HAL Id: jpa-00208997
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Submitted on 1 Jan 1981
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Instabilités de couche limite dans un fluide en convection. Evolution vers la turbulence
M. Dubois, P. Bergé
To cite this version:
M. Dubois, P. Bergé. Instabilités de couche limite dans un fluide en convection. Evolution vers la turbulence. Journal de Physique, 1981, 42 (2), pp.167-174. �10.1051/jphys:01981004202016700�.
�jpa-00208997�
Instabilités de couche limite dans
unfluide
enconvection.
Evolution
versla turbulence
M. Dubois et P.
Bergé
DPh-G/PSRM, CEN Saclay, BP 2, 91190 Gif sur Yvette, France
(Reçu le 1 er septembre 1980, accepté le 14 octobre 1980)
Résumé. 2014 L’évolution de l’état convectif dans l’instabilité de Rayleigh-Bénard est étudiée en fonction du nombre
de Rayleigh dans une cellule de petit rapport d’aspect. Pour la structure convective étudiée, on trouve successive- ment les états suivants : stationnaire, périodique, bipériodique et turbulent. Les oscillateurs thermoconvectifs
responsables des états périodiques ont pu être identifiés par des mesures interférométriques et leur évolution
mutuelle qui mène à un état de turbulence faible, est une très bonne illustration de l’approche vers la turbulence
d’un système à petit nombre de degrés de liberté.
Abstract. 2014 The evolution of the Rayleigh-Bénard convective state is followed when the Rayleigh number is
increased in a cell of small aspect ratio. In a given structure, the sequence of stationary, periodic, biperiodic and
turbulent states is observed and the thermoconvective oscillators have been identified through interferometric measurements. The further evolution to turbulence is a good illustration of the approach of the turbulent state in
a system with low number of degrees of freedom.
Classification
Physics Abstracts
44.25 - 47.25
Le
problème
de savoir comment naît la turbulence dans dessystèmes a
priori déterministes, est unedes
grandes questions qu’étudient
actuellement théo- riciens etexpérimentateurs.
Aussi calculs etexpé-
riences sur ce
sujet
se sont-ilsmultipliés
ces dernièresannées.
On peut au
départ
considérer deux types de turbu- lence :1)
Celle liée à laprésence
d’ungrand
nombre dedegrés
de liberté dans lesystème qui
devient turbu-lent
(modèle
deLandau).
Elle est observée, parexemple,
dans le cas de la turbulencedéveloppée
oudans des
systèmes
convectifs où les dimensions sontgrandes.
Dans ce dernier cas, on peutparler
de tur-bulence de
phase [1].
2)
Celle liée à unpetit
nombre dedegrés
de liberté.L’existence de cette turbulence méconnue il y a une
dizaine d’années, est maintenant bien
acquise grâce
à de nombreux travaux
théoriques [2],
mais dont il faut mentionner enpremier
ceux de Lorenz[3]
et deRuelle et Takens
[4].
Ces auteursprévoient
que la turbulence peut s’établir dans de telssystèmes après
un
petit
nombred’étapes
ou de bifurcations. Desexpériences
menéesparallèlement
ont clairementconfirmé ce
point
de vue, enparticulier,
sur des fluides convectifs. Le petit nombre dedegrés
de liberté est alors obtenu en étudiant la convection dans despetites
boîtes où le nombre de modes
spatiaux possibles
est faible.
Lorsque
l’on augmente le nombre deRayleigh
Ra -paramètre
fondamental de l’instabilité thermoconvective[5]
- le mouvement convectif, d’abord stationnaire, devientdépendant
du temps.Si l’on considère la vitesse par
exemple,
la variationtemporelle
de celle-ci est d’abordmonopériodique.
Plusieurs voies peuvent ensuite se
présenter
pour aboutir à l’état turbulent, voiesqui dépendent
essen-tiellement de la structure convective
présente. Deux
de ces voies peuvent être
plus particulièrement
rete-nues :
apparition
d’une deuxièmefréquence
dans le comportementtemporel (bipériodisme) [6,
7,8],
et’ démultiplication
de lafréquence
fondamentale avecapparition
dessous-harmoniques [9].
Il faut aussi mentionner lephénomène
d’intermittencesqui,
àpartir
d’un étatrigoureusement monopériodique [10]
ou
quasipériodique [11],
peut faire apparaître la turbulence parbouffées qui
serapprochent
deplus
en’plus
dans le tempsquand
le nombre deRayleigh
estaugmenté
au-delà du seuil d’intermittence.La
multiplicité
des voiespossibles
peutparaître
a priori déconcertante. Aussi, pour bien cerner le
démarrage
de l’état turbulent, nous avonsessayé
de mettre en évidence les mécanismes
physiques
res-ponsables
des étatspréturbulents
i.e. des états oscil- lants dans l’instabilité deRayleigh-Bénard.
Ici, nousprésentons
les résultatscorrespondant
à laséquence
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01981004202016700
168
stationnaire - monopériodisme -
bipériodisme
turbulence,séquence qui
a été étudiée avec un fluide àgrand
nombre de Prandtl(Pr
=130).
1. Les techniques
expérimentales.
- Dans unfluide thermoconvectif, chauffé par le bas, les varia-
bles locales
qui
caractérisent l’état de convection sont d’une part la vitesse V, d’autre part laperturbation
de
température
0, définie comme la différence entre latempérature
en unpoint
du fluide convectif et cellequ’il
aurait s’iln’y
avait pas de mouvement; dans l’état stationnaire, ces deux variables sont reliéespar
l’expression
A T est la différence de
température
àlaquelle
estsoumise la couche fluide et a est le nombre d’onde de la structure convective.
V 1
est la composante verticale de la vitesse normalisée àDTID
oùDT
est la diffusivitéthermique
du fluide et d estl’épaisseur
de la couche.Z* est la cote verticale normalisée à d. Lorsque le
mouvement convectif est instationnaire, la relation
entre Y et 0 est
complexe
etdépend
du nombre de Prandtl.Pour obtenir le plus d’informations
possible
surles états
dépendants
du temps, nous avons mesuré simultanément ces deuxquantités.
La mesure de lavitesse locale
YZ,
faite par anémométrieDôppler classique [12]
donne une informationquantitative
mais locale en un instant donné ; ainsi V z a été mesuré
dans le
plan
médian(Z
=d/2)
en différentspoints
de la structure. Parallèlement la mesure des
tempéra-
tures par interférométrie donne une
image globale
Fig. 1. - Schéma de la cellule expérimentale et de la structure qui
y est présente dans le cas étudié c.-à-d. deux rouleaux X et un
rouleau Y En bas, figures d’interférométrie différentielle, obten,ues dans les plans ZY et ZX, à un instant donné pour Ra/Rac 255.
[Scheme of the experimental cell, together with the studied struc-
ture i.e. two X rolls and one Y roll. Below, the corresponding
differential interferometric pictures are shown, at a given instant,
Ra/Rac = 255.] 1
instantanée de la structure et, bien
qu’intégrée
sui-vant la direction du faisceau incident, des informa- tions
semi-quantitatives
sur lesperturbations
detempérature.
Notonsqu’en
[13], estproposée
uneméthode
interférométrique sophistiquée
permettant de connaître localement lesperturbations
detempé-
rature.
Les deux types
d’images interférométriques
quenous avons étudiées, ont été obtenus - d’une part par interférométrie différentielle, celle-ci réalisée à
l’aide d’une lame de verre de bonne
qualité optique (le principe
en est décrit en[14])
d’autre part par interférométrie de Mach-Zehnder[15].
Dans le
premier
cas, nous avons formé desimages
donnant les
gradients
detempérature OZ T,
simulta-nément dans les
plans
XZ et YZ,intégrés respective-
ment suivant les directions Y et X
(voir Fig. 1);
ladistance entre les rayons lumineux ayant cheminé dans la cellule pour interférer à la sortie de la lame est
(ôl)z --
1 mm. Notons que la connaissance simul- tanée desperturbations
detempérature
suivant deux directionsperpendiculaires
permet de connaître la dimension de défauts localisés et donc,approximati-
vement, leur anomalie de
température.
Dans le deuxième cas, les
images
interférométri- ques de Mach-Zehnder nous ont donné directement leslignes d’isotempérature plus
facilementexploita-
bles ; mais laqualité optique
de notre montage actuela surtout
permis
d’avoir une bonneimage globale
des
perturbations
detempérature
et de suivre locale-ment leurs variations dans le temps. Ces deux types
d’images interférométriques
ont été traités soit enprenant un film et en
analysant
ultérieurement les informations image parimage,
soit enenregistrant
directement le comportement
temporel
à l’aide dediodes mesurant localement la variation d’intensité due au
déplacement
desfranges. Rappelons
que dans le cas de l’interférométrie de Mach-Zehnder la varia- tion de l’ordre d’interférence Ak est reliée à la varia- tion moyenne detempérature
sur letrajet
1 du rayon considéré par la relationsoit d T = 0,16 dk
deg.
pour 1 = 1 cm et dans le casdu fluide que nous avons utilisé.
 est la
longueur
d’onde du faisceau laser(Â
= 0,632 8pm)
donnant lesimages
interféromé-triques.
Dans le cas de l’interférométrie différentielle, la variation du
gradient
moyen detempérature
estdans les conditions de notre
expérience.
La
conjugaison
des deux types de mesure - l’une locale de la vitesse - l’autre donnant uneimage globale
despropriétés thermiques
du fluide convec-tif - a été essentielle dans la détermination des mécanismes
physiques responsables
des effetsdépen-
dants du temps. En
particulier,
nous verrons combien certaines zones à fortgradient thermique
- couche limite,point
chaud ou froid etc. - etqu’il
estimpor-
tant
d’appréhender
dans leur ensemble,jouent
unrôle
prépondérant; soulignons
par ailleurs que ceszones sont en
général
peu accessibles aux mesures de vitessequi
y est très faible.La cellule. - Comme nous l’avons
déjà souligné,
notre but est d’étudier les mécanismes et l’évolution des effets
dépendants
du tempsintrinsèques
à laconvection. Pour s’affranchir de la turbulence observée dans des
grandes
boîtes[1,
8], liée essentiellement à desproblèmes
de mobilité de structure, les observa- tionsreportées
dans cet article ont été faites dans unecellule de
petit
rapportd’aspect : LX/d
= 2 ;Ly/d
= 1, 2, d = 2 cm(voir Fig. 1).
La cellule étant constituée d’un cadrerectangulaire
enplexiglass
dont la conducti- vitéthermique
est très voisine de celle du fluide utilisé(4
à 5 x 10- 4cal. cm. deg. - 1 . S - 1 ).
Ce cadre estplacé
entre deuxplaques
de cuivre horizontalesrégulées therniquement
par circulation d’eau à± 10- 2
deg.
La convection a été étudiée avec de l’huile aux
silicones de viscosité v = 0,1 stokes à
température
ambiante, donc àgrand
nombre de Prandtl. Lescaractéristiques physiques
de cette huile sont regrou-pées
dans le tableau ci-après :2. Résultats expérimentaux. - 2.1 DESCRIPTION GÉNÉRALE DES DIFFÉRENTS ÉTATS OBSERVÉS. - Lorsque
l’on s’intéresse à l’état d’un fluide thermoconvectif le
premier paramètre descriptif
est le nombre deRayleigh.
Mais, dès que l’ons’éloigne
dupremier
seuil Rac où la convection s’établit, celui-ci ne suffit
plus
pour connaître l’état convectif. Enparticulier,
cet état pourra
dépendre
très fortement du nombre d’onde de lastructure présente.
Dans le cas de la
petite
boîte étudiée, au seuilRac
la structure est formée de deux rouleaux d’axe
paral-
lèle au
petit
côté de la cellule(Ax = Ac
= 2 d où Aest la
longueur
d’onde = 2ndla); lorsque
le nombrede
Rayleigh
estaugmenté,
la structure devient tridi-mensionnelle,
(Ra/Rac (1)
i120),
avecapparition
d’undeuxième
système
de rouleaux d’axeparallèle
à XX.Généralement
AY
= 0,6Ax
c(deux
rouleaux sui-vant
Y).
Le type de structure ainsi obtenue reste stationnaire dans ungrand
domaine de nombre deRayleigh
et même, si les rouleauxprincipaux
sontparfaitement symétriques
par rapport aupoint
centralde la cellule,
jusqu’à
des valeurssupérieures
à 400Rac.
Mais
généralement
la tendance de la structure à augmenter salongueur
d’ondequand
le nombrede
Rayleigh
croît, se manifeste par une croissance de la dimension d’un rouleau suivant X, au détrimentde son voisin, conduisant ainsi à une structure
dissy- métrique
en X. Suivant la direction Y, la structure peut conserver deux rouleaux ou n’engarder qu’un (Ay
= 1,2Ax c).
Chacune de ces structures peut être stablejusqu’à
des valeurs élevées du nombre deRay- leigh (Ra/Rac
>300)
et a sa propre loi d’évolutiondepuis
l’état stationnairejusqu’à
l’état turbulent,évolution liée à des mécanismes
physiques
différentsmais
probablement complémentaires [6, 14].
Dans cet article, notre but est de reporter en détail les mécanismes conduisant aux instabilités oscilla-
toires,
puis
à la turbulence dans le cas de la structureschématisée par 2 rouleaux X et 1 rouleau Y
(voir Fig. 1).
Le
champ
moyen des vitessesVZ
=f(X, Y)
mesurédans le
plan
Z =d/2 correspondant
à une tellestructure est donné
figure
2 pourRalRa,,,
= 275.La
séquence
des différents états observés est résumée ci-dessous(et
sur lafigure 3) :
- 215
Ra/Rac
250, la convection est mono-périodique,
- 250
Ra/Rac
305, la convection estbipé-
(1) Ici la valeur de Rac est celle qui correspond à l’établissement de la convection en géométrie dite infinie.
170
Fig. 2. - Champ des vitesses moyennes Vz = f(X, Y), mesuré
dans le plan médian Z = d/2, pour Ra/Rac = 275. Les vitesses
sont en mm . s-1.
[Mean velocity field Vz = f(X, Y), measured in the mid-plane
Z = d/2, RajRac = 275. (V z unit : mm. s-1 ).]
Fig. 3. - Variation des périodes il (couche limite) et Tp (émission
de plumes) en fonction du rapport Ra/Rac. 1 et II’ = domaines monopériodiques ; bulent. En bas de la II figure, = domaine a été porté bipériodique ; le rapport III des = périodes
domaine
rp/Tltur-en fonction de Rai Rac.
[Variation of the periods T, and ip with Ra/Rav. Tp = plume emission period. Tl = boundary layer period. I and Il’ = monoperiodic régime ; II = biperiodic régime ; III = turbulent régime. At the bottom, the dependence of the ratio of the two periods cp/Tl is reported versus Ra/Rac.)
riodique (avec
un domaine demonopériodisme
appa-rent),
-
RalRac
> 305, la convection devient turbulente.Notons
qu’il
y a unphénomène d’hystérésis
auseuil
d’apparition
dubipériodisme.
Par ailleurs, tousles états observés
correspondent
à la même structurespatiale
c.-à-d. que l’ordrespatial
esttoujours
con-servé.
Voyons
maintenant à quoicorrespond
chacunedes
étapes
citées.2. 2 ETUDE DU COMPORTEMENT MONOPÉRIODIQUE. - Lorsque
Ra/Rac
estsupérieur
à 215, la vitesse mesuréeen un
point
de la structure variepériodiquement
dans le temps
(Fig. 4)
avec uneamplitude
de modula-tion
qui dépend
peu dupoint
de mesure.Fig. 4. - a) Variation de l’amplitude de la vitesse verticale V z en fonction du temps en un point donné de la structure. b) Spectre correspondant : RalRa,, = 237.
[a) Time-variation of the V z amplitude in a given point of the
structure. Ra/Rac = 237. b) Corresponding spectrum.]
Les
images interférométriques (Mach-Zehnder)
montrent que, corrélativement, il y a une modulation de
l’épaisseur
de la couche limite froide : le front froid avancepuis
recule dans larégion
deplus
faibleFig. 5. - Variations de température bO, mesurées d’après le déplacement des franges d’interférométrie Mach-Zehnder en diffé- rents points (voir Fig. 1) de la partie inférieure de la couche limite froide. Pour Ra/Rac = 253, on voit très nettement que les périodes
sont différentes en A et en A" (et A"’). Pour Ra/Rac = 266, l’oscil- lation globale de couche limite a pratiquement disparu.
[Temperature variations bO, measured from the time-displacements
of Mach-Zehnder interferometric fringes. The different points A, ... A’, ... correspond to that reported on the figure 1, located at the lower part of the cold boundary layer. At Ra/Rac = 253, we
see clearly that the periods are different in A and A" (and A"’).
At RalRa,, = 266, the whole oscillation of the cold boundary layer has practically vanished.]
gradient thermique qui correspond
à lapartie
convec-tive du fluide. L’ordre de
grandeur
de la variationmoyenne de la
température
en différentspoints
de lacouche limite est montré
figure
5a. On peut remarquer que cette variation est très faible de l’ordre de 0,1°(pour
AT rr 4OC).
Cette instabilité non localisée dans la couche limite froide est trèsproche
du méca-nisme
proposé
par Howard[16].
LI étant le tempscaractéristique
de lapériode
observée, on peut donc s’attendre à avoir la relationoù à
représente
une valeurapprochée
del’épaisseur
de la couche limite froide. En prenant r, = 42 s
(Ra/Rac 245),
le calcul donne 5 = 2,25 mm, en accord raisonnable avec les observationsexpérimen-
tales
(ô -
2,2mm)
obtenuesd’après
les mesures desgradients
detempérature (Fig. 1),
il faut néanmoinsnoter que l’estimation de cette épaisseur n’est
qu’approximative,
l’extension de la couche limite n’étant définie que par une discontinuité dans legradient thermique.
Avec une telle valeur de 5, le nombre deRayleigh
local Ra(couche d’épaisseur 5
soumise à un
gradient AT/2)
est égal à 300, la valeur estimée par Howard étant 1 000 environ.L’action de la modulation de la couche limite peut être ainsi
expliquée : lorsque
le front froid avance, le nombre deRayleigh
de lapartie
convective de la couche est diminué, d’où une diminution de la vitesse.Cette diminution relative augmente le temps
d’échange thermique
auxparois
chaude et froide, si bien que le fluide arrivant dans les courants montant et des- cendantprésente
uneplus grande
différence de densité,d’où une
augmentation
de la vitesse convective,régression
du front froid et ainsi de suite...2. 3 ETUDE DU COMPORTEMENT BIPÉRIODIQUE. - Lorsque
RalRa,,,
devientsupérieur
à 250, on voit très nettement dans le comportement de la vitessequ’une
deuxièmefréquence apparaît (voir Fig. 6).
L’amplitude
de la modulation de la vitesse corres-pondant
à cette deuxièmefréquence
croît brutale- ment au-delà de ce nouveau seuil(Fig. 7),
on est enprésence
d’une transition de 1r ordre,auquel
estassocié un
phénomène d’hystérésis
pour le seuil observé à la croissance et à la décroissance de AT.Des mesures locales de
propriétés thermiques
[6]ont
permis
de montrer que les deux oscillateurspré-
sents pour
Ra/Rac
> 250, sont d’une part la couche limite froide comme dans l’étatmonopériodique,
etd’autre part une instabilité
thermique plus
localiséeet prenant naissance dans la même couche limite
froide, au droit des courants descendants maximum,
près
desparois
latérales de la cellule(point
A et Bsur la
figure 1).
Les comportements en A et B sont
identiques (même période)
et ne diffèrent que par leurdéphasage
dans le temps et leuramplitude.
Aussi l’étude duphénomène bipériodique peut-elle
être faite dans un seul rouleauFig. 6. - a) Variation de l’amplitude de la vitesse verticale V z,
mesurée non loin de l’émission de plume, en fonction du temps dans le régime bipériodique RalRa,, = 253. b) Spectre corres- pondant (fi et fp sont respectivement les fréquences correspondant
à la couche limite et à la plume).
[a) Time dependence of the V z amplitude, as measured not far
from the plume émission. Biperiodic régime. Ra/Rac = 253. b) Cor- . responding spectrum. f, and fp are respectively the frequencies of
the boundary layer and of the plume emission.]
Fig. 7. - Variation de la modulation relative de la vitesse mesurée
non loin de l’émission de plume et liée à l’oscillateur dit couche limite (1) et à l’oscillateur dit plume (p).
[Variation of the relative modulation of the V z amplitude related
to each of the two oscillators ; (1) corresponds to the whole boundary layer oscillations; (p) corresponds to the plume emission. The
measure has been done not far from the plume emission.]
172
suivant X, en sachant par ailleurs que toutes les pro-
priétés spectrales
observées, mis à part les intensités relatives despics,
sont les mêmes en toutpoint
de la cellule,quel
que soit le rouleau considéré.Les mesures des variations de
température
en diffé-rents
points
de la couche limite froide sontreportées figure
5b et 5c. L’instabilité localisée caractérisée par des variations detempérature
degrande amplitude,
donne naissance à une
plume
froidequi
entraîne lefluide en augmentant sa vitesse. Cette
plume
froiderelaxe
thermiquement
tout aulong
de sa course et vient s’annihiler dans la couche limite chaude. Paropposition
à l’influence dupremier
oscillateur sur lechamp
des vitesseshydrodynamiques,
l’effet de cette nouvelle instabilitéthermique
locale est lui mêmelocalisé : la
grandeur
de la modulation de la vitesse variebeaucoup
suivant que l’on se trouve sur laligne
de courantcorrespondant
à laplume
ou non;Ces deux oscillateurs appartenant tous les deux à la couche limite froide, sont fortement
couplés;
on peut d’ailleurs observer un
décalage
de lafréquence f, quand
l’oscillateurplume apparaît.
Cecouplage
varégir
l’évolution des deuxfréquences f
etfp quand
lenombre de
Rayleigh
varie. On peut voirfigure
3la variation des
périodes d’oscillation fi
et Tpquand
lenombre de
Rayleigh
varie. Pour 252 Ra 265,le rapport de ces temps est voisin de
6/7
et pour cer- tains nombres deRayleigh
peutcorrespondre
à desaccrochages
enfréquence.
On voit par ailleurs très nettement que lecouplage perturbe
la valeur de lapériode
ilqui
varie de façon discontinue avec le nombre deRayleigh
alors que lapériode
Il varie trèsrégulièrement
suivant une loicompatible
avecune décroissance en
(Ra/Rac)-2/3.
Ce comportementest tout à fait
compréhensible quand
on compare l’évolution relative de la force des deux oscillateurs.Sur la figure 7, a été reportée
l’amplitude
des modu- lations de la vitesse liées à chacun des oscillateurs,la vitesse étant mesurée tout
près
de l’émission de laplume
mais en unpoint
où l’on peut dissocier les deux effets. On remarque que dès sonapparition,
la force de l’oscillateur
plume
devientprépondérante (transition
du 1erordre1
alors que celle de l’oscilla- teur couche limite diminuejusqu’à disparaître
dansun certain domaine de nombres de
Rayleigh (270 Ra/Rac 290).
Tout se passe comme si l’oscillateurplume
servait d’excitateur à l’oscillateur couche limite dont laréponse
vadépendre
de lafréquence
excitatricefp.
Il y aurait alors une zoneinterdite où le rapport des deux
fréquences fplfl
serait voisin de 4/5.
L’évolution ultérieure de l’état oscillant permet de conforter cette idée. En effet à
Ra/Rac
= 294, le comportementtemporel V z
=f (t) (et
les spectrescorrespondants)
montre comment àpartir
d’unesituation
rigoureusement monopériodique,
où n’existeque l’oscillateur
plume
la convection évolue vers lebipériodisme
retrouvé(Fig.
8b et8c)
avec de nouveaula
présence
des 2 oscillateurs. Tout d’abord le spectreFig. 8. - a) Evolution du comportement de la vitesse dans le
temps à Rai Rac = 294 montrant la transition du régime mono- périodique (avec sous-harmoniques) (domaine II’, Fig. 3) au régime bipériodique. b) Spectre correspondant au régime monopério- dique Ra/Rac = 294. c) Spectre correspondant au régime bipério- dique RalRa,,, = 294.
[a) Time-evolution of the velocity behaviour at RalRa,,, = 294 showing the transition from a monoperiodic regime (with sub- harmonics. Domain II’ on figure 3) to a biperiodic regime. b) Spec-
trum corresponding to the monoperiodic regime, Rai Rac = 294.
c) Spectrum corresponding to the biperiodic regime, RalRa,, = 294.]
montre la
présence
de lafréquencç fp
et des sous-harmoniques fp/2
etfp/4.
Puis peu à peu les sous-harmoniques disparaissent
auprofit
de lafréquence f
et de combinaisons des deux
fréquences f
etfp.
Les deux spectres 8b et 8c ne sont pas très différents