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ˆ la Martinique

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Station dÕEssais en Cultures IrriguŽes, 97227 Ste-Anne, Martinique (FWI)

* INRA UnitŽ de Recherches Zootechniques, BP 515, 97165 Pointe-ˆ-Pitre Cedex, Guadeloupe (FWI)

des ovins tropicaux

ˆ la Martinique

LÕŽlevage des petits ruminants est pratiquŽ dans la plupart des pays tropicaux. Il sÕagit en gŽnŽral de petits troupeaux fortement orientŽs vers lÕautoconsommation ou vers les marchŽs de proximitŽ. Le

dŽveloppement de ce type dÕŽlevage nÕa donc que rarement ŽtŽ la prŽoccupation des organismes spŽcialisŽs, dont les efforts ont portŽ en prioritŽ sur les cultures dÕexportation et, dans une moindre mesure, sur lÕŽlevage du gros bŽtail. Les diffŽrentes populations ovines tropicales, mal connues quant ˆ leur potentiel zootechnique, sont donc plut™t utilisŽes pour valoriser des zones non cultivables ou des rŽsidus de rŽcolte, avec un minimum de travail et dÕintrants.

Cependant, dans le cas des Antilles Fran•aises, le marchŽ des ovins (et des caprins) pour une consommation festive est suffisamment

rŽmunŽrateur pour justifier lÕintensification de ce type dÕŽlevage sur les pŽrim•tres irriguŽs qui ont ŽtŽ mis en place depuis une dŽcennie. Les rŽsultats enregistrŽs depuis 15 ans ˆ la Station dÕEssais en Cultures IrriguŽes de Ste-Anne montrent ainsi la capacitŽ des ovins locaux ˆ valoriser la production fourrag•re, en particulier gr‰ce ˆ leur potentiel de reproduction et ˆ leur aptitude maternelle.

RŽsumŽ

Les principales zones dÕŽlevage de la Martinique re•oivent moins de 2 m dÕeau par an, avec une saison s•che marquŽe. La zone dÕŽlevage la plus importante est situŽe sur le PŽrim•tre IrriguŽ du Sud-Est (PISE : 10 % de la SAU de lÕ”le).

LÕobjectif gŽnŽral de la Station dÕEssais en Cultures IrriguŽes (SECI), qui dŽpend du Conseil GŽnŽral de la Martinique, est de mettre ˆ la disposition des agriculteurs et Žleveurs du PISE des techniques adaptŽes ˆ lÕenvironnement technico-Žconomique local.

La SECI Žtudie depuis une quinzaine dÕannŽe, avec le soutien scientifique et technique de lÕINRA, lÕŽlevage des moutons de la population ovine ˆ poil locale, en conditions intensives (irrigation des p‰tures, syst•me de reproduction ˆ 3 luttes par an...).

Les premi•res Žtudes (1981-1985) ont montrŽ la capacitŽ des ovins locaux ˆ rŽpondre ˆ lÕintensification de la production fourrag•re par lÕir- rigation : augmentation de la production individuelle des brebis de 50 %, du chargement de 300 %. La marge brute supplŽmentaire appor- tŽe par lÕintensification Žtait de lÕordre de 12 000 F/ha.

Entre 1987 et 1992 nous avons ŽvaluŽ la possibilitŽ dÕutiliser le Cynodon nlemfuensis (C.n.) comme alternative au Digitaria decumbens (D.d.).

LÕanalyse des performances dÕŽlevage a dŽmontrŽ la supŽrioritŽ du D.d.sur le C.n.pour la production ovine (2,25 vs1,61 agneaux sevrŽs par brebis et par an, 1 250 vs966 kg vif sevrŽs par ha et par an). Si les taux de reproduction (fertilitŽ 88 vs85 %, prolificitŽ 180 %) ne diff•rent pas significativement, la mortalitŽ des agneaux au sevrage est doublŽe (10,4 vs22,3 %), et les performances de croissance sont diminuŽes (GMQ 10-30 : 175 vs147 g/j ; GMQ 30-70 : 137 vs120 g/j), pour D.det C.n., respectivement. La longŽvitŽ des brebis sur C.n.a aussi fortement diminuŽ ˆ partir de la seconde annŽe dÕexpŽrimentation, lÕ‰ge moyen du troupeau passant de 4 ˆ 3 ans.

La mesure de la production laiti•re des brebis m•res de jumeaux confirme lÕintŽr•t de D.d.: production 0-30 j : 47,6 vs39,0 kg de lait ; pro- duction 0-70 j : 87,1 vs 71,7 kg de lait, pour D.d. et C.n.,respectivement. Cependant lÕanalyse montre que les diffŽrences de production lai- ti•re exprimŽes par les m•res nÕexpliquent pas toutes les diffŽrences de croissance des agneaux liŽes au fourrage, et qui pourraient aussi

•tre dues ˆ un parasitisme plus intense, ˆ des dŽpenses dÕŽnergie de dŽplacement plus importantes, ˆ une consommation dÕherbe plus faible, voire ˆ une toxicitŽ du C.n.signalŽe par quelques auteurs.

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La Martinique, ”le volcanique de 1100 km2 (61oW et 14o40N), appartient comme la Gua- deloupe ˆ lÕarchipel des petites Antilles. Le relief (Montagne PelŽe 1 396 m) conditionne largement la rŽpartition des pluies apportŽes par lÕalizŽ dÕest-nord-est. La pluviomŽtrie est globalement plus faible pendant le premier semestre de lÕannŽe et plus ŽlevŽe durant le second semestre, les prŽcipitations men- suelles Žtant susceptibles de varier de mani•re importante et alŽatoire quelle que soit la saison considŽrŽe (figure 1). Les pou- voirs publics, apr•s des Žtudes prŽliminaires menŽes ˆ partir de 1965, ont dŽcidŽ la construction dÕun rŽseau dÕirrigation achevŽ en 1988 sur une des zones les plus s•ches (PŽrim•tre IrriguŽ du Sud-Est : PISE, 10 % de la SAU de lÕ”le).

La Station dÕEssais en Cultures IrriguŽes (SECI), qui est intŽgrŽe aux services tech- niques du Conseil GŽnŽral de la Martinique, a ŽtŽ crŽŽe en 1972 pour Žtudier et mettre au point au profit des agriculteurs et Žleveurs du PISE les techniques dÕagriculture irriguŽe adaptŽes ˆ lÕenvironnement technico-Žcono- mique local. En Žlevage, cet objectif de valori- sation de lÕirrigation a ŽtŽ Žlargi ˆ lÕŽtude de la population ovine locale et aux conduites dÕŽlevage adaptŽes ˆ ses potentialitŽs. La SECI a donc mis en place un troupeau ovin expŽrimental avec le soutien scientifique et technique de lÕINRA (Station de Recherches Zootechniques du Centre de Recherche Agro- nomique Antilles-Guyane, basŽ en Guade- loupe). D•s la constitution du troupeau en 1979, nous avons commencŽ ˆ mesurer les principales caractŽristiques zootechniques (en particulier de reproduction et de croissance) de la population ovine locale.

Une premi•re sŽrie dÕexpŽrimentations, effectuŽes entre 1981 et 1985, a permis de mesurer lÕintŽr•t de lÕirrigation pour la pro- duction de viande ovine.

Une seconde phase expŽrimentale (1987- 1991) avait pour but de tester la possibilitŽ de

substituer au Digitaria decumbens, suscep- tible dÕ•tre dŽtruit par une virose prŽsente en AmŽrique du Sud et dans les Grandes Antilles, et transmissible par un puceron prŽ- sent sur place, une autre graminŽe fourrag•re (Cynodon nlemfuensis).

1 / Les ovins tropicaux de la Martinique

1

.1

/ Origines

Les ovins ont ŽtŽ introduits aux Antilles d•s les dŽbuts de la colonisation, puisquÕils sont dŽjˆ signalŽs au dŽbut du XVIIIesi•cle (P•re Labat 1722). Leur origine la plus probable se situe sur la c™te du golfe de GuinŽe, en Afrique (Mason 1980, Thomas 1991). Les populations ovines quÕon y rencontre de nos jours sont tr•s proches (DjallonkŽ, Ventre Noir du Cameroun) des ovins des Cara•bes (Vallerand 1979, Ademosun et al 1983, Berger 1983, Bradford 1983), et les modalitŽs de transport par bateau, lors du Ç commerce tri- angulaire È, renforcent cette hypoth•se. Les opŽrations dÕachat et de chargement dÕes- claves tout au long de la c™te africaine duraient plusieurs semaines et souvent plu- sieurs mois, alors que la traversŽe de lÕAtlan- tique prenait de 6 ˆ 12 semaines (CrŽtŽ 1989).

Des animaux embarquŽs au dernier moment comme vivres sur pied ont pu facilement •tre vendus ˆ lÕarrivŽe aux Antilles, apr•s une tra- versŽe plus rapide que la moyenne.

Avec le dŽveloppement des lignes de com- munication directe entre lÕEurope et les Antilles, depuis le milieu du XIXe si•cle, on a pu introduire des ovins dÕorigine tempŽrŽe.

Cependant la plupart de ces tentatives ont abouti ˆ des Žchecs, sans quÕon en sache dÕailleurs tr•s bien les raisons (dŽfaut dÕadap- tation aux contraintes du climat, pathologie parasitaire, reproduction dŽficiente, alimenta- tion...). La population ovine locale semble dÕailleurs assez peu marquŽe par ces introduc- tions, reconnaissables ˆ la prŽsence de laine dans les toisons. Seule une introduction contr™lŽe de reproducteurs Lacaune-viande en 1985 a permis dÕŽvaluer les difficultŽs de ce type dÕopŽration : mortalitŽ ŽlevŽe des ani- maux durant la pŽriode dÕacclimatation, sen- sibilitŽ au parasitisme interne et ˆ la derma- tophilose, tr•s faible taux de reproduction des femelles, etc, le tout rendant lÕopŽration pro- hibitive en termes Žconomiques.

1

.2

/ Effectifs et rŽpartition

Recenser le troupeau ovin de la Martinique est une t‰che ardue, et les effectifs dŽnombrŽs varient suivant les sources. Le tableau 1 (RGA, 1988-1989) donne la rŽpartition des troupeaux par taille, et le nombre de propriŽ- taires concernŽs. DÕautres auteurs (Tatareau et al1991) aboutissent ˆ des chiffres plus Žle- vŽs (43 700 t•tes au total, dont 29 000 dans des troupeaux de plus de 10 animaux).

Figure 1. Précipitations mensuelles 1981-1985 (SECI Martinique).

+

+

+

+

0 100 200 300 400 500

janv fév mars avr mai juin juil aout sept oct nov déc

x

x x

x

x x x

x x

x + x

+

+ +

x

+

+ +

+

+

Pluie (mm)

+

x +

1984 1985

moyenne 1981

1982 1983

ETP

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LÕaspect le plus frappant de lÕŽlevage ovin est son atomisation, puisque 91 % des pro- priŽtaires dÕovins poss•dent moins de 10 t•tes et dŽtiennent 60 % du troupeau. Les Žlevages de plus de 50 ovins (agneaux compris) ne reprŽsentent que 0,7 % du total des posses- seurs dÕovins et 16,5 % du cheptel total (RGA 1988-1989). Il nÕexiste pas dÕŽleveur dont la seule activitŽ soit lÕŽlevage ovin. Celui-ci est toujours associŽ ˆ un Žlevage bovin, aux pro- ductions vŽgŽtales ou ˆ une activitŽ extŽ- rieure ˆ lÕagriculture. La plus grande partie de lÕeffectif ovin de la Martinique est donc rŽpartie entre les mains dÕune multitude de propriŽtaires dont les motivations peuvent

•tre tr•s diverses (tondeuse ˆ gazon, Žlevage de loisir, prŽvision dÕabattage pour une f•te familiale ou religieuse, Žpargne sur pied, cadeau ˆ un enfant, rŽminiscence du mode de vie dÕautrefois...), et constitue rarement une activitŽ de production ˆ finalitŽ Žconomique.

Une telle dispersion du cheptel et des motiva- tions des Žleveurs ne facilite Žvidemment pas la mise en place de techniques de production susceptibles dÕaugmenter la productivitŽ quantitative ou qualitative de lÕŽlevage.

Cependant, depuis 1978, la SociŽtŽ CoopŽra- tive Agricole de Caprins et Ovins de la Marti- nique (SCACOM), qui regroupe la plupart des Žleveurs Ç importants È de petits ruminants, constitue un canal essentiel de diffusion des techniques dÕŽlevage et contribue ˆ la rŽgula- tion du marchŽ. Enfin, depuis 1992, un petit noyau dÕŽleveurs sÕest consacrŽ ˆ la sŽlection du mouton Ç Martinik È, mouton ˆ poil issu de la population locale, en vue dÕamŽliorer son aptitude ˆ la production de viande ˆ partir des p‰turages (conformation, vitesse de crois- sance) sans altŽrer ses caractŽristiques de reproduction.

Par ailleurs, si on trouve des micro-trou- peaux ˆ peu pr•s sur lÕensemble du territoire, les Žlevages de plus de 50 ovins sont concen- trŽs dans le sud, sur des vertisols qui re•oi- vent moins de 2 m dÕeau par an, avec une sai- son s•che marquŽe, survenant en gŽnŽral pendant le premier semestre de lÕannŽe (figure 1).

1

.3

/ Description phŽnotypique

La caractŽristique la plus visible des ovins de la Martinique - comme dÕailleurs de la plu- part des populations ovines du bassin Cara•be (Mason 1980) - est une robe sans laine. On les conna”t aux Antilles et en AmŽrique tropicale sous plusieurs dŽnominations qui se rŽf•rent plus ou moins ˆ la couleur de la robe : St-Mar- tin, West-african, Pelibuey, Tabasco pour les animaux ˆ robe fauve uniforme, Virgin Island White ˆ robe blanc pur, Barbados Black-belly fauve ˆ acajou au ventre, muqueuses, extrŽ-

mitŽs et sourcils noirs, CrŽoles tachetŽs bi ou tricolores. Le chanfrein est droit, les oreilles petites portŽes ˆ lÕhorizontale, la queue fine sÕarr•te au jarret. La hauteur ˆ lÕŽpaule des brebis est dÕenviron 60 cm pour une longueur de corps de 66 cm (Bastien et al 1991) et un poids vif moyen de lÕordre de 40 kg, voire 45 kg en bonnes conditions alimentaires (poids moyen en 1994 des femelles adultes deux mois apr•s mise bas, ˆ la SECI). Les bŽliers adultes p•sent 55-75 kg et portent une colle- rette de longs poils sous le cou. Aucune diffŽ- rence significative de conformation ou de for- mat nÕappara”t entre les diffŽrentes couleurs de robe (Bastien et al1991).

1

.4

/ CaractŽristiques de reproduction

Nous nous sommes attachŽs en prioritŽ ˆ lÕŽtude de la reproduction des femelles, compte tenu de son incidence Žconomique.

a / PubertŽ

JusquÕˆ la fin des annŽes 1970, le seul mode de conduite pratiquŽ en Žlevage ovin Žtait celui de la troupe unique, rŽunissant les bre- bis reproductrices et leurs descendants m‰les et femelles de tous ‰ges, ainsi que, parfois, un bŽlier provenant de lÕextŽrieur. La fŽcondation trop prŽcoce des jeunes agnelles (ˆ un poids parfois infŽrieur ˆ 40 % du poids adulte potentiel), est un des inconvŽnients majeurs de cette pratique. Le dŽveloppement de la femelle est compromis, et sa capacitŽ dÕinges- tion limitŽe en fait une laiti•re mŽdiocre, ce

En Martinique, 90 % des Žlevages ovins sont

constituŽs de moins de 10 animaux.

Tableau 1. Structure de l’élevage ovin en Martinique (source : RGA-DOM 1988-1989).

Classe dÕeffectif 1 ˆ 2 3 ˆ 4 5 ˆ 9 10 ˆ 19 20 ˆ 49 50 et plus Total

Nb exploitations 2 195 1 953 11 847 1447 1124 1 147 16 613

Effectifs ovins 3 611 6 628 11 403 5 267 3 298 5 951 36 158

Bélier « Martinik ». Cliché M. Mahieu.

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qui, ˆ son tour, handicape la croissance et le dŽveloppement de ses agneaux.

Les mesures effectuŽes ˆ la SECI ˆ trois pŽriodes de lÕannŽe ont permis de montrer (figure 2) que la pubertŽ des agnelles placŽes dans des conditions alimentaires moyennes dŽpend de la saison et du poids vif, puisquÕen dŽcembre 90 % des femelles ont une activitŽ ovulatoire ˆ un poids vif de 22 kg, contre 70 % en aožt et moins de 10 % en avril (Shitalou 1982). Des valeurs proches sont rapportŽes pour dÕautres populations dÕovins de la Cara•be et du Nord-Est du BrŽsil (Hupp et Deller 1983, Eloy et al1990, Foote 1991).

b / AnÏstrus post-partum

Apr•s les agnelages dÕavril, aožt et dŽcembre, la durŽe moyenne de lÕanÏstrus post-partum des brebis de la SECI (figure 3) est de 52, 23 et 33 jours - 86 %, 93 % et 32 % des animaux ayant ovulŽ pendant la pŽriode dÕŽtude (Chemineau et al1982). Des rŽsultats proches - premier Ïstrus 29,2 jours apr•s mise bas - ont ŽtŽ obtenus avec des brebis Vir- gin Islands White (Anderson et al 1991).

LÕanÏstrus post-partum des brebis, qui varie suivant la taille de la portŽe et la saison (sans doute en relation avec lÕŽtat nutritionnel des brebis), est compatible avec un rythme de reproduction de 3 mise bas en 2 ans (soit une nouvelle fŽcondation 2,5 ˆ 3 mois apr•s mise bas). Aucun traitement hormonal nÕest nŽces- saire pour atteindre ce rŽsultat, et Ç lÕeffet- m‰le È, rŽsultant de lÕintroduction des bŽliers de lutte apr•s 3 mois dÕabsence dans le trou- peau, suffit ˆ obtenir une fertilitŽ correcte.

c / FertilitŽ

Une des caractŽristiques remarquables de la reproduction des ovins de la Martinique est sa faible saisonnalitŽ. Les mise bas sont rŽparties sur toute lÕannŽe, ainsi que le mon- trent les rŽsultats du RGA 1974-1975, portant sur lÕensemble du cheptel de la Martinique (figure 4). Les valeurs plus faibles enregis- trŽes en octobre-novembre (fŽcondations de mai-juin) peuvent sÕexpliquer dÕune part par les conditions alimentaires liŽes ˆ une saison s•che particuli•rement sŽv•re cette annŽe-lˆ, dÕautre part par la plus faible proportion dÕagnelles sexuellement actives ˆ cette pŽriode de lÕannŽe.

Les brebis adultes, en dehors des pŽriodes de gestation et dÕanÏstrus post-partum, manifestent une activitŽ ovarienne tout au long de lÕannŽe, du moins tant que les condi- tions alimentaires sont suffisantes (Mahieu et al1989). A titre dÕexemple, en 1994, la ferti- litŽ sÕest ŽlevŽe ˆ 97,5 % (196 mise bas pour 201 brebis luttŽes), sans variation saisonni•re significative. Des rŽsultats similaires ont ŽtŽ obtenus ˆ Cuba avec des brebis Pelibuey (Fuentes et al1983) ou au Cameroun avec des brebis DjallonkŽ (Vallerand et Branckaert 1975). Cependant, les ovins de la Cara•be pla- cŽs dans des environnements sub-tropicaux ou tempŽrŽs montrent des variations saison- ni•res du comportement sexuel et de la fonc- tion ovarienne, avec des minima dÕactivitŽ entre mars et juillet (Evans et al1991, Gonza- lez-Reyna et Murphy 1991).

La reproduction des brebis tropicales est peu affectŽe par la saison.

Figure 2. Cyclicité des agnelles en fonction du poids vif, à trois périodes de l’année (d’après Shitalou 1982, SECI Martinique).

Agnelles cycliques (%)

Poids vif (kg)

Avril Août Décembre

0 20 40 60 80 100

6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30

Avril Août

Décembre

0 20 40 60 80 100

0 10 20 30 40 50 60 70

Brebis cycliques (%)

Jours post-partum

Figure 3. Anœstrus post-partum des brebis à trois périodes de l’année

(d’après Chemineau et al 1982).

0 2 4 6 8 10 12 14

jan fév mars avr mai juin juillet août sept oct nov déc Pourcentage des mise bas de l'année

Figure 4. Répartition mensuelles des mise bas des ovins en Martinique

(source SCEES-RGA DOM 1974-1975).

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d / Taux dÕovulation et prolificitŽ Une Žtude du taux dÕovulation a ŽtŽ menŽe en 1986-1987 sur 25 agnelles (10 de type Bar- bados Black-belly, originaires de Barbade, et 15 issues de 3 bŽliers de lÕŽlevage de la SECI), maintenues hors reproduction. Cette Žtude a montrŽ que pendant la phase de pubertŽ (ani- maux entre 6 mois et 1 an) des cycles ovariens de courte durŽe (moins de 14 jours) se sont manifestŽs chez plus des 3/4 des agnelles, ainsi quÕune augmentation du taux dÕovula- tion de 1,5 ˆ 2,0, corrŽlŽe ˆ la courbe dÕŽvolu- tion du poids vif (r = 0,87 et r = 0,85 respecti- vement). La fonction ovarienne se stabilise ensuite dŽfinitivement - cycles de 14 ˆ 20 j, taux dÕovulation moyen de 2,24 et 2,39 pour les deux Žchantillons ŽtudiŽs - tout au long de lÕannŽe. Ces valeurs semblent un peu supŽ- rieures ˆ celles enregistrŽes ˆ St Croix pour des brebis Virgin Islands White : 1,87 ˆ 2,06 (Evans et al 1991).

La forte rŽpŽtabilitŽ du taux dÕovulation (0,70 ± 0,08) pour les femelles issues du trou- peau SECI, et non pour les femelles Barbados Black-belly (0,27 ± 0,11) a suggŽrŽ (hypoth•se non encore confirmŽe) la prŽsence dÕun g•ne majeur contr™lant le taux dÕovulation chez les ovins de la Martinique (Mahieu et al1989).

Sur les 25 agnelles ŽtudiŽes (436 observa- tions), nous avons pu observer que dans 41,5

% des cas 3 ovules ou plus ont ŽtŽ pondus, et 4 ovules ou plus dans 10,5 % des cas. Or, sur 1 762 mise bas enregistrŽes entre 1987 et 1995, les portŽes doubles reprŽsentent 49,4 % des mise bas, les portŽes triples 12,4 %, les por- tŽes quadruples 1,7 %, et nous nÕavons pas observŽ de portŽe supŽrieure ˆ 4 agneaux.

Cela sugg•re une perte moyenne dÕenviron 0,4 ˆ 0,6 ovule ou embryon par portŽe, et que cette perte est surtout marquŽe en cas de poly-ovulation.

2 / Utilisation de lÕirrigation et impact sur les performances zootechniques des ovins

Le Conseil GŽnŽral de la Martinique a fixŽ comme objectif principal pour la SECI lÕŽtude des applications de lÕirrigation aux diffŽrentes productions agricoles, parmi lesquelles la pro- duction de viande de ruminants. Tr•s peu de rŽfŽrences sont disponibles sur ce point, et elles concernent des zones ˆ climat subtropi- cal ou mŽditerranŽen, par exemple lÕAustralie ou la Nouvelle-ZŽlande (Coop 1982). La plu- part des Žtudes en zone tropicale ont portŽ sur la production fourrag•re de prairies fauchŽes (Crespo 1985, Perez et Acosta 1986).

Entre 1981 et 1985 nous avons donc com- parŽ deux syst•mes dÕŽlevage ovin sur p‰tu- rage de Digitaria decumbens (Stent.), lÕun soumis aux conditions climatiques naturelles (Non IrriguŽ, NI) lÕautre bŽnŽficiant de lÕirri- gation des p‰turages en cas de dŽficit hydrique du sol (IrriguŽ, I). La figure 1 per- met de visualiser lÕintŽr•t potentiel de cette

pratique puisquÕen moyenne pendant le pre- mier semestre de lÕannŽe, lÕŽvapo-transpira- tion potentielle (ETP), qui permet dÕestimer le besoin en eau des graminŽes fourrag•res, est supŽrieure aux prŽcipitations. De plus, la variabilitŽ importante de la rŽpartition des pluies rend pratiquement impossible toute prŽvision des besoins et des possibilitŽs de report fourrager : sur les quinze annŽes reprŽ- sentŽes sur le graphique, tous les mois ont pu

•tre au moins une fois qualifiŽs de sec (Žpuise- ment de la rŽserve en eau du sol facilement utilisable par la vŽgŽtation), alors que tous ont aussi prŽsentŽ au moins un bilan hydrique positif, du fait du tampon que constitue lÕeau stockŽe dans le sol.

Les quantitŽs dÕeau apportŽes (I), de lÕordre de 450 mm (soit 4 500 m3par ha et par an), ont ŽtŽ rŽparties sur une pŽriode de 4 ˆ 6 mois (saison s•che). La fumure N-P-K annuelle sÕest ŽlevŽe respectivement ˆ 450-150-300 (lot I) et 150-50-100 unitŽs par hectare (lot NI).

Le chargement, tenant compte des disponi- bilitŽs fourrag•res, Žtait respectivement de 38 (I) et 11 (NI) brebis par hectare.

La mise en lutte a ŽtŽ conduite de la m•me mani•re pour les deux lots de fa•on ˆ obtenir 3 mise bas en 2 ans. Trois pŽriodes de lutte de 35 jours dŽbutant respectivement en avril (saison s•che), aožt (saison humide) et dŽcembre (inter-saison) ont ŽtŽ pratiquŽes chaque annŽe, en utilisant systŽmatiquement Ç lÕeffet-bŽlier È, sans aucun traitement hor- monal des femelles.

LÕŽtude a portŽ sur 2 238 agneaux (sex-ratio : m‰les 49,6 %, femelles 50,4 %), issus de 1 427 mise bas. Sur la durŽe de lÕessai, nous avons utilisŽ 154 brebis pour le syst•me NI et 321 brebis pour le syst•me I.

2

.1

/ Effets sur la reproduction

LÕirrigation permet de rŽgulariser la produc- tion fourrag•re, donc lÕalimentation des brebis.

Cela permet dÕŽviter les Žchecs graves de reproduction causŽs par des saisons s•ches tr•s marquŽes. CÕest notamment le cas en 1982 et 1983, o• le dŽficit fourrager est tr•s important : ˆ lÕissue de la lutte dÕavril 1983, seulement 11 % des brebis mises en lutte dans le lot NI ont agnelŽ. Une interruption de lÕirri- gation pendant un mois en avril-mai 1982 a entra”nŽ le m•me phŽnom•ne sur le lot I. Les mauvais rŽsultats pour les deux lots en avril 1981 (figure 5) sont imputable ˆ un exc•s de pluie qui a entra”nŽ de mauvaises conditions alimentaires, lÕherbe Žtant constamment souillŽe par de la boue. La fertilitŽ moyenne est amŽliorŽe (84 % vs75 %), ainsi que la pro- lificitŽ (164 % vs 144 %, pour les brebis ŽlevŽes sur p‰tures irriguŽes et s•ches, respective- ment, P < 0,01).

2

.2

/ Effets sur la mortalitŽ avant sevrage

Une des consŽquences les plus visibles des pŽnuries alimentaires provoquŽes par le dŽfi- cit hydrique saisonnier est lÕaugmentation

LÕirrigation des prairies permet de rŽgulariser la production

fourrag•re et donc lÕalimentation des brebis, ce qui amŽliore leurs performances de reproduction.

(6)

Figure 5. Fertilité et prolificité des brebis dans les lots Irrigué et Non Irrigué (SECI Martinique).

sance plus faibles, mais aussi ˆ la forte dimi- nution de production laiti•re des brebis qui nÕont pu reconstituer leurs rŽserves corpo- relles avant lÕagnelage, et ˆ leur tendance ˆ abandonner des petits chŽtifs pour aller p‰tu- rer. Ainsi, lors de la mise bas de mai 1983 (lutte de dŽcembre 1982), tous les agneaux de primipares sont morts avant le sevrage, et les brebis multipares nÕont pu nourrir, au plus, quÕun seul agneau.

2

.3

/ Effets sur la croissance en allaitement

LÕeffet de lÕirrigation sur les performances individuelles de croissance est tr•s net (tableau 2), puisquÕon obtient des poids ˆ la naissance supŽrieurs dÕenviron 300 g ˆ ceux des animaux des parcelles NI pendant la sai- son s•che (janvier et mai). De m•me, pendant les pŽriodes de dŽficit hydrique, le GMQ 10-30 jours est augmentŽ de 8 et 13 % (agnelages de janvier et mai) et le GMQ 30-70 jours est aug- mentŽ de 10 % (agnelage de janvier). Cepen- dant, quand les pluies sont suffisantes (ˆ par- tir de juin-juillet pour les agneaux de mai et pour les agneaux de septembre), le charge- ment moins ŽlevŽ du syst•me NI permet de meilleures performances individuelles : la dis- ponibilitŽ alimentaire est plus importante, et le chargement plus faible entra”ne une dimi- nution du risque dÕinfestation parasitaire (Aumont et al1991).

2

.4

/ Production par brebis et production ˆ lÕhectare

En combinant des performances de repro- duction accrues, une mortalitŽ des agneaux plus faible, et des performances de croissance individuelles lŽg•rement augmentŽes, on aboutit ˆ une augmentation importante de la productivitŽ individuelle des brebis, qui passe de 18,8 ˆ 26,8 kg dÕagneau de 90 jours sevrŽs par brebis prŽsente et par an, gr‰ce ˆ lÕirriga- tion (tableau 3). Du fait du chargement plus ŽlevŽ, on obtient une augmentation considŽ- rable de la production dÕagneaux ˆ lÕhectare, puisquÕon passe dÕune moyenne annuelle de 232 (NI) ˆ 1 093 kg vif (I), tout en sŽcurisant non seulement le revenu de lÕŽlevage, mais aussi lÕinvestissement en cheptel reproducteur.

Une estimation Žconomique sommaire nous a montrŽ que lÕirrigation permet une augmenta- tion de la marge brute par hectare dÕenviron 12 000 F par an (Mahieu 1991), alors que lÕamortissement du matŽriel dÕirrigation ne dŽpasse pas 2 500 F/ha/an, hors subvention.

3 / Utilisation de deux graminŽes irriguŽes

et p‰turŽes : performances zootechniques comparŽes

Conduite entre 1987 et 1991, cette expŽri- mentation visait ˆ Žvaluer la possibilitŽ dÕuti- liser le star-grass (Cynodon nlemfuensis, Figure 6. Mortalité des agneaux au sevrage dans les lots Irrigué et Non Irrigué

(SECI Martinique).

0 50 100

200

150

100 Fertilité (%)

Prolificité (%)

Période de lutte Lot irrigué

Lot non irrigué

Lot irrigué

Lot non irrigué

1981 1982 1983 1984 1985

1980

Déc Avr Août Déc Avr Août Déc AvrAoût Déc AvrAoût Déc AvrAoût Déc

Mortalité (%)

Période de naissance

1981 1982 1983 1984 1985 1986

0 20 40 60 80

Lot irrigué Lot non irrigué

Mai Sept Janv Mai Sept Janv Mai Sept Janv Mai Sept Janv Mai Sept Janv Mai

parfois catastrophique de la mortalitŽ des agneaux (figure 6). Celle-ci peut atteindre 50 - 70 % au sevrage, pour les mise bas de mai sur le syst•me NI. Cette sur-mortalitŽ peut •tre rapportŽe pour une part ˆ des poids ˆ la nais-

(7)

C.n.), soit en substitution du Digitaria decum- bens (D.d.) au cas o• celui-ci serait dŽtruit par un ravageur ou une maladie, soit pour mettre en valeur des zones humides o• le D.d. sÕim- plante mal. Nous avons utilisŽ deux parcelles de 2 hectares, irriguŽes et p‰turŽes par deux troupeaux de brebis, avec un chargement de 37 et 44 brebis par hectare, pour D.d.et C.n., respectivement, en tenant compte du fourrage disponible.

3

.1

/ Reproduction

La reproduction est conduite avec un objec- tif de 3 mise bas en deux ans (3 luttes annuelles, en avril, aožt et dŽcembre, chacune des luttes impliquant une moitiŽ du trou- peau).

Nous nÕavons pas pu mettre en Žvidence de diffŽrence significative de fertilitŽ (88 % vs 85 %) ou de prolificitŽ (180 %) entre les ani- maux p‰turant les deux fourrages (figure 7), ce qui semble indiquer que lÕŽtat nutritionnel des brebis Žtait suffisant pendant la pŽriode de lutte. En effet, les brebis en trop mauvais Žtat Žtaient systŽmatiquement rŽformŽes avant la lutte et remplacŽes par des agnelles.

LÕeffet de

lÕirrigation sur les performances des jeunes est tr•s net : augmentation des poids ˆ la

naissance et des GMQ.

Poids ˆ la naissance (kg) GMQ10-30 (g/j) GMQ30-70 (g/j)

Lot I NI I NI I NI

Agnelage de janvier 2,80 b** 2,54 c 133 b** 123 d 105 b** *195 c Agnelage de mai 2,87 a** 2,51 c 153 a** 135 b 125 a** *127 a Agnelage de septembre 2,89 a** 2,79 b 113 c** 110 c 197 a** *105 b Tableau 2. Poids à la naissance et gain moyen quotidien (GMQ) des agneaux de 10 à 30 jours et de 30 à 70 jours (période 1981-85). Effets de la saison et de l’irrigation (I) ou non (NI) du pâturage (SECI, Martinique).

Pour une m•me colonne, les valeurs suivies de lettres diffŽrentes diff•rent significativement ˆ P < 0,02.

Les diffŽrences significatives entre lots sont * ˆ P < 0,02 ; ** ˆ P < 0,002

Tableau 3. Productivité pondérale, en kg d’agneau de 90 jours produits par brebis présente et par an, et en kg d’agneau de 90 jours produits par hectare et par an. Effets de l’irrigation entre 1981 et 1985 (SECI, Martinique).

kg dÕagneau de 90 j/brebis/an kg dÕagneau de 90 j/ha/an IrriguŽ Non IrriguŽ IrriguŽ Non IrriguŽ

1981 16,2 16,5 630 178

1982 27,5 17,9 1 131 192

1983 29,0 12,5 1 284 169

1984 33,6 28,9 1 363 408

1985 27,8 18,0 1 056 211

Moyenne 26,8 18,8 1 093 232

0 50 100 150 200

Fertilité (%) Prolificité (%)

1987 1988 1989 1990 91

Période de lutte

Avr Août Déc Avr Août Déc Avr Août Déc Avr Août Déc Avr Digitaria decumbens Cynodon nlemfuensis

Figure 7. Fertilité et prolificité des brebis dans les lots Digitaria decumbens et Cynodon nlemfuensis (SECI Martinique).

3

.2

/ Production laiti•re

La mesure de la production laiti•re a ŽtŽ rŽalisŽe par traite hebdomadaire sous ocyto- cine (Doney et al 1979, Aboul-Naga et al 1981, Alexandre 1983) de brebis multipares m•res de jumeaux. Les mesures ont ŽtŽ rŽali- sŽes pendant trois ans, ˆ chacune des trois pŽriodes dÕagnelage (janvier, mai et sep- tembre), et ont portŽ au total sur 172 lacta- tions. Les productions moyennes en 30 et en 70 jours sont respectivement de 47,6 et 87,1 kg pour les brebis sur D.d.contre 39,0 et 71,7 kg sur C.n., soit une production infŽrieure de 18 % pour les animaux p‰turant le C.n (tableau 4). Nous avons pu observer des diffŽ- rences significatives entre les saisons de mise bas, la production Žtant maximale en mai, et tr•s fortement diminuŽe en sep- tembre (saison des pluies) sur C.n., malgrŽ une production fourrag•re en exc•s. Les courbes de lactation (mod•le de Wood, figure

Tableau 4. Production laitière en 30 et 70 jours de lactation (kg)

de brebis multipares allaitant deux agneaux. Effet de deux fourrages pâturés (SECI, Martinique).

Lait produit en 30 j (kg) Lait produit en 70 j (kg) Digitaria Cynodon Digitaria Cynodon decumbens nlemfuensis decumbens nlemfuensis Agnelage de janvier 43,6 b* 37,5 b 82,0 b* 71,5 b Agnelage de mai 53,3 a* 42,8 a 95,3 a* 82,5 a Agnelage de septembre 46,0 b* 36,8 b 84,1 b* 61,1 c

Moyenne 47,6b* 39,0b 87,1b* 71,7b

Pour une m•me colonne, les valeurs suivies de lettres diffŽrentes diff•rent significativement ˆ P < 0,01.

Les diffŽrences sont significatives entre lots ˆ * P < 0,01.

(8)

8) illustrent ces diffŽrences saisonni•res, mais elles sugg•rent aussi que le potentiel des brebis ne sÕexprime pas totalement. En mai, la production sur D.d.,qui dŽmarre aux environs de 2 kg par jour, chute tr•s rapide- ment, ce qui semble indiquer que le fourrage ne permet pas dÕassurer une couverture suffi- sante des besoins alimentaires de lactation, et que la mobilisation des rŽserves corpo- relles ne compense pas totalement le dŽficit alimentaire. La concavitŽ des courbes de lac- tation, qui a aussi ŽtŽ rapportŽe pour les bre- bis DjallonkŽ (AmŽgŽe 1984), renforce cette hypoth•se.

3

.3

/ MortalitŽ des agneaux avant sevrage

Le nombre de morts nŽs du lot C.n.est plus ŽlevŽ (2,2 % vs6,8 %, pour D.d.et C.n.respec- tivement, P < 0,0001).

La figure 9 montre une diffŽrence significa- tive de la mortalitŽ au sevrage (10,4 % vs22,3

%, pour D.d. et C.n. respectivement, P < 0,0001). Les deux tiers des agneaux nŽs vivants qui meurent le font dans les 48 heures apr•s la naissance (P < 0,001).

Nous nÕavons pas mis en Žvidence de diffŽ- rence significative de mortalitŽ au sevrage des agneaux simples (6,2 % vs9,9 % pour D.d.et C.n. respectivement), malgrŽ une diffŽrence significative de leurs poids ˆ la naissance (3,59 vs 3,38 kg pour D.d. et C.n. respective- ment, P < 0,0003).

La mortalitŽ au sevrage, plus forte chez les agneaux doubles (5,9 % vs 13,9 %, pour D.d.

et C.n.respectivement, P < 0,01), pourrait

•tre liŽe ˆ un poids ˆ la naissance un peu plus faible (2,91 vs 2,64 kg pour D.d. et C.n. res- pectivement, P < 0,0001). Les diffŽrences de mortalitŽ sont aussi tr•s marquŽes pour les agneaux triples (24,6 % vs 39,8 %, pour D.d.

et C.n., respectivement, P < 0,05) bien que les poids ˆ la naissance ne diff•rent pas significa- tivement (2,31 vs 2,21 kg pour D.d. et C.n.

respectivement). Les agneaux du lot C.n.

Žprouvent de grandes difficultŽs ˆ suivre leur m•re dans une vŽgŽtation pouvant dŽpasser 50 cm de hauteur, avec de nombreux stolons entrelacŽs, ce qui peut expliquer lÕaugmenta- tion de la mortalitŽ constatŽe, par abandon des agneaux les plus chŽtifs. De plus, la pro- duction laiti•re plus faible des brebis du lot C.n. est un facteur aggravant pour des agneaux obligŽs ˆ se dŽplacer dans des condi- tions aussi difficiles.

Il en rŽsulte que, malgrŽ une fertilitŽ et une prolificitŽ Žquivalente, le nombre dÕagneaux sevrŽs par brebis et par an est de 2,25 sur D.d.contre 1,61 sur C.n.

Figure 8. Productions laitières des brebis pâturant Digitaria decumbens et Cynodon nlemfuensis selon le mois d’agnelage (SECI Martinique).

0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60

0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5

0 10 20 30 40 50 60 Lait produit

(kg/j)

Jours de lactation Digitaria decumbens Cynodon nlemfluensis

Agnelages de janvier Agnelages de mai Agnelages de septembre

Digitaria decumbens Cynodon nlemfuensis

0 10 20 30 40 50

1987 1988 1989 1990 1991

Mortalité (%)

Période de naissance

au sevrage

à 48 h

au sevrage à 48 h

1992 Janv Mai Sept Janv Janv Mai Sept

Janv Mai Sept Janv Mai Sept

Sept

Figure 9. Mortalité des agneaux à 48 h et au sevrage dans les lots Digitaria decumbens et Cynodon nlemfuensis (SECI Martinique).

(9)

3

.4

/ Croissance sous la m•re

La croissance des agneaux (figure 10) est significativement plus faible sur le p‰turage de C.n.(GMQ 10-30 jours : 175 vs147 g/j ; GMQ 30-70 jours : 137 vs 120 g/j pour D.d.et C.n.

respectivement, donnŽes corrigŽes pour le sexe, la taille de la portŽe et la paritŽ de la m•re).

p•ce prŽdominante, pour lequel une diffŽrence de rŽponse liŽe au sexe des agneaux a dŽjˆ ŽtŽ signalŽe (Yazwinski et al1981). Le C.n., for- mant un tapis vŽgŽtal plus haut, serait plus favorable au dŽveloppement et/ou ˆ la survie des larves infestantes de strongles gastro- intestinaux que le D.d.(Gruner et al 1989).

Par ailleurs, on peut suspecter une consom- mation dÕherbe par les agneaux moins impor- tante en fin dÕallaitement, lÕobservation des animaux rŽvŽlant que les feuilles de C.n.sont plus difficiles ˆ prŽlever que celles de D.d.,ce qui se traduit par des mouvements de la t•te beaucoup plus amples et par un nombre de coups de dents par minute plus faible (Boval 1989). La dŽpense ŽnergŽtique pour les dŽpla- cements est probablement aussi plus ŽlevŽe pour les agneaux ŽlevŽs sur C.n., contraints de se dŽplacer par bonds ˆ cause de lÕŽpais- seur des stolons entrelacŽs. La diffŽrence de croissance pourrait aussi •tre reliŽe ˆ une toxicitŽ par des hŽtŽrosides cyanogŽniques, dŽjˆ dŽcrite pour le genre Cynodon(Tapper et Reay 1973).

3

.5

/ Carri•re des brebis

Nous avons aussi ŽtŽ amenŽs ˆ pratiquer, ˆ partir de la deuxi•me annŽe de lÕessai, un renouvellement des brebis beaucoup plus important sur C.n. que sur D.d.Une mortalitŽ anormale a ŽtŽ constatŽe dans les jours sui- vant la mise bas (jusquÕˆ 18 % par an la troi- si•me annŽe de lÕessai), par toxŽmie de gesta- tion (quelques animaux seulement ont pu •tre sauvŽs par administration dÕune solution de saccharose d•s lÕapparition des premiers signes nerveux). Un taux de rŽforme accru sur C.n.a ŽtŽ motivŽ principalement par lÕŽpuise- ment des rŽserves corporelles apr•s la phase dÕallaitement des jeunes. LÕ‰ge moyen du troupeau sur C.n. passe alors de 4 ˆ 3 ans entre la deuxi•me et la quatri•me annŽe de lÕexpŽrimentation, alors quÕil augmente lŽg•- rement (de 4 ˆ 4,5 ans) sur D.d.Un suivi du comportement alimentaire des animaux (Boval 1989) montre que la frŽquence nette des coups de dent (un des param•tres de la vitesse dÕingestion) passe de 27 et 35,4 coups par minute sur D.d.ˆ 23,9 et 27,3 coups par minute sur C.n., pour les brebis s•ches et allaitantes respectivement. Les temps totaux de p‰turage ne diffŽrant pas significative- ment, cela sugg•re que les brebis p‰turant le C.n. nÕarrivent pas ˆ augmenter suffisam- ment leur ingestion pour couvrir leurs besoins de fin de gestation et dŽbut de lactation, mal- grŽ une quantitŽ de fourrage proposŽ large- ment excŽdentaire.

3

.6

/ Production ˆ lÕhectare

Crit•re essentiel pour lÕŽleveur, la produc- tion ˆ lÕhectare (ici dÕagneaux sevrŽs) qui dŽpend du chargement en brebis, du nombre dÕagneaux sevrŽs par brebis et de la crois- sance des agneaux, chute de 1250 kg vif par an sur D.d.ˆ 966 kg vif par an sur C.n.Cette diminution de pr•s de 25 % est ˆ lÕopposŽ des valeurs citŽes dans la littŽrature pour diffŽ-

Le remplacement du pangola par le star-grass modifie peu les param•tres de reproduction, mais conduit ˆ une mortalitŽ des jeunes plus ŽlevŽe.

Figure 10. Gains moyens quotidiens des agneaux de 0 à 30 jours et de 30 à 70 jours dans lots Digitaria decumbens et Cynodon nlemfuensis (SECI Martinique).

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200

Digitaria decumbens Cynodon nlemfuensis

A A A A A A A

AA AA AA AA AA AA

AA AA AA AA AA AA AA

AA AA AA AA AA AA

GMQ 10-30

GMQ 30-70

Mâles Femelles Mâles Femelles GMQ (g/j)

Figure 11. Poids à âge-type des agneaux doubles, corrigé pour la production laitière des mères (SECI Martinique).

LÕanalyse statistique montre par ailleurs que, apr•s correction pour la saison, le poids ˆ la naissance, le p•re, la paritŽ de la m•re et sa production laiti•re, il reste un effet de la nature du fourrage sur la croissance des agneaux allaitŽs (figure 11). Cette diffŽrence en faveur du D.d. est plus marquŽe chez les m‰les que chez les femelles, ce qui sugg•re une implication plus importante du parasi- tisme interne ˆ Haemonchus contortus, lÕes-

Digitaria decumbens Cynodon nlemfuensis 0

2 4 6 8 10 12 14 16

0 10 20 30 40 50 60 70

Poids vif (kg)

Age (j)

Mâle Femelle

Mâle Femelle

(10)

rents types dÕŽlevage bovin (lait, viande) pra- tiquŽs dans la Cara•be (Vicente-Chandler et al 1983, Jerez et al 1984). On ne peut donc que dŽconseiller lÕutilisation du Cynodon nlem- fuensis (star-grass) pour lÕŽlevage des ovins, m•me si ce fourrage peut •tre utilisŽ efficace- ment par des bovins.

Conclusion

Les ovins de la Martinique appartiennent ˆ une vaste population dÕovins ˆ poil que lÕon rencontre sur tout le pourtour du bassin cara•be et dont le berceau se situe dans les rŽgions c™ti•res de lÕAfrique noire. Leurs capacitŽs dÕadaptation au milieu tropical et leurs caractŽristiques de reproduction (repro- duction non saisonni•re, prolificitŽ) leur per- mettent une rŽponse forte ˆ lÕintensification des conditions dÕŽlevage, en particulier ˆ lÕamŽlioration des conditions alimentaires et ˆ la ma”trise de la carri•re reproductrice des brebis.

LÕajustement du chargement ˆ la produc- tion fourrag•re pendant la pŽriode la plus s•che de lÕannŽe est essentiel pour que les ani- maux puissent extŽrioriser leur potentiel de

production. Cette pŽriode s•che Žtant tr•s variable dÕune annŽe ˆ lÕautre, les prŽvisions du chargement supportable et/ou des besoins dÕaliment conservŽ sont impossibles, ce qui rend dÕautant plus intŽressante lÕirrigation, tr•s souple dÕemploi, quand elle est dispo- nible. LÕirrigation permet dÕaugmenter tr•s fortement le potentiel de production des p‰tu- rages, dÕamŽliorer la rentabilitŽ de lÕŽlevage, tout en diminuant le risque technique et Žco- nomique que reprŽsente une pŽriode s•che trop longue. Elle sÕinscrit cependant dans un processus dÕintensification globale de lÕŽlevage qui doit aussi prendre en compte la gestion de la fumure des p‰tures, lÕaugmentation du chargement, la ma”trise de la reproduction et des risques sanitaires (parasitisme interne en particulier), mais Žgalement tous les aspects collectifs dÕorganisation des marchŽs, dÕenca- drement et de formation technique de ses uti- lisateurs.

Dans le contexte des Antilles fran•aises, les qualitŽs dÕŽlevage des ovins de la Martinique sont des atouts essentiels pour la pŽrennitŽ dÕun Žlevage qui, sans •tre Žconomiquement tr•s puissant, permet le maintien de quelques milliers dÕemplois sur une ”le o• le taux de ch™mage avoisine 30 %, et participe ˆ bien des aspects de la culture martiniquaise.

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Intensive management of tropical hair sheep in Martinique (FWI).

Martinique (61¡W, 14.4¡N) is a 1100 km2large volca- nic island of the Caribbean (Lesser Antilles). The main grassland areas receive less than 2 meters rainfall yearly, and have a marked dry season.

The largest area is situated in the south-eastern irrigated area (ÇPISEÈ, 10 % of the agricultural area of the island). SECI (experimental station on irrigated crops) has been studying the effects of irrigation on sheep breeding for more than 15 years, with the scientific support of INRA. SECI is financed by the local authorities (Conseil Gene- ral) to improve agriculture in the PISE. A first study (1981-85) showed that local hair sheep responded to the better feeding conditions when Digitaria decumbenspastures are irrigated. The individual production of the ewes increased by 50 %, the stocking rate increased by 300 %. The annual gross margin increased by 12 000 FF per hectare with irrigation. From 1987 to 1992 we compared 2 irrigated and grazed grasses : Digita- ria decumbens(D.d.) and Cynodon nlemfuensis (C.n.). The milk production of ewes with twin lambs was measured weekly for 3 lambing sea-

sons. Milk yield for the first 30 days was 47.6 vs 39.0 kg and for the first 70 days, 87.1 vs 71.7 kg, for D.d. and C.n. respectively. Nevertheless, analysis showed that the differences in milk production did not explain all the differences in the lamb growth rates. Possible hypotheses of greater para- site loads, higher energy expenditure in walking, lower levels of grass intake and the possible toxi- city of C.n. (cyanogenic glucosides) are suggested.

Performance analysis revealed that D.d. was bet- ter than C.n. for sheep production (2.25 vs 1.61 lamb weaned per ewe yearly, 1250 vs 966 kg live- weight of lamb weaned yearly per hectare). If fer- tility (88 % vs 85 %) and prolificacy (180 %) are not different, mortality at weaning is lower on D.d.(10.4 %), compared with C. n. (22.3 %). The growth performances are also different (A.D.G.10- 30 d : 175 vs 147 g/d ; A.D.G.30-70 d : 137 vs 120 g/d, for D. d. and C. n., respectively). The average live span of the ewes decreases on C.n. from 4 to 3 years, after the second year of experiment.

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Elevage intensif des ovins tropicaux ˆ la Martinique.

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Abstract

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