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Impact du score de Gleason sur la survie sans récidive biologique après

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ARTICLE ORIGINAL

Impact du score de Gleason sur la survie sans récidive biologique après

prostatectomie totale pour cancer avec marges chirurgicales positives

Impact of Gleason score on biochemical recurrence free survival after radical prostatectomy with positive surgical margins

V. Roux

, R. Eyraud , L. Brureau , G. Gourtaud , C. Senechal , M. Fofana , P. Blanchet

Serviced’urologie,centrehospitalieruniversitairedePointe-à-Pitre,routedeChauvel, 97159Pointe-à-Pitre,France

Rec¸ule26f´evrier2016 ;acceptéle5mai2017 DisponiblesurInternetle30mai2017

MOTSCLÉS Cancerprostate; Margespositives; Récidivebiologique

Résumé

Objectifs.—Recherche de facteurs prédictifs de récidive biologique (RB) pouvant guider l’instauration d’untraitement adjuvant aprèsprostatectomie totale (PT)pour cancer avec margeschirurgicalespositives(R+).

Patientsetméthode.—Une cohorte rétrospective de 1577 patients afro-caribéens opérés d’unePT entrele1er janvier2000etle1er juillet2013aétéanalysée.Danscettecohorte, 406patientsavaientunemargechirurgicalepositive,nousavonsexclu11patientsayantbéné- ficié d’untraitementadjuvant (radiothérapie,hormonothérapie,radio-hormonothérapie) et 2patientspourlesquelsl’analysehistologiquedelapièceopératoireétaitenfaveurd’unstade anatomo-pathologique pT4.Aprèsuneanalyse descriptive,nousavonsutiliséun modèlede Coxafindechercherdesfacteursprédictifsdesurviesansrécidivebiologique(SSRB)puis,en fonctiondesvariablessignificatives,nousavonsséparénotrepopulationensixgroupes:stade pT2avecunscore deGleason≤3+4(groupe1),stadepT2avecunscoredeGleason≥4+3 (groupe2),stadepT3aavecunscoredeGleason≤3+4(groupe3),stadepT3aavecunscore deGleason≥4+3(groupe4),stadepT3bavecunscoredeGleason≤3+4(groupe5)etstade pT3bavecunscoredeGleason≥4+3(groupe6)etcomparélaSSRBenutilisantunlogrank test.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:virginie.roux@chu-guadeloupe.fr(V.Roux).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2017.05.003

1166-7087/©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

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Résultats.—En analyse multivariée, lesfacteurs prédictifs de SSRBaprès PT R+ étaient le Gleasonpostopératoiremajoritaire(p<0,0001),lestadepathologique (p=0,049)ajustésau PSApréopératoire (p=0,826),à l’indicede masse corporelle (IMC) (p=0,59) et auvolume tumoral(p=0,95).AprèsPTR+avecunstadeanatomo-pathologique≤pT3b,unscoredeGlea- son≥4+3avaituneSSRBpluspéjorativequelestadepathologique(p<0,001).

Conclusion.—UnscoredeGleasonpostopératoireélevé(≥4+3)aunemeilleurevaleurpré- dictivederécidivebiologiquequelestadepathologiquepT2oupT3chezlespatientsayantété traitésd’uncancerdeprostateparPTavecmargeschirurgicalespositives.

Niveaudepreuve.— 4.

©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS Prostatecancer;

Surgicalmargins;

Biochemical recurrence

Summary

Purpose.—Researchofpredictivefactorsofbiochemicalrecurrencetoguidetheestablishment ofanadjuvanttreatmentafterradicalprostatectomyforcancerwithpositivesurgicalmargins.

Methodology.—Aretrospectivecohortof1577afro-caribbeanpatientsundergoingradicalpros- tatectomyoperatedbetween1stJanuary2000and1stJuly2013wasanalyzed.Inthiscohort, 406patients hadpositive surgical margin,we excluded 11 patients who receivedadjuvant therapy(radiotherapy,hormonotherapy,radio-hormonotherapy)and2patientsforwhomhis- tologicalanalysisofthesurgicalspecimenwasforapT4pathologicalstage.Afteradescriptive analysis,weusedaCoxmodeltolookforpredictorsofsurvivalwithoutbiochemicalrecurrence then,dependingonthesignificantvariables,weseparatedourpopulationintosixgroups:stage pT2withGleasonscore≤3+4(group1),stagepT2withascoreofGleason≥4+3(group2), stagepT3awithaGleasoncore≤3+4(group3),pT3astagewithascoreofGleason≥4+3(group 4),stagepT3bwithaGleasonscore≤3+4(group5)andstagepT3bGleason≥withascoreof 4+3(group6)andcompared survivalwithoutbiochemicalrecurrenceusingalogranktest.

Afterradicalprostatectomywithsurgicalmarginswithananatomopathologicalstage≤pT3b,a Gleasonscore≥4+3hadapejorativesurvivalwithoutbiochemicalrecurrencethanpathological stage(P<0.001).

Results.—Inmultivariateanalysis,predictorsofsurvivalwithoutbiochemicalrecurrenceafter radicalprostatectomywithpositivesurgicalmarginswerethemajorityGleasonpostoperative (P<0.0001),pathologicalstage(P=0.049)adjustedpreoperativePSA(P=0.826),withthebody massindex(BMI)(P=0.59)andtumorvolume(P=0.95).

Conclusion.—A highpostoperativelyGleasonscore(≥4+3)hasabetterpredictivevalueof biochemicalrecurrencethanpathologicalstagepT2orpT3atthepatientshavingbeentreated forprostatecancerbyradicalprostatectomywithpositivesurgicalmargins.

Levelofevidence.—4.

©2017ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

La prostatectomie totale (PT) est l’un des traitements standards du cancer de la prostate à un stade loca- lisé. Cependant, 15 à 40 % des patients présenteront une rechute ; les facteurs pronostiques pré- et per- thérapeutiques qui vont conditionner la rechute sont maintenant mieux connus. Pour certains, il s’agira d’une rechute métastatique, notamment lorsque le score de Gleason initial est≥8 et/ou en cas d’envahissement des vésiculesséminales;pourd’autres,ils’agirad’unerechute locale,notammentencasdemargeschirurgicalespositives (R+).Lerisquederécidiveaprèschirurgieestcorréléavec lestadecliniqueinitial,lesfacteursderisquehistologiques,

la concentration sérique initiale de PSA et la qualité de l’exérèse[1].

La littérature a confirmé l’impact pronostique signi- ficatif des R+ au décours de la PT sur la survie sans récidive biologique (SSRB), la survie sans récidive locale et la survie sans traitement de rattrapage [2]. La cons- tatation anatomo-pathologique de R+ après PT est une situation complexe dont la fréquence varie de moins de 10 % à plus de 48 % selon le stade pathologique et les opérateurs [3—5]. En tenant compte de tous les autres paramètres (PSA préopératoire, score de Gleason pathologique, stade pathologique), le risque de récidive biologique (RB) est 2 à 4 fois plus fréquent chez les patients ayant des R+ [6]. Cependant, 40 à 50 % des

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patientsprésentantdesmargespositivesnerécidiverontpas [7].

La grande hétérogénéité des données dela littérature surlasignificationetlepronosticdesR+rendlaconduiteà tenirdifficileàpréciserclairement.Ledébatconcernantla radiothérapieadjuvanteversusradiothérapiederattrapage estlargementd’actualité.Eneffet,laradiothérapieadju- vantesurlescancersdeprostateR+apporteunbénéficesur laSSRBmaisauprixd’unsurtraitement[8].

Ainsi, l’objectifdenotreétudeaconsistéàrechercher desfacteursprédictifsderécidivebiologiquedemanièreà définirungroupedepatientsquipourraitbénéficierd’une radiothérapieadjuvanteaprèsPTR+.

Patients et méthode

Description de la population étudiée

Entrele1erjanvier2000etle1erjuillet2013,1577patients d’origine afro-caribéenne ont bénéficié au sein ducentre hospitalier universitaire de Pointe-à-Pitre d’une PT, par voierétropubienne,cœlioscopiqueourobot-assistée,pour un cancer de prostate localisé ou localement avancé.

Dans notre étude, nous avons inclus les patients ayant desmarges chirurgicalespositivessurla pièceopératoire, soit 406 patients (25,74 %) parmi lesquels nous avons exclu 13 patients (11 patients ayant bénéficié d’un trai- tement adjuvant par radiothérapie, hormonothérapie ou radio-hormonothérapieet2patientspourlesquelsl’analyse histologique de la pièce opératoire était un stade pT4).

LadéfinitiondeR+étaitstrictementanatomo-pathologique et était définie par la présence de cellules tumorales directementaucontactdelalimite d’exérèsechirurgicale encrée.

Les393patientsontétérépartisensixgroupes:

• le groupe 1comprenant 217patients (55,22%) avecun stadepT2etunscoredeGleason≤3+4;

• legroupe2comprenant34patients(8,65%)avecunstade pT2etunscoredeGleason≥4+3;

• le groupe 3 comprenant 56 patients (14,25 %) avec un stadepT3aetunscoredeGleason≤3+4;

• legroupe4comprenant25patients(6,36%)avecunstade pT3aetunscoredeGleason≥4+3;

• legroupe5comprenant28patients(7,12%)avecunstade pT3betunscoredeGleason≤3+4;

• legroupe6comprenant33patients(8,40%)avecunstade pT3betunscoredeGleason≥4+3.

Analyse des données

Un premierdosage du PSAtotal étaitréalisé à trois mois suivantl’intervention.S’ilétaitindétectable,descontrôles ultérieurs étaient réalisés tous les six mois pendant trois àcinq ans,puistouslesanspendant dixà15 ans.Lecri- tère de jugement principal était la SSRB définie par une élévation du PSA>0,2ng/mL confirmée par un deuxième dosageà3moisd’intervalleselonlesrecommandationsde l’Association franc¸aise d’urologie [9], le critère de juge- mentsecondaireétaitlasurvieglobale.LaSSRBetlasurvie globaleontétécalculéesàpartirdujourdelaPT.Uneasso- ciationaétérecherchéeentrelaRB,lePSApréopératoire, le score de Gleason pathologique, le stadepathologique,

l’âge,l’indicedemassecorporelle(IMC)etlaprésenced’un envahissementdesmargeschirurgicales.Lespatientspré- sentantuneRBontbénéficiéd’une IRMpelvienneoud’un scanner abdomino-pelvien, l’intérêt étant de localiser la récidivepourrepérerlevolumeciblepouruneradiothérapie derattrapageefficaceendiminuantleseffetssecondaires.

Encasderécidivemétastatique,unehormonothérapieaété instaurée.

Analyse statistique

Les caractéristiques générales de la population ont été exprimées en médiane (IQR 25 %—75 %) pour les valeurs quantitativesetenpourcentagespour lesvaleursqualita- tives. Une étude comparative a été réaliséepour définir les facteurs significatifs de RB après PT en utilisant les testsdeMann-Whitney pour lesvariables quantitatives et deChi2 pourlesqualitatives.Lesfacteursprédictifsindé- pendantsdeRBontétéanalysésavecunmodèledeCox.

Lescourbesdesurvieontétécalculéesaveclaméthode deKaplan—Meieretcomparéesenutilisantunlogranktest.

Tableau1 Caractéristiques démographiques, cli- niques, biologiques et anatomo-pathologiques des patients présentant des marges chirurgicales positives aprèsprostatectomieradicalepourcancer.

PSAtotal(ng/mL) 8,42[6,27—12,02]

IMC(kg/m2) 25,49[23,04—28,24]

Âge 64,9[59,6—68,9]

Délaientrelesbiopsieset laPT(mois)

4[2,87—5,60]

Stadepathologique

pT2a 12(3,05%)

pT2b 31(7,89%)

pT2c 208(52,93%)

pT3a 81(20,61%)

pT3b 61(15,52%)

StadeN

N0 71(18,07%)

N1 13(3,31%)

Nx 309(78,62%)

Groupe1pT2≤7(3+4) 217(55,22%) Groupe2pT2≥7(4+3) 34(8,65%) Groupe3pT3a≤7(3+4) 56(14,25%) Groupe4pT3a≥7(4+3) 25(6,36%) Groupe5pT3b≤7(3+4) 28(7,12%) Groupe6pT3b≥7(4+3) 33(8,40%)

%volumetumoral 10[5,52—20]

Volumeprostate(en grammes)

34[26—43]

Suivimédian(années) 5,358[2,827—8,570]

Nombrederécidive biologique

158(40,20%) Délaiderécidive(mois) 13,48[3,03—38,90]

Décès 17(4,28%)

Les valeurs quantitatives sont exprimées en médiane [inter- quartile25%—75%];lesvaleursqualitativessontexpriméesen pourcentages.

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Tableau2 Facteursprédictifsderécidivebiologiqueaprèsprostatectomieradicale:étudecomparative.

Pasderécidivebiologique Récidivebiologique Valeurdep

PSApréopératoire(ng/mL) 7,83[5,89—11,27] 9,25[6,58—12,9] 0,029

ÂgelorsdelaPT 64,96[59,48—68,90] 64,97[60,34—68,84] 0,956

IMC(kg/m2) 25,33[22,87—28,36] 25,60[23,33—28,17] 0,64

StadepT <0,0001

pT2 166(42,78%) 85(21,91%)

pT3a 46(11,96%) 34(8,76%)

pT3b 18(4,64%) 39(10,05%)

Grademajoritaire <0,0001

2 9(2,32%) 2(0,52%)

3 199(51,29%) 100(25,77%)

4 21(5,41%) 53(13,66%)

5 1(0,26%) 3(0,77%)

ScoredeGleasontotal 0,0004

4 1(0,26%) 0(0%)

5 15(3,87%) 7(1,80%)

6 86(22,16%) 30(7,73%)

7 115(29,64%) 99(25,52%)

8 10(2,58%) 14(3,61%)

9 3(0,77%) 8(2,06%)

Classificationded’Amico 0,0002

Risquefaible 60(15,46%) 18(4,64%)

Risqueintermédiaire 124(31,96%) 101(26,03%)

Risqueélevé 28(7,22%) 35(9,02%)

Volumeprostate(grammes) 34[26—43] 37[28—48] 0,035

%volumetumoral 10[5,52—20] 15[5—7,7—30] 0,04

IMC:indicedemassecorporelle;lesvaleursquantitativessontexpriméesenmédiane[interquartile25%—75%];lesvaleursqualitatives sontexpriméesenpourcentages;leschiffresindiquésengrascorrespondentaupstatistiquementsignificatif,c’est-à-dire<0,05.

Figure1. Surviesansrécidivebiologiquedans unepopulationPTM+suivantlescoredeGleason etlestadepathologique.Logrank test<0,001.1pT27(3+4);2pT27(4+3);3pT3a7(3+4);4pT3a7(4+3);5pT3b7(3+4);6pT3b7(4+3).

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Cesanalyses ontété réaliséesà l’aidedu logicielJump 9 (SASInstituteInc.,SASCampusDrive,Cary,NorthCarolina 27513,États-Unis).

Résultats

Lescaractéristiquesdémographiques,cliniques,biologiques etanatomo-pathologiquesdes393patientsayantététrai- tésparPTpouruncancerdeprostatelocalisé etavecdes margespositivessurlapièceopératoiresontrésuméesdans leTableau1.Lepourcentageduvolumetumoralparrapport auvolumedelaglandeprostatiqueexaminéeentotalitéen coupesétagéesaétécalculéendivisantlasommedespour- centages detumeur surchaque plan decoupe dechaque blocdiviséeparlenombredeblocs.

LeTableau2comparelespatientsavecetsansrécidive biologique. Nous avons mis en évidence que le PSA pré- opératoire (p=0,029), le stade pathologique (p<0,0001), leGleasonmajoritairesurpièceopératoire(p<0,0001),le scoredeGleason total(p=0,0004), le volumeprostatique (p=0,035),lepourcentageduvolumetumoraletunrisque élevé de la classification de d’Amico (PSA>20ng/mL ou scoredeGleason>7oustadecliniqueT2c)(p=0,0002)sont desfacteurssignificatifsdeRB(p=0,04).

En analysemultivariée, lesfacteurs prédictifs deSSRB aprèsPTR+étaientle Gleasonpostopératoiremajoritaire (p<0,0001), le stade pathologique (p=0,049) ajustés au PSApréopératoire(p=0,826),àl’indicedemassecorporelle (IMC)(p=0,59)etauvolumetumoral(p=0,95)(Tableau3).

La SSRB des patients ayant un adénocarcinome pros- tatique traités par PT et ayant des marges chirurgicales

Tableau3 Facteurs prédictifs de récidive biologique aprèsprostatectomieradicale:analysemultivariée.

HR IC95% Valeurdep

PSAtotal (ng/mL)

1,005 0,970—1,036 0,826 Gleason

majoritaire

2,235 1,552—3,188 <0,0001 StadespT 1,319 1,001—1,723 0,049

IMC 0,996 0,967—1,007 0,59

%volume tumoral

0,999 0,987—1,011 0,95

Leschiffresindiquésengrascorrespondentaupstatistiquement significatif,c’est-à-dire<0,05.

positivesà2,5et5ansestreportée(Tableau4etFig.1).En termesdeSSRB,lescoredeGleasonaunimpactplusimpor- tantquelestadepathologiqueà2,5et5ans(p<0,001).

LacourbedesurvieglobaleestreprésentéesurlaFig.2.

Iln’existepasdedifférencesignificativeentrelesdifférents groupes.

Discussion

L’incidencedesR+varie trèslargementdans lessériesde PT, allant de 8,8 à 46 % [10—12], cette variation pou- vant probablement s’expliquer par de multiples facteurs incluantlasélectiondespatients,latechniquechirurgicale

Figure2. Survieglobale.Logranktest=0,87.1pT27(3+4);2pT27(4+3);3pT3a7(3+4);4pT3a7(4+3);5pT3b7 (3+4);6pT3b7(4+3).

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Tableau4 Survie sans récidive biologique dans une populationPTM+suivantlescoredeGleasonetlestade pathologique.

Groupes 2,5ans(%) 5ans(%)

1pT2≤7(3+4) 79,2 67,8

2pT2≥7(4+3) 49,8 33,9

3pT3a≤7(3+4) 77,5 74,7

4pT3a≥7(4+3) 35,6 30,4

5pT3b≤7(3+4) 54,3 40,2

6pT3b≥7(4+3) 30,1 24,2

etl’expérienceduchirurgien[4].Ilest actuellementclai- rementétabliquelaprésencedeR+surlapiècedePTest unfacteurprédictifdeRB [10].D’aprèsBudausetal.,les R+augmenteraientle taux deRB de12à 18% [13].Dans d’autresséries,lerisquedeRBà5ansvariaitde29,4à64% [14—16].

Seulement quelques groupes ont évalué l’interaction entrelesR+etlescaractéristiquesanatomo-pathologiques telsquelescoredeGleasonoulestadepathologique[17].

Karakiewiczetal.ont,demanièresimilaireànosrésultats, reportéquelescoredeGleason interagissaitsignificative- mentaveclestatutdesmargeschirurgicales[18].

LadifférencedurisquedeRBentredesmargespositives focalesoumultiplesaétésoulignéeparcertainsetréfutée pard’autres[2,17,19,20]. Shikanovetal.ontnoté quela longueurdesmargespositivesestassociéedemanièreindé- pendanteavecla RB [19].Sofer etal.ont reporté quela RBétaitplusélevéeavecdesR+multiplesqueparlaloca- lisationdes marges [20].Résultats similairesau terme de l’étudedeHanetal.quiamisenévidencequelaprobabi- litédeRBetcliniqueliéeàl’existencedemargespositives augmenteavecle stade tumoral (pT3>pT2), le caractère multifocaletl’étenduedecesmarges[7].

L’influencedela localisationdes R+sur larécidive est égalementdiscutée.Pour certains, lalocalisation n’a pas d’impact[2,20],pourd’autres,desmargespostérolatérales augmentent considérablement le taux de RB [21]. Selon l’étudeprospectivedeGodoyetal.[22],lespatientsavec des R+ localisées au niveau de la base ou de la partie antérieureétaientconsidéréscommeàhautrisquedeRB, pouvant justifier alors d’une thérapie adjuvante. Inverse- ment,Schiavinaetal.ontdémontréquelalocalisationainsi quelenombredesmargeschirurgicalesétaientdescritères nonprédictifsdeRBetontrapportédesrésultatssimilaires auxnôtresenmettantenévidencequelescoredeGleason postopératoireestlemeilleurfacteurprédictifdeRBchez lespatientsavecdesR+[23].

EncasdeR+danslesstadesanatomo-pathologiquespT3, l’analyse de la littérature n’est pas simple. En effet, le statutdeR+ estsouventmélangé entrelesstades pT2 et pT3etl’existencederadiothérapieadjuvanteounon,plus ou moins associée à une hormonothérapie, rend la res- ponsabilité de la M+ dans la récidive biologique dans les pT3difficileàidentifier.Dansuneétudeconcernantlaplace delaradiothérapieadjuvantedanslesstadespT3,lestatut demargepositivecommefacteurpronostiqueindépendant surlasurviesansprogressionestretrouvéenanalyseuniva- riéemaispasenanalysemultivariée[24].

Denombreusesdonnéesdans la littérature permettent d’affirmerqu’enprésenced’unfacteurderisquederécidive decancerdeprostateaprèsPTseuletelsqu’uneextension extracapsulaire,unetranchedesectionchirurgicaleenvahie et/ouunenvahissementd’unevésiculeséminale,laradio- thérapieadjuvanteaméliorelaSSRBà5età10ans,lasurvie globale à 10ans ainsique la surviesans métastase. Trois essaisthérapeutiquesrandomisés(EORTC22911,ARO9602, SWOG8794)ontétudiél’intérêtd’uneradiothérapieadju- vanteàunePTsil’undecesfacteursderisquederécidive étaitrencontré[24,25].Uneméta-analysedeces3grandes études,portantsur1815patientsautotal,arécemmentété publiée[26]etadémontréquelaradiothérapieadjuvante améliorelaSSRBà5ansetà10ansavec,respectivement, une diminutiondurisquerelatifde 16% (IC95% de10 à 21%)etde29%(IC95%de16à39%).Deplus,laradio- thérapieadjuvanteaméliorelasurvieglobaleà10ansavec unediminutiondurisquerelatifà11%(IC95%de—0,2à

—0,02)etdiminuelerisquedemétastasesavecunediminu- tiondurisquerelatifà11%(IC95%de—0,2à—0,01).Ces derniers résultats n’ontété observésqu’après unsuivi de 10ans(étudeSWOG8794).Ilapparaîtdoncqu’uneradiothé- rapieadjuvante diminue(ouretarde)le risquederechute biologiqueparrapportàlasurveillance.Néanmoins,compte tenudurisquedetoxicitéliéàlaradiothérapieadjuvante etunrisquelimitéde20à40%derechuteslocalesaprèsPT seule,l’intérêtestdedéterminerquelspatientsdevraient bénéficierd’uneradiothérapieadjuvante[27].

Ledosage régulierdutaux dePSAaprèsPT permetde détecter, de manière précoce, une récidive biologique et peut amener à une radiothérapie de rattrapage précoce.

Plusieursétudesnonrandomiséesontdémontréuncontrôle delamaladietumoraledelongueduréeenutilisant cette stratégiethérapeutiquedesauvetage. Troisétudes rando- miséessontactuellementencourspouressayerd’apporter une réponse avec une méthodologie différente : l’essai GETUG-AFU17 compare uneradiothérapieassociée à une hormonothérapiecourteensituationadjuvante(troismois après la prostatectomie totale) au même traitement en situationderechutebiologique minimaleaprèsprostatec- tomietotale(PSAcomprisentre0,2et1ng/mL);lesdeux autresétudes,auRoyaume-Uni(RADICALS)etenAustralie (RAVES)permettrontdedéfinirdefac¸oncertainelemoment optimal de la radiothérapie postopératoire pour les pT3- R1etdeproposerainsiauxpatientsR+lameilleureoption thérapeutique.

Les résultats suggérés par notre étude ont un faible niveaudepreuvedufaitdesoncaractèrerétrospectif.Une autrelimite estsoncaractèremonocentriqueetl’absence dedonnéesdisponiblessur lesmargespositives. Eneffet, dans notre série, le score deGleason sur lesmarges chi- rurgicales n’apas étépris enconsidération, alorsque les études deCao etal. [28]etdeBrimo etal.[29]ontsug- géréquecescorepourraitconstituerunfacteurprédictifde récidive,indépendammentdustadeetduscoredeGleason.

SelonSavdieetal.,laSSRBà5ansétaitsignificativement plus faiblechezlespatientsavecungradedeGleason de 4ou5auxmarges(65,2%)quelespatientsavecdugrade 3(83,8%)[30].Iln’yaactuellementpasderecommanda- tionofficielledel’ISUP(InternationalSocietyofUrological Pathology)àcesujet.Unautreélémentintéressantaurait été de préciser le site clinique de la récidive mais nous

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avionsconsidéréquecen’étaitpaslebutdenotreétudequi s’estattachéeàlarécidivebiologiquepost-prostatectomie.

Conclusion

Aprèsprostatectomietotalepourunadénocarcinomeloca- lisédelaprostateavecdesmargeschirurgicalespositiveset unstadeanatomo-pathologique≤pT3b, unscoredeGlea- son postopératoire élevé (≥4+3) représente un meilleur facteurprédictifderécidivebiologiquequelestadepatho- logique.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

Références

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