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Texte intégral

(1)

E X P L I C A T I O N

L I T T É R A L E , H I S T O R I Q U E E T D O G M A T I Q U E ,

DES PRIÈRES ET DES CÉRÉMONIES

DE LA MESSE,

SUIVANT L E S A N C I E N S AUTEURS

r

ET L E S M O N U M E N S D E T O U T E S LES E G L I S E S DU M O N D E C H R É T I E N .

A V E C D E S D I S S E R T A T I O N S E T D E S N O T E S S U R L E S E N D R O I T S D I F F I C I L E S , E T S U R L ' O R I G I N E D E S R I T E S .

PAR LE R. P. PIERRE LE B R U N ,

NOUVELLE ÉDITION.

T O M E Q U A T R I È M E .

L I B R A I R T E C A T H O L I Q U E DE P E R I S S E F R E R E S .

L Y O N . ù P A R I S .

A H C I I K M B H A 1 5 OIT » ™ H O U T C C L * M A I S O N F

Grande rue Mercière, 33, 9 Rue Saint-Sulpice, 38,

J t l r u c centrale» ( S . jQ Angle de la pUcv Sf-Sulptct.

18G0

(2)
(3)

Biblio!èque Saint Libère

http://www.liberius.net

© Bibliothèque Saint Libère 2008.

Toute reproduction à but non lucratif est autorisée.

(4)
(5)

Ce volume contient :

LA SUITE DES DISSERTATIONS SUR LES LITURGIES:

N°. i 3 . Uniformité abandonnée par les sec- taires du XVTsiècle. Liturgies Luthérienne, Zuinglienne, Calviniste, Anglicane, Ecos- saise, Suédoise, etc., 14. En quelles lan- gues on a écrit et célébré la Liturgie. i 5 - Du silence des prières de la Messe dans tous les

siècles.

(6)

Imprltu. de Fr. SEGUIN aine, à Avignon, rue Uouqueric, 13.

(7)

T A B L E

DES TITRES

CONTENUS DANS CE VOLUME.

TREIZIÈME DISSERTATION. Uniformité des liturgies de toutes les églises chrétiennes dans tout ce qu'il y a d'essentiel au sacrifice

?

abandonnée par les sectaires

du XVI

e

, siècle. Page i

ARTICLE I. Liturgie des Luthériens. 3

Formule de ta messe et de la communion pour l'ègtisc de Wittembetg par

Luther en i5a3, <)

ART. II. Liturgie ou cène des Zuingliens ou des Calvinistes» ao Liturgie instituée en 1S2S par Zuingte dans l'église de Zurich pour la célé-

bration de la cène du Seigneur* ibid.

Liturgie ou cène de Genève suivie par tes Protestons de France. »4

Manière de célébrer ta cène* ab ART. III. Liturgie d'Angleterre depuis te schisme, 3a

§. I, Origine du schisme sous Henri FUI, sans innovation à (a liturgie, 54

§. II. La nouvelle liturgie introduite sous Edouard y 1 après dix-hutt ans

de sekisme, 58 Ordre de la première liturgie anglicane reformée sous Edouard FI, Impri-

mée en anglais à Londres en i54<). 4

2

La cène du Seigneur ou ta sainte communion communément appelée la

messe, 44 La communion du malade, 55

Rcgtcmens du parlement. Plainte de Calvin et des autres novateurs. Sou»

veaux ehangemens dans la liturgie, 56 Seconde liturgie sous Edouard VI

t

imprimée en anglais à Londres en

i55a. 5j>

La communion des malades. 65

§. III. Rétablissement de l'ancienne liturgie sous ta reine Marie, ibid*

§, IV. Renouvellement de la réformation et delà seconde liturgie d'Edouard

sous te règne d'Elisabeth. 68 V. Des petits ehangemens et des additions qui ont été faits depuis EU~

sabeth , principalement sous Chartes IL /5 ART. IV. Changement de religion en Ecosse. Progrès des Novateurs, Dis-»

putes sur une nouvelle liturgie. 84 AHT. V. Liturgie singulière introduite en Suède depuis le Luthéranisme. 100

§. I. Origine et progrès du Luthéranisme en Suède sous Gustave premier, ibid.

§. II. Efforts du roi Jean pour rétablir la religion catholique, et pour in-

troduire une nouvelle liturgie. io5

§. III. Nouvelle liturgie introduite. Disputes el troubles à son occasion. 108

Lituigia Suecan» ecclesiae , catboliese et orthodoxae coaformis. * »5

Préface de l'archevêque d'Upsal en latin cl en français. ibid.

Ordre des prières de la préparation du prêtre , etc. 129 Observations touchant Us fautes qu'on a faites dans cette liturgie. '4^

Reproches faits jusqu'à présent à tous tes Proies tu m d'avoir rejeté de ta ii-

ttirgic la prière de l'invocation, »S»

(8)

Vf TATïLE DES TITRES.

ART. VI. Réflexions sur (ex lilur»Us des Novateurs depuis le XVb. siècle^

lesquels à force de vouloir s'éloigner de l'église romaine ont abandonné l'essentiel des liturgies de toutes les églises chrétiennes ; et ont encouru

par là l'anathème de toutes tes églises du monde chrétien. i54 Supplément à ta treizième Dissertation pour la liturgie d'Ecosse depuis te

changement de religion, 1 6 1 Manière d'administrer ta cène du Seigneur, T 6 A

Remarques, * 6 6 La liturgie ou la manière de célébrer te service divin , qui est établie dans

tes églises de la principauté de Neufchâtel et Valtangin. A Bâte, chez

Jean Pistorius , MDGGXIIL 167

La liturgie de la jainte cène. 1 7 2 Réflexions sur la liturgie de Neufchâtel, * 8 A

QUATORZIÈME DISSERTATION. En quelles langues on a écrit et célébré la liturgie jusqu'à présent dans

toutes les églises du monde chrétien. 188 ARTICLE I. Usage de l'église latine, et senti mens des papes jusqu'à no-

tre temps, 1 9 0 ART. II. Usage de l'église orientale. 2 0 6

Observation sur la traduction du missel romain en tangue chinoise. 2 2 I ,

QUINZIÈME DISSERTATION sur l'usage de réciter en silence une partie de la messe dans toutes les églises du monde, où l'on voit la manière dont la liturgie a été prononcée , en remontant depuis notre temps jusques

aux premiers fidèles. 226

O B S I R V A T I O U S

préliminaires sur les deux extrémités de deux sortes de prê- tres, dont tes uns disent toute ta messe sans que les assistans puissent rien entendre, et les autres disent toutes les prières à voix haute.

t

2 2 6

PREMIÈRE PARTIE. Exposition de la discipline présente de t'Église, qui ordonne clairement aux prêtres depuis six ou sept siècles

y

de dire une partie de la messe à voix busse, sans qu'ils puissent être entendus des

assistans. • 2 5 6

ARTICLE I. Ccqu'on a entendu généralement par ces mots submifisa voce :

Le sens du concile de Trente clairement marqué par tes historiens con- temporains et par l'église de Rome à laquelle les Pères de ce concile ren-

voient, 2 5 6 ART. II. L'église de Rome à laquelle le concile renvoie , met à ta tete du

missel toutes les rubriques sur la manière de prononcer. L'église de Milan tes met aussi. Les conciles provinciaux prescrivent le même usage. Dis-

cussion sur te Concile de Reims, 2 6 1 ART. III. Preuves tirées du pontipeat et du sacerdotal qui étaient en usage

avant te concile de Trente et des auteurs du XIV*, siècle, où l'on voit que

tes rubriques du missel de Pic V. n'étaient pas nouvelles, 2 7 1 ART. IV. Preuves tirées d'un grand nombre d'anciens missels, et st/rtntl

de celai de Paris , qui a été porté de tous eûtes depuis cinq ou six cents ans

par les Carmes et les Dominicains, 377 ART. V, Preuves de ta prononciation des prières en silence par l'usage de

tous tes ordres religieux depuis l'an 1 0 0 0 . 2 8 6 ART, VI. Témoignages des auteurs du XI*. XII

e

. et XIII

e

. siècle touchant

te silence des prières de ta messe , en remontant jusqu'au dixième. 2 9 4

N O U V P I . L K

explication donnée aux témoignages des auteurs qui parlent de ta

récitation en silence. 2 9 8

I U R L K X I O R . 2 9 9

(9)

T A B L E D E S T I T R E S . V I I

Première objection. 3oi

Réponse, 3oa Seconde objection* 3o3

Réponse» 3o4 A R T , V I I . Plusieurs prières récitées secrètement à la messe dans toutes tes

Églises chrétiennes gui ont conservé leurs liturgies, 5o5

A R T . V I I I .

liaisons mystérieuses du silence du canon, tirées des Pères et des Conciles. D'où vient qu'on laisse à présent entre Us mains des fidèles

le canon qu'on leur cachait autrefois* 311

S E C O N D E P A R T I E .

Examen de la discipline de l'Église durant les dix premiers siècles, touchant lamanière de réciter les prières de ta messe» 319 On fixe la signification du mot sécréta. On remonte ensuite depuis te X

e

. siè-

cle jusqu'aux premiers temps , et l'on fait voir l'usage constant-de dire

une partie des prières de la messe secrètement et en silence* Sic)

A R T I C L E I ,

Question préliminaire. On examine si le mot sécréta, vient du mot secretio, ou si avant te X

e

. siècle ce terme signifiait simplement l'oraison secrète dite secrètement en silence* 3a 1 A R T . I I . Quels sont les auteurs qui ont cru qu'on disait autrefois la messe

à voix haute.

v

327

A R T . I I I . Qu'on n'a point établi ta coutume de dire une partie de la messe en secret vers l'an 1000 , ni auparavant.

§ . I . Première preuve par l'auteur anonyme du livre des divins offices attri- bués à Alcuin. On montre que l'histoire des petits bergers a été insérée

mal à propos dans cet auteur. 33Î

§ . I I . Seconde preuve par Bernon , abbé de Richenau, l'an 100&. 558

§ . I I I , Troisième preuve par l'usage de faire réciter secrètement Us no?ni des morts dans tes diptyques, ou de les placer ailleurs qu'à ta messe

9

pour

ne pas interrompre te silence du canon. 54o

§ . I V . Quatrième preuve par Remy d'Auxerre, l'an 885. 34 a V . Cinquième preuve par Herard de Tours, l'an 858 , et par le Pape Nicolas L , l'an 866.

On marque quelles prières on prescrivait alors aux fidèles, ce que conte- naient les heures de Çharles-le-Chauve : méprise de quelques savans sur ce

point. 343

§ , V I , Sixième preuve par Flore de Lyon , l'an 84o. 35o

§. \II. Septième preuve par Amalairc , vers l'an 820. 352 RkFLEXION sur Raban Maur et sur Walfrid Strabon. 35G A R T . I V , Que depuis Amataire soits Louis-te*Débonnaire, en remontant

jusqu'à saint Grégoire , il ne s'est fait aucun changement sur la manière de réciter te canon. Preuves qu'il était récité en silence, par de très-anciens monumens

9

pontificaux, saeramentaires,ordres romain

t

gallican

t

mo-

nastique

y

etc. 557

MKSSK

basse ou privée au temps de saint Grégoire* 365

A R T . V . Discipline des églises d'Orient touchant le secret et te silence de ta messe au Vh. siècle. Changement introduit dans ta liturgie par l'empereur

Justinicn* 3G7

IHWOVÀTIOHS

faites dans la liturgie sous l'empereur Justinien. 37a

A R T . V I . Plusieurs usages du secret et du silence conservés dans tes égli-

ses d'Orient, malgré môme ta toi deJustinien. ?>}5 A R T . V I I . Effet de la Novetle de Justinien. Le canonrecitè tout haut en

quelques églises d'Orient. Histoire des bergers qui contrefont les mystères de la messe, et tombent à demi-morts par le feu du ciel. Cette histoire n'a point été cause de la récitation secrète du canon en Occident. 378

A R T . V I I I .

Qu'on n'apperço'U aucune marque de changement dans l'église latine depuis l'an 600 jusque vers l'an 4oo , et qu'on trouve toujours des preuves du silence des prières dans tes missels de Rome \ des Gaules et

d'Espagne. 584 A R T . I X . Preuve du secret et du silence du canon vers l'an 4oo , par te

Pape Innocent L et par saint Augustin* 588

(10)

V1TI TABLE DES TITRES.

ART. X . Qu'en remontant de l'an 4.00 au III

e

. siècle, on trouvé dans tè~

glise d'Orient et d'Ûccident le secret et te silence des mystères. $93 I. Par t'aateur de la Hiérarchie ecclésiastique sous le nom de saint Denys

t'ArèopagUe. ibid.

II. Par saint Amhroise. 396 III. Par saint Chrysostômc qui parle des rideaux qui cachaient l'autel pen-

dant ta célébration des saints Mystères , et du grand silence qu'on ne rom-

pait qu'en tas découvrant. 09S IV. Par le Concile de Laodicùc. 4oo ART. XI. Suite des preuves du secret et du silence par saint Basile et par

tes remarques de plusieurs savans sur tes usages du VI

e

. siècle, ioi ART. X l l . Qu'au II

e

. et au III". siècle on ne voit pas qu'on empêchât tes

fidèles de voir ce qui se faisait sur l'autel pendant tes saints Mystères;

mais on ne luir faisait pas entendre toutes tes prières du canon. £oy ART. XII1, Conclusion de la tradition perpétuelle du secret et du silence.

L'Eglise a toujours voulu accoutumer ses en fans à contempler les mystères

en réprimant la curiosité. 4*5

TROISIEME PARTIE. Examen des motif; sur lesquels on a cru que l'an- cienne église a fait dire te cation de ta messe à voix haute jusqu'au Xu siècle. 4 30

ARTICLE I. Premier motif, que scion les anciens Pères tes fidèles ont repondu Amen aux paroles de ta consécration jusqu'au X*. siècle*

RtPOwst. Que ce fait n'a été avancé que par des méprises. 4

a

* pBBt/VES par tes saints Pères que tes fidèles répondaient Amen après tes pa-

roles sacramentelles , dû même qu'en recevant la sainte communion , pour donner un témoignage public de leur foi, et en faire une haute profession.

A U T O R I T É S

des Pères Crées* 4*2

RKFOKSR» 4*5

A U T O R I T É S

des Pères Latins.

lUro?i5B. 4*5

SUITE

des autorités qu'on oppose. 4*"

IUPOSSK.

ibid.

ART. II. Témoignages tirés des anciennes liturgies grecques et de Flore de Lyon.

Rkpoksf;. Que tes liturgies ne sont pas de ceux dont cites portent le nom ,

que Flore dit te contraire île ce qu'on suppose. 4^0

TJÎIIOIRIIAKK

de Flore qu'on croit décisif, auquel on joint ceux de Pascliase

et de itatramne. 451

RtfponsR. 4*^2

ART. III. Troisième motif. L'autorité du rit gallican et du rit mozarabe.

RKPONVK.

Méprise sur le rit gallican. Discussion sur le rit mozarabe. 455

RKPORSB. 456

ART. IV, Qu'il n'y a pas plus d'inconvénient d'ajouter des Amen à la con- sécration , que d'en ajouter à la communion , comme on a fait au diocèso de Paris.

H K P O N S R .

Origine du nouvel usage de Paris, qu'on peut autoriser par saint

Charles le seul Amen de ta communion , fondé sur la première antiquité.

45;

JUPOHSE. 438

ART. V. Suite de l'article précèdent. De ta manière dont on a donné la communion , et d< s paroles qu'on a prononcées en lu donnant dans tous

les siècles. Quelle conséquence on doit tirer de ces usages. 44

1

ART. VI. Cinquième motif,, que les Amen des oraisons du canon sont une preuve que tes assistans doivent répondre, et par conséquent les entendre.

lUroKSE. Que ces Amen n'ont été tnis qu'au XIII*, ou au XIV*. siècle, et

qu'alors tout te canon se disait en silence. 45o

IUpoxse. 45 JL

ART. VII. Origine des Amen insérés dans te canon au milieu du XIIP. sic*

(11)

TABLE DES TITRES. ix

tte. On était alors en peint si les anges ou les prêtres devaient répondra

Amen. 456

ART. VIII. Dernière difficulté. Plusieurs réflexions montrent que jusqu'au VIII

e

. siècle il aurait été injuste de cacher tes mystères aux fidèles.

R É P O N S E .

OA se fonde sur des erreurs historiques. Durant les sept premiers siècles il y a toujours eu des fidèles qui ont mérité qu'on leur cachât une partie des saints Mystères , et les Saints n'ont pu trouver mauvais qu'on

usât à leur égard même de quelque réserve. 463

R K P O R S B . 464 P R E M I E R S E R R E U R H I S T O R I Q U E :

Que te fait des bergers ait fait introduire te

silence des prières. 465 II. Erreur historique: Qu'il y ait un décret qui ait fait changer l'usage de

prononcer à voix haute. ibid.

III. Erreur historique. Que les fidèles durant les sept premiers siècles n'aient

point assisté aux saints Mystères sans communier. 466 IV. Erreur historique. Que tes assemblées des fidèles des sept premiers siè-

cles ne fussent composées que de saints.

NOUVEAU M O T I F

de ne point s''astreindre à la recitation secrète , tiré de ta

messe de l'ordination qui se dit tout entière à voix haute. 4/5

NULLITÉ

du nouveau motif. La récitation haute de la messe de l'ordination n'est pas un reste de l'ancienne discipline.

R É F L E X I O N

sur l'origine de ce qui se fait en faveur des nouveaux prêtres comme une exception de la règle. 4 76

S U I T E

des illusions de l'apologiste. 4 79

I L L U S I O R .

ibid.

AUTRE

preuve de l'Apologiste* ibid.

I L L U S I O R . 4§O

A U T R E

preuve bizarre tirée de saint Ignace de Loyoiaet du docteur d'Epencc.

ibid.

I L L U S I O N . 48I R É P O * S B

à quelques nouvelles difficultés. 483

P R E M I È R E

difficulté contre l*utilité de cette Dissertation. 484

RKPORSB.

On montre la nécessité de se conformer aux rites marqués, et

surtout à ceux qui sont très-anciens. ibid.

S E C O N D E

difficulté sur l'autorité de Flore ; on reproche qu'on a falsifié cet

auteur. 488

R É P O N S E .

Que le reproche n'est fondé que sur une mauvaise édilion. On expose quelles sont les bonnes éditions de Flore , et quel est son vrai

sens. ibid.

T R O I S I È M E

difficulté sur le témoignage d

$

Amalaire t explication du mot

S K -

C R E T O . 494 RÉPONSE,

Qu'Amalaire exprime trop clairement la récitation secrète et

silencieuse pour pouvoir l'éluder. 495

OR montre d'oii vient qu'il se sert du mot chanter pour celui de réciter. 5oo

La clameur jointe au silence dans tes anciens auteurs. 5oi

QUATRIÈME

difficulté contre ce qui a été dit dans ta Dissertation , qu'ancien- ment on ne répondait point Amen aux paroles de ta consécration dans

l'église latine. 5o3

R É P O N S E .

Que l'objection est fondée sur une mauvaise traduction, et qu'elle

ne prouve rien pour l'église latine. 5o4

C I N Q U I È M E

difficulté sur l'origine de ta récitation secrète dans l'église latine,

5o6

R É P O N S E .

On montre combien on s'est trompé en avançant que du moins pen- dant les huit premiers siècles, le canon était récité d'une voix entendue

de l'assemblée. 507

I N S T A N C E S

et réponses sur te mot canerc, et sur te sentiment du Père Mabtl-

Ion touchant la récitation secrète, 516

LETTRE

du révérend Père Mnrtenne, 5iS

(12)
(13)

DISSERTATIONS

H I S T O R I Q U E S E T D O G M A T I Q U E S ,

S U R L E S L I T U R G I E S DE TOUTES LES ÉGLISES.

TREIZIÈME DISSERTATION.

Uniformité des liturgies de toutes les églises chrétiennes, dans tout ee fju'ilp a d'essentiel ou Sacrifice , abandonnée pur les sectaires du XPÏ. siècle.

Division de ce volume.

ON a vu dans les deux volumes précédons toutes les liturgies du m a n d e chrétien uniformes d u n s l e s s e n -

tïel, et Ton va voir dans celui-ci celles qui s'éloignent de l'uniformité. Au lieu q u e les anciennes sectes se sont fait un devoir de conserver la liturgie des églises d o n t elles avaient été séparées , les nouvelles sectes o n t fait, chacune à sa m o d e , des liturgies q u ' o n va exposer dans la p r e m i è r e d i s s e r l a t i o n de ce volume. En second l i e u , les nouvelles sectes n ' o n t

4- 1

(14)

a DISS. XIII. UNIFORMITÉ ABANDOIflftSE.

voulu c é l é b r e r la liturgie q u ' e n langue v u l g a i r e , du lieu q u e t o u t e s les églises c h r é t i e n n e s , soit catho- liques soit s c h i s m a t i q u e s , o n t c o n t i n u é (le c é l é - b r e r la liturgie dans l e u r a n c i e n n e langue , sans l'as- sujettir aux vicissitudes du langage p o p u l a i r e . C'est le sujet de la q u a t o r z i è m e dissertation. Enfin à ces dissertations on en j o i n t u n e touchant la m a n i è r e de réciter les prières de la messe. Les r u b r i q u e s des missels prescrivent de réciter secrètement les p r i è - res du canon , et depuis -i5 ou 3o ans (

a

) u n g r a n d n o m b r e de p r ê t r e s , q u o i q u e p i e u x , refusent de se s o u m e t t r e à cette règle.-Ils veulent dire t o u t e s les prières à haute voix, p r é t e n d a n t q u ' o n les disait ainsi autrefois. Et Ton va m o n t r e r dans la d e r n i è r e dissertation q u e l'usage de tous les siècles et de tontes les églises a été de réciter secrètement u n e p a r t i e des prières de la liturgie. C o m m e n ç o n s par le grand défaut d'uniformité.

Liturgie conservée par tous les hérétïqnes, à l'exclusion des nou- veaux sectaires.

D u r a n t les X V

0

p r e m i e r s siècles* n o u s n'avons t r o u v é a u c u n e église c h r é t i e n n e , qui n'ait conservé t o u t l'essentiel de la liturgie avec un soin très-reli- g i e u x , c o m m e ce que nous avons de plus saint et de plus respectable après le saint Evangile. Dona-

l i s i c s , A r i e n s , M a c é d o n i e n s , Nestoriens , Euty- chiens ou Monophysi les et a u t r e s , tous o n t regardé le sacrifice eucharistique c o m m e la consolation de l'Eglise et la source des grAces dont elle a besoin continuellement ; et ils se sont tous fait une loi invio- lable d'en conserver r i g o u r e u s e m e n t tout l'essen-

tiel, en sorte même que les moindres soupçons de changernens étaient un sujet de reproche m u t u e l . Les Donalistes s'iinaginant que les Catholiques y faisaient quelque i n n o v a t i o n , il fallut, p o u r faire cesser la calomnie (

b

) , les inviter à venir voir célé- brer la liturgie. Si les Nestoriens y insèrent q u e ! - (n) C<ts dissertations ont été publiés,pour la première fois, en 1720.

(b) Tome *>./>. 57.

(15)

LITOflGIE LUTHÉRIENNE. 3

A R T I C L E I.

Liturgie des Luthériens.

Dfes QUE LUTHER EUT fait BRÛLER, EN r5ao,(

b

) TOUT LE CORPS- DES DÉCRÉTÂTES «LES PAPES AVEC LA HUILE DE LÉON X , ET QU'IL EUT DÉCLARÉ UNE GUERRE OUVERTE À L'ÉGLISE DE ROME , SON PRINCIPAL DESSEIN FUT D'ABOLIR LA MESSE.

AN MOIS DE JANVIER- I ^ A A , IL DONNA SON Iraiié de abroganda nvssa privata^ QU'IL ADRESSA AUX AUGUS-

TINS DE WITTEMHERG, SES CONFRÈRES, POUR LES félici- (a)//Mr.xm. toi.

(B) Luther. Tout. Jennx. 15GG. loi. 317 el 320.

T.

QUES MOTS QUI INSINUENT LEUR HÉRÉSIE, ON LEUR EN FAIT UN CRIME, ET CE QUI EST DE PLUS REMARQUABLE, ON N'A JAMAIS EU LIEU TIC REPROCHER À AUCUNE DE CES GRANDES SECTES D'AVOIR ABANDONNÉ LE RIT ESSENTIEL AU SACRIFICE. TOUS ONT RELIGIEUSEMENT CONSERVÉ L'AUTEL, LE TERME DE SACRIFICE, L'OBLATÎON DU CORPS DE JÉSUS- CHRIST ET LA PRIÈRE PAR LAQUELLE ON DEMANDE QUE LE PAIN ET LE VIN SOIENT FAITS LE CORPS ET LE SANG DE JÉSUS- CHRIST QU'ON OFFRE , ET AUQUEL ON PARTICIPE PAR LA COMMUNION. TOUS SE SONT GLORIFIÉS DU PRIVILÈGE SPÉ- CIAL DE L'EGLISE , DANS LAQUELLE, COMME DIT SAINT PAUL,

nous (

a

) avons un autel dont les ministres du taber- nacle ri ont pas pouvoir de manger. CE TÉMOIGNAGE DE TOUS LES SIÈCLES ET DE TOUTES LES NATIONS CHRÉTIEN- NES N'A PU FAIRE RESPECTER L'ANCFENNE LITURGIE PAR LES NOUVEAUX SECTAIRES, ILSENONTFAIT UNE À LEUR MODE, CHACUN CONFORMÉMENT À SON ERREUR PARTICULIÈRE.

EXPOSONS CE QUE LES TROIS PRINCIPALES SECTES DES LU-

THÉRIENS , DES CALVINISTES ET DES ANGLICANS ONT RETENU

OU REJETÉ DE LA LITURGIE.

(16)

4 DISS. XUU ART. l . UNIFORMITÉ ABANDONNÉE.

t e r W d'avoir, les p r e m i e r s , a b a n d o n n é la messe. Il n ' e x c e p t e ici a u c u n e m e s s e , q u o i q u e le titre n'in- d i q u e q u e les messes privées. 11 p r é t e n d p r o u v e r qu'il n'y a point d ' a u t r e sacrifice q u e de s'offrir soi- m ê m e à D i e u , cl q u e celui des p r ê t r e s d e l'Eglise e s t i m e illusion et une a b o m i n a t i o n . Il mit d a n s son parti q u a t r e théologiens de l'uni versijé de W i t t e m - h e r g , au n o m b r e desquels était Philippe Mélanch- t h o n . Ceux-ci M p r é s e n t è r e n t u n e r e q u ê t e au p r i n c e F r é d é r i c d u c de Saxe , p o u r justifier les Augustin?» et

f >our le supplier d'employer son a u t o r i t é p o u r a b o - ir la m e s s e , à quoi il étoit déjà t o u t disposé. Les Brefs pressaus q u e le Pape Adrien VI écrivit (°) à ce prince furent inutiles. L u t h e r s'appliqua t o u t de nouveau à l'abolition de la m e s s e , et c o m m e il est le p r e m i e r des sectaires qui ait a t t a q u é et aboli le canon de la m e s s e , il n'est pas inutile de voir quelle a été l'origine de cette e n t r e p r i s e , et ce qui l'indis- posa si fort contre la messe. II n o u s l'apprend lui- m ê m e dans un ouvrage qu'il donna au p u b l i c en

1 5 33 , intitulé : De la messe privée et de F onction des prêtres.

Il ne craint pas d'exposer de quelle m a n i è r e il fut a t t a q u é par le démon sur les messes qu'il disait d e p u i s q u i n z e ans. La d i s p u t e n'est pas h o n o r a b l e ni à la foi ni à l'esprit de L u t h e r , parce qu'iT r é - p o n d i t assez mal à des a r g u m e n s assez faibles; mais il déclare dans cet o u v r a g e qu'il veut faire u n e h u m b l e confession de son e m b a r r a s et de son trou-

ble ; et puisqu'il n'a pas rougi de la p u b l i e r , n u l ne doit trouver mauvais q u e nous en fassions ici u n p r é c i s , et q u e nous en exposions aux y e u x des lecteurs les principaux endroits en p r o p r e s t e r m e s . Voici d o n c le récit qu'il en fait.

Une fois (

d

) m étant réveillé sur le minuit , Satan

(a) Cœp/sse vos prîmos omnium in vestra conçregntïone abusum iilum missarum , qua& vocant, ahrogarc. Tom. t. fol. 441.

{h) ibid. pftrj. 4 / 1 . (c) fol. »37.

(dj OiiSEKWYTIO.N SUR LA COiNK£UEKCE AVEC LE l,^

f

^t£. Celle

(17)

L1T0KG1B LUTHERIENNE. 5

commença ainsi à disputer avec moi : Ecoute* DIT- IL , Luther, docteur très-éclairé, tu sais que durant

i5 ans tu as célébré presque tous les jours des mes- ses privées : que serait-ce si de telles messes privées

conférence est an second tome des œuvres de Luther imprimée

8

en allemand à Iène,./o/. 82 , et au septième tome des mêmes œu- vres de Luther imprimées en' latin à Wîttemberg en 1558. Tom.

VU. joL 228 Les Luthériens trouvent mauvais que les auteurs catholiques parlent de cette conférence ; mais ce ne sont pas les catholiques seuls qui l'on relevée. Les Zuïngliens et les Calviniste?

ont souvent reproché aux disciples de Luther que leur maître avait été instruit sur l'article de l'abolition des messes privées par le diable même reconnu te! ; et non pas comme Zuingle, qui déclare seulement, que, dans un songe, un esprit ( dont il ne pou- vait dire s'il était blanc ou noir ) lui avait appris à bien soutenir le sens de figure dans l'Eucharistie. On peut voir là-dessus David Pa- raîus, Controvers.ettcharisL pag. 257. Hospinien. Hkt.sacram.

part. 2. fol. 26 et \2\, où après avoir rapporté une partie de la dispute de Luther avec le diable, il ajoute que le sommaire de cette conférence est que Luther apprit du diable que la messe ( surtout ta messe privée ) est une mauvaise chose, et qu'il f abo- lit étant convaincu par les raisons du diable* On pourrait citer plusieurs autres auteurs sacramentaires.

II est vrai que les Calvinistes de France qui ne craignirent pas, en 1531 , au synode de Charenton , d'admettre les Luthériens à leur communion , quoiqu'ils ne pussent ignorer que presque tous les Luthériens n'avaient cessé de les détester comme des héréti- ques, ont depuis ce temps-là ménagé les Luthériens sur l'article ne la dispute avec le diable. M. Claude, dans sa défense de la In- formation , a tâché de faire passer le récit de Luther pour une es- pèce de parabole ou figure de rhétorique , en quoi il fut d'abord relevé comme il le méritait par Fauteur du livre intitulé : Luther disciple du diable. A Paris, 1673. M. Seckendorf, savant Luthé- rien , dans son gros Commentaire historique du Luthéranisme,

imprimé à Leipsic en 1604, où il réfute habilement en plusieurs points l'histoire que M. Maimbourg a donnée en français, n'a rien oublié pour tâcher d'oter cet opprobre an parti protestant. ( Lett.X.

sert. 45 , pag. 102- ) Il paraît chagrin contre fauteur de la Perpé- tuité , contre AI de Cordemoî, et M. Bossuet, évéque deMeaux,

ni ont fait des réflexions sur cette conférence; mais quel moyen e faire oublier cette conversation avec le diable, et de persuader le public que Luther n'avait pas aboli la messe sur la remontrance du diable.

Car enfin, t°. c'est un fait certain que Luther a raconté lui-

même qu'il soutint cette dispute étant bien éveillé > et qu'il fut

rnnvaincu des raisons du diable , de quelque manière qu'il lui ait

parlé, soit en prenant une figure qui n'est pas désignée, soit en

faisant simplement impression sur son esprit et sur son cœur, ainsi

que M. Seckendorf veut l'inférer des deux mots allemands omis et

qui devaient être traduits, dit-il, in corde meo. 2°. C'est un fait

(18)

6 DISS. XIII. ART. I. UNIFORMITÉ ABANDONNÉE.

étaient une horrible idolâtrie ? Que serait-ce si le corps et le sang de Jésus-Christ n'y avaient pas été présens

y

et que ta n'eusses adoré et fait adorer aux autres que du pain et du vin ? Je lui répondis : J'ai

été consacré prêtre i j'ai reçu Vonction et la consé- cration des mains de Cévêque > et fui fait tout cela par le commandement de mes supérieurs et par l'o-

béissance que je leur devais. Pourquoi n'auraisfe pas consacré, ayant prononcé sérieusement les pa- roles de Jésus-Christ , et célébré austi très-sérieuse- ment des messes ? Tu ne rignores pas. Tout cela est vrai, me «lit-il , mais les "Jures et les Puïens font aussi toutes choses dans leurs temples par obéis- sance; et ils r font sérieusement leurs cérémonies....

Le diable lui reproche de n'avoir pas eu u n e vraie foi n i la connaissance de JéMis-Chrisf , non p l u s q u e les évéques qui l'avaient consacré. C'est

certain que Luther la fit imprimer en allemand en 1533. 5°. (l'est un fait certain qu'il engagea Juste Jouas son ami à la traduire en l a t i n , ce qui fut fait et imprimé en 15:î4 , douze ans avant la mort de Luther. De quoi peut servir la critique que M. Seckendorf fait de quelques mots de la traduction qui pouvaient être rendus autre- ment ? Il suffit que cette traduction ait été faite au temps même de Lut lier , long-temps avant sa m o r t , et par un de ses a m i s , qui n'aurait pas manqué de corriger ce qui aurait pu changer le sens de la relation. Luther en a été content : convient-il à M. Secken- dorf d'y trouver à redire? 4°. C'est un fait certain que le diable parla à Luther comme à un papiste, et que Luther soutint la dis- p u t e comme papiste sur ce qu'il retenait du papisme, sur ce qu'il avait dit des messes privées jusqu'alors, et sur ce qu'il admettait sept snercmeiis- Comment s'empêcher de dire que cette conférence a précédé le traité de ta captivité de fiabt/lonc, où il n'admet plus que trois sacremens , et qu elle a précédé de même les autres tiaités qu'il a faits contre la messe , où l'on ne trouve guère d'autres rai- sons que celles que le diable lui avait alléguées. Je ne fais point ici de controverse, j'expose seulement des faits qui ne peuvent être

raisonnablement contestés.

Enfin si l'on veut absolument que Luther ait prévenu dans quel- ques traités tout ce que le diable lui représenta dans la conversa- tion qu'ils eurent ensemble, que reslera-t-il à d i r e , si ce n'est que ses sentimens se trouvaient tout à fait conformes à ceux que le dia- ble voulait lui inspirer; et qu'il est arrivé, en cette occasion, ce qu'on dit proverbialement, que les beaux esprits se rencontrent.

Cela ne détruira pas la réllexion que l'agréable auteur de la

République des Lettre* a laite , en pariant de cette conférence , au

mois d'août 1685.

(19)

LITUnGTE LUTIlilUEffXE, 7 pour cela » continue-Nil, que vous éloignant de Jé-

sus-Christ corn fixe d'un juge cruel, vous aviez re- cours à sainte Marie et aux autres saints, et vous les regardiez comme des médiateurs entre vous et Jésus-Christ, Foilà comme oiua ravi la gloire à 7c?- sus-Christ. C'est ce que ni toi ni aucun autre Papiste ne peut nier : vous avez donc reçu Vonction, vous avez été consacrés et tondus , et vous avez sacrifié à la messe comme des Païens et non comme des Chrétiens. Comment donc avez-vous pu consacrer à la messe , ou célébrer vraiment la messe , puis*

quiljr manquait une personne qui eut la puissance de consacrer i ce qui est un défaut essentiel selon votre propre doctrine. Enfin il lui reproche tle s'être toujours a p p l i q u é à lui seul le s a c r e m e n t , lorsqu'il a dit la m e s s e , sans y faire participer les a u t r e s , et de s'être servi d e la messe c o m m e d ' u n sacrifice p r o p i t i a t o i r e d e v a n t Dieu.

L u t h e r se s e n t a n t pressé d a n s CE combat c o n t r e LE dîrihle : Je lui opposais , dit-IL, t intention et la foi de VEglise, lui représentant que c'était dans la foi et dans l'intention de l'Eglise que /'avais célébré des messes privées. Et quand j'aurais eu une mau*

vaise croyance et de mauvais senlimens , î Eglise a eu toutefois en cela une bonne croyance et de bons sentimens. L u t h e r ne t r o u v e rien de meilleur à o p - poser au d i a b l e , il eu est poussé à b o u t ; et s'il a lieu d e t r e h o n t e u x de n'être si mul défendu contre L'esprit de m e n s o n g e , il se c o n t e n t e de dire à ses a u d i t e u r s ou a ses lecteurs : Certes s'il vous fallait soutenir les assauts du diable et disputer contre lui, vous cesseriez bientôt de publier si hautement ce que vous dites de la conduite et de la tradition de ï Eglise.,,, carie diable attaque fortement lescœurs*.*

et il les presse avec une si horrible violence , quil

n'est pas possible de lui résister sans un secours par-

ticulier de Dieu. Tout d'un coup et en un clin d'œil

il remplit tout C esprit de ténèbres et de terreur, et

(20)

8 Diss. xni. ART. r.—UNIFORMITÉ ABANDONNÉE:.

s ' i l t r o u v e u n h o m m e i n c a p a b l e d e s e d é f e n d r e p a r l a p a r o l e d e D i e u , i l l e s u r m o n t e s i f a c i l e m e n t q u ' i l n a q u ' à l e t o u c h e r c o m m e d u p e t i t d o i g t , p o u r l e r e n v e r s e r e n t i è r e m e n t .

Voilà d o n c L u i lier vaincu p a r le d i a b l e , s o n e s -

p r i t r e m p l i t o u t d ' u n c o u p d e t é n è b r e s ;

et si per- s u a d é au milieu de ces t é n è b r e s , qu'il dira c e n t fois , et qu'il ne dira m ê m e c o n t r e le sacrifice de la messe q u e ce q u e le diable lui a m o n t r é . Celte dis- p u t e curieuse doit être pincée Tan 15a f , ou Tan

1 0 2 1 . Le diable et L u t h e r établissent celte é p o q u e , c o n v e n a n t qu'il avait dit des messes privées d u r a n t i5 ans. Or L u t h e r était p r ê t r e en 1607; il a d o n c dit des messes j u s q u ' e n s'il faut e n t e n d r e i5 années r é v o l u e s , o u j u s q u ' e n 1 0 1 1 , si ce s o n t des a n n é e s commencées. Le diable ne s'astreint pas plus e x a c t e m e n t a u x dates q u ' a u x a u t r e s vérités. Q u o i qu'il en s o i t , cette dispute doit avoir p r é c é d é les livres q u e L u t h e r a faits c o n t r e la m e s s e ; car s'il avait été a t t a q u é plus t a r d , il lui a u r a i t été b i e n iacile de dire au diable : T u ne m ' a p p r e n d s rien de n o u v e a u , j'ai déjà fait en partie ce q u e lu souhai- tes. C o m m e n t se dispenser de lui d o n n e r en cette controverse le t i t r e de disciple du d i a b l e ? et n'est- ce p o i n t en cette qualité qu'il prescrivit en i5a3 sa nouvelle formule de la messe? Il faut p o u r t a n t l ' a v o u e r , L u t h e r ne suivit pas e n t i è r e m e n t tous les désirs du diable qui souhaitait sans d o u t e qu'on re- jetât a b s o l u m e n t la vérité du corps de Jésus-Christ

dans la célébration de la messe. Q u e l q u e envie qu'en eût eu L u t h e r , il se trouva accablé par la simplicité des paroles de J é s u s - C h r i s t ,

c e c i e s t m o n c o r p s

, et il laissa cet article du désir du diable aux Z u i n g l i e n s e t à tous les Sacramentaires auxquels il a souvent dit q u e leur doctrine était celle du dia- ble. On n'a qu'à voir

s o n S e r m o n d e f e u c h a r i s t i e {*) et sa D é f e n s e d e l a C è n e c o n t r e l e s e s p r i t s f a n a t i q u e s

(a) Luth. 7. Fittemb.foL 335. 338.

(21)

LITURGIE LUTHÉRIENNE. 9

des Sacramentaires, d o n t il parle ainsi : Auresle fi ce même diable dont nous venons de parler, nous attaque aujourd'hui en faisant blasphémer la Cène de Jésus-Christ Notre-Seigneur par des hommes fanatiques qui ont rêvé que le pain elle vin n étaient donnés qu'en signe ou en symbole de la profession chrétienne, et qui ne veulent pas convenir que le corps et le sang de Jésus-Christ y sont, quoique ces paroles: Mangez , ceci est mon c o r p s , soient si expresses.

L u t h e r ne suivit peut-être pas n o n plus les ins- pirations du diable en laissant d a n s u n e nouvelle liturgie b e a u c o u p de pratiques de la messe romaine.

Q u o i qu'il en s o i t , exposons ici la nouvelle formule de la messe q u e L u t h e r dressa , fit imprimer et m e t t r e en p r a t i q u e à W i t t e m b e r g en 1 5 ^ 3 , suivant ce q u e L u t h e r écrit à celui à qui il adressa sa formule.

(Juare (

b

) deformula aliquapia missandiÇ ut vocant) et communicandi, ut et tu po&tulasti, optime Nico- Ice , agemus, ac sic agemus , ut non amplius solurn verbo doctrines corda regamus, sed manum quoque apponamus et publicâ udministratione in opus per- ducamus.

Formule (

c

) de la Messe et de la Communion pour V Eglise de Wittemberg > par Luther , en i5a3.

Cette formule est précédée de q u e l q u e s avis o u réflexions qu'il d o n n e en ces t e r m e s p o u r m o n t r e r ' qu'il en veut aux a u t e l s , au canon et à tout ce qu'il y a d'essentiel au sacrifice , et non pas à plu-

(1)) Caeterum ille, ipse dïabotus, de cnjus virtutibus nobïs jam ser- mo fuit, nos hodie per fanaticos homines o p p u g n a t , blasphematione cœnic Domml nostri Jesu Christi, qui sommant in ea solum panem et vinum davi in signum aut symbolum christianœ professionis nec volunt couceclere ibi corpus et sanguinem Christi esse ; cùm tamen ex pressa et clara sint verba : Comedite, hoc est corpus meum.

AVittemb. 1527. fol. 381.

(n) Tome 2. fol. 55G.

(b) La formule est an second tome de l'édition de AVittemberg,

et aussi dans l'édition d'Iène. Tom. 2.JoL 58G.

(22)

ÎO DISS. XIIt. A.RT. I. —UNIFORMITÉ ABANDONNEE.

sieurs choses qu'il regarde c o m m e indifférentes, e t q u i p e u v e n t faire plaisir au p e u p l e . « N o u s décla-

» r o n s en p r e m i e r lieu q u e n o t r e i n t e n t i o n n'a ja~

» mais été d'abolir a b s o l u m e n t t o u t le culte de

» D i e u , mais s e u l e m e n t de p u r g e r celui q u i est en

» u s a g e , de toutes les additions d o n t on l'a s o u i l l é ,

» e t de ne laisser ainsi paraître q u ' u n e p r a t i q u e

» pieuse. Car n o u s n e p o u v o n s pas n i e r q u e les

» messes et la c o m m u n i o n d u pain et d u v i n , s o n t

» u n r i t d i v i n e m e n t i n s t i l u é p a r Jésus-Christ. B i t q u i

» sous Jésus-Christ m ê m e et e n s u i t e sous les Apôtres

» a été observé très-simplement et t r è s - p i e u s e m e n t

» sans a u t r e addition.... Mais lorsqu'on s'est d o n n é

» la liberté d'ajouter et de c h a n g e r , et q u e l'avare

» et ambitieuse tyrannie sacerdotale s'y est j o i n t e ,

» on a vu les autels et les hauts-lieux de Raal et de

» tous les dieux placés dans le t e m p l e du S e i g n e u r

» p a r nos rois i m p i e s , c ' e s t - à - d i r e , p a r les é v é q u e s

» e t les pasteurs, f/impie Achnz a ô t é l'autel d'at-

» rain p o u r en s u b s t i t u e r u n a u t i e t i r é de D a m a s ;

» je parle de cet a b o m i n a b l e canon q u i est u n re-

» cueil de lacunes b o u r b e u s e s : alors on a fait île

» la messe un sacrifice, L'on a ajouté des offerloi-

» rcs , etc....

» Nous ne r é p é t e r o n s pas ici ce q u e n o u s avons

»> enseigné avec é t e n d u e a i l l e u r s , q u e la messe n'est

» pas un sacrifice o u l'action du sacrificateur : R e -

» gardons-la c o m m e sacrement ou c o m m e tcsta-

» m e n t : appelons-la bénédiction selon le l a t i n , eucharistie selon le g r e c , ou table du Seigneur,

» o u Cèub du S e i g n e u r , ou m é m o i r e d u S e i g n e u r :

» q u ' o n lui d o n n e . t o u t a u t r e litre q u ' o n v o u d r a ,

» p o u r v u q u ' o n ne la souille pas du titre de sacri-

» fice o u d'action. Exposons ici le rit q u e n o u s

» c r o y o n s devoir suivre.

IntroTts.

» P r e m i è r e m e n t . Nous a p p r o u v o n s et n o u s con-

» servons les Introïts des dimanches et des fêtes de

(23)

LITURGIE I.UTHKRIESTNE* 1 1

» J é s u s - C h r i s t , savoir de P â q U e s , d e la Pentecôte

» et de Noël. Nous préférerions volontiers les psau-

» mes entiers cTpu ces introïts s o n t t i r é s , c o m m e

» on faisait a u t r e f o i s , mais n o u s v o u l o n s bien n o u s

» c o n f o r m e r a l'usage présent. E t nous ne blâmons

» pas m ê m e c e u x q u i v o u d r o n t r e t e n i r les introïts

» des A p ô t r e s , d e la Vierge e t d e s autres s a i n t s ,

» lorsque ces trois introïts s o n t tirés des psaumes

*> ou d ' a u t r e s e n d r o i t s de l ' E c r i t u r e ; p o u r n o u s à

» W i t t e m b e r g , n o u s ne solennisons q u e les d i m a n -

» ches et les fêtes d u S e i g n e u r , s u p p r i m a n t celles

» de tous les a u t r e s s a i n t s ; et si leurs actes contiens

» n e n t q u e l q u e chose q u i mérite d ' ê t r e e x p o s é , o n

» le fera d a n s les s e r m o n s des dimanches. Nous

» m e t t o n s au n o m b r e des fêtes de Jésus-Christ, la

» Purification et l'Annonciation, de même q u e l'Epi-

» phanie et la Circoncision. N o u s a d m e t t o n s l'office

» de la Nativité au lieu de celui de saint Etienne

» et de saint Jean l'évaugéliste: les fêtes de la sainte

» croix n o u s s o n t en h o r r e u r . Q u e d'autres suivent

» c e q u e l ' e s p r i t l e u r suggérera p o u r s'accommoder

» aux vues de leurs consciences o u à la faiblesse

» de q u e l q u e s - u n s .

Kyrie eleison.

» Secondement. Nous admeftons les Kyrie elei-

» son avec les c h a n t s diflérens p o u r divers t e m p s ,

» aussi bien q u e l'hymne a n g é l i q u e Gloria in ex-

» celsisy q u ' o n p o u r r a o m e t t r e selon la volonté d e

» l'évêque.v»)

Collecte.

» T r o i s i è m e m e n t . On conservera l'oraison ou la

» collecte, p o u r v u qu'elle soit selon la piété c o m m e s) le sont p r e s q u e toutes celles des dimanches , mais

» on ne dira q u e cette seule oraison suivie de la

» lecture de l'épitre.,

(a) Ad arbitrium eplscopL Leâ Luthériens entendent par ÉVO-

que un homme choisi pour être surveillant ou superintendens,

surintendant, comme ils Vont nommé dans la suite.

(24)

12 DISS. XIII. ART. I. UftlFORMlré ABANDONNEE.

Épître.

» Il n'est pas encore temps de faire ici du chan*

» g e r n e n t , parce q u ' o n n'en lit a u c u n e q u i soit i m -

» pie. Cependant c o m m e dans les épîtres de saint

» Paul on a bien m o i n s choisi ce q u i i n s t r u i t d a n s

» la foi que ce qui c o n t i e n t des e x h o r t a t i o n s m o r a -

» l e s , il paraît q u e celui qui a fait Tordre des épî-

» 1res était un insigne i g n o r a n t , et un s u p e r s t i t i e u x

» q u i faisait grand cas des œ u v r e s : il a u r a i t d u

» préférer c o m m u n é m e n t les e n d r o i t s q u i a p p r e n -

» n e n t la foi en Jésus-Christ. Tl a eu les m ê m e s vues

» en réglauL Tordre des évangiles. Mais le s e r m o n

» en langue v u l g a i r e , y suppléera ; et si q u e l q u e

» j o u r on dit toute la messe en langue v u l g a i r e ( à

» q u o i J é s u s - C h r i s t veuille nous a i d e r ) il faudra

» s'appliquer à faire lire k la messe les meilleurs

» e n d r o i t s des épîtres et des évangiles.

Graduel.

» Q u a t r i è m e m e n t . On chantera le graduel com-

» posé de deux versets et de Ysjlleluia, ou d'un

» seul à la volonté de Tévèque. A l'égard des gra-

» duels du carême qui o n t plus de d e u x v e r s e t s ,

» (pie chacun les dise chez lui s'il veut ; n o u s ne

» voulons pas e n n u y e r les fidèles dans l'église. Il ne

» convient pas non plus d'avoir en c a r ê m e ou a la

» semaine s a i n t e , ou à lasixième férié pénible quel-

» q u ' a u t r e rit particulier q u e dans les a u t r e s t e m p s ,

» et de j o u e r le m o n d e par u n e demi-messe et par

*> u n e seule partie d u sacrement. Y Alléluia est la

» voix perpétuelle de l'Eglise, c o m m e elle est une

» m é m o i r e perpétuelle de sa passion et de sa victoire.

Prose.

» C i n q u i è m e m e n t . Nous n ' a d m e t t o n s ni s é q u e n -

» ces ni p r o s e s , à moins q u e Tévèque ne veuille

» faire dire la prose c o u r t e de Noèl , Orales mine

» omnest et véritablement il n'y en a p r e s q u e point

» qui soient s p i r i t u e l l e s , si ce n'est celle du Saint-

» E s p r i t , Sancti Spirilûs et Feni suncte Sjuritus, et

(25)

LITURGIE LUTHERIENNE. l 3

v très-peu d ' a u t r e s q u ' o n p o u r r a c h a n t e r après le

» dîner, o u le s o i r , o u à la tin de la messe , si cela T) plaît ainsi à l e v ê q u e .

Évangile.

» S i x i è m e m e n t . Suit la lecture de l'évangile o ù

» n o u s ne défendons ni n'exigeons les cierges ni

» l'encens. Cela sera libre.

Symbole.

» S e p t i è m e m e n t . Le symbole de Nicée q u ' o n

» c h a n t e o r d i n a i r e m e n t ne n o u s déplaît pas. L'évê-

» q u e fera s u r ce p o i n t ce qu'il v o u d r a . Je dis de

» m ê m e d u s e r m o n en langue v u l g a i r e ; il est in-

» différent q u ' o n le fasse avant le symbole ou avant j> l'introït. 11 p a r a î t p o u r t a n t plus à propos de le

» faire avant la m e s s e , à cause q u e l'évangile est

» la voix q u i crie d a n s le d é s e r t , et qui appelle à

» la foi les infidèles. Mais tout cela est l i b r e , parce

» q u e t o u t ce qui précède le symbole vient de n o u s ,

» Dieu ne l'ayant pas e x i g é , et n'esl p o i n t par con-

» s é q u e n t nécessaire à la messe.

># H u i t i è m e m e n t . Suit toute cette abomination à

» laquelle on assujettit tout ce qui p r é c è d e , de là

» vient q u ' o n l'appelle offertoire, et q u e tout y res-

» sent l'oblation. On place au milieu les paroles de

» vie et de s a l u t , c o m m e on plaça autrefois l'arche

» d u Seigneur d a n s le temple des idoles auprès de

» D a g o n ; et nul Israélite ne peut ni approcher d e

» l ' a r c h e , ni la r a m e n e r j u s q u ' à ce qu'elle a i t e l i e - n m ê m e frappé ses ennemis d'un o p p r o b r e éternel

» au d e r r i è r e , et les ait ainsi c o n t r a i n t s de la r e n -

» vover. C'est la parabole d u temps présent. C'est

» p o u r q u o i rejetant t o u t ce q u i ressent l'oblation

» avec le c a n o n , n o u s , r e t e n o n s ce qui est p u r et

» s a i n t , et nous c o m m e n ç o n s ainsi n o t r e messe.

» • i°. A la fin du Symbole o u après le sermon , o n

» p r é p a r e le pain et le vin p o u r la bénédiction a la

» manière a c c o u t u m é e ; si ce n'est q u e je n'ai pas

» encore a r r ê t é si l'on doit mêler de l'eau avec le

(26)

l4 DISS. XIW. A.RT. I.—'UNIFORMITÉ ABANDONNÉE.

» vin. J incline p o u r t a n t à n e m e t t r e q u e d u vin A p u r sans eau , parce q u e l'eau n e m e p a r a î t signi-

» fier rien de b o n : selon I s a t e , c. i . q u i dit votre

*> vin est mêlé d'eau. Car le vin p u r signifie a d m i -

» rablemciit la p u r e t é de la d o c t r i n e é v a n g é l i q u e ,

» et d'ailleurs le sang de Jésus-Christ d o n t n o u s fai-

» sons la m é m o i r e , a é t é r é p a n d u sans ê t r e mêlé

» avec le n o t r e , en s o r t e q u e c'est u n e r ê v e r i e de

» vouloir r e p r é s e n t e r ici n o t r e u n i o n avec J é s u s -

» Christ. N o u s n e faisons p o i n t m é m o i r e d e celte

» u n i o n . N o u s ne s o m m e s pas u n i s a v a n t l'effusion

» d u s a n g , et si cela é t a i t , o n célébrerait la mé-

» moire de n o t r e sang avec celui q u e J é s u s - C h r i s t

» a r é p a n d u p o u r n o u s . Je n ' i n t r o d u i r a i p o u r t a n t

» pas ici u n e loi superstitieuse c o n t r e la l i u e r t é . Jé-

» sus-Chri.it ne se souciera pas d ' u n e chose qu'il ne y> vaut pas la peine de c o n t e s t e r . Cette folle d i s p u t e

» a assez exercé l'église r o m a i n e , la g r e c q u e (

û

) et

» plusieurs a u t r e s .

» Ce q u e q u e l q u e s - u n s allèguent qu'il sortit de

» l'eau et du sang d u coté cie J é s u s - C h r i s t , n e

» p r o u v e rien. Car cette eau ne signifie a u t r e chose

» q u e ce qu'ils veulent lui faire signifier : elle ne

» fut p o i n t mêlée avec le s a n g , et d'ailleurs u n e

» figure ne prouve» rien. C'est p o u r q u o i chacun fera

» c o m m e il voudra.

» 2°. Le pain et le vin é t a n t p r é p a r é s , on dira :

» 'Dominas vobiscum. ri. Etcumspiritu tuo* Sursum

» corda jf. Habemus ad Dominum* Grattas a gain us

» Domino Deo nostro. ri. Dignum et justum est.

» ï^erc dignum et justum est, œquum et salulare

9

» nos tibi semper et ubique grattas agere, Domine

» sancte , Pater omuipotens celerne Deus , per

» Christum Dominant nostrum. Deinde :

(a) Luther aurait dit savoir qu'il n'y a jamais eu de dispute

entre les églises des Latins et des Tirées sur ce point. Elles sont

toujours convenues qu'il fallait mêler lYauavecle vin. Ces églises

oui seulement disputé contre les Arméniens, qui depuis leur schis-

me ne mettent point d'eau dans le calice.

(27)

LITURGIE LUTHÉRIENNE. l 5

» 3 ° . Qui pridiè quàm pateretur

%

accepitpanem,

» gratias a gensfrégît , deditque discipulis, dicens :

» Açcipite, comedite, Hoc est corpus meum quod

» vobis pro datur.

» Similiter et calicem , postquam cœnavit dicens:

» Hic calix est novi Tesiamenti in rneo sanguine qui

» vobis pro et pro rnultis effknditur in remissionem

» peccatorum. Hcec quoticscunque feceriiis, in met

» mémoriaux faciatis.

Sanctus.

» Je souhaite q u e ces paroles de Jésus-Christ sui-

» vent la préface a p r è s u n e petite p a u s e , et qu'el-

» les soient récitées du ton de voix q u ' o n chantait

» autrefois l'oraison dominicale dans le c a n o n , afin

» q u ' o n puisse ê t r e e n t e n d u des assistans, q u o i -

» q u ' e n tout cela il soit libre de réciter ces paroles

» en silence ou de les faire e n t e n d r e .

Pater.

»4°- k'* bénédiction finie,le c h œ u r c h a n t e r a s a n c -

» tus eXbenedictas^ et fiuissant benedictus^ on élè-

» v e r a l e p a i u et le c a l i c e , s e l o n le rit observé j u s q u ' à

» p r é s e n t , soit à cause des faibles q u i p o u r r a i e n t

» ê t r e blessés d'un c h a n g e m e n t s o u d a i n dans u n e

« partie si considérable de la messe , s u r t o u t dans

» les e n d r o i t s o ù par les s e r i n o n s en langue vu!-

» gaire on est i n s t r u i t de ce q u ' o n veut m a r q u e r

» p a r cette élévation.

Pax Domini, etc.

» 5°. Après cela on d i r a l'oraison dominicale :

» Oremus preeceptis salutaribus monili , etc. On

» omettra l'oraison s u i v a n t e , Libéra nos quœswnus,

» avec tous les signes de croix q u ' o n a c o u t u m e de

» faire s u r l'hostie, et avec l'hostie s u r le calice. On

; )

ne r o m p r a point l'hostie, et on ne la mêlera point

» dans le calice. Mais d'abord après l'oraison domi-

» iiicalo on dira : Pax Domini, etc. q u i est une es-

& pèce d'absolution p u b l i q u e des péchés des coin-

(28)

l6 DfSS. XIIL A UT. r. UNIFORMITÉ ABlXDÛXflrêfi.

» m u n i a n s . C'est là u n e voix vraiment é v a n g é l i q u e

» q u i a n n o n c e la rémission des p é c h é s , et q u i est

» u n e très-digne et l ' u n i q u e p r é p a r a t i o n p o u r la

» table du S e i g n e u r , si elle est e n t e n d u e avec f o i ,

» c o m m e venant de la b o u c h e de Jésus-Christ. C'est

» p o u r q u o i je voudrais qu'elle fut p r o n o n c é e la face

» t o u r n é e vers le p e u p l e , selon l'usage des évc-

» q u e s (

a

) ce qui est l ' u n i q u e vestige des a n c i e n s

» évéques q u ' o n aperçoit d a n s les n ô t r e s .

» G°. Ensuite le c é l é b r a n t se c o m m u n i e l u i - m ê m e

» et c o m m u n i e le p e u p l e ; et p e n d a n t la commu-

» nion on chante : Agnus Dei, etc. Q u e si a v a n t la

» c o m m u n i o n il veut dire cette p r i è r e , Domine Jesu

» Cliriste Fili Deivivi qui ex volant aie, etc. il ne

» fera pas m a l , p o u r v u qu'il change le n o m b r e sin-

» gulier en pluriel : Nostris et nos au lieu de meis

» et me. II peut dire de m ê m e : Corpus Domini, etc.

» custodiat animam meam vel tuam in vitam a

3

ter-

» nam , et sanguis Domini, etc. custodiat animam

» meam vel tuam in vitam œternam.

» 7°. On c h a n t e r a si l'on veut la c o m m u n i o n .

» Mais au lieu de la d e r n i è r e collecte complendce

» qui ressent le sacrifice , on lira dans le m ê m e ton:

» Quod ore sumps'mus Domine, etc. Et l'on p o u r r a

» dire l'oraison Corpus tuuni Domine quod sumpsi-

» mus y etc. au p l u r i e l , Dominus vobiscum, etc. Au

» lieu iV/te missa est , on dira Benedicamus Do-

» //2//20 , eu ajoutant q u a n d on voudra Alléluia en

» note q u ' o n p r e n d r a si l'on veut an Benedicamus

» de vêpres.

» 8°. Ou donnera la bénédiction a c c o u t u m é e ou

» colle q u e Dieu m ê m e a dictée dans les N o m b r e s :

» Que le Seigneur nous battisse et nous conserve:

» qu'il nous découvre son visage, et qu'il nous donne

» la paix. Ou celle du psaume f>G : Que Dieu, que

(a) Cet endroit montre qu'au temps de Luther les eveques d'Alle-

magne donnaient la bénédiction solennelle immédiatement avant

par Domini

y

comme on fait encore à Paris et, dans dix autres

églises de France ; ce qui vient de l'ancien usage gallican.

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