir e ux-mê me s l es conditions les pl us efficaces de leur développement.r
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