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Instabilités de couche limite dans un fluide en convection. Evolution vers la turbulence

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: jpa-00208997

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Submitted on 1 Jan 1981

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Instabilités de couche limite dans un fluide en convection. Evolution vers la turbulence

M. Dubois, P. Bergé

To cite this version:

M. Dubois, P. Bergé. Instabilités de couche limite dans un fluide en convection. Evolution vers la turbulence. Journal de Physique, 1981, 42 (2), pp.167-174. �10.1051/jphys:01981004202016700�.

�jpa-00208997�

(2)

Instabilités de couche limite dans

un

fluide

en

convection.

Evolution

vers

la turbulence

M. Dubois et P.

Bergé

DPh-G/PSRM, CEN Saclay, BP 2, 91190 Gif sur Yvette, France

(Reçu le 1 er septembre 1980, accepté le 14 octobre 1980)

Résumé. 2014 L’évolution de l’état convectif dans l’instabilité de Rayleigh-Bénard est étudiée en fonction du nombre

de Rayleigh dans une cellule de petit rapport d’aspect. Pour la structure convective étudiée, on trouve successive- ment les états suivants : stationnaire, périodique, bipériodique et turbulent. Les oscillateurs thermoconvectifs

responsables des états périodiques ont pu être identifiés par des mesures interférométriques et leur évolution

mutuelle qui mène à un état de turbulence faible, est une très bonne illustration de l’approche vers la turbulence

d’un système à petit nombre de degrés de liberté.

Abstract. 2014 The evolution of the Rayleigh-Bénard convective state is followed when the Rayleigh number is

increased in a cell of small aspect ratio. In a given structure, the sequence of stationary, periodic, biperiodic and

turbulent states is observed and the thermoconvective oscillators have been identified through interferometric measurements. The further evolution to turbulence is a good illustration of the approach of the turbulent state in

a system with low number of degrees of freedom.

Classification

Physics Abstracts

44.25 - 47.25

Le

problème

de savoir comment naît la turbulence dans des

systèmes a

priori déterministes, est une

des

grandes questions qu’étudient

actuellement théo- riciens et

expérimentateurs.

Aussi calculs et

expé-

riences sur ce

sujet

se sont-ils

multipliés

ces dernières

années.

On peut au

départ

considérer deux types de turbu- lence :

1)

Celle liée à la

présence

d’un

grand

nombre de

degrés

de liberté dans le

système qui

devient turbu-

lent

(modèle

de

Landau).

Elle est observée, par

exemple,

dans le cas de la turbulence

développée

ou

dans des

systèmes

convectifs où les dimensions sont

grandes.

Dans ce dernier cas, on peut

parler

de tur-

bulence de

phase [1].

2)

Celle liée à un

petit

nombre de

degrés

de liberté.

L’existence de cette turbulence méconnue il y a une

dizaine d’années, est maintenant bien

acquise grâce

à de nombreux travaux

théoriques [2],

mais dont il faut mentionner en

premier

ceux de Lorenz

[3]

et de

Ruelle et Takens

[4].

Ces auteurs

prévoient

que la turbulence peut s’établir dans de tels

systèmes après

un

petit

nombre

d’étapes

ou de bifurcations. Des

expériences

menées

parallèlement

ont clairement

confirmé ce

point

de vue, en

particulier,

sur des fluides convectifs. Le petit nombre de

degrés

de liberté est alors obtenu en étudiant la convection dans des

petites

boîtes où le nombre de modes

spatiaux possibles

est faible.

Lorsque

l’on augmente le nombre de

Rayleigh

Ra -

paramètre

fondamental de l’instabilité thermoconvective

[5]

- le mouvement convectif, d’abord stationnaire, devient

dépendant

du temps.

Si l’on considère la vitesse par

exemple,

la variation

temporelle

de celle-ci est d’abord

monopériodique.

Plusieurs voies peuvent ensuite se

présenter

pour aboutir à l’état turbulent, voies

qui dépendent

essen-

tiellement de la structure convective

présente. Deux

de ces voies peuvent être

plus particulièrement

rete-

nues :

apparition

d’une deuxième

fréquence

dans le comportement

temporel (bipériodisme) [6,

7,

8],

et

’ démultiplication

de la

fréquence

fondamentale avec

apparition

des

sous-harmoniques [9].

Il faut aussi mentionner le

phénomène

d’intermittences

qui,

à

partir

d’un état

rigoureusement monopériodique [10]

ou

quasipériodique [11],

peut faire apparaître la turbulence par

bouffées qui

se

rapprochent

de

plus

en’

plus

dans le temps

quand

le nombre de

Rayleigh

est

augmenté

au-delà du seuil d’intermittence.

La

multiplicité

des voies

possibles

peut

paraître

a priori déconcertante. Aussi, pour bien cerner le

démarrage

de l’état turbulent, nous avons

essayé

de mettre en évidence les mécanismes

physiques

res-

ponsables

des états

préturbulents

i.e. des états oscil- lants dans l’instabilité de

Rayleigh-Bénard.

Ici, nous

présentons

les résultats

correspondant

à la

séquence

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01981004202016700

(3)

168

stationnaire - monopériodisme -

bipériodisme

turbulence,

séquence qui

a été étudiée avec un fluide à

grand

nombre de Prandtl

(Pr

=

130).

1. Les techniques

expérimentales.

- Dans un

fluide thermoconvectif, chauffé par le bas, les varia-

bles locales

qui

caractérisent l’état de convection sont d’une part la vitesse V, d’autre part la

perturbation

de

température

0, définie comme la différence entre la

température

en un

point

du fluide convectif et celle

qu’il

aurait s’il

n’y

avait pas de mouvement; dans l’état stationnaire, ces deux variables sont reliées

par

l’expression

A T est la différence de

température

à

laquelle

est

soumise la couche fluide et a est le nombre d’onde de la structure convective.

V 1

est la composante verticale de la vitesse normalisée à

DTID

DT

est la diffusivité

thermique

du fluide et d est

l’épaisseur

de la couche.

Z* est la cote verticale normalisée à d. Lorsque le

mouvement convectif est instationnaire, la relation

entre Y et 0 est

complexe

et

dépend

du nombre de Prandtl.

Pour obtenir le plus d’informations

possible

sur

les états

dépendants

du temps, nous avons mesuré simultanément ces deux

quantités.

La mesure de la

vitesse locale

YZ,

faite par anémométrie

Dôppler classique [12]

donne une information

quantitative

mais locale en un instant donné ; ainsi V z a été mesuré

dans le

plan

médian

(Z

=

d/2)

en différents

points

de la structure. Parallèlement la mesure des

tempéra-

tures par interférométrie donne une

image globale

Fig. 1. - Schéma de la cellule expérimentale et de la structure qui

y est présente dans le cas étudié c.-à-d. deux rouleaux X et un

rouleau Y En bas, figures d’interférométrie différentielle, obten,ues dans les plans ZY et ZX, à un instant donné pour Ra/Rac 255.

[Scheme of the experimental cell, together with the studied struc-

ture i.e. two X rolls and one Y roll. Below, the corresponding

differential interferometric pictures are shown, at a given instant,

Ra/Rac = 255.] 1

instantanée de la structure et, bien

qu’intégrée

sui-

vant la direction du faisceau incident, des informa- tions

semi-quantitatives

sur les

perturbations

de

température.

Notons

qu’en

[13], est

proposée

une

méthode

interférométrique sophistiquée

permettant de connaître localement les

perturbations

de

tempé-

rature.

Les deux types

d’images interférométriques

que

nous avons étudiées, ont été obtenus - d’une part par interférométrie différentielle, celle-ci réalisée à

l’aide d’une lame de verre de bonne

qualité optique (le principe

en est décrit en

[14])

d’autre part par interférométrie de Mach-Zehnder

[15].

Dans le

premier

cas, nous avons formé des

images

donnant les

gradients

de

température OZ T,

simulta-

nément dans les

plans

XZ et YZ,

intégrés respective-

ment suivant les directions Y et X

(voir Fig. 1);

la

distance entre les rayons lumineux ayant cheminé dans la cellule pour interférer à la sortie de la lame est

(ôl)z --

1 mm. Notons que la connaissance simul- tanée des

perturbations

de

température

suivant deux directions

perpendiculaires

permet de connaître la dimension de défauts localisés et donc,

approximati-

vement, leur anomalie de

température.

Dans le deuxième cas, les

images

interférométri- ques de Mach-Zehnder nous ont donné directement les

lignes d’isotempérature plus

facilement

exploita-

bles ; mais la

qualité optique

de notre montage actuel

a surtout

permis

d’avoir une bonne

image globale

des

perturbations

de

température

et de suivre locale-

ment leurs variations dans le temps. Ces deux types

d’images interférométriques

ont été traités soit en

prenant un film et en

analysant

ultérieurement les informations image par

image,

soit en

enregistrant

directement le comportement

temporel

à l’aide de

(4)

diodes mesurant localement la variation d’intensité due au

déplacement

des

franges. Rappelons

que dans le cas de l’interférométrie de Mach-Zehnder la varia- tion de l’ordre d’interférence Ak est reliée à la varia- tion moyenne de

température

sur le

trajet

1 du rayon considéré par la relation

soit d T = 0,16 dk

deg.

pour 1 = 1 cm et dans le cas

du fluide que nous avons utilisé.

 est la

longueur

d’onde du faisceau laser

= 0,632 8

pm)

donnant les

images

interféromé-

triques.

Dans le cas de l’interférométrie différentielle, la variation du

gradient

moyen de

température

est

dans les conditions de notre

expérience.

La

conjugaison

des deux types de mesure - l’une locale de la vitesse - l’autre donnant une

image globale

des

propriétés thermiques

du fluide convec-

tif - a été essentielle dans la détermination des mécanismes

physiques responsables

des effets

dépen-

dants du temps. En

particulier,

nous verrons combien certaines zones à fort

gradient thermique

- couche limite,

point

chaud ou froid etc. - et

qu’il

est

impor-

tant

d’appréhender

dans leur ensemble,

jouent

un

rôle

prépondérant; soulignons

par ailleurs que ces

zones sont en

général

peu accessibles aux mesures de vitesse

qui

y est très faible.

La cellule. - Comme nous l’avons

déjà souligné,

notre but est d’étudier les mécanismes et l’évolution des effets

dépendants

du temps

intrinsèques

à la

convection. Pour s’affranchir de la turbulence observée dans des

grandes

boîtes

[1,

8], liée essentiellement à des

problèmes

de mobilité de structure, les observa- tions

reportées

dans cet article ont été faites dans une

cellule de

petit

rapport

d’aspect : LX/d

= 2 ;

Ly/d

= 1, 2, d = 2 cm

(voir Fig. 1).

La cellule étant constituée d’un cadre

rectangulaire

en

plexiglass

dont la conducti- vité

thermique

est très voisine de celle du fluide utilisé

(4

à 5 x 10- 4

cal. cm. deg. - 1 . S - 1 ).

Ce cadre est

placé

entre deux

plaques

de cuivre horizontales

régulées therniquement

par circulation d’eau à

± 10- 2

deg.

La convection a été étudiée avec de l’huile aux

silicones de viscosité v = 0,1 stokes à

température

ambiante, donc à

grand

nombre de Prandtl. Les

caractéristiques physiques

de cette huile sont regrou-

pées

dans le tableau ci-après :

2. Résultats expérimentaux. - 2.1 DESCRIPTION GÉNÉRALE DES DIFFÉRENTS ÉTATS OBSERVÉS. - Lorsque

l’on s’intéresse à l’état d’un fluide thermoconvectif le

premier paramètre descriptif

est le nombre de

Rayleigh.

Mais, dès que l’on

s’éloigne

du

premier

seuil Rac où la convection s’établit, celui-ci ne suffit

plus

pour connaître l’état convectif. En

particulier,

cet état pourra

dépendre

très fortement du nombre d’onde de la

structure présente.

Dans le cas de la

petite

boîte étudiée, au seuil

Rac

la structure est formée de deux rouleaux d’axe

paral-

lèle au

petit

côté de la cellule

(Ax = Ac

= 2 d où A

est la

longueur

d’onde = 2

ndla); lorsque

le nombre

de

Rayleigh

est

augmenté,

la structure devient tridi-

mensionnelle,

(Ra/Rac (1)

i1

20),

avec

apparition

d’un

deuxième

système

de rouleaux d’axe

parallèle

à XX.

Généralement

AY

= 0,6

Ax

c

(deux

rouleaux sui-

vant

Y).

Le type de structure ainsi obtenue reste stationnaire dans un

grand

domaine de nombre de

Rayleigh

et même, si les rouleaux

principaux

sont

parfaitement symétriques

par rapport au

point

central

de la cellule,

jusqu’à

des valeurs

supérieures

à 400

Rac.

Mais

généralement

la tendance de la structure à augmenter sa

longueur

d’onde

quand

le nombre

de

Rayleigh

croît, se manifeste par une croissance de la dimension d’un rouleau suivant X, au détriment

de son voisin, conduisant ainsi à une structure

dissy- métrique

en X. Suivant la direction Y, la structure peut conserver deux rouleaux ou n’en

garder qu’un (Ay

= 1,2

Ax c).

Chacune de ces structures peut être stable

jusqu’à

des valeurs élevées du nombre de

Ray- leigh (Ra/Rac

>

300)

et a sa propre loi d’évolution

depuis

l’état stationnaire

jusqu’à

l’état turbulent,

évolution liée à des mécanismes

physiques

différents

mais

probablement complémentaires [6, 14].

Dans cet article, notre but est de reporter en détail les mécanismes conduisant aux instabilités oscilla-

toires,

puis

à la turbulence dans le cas de la structure

schématisée par 2 rouleaux X et 1 rouleau Y

(voir Fig. 1).

Le

champ

moyen des vitesses

VZ

=

f(X, Y)

mesuré

dans le

plan

Z =

d/2 correspondant

à une telle

structure est donné

figure

2 pour

RalRa,,,

= 275.

La

séquence

des différents états observés est résumée ci-dessous

(et

sur la

figure 3) :

- 215

Ra/Rac

250, la convection est mono-

périodique,

- 250

Ra/Rac

305, la convection est

bipé-

(1) Ici la valeur de Rac est celle qui correspond à l’établissement de la convection en géométrie dite infinie.

(5)

170

Fig. 2. - Champ des vitesses moyennes Vz = f(X, Y), mesuré

dans le plan médian Z = d/2, pour Ra/Rac = 275. Les vitesses

sont en mm . s-1.

[Mean velocity field Vz = f(X, Y), measured in the mid-plane

Z = d/2, RajRac = 275. (V z unit : mm. s-1 ).]

Fig. 3. - Variation des périodes il (couche limite) et Tp (émission

de plumes) en fonction du rapport Ra/Rac. 1 et II’ = domaines monopériodiques ; bulent. En bas de la II figure, = domaine a été porté bipériodique ; le rapport III des = périodes

domaine

rp/Tltur-

en fonction de Rai Rac.

[Variation of the periods T, and ip with Ra/Rav. Tp = plume emission period. Tl = boundary layer period. I and Il’ = monoperiodic régime ; II = biperiodic régime ; III = turbulent régime. At the bottom, the dependence of the ratio of the two periods cp/Tl is reported versus Ra/Rac.)

riodique (avec

un domaine de

monopériodisme

appa-

rent),

-

RalRac

> 305, la convection devient turbulente.

Notons

qu’il

y a un

phénomène d’hystérésis

au

seuil

d’apparition

du

bipériodisme.

Par ailleurs, tous

les états observés

correspondent

à la même structure

spatiale

c.-à-d. que l’ordre

spatial

est

toujours

con-

servé.

Voyons

maintenant à quoi

correspond

chacune

des

étapes

citées.

2. 2 ETUDE DU COMPORTEMENT MONOPÉRIODIQUE. - Lorsque

Ra/Rac

est

supérieur

à 215, la vitesse mesurée

en un

point

de la structure varie

périodiquement

dans le temps

(Fig. 4)

avec une

amplitude

de modula-

tion

qui dépend

peu du

point

de mesure.

Fig. 4. - a) Variation de l’amplitude de la vitesse verticale V z en fonction du temps en un point donné de la structure. b) Spectre correspondant : RalRa,, = 237.

[a) Time-variation of the V z amplitude in a given point of the

structure. Ra/Rac = 237. b) Corresponding spectrum.]

Les

images interférométriques (Mach-Zehnder)

montrent que, corrélativement, il y a une modulation de

l’épaisseur

de la couche limite froide : le front froid avance

puis

recule dans la

région

de

plus

faible

Fig. 5. - Variations de température bO, mesurées d’après le déplacement des franges d’interférométrie Mach-Zehnder en diffé- rents points (voir Fig. 1) de la partie inférieure de la couche limite froide. Pour Ra/Rac = 253, on voit très nettement que les périodes

sont différentes en A et en A" (et A"’). Pour Ra/Rac = 266, l’oscil- lation globale de couche limite a pratiquement disparu.

[Temperature variations bO, measured from the time-displacements

of Mach-Zehnder interferometric fringes. The different points A, ... A’, ... correspond to that reported on the figure 1, located at the lower part of the cold boundary layer. At Ra/Rac = 253, we

see clearly that the periods are different in A and A" (and A"’).

At RalRa,, = 266, the whole oscillation of the cold boundary layer has practically vanished.]

(6)

gradient thermique qui correspond

à la

partie

convec-

tive du fluide. L’ordre de

grandeur

de la variation

moyenne de la

température

en différents

points

de la

couche limite est montré

figure

5a. On peut remarquer que cette variation est très faible de l’ordre de 0,1°

(pour

AT rr 4

OC).

Cette instabilité non localisée dans la couche limite froide est très

proche

du méca-

nisme

proposé

par Howard

[16].

LI étant le temps

caractéristique

de la

période

observée, on peut donc s’attendre à avoir la relation

où à

représente

une valeur

approchée

de

l’épaisseur

de la couche limite froide. En prenant r, = 42 s

(Ra/Rac 245),

le calcul donne 5 = 2,25 mm, en accord raisonnable avec les observations

expérimen-

tales

(ô -

2,2

mm)

obtenues

d’après

les mesures des

gradients

de

température (Fig. 1),

il faut néanmoins

noter que l’estimation de cette épaisseur n’est

qu’approximative,

l’extension de la couche limite n’étant définie que par une discontinuité dans le

gradient thermique.

Avec une telle valeur de 5, le nombre de

Rayleigh

local Ra

(couche d’épaisseur 5

soumise à un

gradient AT/2)

est égal à 300, la valeur estimée par Howard étant 1 000 environ.

L’action de la modulation de la couche limite peut être ainsi

expliquée : lorsque

le front froid avance, le nombre de

Rayleigh

de la

partie

convective de la couche est diminué, d’où une diminution de la vitesse.

Cette diminution relative augmente le temps

d’échange thermique

aux

parois

chaude et froide, si bien que le fluide arrivant dans les courants montant et des- cendant

présente

une

plus grande

différence de densité,

d’où une

augmentation

de la vitesse convective,

régression

du front froid et ainsi de suite...

2. 3 ETUDE DU COMPORTEMENT BIPÉRIODIQUE. - Lorsque

RalRa,,,

devient

supérieur

à 250, on voit très nettement dans le comportement de la vitesse

qu’une

deuxième

fréquence apparaît (voir Fig. 6).

L’amplitude

de la modulation de la vitesse corres-

pondant

à cette deuxième

fréquence

croît brutale- ment au-delà de ce nouveau seuil

(Fig. 7),

on est en

présence

d’une transition de 1r ordre,

auquel

est

associé un

phénomène d’hystérésis

pour le seuil observé à la croissance et à la décroissance de AT.

Des mesures locales de

propriétés thermiques

[6]

ont

permis

de montrer que les deux oscillateurs

pré-

sents pour

Ra/Rac

> 250, sont d’une part la couche limite froide comme dans l’état

monopériodique,

et

d’autre part une instabilité

thermique plus

localisée

et prenant naissance dans la même couche limite

froide, au droit des courants descendants maximum,

près

des

parois

latérales de la cellule

(point

A et B

sur la

figure 1).

Les comportements en A et B sont

identiques (même période)

et ne diffèrent que par leur

déphasage

dans le temps et leur

amplitude.

Aussi l’étude du

phénomène bipériodique peut-elle

être faite dans un seul rouleau

Fig. 6. - a) Variation de l’amplitude de la vitesse verticale V z,

mesurée non loin de l’émission de plume, en fonction du temps dans le régime bipériodique RalRa,, = 253. b) Spectre corres- pondant (fi et fp sont respectivement les fréquences correspondant

à la couche limite et à la plume).

[a) Time dependence of the V z amplitude, as measured not far

from the plume émission. Biperiodic régime. Ra/Rac = 253. b) Cor- . responding spectrum. f, and fp are respectively the frequencies of

the boundary layer and of the plume emission.]

Fig. 7. - Variation de la modulation relative de la vitesse mesurée

non loin de l’émission de plume et liée à l’oscillateur dit couche limite (1) et à l’oscillateur dit plume (p).

[Variation of the relative modulation of the V z amplitude related

to each of the two oscillators ; (1) corresponds to the whole boundary layer oscillations; (p) corresponds to the plume emission. The

measure has been done not far from the plume emission.]

(7)

172

suivant X, en sachant par ailleurs que toutes les pro-

priétés spectrales

observées, mis à part les intensités relatives des

pics,

sont les mêmes en tout

point

de la cellule,

quel

que soit le rouleau considéré.

Les mesures des variations de

température

en diffé-

rents

points

de la couche limite froide sont

reportées figure

5b et 5c. L’instabilité localisée caractérisée par des variations de

température

de

grande amplitude,

donne naissance à une

plume

froide

qui

entraîne le

fluide en augmentant sa vitesse. Cette

plume

froide

relaxe

thermiquement

tout au

long

de sa course et vient s’annihiler dans la couche limite chaude. Par

opposition

à l’influence du

premier

oscillateur sur le

champ

des vitesses

hydrodynamiques,

l’effet de cette nouvelle instabilité

thermique

locale est lui même

localisé : la

grandeur

de la modulation de la vitesse varie

beaucoup

suivant que l’on se trouve sur la

ligne

de courant

correspondant

à la

plume

ou non;

Ces deux oscillateurs appartenant tous les deux à la couche limite froide, sont fortement

couplés;

on peut d’ailleurs observer un

décalage

de la

fréquence f, quand

l’oscillateur

plume apparaît.

Ce

couplage

va

régir

l’évolution des deux

fréquences f

et

fp quand

le

nombre de

Rayleigh

varie. On peut voir

figure

3

la variation des

périodes d’oscillation fi

et Tp

quand

le

nombre de

Rayleigh

varie. Pour 252 Ra 265,

le rapport de ces temps est voisin de

6/7

et pour cer- tains nombres de

Rayleigh

peut

correspondre

à des

accrochages

en

fréquence.

On voit par ailleurs très nettement que le

couplage perturbe

la valeur de la

période

il

qui

varie de façon discontinue avec le nombre de

Rayleigh

alors que la

période

Il varie très

régulièrement

suivant une loi

compatible

avec

une décroissance en

(Ra/Rac)-2/3.

Ce comportement

est tout à fait

compréhensible quand

on compare l’évolution relative de la force des deux oscillateurs.

Sur la figure 7, a été reportée

l’amplitude

des modu- lations de la vitesse liées à chacun des oscillateurs,

la vitesse étant mesurée tout

près

de l’émission de la

plume

mais en un

point

où l’on peut dissocier les deux effets. On remarque que dès son

apparition,

la force de l’oscillateur

plume

devient

prépondérante (transition

du 1er

ordre1

alors que celle de l’oscilla- teur couche limite diminue

jusqu’à disparaître

dans

un certain domaine de nombres de

Rayleigh (270 Ra/Rac 290).

Tout se passe comme si l’oscillateur

plume

servait d’excitateur à l’oscillateur couche limite dont la

réponse

va

dépendre

de la

fréquence

excitatrice

fp.

Il y aurait alors une zone

interdite où le rapport des deux

fréquences fplfl

serait voisin de 4/5.

L’évolution ultérieure de l’état oscillant permet de conforter cette idée. En effet à

Ra/Rac

= 294, le comportement

temporel V z

=

f (t) (et

les spectres

correspondants)

montre comment à

partir

d’une

situation

rigoureusement monopériodique,

n’existe

que l’oscillateur

plume

la convection évolue vers le

bipériodisme

retrouvé

(Fig.

8b et

8c)

avec de nouveau

la

présence

des 2 oscillateurs. Tout d’abord le spectre

Fig. 8. - a) Evolution du comportement de la vitesse dans le

temps à Rai Rac = 294 montrant la transition du régime mono- périodique (avec sous-harmoniques) (domaine II’, Fig. 3) au régime bipériodique. b) Spectre correspondant au régime monopério- dique Ra/Rac = 294. c) Spectre correspondant au régime bipério- dique RalRa,,, = 294.

[a) Time-evolution of the velocity behaviour at RalRa,,, = 294 showing the transition from a monoperiodic regime (with sub- harmonics. Domain II’ on figure 3) to a biperiodic regime. b) Spec-

trum corresponding to the monoperiodic regime, Rai Rac = 294.

c) Spectrum corresponding to the biperiodic regime, RalRa,, = 294.]

montre la

présence

de la

fréquencç fp

et des sous-

harmoniques fp/2

et

fp/4.

Puis peu à peu les sous-

harmoniques disparaissent

au

profit

de la

fréquence f

et de combinaisons des deux

fréquences f

et

fp.

Les deux spectres 8b et 8c ne sont pas très différents

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