HAL Id: jpa-00245672
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Submitted on 1 Jan 1987
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Propriétés optiques non linéaires du 3e ordre des milieux organiques
P.-A. Chollet, F. Kajzar, J. Messier, J.-M. Nunzi, D. Grec
To cite this version:
P.-A. Chollet, F. Kajzar, J. Messier, J.-M. Nunzi, D. Grec. Propriétés optiques non linéaires du 3e
ordre des milieux organiques. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP,
1987, 22 (10), pp.1221-1228. �10.1051/rphysap:0198700220100122100�. �jpa-00245672�
Propriétés optiques non linéaires du 3e ordre des milieux organiques
P.-A.
Chollet,
F.Kajzar,
J.Messier,
J.-M. Nunzi et D. GrecI.R.D.I., CEN
Saclay, Département d’Electronique
et d’Instrumentation Nucléaire, Laboratoire d’Etudes et de Recherches Avancées, 91191Gif-sur-Yvette, Cedex,
France(Reçu
le 28 novembre1986,
révisé le 12 mars1987, accepté
le 13 avril1987)
Résumé. 2014 On décrit les
propriétés optiques
non linéaires despolymères organiques,
«semi-conducteurs », qui possèdent
unsystème
d’électrons 03C0 délocalisés à une dimension et ont de ce fait des coefficients du 3e ordreparticulièrement
élevés(#10-10 esu )
et des temps deréponse
courts(~
1ps ).
On montre que lagénération d’harmonique trois,
etd’harmonique
deux induite par unchamp électrique
continu,présentent
desrésonances à deux ou trois
photons
dues à l’existence de niveauxexcitoniques
desymétrie paire
etimpaire.
Onmontre
également
lapossibilité
deréaliser,
avec cesmatériaux,
desexpériences
d’ondesconjuguées
enphase
dans le domaine de la
picoseconde.
Onindique
enfinquels
types de composantsoptiques
utilisant de tellespropriétés
sontenvisageables.
Abstract. 2014
Optical
nonlinearproperties
ofsemiconducting organic polymers
with one dimensional 03C0 electron system are described. The third order nonlinearsusceptibility
of thesepolymers
isspecially high
(#10-10 esu)
and their time response very short(~
1ps ).
Three and twophoton
resonances due to even and oddparity
excited states are observedby
third harmonicgeneration (THG)
andby
electric field induced second harmonicgeneration (EFISHG).
Phaseconjugation experiments
in thepicosecond
range are described. Somepossible optical
devicesusing
fast third order nonlinearities aresuggested.
Classification
Physics
Abstracts42.65C - 42.65F - 71.35
Introduction.
Les matériaux
organiques
sontréputés
pour avoir desréponses
nonlinéaires, rapides, importantes.
Cette
propriété,
ils la doivent àl’existence,
dans certainscomposés,
d’électrons « w»beaucoup plus polarisables
que les électrons de valence. Nous nousintéresserons ici aux
phénomènes
non linéairesrapi-
des
(
1ns )
dus à ces électrons en laissant de côtéceux, relativement
lents,
associés à deschangements
de
phase
comme ilpeut
s’enproduire
dans descristaux
liquides.
De
plus,
dans cetexposé
desynthèse,
nous neparlerons
que des non-linéarités du 3e ordre dont l’intérêt s’est accru avecl’apparition
de matériauxorganiques ayant
dessystèmes
d’électrons wdélocali- sés à unedimension, centrosymétriques, auxquels
sont associées des non-linéarités d’ordre 3 élevées et nous passerons en revue
plus particulièrement
certai-nes
expériences qui
donnent desrenseignements
surl’origine physique
de ces non-linéarités :a)
Lagénération d’harmonique
trois par un fais-ceau laser de
longueur
d’ondeÀ,
dans larégion
detransparence
du matériau(0,8 03BC03BB203BC) qui
met bien en évidence la
partie
hautefréquence, électronique,
de laréponse
non linéaire et lesrésonances
multiphotoniques.
b)
Lagénération d’harmonique
deux induite parun
champ électrique
continuEo qui,
en détruisant lacentrosymétrie
dusystème,
modifie lesrègles
desélection des résonances à deux
photons.
c)
Lesexpériences
demélange
àquatre
ondesdégénérées,
deconjugaison
dephase, qui dépendent
des variations d’indice avec la
puissance
du faisceaulaser.
Nous
parlerons principalement
despolymères
dia-cétyléniques qui,
par la diversité de leurs formes(gels amorphes, cristaux,
couches deLangmuir)
etde leurs
propriétés électroniques permettent
le mieux de décrire l’ensemble despropriétés optiques
non linéaires de ce
type
depolymères.
Le lecteurtrouvera en
[1, 2]
de nombreuses études sur leurs autrespropriétés.
Nous essaierons enfin
d’indiquer quels dispositifs optiques
utilisant des non-linéarités du 3e ordre nousparaissent
actuellement concevables.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0198700220100122100
1222
1. Choix des matériaux
organiques.
Rappelons
tout d’abordquelques-unes
des idées debase
qui, historiquement,
ont orienté la recherche de matériauxorganiques ayant
des non-linéarités d’ordre trois élevées. Des modèles d’électronslibres,
confinés dans une boîte unidimensionnelle de lon- gueur 2L ont tout d’abord
permis d’expliquer,
dansdes molécules telles que les
cyanines,
lescarotènes,
les
polyènes comportant
une succession de double etsimple liaisons, l’augmentation
de lapolarisabilité
aavec L
(03B1 ~ L3) [3]
et la variation avec L de lalongueur
d’onde maximumd’absorption [4].
Soitp = a. F +
13 .
FF + y ... FFF + ... , ledévelop- pement
en fonction duchamp
local F de lapolarisa-
bilité. R.
Rustagi
et J.Ducuing [5]
montraientqu’au premier
ordreen 1
où N est le nombre de doubles liaisons03B1 ~ L3 et 03B3 ~ L5.
Dès1973,
des valeurs très élevéesd’hyperpolarisabilité
étaienttrouvées,
dansle
p
carotène[6]
et en 1976[7]
dans des cristaux depolydiacétylènes,
à1,9
et2,6 03BC.
Les calculsplus
élaborés
[8]
réalisésdepuis
confirment cespremières
conclusions et
justifient
l’intérêtporté
à cetype
desystème électronique.
2. Matériaux
polymères.
De nombreux
polymères organiques
ont dessystè-
mes
d’électrons,
7r délocalisés à une dimension.- Les
polydiacétylènes,
de formulegénérale (-C
= C-RC = R’C-)n, présentent
la caractéris-tique unique
d’êtreobtenus,
sous forme de monocris- taux depolymères,
parpolymérisation
enphase
solide sous l’action de la lumière des UV ou de la
chaleur,
de cristaux de monomèresdiacétyléniques
R-C =- C-C - C-R’. Certains de ces
polymères
sont
solubles,
cequi permet
deréaliser,
par des méthodesclassiques,
des films minces ou desgels
debonne
qualité optique.
Avec certainsgroupements
R onpeut
réaliser desempilements
de couches monomoléculaires par la méthode de« Langmuir- Blodgett
». Les couches minces ainsiobtenues, d’épaisseur
inférieure àquelques
milliersd’Angs-
troms, ont pu être utilisés utilement pour des
expériences d’optique
non linéaire par transmission[14].
Nous donnons ici
quelques exemples
depolydiacé- tylènes
montrant lagrande
variété de formes souslesquelles
ils.peuvent
être obtenus selon la nature desgroupements
latéraux R et R’. Le « PTS »donnent des cristaux de
grandes dimensions,
lesdes
polymères solubles,
d’autrescomposés
des couches de
Langmuir.
Les
polydiacétylènes supportent
des excitations laserinfrarouges intenses,
dans leur zone detranspa-
rence :
quelques
centaines deMW/cm 2
avec desimpulsions
ns et 1 à 2GW/cm 2
dans le domainepicoseconde. Cependant
desdégradations photochi- miques
ont été observées à deslongueurs
d’ondeplus
courtes(À 0,54 03BC), d’énergie
suffisante pour créer despaires
électron-trou[15].
- Les
polyacétylènes,
de formuleont sur le
plan théorique l’avantage
deposséder
unsystème
d’électrons 03C0plus simple (absence
d’alter-nance
triple,
doubleliaison)
et mieux délocalisé que celui despolydiacétylènes.
Ils ont l’inconvénientpratique
d’être obtenus sous forme de films minces de structure fibrillaire et dequalité optique
médio-cre, d’être
rapidement oxydables
à l’air. Laprésence d’impuretés
résiduelles les rend souventlégèrement
conducteurs et absorbants en
infrarouge.
Sur deséchantillons
compensés
àl’ammoniac,
il a été cepen- dantpossible
de réaliser sous vide desexpériences d’optique
non linéaire[26]. Signalons
enfinqu’il
estpossible
d’obtenir des films orientés depolyacétylène [16, 17].
- Le
polythiophène présente l’avantage
d’êtretrès stable
chimiquement,
enparticulier
sous saforme neutre, non
dopée.
Certainsgroupements
latérauxR, aliphatiques,
le rendent soluble[18, 19]
et
permettent
la réalisation de films minces amor-phes.
Bien d’autres
polymères
ouempilements
decycles organiques, qui possèdent
dessystèmes
d’électrons7r délocalisés à une dimension ont fait
l’objet
d’études nombreuses sous leur forme
dopée
conduc-trice et
pourraient
être intéressants pourl’optique
non linéaire à condition de
posséder
unephase
nondopée, transparente
eninfrarouge
et de bonnequalité optique.
3.
Propriétés optiques linéaires, photoconductivité
des
polydiacétylènes.
Les
polydiacétylènes
seprésentent généralement
àl’état
solide,
sous une forme bleue ou rouge, en solution sous une formejaune (cf. Fig. 1)
correspon- dantrespectivement
à deslongueurs
deconjugaison
des électrons 7T de
plus
enplus
courtes.Fig. 1.
- Courbed’absorption typique
d’une couche mince de0,2 03BC d’épaisseur
depolydiacétylène (B
= formebleue,
R = formerouge)
et d’une solution orange d’unpolymère
soluble(y).
[Absorption
of apolydiacetylene
film 0.20 03BCm thick(B
forblue form and R for red
form)
and of an orange solution of solublepolymer (y).]
On
peut interpréter
cesspectres
comme destransitions bande à bande dans un semi-conducteur unidimensionnel
[20]. Cependant,
le fait que laphotoconductivité,
dans la forme bleue parexemple, n’apparaisse
que pour deslongueurs
d’ondeÀ
03BBc
=0,54 03BC (2,4 eV),
ainsi que des anomalies dans lesspectres
d’électro-réflectancepour À = 03BBc,
ont conduit à penser que la bandeprincipale
d’absorption (à 0,63 03BC
dans le cas de la formebleue)
est
excitonique
et que la transition bande à bande estsituée à
0,54 03BC (cf.
une liste de références en[21]).
Remarquons
quel’énergie
de liaison de cet exciton unidimensionnel(0,4 eV)
estbeaucoup plus
forteque celle d’un exciton
bidimensionnel, (quelques
dizaines de meV dans les
systèmes
àpuits quantiques d’AsGa)
ou tridimensionnel(quelques
meV commedans l’AsGa
massif).
Toutes lesexpériences
dephotoconductivité,
aussi bien enrégime
continu quepulsé [22]
montrent que deschamps électriques
trèsélevés
(jusqu’à 106 V/cm)
sont nécessaires pour : obtenir uneprobabilité
notable de dissocier les excitations élémentaires enpaires
électron-trousépa-
rées. L’existence d’excitons
fortement liés,
très nonlinéaires,
est unecaractéristique importante
de cessystèmes électroniques,
tout au moins dans lespolydiacétylènes.
4.
Propriétés optiques
non linéaires.4.1 GÉNÉRATION D’HARMONIQUE TROIS. - La
mesure de la
génération d’harmonique
troisproduite
dans un film de
polymère
par un faisceau laser[23],
permet
de déterminer le coefficient non linéairedéfini par
où
p3 co
est lacomposante
à 3 w de lapolarisation
non linéaire et Ew le
champ électrique
excitateur.La
figure
2 montre la variation de~3,
entre0,9
et1,8
03BC, déterminée dans une couche mince de0,3 03BC
de
polymère
bleu à l’aided’impulsions
laser de160
MWIcm2,
et de 10 ns de durée[24].
Lepic
à1,32
jjL estinterprété
comme une résonance à deuxphotons.
La valeur élevée à1,9 03BC
est due à unerésonance à trois
photons.
En utilisant des formules établies par des métho- des de
perturbation dépendant
dutemps [25]
pourdes molécules ou des excitations localisées on obtient
pour X 3
où u,
g’,
u’ sont des niveauxexcités,
desymétrie paire (g )
ouimpaire (u, u’, ... ). X(3 )
estparticulière-
ment élevé pour des fonctions d’onde à une dimen- ’ sion
qui
maximalisent les éléments de matrice tels1224
Fig.
2. -Variation,
en fonction de lalongueur d’onde,
de~3xxxx(-
3 w ; w, 03C9,w ) (échelle
duhaut)
et de lapartie imaginaire
de l’indice k. Les échelles delongueur
d’ondepour
~3 et k
sont dans un rapport trois defaçon
à fairecoïncider les résonances à trois
photons
deX 3
et lesabsorptions optiques. D’après [24].
[Wavelength
variation of~(3)xxxx (-3 03C9 ; 03C9,03C9,03C9)
and ofthe
imaginary part k
of refractive index. There is a ratio 3 between the twowavelength
scales in order that the three-photon
resonancesof X
(3) coincidence with the onephoton
resonances of
k.]
que
(u/x/g) .
Des résonances à un et troisphotons
peuvent
seproduire
avec des niveaux u et à deuxphotons
avec des niveaux g.Remarquons
que ces derniersn’apparaissent
pas dans unspectre d’absorp-
tion tel que celui de la
figure
1puisque
les transitions directes sont interdites entre le niveau fondamental g et un niveau excité de mêmesymétrie.
Lafigure
3montre la
position
relative de ces différents niveaux dans unpolydiacétylène.
Dans les
trans-polyacétylènes [26],
on observeégalement
une résonance à deuxphotons
à1,3 03BC
(x3(3 Cù)
= 5 x10-1°
e.s.u. dans un filmamorphe).
4.2 GÉNÉRATION D’HARMONIQUE DEUX INDUITE PAR UN CHAMP
ÉLECTRIQUE.
- Enprésence
d’unchamp électrique
continuEo,
on observe unegénéra-
tion
d’harmonique
deux. SoitP203C9NL
lacomposante
non linéaire à 2 Cù de la
polarisation :
Le coefficient non linéaire
~3(-203C9)
est donné par uneexpression comparable
à(I)
danslaquelle
un destermes w est
remplacé
par zéro. Iln’y
aplus
determes résonants à 3 03C9. Comme le
système
n’estplus centrosymétrique,
les résonances à deuxphotons peuvent
intervenir indifféremment avec des niveaux detype
u ou g(cf. Fig.
4d’après [24]).
Fig.
3. - Niveauxd’énergie électronique
d’unpolydiacéty-
lène
(forme bleue).
[Energy
levels of the blue form ofpolydiacetylene.]
Fig.
4. - Variation deX3(-
2 w ; w, w,0 )
et de lapartie imaginaire
de l’indice k en fonction de lalongueur
d’onde.Eu, E. énergie
des transitionspermises
à un et deuxphotons respectivement.
[Wavelength
variation of~(3)xxxx(-203C9;
03C9,w, 0 )
and ofthe
imaginary part k
of refractive index.Eu
andE,
are theone and
two-photons
transition energy. Seefigure
2 forthe
wavelength scales.]
Observation d’une
polarisation
interne. - L’étudede la
génération d’harmonique
deuxpermet
aussi d’observer la formation d’unepolarisation
interneEp.
C’est cequ’on observe,
sur lafigure
5 dans descouches minces de
3-BCMU,
excitéespériodique-
ment par un faisceau laser à
1,06
03BC, enprésence
d’unchamp Eo
de 40 kV/cm. Larapide
décroissance duFig.
5. - Intensité émise à 2 w,12 Ca)’
dans un film de 3-BCMU
(épaisseur
103BC).
Desimpulsions
laser[1,06 03BC -
100
4/impulsion -
10Hz]
sontenvoyées
en permanencesur la couche mince. Un
champ
continu(Eo
= 5 x104 V/cm)
estappliqué,
parpériodes
d’uneminute
séparées
par des intervalles d’uneminute,
sur lacouche mince.
[Time
variation of the second harmonic12 Ca) generated by
a3 BCMU film one micron thick. The laser
pulses (d
= 1.06 03BCm,f
= 10Hz, 100 tjJ)
arecontinuously
ap-plied
while the electric field(Eo = 5 x 104 Vcm-’)
isapplied during
one minute every twominutes.]
signal I(2 03C9 ),
au début dechaque période,
est due àla formation
rapide
d’unecharge d’espace
consécu-tive à la création et à la
séparation
dans lechamp Eo
depaires électron-trou, qui
crée unchamp Ep antagoniste
auchamp
extérieurEo.
Un tel effet est
possible
à1,06 03BC (1,2 eV) grâce
àdes processus à deux
photons [22]. L’importance,
ladurée de
vie,
despolarisations
internes ainsi crééesdépendent beaucoup
de la nature cristallisée ouamorphe
de lacouche,
destemps
depiégeage
desespèces chargées
etc. A desénergies plus
faibles(À = 1,3 03BC ),
avec des structuresamorphes
danslesquelles
lespaires
électron-trou créées nepeuvent
êtreséparées
sur degrandes distances,
cesphénomè-
nes de
polarisation
sontnégligeables.
4.3 CONJUGAISON DE PHASE. - Considérons trois faisceaux à
fréquence
w,qui
interfèrent dans unmilieu non linéaire : deux d’entre eux, d’intensité
élevée,
les pompesEl
etE2
sepropagent
en sensinverse,
le troisièmeE3
constitue lesignal (cf.
Fig. 6).
Laréponse
nonlinéaire,
à lafréquence
w,s’écrit
avec
cc *
quantité complexe conjuguée
etxl, 2, 3, 4
les coordonnées cartésiennes.Une des
composantes
depNLr.t,
l’ondeconjuguée
en
phase
deE3,
s’écrit :Fig.
6. - Intensité dusignal conjugué
enphase 1
s enfonction du retard 0394t du faisceau pompe
E2
par rapport àEl
etE3.
Lapolarisation
deE2
estperpendiculaire
à cellede
El.
Durée desimpulsions (El, E2, E3) 30 ps.
À= 1,064
kt.[Variation
of thephase conjugated signal intensity
withthe
delay
0394t between the pumpE2
on the one hand andEl
andE3
on the other hand.El
andE2
arecross-polarized
(Pulse
deviation 30 ps.Wavelength
1.064ktm).]
1226
Elle a des
propriétés optiques remarquables, qui
ont fait
l’objet
de nombreux traitésthéoriques [2],
elle se propage en sens inverse de
E3
et a en toutpoint
uneamplitude proportionnelle
àE3.
Ellepeut
être assez aisément détectée etpermet
alors d’étudier les variations d’indiceproduites
par les différents faisceaux incidents. Onpeut
d’autrepart
considérerEs
comme résultant de la diffraction du faisceauE2
par un réseau d’indice dû à l’interférence deEl
etE3 (cf. Fig. 6).
Les variations d’indicedn, produites
dans un milieu non linéaire d’indiceno, par deux faisceaux d’intensité
Il
et13
sont reliéesau coefficient
X 3(- oj )par
En décalant dans le
temps
de At la pompeE2
parrapport
àEl
etE3
onpeut
étudier les variations dans letemps
de dn. Lafigure
6 montre parexemple
lerésultat
d’expériences
réalisées dans des solutions concentrées depoly
4BCMU[2],
à1,064
03BC, avec desimpulsions
de 30 ps.On
observe,
toutd’abord,
auvoisinage
deAt =
0,
uneréponse
dont lalargeur
à mi-hauteur estpratiquement égale
auproduit
de convolutionEl
xE3.
Cetteréponse rapide
estdue,
comme lagénération d’harmonique,
àl’hyperpolarisabilité
dusystème électronique.
On observeensuite,
sur deséchelles de
temps beaucoup plus longues,
uneréponse périodique
due à la formation d’ondesacoustiques générées
par des effetsthermiques
etélectrostrictifs. On observe enfin que
1S,
l’intensité de l’ondeconjuguée
enphase,
ne revient que très lentement à zéro à cause de l’existence d’un réseauthermique statique produit
parabsorption
à deuxphotons.
Lafigure
7indique,
pour lacomposante
rapide
à At =0,
les valeurs de~3 obtenues
dansdifférents solvants et solutions de
polymères
et letableau 1 compare les valeurs que l’on
peut
en déduire pour lespolymères
eux-mêmes avec cellesde
quelques
solvants usuels.Fig. 7.
- Valeurs de la composanterapide
de~3(-
w ; w, -w, w )
obtenues parconjugaison
dephase
dans différents solvants et solutions de
polymères.
Lavaleur de
~3
dans leCS2
a étéprise
comme référence.~C1.
= chlorobenzene - DMF =Dimethyl
formamide.[Variation
with concentration of the fast component~(3)(-
w ; w, -w, w )
obtainedby phase conjugation experiments.
Thiscomponent
was calibrated on the value ofCS2. (4) CI
for chlorobenzene and DMF fordimethyl formamide).] ]
Tableau I. - Valeur de la
composante rapide
deX3
dans des solvants et des solutions pures, « idéales », depolymères.
Durée desimpulsions
laser 30ps ; k = 1,064 03BC.
Puissance :0,2 GW/cm 2. D’après [28].
[Value
of the fastcomponent X3
in solvents and pure, « ideal »polymer
solutions. Laserpulse
30 ps ; 03BB= 1.064 03BC.
Power : 0.2GW/cm 2.
After[29].]
5. Non-linéarités associées à des
espèces photoindui-
tes.
On observe à haute
puissance (I1 > 0,5 GW/cm 2)
que
I, varie,
nonplus proportionnellement
à13,
mais àJ5.
Onpeut
définir formellement uncoefficient
X 3
effectif tel que(X3)2 = (~30)2
+ a(Il
+12 )2 [28]
oùX3 0
est la valeur de~3,
à faiblepuissance,
donnée dans le tableau 1.L’origine physique
de ce coefficientX 3
est alors toutà fait différente de celle
du X 3
dont il a étéquestion précédemment.
Le tableau II donne des
exemples
d’une tellevariation dans des
gels
de 3 et 4BCMU.Tableau II. - Variation avec la
puissance
des deuxfaisceaux
pompes du~3 effectif.
[Variation
of the effectiveX3
with the laser beamspower.]
Une telle variation en
I5
deIs
est vraisemblable- ment due à un processus à deuxphotons
créant desespèces chargées [24]. Quelques
indications existent dans la littérature sur lesspectres d’absorption
deces
espèces photo-induites qui
introduisent des niveauxd’énergie
dans la bande interdite du semicon- ducteurorganique [29].
Il en résulte des variations d’indicequ’au
moinsformellement,
onpeut
relier àun ~3, si
cesespèces
sontproduites
par une transition à unphoton,
ou à un~5,
dans le cas d’une transition à deuxphotons.
Leur durée de vie est, là encore, de l’ordre de lapicoseconde [30].
6. Conclusion.
Les matériaux
organiques semiconducteurs,
unidi-mensionnels, présentent
des non-linéarités d’ordre trois élevées dues àl’hyperpolarisabilité, d’origine
électronique,
de l’état fondamental. Ces non-linéari- tés se manifestent par lagénération d’harmonique trois,
defréquence
élevée(leur période
est del’ordre de la
femtoseconde).
Des résonances à deuxou trois
photons augmentent
considérablement la valeur des coefficients non linéaires~3( - 3 m ; m,
w,
w) qui peuvent atteindre,
parexemple,
pour la.forme bleue des
polydiacétylènes,
dans un filmmince
amorphe,
5 x10-11
esu à1,32 03BC
et 8 x10-11
esu à1,9
03BC, et des valeurssupérieures
à10-1°
esu, dans descristaux, parallèlement
à ladirection des
polymères.
Ces non-linéarités
cubiques
se manifestent aussi par des variations d’indice avec l’intensité du faisceau laser comme onpeut
l’observer dans desexpériences
de
conjugaison
dephase.
Al’hyperpolarisabilité d’origine électronique qui,
comme dans le cas de lagénération d’harmonique,
a destemps
caractéristi- ques d’établissement et dedisparition
inférieursvraisemblablement à la
picoseconde,
se superpose lacréation
d’espèces
excitées dont la durée de vie estun peu
plus longue (quelques picosecondes).
Sur deséchelles de
temps beaucoup plus grandes (des
dizai-nes de
ns),
onobserve,
en outre, des variationsd’indice dues à divers
phénomènes thermiques, électrostrictifs, qui
vont limiterpratiquement
lacadence maximum d’utilisation des
phénomènes
nonlinéaires
rapides.
Quels dispositifs optiques peut-on envisager
deréaliser avec les non-linéarités d’ordre trois de ces
matériaux ?
Tout d’abord des
dispositifs
demélange
àquatre ondes,
des miroirsconjugués
enphase,
enrégime
ps, entre
1 03BC
et2 it.
En utilisant les effets de résonance à deuxphotons
dans desgels
concentrésou des
cristaux,
on devraitpouvoir
obtenir desrendements de
conjugaison appréciables
pour desénergies
de pompe de l’ordre de la centaine deMW/cm2.
Letemps
nécessaire pour évacuer la chaleur absorbée vaimposer
une limite à la fré- quence derépétition
maximum utilisable(105
à106 Hz).
En ce
qui
concerne la bistabilitéoptique,
bienqu’elle
soitenvisageable
à desénergies élevées,
aucune
expérience précise
n’a été réalisée dans cedomaine. Les variations
d’absorption
induites eninfrarouge,
dans le domaine ps, surlesquelles
relati-vement peu de données
existent, pourraient
conduire. à des valves
optiques rapides.
Parailleurs,
notonsqu’il
estpossible
en utilisant lagénération
d’harmo-nique
deux induite par unchamp électrique Eo
demesurer celui-ci par un moyen
optique.
Du
point
de vue des matériauxeux-mêmes,
lespolydiacétylènes
sont lesplus
étudiésjusqu’à pré-
sent. D’autres matériaux
pourraient
avoir des pro-priétés physico-chimiques (aptitude
à former desverres de bonne
qualité optique,
stabilitéchimique
par
rapport
auxphoto-excitations)
ouoptiques (durée
de vie desexcitations, amplitude
des résonan-ces) plus
intéressantes que lespolydiacétylènes.
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