HAL Id: jpa-00208118
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Submitted on 1 Jan 1973
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Mesure de la faible structure hyperfine du niveau 3 1P1 de 3He par observation d’un signal résultant d’un alignement électronique et d’une orientation nucléaire
F. Stoeckel, M. Lombardi
To cite this version:
F. Stoeckel, M. Lombardi. Mesure de la faible structure hyperfine du niveau 3 1P1 de 3He par
observation d’un signal résultant d’un alignement électronique et d’une orientation nucléaire. Journal
de Physique, 1973, 34 (11-12), pp.951-959. �10.1051/jphys:019730034011-12095100�. �jpa-00208118�
MESURE DE LA FAIBLE STRUCTURE HYPERFINE DU NIVEAU 3 1P1 DE 3He
PAR OBSERVATION D’UN SIGNAL RÉSULTANT D’UN ALIGNEMENT
ÉLECTRONIQUE ET D’UNE ORIENTATION NUCLÉAIRE
F. STOECKEL et M. LOMBARDI
Laboratoire de
Spectrométrie Physique,
UniversitéScientifique
et Médicale deGrenoble,
38041 Grenoble
Cedex,
France(Reçu
le 7juin 1973)
Résumé. 2014 Une méthode pour la mesure de faibles structures
hyperfines (a03C4 1)
estexposée,
cette méthode repose sur l’observation d’un
signal
depolarisation
résultant de l’interaction d’unalignement électronique
créé dans le niveau excité dont on veut connaître la shf, et d’une orientation duspin
nucléaire.L’étude
théorique
est faite pour un niveau J =1, I = 1/2
etl’expérience
a été réalisée sur le niveausingulet 3 1P1
de 3He. Une valeur de a = + 1,06 ± 0,25 MHz a été trouvée.Abstract. 2014 A method for the determination of weak
hyperfine
structure interaction constants(a03C4 1)
isreported.
We detect thesignal resulting
from the interaction between an electronicalignement
created in the level under consideration, and a nuclear orientation.The theoretical
study
ispresented
for a level with J = 1 and I =1/2.
Theexperiment
has beenrealized on the
singlet
31P1
level of 3He. It was found that a = + 1.06 ± 0.25 MHz.Classification
Physics Abstracts
13.20 - 13.23
1. Introduction. - De nombreuses
expériences
per- mettent de déterminer lagrandeur
des structureshyperfines (shf).
Lestechniques employées dépendent
de la
grandeur
de la shf à mesurer. C’est ainsi que laspectrométrie optique
àpermis
de mesurer dessépa-
rations
hyperfines quand
celles-ci n’étaient pas mas-quées
parl’élargissement
des raiesoptiques
dues àl’effet
Doppler.
Laspectroscopie hertzienne,
lesexpériences
de croisements de niveaux[1],
et récem-ment, une méthode de «
repolarisation magnétique » (decoupling method) [2],
ontpermis
d’avoir accèsà des shf inaccessibles par les méthodes
optiques.
Le domaine
d’application
de ces méthodes est limitépar la
largeur
naturelle des niveaux étudiés. Desexpériences
de Lehmann[3]
ou de Lurio et Novick[4]
ont
permis cependant
de mesurer des shf du même ordre degrandeur
que lalargeur
naturelle.L’expé-
rience de Lehmann effectuée sur la raie de résonance du
cadmium,
consiste à observer undéplacement
dela
fréquence
de résonance nucléairelorsque
le pompageoptique
se fait en lumière circulaire droite ougauche.
Dans
l’expérience
deLurio,
c’est l’étude exacte des croisements de niveauxqui permet
la détermination de la shf du niveau de résonance duCd 111.
Dans cet
article,
nous montronsqu’il
estpossible
de mettre en évidence et de mesurer des structures
hyperfines plus
faibles que lalargeur
naturelle. Cette méthode repose sur l’observation de la déformation de la courbe dedépolarisation magnétique
d’unniveau excité dont on veut mesurer la
shf, lorsque
lespin
du noyau est orienté. Cet effet a été calculé en se servant du formalismeemployé
par F. Laloë[5].
Ce
calcul,
effectué pour un cas decouplage hyperfin quelconque,
rend aussicompte
des croisements de niveaux et donne une formuleanalogue
à celle deLurio,
mais sous une formebeaucoup plus simple.
L’expérience
de la mesure de la shf a été réalisée surle niveau 3
1 Pl
de3He (I
=2).
2. Modèle vectoriel. - Considérons un ensemble d’atomes
possédant
une orientation nucléaire. Le niveau fondamental de’He n’ayant
pas de momentcinétique orbital,
seule existe alors l’orientation nucléaire. Soumettons cet ensemble d’atomes à uneexcitation
isotrope (grâce
à unedécharge
haute fré-quence, par
exemple),
certains atomes sont alorsportés
du niveau fondamental vers les niveaux excitésqui peuvent posséder
des momentscinétiques
orbitaux.L’excitation
électronique
étant trèsrapide
devant lesfréquences hyperfines, n’agit
pas sur lesgrandeurs
nucléaires
[6], [7].
Au cours de lapériode
d’évolution dans le niveauexcité,
le noyau est alors entouré d’unArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019730034011-12095100
952
nuage
électronique pouvant posséder
un momentcinétique
orbital nonnul ;
dans le cas d’unedécharge isotrope,
ceux-cipointent
uniformément dans toutes les directions del’espace,
de telle sorteque ( Jz >
= 0(juste après l’excitation).
F. Laloë[5]
a montré que lecouplage qui
existe entre les momentscinétiques
nucléaires et
électroniques (terme a.IJ)
modifiait la forme du nuageélectronique
etqu’il apparaissait
ainsi une orientation
électronique,
cequi
se traduitpar
exemple, par Jz > i=
0 si l’orientation nucléaire estdirigée
selon l’axe z. Cette orientationélectronique
ne se
produit
que dans le cas où lecouplage
a letemps d’agir pendant
la durée de vie i du niveau excité.Pour des moments faiblement
couplés (a.! 1),
l’orientation
électronique
obtenue( Jz >
varie en(a!)2
et tend doncrapidement
verszéro,
cequi
limitela
possibilité
de déterminer les faibles structureshyperfines
àpartir
dusignal
d’orientation.Dans notre
expérience,
l’atome dans le niveau fondamental avec lespin
nucléaire orienté est, cettefois-ci, porté
par une excitationanisotrope
dans leniveau
supérieur.
Nous montrerons que dans ce cas, la variationapportée
à la structureélectronique permet
d’obtenir unsignal qui
varie en(ai)
pourai
1,
cequi permet
de mesurer des shfbeaucoup plus petites
que lalargeur
naturelle.Pour
cela,
nous allons considérerqu’à
l’instantinitial,
ladécharge
crée unalignement électronique
selon ox, ou
plus
exactement, quel’alignement
selon oxest différent de celui
qui
estdirigé
selon oy, c’est-à- dire :A l’instant
initial,
seule cetteanisotropie
existe eten l’absence de
champs
extérieurs ou derelaxation,
seul ce termepersiste.
Si une cause interneintervient,
ici une orientation nucléairedirigée
selon oz parexemple,
alors cesalignements
évolueront. Nous allons montrerqu’au premier
ordre deperturbation,
cet
alignement
initial tourne autour duspin
nucléaireIz,
comme autour d’unchamp magnétique
Hz(aux
ordres
supérieurs,
lephénomène
estplus complexe
et sera décrit de
façon complète’
dans leparagraphe suivant).
Pourcela,
nous allons montrer que d’autrescomposantes apparaissent
et pour des raisons desymétrie,
nous étudierons la différence desalignements
à
plus
et moins 45° de ox dans leplan
xoy.Un
alignement
à + 45° de ox et oy s’écritd’où
l’anisotropie
entre ces deux directions :En écrivant
l’équation
d’évolution des valeurs moyennes, nous aurons :où JC = a.I.J est l’hamiltonien de
couplage
entre 1et J.
En
exprimant
les termes del’équation
nous avons :Le
premier
terme du second membre montre que si lespin
nucléaire est orienté selon l’axe z et si lapartie électronique
estalignée
selon les axes x ou y, alors le terme dupremier
membre est différent dezéro,
cequi signifie qu’un alignement
à 45° est créé.La
signification
des deux autres termes estsemblable,
elle fait intervenir les orientations nucléaires selon les axes oy et ox. Lafigure
1 schématise les différentscas
qui
sontsusceptibles
de donner unalignement
à45° de ox et oy.
Fie. 1. - Différentes combinaisons de l’alignement électronique
et de l’orientation nucléaire pouvant donner un signal propor- tionnel à la shf a : a) alignement à 45° de ox dans le plan xoz, I orienté selon ox ; b) alignement à 450 de ox dans le plan xoy, I orienté selon oy ; c) alignement le long de x ; I orienté selon oz
(cas étudié).
3. Etude
quantique.
- Calcul del’alignement
élec-tronique
dans un cas decouplage hyperfin quel-
conque,
lorsque
lespin
nucléaire est orienté.Dans ce
paragraphe,
nous calculeronsl’expression
de
l’alignement électronique
obtenu dans un niveau de momentcinétique J, lorsqu’un alignement
trans-versal est créé dans le niveau et
qu’une
orientation nucléairelongitudinale ( Iz > e
0 existe dans le fondamental.3. 1 PRINCIPE DU CALCUL. - Le calcul est fait pour des moments J = 1 et I =
2.
Ilpeut
être étendu facilement à des moments J >1 ;
l’effet recherché décroîtcependant
assezrapidement.
Le calcul ana-lytique
pour desspins
nucléairesplus
élevés devientrapidement
très lourd du fait de ladiagonalisation
du
hamiltonien, qui
ne se ramèneplus
à des sous-matrices d’ordre deux
(voir § suivant).
Comme nous l’avons vu dans le
paragraphe précé-
dent,
nous cherchons à évaluer la ou lescomposantes
transversales del’alignement électronique
pour uncas de
couplage quelconque.
Autrementdit,
nous calculerons les formes de courbe dedépolarisation magnétique (ou
courbeHanle)
dans un cas de cou-plage quelconque
et enprésence
d’une orientation nucléaire colinéaire auchamp magnétique.
Nous
emploierons
la méthode utilisée par Laloë[5]
pour calculer l’orientation obtenue dans les niveaux excités de
’He
avec le niveau fondamental orienté.Pour
cela,
il faut calculer l’intensité lumineuse émise selon l’axe oz et avec unepolarisation eî,
cette inten-sité est donnée
par :
s
où p est la matrice stationnaire du niveau
considéré ; n z 1 nf >
les vecteurs propres du niveau et7B le projecteur
sur les étatsd’énergie plus
basse verslesquels
s’effectue la transitionoptique.
D est
l’opérateur
vectoriel sans dimension dudipôle électrique.
En définissant desopérateurs
ten-soriels
[5], [8],
tels que :ainsi que des vecteurs
polarisation parallèles
à oxet oy :
L’expression
de l’intensité lumineusepeut
alorsse mettre sous la forme
[5] :
Nous définissons les taux de
polarisation rectiligne :
Les numérateurs ne
dépendent
alors que descomposantes ’T2
etJ T: 2’
alors que les dénomina- teursdépendent de J Tg
mais aussi des trois compo-santes J T2 J T,,2. Cependant,
le taux depolarisation rectiligne
observé sur le niveau étudié étant de l’ordrede
quelque 10-2,
nous pouvons donc écrire :Il nous reste à calculer la valeur moyenne de cet
opérateur
tensorielqui peut
encores’exprimer
enfonction de la
composante
du momentcinétique.
JT 2 = ’d (2) j2
oùd2
est un coefficient défini dans[5]
etqui dépend
de J etJ,.
Le calcul denous
permettra
donc de calculer la forme des courbes Hanle dans le casenvisagé
où il existe une orientation nucléairelongitudinale.
s s
3 .2 EXPRESSION DE p. - p est la matrice densité
stationnaire, p(t)
la matrice densité à un instant t, cette matrice densité évoluera en fonction :- du
peuplement
de l’état sous l’effet de collisionsélectroniques anisotropes (alignement
selonox).
Nousavons vu que cette excitation
peut
être considéréecomme
instantanée,
doncqu’elle
n’affecte pas l’orien- tation nucléaire existant avantl’excitation,
- du terme d’évolution dans l’état
excité,
l’hamil- tonien s’écrivant :où il,
= 1 é Ili/2 m
et g, le facteur de Landé du niveauexcité,
nousnégligerons
le deuxième terme du secondmembre,
- et de l’émission
spontanée.
’
L’équation
d’évolution s’écrit alors :où
1 jTd
estproportionnel
au nombre d’atomes que ladécharge porte
dans l’état excité par unité detemps,
et r =
1/1
où r est la durée de vie du niveau.o
z
p est la matrice densité
juste après l’excitation,
elle décrit
l’alignement électronique
ainsi que l’orien- tation nucléaire. Comme elle n’est pas fonction dutemps,
onpeut
trouver une solution stationnaire[5] :
où 1 n >
et wn sont les niveaux propres et lesénergies
propres
correspondant
à JC.La recherche des (on
et 1 n >
est unproblème
clas-sique
et nous utiliserons les mêmes notations que Laloë[5].
954
Les 1 n > peuvent s’exprimer
dans la base des vec- teurs propres communs à Iz etJz, soit ml,
mj).
On est ramené alors à
diagonaliser
une sous-matricecarrée,
d’ordre 2correspondant
au sous-espace propre de Fz de valeur propre mF, d’où lecouple
de vecteurspropres :
ayant respectivement
comme valeur propreha)’,
ethw2mf,
oùet les conditions suivantes :
En se servant des
éq. (10)
et(12), l’expression
àcalculer devient :
3.3 CALCUL DE p. - Nous avons une orientation nucléaire
longitudinale,
si P est le taux depolarisation
nucléaire dans l’état fondamental :
La matrice densité nucléaire peut s’écrire alors
avec I
= 1
L’alignement électronique
étanttransversal,
nous écrirons que la matrice densitéélectronique juste après
excitation peut se mettre sous la forme :Nous n’avons pas mentionné le terme
population qui
n’introduit pas de variationd’alignement,
ni lacomposante T5 qui
estsusceptible
deproduire
uneorientation
électronique (effet
Lehmann[3]).
Lestenseurs introduits
ici,
décrivent l’état desymétrie
à l’intérieur d’un niveau J
donné,
ces tenseurs sont définis dans[9]
et dansl’appendice ;
ils sont différentsde ceux utilisés dans
l’expression
de la lumière dif-fusée
(5).
Pour le calcul de la matrice
d’excitation,
nous sup- poserons que les variables nucléaires etélectroniques
sont
indépendantes [5],
c’est-à-dire que le taux d’ali-gnement électronique (juste après l’excitation),
nedépend
pas de larépartition
duspin
nucléaire. Nouso
pourrons alors écrire que p est le
produit
tensorielde deux matrices
densité, électronique
et nucléaire :0 0 0
P - Pin 0 Pe ’
(19)
0 s
Les
quatre
éléments de matrice de p intervenant dans le calcul de p sont :3.4 CALCUL
DE j2>. -
Lesquatre
éléments de la matrice dej2 exprimés
dans la base définieplus
hautet intervenant dans le calcul
de j2>
sont :Ce
qui
donne en utilisantl’éq. (16) :
dans
laquelle
on aposé :
Pour la
suite,
nous comparerons toutes nosénergies
à lalargeur Hanle,
elle-mêmeexprimée
enénergie
ce
qui
revient à poser les unités réduites suivantes :En
explicitant cos’
q; I 1/2’sin2 (p+1/2
etQi
en fonction de X et a, on trouve alors :avec :
3 . 5 DISCUSSION DU CALCUL. - 3 . 5 . 1 oc =
0,
P = 0. - On obtient les
classiques
courbes d’effetHanle dans le cas où il
n’y
a pas de structurehyperfine :
3. 5. 2 a # 0. - P = 0 : Le dénominateur de
f, (X, a)
aquatre racines, complexes conjuguées
deuxà
deux,
cequi permet
de le mettre sous la forme :/1 (X, a)
est donc une somme de deuxlorentziennes;
Xo, Xl les
centres ;do
etdl
leslargeurs
sont des fonc-tions
compliquées
de a. Onpeut cependant
remarquerque les deux lorentziennes
de /1 (X, a)
sontsymétriques
par
rapport
à -a/3 puisque Xo + Xi
= - 2a/3,
Il s’ensuit
que (T (0,900)
est une somme dequatre
courbes dedispersion.
Pour a 1 les centres des
deux lorentziennes
defl (X, a)
tendent vers -oc/3 qui
lui-même tend verszéro. !T
(0,90)
est donc enpremière approximation,
une somme de deux lorentziennes centrées à -
a/3
et +
a/3, l’amplitude
totale tend vers 1 ainsi que lalargeur.
Pour a > 1 les centres des deux lorentziennes de
f 1 (X, a)
tendent vers 0 et - 2oc/3 (valeurs
trouvéespar Descoubes
[10]). L’amplitude
ducroisement
de niveau enchamp
nul est alors3,
alors quecelui
enchamp
non nul a uneamplitude égale
à6.
Lalargeur
des deux
croisements
tend versla valeur-!. L’ampli-
tude et la
largeur
dusignal
enchamp
nul correspon- dentbien
à unsignal d’effet Hanle
pour un niveau F= 2 (le
niveau F= 2
nepouvant
pas êtrealigné,
sa contribution est
nulle).
Remarque.
- Lesexpressions théoriques obtenues
sont
rigoureuses,
unecomparaison
entre courbe956
expérimentale
etthéorique
par la méthode des moindres carrés parexemple,
permettra de déter- miner g, r et( a 1.
Cette méthode peut s’avérer utile dans le cas où ar - 1. Il faut remarquer que cette méthode ne donne pas lesigne
de a, cequi
a été montrépar Descoubes
[9].
Eneffet,
ni S(0,90°),
ni S( ± 45°)
sont sensibles au
signe
de a = 3a/2
F.Ces résultats sont à comparer avec ceux de Lurio ° et Novick
[4], qui
donnent uneexpression analytique équivalente
maisbeaucoup plus complexe
et destinéeau calcul machine.
P e 0 : Si le
spin
nucléaire estorienté,
leséq. (23)
et
(24)
montrent que la forme des courbes en seraaffectée.
Pour a 1 la contribution due à P aura une
allure de courbe de «
dispersion »
dans le cas deS
(0,90°),
et une allure de courbe« d’absorption »
dans le cas de S
( ± 45°) (voir Fig. 3).
Cette différencesera utilisée pour mesurer des structures
hyperfines plus
faibles que lalargeur
naturelle a 1(ou alF 1).
En
effet,
prenons le cas de S( + 45°)
pour a1 ; f2(X, a)
+f2( - X, r:J.) qui
est la contribution due à l’orientation de 1peut
s’écrirepour X
= 0La différence entre les deux courbes
(7
orientéet I
désorienté)
est donc directementproportionnelle
à a, soit à la
grandeur
de la structurehyperfine
etconstitue ainsi une méthode très sensible pour la
mesure de structures faibles devant la
largeur
natu-relle. On
peut
remarquer que dansl’expérience
décrite par F.
Laloë,
la variation dusignal
est ena2 lorsque
a tend vers zéro.Pour a >
1,
la contribution due à l’orientation de Isera différente pour la courbe centrée en X = 0 et pour les courbes dues au croisement de niveau.
En
effet,
prenons le cas de S(0,90°).
Dansl’éq. (23), f,(X, a) - f i ( - X, a)
est la contribution due à l’orien- tation de I. Cettefonction,
pour a >1,
se réduit àune somme de deux
lorentziennes,
lapremière, posi- tive,
est centrée vers - 2a/3,
ladeuxième, négative,
est centrée vers + 2
a/3.
Il s’ensuit donc que dans l’observation de W(0,90°)
avec un taux d’orienta-tion
P, l’amplitude
du croisement de niveaux pour X 0 seraaugmentée
de P foisl’amplitude
initiale(P
=0),
alors que le croisementpour X
> 0 seradiminué d’autant. A la
limite,
si l’on avait P =1,
nous n’aurions
plus qu’un
seul croisement de niveauxen
champ
non nul(celui
centré en X = 0n’étant,
biensûr,
pasaffecté).
Celapeut
constituer une méthode de mesureabsolue
du taux depolarisation
duspin
nucléaire.
z
4. Etude
expérimentale.
- 4.1 DESCRIPTION DEL’EXPÉRIENCE. - Notre méthode a été
appliquée
à lamesure de la structure
hyperfine
du niveau 3’P,
1de
’He.
La shf des niveauxsingulets
est très faible.Dans
3He,
le termequi
en estresponsable provient
essentiellement du terme de contact
(ou
autrementdit de la
pénétration
de l’orbite ls dans lenoyau),
ce terme est ramené du
triplet
dans lesingulet
parun
léger découplage
LS. Les autres termes(moment
orbital-moment
nucléaire,
ou momentnucléaire-spin électronique) proportionnels
àJlN Ilr 3 >@
sont del’ordre de
grandeur
de 1 MHz[10].
Un calcul fait par Moser et al.
[11]
donne desrésultats en accord à 10
% près
avecl’expérience
pour les niveaux
’D
de3He.
Ces niveaux ont une structurehyperfine
de l’ordre de 100 MHz[8], [10].
Le calcul de Moser
appliqué
au niveau3 1 Pl
donneune shf
beaucoup plus faible,
de l’ordre de 2MHz,
car la
séparation 1 P-3P
estplus grande
que celle de1 D-3D :
cequi
donne alors ai N0,1.
Pour mesurer la structure de ceniveau,
nous observons l’évolution del’alignement
du niveau 31 P l’ lorsque
le fonda-mental est alternativement orienté
puis
désorienté par résonancemagnétique.
La différenced’alignement
observée pour un
champ magnétique nul,
nouspermet
de connaître lagrandeur
a.4. 1. 1 Orientation du
fondamental.
- Cette mé-thode décrite pour la
première
fois en 1963 parColegrove,
Schearer etWalters,
a été utilisée et étendue à de nombreusesexpériences [12], [13].
Nousrappellerons
brièvement cette méthode. Unedécharge peuple
le métastable 23S1 qui
est orienté par pompageoptique grâce
à la transition à 10 830A (2 3S-2 3P).
Le métastable
échange
ensuite son orientation avecle fondamental par collisions dites
« d’échange
demétastabilité ». Le fondamental étant un niveau
1 So,
l’orientation sera
purement
nucléaire.4.1. 2
Alignement
du niveau 31 Pl.
-L’alignement
du niveau
3 1 Pl
nepouvant
être obtenu que diffici-lement,
par pompageoptique
àpartir
du fondamental(transition
UV 537A)
ou du métastablesingulet 2 So (aucune absorption
de la raie 5 015A
n’a pu être observée pour unepression
de l’ordre de10-2 torr),
nous avons
aligné
ce niveaugrâce
à unedécharge
haute
fréquence [7].
4.2 DESCRIPTION DU MONTAGE. - Un schéma de
principe
est donné par lafigure
2.Fig. 2. - Schéma de principe du montage expérimental. F :
filtre interférentiel, un polariseur tournant P est placé devant le PM.
4.2. 1 La
décharge
hautefréquence.
- C’est unedécharge capacitive
à unefréquence
de 130MHz,
semblable à celle utilisée dans lesexpériences
deLombardi
[7].
FIG. 3. - Variation du taux d’alignement f2(X, a) + f2( - X, a) et Il (X, a) - fl ( - X, a) les points sont expérimentaux, les courbes théoriques correspondent à a = + 1,06 MHz, 1 = 8,4 x 10-9 s,
p(3He)
= 5,4 x 10-2 torr.4.2.2 La cellule. - La cellule est un
cylindre
depyrex de 5 cm de diamètre et de 4 cm de hauteur.
Pour avoir un taux
d’alignement acceptable,
cettecellule est
remplie
à unepression
de l’ordre de10-2
torr de3He.
Afin d’obtenir une orientation
importante,
il estnécessaire d’avoir un
grand temps
de relaxation dufondamental,
cequi
nécessite une trèsgrande pureté
de
l’hélium,
mais interdit l’utilisationpermanente
degetter
afin d’obtenir cettepureté.
Pourremplir
lacellule à ces
pressions,
nous avonsopéré
de lafaçon
suivante : un vide de
10-’
torr est faitaprès plusieurs cycles d’étuvage
à450 °C,
la cellule munie d’unpetit
réservoir contenant des
getters,
est alorsremplie
de3He
et scellée. Cette cellule est ensuiteplacée
entreles
plaques
du condensateur alimenté par une tension hautefréquence
à 130 MHz et celapendant plusieurs jours.
Nous avons trouvé que ceprocédé
dedégazage
des
parois
estbeaucoup plus
efficace que ladécharge
à 2 450 MHz utilisée habituellement. Les
impuretés dégazées
par lesparois
sontpiégées
par lesgetters,
le réservoir contenant lesgetters
est alorsséparé
dela cellule en deux ou trois
opérations.
La mesurede
pression
se fait sur le réservoir immédiatementaprès
laséparation.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 34, N° 11-12, NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1973
4. 2. 3 La
lampe
de pompage. - Elle est dutype
décrit par Laloë[5].
Comme le pompageoptique
doit se faire à basse
pression,
nous avons utilisé unelampe remplie
de3 He
à 7 torr.4.2.4
Champ magnétique.
- Les bobines dontnous
disposons, permettent
d’avoir unchamp
maxi-mum de 15 G avec une
homogénéité
relative de10 - 4
sur les dimensions de la cellule.
Le
champ magnétique
oscillant nécessaire pour détruire l’orientation dans lefondamental,
est obtenueà l’aide d’une
paire
de bobinesplacée perpendiculai-
rement au
champ statique Bo.
4.2.5 Détection
optique.
- La mesure del’aligne-
ment de la raie 5 015
Á (3 ’P,-2 IS0)
se fait à l’aided’une lame
À/4
tournante, suivie d’unpolariseur
fixe(ce montage
est décrit dans[5]),
un filtre interférentiel isole la raie. Unphotomultiplicateur
EMI 9558 B donne unsignal qui
estenvoyé
sur une détectionsynchrone.
La mesure du taux depolarisation
nucléaireP de l’état fondamental est effectuée en utilisant la méthode de F.
Laloë,
méthodequi
consiste à mesurerle taux d’orientation
électronique S (Q+, 6_)
de laraie issue du niveau 3
’D
parexemple (6
678Â),
on a alors
(T(7+, 6_)
=0,24 P
siBo
20 G[5].
Dans une étude
plus précise,
Vanderlinde J. a misen évidence une variation de
(cr+, a-)
en fonctionde la
pression [14]
et pour une valeur de 5 x10 - 2
torr, il fautprendre alors ’(u , a 0, 18 P
pour le niveau3 D.
4.3 MESURE DE LA STRUCTURE HYPERFINE DU NI- VEAU 3
1P1
DE3He.
- 4 . 3 .1 Détermination deal r.
-Les formules
(23), (24), (27), (28) permettent
d’écrirel’alignement
sous la forme :où o
est le tauxd’alignement
maximum. De cesexpressions,
on en déduit que :ce
qui
donne pourBo
=0,
soit X =0,
et a1,
Remarque.
- Dans le calcul nous avons introduitun
temps
de relaxationunique
pour les différentes63
958
grandeurs (population, orientation, alignement : r 0 = r 1 = r 2 = r).
Ceci n’est pas exactpuisque
du seul fait de la diffusion
multiple
parexemple r1
1 i=T 2.
Nous avons vu dans l’étudevectorielle,
que l’orientation
électronique
du niveau n’intervenait pas aupremier
ordre dans l’obtention dusignal d’alignement
observé. Onpeut
donc admettre que, le fait queT 1 (temps
de relaxation del’orientation)
soit différent de
T 2 (temps
de relaxation del’aligne- ment),
ne modifie pas defaçon
sensible les résultats.La
figure
2 donne le schémagénéral
dumontage.
Ce
montage
ne nouspermettant
pas de mesurersimultanément
l’alignement
sur la raie 5 015À
etl’orientation sur la raie 6 678
Á,
nous avonsadopté
la
séquence
de mesure suivante.Remarque.
Seul lesignal correspondant
à AS( ± 450)
demande l’utilisation d’unetechnique
d’accu-mulation de données sur
analyseur multicanaux, cependant,
afin de réduire les erreurssystématiques
dues aux
étalonnages,
nous avonsenregistré
suranalyseur
les troissignaux
nécessaires.a)
En débutd’expérience,
nousmesurons W(u , u
en fonction du
temps
pour unchamp magnétique Ho
fixe. Pour
cela,
nous détruisons et rétablissons alter- nativement l’orientation du fondamental par réso-nance
magnétique.
b) Après
avoirchangé
de filtre interférentiel devant lephotomultiplicateur,
nousenregistrons
dans lesmêmes conditions la variation de
l’alignement S ( ± 450) (ou S (0,90°)).
On remarque que cette variationest bien liée à l’évolution de l’orientation dans le fondamental
(aucun signal
n’est obtenu si l’on coupe le faisceau depompage).
Lafigure
4 donne la formedu
signal
montrant l’établissement de S( ± 45°) puis
sa destruction.
FIG. 4. - Exemple de variation de l’alignement (ici observation à 45°) en fonction du temps. Début de l’orientation nucléaire à
t = 0, à tl = 20 s destruction de cette orientation par résonance
magnétique dans le fondamental. Constante de temps de détection synchrone 3s. Nombre de passages 3 066.
c) Après plusieurs
heuresd’accumulation,
nousremesurons S(J+ , J-)
pour tenircompte
de la dérive due à l’évolution de lalampe.
d)
La courbe Hanle est ensuiteenregistrée
pourdéterminer ’. -
e)
La mêmeséquence
est renouvelée pourplusieurs
valeurs du
champ magnétique Bo (différentes
fré-quences de résonance du
fondamental),
cequi permet
de tracer les courbesexpérimentales
defi (X, a) - fl- X, a)
etJ2 (X, a)
+12( - X, a)
et de vérifier la validité de la théorie. Ces courbes sont données par la
figure
3.f ) L’extrapolation
de la valeur depour X
=0,
c’est-à-dire enchamp nul,
nous donnecomme nous venons de le voir la valeur de
ait.
Entenant
compte
des termes correctifs de Vanderlinde[14],
nous trouvons une valeur deLa valeur donnée dans
[15]
ne tenait pascompte
decette correction.
4. 3. 2 Détermination de la valeur et du
signe
de a. - Afin de connaître lagrandeur
de a, il est nécessaire de déterminer la valeur de F. Letemps
de cohérence trouvé àpartir
de lalargeur
de la courbe Hanle est de8,4
x10 - 9
s à lapression 5,4
x10 - 2
torr.Le
signe
de a a été obtenu de lafaçon
suivante :la direction de la
polarisation
nucléaire a été déter- minéed’après
lesigne
du taux d’orientation de la raie 6 678Á,
cesigne
a été obtenu parcomparaison
avec une lumière
polarisée
circulairedroite,
observéeaprès
passage à travers unpolariseur
droitfabriqué
par Polaroïd. La détermination du
signe
de la variationde
l’alignement
neposant
aucunproblème,
nouspouvons en déduire que a T +
1,06
+0,25
MHz.4.3.3 Discussion du résultat. - Nous avons vu que
l’enregistrement
de tous lessignaux
se faisaitpar accumulation des
signaux
suranalyseur
multi-canaux, cela avait pour but de limiter les erreurs
systématiques.
Nous remarquerons quel’étalonnage
en taux de
polarisation
n’intervient que pour la lumière circulaire. Eneffet,
le tauxd’alignement
intervient dans le calcul de a,
uniquement
sous formede
rapport;
toute erreurd’étalonnage
est ainsiéliminée.
En ce
qui concerne ’(u+, a-),
la lameÀ/4
tournante utilisée a un retard 0 = 88° 50’(au
lieu de90°)
pour À = 6 678A
et comme lesignal (a +, a-)
est pro-portionnel
à sin 0[3],
ceci introduit une erreur infé- rieure à 1%.
La variation de
l’alignement
étant trèsfaible,
il faut s’assurer que cette variation n’est pas due à des effetsparasites,
pour cela nous avons vérifié :a)
que lesignal disparaissait lorsque
le fondamental n’étaitplus orienté,
b)
que cesignal disparaissait lorsque
lafréquence
du
champ magnétique
désorientant n’avait pas la bonnevaleur,
c)
que notresignal
neprovenait
pas d’une biré-fringence
de la cellule. Eneffet,
unsignal d’aligne-
ment
peut apparaître
dans ce cas si la transition observée estpolarisée circulairement (par
effetLaloë)
soit
directement,
soit par cascade des niveaux n1 D (ai - 10),
or ce n’est pas le caspuisque
Cela vérifie aussi que le
signal
observéprovient
biendu niveau
3 ’P
et non de cascades des niveaux1 D,
en
effet,
si celaétait,
il y aurait alors unsignal
d’orien-tation
beaucoup plus grand puisque
ces niveauxont une structure
hyperfine
trèsimportante
ai > 1.Une orientation des niveaux n
’D
par effet Lom- bardi[7],
dans les mêmes circonstances d’observation aurait pu donner unsignal,
mais celui-ci n’est pas sensible à l’orientationnucléaire,
donc facilementidentifiable.
Conclusion. - Nous avons pu déterminer la gran- deur d’une shf
beaucoup plus
faible que lalargeur naturelle,
en mettant àprofit
une combinaisond’anisotropies
de lapartie électronique
et nucléaire.Les
signaux
résultant de ces combinaisons sont engénéral
trèsfaibles,
du fait de la difficulté de créer desanisotropies importantes
par les moyensclassiques (bombardement électronique
des niveauxexcités).
Cependant
cette méthode devraitpermettre
la mesure de momentdipolaire
etquadrupolaire
des noyauxatomiques,
ainsi que destemps
de relaxation.Remerciements. - Nous tenons à remercier M. Cas-
tejon
J. M.qui
s’estchargé
de la réalisation et duremplissage
à bassepression
des cellules de’He,
ainsi que M. Aventurier
qui
a conçu et mis aupoint
le
dispositif d’électronique logique.
APPENDICE
Nous prenons les définitions suivantes :
et
ce
qui
conduit àprendre J 1 1 Tk 1 1 j>= /2 k+ 1,
en identifiant les
opérateurs
ainsi définis à des expres- sions deJz, J+, J_,
on obtient :Bibliographie
[1] Optique et électronique quantique. (Les Houches) 1964.
[2] GUPTA, R., CHANG, S. and HAPPER, W., Phys. Rev. A 6 (1972) 529.
[3] LEHMANN, J. C., J. Physique 25 (1964) 809, Thèse, Paris, 1966.
[4] LURIO, A. et NOVICK, R., Phys. Rev. A 134 (1964) 608.
[5] PAVLOVIC, M. et LALOË, F., J. Physique 31 (1970) 173.
[6] Une justification de cette hypothèse a été faite par : PERCI- VAL, I. C. et SEATON, M. J., Phil. Trans. Roy. Soc. A 251
(1958) 113.
[7] LOMBARDI, M., Thèse, Grenoble, 1969. J. Physique 30 (1969)
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LOMBARDI, M. et GIROUD, M., C. R. Hebd. Séan. Acad. Sci.
266 (1968) 60.
[8] LALOË, F., LEDUC, M., MINGUZZI, P., J. Physique 30 (1969)
277.
[9] OMONT, A., J. Physique 26 (1965) 26.
[10] DESCOUBES, J. P., Thèse, Paris, 1967.
[11] BESSIS, N., LEFÈVRE-BRION, H., MOSER, C. M., Phys. Rev. A
135 (1964) 957.
[12] COLEGROVE, F. D., SCHEARER, L. D. et WALTERS, G. K., Phys. Rev. 132 (1963) 9561.
[13] LEDUC, M., LALOË, F., BROSSEL, J., C. R. Hebd. Séan. Acad.
Sci. 271 (1970) 342.
[14] VANDERLINDE, J., PINARD, M. et LALOË, F., Communication 4e Conférence EGAS (Amsterdam).
[15] ST0152CKEL, F., LOMBARDI, M. et PEBAY-PEYROULA, J. C., Phys.
Lett. A 40 (1972) 151.