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LA PRÉVENTION, UNE IDÉE FIXE

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Academic year: 2022

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LA PRÉVENTION, UNE IDÉE FIXE

L’agriculture est l’un des secteurs d’activité le plus accidentogène. Si la santé-sécurité au travail n’est pas une priorité dans de nombreux pays, une coopération internationale est nécessaire pour que le nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles dans le monde recule. Le 38

e

colloque de la section prévention en agriculture de l’association internationale de la sécurité sociale (AISS) s’est déroulé du 12 au 14 octobre à la caisse centrale de la MSA autour du thème « Innover en prévention ». Essaimer et renouveler la prévention en agriculture dans le monde, tel est l’enjeu de cette rencontre. Retour sur les exemples d’actions à l’étranger et sur les visites techniques.

e/Le Bimsa

DOSSIER

(2)

Des solutions sans frontières

D

errière leurs

vitres, les traducteurs révisent les quelques éléments donnés par les intervenants de la journée. Pour eux, les prochaines heures s’annoncent intenses. Car, pour rendre le colloque accessible à tous, les présentations sont traduites en plusieurs langues : anglais, polonais, allemand, et bien sûr français. Chaque participant peut suivre les interventions dans sa langue. La manifestation peut alors être interactive et permettre la participation de tous. Pour ce faire, la caisse centrale a travaillé sur les sujets depuis mars.

« Nous avons fait appel à nos partenaires pour essayer d’avoir des présentations qui se nourrissent les unes les autres, explique Magalie Cayon, responsable de la préven- tion à la CCMSA. Nous avons dû faire des arbitrages pour décider lesquelles garder, afin que le tout soit cohérent. »

Dans l’assistance, les participants ont tous fait le déplacement pour les mêmes raisons : partager leurs expériences en prévention dans le secteur agricole et connaître ce qui se fait ailleurs. Un échange de connaissances dont chacun devrait ressortir gagnant. Dans une période où l’agriculture vit de profonds changements (nouvelles méthodes de production, concurrence accrue, difficultés finan- cières, etc.), Païvi Huotari, vice-prési- dente finlandaise de la section prévention en agriculture, introduit le colloque en rappelant les enjeux de demain : « L’agri- culture est en situation de crise partout en

Europe. Mais il est important de mettre en place des actions préventives, pour que les agriculteurs arrivent à surmonter certains problèmes. Cette manifestation nous permettra de trouver chacun de nouvelles solutions pour nos pays. » Une intervention qui fait écho à celle de Pascal

Cormery, président de la MSA, quelques minutes auparavant : « Dans ce contexte difficile, je me félicite que ce colloque soit une possibilité d’échanges de pratiques, de s’enrichir mutuellement par la description d’actions réussies auprès des entreprises agricoles de différents pays et cela pour être plus efficace demain en matière de pré- vention. » Le ton est donné. L’agriculture de demain doit être exercée dans la plus grande sécurité possible. Plutôt facile à dire, mais certains pays ont trouvé des solutions.

Alors, avant la visite technique qui a lieu la 3e journée du colloque, les prises de parole se succèdent durant près de deux jours.

Organisées en six panels, elles viennent répondre à des problématiques précises : nouvelles approches en santé-sécurité au travail, innovations en agroéquipement, risques psychosociaux, autant de sujets touchant à la prévention en agriculture décryptés par les intervenants.

Si les présentations semblent, à première

Le 38

e

colloque de la section prévention en agriculture de l’association internationale de la sécurité sociale s’est déroulé du 12 au 14 octobre dans les locaux de la caisse centrale de la MSA. Un événement majeur autour du thème «Innover en prévention», qui a rassemblé plus de trente nations.

© Jérémy Lemière/Le Bimsa

NOUS ORGANISONS DES GROUPES

DE PAROLE POUR

FAIRE PRENDRE

CONSCIENCE

DES DANGERS

SUR LA FERME.

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campagne d’appels téléphoniques pour comprendre les habitudes des exploitants sur leur lieu de travail. Et à partir de là, nous avons pu leur donner des conseils. Ces actions ont été très efficaces. » Et c’est peu de le dire. En 2013, l’agriculture suédoise n’a enregistré aucun accident mortel.

Depuis la fin de cette campagne d’appels, plusieurs victimes ont été recensées. La preuve qu’une action de prévention ciblée engendre de bons résultats. Pour Peter Lundqvist, le secteur agricole doit plus se professionnaliser avec un respect plus systématique des règles de sécurité. Sur- tout, il est nécessaire de poursuivre les actions de prévention qui ne fonctionnent qu’en répétant les consignes.

Une clino-mobile en Tunisie

Pour qu’un programme préventif soit efficace, il doit répondre à l’acciden- tologie du secteur et toucher le plus de personnes possible. Ce qui n’est pas toujours évident dans certains pays. En Tunisie, où le secteur agricole représente 16 % de l’activité économique, un tiers de la population vit en milieu rural. Une répartition qui ne permet pas vraiment une sensibilisation massive aux risques professionnels. Il a donc fallu mettre en place un vrai maillage du pays pour être au plus proche des agriculteurs, comme l’évoque Karoiai Abdelfattah, de l’institut de santé et sécurité au travail de Tunisie :

« Nous avons peu d’accidents de travail, mais ils sont, la plupart du temps, graves : vue, toutes instructives, certaines d’entre

elles ont suscité plus d’intérêt que d’autres.

C’est notamment le cas de la prise de parole de Peter Lundqvist, professeur à l’université suédoise de sciences agri- coles. Durant une vingtaine de minutes, il expose le travail du gouvernement sur la prévention des accidents en agriculture :

« Le secteur connaît des difficultés à garantir la sécurité des travailleurs, introduit-il.

Près de 35 % des décès au travail en Suède sont dans l’agriculture, alors que le secteur représente seulement 1 % de la population active. C’est un problème global. » La Suède s’est donc associée avec la Finlande pour combattre ce fléau. « Nous avons lancé un programme pour promouvoir les bons gestes en agriculture. Avec l’aide d’exploitants ayant subi un accident, perdu un membre..., nous organisons des groupes de parole pour faire prendre conscience des dangers sur la ferme. Nous avons également lancé une

60 % d’entre eux sont dus à un renversement de tracteur. Nous avons donc décidé de mener des actions sur tout le territoire avec une clino-mobile qui sillonne les zones les plus rurales pour sensibiliser les agriculteurs aux risques. Des centres de formation permettent également d’enseigner les bonnes pratiques pour travailler en toute sécurité et 400 conseillers agricoles sur tout le terrain se déplacent au plus près des exploitations. » Les nombreuses autres interventions ont permis d’avoir un panorama complet de ce qui se fait dans les différents pays en matière de prévention. Que ce soit autour du risque machine, du risque chimique, ou encore des risques psychosociaux, les 24 présentations ont permis aux parti- cipants de bénéficier de retours sur expé- riences réussies ou moins réussies. Plus important encore, le colloque a permis aux acteurs de la prévention internationale d’envisager des coopérations. Durant les moments de pause, de nombreuses prises de contacts ont eu lieu, pour évoquer des collaborations dans les mois à venir. Un colloque qui a donc tenu ses promesses et qui fortifie un peu plus la coopération entre les pays pour améliorer, dès demain, la prévention en agriculture.

Jérémy Lemière

© Jérémy Lemière/Le Bimsa

Plus d’informations en page 21 et sur notre site.

www.lebimsa.fr

DE NOMBREUSES PRISES DE CONTACT ONT EU LIEU POUR ÉVOQUER DES

COLLABORATIONS

À VENIR.

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I

l y aurait presque une atmos- phère de colonie de vacances en ce dernier jour du colloque de l’AISS. Dans le car affrété spécia- lement pour eux, les participants babillent deux par deux et espèrent que les démonstrations d’actions de préven- tion mises en place par la MSA seront riches en enseignements. Première étape, l’association de formation et d’action sociale des écuries de courses (Afasec) de Gouvieux, dans l’Oise. Ici, on entraîne les futurs jockeys mais on leur apprend surtout les règles pour travailler en sécu- rité. «  La prévention doit être intégrée dès les premières années de cours. C’est essentiel pour le reste de leur carrière », explique Stéphane Amiot, directeur de l’établissement, en accueillant la déléga- tion internationale. La MSA de Picardie et plusieurs ingénieurs en prévention de la caisse centrale ont préparé la visite autour de trois ateliers pour donner une

À la recherche

de la potion magique

Pour clôturer ces trois jours de travail, les participants du colloque sont sortis de la région parisienne pour rejoindre la Picardie. Au programme, visite technique à l’association de formation et d’action sociale des écuries de courses de Gouvieux et au Parc Astérix pour des exemples de prévention qui fonctionnent. Mais ils sont fous ces congressistes !

Ils découvrent ainsi les méthodes d’échauf- fement sur des équidés de métal permettant de simuler tous types de conditions de course. « L’important pour les cavaliers, rappelle Céline Bounar, préventeur de la MSA de Picardie, c’est d’habituer son corps à l’effort avant l’activité qui s’en suit. On fait des mouvements osseux et articulaires pour éviter toutes blessures. »

Quelques minutes plus tard, les par- ticipants se dirigent vers les box. Ici, on s’active depuis plusieurs heures déjà. Les chevaux sont soignés et leurs abris nettoyés. Si les apprentis jockeys semblent habitués à la tâche, il convient de toujours le faire en sécurité. Et celle- ci commence par le port des équipe- ments de protection individuelle (EPI).

Là encore, ce sont les préventeurs de la MSA de Picardie qui expliquent la fonc- tion de chaque EPI : les bottes coquées pour éviter les écrasements de pieds, le casque en cas de projection du jockey à terre et le gilet de protection pour les mêmes raisons. Désormais, les cavaliers sont dans l’obligation de les porter en permanence. Avec des résultats  : une baisse de 66 % des accidents du travail et des maladies professionnelles graves dans le secteur, en Picardie. Mieux : le nombre de jours d’hospitalisation après une chute a reculé de 80 % !

Le dernier atelier étonne un peu plus, puisque c’est autour d’un tatami que le groupe polonais s’assied. Mais pour les adolescents en kimono, rien d’anormal puisqu’il s’agit de leur cours de gestion de la chute. Souvent soumis à ce type d’accident, les jockeys doivent mieux l’appréhender pour éviter les blessures lourdes. Durant un quart d’heure, les cinq élèves subissent une bonne dizaine de « ippons » en faisant attention à la réception. Une révélation pour Pierre, 12 idée de la prévention en milieu hippique :

le travail au box, la gestion des chutes et l’échauffement avant la monte.

Les congressistes sont ensuite répartis en groupe de même langue et/ou de même nationalité. Et les voilà circulant dans l’établis- sement au milieu des élèves et des chevaux.

© Jérémy Lemière/Le Bimsa

LA PRÉVENTION DOIT ÊTRE INTÉGRÉE DÈS LES PREMIÈRES ANNÉES DE COURS.

C’EST ESSENTIEL

POUR LE RESTE DE

LEUR CARRIÈRE.

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ans, élève de l’Afasec : « Quand on monte, on tombe. Depuis que je fais les ateliers de judo, j’ai pris le réflexe de mieux tomber et je ne me blesse plus. »

Escale chez les Gaulois

Retour dans le car pour quelques kilo- mètres de trajet. Astérix attend la troupe internationale. Ouvert uniquement pour le colloque, le parc dévoile des allées vides et des attractions muettes. Aucune distraction donc pour les participants qui portent toute leur attention aux trois nouveaux ateliers. Ici, c’est la prévention autour de l’activité paysagiste qui est mise en lumière. Les professionnels du métier sont soumis à beaucoup de risques et la MSA de Picardie a préparé un programme pour montrer ce qu’il est possible de faire pour les éviter. « Dans les colloques précé- dents, on visitait des caves à vin, des presses à huiles, mais sans vraiment voir les gens au travail. C’est pour cela que l’on a décidé de montrer concrètement l’activité paysagiste et les gestes de sécurité qui s’y rattachent », explique Magalie Cayon.

L’entreprise Loiseleur réalise depuis mainte- nant plusieurs années l’entretien des espaces verts du Parc Astérix. Et avec le temps, elle a adapté son activité pour réduire les risques.

L’équipement des élagueurs est détaillé par les préventeurs et les salariés de l’entre-

LE CAPITAL HUMAIN EST AU MOINS

AUSSI IMPORTANT QUE LE CAPITAL FINANCIER.

prise. Plus loin, Marc Loiseleur explique les techniques alternatives de produits phytosanitaires mises en place dans tout le parc : « Nous utilisons le paillage végétal et minéral en recyclant le bois, les tuiles ou encore les ardoises. Grâce à ces techniques, nous avons réduit de 80 % l’utilisation des produits phytosanitaires. »

Pour évoquer le risque machine, c’est autour de tailles-haies, tondeuses et souffleurs que l’entreprise paysagiste et la MSA de Picardie accueillent les trois groupes. Le point commun entre les trois appareils présentés est qu’ils sont tous électriques.

Pas besoin de long discours pour démontrer les avantages de ces machines. Quelques chiffres suffisent à capter l’auditoire : « Le poids d’un taille-haie thermique est de 5,5 kilogrammes, contre 3,5 pour l’électrique.

Un souffleur thermique émet 92 décibels contre 63 pour sa version propre. » Le constat est sans appel. Moins lourd, moins de bruit et moins de pollution, les versions électriques de ces équipements sont un investissement rentable, surtout pour la santé du salarié. Dernier avantage, leur utilisation est possible même quand le parc est ouvert au public.

Autant d’exemples qui montrent aux pro- fessionnels de la prévention du monde entier que le capital humain est au moins aussi important que le capital financier.

Et c’est aux institutions de mettre tout en place pour éviter le risque au travail.

En regagnant le car les ramenant à Paris, les participants au colloque débriefent.

Pour Karoiai Abdelfattah, de l’institut de santé et sécurité au travail de Tunisie, la journée est pleine de bonnes idées :

« J’ai trouvé beaucoup de réponses à des questions que nous nous posons en Tunisie.

Nous sommes confrontés au problème du bruit des machines et aussi à celui des chutes de hauteur lors de l’élagage des palmiers.

J’ai pris quelques photos et je suis sûr que cela va nous aider. » Et ce n’est pas le seul.

Les discussions entre les congressistes ont continué jusqu’au dernier moment, pour refermer ce colloque en douceur et se promettre de se revoir dans trois ans.

Jérémy Lemière

© Jérémy Lemière/Le Bimsa

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Une préoccupation internationale

La préservation du capital humain en agriculture est de plus en plus valori- sée à travers le monde. Au sein d’une corporation où les conditions de travail sont parfois difficiles, l’importance de la prévention des risques professionnels émerge de plus en plus.

Une gestion différente selon les pays.

Coordonner des actions de prévention entre les pays pourrait être une réponse aux nombreux accidents du travail et aux maladies professionnelles en agriculture.

L’une des difficultés principales réside dans la manière dont le problème est perçu. Selon les pays, il peut être une préoccupation de santé publique, de sécurité nationale ou de travail. Difficile, dans ces conditions, de lancer des projets communs quand l’approche est différente. Le travail de la section prévention en agriculture de l’asso- ciation internationale de la sécurité sociale est d’essayer de gommer ces différences.

Une prévention globale. L’agriculture est un secteur où l’accidentologie est très importante. Les professionnels font face à plusieurs dangers : le risque chimique avec les pesticides, le risque machine, la pollution ou encore le risque auditif. Diffi- cile pour les organismes en charge de la prévention de répondre à tous. Il leur faut faire des choix pour préserver au mieux la santé des travailleurs agricoles. Le nombre d’actions liées à la santé-sécurité au travail (SST) dépend également beaucoup des fonds disponibles pour le secteur.

Éduquer à la santé-sécurité au travail.

Les organismes de sécurité sociale et de protection de la santé des agriculteurs sont tous d’accord pour dire que la prévention est une problématique à aborder dès le plus jeune âge. L’ajout de formations en SST au sein des parcours éducatifs se répand de plus en plus dans les établissements agri- coles. Les agriculteurs de demain devront également être les premiers porteurs du message de prévention autour d’eux. Et c’est avec la répétition des règles de sécurité que le nombre d’accidents diminuera.

2,2

millions

de travailleurs meurent au travail chaque année.

317

sont victimes d’accidents millions liés au travail.

40 %

de la population active mondiale travaille dans

l’agriculture.

La part des indemnités dues 4 %

aux AT/MP

dans le PIB mondial.

REPÈRES

Chiffres 2013 de l’organisation internationale du travail (OIT).

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Le tour du monde de la prévention

L

e colloque de l’AISS a pour caractéris- tique d’être très dense. Pendant près de deux jours, les interventions se succèdent.

Difficile de tout évoquer en quelques lignes.

Retour sur quelques présentations venues d’ailleurs.

LE DÉFI AFRICAIN.

Joseph Dieboue, de la société camerounaise de sécurité et santé au travail, évoque « les difficultés de mettre en place une stratégie de prévention dans les pays francophones afri- cains (PFA) ». Togo, Sénégal, Guinée, Gabon, Bénin... gèrent le problème de manières différentes. Sans compter sur l’insuffisance d’effectifs qualifiés en santé-sécurité au travail, la faiblesse de l’arsenal juridique en SST ou encore le peu de contrôles du travail. Mais la coopération prend forme : en 2013, les premiers états généraux des organismes nationaux de sécurité sociale des PFA sur les services de prévention ont eu lieu en Côte-d’Ivoire. En parallèle, un observatoire des accidents du travail et des maladies professionnnelles a été créé à Abidjan et le salon africain de la prévention des risques professionnels a vu le jour. Des pistes pour former une politique de prévention efficace et commune entre tous les PFA.

LES MACHINES SUISSES MONTRENT LES DENTS.

Ce n’est pas le titre du dernier film d’horreur dans les salles, mais celui d’une campagne de sensibilisation au risque machine en Suisse.

Sur les 852 accidents mortels que le secteur agricole du pays a connu en vingt ans, près de 60 % surviennent avec un véhicule ou une machine. En parallèle, le Spaa, orga- nisme suisse de prévention des accidents en agriculture, a imposé un permis tracteur, donné des cours d’utilisation des machines et s’est appuyé sur des actions espagnoles de leçons de conduite en pente. Un attirail de prévention qui a permis de diminuer

le nombre d’accidents liés aux machines.

Étienne Jund, du Spaa, rappelle que ce sont

« les agriculteurs et leurs bonnes pratiques qui font baisser ces chiffres. Ce sont eux qui font le travail. Nous sommes là pour les accompagner au mieux ».

STOP AUX PESTICIDES EN ESPAGNE.

« L’ouvrier agricole ne connaît pas toujours les dangers liés aux pes- ticides », lance Pedro Delgado Cobos, du département de la prévention en agriculture de l’université de Cordoue, en Espagne. Et c’est pour éviter les situations à risque que le gouvernement ibérique a rédigé un guide pratique. L’ouvrage permet de connaître les effets sur la santé de chaque produit. Il encourage également à les utiliser le moins possible. Un objectif difficile quand on sait que leur usage est presque systématique.

« Il faut faire changer les mentalités », conclut Pedro Delgado Cobos.

LE BIEN-ÊTRE DES EXPLOI- TANTS FINLANDAIS.

Dans une période difficile pour les agriculteurs, les actions visant à diminuer les souffrances psychologiques se développent dans les pays. À l’instar de l’action de la MSA, les Finlandais tentent de venir en aide aux

exploitants agricoles en proie au stress lié à leur situation économique. « Nous avons organisé des groupes de parole où agriculteurs, banquiers et psychologues pouvaient échanger, explique Paivi Wallin, du régime de sécurité sociale, Mela. Plus de 1 200 fermiers ont parti- cipé à ces ateliers. En parallèle, nous leur avons proposé des rendez-vous individuels pour parler de bien-être avec des conseillers spécialisés. Nous enregistrons de très bons résultats. »

FORMER POUR ÉVITER LES ACCIDENTS EN ITALIE.

Les accidents agricoles transalpins sont souvent liés à l’âge trop avancé du matériel ou à la mauvaise utilisation de celui-ci. Pour le pre- mier problème, seule solution, changer le parc de matériel vieillissant, mais c’est onéreux et pas toujours facile pour les agriculteurs.

Pour la sécurité sociale italienne, Inail, c’est sur la formation des plus jeunes qu’il faut insister. « Dès 2011, nous avons sensibilisé les élèves de terminale des lycées agricoles aux règles générales de santé-sécurité au travail, mais aussi à l’utilisation des tracteurs. En 2015, 350 étudiants ont réalisé cet atelier. » Une campagne de formation auprès des vendeurs de matériels a été mise en place pour qu’eux aussi donnent de bons conseils

aux agriculteurs.

EN BREF

© Jérémy Lemière/Le Bimsa

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Une préparation de champions

Un événement international demande beaucoup de préparation. Invitation des participants, organisation des journées, logistique générale, etc. Le colloque de l’AISS ne déroge pas à la règle, mais les équipes de la caisse centrale et de la MSA de Picardie ont relevé le défi.

B

ien que sous l’égide de

l’AISS, le colloque « Innover en prévention » a mobilisé de nombreuses équipes de la CCMSA. Car, au-delà de l’accueil dans ses locaux de l’événement international, le travail en amont a permis que tout se déroule dans les meilleures conditions. L’équipe de la mission des relations européennes, internationales et de la coopération (Mreic), pilote du dossier à la caisse centrale, y œuvre depuis près d’un an : gestion du budget, réflexion sur les présentations, recherche de traducteurs, etc. Tout devait être réglé au millimètre près pour un jour J sans accroc. « Nous étions en lien permanent avec la Krus, le régime agricole polonais

qui préside la section prévention en agri- culture de l’AISS, confie Olivier Colin, responsable de la Mreic. Une situation parfois difficile quand il s’agit de savoir qui fait quoi. » Visiblement, le travail a été

rigoureux, puisque le colloque n’a subi aucun temps mort, ni couac technique.

Pourtant, l’organisation d’un événement de cette envergure était une première pour la mission des relations internatio- nales : « Toute l’équipe était mobilisée, se félicite son responsable. De la traduction de tous les documents papiers aux bons enchaînements des présentations, le travail effectué a été très important. »

Au-delà de la logistique, le choix des inter- ventions a aussi demandé beaucoup de temps et de réflexion. Les grandes théma- tiques ont été déterminées en septembre 2015, soit un an avant la manifestation, au sein d’un comité scientifique de l’AISS, composé des membres du bureau de la section prévention en agriculture. « L’idée

LE CHOIX DES INTERVENTIONS A DEMANDÉ DU TEMPS ET DE LA RÉFLEXION.

Méfiez-vous des apparences, à l’Afasec, on ne fait pas vraiment de judo. Seules quelques bases sur la gestion de la chute, inspirées de l’art martial, permettent aux élèves d’éviter de nombreuses blessures.

© Jérémy Lemière/Le Bimsa

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ARRÊT SUR IMAGES

était de faire participer le plus de personnes de l’étranger et hors MSA», indique Magalie Cayon.

La MSA de Picardie mobilisée

Les visites techniques du colloque ont été préparées en collaboration avec les services de prévention de la CCMSA et de la MSA de Picardie. L’appel à cette caisse s’est imposé car « cela nous permettait de sortir de Paris sans avoir à faire trop de route, mais aussi parce que la MSA de Picardie fait beaucoup de choses en termes de prévention », explique Magalie Cayon.

Dès le mois d’avril et la première prise de contact, la caisse a travaillé sur le sujet,

même si les débuts ont pu être un peu poussifs : « Nous n’étions pas certains de ce que nous pouvions faire, raconte Hervé Nicaise, préventeur de la MSA de Picardie.

Mais une fois les demandes précisées, nous avons pu commencer à monter notre pro- gramme. » Pour la caisse, participer à cet événement international est nouveau. Elle a voulu mettre le paquet en présentant des actions qui ont fait leurs preuves : « C’est important de pouvoir communiquer sur nos savoir-faire, poursuit Hervé Nicaise. On y prend du plaisir, surtout quand on croit à 200 % à ce que l’on fait. » En collaboration avec le médecin du travail Jean Frétin, Hervé a bâti les ateliers de la journée et plus spécifiquement ceux qui abordaient

le risque de chutes en milieu équin. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont convaincu. Depuis la fin du colloque, le préventeur a reçu de nombreux mails de retours très positifs : « Les intervenants suisses nous ont demandé des précisions sur nos actions. Ils souhaitent en reproduire certaines chez eux. C’est très encourageant. » Si les visites techniques ont permis d’ouvrir le débat sur la santé-sécurité au travail, elles ont surtout servi à montrer dans quelles conditions les salariés travaillent en France, mais aussi comment le régime agricole met en place des partenariats avec certaines entreprises pour que la prévention soit une priorité.

Jérémy Lemière

Six traducteurs ont permis à tous les participants de suivre aisément l’intégralité du colloque.

Hervé Nicaise, préventeur de la MSA de Picardie, est spécialiste du monde équin. Devant la délégation polonaise, il explique la différence entre un bon et un mauvais équipement de protection individuelle.

Dans le centre de conférences, une exposition explicative sur les dangers liés aux professions agricoles était proposée aux participants.

Le parc Astérix, vide le 14 octobre, a permis aux participants du colloque de voir des applications de règles de santé-sécurité au travail.

Photos : Jérémy Lemière/Le Bimsa

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