R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
P. D URLACH
La qualité des fournitures de produits ouvrés et d’accessoires dans une usine d’assemblage
Revue de statistique appliquée, tome 7, n
o2 (1959), p. 37-46
<
http://www.numdam.org/item?id=RSA_1959__7_2_37_0>
© Société française de statistique, 1959, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Revue de statistique appliquée » (
http://www.sfds.asso.fr/publicat/rsa.htm
) implique l’accord avec les conditions générales d’uti- lisation (
http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou im- pression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou im- pression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
LA QUALITÉ DES FOURNITURES DE PRODUITS OUVRÉS
ET D’ACCESSOIRES
DANS UNE USINE D’ASSEMBLAGE (1)
par
P. DURLACH
Chef des Services Fonctionnels de la Direction de la Qualité Régie Nationale des Usines Renault
Par un
phénomène psychologique étonnant,
laqual t té
des au-tomobiles est devenue le
sujet
de conversation leplus fréquent
et le
plus passionné.
L’homme
forme
avec son automobile uncomplexe hybride
et lesdéfauts
et les incidents du véhicule sont ressentis par son associé de chair comme des tares ou des maladies honteuses.Les
fabricants
d’automobiles comprennent lasensibilité
exi- g e an te de leur clientèle et se voudraient maîtres de tous les élé- mentsqui
composent laqualité
d’un véhicule.Pourtant, la nécessité de
spéciat iser
lesfabrications,
de l imiter les concentrations humaines, conduit les grandesentrepri-~
ses à
déléguer
une part de leursresponsabilités
à desfournisseurs
extérieurs.L’ensemble des
dépenses d’approvisionnement
peut atteindre dans une Usine d’automobiles 40 à 60 % duchiffre d’affaires.
La moitié au moins de cesdépenses
est absorbée par l’achat depièces
ou d’accessoires du véhicule.
L’importance
et lacomplexité
desopérations
d’achat et deréception
sont il 1 ust rées par leschiffres
suivants.En 1957, les achats de la R.N. U.R. se sont élevés à 90 mil- liards de
francs,
soit 40 % duchiffre d’affaires.
Les achats de
produits finis
et d’accessoires entrant dans lacomposition
des véhicules s’élevaient à eux seuls à 46 Mil- liards en 1957(prévision
pour 1958 : .’ 60 Milliards).Pour ces seuls
produits
12 000 postesd’achats - 1 000 four-
n isseurs, dont 5 000 postes d’achat pour lagrande
série avec 7 à 8 000 entrées par semaine.0
Passer des
fabricat ions
deproduits finis
et d’accessoires à desfournisseurs
extérieurs pose, àchaque fois,
sur leplan
dela
Qualité,
une série deproblèmes,
dont les solutions, dans les conditions réelles de travail de nos industries sont très souventimparfaites.
La
Qualité
desfournitures
est lefait
de trois Directions : D irect ion des Etudes et des Recherches, Direct ion desApprovision-
nements, Direction de la
Qualité.
Sans entrer dans le détail de---
(1) Communication présentée au
Congrès
del’organisation
Européenne pour le Contrôle dequalité Essen - Septembre 1958.
structure de ces
différentes
Directions, il Z nousfaut préciser pour
la bonne
intelligence
de la suite de notreexposé :
- que la Direction de la
Qualité
étend son activité desétudes
jusqu’après
la vente, etcomprend
en outre des Services de Contrôle,Un service de Contr~ate des Essais, dont le r6te est de rensei~ner ob-
jectivement
la Direct ion Générale sur laqualité
des solutions nou-velles avant leur lancement en
série,
Un service
~téthodes
de Contrôle,Un service
d’Inspection
de laQualité (prélèvements
de véhiculesterminés,
depièces
etd’ or~anes, inspections
dans les Usines dé- centraZisées en France et àl’étranger, inspection
dans leRéseay),
Un service d’Etudes des Problèmes de
Qualité
dont le rôle est, par- tant des incidents enClientèle,
d’établir pourchaque problème
dequalité
un dossierqui
situe lesresponsabilités
et ensuite de re-lancer les
responsables jusqu’à
solution duproblème.
- que le Service de
Récept ion Technique
est liéfonction-
nellement à la Direct ion de la
Qualité,
maisdépend hiérarchique-
ment de la Direction des
Approvisionnements.
Ce rattachement peut être discuté et l’a
déjà
été.Il Z
correspond
à unephilosophie
desApprovisionnements qu i
con-f ie
au Directeurintéressé,
laresponsabilité
des prix, des délais et de la constance dequalité
desfournitures.
Dans
beaucoup
d’autresEntreprises,
laRéception Technique
est rattachéehiérarchiquement
à la Direction des Contrôles ou à la Di- rection de laQualité.
Mais dans ce cas, il arrive
parfois, qu’elle
soit unsimple a~ent
de mesure et que les relations avec Lesfournisseurs
sur leplan
de laQualité
soient assumées par la Direction desApprovision-
nemen ts . Cette dernière
rè~ t e correspond
au désir deprésenter
auxfournisseurs
le Directeur desApprovisionnements
comme le seul in- terlocuteurpossible.
La
qualité
desfournitures
résulte d’une action continue dontnous vous proposons d’examiner les
difficiles
aspects dans l’ordrechronologique.
I -PROTOTYPES ET SERIES DE
CONFIRMATION.
La Direction des Etudes et Recherches est à
l’origine
de tout.Elle définit les
caractéristiques
desfournitures.
Dès
l’origine,
elle doit tenircompte
desimpératifs
de série. Enparti- culier,
il estindispensable qu’elle
donne ses directives àtemps,
pourpermettre
le déroulement normal du processus de mise aupoint
que nous allons décrire et pour que le fournisseurpuisse
mettre surpied
ses moyens deproduction
sans hâte excessive.La Direction des
Approvisionnements
sélectionne lesentreprises
lesplus capables
deproduire
lespièces
ou accessoiresdemandés.
Elle tientcompte
des référencesantérieures,
de la solidité financière ettechnique
del’Entreprise,
de ses
possibilités
dedéveloppement.
Elles’inquiète
del’organisation
de l’En-treprise
pour le contrôle deQualité.
Théoriquement,
le fournisseur doitprésenter
leprototype accompagné
desa liasse de
définition.
En
fait,
au stade duprototype,
les documentations sont souvent fausses etincomplètes.
Le fournisseur a cherché la solution par des chemins difficiles.Lanécessité de tenir le
délai,
les mises aupoint
inévitables et hâtives de dernière heure faussent la documentation dans son étatpremier.
D’ailleurs,
il seraitexceptionnel
que leprototype
mis àl’épreuve
par la Direction des Etudes et Recherches etcritiqué
par la Direction de laQualité ne
subisse pas un certain nombre de modifications.
Cet
ajustement
duprototype au.besoin,
doit être sanctionné par la mise àjour
immédiate de la liasse de dessins et despécifications
et par laproduction
et l’essai d’une
petite
série d’éléments semblables au"prototype ajusté"
que nousappelons
éléments de série de confirmation.Ces
éléments,
dont le nombrepeut
varier de 10 à 500 selon letype
despièces
sont encorefabriqués
avec des moyens de fabrication depetite
série nonspécialisés.
Ils sont soumis à des essais de
performance
et d’endurance dans les di-verses conditions d’utilisation
(température, poussière,
revêtement de rou-lement, etc. ).
Ces essais sont effectués
conjointement
par la Direction des Etudes et Re-cherches,
pour une dernière mise aupoint,
et par la Direction de laQualité qui homologue
ou repousse les solutions nouvelles avant décision de la DirectionGénérale,
de lancer la série.Il va de soi que la conformité des
pièces
de série de confirmation au pro-totype
modifié ou à la liasse de dessins et despécification
du fournisseur doit être surveillée de trèsprès.
Nous avons établi pour les
pièces
et organes de ce s séries deconfirmation,
la
règle impérative
du contrôle à 100%.
Le contrôle et le marquage de cespièces
est
effectué
chez le fournisseur ou en nos Usines.L’observation de cette
règle permet :
- de donner un
plein
sens aux essais des séries deconfirmation,
- de mettre au
point
la définition despièces
ou organes avant établis- sement des cahiers descharges.
- de mettre sous les yeux des contrôleurs du Service de
Réception Technique,
lespièces qu’ils
devront contrôler en série et de leur donner uneexpérience
de ce contrôle avant établissement des mé- thodesd’inspection.
Mais il est difficile de faire totalement
respecter
larègle
caril arrive que :
- le fournisseur n’est pas
capable
deprésenter
àtemps
une liasse dedessins à
jour,
- au stade de la série de
confirmation,
laRéception Technique
nepossède
pasd’outillage spécialisé
decontrôle,
- les essais d’endurance sont
trop longs
parrapport
au délaiimposé
pour le lancement en
série,
- les ateliers de
montage qui
ne doiventmonter,
selon larègle,
que despièces marquées
sacrifient le contrôle aux délais.II - PRE-SERIES - CAHIERS DES CHAR,GES.
Dans toute la mesure
du possible,
il est nécessaire pourchaque
accessoireou organe nouveau, de
prévoir
ledémarrage
de fabrication en deuxétapes :
Pré-série,
Série.La pré-série, qui peut compter
de 500 à 10 000pièces,
doit êtrefabriquée avec les moyens
de série. Pour souhaitable que soit ce lancement depré-série,
il nécessite
pendant
une certainepériode
la coexistence des moyens de fabrica- tion de l’ancien accessoire et du nouveau. Cela pose au fournisseur desproblè-
mes de surface et de trésorerie.
Il arrive malheureusement
qu’il n’y
ait pas de solution de continuité entrepré-série
etsérie,
et que lapré-série
se confonde avec le début de série . Le passage de la fabricationprototype
à la fabrication desérie,
provoquetoujours
desincidents,
enparticulier
sur lespièces
brutes.Les
pré-séries
de fournitures extérieures doivent être contrôléesavec
leplus grand soin,
enemployant
au mieux tous les moyensdisponibles :
contrôlede
réception,
contrôle aumontage,
contrôle en utilisation.C’est seulement à la lumière des essais
systématiques
effectués sur les organes depré-série,
que les Services intéressés de la Direction des Etudespeuvent préciser
defaçon définitive,
lescaractéristiques générales
duproduit
et les limites de fonctionnement
qu’ils
admettent.La
Réception Technique qui
adéjà
eu l’occasion de contrôler les organesou
pièces
depré-série,procède
avant la fabrication ensérie,
à la rédaction du cahier descharges
deréception,
en tenantcompte
de ses propres observations et desspécifications
ainsi définies par le Bureau d’Etudes et le Laboratoire(Le
cahier des
charges
est d’ailleurs transmis pourapprobation
à la Direction des Etudes et desRecherches).
A titre
d’exemple,
un cahier descharges
pour un accessoireélectrique (contacteur
destop), comprend
desspécifications
concernant :emballage, aspect, dimensions, caractéristiques mécaniques (liquides,
résistancedes bornes, etc. ) , caractéristiques électriques (isolement, rigidité diélectrique,
chute detension) , caractéristiques
de fonctionnement(température, pression
defermeture,
cons-tance,
tenue à lasurpression),
endurance(100
000 manoeuvres dans des condi- tionsdéfinies).
- Sur
chaque
cahier descharges,
il estprécisé
quel’acceptation
etle refus d’un lot feront
l’objet
d’unéchantillonnage,
mais les di-mensions de cet
échantillonnage
et les courbesd’acceptation
et derefus ne sont pas
précisés
sur le cahier descharges.
- Il est d’autre
part exigé
par le cahier descharges,
que le fournis-seur réalise
chaque mois,
un certain nombre d’essais d’endurance dont les résultats doivent êtresystématiquement communiqués .
Les deux derniers
points correspondent
à de graves difficultés du contrôle deréception
que nousexpliciterons
en décrivant lesopérations
deréception.
III -
MODIFICATIONS.
Après
contrôlesystématique
tant par laRéception Technique
que par le Laboratoire et la Direction des Etudes et des Essais despièces
et organespré-
levés dans les
premiers
lots desérie,
unepièce type prise
dans cesprélève-
ments et reconnue bonne est conservée par la
Réception Technique
comme étalonde référence avec le dossier de dessins
correspondant.
Lapièce type
donne uncertain nombre de
renseignements qui ne peuvent
être définis par le dessin(ex. : qualité
d’un caoutchouc d’encadrement deglace,
nature d’un isolantélectrique .
valeur de la
protection
parpeinture
ou parchromage).
Ces
précautions
sontprises
dans le but d’éviter les modifications abusives.Les fournisseurs désireraient
comprimer
leurprix
de revient sans rienen
dire,
mais laqualité peut
en souffrirgravement
dans les circonstances lesplus
inattendues.(Sur
un accessoireélectrique simple,
une soudure parpoints remplace
une soudureautogène
et la mise à la masse n’estplus suffisante) .
Toute modification sensible d’une fourniture extérieure doit donc faire
l’objet
d’une demande du fournisseur. Elle est soumise ensuite dans l’Usine auprocessus de visas successifs des services intéressés comme une modification de
pièce
intérieure.IV - CONTROLE DE RECEPTION.
Le contrôle de
réception
desproduits
finis et accessoires est assumé par le Service deRéception Technique qui,
parailleurs,
estchargé
de la surveil- lance de laqualité
des matièrespremières,
desproduits
bruts et demi-bruts et desproduits d’outillage
et d’entretien.Les cahiers des
charges
définissent les critères à vérifier sur lesproduits
finis et accessoires. Il reste à choisir d’une
part
le lieu et le matériel de con-trôle,
d’autrepart,
les modes deprélèvement.
1/
Lieu et Matériel de Contrôle.Choix du lieu et du matériel sont souvent liés.
Le contrôle
peut
avoir lieu chez le fournisseur.-
quand
confiance presque totale est faite au fournisseur et que les contrôles parprélèvements
rares etsporadiques
dont il estl’objet
ne
justifient
pasl’acquisition
par laRéception Technique
d’un ma- térielspécial
de contrôle(pompes
àessence),
-
quand
le matériel de contrôle estcomplexe
et que l’usine du fournis-seur est assez
proche
de l’usine demontage
pour que lesinspec-
tions y soient aussi
fréquentes
que nécessaires(carburateurs) ,
-
quand
leproduit
est délicat et seprête
mal aux manutentions(pare- brise).
Mais le contrôle a lieu aussi souvent que
possible
à la R. N. U. R.La
Réception Technique
est doncéquipée
pour la vérification des caracté-ristiques dimensionnelles,
descaractéristiques mécaniques
etélectriques
aumoment de la livraison. Elle se fait aider par le Laboratoire pour certains es- sais
spéciaux.
Malheureusement,
bien que lesqualités
d’un accessoire à la livraison soientessentielles,
elles nepermettent
pastoujours
depréjuger
de sesqualités
d’endurance.La
Réception Technique
estéquipée
pour effectuer desprélèvements
pour essais d’endurance. Il est évidentqu’ils
sontbeaucoup trop
rares pour être ef- ficaces au sensstatistique
et que c’est la faiblesseprincipale
du contrôle de ré-ception que de ne
pas atteindre laqualité
en service des accessoires2/
Modes deprélèvements.
Quand
ils’agit d’organiser
le contrôle deréception
deproduits,
il est nor-mal de penser en
premier
lieu auxplans d’échantillonnages statistiques qui
ontété construits dans le but de définir un mode de travail
identique
pour tous les Services deRéception.
Mais
l’expérience
nous a conduits à un certain nombre d’observationsqui
militent pour une
politique plus prudente
etplus souple.
- Nous limiterons nos réflexions aux contrôles par attributs
qui
sontles
plus fréquents.
Le contrôle aux mesures aussi intéressant soit- il enréception,
nes’applique
en effet commodémentqu’aux produits
à une seule
caractéristique.
Les
plans
de contrôle aux attributs lesplus fréquemment
utilisés sont lesplans Dodge et Romig,
et lesplans
militaires dutype ASF,
JAN 105 ou MIL 105 A.Plans
Dodge
etRomig - Dodge
etRomig
utilisent pour laprobabilité d’accepter
un lot la formule de la loi
hypergéométrique qui
tientcompte
de l’exhaustivité duprélèvement.
Ilspartent
durisque
client ou de l’A 0Q
L.Considérons un
plan simple
basé sur lerisque
client.Appelant :
n l’effectif duprélèvement,
c le nombre maxi de défectueuxadmissible pour
accepter
lelot,
Nl’importance
dulot,
p la
proportion
de défectueux dulot,
P laprobabilité d’acceptation.
P = f
(n,
c, p,N)
Dodge
etRomig
fixent lerisque
client à une valeurpt
pour P =0, 10,
cequi
s’écrit :Ils admettent que les lots refusés sont contrôlés à 100
%,
d’où le nombre moyen depièces
à contrôler pour des lots dequalité
p et d’effectif N.Ils veulent que ce nombre soit minimum pour p
égal
au"process average"
qu’on
écritp.
Les
équations (1), (2), (3)
définissent defaçon unique N,
n, c.Si le
plan
est basé sur l’A 0Q L,
le calcul est mené de la mêmefaçon .
m=c
2013
fiLa
Qualité
moyenne ° sortanteest A 0 Q =
m=oI ~20132013~P~ouP~est
N n n la pro-babilité d’obtenir m défectueux dans un échantillon de n
pièces.
Donc A 0Q =
h
(n,
c, p,N).
A 0Q
L est tel que :(5)
entrafhe que :On déduit n, c, N des relations
(2), (3)
et(6).
Dans les deux cas,
la dimension de l’échantillon est déterminée en fonction de la dimension du lot enpartant
de considérationséconomiques.
Pour un
risque
client ou unequalité
moyenne sortante donnée et pour un process averagedonné,
la dimension de l’échantillon pour un lot esttelle,
-que leprix
de revient total du contrôle soit minimum pour le client.Or, l’hypothèse
du tri par le client est loin d’êtretoujours respectée.
- Dans le cas de contrôles dimensionnels
simples,
il arrive que les lots soient retournés au fournisseur sans être triés ou que le tri soit effectué en nosusines,
mais par desagents
dufournisseur,
donc à sa
charge.
- Dans le cas de contrôles de
fonctionnement,
le Service deRécep-
tion
Technique
n’est presquejamais
outillé pour trier l’ensemble des fournitures des lots défectueux.Il renvoie donc les lots défectueux dans la mesure du
possible .
Ex. : fonctionnement et bruits de
dynamo,
nombre de battements et bruitsd’essuie-glaces.
A la suite de
plusieurs
refussuccessifs,
du faitqu’il
estimpos-
sible d’arrêter une usine de
grande
série enproduction
depleine cadence,
il arrive même que le Service deRéception Technique
soitobligé d’accepter exceptionnellement
de monter des lots dont le~ standard de
qualité
estlégèrement
inférieur au cahier descharges.
- Dans le cas de contrôles
destructifs,
la décision nepeut
être quel’acceptation
ou le refus -(Protections électrolytiques, aspect
derupture
d’unpare-brise).
Chaque fois
quel’hypothèse du tri par
le client des lots défectueux n’est pasrespectée,
les variations de dimensions de l’échantillon desplans Dodge
etRo
en fonction des dimensions de lot n’ont
plus
de basescientifique.
Plans militaires.- Pour leur
part,
lesplans
militaires ont été établis de sorte que pour le contrôlenormal,
le niveau dequalité
admissiblecorresponde
à unrisque
fournisseur de 95%
pour JAN 105 ou à unrisque
fournisseur variant de 80%
pour lespetits lots,
à99, 8 %
pour les lots lesplus importants,
pour MIL 105 A.Dans tous ces
plans,
la détermination de la taille de l’échantillon en fonc- tion de la taille du lot est diteexpérimentale.
Elle est
statistiquement
arbitraire etcorrespond
auxplus grandes
com-modités
d’emploi
dans un cadre donné.Les
plans
militaires sont d’unemploi économique
pour les vérifications depièces
élémentaires deproduction
de trèsgrande
sérieanalogues
aux pro- ductions d’armement américaines. Mais l’arbitrairequi
aprésidé
à leur établis-sement
permet de douter
de leur universalité.Rappelons
que la courbe d’efficacité nedépend
que du testd’échantillonnage
choisi et que sur une fourniture de 1 000 000
pièces
par an, si le test derécep-
tion choisi est
(n =
150 - c =1),
ilimporte
peustatistiquement,
que le contrôle ait été fait sur 500 lots de 2 000pièces
ou sur 100 lots de 10 000pièces.
Il n’est d’ailleurs pas besoin de passer à un
grand
nombre de lots pour constater que le fractionnement des lots réduit peu lesrisques.
Sur un seul lotde 10 000
pièces
avec le test150-1,
laprobabilité d’accepter
le lot avec 3%
depièces
mauvaises est de 6%.
Si l’on fractionne le lot de 10 000
pièces
en 5 lotsauquel
onapplique
suc-cessivement le même
test - n = 150 - c = 1,
laprobabilité d’accepter,
sur les5 lots
contrôlés,
un lot de 2 000pièces ayant
3%
depièces mauvaises,
est de 23%.
Le
découpage
desarrivages
en lots et le choix de la taille de l’échantillon pour un lot donné nereposent
donc pas souvent sur des basesscientifiques
so-lides. Par
contre,
le Service deRéception Technique
estobligé
de tenircompte
d’un certain nombre de données industrielles.- Les
dépenses
deréception
doivent se tenir dans des limites raison- nables.La nature et le coût du contrôle par
pièce peuvent
conduire àrenoncer à un
prélèvement
efficace.C’est en
effet qu’un échantillonnage
efficace conduit pour des lots relativement faibles à despourcentages
deprélèvement
coûteux.Pour un lot de 1 000
pièces AQ L = 0, 6 5 - 1, 2 %,
la tableMIL 10 5
préconise
unprélèvement
d’environ8, 5 %.
Pour un A 0
Q
L de 1%
et un process average de0, 2
à0, 4 % .
la table
Dodge
etRomig préconise
unprélèvement
d’environ 8% .
Pour les lots
plus importants,
lesplus fréquents
dans les pro- ductionsqui
ont donné naissance à cestables,
lesprélèvements
sont
plus économiques
et debeaucoup.
Pour 10 000
pièces : 2, 4 %
sur la table MIL 105 A.1, 4 %
sur la tableDodge
etRomig.
Le contrôle est ainsi
plus
coûteux pour les lotseuropéens
sou-vent réduits pour des motifs
qui
concernent la cadence et lesstocks ,
car le volume des stocks est déterminé par les surfaces de maga- sinsdisponibles
et lespossibilités
de trésorerie.- Si l’on veut renvoyer les
pièces
défectueuses d’un lot refusé aufournisseur,
il ne faut pas que le lot excède une certaine fraction du stock desécurité,
environ1/4
ou1/ 5 (2 jours
deproduction
pourun stock de 10
jours,
unjour
deproduction
pour un stock de 5jours) .
Notons à ce
sujet, qu’il
est raisonnable de pousser les Services d’Achat àaugmenter
les stocks de sécurité des fournisseursqui
tiennent difficilement le niveau de
qualité.
- Dans la
plupart
des usineseuropéennes,
l’atelier deRéception Technique
n’est pas situé enligne
avec lesmagasins
et les chafhe s demontage.
Les
consignes
deprélèvement s’appliquent
souvent à des ou-vriers
magasiniers.
Elles doivent être trèssimples.
- Les résultats du contrôle de
réception
doivent être utilisésrapi-
dement et donc transcrits facilement par les
opérateurs
sous uneforme utilisable.
En résumé :
a/
Il faut souvent choisir unéchantillonnage
pour un accessoire don-né, indépendamment
des tables.La loi de
prélèvement simple
choisie doit être dans une trèslarge
mesureindépendante
de la taille du lot.Dans toute la me sure du
possible,
le nombre depièces
de l’échantillon doit être un nombresimple permettant
unrapide
calcul dupourcentage
de défectueuxdans l’échantillon
(50 -
100 - 200pièces).
b/
La connaissance desrisques
encourus à laréception de chaque
accessoire
permet
decomprendre
que lesopérations
deréception technique
avecleurs
prélèvements
réels n’assurent pas,au véhicule,
un niveau dequalité donné,
si les fournisseurs d’accessoires ne sont pas maftre s du niveau de
qualité
deleurs fournitures.
L’utilité de la
réception
se réduitsouvent,
d’unepart
à éviter les gros é- cartsde Qualité,
d’autrepart,
à informer les fournisseurs del’évolution
de leur niveau dequalité.
3/
Documentsd’enregistrement.
Les documents
d’enregistrement
des contrôles deréception
doiventpermet-
tre de suivre dans le
temps,
l’évolution de laqualité
totale duproduit
à la ré-ception
et des défauts ventilés.La
qualité
totale est définie par un indicequi peut,
selon une certaineconvention,
être calculé sur20,
ou être un nombre arbitraire dont on suit les évolutions relative s.Il serait souhaitable d’introduire dans les clauses
d’achat,
des formulesentrafhant des minorations de
prix
dans le cas d’une baisse anormale de l’indice.Il faut évidemment s’être assuré
auparavant
d’une certaine corrélation entre les variations de cet indice et la tenue duproduit
ou de l’accessoire en clientèle . V -QUALITE
EN SERVICE.Un certainnombre de défauts des
produits
ouvrés et accessoiresapparais-
sent dans les ateliers de
montage.
Ils sont mis en évidence par les compagnonsou les contrôleurs.
Les
Départements
de fabrication effectuent un essai finalrapide
du véhicule .Les Services de Contrôle ou
d’Inspection
de laQualité
effectuent des essais parprélèvements plus poussés.
Les incidents de fonctionnement des fournitures extérieures au cours de
ces essais font
l’objet
derapports
immédiatementexploités.
Mais l’endurance des accessoires ne se vérifie
statistiquement qu’en
clientèle.
Nous avons traité
jusqu’ici,
durapport
entre le constructeur d’automobiles et ses fournisseurs. Ce serait un autresujet
et très vaste, que de traiter du rap-port
entre le constructeur d’automobiles et ses clients.Nous devons
pourtant
effleurer leproblème
del’Après-Vente,
pour lesrenseignements indispensable s qu’on
y re cueille.Nos services
d’Après-Vente
sontéquipés
pour rassembler à l’aide de moyensmécanographiques
tousrenseignements
sur les incidents en clientèlequi
sont
comptabilisés
en coût et en nombre d’incidents(le
client aime mieuxdépen-
ser 10 000 F en une fois
qu’en dix).
Les accessoires ou
produits
ouvrés défectueux sontrenvoyés
à la R. N. U. R.où ont lieu des examens contradictoires réunissant Bureau
d’Etudes, Réception Technique,
Services de la Direction de laQualité
et del’Après-Vente
etrepré-
sentant des fournisseurs.
Des conférences
périodiques permettent
à ces mêmes services et auxfournisseurs,
de faire lepoint
desproblèmes
dequalité
et deprendre
en com-mun, les mesures nécessaires.
Les incidents
qui
ne trouvent pasrapidement
de solution et ceuxqui
mettenten cause
plusieurs responsables
intérieurs et extérieurs à l’usine sontpris
encharge
par le Service d’Etudes des Problèmes de la Direction de laQualité .
Ce service
établit,
pourchaque problème,
undossier,
dont le but est de situer lesresponsabilités.
Il relance ensuite lesresponsables
intérieurs et ex-térieurs à l’usine
jusqu’à
solutioncomplète.
VI -
CONCLUSION.
Nous avons voulu démontrer que pour obtenir de fournisseurs extérieurs des
produits
dequalité,
il n’est passuffisant,
et de trèsloin, d’appliquer
desplans d’échantillonnage pré-établis.
- Il faut
organiser l’Entreprise
des Etudesjusqu’après la
Vente pourhomologuer
leprototype,
surveiller lapré-série, préparer
les méthodes decontrôle,
lesappliquer
avecsouplesse
etefficacité,
surveiller la
qualité
en Service.- Il faut
organiser
laRéception Technique
en fonction des données industrielles propres àl’Entreprise.
Mais il faut avoir consciencequ’elle
est un filet aux mailles lâches.La Réception Technique
évite lemontage
de lots réellement mauvais. Ellepermet
de suivre l’évolution du niveau deQualité
des fournituresprincipales,
mais à elle
seule,
elle n’assure pas avecrigueur,
pour chacune desfournitures,
le niveau de
Qualité
désiré.Les résultats obtenus
dépendent
essentiellement des fournisseursauxquels
il faut recommander ou