HAL Id: jpa-00206650
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Submitted on 1 Jan 1968
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Radioluminescence des milieux organiques. II.
Vérification expérimentale de l’étude cinétique
R. Voltz, H. Dupont, G. Laustriat
To cite this version:
R. Voltz, H. Dupont, G. Laustriat. Radioluminescence des milieux organiques. II. Véri- fication expérimentale de l’étude cinétique. Journal de Physique, 1968, 29 (4), pp.297-305.
�10.1051/jphys:01968002904029700�. �jpa-00206650�
RADIOLUMINESCENCE
DES MILIEUXORGANIQUES
II.
VÉRIFICATION EXPÉRIMENTALE
DEL’ÉTUDE CINÉTIQUE
Par R.
VOLTZ,
H. DUPONT et G.LAUSTRIAT,
Centre de Recherches Nucléaires,
Département de Physique des Rayonnements et
Électronique
Nucléaire, Strasbourg-Cronenbourg.(Reçu
le 29 juillet1967.)
Résumé. 2014 Les relations
théoriques
établies dans laprécédente publication
sontcomparées
à diverses données
expérimentales
sur la loi de décroissance et sur l’intensitéintégrée
pour des monocristaux et des solutionsaromatiques
renfermant ou non del’oxygène
dissous. Dans tousles cas examinés, l’accord trouvé est excellent. De
plus,
on montre quel’analyse
des résultatsexpérimentaux permet
d’évaluer diversparamètres caractéristiques
de la distribution initiale et de l’évolution des états moléculaires d’excitation créés par lesparticules chargées.
Lesvaleurs ainsi obtenues sont discutées et sont en accord avec d’autres issues de méthodes
expéri-
mentales différentes, ce
qui
confirme la validité des résultats de l’étudecinétique présentée
dans ce travail.
Abstract. 2014 The
equations
derived in thepreceding
article arecompared
withexperimental
data on the time
dependence
ofintensity
and on theintegrated intensity
of radioluminescence inorganic single crystals
andliquid
solutions with or without dissolved molecular oxygen.In all cases, excellent
agreement
is found. It is shown thatanalysis
of the results allows one to evaluate variousparameters characterizing
thespatial
distribution and the evolution of molecules excitedby
fastcharged particles.
Such values are discussed and found to agree withcompletely independent
estimates,confirming
therefore thevalidity
of the kineticstudy presented
in this work.Introduction. - Dans l’étude
précédente [1], l’exa-
men des
ph6nom6nes
616mentaires conduisant a la formation des 6tats mol6culaires d’excitation respon- sables de la radioluminescence des scintillateurs orga-niques
nous a amenes a 6tablir desexpressions
th6o-riques
de l’intensit6 - instantan6e ouint6gr6e
sur unintervalle de temps donne - de la lumi6re 6mise sous
Faction de
particules charg6es (1).
Dans cette seconde
partie
de notretravail,
lesrelations
th6oriques
serontcompar6es
a des donn6esexpérimentales
sur la loi de décroissance de la scintil- lation[2
a5];
nous examinerons6galement
les resul-tats de mesures d’intensité
int6gr6e
effectu6esg6n6ra-
lement en vue de la mise au
point
dedispositifs
dediscrimination de
particules [2, 4].
L’analyse
des r6sultatsexpérimentaux
permettra de verifier la validite de 1’etudecin6tique proposee
et, enfournissant des valeurs
num6riques
de divers para-mètres,
donnera des indications sur les processusprovoqu6s
par l’interaction desparticules charg6es
avec le milieu
organique.
1. Intensitd instantande. - Nous avons montre que l’intensit6 instantan6e
J(t)
de la scintillation est lasomme de deux termes
let)
etI’ (t ), correspondant
FIG. 1. - Intensite de la scintillation
[ J (t) )
du
signal prompt [1(1)]
et dusignal
fliff6r6[I I (t) ] . (1)
Dans lepresent
travail, les relations(1), (2),
etc.,de l’article
precedent
[11 serontdesignees
par(I-1), (1-2),
etc.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01968002904029700
298
respectivement
auxsignaux prompt
et diff6r6[1].
Lesvariations de ces fonctions du temps sont
repr6sent6es schématiquement
sur lafigure
1.Le
signal
prompt est caractérisé par un temps de montee très court et sa décroissance a lieu suivant les lois(1-10),
pour les milieuxaromatiques
purs, et(1-30),
dans le cas des solutions
fluorescentes;
de manieregénérale,
l’intensit6I(t)
est donc de la forme :ou A est une constante et ’r la duree de vie moyenne des molecules excit6es
responsables
de 1’emission lumineuse.L’intensité
I’(t)
dusignal
differes’exprime, d’apr6s
les relations
(1-15)
et(1-32),
sous la formegénérale :
la fonction
f(t)
6tant donnee par1’equation (1-23)
pour les cristaux et les solutions
d6gaz6es,
et par(1-22)
dans le cas des solutions contenant del’oxyg6ne
dissous.
Apr6s
l’instantt1,
telque t1 N
10,r - c’est-h- direapr6s
ladisparition
dusignal prompt -
l’inten- siteI’(t)
admet1’expression asymptotique :
qui s’6crit,
pour les cristaux et solutionsd6gaz6es (6qu. (1-25)) :
et pour les solutions contenant de
l’oxyg6ne
dissous(relation (1-37)) :
Dans ces
relations,
Mrepr6sente
lerapport ta/2tb’
ta
et tb 6tant des constantes d6finies dans le travailprecedent [1],
alors que iTd6signe
la duree de vie des molecules de substrat excit6es dans 1’6tattriplet apr6s
le passage de laparticule charg6e.
Notons encore que les lois de variation des intensités
I (t )
etI’(t),
que nous venons dementionner,
sontind6pendantes
de la nature desparticules
incidentes.La m6thode
d’analyse
des courbesexpérimentales
consistera a
verifier,
toutd’abord,
que lesexpressions asymptotiques (4)
et(5)
rendent biencompte
de la décroissance de la radioluminescencepour t > tl,
cequi
conduit a 6valuer lesparametres ta, tb
et Ty. Avecces valeurs et celle de T
(fournie
par des mesures de décroissance defluorescence),
on reconstituera ensuite la courberepresentative
deI’(t)
dans sapartie
initiale(t tl),
en utilisant la relation(2).
La soustraction de l’intensit6I’(t)
de celleJ(t)
de lascintillation,
d6termin6e
exp6rimentalement,
fournira enfin la courberepresentative
deI(t), laquelle
doit d6croitreexponentiellement,
avec une constante detemps 6gale
a T, si
I’analyse theorique
est correcte.1. DECROISSANCE DE L’INTENSITE DU SIGNAL DIFFERE
(t
>t1).
- Pour les monocristaux et les solutionsd6gaz6es,
les r6sultatsexpérimentaux
doivent etreinterprétés
par1’6quation (4).
On commence par determiner leparametre M;
pourcela,
on compare la courbeeXpérimentale
obtenue enportant Log
I’ enfonction de
Log t,
auxgraphes
construits pour diverses valeurs deM, repr6sentant
les variations deLog
I’ enfonction de
Log (tlta)
: la valeur cherchée de laquantite
Mcorrespond
augraphe
que l’onpeut
faire coincider avec la courbeexpérimentale
par une trans- lation lelong
de 1’axe des abscisses. Pour determiner ensuite laparametre ta,
onconstruit,
avec la valeurde M
obtenue,
un second reseau de courbes donnant les variations deLog
I en fonction de t pour differentes valeursde ta,
et on compare a la courbeexpérimentale reproduite
en utilisant les memes échelles.La
figure
2 montre les r6sultats d’une telleanalyse
FIG. 2. - Intensite du
signal
diff6r6(t
>tl).
Cristal destilbene
(t1
= 100ns).
Pointsexperimentaux
norma-lis6s a 0,2 pLS
[4]
] et courbetheorique (M
= 0,25 et ta = 80ns).
Noter leschangements
d’echelle a t = 0,6 et 10 cs.effectu6e sur les donn6es
expérimentales
obtenues parBollinger
et Thomas[4]
avec un cristal de stilbenesoumis a des
particules
a(244CM : 5,8 MeV),
a desprotons de recul
(créés
par les neutrons d’une sourcede
Ra-Be)
et a des rayons y(soCo 1,17
et1,33 MeV).
Dans ce cas, on est conduit a
prendre
M =0,25
et ta = 80 ns; la courbe calcul6e decrit alors de maniere
precise
la décroissance d’intensit6 dans l’in- tervalle detemps (0,1-80 ps)
6tudi6expérimentale-
ment
(2).
On note encore que la loi de declin estind6pendante
de la nature du rayonnement incident.En considerant les r6sultats
publi6s
par Wasson[5]
FIG. 3. - Intensite du
signal
differe(t
>t1).
Cristald’anthrae6ne
(t1
= 200ns).
Pointsexpérimentaux
[5]et courbe
theorique (M
= 0,25et ta
= 40ns).
(2)
Les courbesexpérimentales
obtenues par Walter [21avec ce meme cristal different de celles de
Bollinger
et Thomas ; elles sontinterpretees
enprenant
M = 0,25et ta
= 240 ns. La cause de cettedivergence
est inconnue.sur l’anthrac8ne excite par des rayons oc
(source
dePu),
nous avons6galement
évalué lesparametres
M(0,25) et ta (40 ns)
pour cecristal;
le bon accord entreles
points expérimentaux
et la courbe calcul6eapparait
sur la
figure
3.La meme m6thode a ete
appliqu6e
pouranalyser
les courbes de décroissance d’intensité de divers scin- tillateurs
liquides prives d’oxygene,
excites par desrayonnements a (210po )
etY(6oCo) [3].
Notre etudea
port6 plus pr6cis6ment
sur des solutions diluees(8 g/l)
PiG. 4. - Intensite du
signal
diff6r6(t
>t.).
Solutionsde PBD, PPD et TP dans le toluene
degaze (t1
= 20ns).
Points
experimentaux
normalises a 180 ns et courbetheorique (M
= 1,5et ta
= 2ns).
TABLEAU I
PARAMETRES M ET ta POUR QUELQUES SCINTILLATEURS LIQUIDES
300
de
para-terphényle (TP),
dephenyl 2-biphenyl
5-oxadiazole
(PBD)
et dediphényl-2-5-oxadiazole (PPD)
dans lebenzene,
le tolu6ne et leph6nylcy-
clohexane. Les valeurs obtenues pour les
paramètres
Met
ta, identiques
pour les rayonnements oc et y,figurent
dans le tableau I. Dans tous les cas,
1’expression (4)
decrit les courbes de décroissance
eXpérimentales
demaniere tres
satisfaisante;
ceciapparait
enparticulier
sur la
figure
4 ou l’onindique
lespoints expérimentaux
et la courbe calcul6e pour les solutions a base de
toluene,
soumises au rayonnement oc. On remarquera notamment que, en accord avec 1’etudecinetique,
laloi de declin du
signal
différé estindependante
de lanature du solute.
FiG. 5. - Intensite du
signal
diff6r6(t
>1,).
Solutionde PBD dans le toluene sature d’air et
d’oxyg6ne.
Points
experimentaux
et courbestheoriques (M
= 1,5 ; td = 2 ns ; Ty = 400 ns(air) ;
ry = 110 ns(oxyg6ne)).
Dans le cas de solutions contenant de
l’oxyg6ne dissous,
la décroissance d’intensit6pour t > t,
doitetre d6crite par la relation
(5) qui,
outre M etta, comprend
un troisi6meparametre
TT. Lesquantites
Met ta
doiventcependant
etreidentiques
a celles d6ter- min6es avec la meme solutiondegazee,
6tudi6e auprealable;
ces constantes 6tant ainsifix6es,
on construitalors un reseau de courbes
repr6sentant Log
I’ enfonction de t pour diverses valeurs
de Ty,
cequi permet
d’evaluer ceparametre
parcomparaison
avec lacourbe
expérimentale.
Avec les scintillateurs
liquides d6jh mentionn6s,
nous avons ainsi examine 1’ensemble des r6sultats obtenus au cours de deux series de
mesures, l’une
avecdes
liquides
en6quilibre
avecl’air,
1’autre avec dessolutions satur6es
d’oxyg6ne [3].
On av6rifi6,
commeprécédemment,
que la loi de décroissance dusignal
diff6r6 est
ind6pendante
de la nature ducompose dissous,
ainsi que durayonnement
incident. Les valeurs duparametre
TT resultant del’analyse
desdonn6es
eXpérimentales
sontindiqu6es
dans le ta-bleau II. Dans tous les cas, l’accord entre les
points expérimentaux
et les courbes calcul6es etaitbon,
cequi apparait
dans lafigure
5 ou nousdonnons,
a titred’exemple,
les r6sultats relatifs a des solutions de PBD dans le toluene en6quilibre
avec 1’air et satur6d’oxyg6ne.
2. VARIATION D’INTENSITE DU SIGNAL DIFFERE
(t t1).
-Pour étudier l’intensitéI’(t)
dusignal differe
aux instants t
tl,
on consid6re sonexpression
exacte
(2), qui
est solution de1’equation
differentielle :dont le second membre est constitue par
1’expres-
sion
(3)
d6termin6eprécédemment.
Enpratique,
il estcommode de
reproduire
la courberepresentative
del’intensit6
I’(t)
a 1’aide d’une constructiongraphique sugg6r6e
par1’equation (6),
6crite sous la forme :Connaissant,r et la fonction
Brf (t),
cette relation per- met deconstruire,
avec laprecision désirée,
lepoint I’ (t
+dt )
apartir
dupoint I’(t).
On peutdonc,
enpartant
del’origine, reproduire
deproche
enproche
la courbe
representative
de l’intensit6I’ (t).
La m6thodede construction
graphique
est illustr6e par lafigure 6,
qui
montre6galement,
a titred’exemple,
la courbeFIG. 6. - Intensite du
signal
différé.a) Principe
de la constructiongraphique : partant
dupoint
M d’ordonn6eI’(t),
on construit successivement Pet Q ;
pour avoir lepoint
R cherché, d’ordonn6eI’(t
+dt),
on
joint
M etQ.
La relationNM/NR
=PM/PQ
estbien
equivalente
a(6’).
b)
Courberepresentative
deI’(t),
construite dans le cas d’un cristal de stilbene soumis a des rayons y[4].
obtenue dans le cas,
d6jh mentionne,
d’un cristal de stilbene excite par un rayonnement y[4].
3. DECROISSANCE DE L’INTENSITE DU SIGNAL PROMPT.
- Par soustraction de l’intensit6
I’ (t )
de celleJ (t )
deFIG. 7. - Intensite du
signal prompt.
Cristal de stilbene.En traits
pleins :
courbes calculees ; enpointilles : io
exp (-t/,r)
avec -r: = 4,5 ns[6].
la
scintillation,
d6termin6eexp6rimentalement,
onobtient la décroissance du
signal prompt.
Les r6sultats de cette
operation
pour le stilbene sontrepr6sent6s
dans lafigure
7. 11apparait
que la d6crois-sance obtenue est un peu
plus
lente quecelle,
expo-nentielle, prevue
par la relation(1),
la difference 6tant d’autantplus marquee
que lepouvoir
ionisant durayonnement
incident est élevé. Une telledivergence
etait
cependant pr6visible
compte tenu de la nature del’approximation
de « diffusionprescrite »
n6cessairepour 6tablir
1’expression
de l’intensit6I’(t) [1].
Eneffet,
nous avonssignale qu’une
telleapproximation
peut ne pas etre valable dans la
phase
initiale de 1’evolution des 6tatstriplets
dans la trace; ladispa-
rition de ces 6tats excites est d’abord contr6l6e par l’annihilation
bimoléculaire,
et ceci d’autantplus
que lepouvoir
ionisant desparticules
estplus
élevé.L’expression
de la fonctionI’(t),
6tablie ennegligeant
cet effet
initial,
sous-estime donc l’intensit6 dusignal
diff6r6 en ses d6buts et, par
consequent,
laquantite I(t)
=J(t)
-I’(t)
est surestimée d’autantplus
que lepouvoir
ionisant de laparticule
estgrand (3).
La
figure
8 montre les courbesrepresentatives
deFIG. 8. - Intensite du
signal
prompt. Solution de PBD dans le toluened6gaz6.
En traitspleins :
courbes cal- culees ; enpointilles : 10
exp (-tiT)
avec T = 1,4 ns[7].
(3)
Notons encorequ’une partie
de ladivergence
entre la decroissance
prevue theoriquement
et celle resul- tant del’analyse
des courbesexperimentales peut
etredue a l’influence de la courbe de
r6ponse
de1’appareil
de mesure
[3, 4].
302
l’intensit6
I(t)
resultant del’analyse
des donn6esexp6-
rimentales sur les solutions
d6gaz6es
de PBD dans letoluene. On constate que l’intensit6 du
signal
prompt d6croit suivant une loiexponentielle,
caract6ris6e parune constante de
temps
voisine de celle du d6clin defluorescence,
cequi
est en accord avec la relation(1).
Pour des raisons
analogues
a cellesdeja indiqu6es,
ladivergence
entre la décroissanceprevue th6oriquement
et celle resultant de
l’analyse
des donn6esexp6rimen-
tales est
plus importante
pour lesparticules
a que pour les rayons y.II. Intensitd
intdgrde.
- Alors que les lois de varia- tion de l’intensit6 instantan6e des emissionspromptes
et différées sont
independantes
de la nature desrayonnements ionisants,
leurs intensitésint6gr6es
d6-pendent
par contre de laperte d’6nergie spécifique
etdu nombre de
charges
desparticules
incidentes[8].
On sait que cette
propriete
est mise aprofit
pour r6aliser desdispositifs
de discrimination departicules, lesquels
comparent engeneral
les composantes dites«
rapide »
et « lente » de la scintillation[2, 9].
Al’aide des r6sultats de 1’6tude
cin6tique [1],
nous defi-nirons tout d’abord les intensités
int6gr6es
de cescomposantes,
puis
nousanalyserons
les donn6es obte-nues par
Bollinger
et Thomas avec un cristal de stil- bene dans le travaildeja
cite[4].
1. COMPOSANTES RAPIDE ET LENTE. - Il est
impos-
sible de
distinguer exp6rimentalement,
des l’instantinitial,
lessignaux
prompt et diff6r6 de la radiolumi-nescence. On d6finit alors comme « composante
rapide »
lapartie
de 1’emission lumineuseglobale (prompte
+differee) qui
a lieu entre l’instantorigine
et un autre
to,
choisi parl’expérimentateur.
Lapartie
de la scintillation 6mise
apr6s
cet intervalle de tempsest
designee
par « composante lente ».L’intensité
int6gr6e
de la composanterapide
- quenous
d6signerons
parSx (0, to)
-depend
donc de1’instant to
ets’exprime
par :Pour les scintillateurs
monocristallins,
les termesL(O, to)
etL’(0, to)
sont donn6s par les relations(I-11)
et
(1-26);
on obtient alors :ou L =
L(O, oo)
et L’ =L’(o, oo) designent respec-
tivement les nombres de
photons susceptibles
d’etre6mis dans les
signaux
prompt et differe(relations (1-12)
et(1-28)). D’apr6s l’équation (1-27),
la fonc-tion
F(to) depend
desparametres
M et tad6jh d6finis,
et s’6crit sous la forme :
En
pratique,
il n’est paspossible
d’obtenir l’inten- siteint6gr6e
de la composante lente sur l’intervalle detemps
infinimentgrand (to, oo) ;
on consid6re donc laquantite SL(to, tl)
outl a
une valeurgrande,
maisfinie :
2. APPLICATION A LA RADIOLUMINESCENCE DU STIL-
BHNE. - Dans leur etude de la radioluminescence d’un cristal de stilbene
[4], Bollinger
et Thomas ontdetermine la
proportion P(to, tl)
de lumi6re 6mise dans la composantelente, pendant
l’intervalle de temps(to, tl),
la valeurde tl
6tant constante(tl
= 75ys)
etcelle
de to
variable. Laquantite P(to, t1)
est d6finiepar :
TABLEAU III
VARIATION DE LA PROPORTION DE LUMIERE EMISE DANS LA COMPOSANTE LENTE, EN FONCTION DE
L’INSTANT to
(CRISTAL
DE STILBENE SOUMIS A DES PARTICULES OC, DES NEUTRONS RAPIDES ET DES RAYONSY)
D’apr6s
les relations(7)
et(9),
on obtientalors,
sachant
que tl
» z :Pour examiner les donn6es
expérimentales,
il estcommode d’introduire la fonction :
laquelle,
pour des valeurs croissantesde to,
doit tendrevers une limite constante,
caractéristique
du rayon- nement incident et donnee par :Les r6sultats
expérimentaux
deBollinger
et Thomassont
analyses
dans le tableau III. Dans la secondeligne
de cetableau,
nousindiquons
les valeurs cal- cul6es de laquantite F (to) - F (tl)
enprenant
pour lesparam6tres
Met t,,
les valeurs d6termin6esprece-
demment
(ta
= 80 ns, M =0,25).
Dans leslignes suivantes, figurent
les valeurs mesur6es deP(to, tl), puis
celles deR(to, tl) qui
s’end6duisent,
pour les troistypes
departicules
utilis6es. On remarque que lagrandeur R(to, tl)
devient effectivement constante pourto >
50 ns(soit to >
10Tenviron) (4).
Les valeurs
num6riques
deRUm
obtenues sont int6-ressantes. Sachant que
1-F(t1)
=0,63,
elles per-mettent en effet d’6valuer le
rapport L/7/
desquantites
de lumi6re 6mises dans les
signaux prompt (L)
etdiff6r6
(L’).
On obtientainsi,
dans le cas d’un cristal de stilbene :III. Discussion. - I1 r6sulte des considerations
pr6c6dentes
que les relationsth6oriques
6tablies dans 1’6tudecin6tique
fournissent une bonneinterpretation
des donn6es
expérimentales
sur les intensités instan- tanee etint6gr6e
de la radioluminescence des scintil- lateursorganiques.
11 reste a discuter des valeursnum6riques
obtenues pour les diversparametres
et averifier si ces r6sultats sont en accord avec d’autres donn6es se trouvant dans la litt6rature.
1. TEMPS DE
DÉCROISSANCE ta
ET tb- -D’apr6s
letravail
precedent [1],
cesparametres s’expriment
par :et :
Dans ces
relations,
lesquantites
ro etC,(O)
caract6ri-sent la distribution initiale des molecules excit6es sur
(4)
Dans le cas des neutrons, pour t > 30 ys, l’inten- site de la scintillation - et, parconsequent,
la valeurdes
quantites P.
etRn -
estplus
6lev6e queprevu.
Ceci
peut
etreinterprété, d’apres Bollinger
et Thomas[4],
par l’action de rayons y 6mis lors de la
capture
desneutrons
quand
ils sont ralentis.le niveau
triplet
leplus
bas( Tl)
dans les tracescylin- driques formées,
soit par laparticule primaire
et leselectrons secondaires lents dans le cas d’ions incidents de
perte d’6nergie 6lev6e,
soit par des electronssecondaires de fort
pouvoir
ionisantlorsque
le rayon-nement incident est constitu6 d’61ectrons
rapides; plus pr6cis6ment,
la loi de distribution initiale est de la forme(1-1), qui
s’6crit encore :GT(r) d6signant
la concentration locale en 6tatsT 1
a la distance r du centre de la trace et
DT
le coefficient de diffusion des excitonstriplets
dans le scintillateur.xtt
d6signe
la constante de vitesse de l’annihilationtriplet-triplet
et,d’apres (1-2), peut
s’6crire sous la forme :ou
ktt
est la constante de vitesse du processus :conduisant a la formation d’un 6tat
singulet
excite(Sl) ;
n est un facteurpouvant
etresuperieur
a 1’unitesi l’annihilation bimol6culaire d’excitons
triplets peut
avoir lieu suivant des schemas differents avec uneprobabilite
nonn6gligeable.
Nous avons
souligne
dans 1’6tudecin6tique [1]
que lesexpressions
de l’intensit6instantan6e,
6tablies parune m6thode
d’approximation,
ne sontrigoureusement
valables
qu’a partir
d’un instant ou la diminution de la concentration locale d’excitons a lieu essentiellement par diffusion hors de la trace,plutot
que par annihi- lation bimoleculaire. Avant cetinstant,
ce dernierprocessus peut etre
preponderant
et les relationsth6oriques pr6c6dentes s’appliquent
alors moins qued’autres, qu’il
faudrait 6tablir par des m6thodesd’approximation
favorisant le terme dedisparition
bimol6culaire dans
1’6quation (1-17). L’analyse
descourbes
expérimentales pour t
>t1, expos6e plus haut,
doit donc fournir des valeursnumeriques
cor-rectes pour le
parametre ta qui
caractérise la d6crois-sance de concentration locale d’excitons
triplets
par la diffusion. Mais il n’en est pas de meme pour le temps de décroissancetb, caractéristique
de l’effet du processus d’annihilationbimoléculaire;
par lasuite,
nous ne le discuterons donc pas
plus
en detail.On
dispose
de peu derenseignements precis
sur ladistance ro
intervenant dans1’expression (10)
dutemps
de décroissanceta.
Nous avonscependant
mentionneque cette
longueur
est de l’ordre de celle pourlaquelle 1’energie
d’interaction coulombienne d’unepaire
d’ions est
6gale
a kT[1].
On doit donc avoir :e
d6signant
la constantedi6lectrique
du milieu aroma-tique, laquelle
est de l’ordre de2,25.
Pour T = 300oK,
la
distance ro
est alors d’environ 250A.
Enadoptant
cette valeur et celles obtenues pour le
paramètre ta
dans le
present travail,
onpeut
6valuer le coefficientDT == r 0 214t,,.
304
Dans le cas des cristaux que nous avons
consideres,
on obtient ainsi
D,
=0,2
X 10-4 cm2 . s-1 pour le stilbene(ta
= 80ns)
etDT
=0,4
X 10-4 cm2 . s-1 pour l’anthracène(ta
= 40ns).
La diffusion des excitonstriplets
dans ce dernier cristal a fait r6cem-ment
l’objet
de nombreuses 6tudesth6oriques
etexp6- rimentales ; théoriquement,
des coefficients de diffu- sion de 5 X 10-6 cm2 . s-1 et de 4 X 10-4 cm2. S-lont ainsi 6t6
prevus [10, 11],
alors qued’après
lesmesures les
plus
r6centes la constanteD,
serait d’en- viron 10-4 cm2. S-1[11, 12].
Ces valeurs sont du même ordre degrandeur
que celle obtenue dans lepresent travail; compte
tenu de ladispersion
des divers ré- sultats dont ondispose,
unecomparaison plus precise
semble encore
impossible.
En
operant
de la mememani6re,
la valeurde ta (150 ns),
obtenue avec les solutions deph6nylcyclo- hexane,
conduit a un coefficientD,
= 10-5cm2. s-l,
voisin de celui caract6risant la diffusion mat6rielle dans les
liquides organiques.
Dans le cas du benzeneet du toluene
(ta
= 2ns)
par contre, la constanteDT
= 8 X 10-4 cm2 . s-1 est non seulement nettementsup6rieure
au coefficient de diffusionmat6rielle,
maisaussi a celui
correspondant
a la diffusion des excitonstriplets
dans l’anthrac6necristallin;
des observations similaires ont ete faites parBassler,
avec d’autreshydro-
carbures
aromatiques liquides,
dansl’unique
travailconsacr6,
a notreconnaissance,
a la diffusion d’excitonstriplets
dans desliquides aromatiques
non dilu6s[13].
De maniere
generale,
les valeursnum6riques
duparamètre ta
sont donc en accord avec les donn6esd6jh publi6es
sur la diffusion des excitonstriplets
dansles milieux
aromatiques.
En absence derenseignements precis
sur ladistance ro,
il est encoreimpossible
d’évaluer avec
precision
le coefficientDT
pour un scintillateur donne apartir
de la courbe de d6crois-sance de la radioluminescence. Comme la
longueur ro
varie peu d’un milieu
organique
a1’autre,
la compa-raison des
parametres ta
obtenus avec divers scintilla-teurs fournit
cependant
des valeurs relatives de laconstante
DT ; l’analyse
de la décroissance d’intensite de la scintillation peut donc constituer un moyen int6ressant d’etude de la diffusion des excitonstriplets
dans les milieux
aromatiques [14].
2. DUREE DE VIE TT. - Comme
l’oxyg6ne
dissousdans les scintillateurs
liquides
est unagent
efficace dedegradation
de1’energie
des 6tatsTl,
la constante TT(relation (1-7))
est donnee par :ou
ktq d6signe
la constante de vitesse du processus dedegradation
etT)
la duree de vie des 6tatsTl,
enabsence d’inhibiteur.
D’après
les travaux deLiving-
ston
[15],
il faut admettrequ’en general l’in6galit6 (TO)-l ktq[02]
est satisfaite pour lesliquides
orga-niques
nond6pourvus d’oxygène.
Dans cesconditions,
la constante TT
s’exprime
par :et, si l’on connait la concentration
[O2]
pour les diversessolutions,
il estpossible
d’6valuer la constantede vitesse
ktq
apartir
des valeursnum6riques
obtenuespour le
parametre
iT(tableau II).
En
presence d’air,
les concentrations enoxyg6ne
dubenzene et du toluene sont voisines de
1,6
X 10-3 M[16] ;
on obtient alorsktq
=1,9
X 109 M-1. S-1 pour le benzene(iT
= 300ns)
etktq
=1,6
X 109 M-1. s-i pour le tolu6ne(iT
= 400ns).
Un resultatanalogue
doit etre obtenu avec la valeur r, = 110 ns mesur6e
avec ces memes solvants satur6s
d’oxygene;
il en estbien ainsi
puisque,
en prenant :on trouve
ktq
=1,3
X 109 M-1. s-1.La constante de vitesse de la
degradation
de 1’ener-gie
d’excitationtriplet
ne semble pas encore avoir 6t6 évaluée dans le cas du benzene et du toluene purs;il faut noter
cependant
que la valeur dektq
resultantde la
pr6sente
etude est en accord avec cellepubli6e
par Porter et Windsor pour des solutions d’anthracene dans 1’hexane
(kt,
=3,8
X 109 M-I.s-1) [17].
3. RAPPORT
Z/Z/.
- En tenant compte des rela- tions(1-12), (1-28)
et(12), 1’expression
de ce rapport s’ecrit :ou
NS (0)
etNT(O) d6signent
les nombres de molecules excit6esrespectivement
dans les 6tatssingulet
ettriplet
a 1’instant t =
0,
imm6diatementapr6s
le passage de laparticule charg6e. D’apr6s
les discussions lesplus
r6centes sur la
cin6tique
de l’annihilation des excitonstriplets
dans les cristauxorganiques [11, 18],
le fac-teur n, d6fini par la relation
(12),
peut etrepris
voisin(ou 6gal)
de l’unit6. Apartir
des donn6es obtenuessur
L/L’,
il est alorspossible
d’6valuer lerapport N,(O)INT(O)
dans le cas du cristal de stilbene soumisaux
rayonnements d6jh
mentionnes.On obtient ainsi
N 8(0)/NT(0)
=0,3
pour le rayon-nement a,
Ns(O)INT(o)
=0,6
pour lesprotons
de recul etNs(O)INT(o)
=3,3
pour les rayons y. Cette derni6re valeur est en accord avec un travail recent deLipsky [19];
en utilisant des m6thodes différentes desnotres,
cet auteur montre en effet que, pour le benzene soumis a unrayonnement
y(137Cs),
la quan-tit6
Ns(O)INT(O)
estcomprise
entre1,9
et3,7.
Notonsencore que ce rapport est d’autant
plus grand
que lepouvoir
ionisant desparticules
incidentes estfaible,
ce
qui
sembleindiquer
que lesphénomènes
dedegra-
dation initiale
[8]
sontplus
efficaces pour les 6tatssingulets
que pour les 6tatstriplets.
Conclusion. - L’6tude
cin6tique
de la radiolumi-nescence des milieux
organiques
condenses montreque la scintillation r6sulte de la
superposition
de deuxsignaux
lumineux dontl’origine physique
est diff6-rente. Le
premier provient
de la d6sactivation radia- tive de molecules excit6es dans 1’etatsingulet
lors dupassage de la
particule ionisante,
et sa décroissanceest
analogue
a celle de la fluorescence induite par des rayons ultraviolets. Le secondsignal, sp6cifique
de1’action des
rayonnements corpusculaires,
est du aux6tats
singulets
resultant de l’interaction de deux mole- cules excit6es sur un niveautriplet
dans la trace desparticules chargees;
la décroissance de cette emissionest
regie
essentiellement par la diminution de la concentration locale d’excitonstriplets qu’entraine
ladiffusion de ceux-ci hors de la trace.
De mani6re
g6n6rale,
les r6sultats de 1’6tude cin6-tique
sont en bon accord avec les donn6esexp6rimen-
tales sur la décroissance d’intensite et sur l’intensit6
int6gr6e
de la scintillation. Deplus,
1’examen des courbesexpérimentales
permet d’évaluer divers para- m6trescaractéristiques
de la distribution initiale et de 1’evolution des 6tats d’excitation cr66s dans les milieuxaromatiques
par lesparticules
ionisantes. On a vérifié que les valeurs ainsi obtenues sont en accord avec d’autres issues de m6thodeseXpérimentales differentes;
ceci confirme non seulement la validite de
l’analyse theorique pr6sent6e,
maisindique
encore que 1’etude de la radioluminescence peut donner des indicationspr6cises
sur I’action descorpuscules charges
sur lesmilieux luminescents.
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