MEMOIRE
JUSTIFICATIF
V
POUR les" SOLDATS
DU RÉGIMENT DU ROI,
INFANTERIE.
A P A R
i S,Chez Devàux, imprimeur
Libraire ,au
Pâlaii«Royal
N*. i8i.'
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JUSTIFICATIF POUR LES SOLDATS
DU RÉGIMENT DU ROI,
MÉMOIRE
T iK mot
de justification sémontre
aüjoürd’liüîpour
lapremière
fois en sociétéavec
lenom du Régiment
duRoi.Qu’induire d’unrapprochement
siétrange? sinon
que
fempire
,laconstitution^et lalibertéontdes
ennemis nombreux.
Sicesenne- mis
de l’état étoientdans lechamp
des batailles^ le
Régiment du Roi
les combattroit et les vaincroit; c’est là son antique langage.Mais
puisque cesennemis
sont couverts^ puis^qu’ilscombattent cachés derrière la calomnie , il faut bien
que
leRégiment du Roi
contracteune nou^
-A Z
'(
4
)''Velie
méthode
decombat
^ etdu moins
dans cenouveau
genred’escrime si étranger au militaire français,leRégiment du Roi
se féhcite,
que
danslechoix des
armes
,lesseuleshonorablesluisoient
tombées
en partage5
Famour de
la patrie, et lavoix de la vérité; elles le feront vaincre, il ose s’enflatter
;etpuisqu’il fut de sa destinée d’impri-
mer
lagloire sur toutes lesarmes
dontil se servit contre lesennemis
de l’état, lemot
de justi-hcationseressentiradecet
honneur
, etdésormaisne
s’offrira à l’imaginationdu
Françaisque
comme un
laurier de plus, dontle
Régiment du Roi
s’estcouronné.Ilseroit
doux
auxsoldatsdu Régiment du Roi
demontrer
dansla causedu
patriotisme les ofîiciers quilescommandent,
unisetconfondus
avec eux;mais ils supplientla
France
etsesaugustes repré- sentans deconsidérerque
maintenantun
régiment est en petit, ceque
la nation esten grand;c’est- à-dire,un
peuplesagement amoureux
delàliberté qu’il doit aux pères de la patrie,et dontle bon-heur
et latranquillité se voient croiséspar les in- térêts de l’orgueilou
de la fortune de quelques individus..Les
loixnouvelles,sauvegardes decette liberté, rangentle peuple dansune
subordinationconve-
nable; l’effet est le
même pour
le- militaire;(
;
)maiscettesubordination
du
peuple n’estpas cer- tainement celle quiplaîtaux
amis de lancien ré-gime
; et celle destinée au militaire,n
a pasdu amuser
davantage quelqueshommes
dontlorgueiln’a
vu
dansleterme
del’oppression,que
leterme
des honneurs. /Ainsi ce regret
peu
généreux d’une part^ et l’éveildu
patriotisme et de la liberté de l’autre ,, ont inévitablementamené une
division tacite en- tre les esprits; il s’est aliuriié dans leRégiment du Roi deux
volcans^l’unde haine contre lacons- titution5 mais
profond
^ mais couvert^maisuni- quem.entconnu
par sesmugissemens
sourds et souterrains, l’autred^amour pour
cettemême
constitution5mais dontlaflamîïie étoitvive,bril- lante et
pure comme
l’esprit qui la souffloit; et voilàcomme
insensiblement le Regilnentdu Roi
estarrivé àl’époqueactueiiei
La marche
de sesennemis
avoirdeux
motifs bienopposés en apparence
, mais dont lerésultat eût étélemême pour
lesoldat, puisqu’ily
eût éga-lement rencontré sa perte. Cette
marche
étoit d’appesantir l’oppression,soitpour
retenir parla craintelesoldatdansl’esclavageet l’égarer ainsisur lestraces desennemis du
bienpublic , soitpour
le révolter contre ses fers , et lui faite perdre^
ainsiles traces dela loi. Voila
donc
faffreuse aL»Ai
îernatJye
ou
l^on avoulu
mettrelessoldats : tra- hison envers lapatrie^
ou
rébellionenverslaloi, telssont lesdeux
pièges donton
entoura leurs pas, etqu
ils se flattentd’avoir égalementévités.C
est ceque va
mettreen
lumière l’historique rapide 4es faits.Sans
remonter
au détail dela longueservitude et des vexations de toyt genre, autorisées sans être justifiées par iancien régime , et dont lagénérosité
du
soldat ne luipermet
qu’un souve- nir stérile,
on
ne s’attachera qu’auxévènemens
arrivés depuis la révolution, et l’époque de laféûération flu
Mont
-Sainte-Génevieve
, près
Nancy
,du
ip avril, est lapremière qui se pré- sentecomme
le signal de la division.L’idée d\insermentd’union
avec
leurs frères les gardescitoyens,sermentque
lepatriotisme rendoitsi sacre
,
que
le respectpour
l’assemblée natio' nale rendoit si auguste,
que
l’amourpour
lemonarque
rendoit si nécessaire ; l’idée, dis- je ,de
ce serment,
embrasa
lecœur
des soldatsdu Régiment du
Roi. Appellés à cette céréindhîe sainte par les députés de quatredépartemens
,il n’est point d’obstacles
que
lescommandans
,leschefset lesofiiciers n’aient
opposé
aux succèss leurvœu.
Enfin , contrains etnon
vaincui7
)par Popinîon publique dontla défaveur
en
pareil easn’étoit pas sans danger , ils souffrirent qu’undétachement
de quatre censhommes
assistât àlafête. Elle duratrois jours
pendant
cet inter., valleaucun
officier nesemontra
dans la ville ,et cette absence fut l’affiche
où
le soldat lut lesprincipes dont ses supérieurs étoientimbus.
Bientôtles
manœuvres
sourdescommencèrent
à percer, etles premiers sifflemensde
la calom- niese firententendre.ÜTùêGa^^ue
,&K
de Paris,annonça que
ledétachement duRégiment du Roi
avoit assisté
pour
la police à lacérémonie
, et voulut ainsi ravir au soldat la publicité de^ sa gloire et de son patriotisme.Par opposinon
cettemême
Gazette accuseseizegardes citoyens d’avoir assassinéun
soldatdu Régiment du
Roi. ' ,
. , .
Ces mensonges ne
troublèrent point 1union de
part et d’autre, et lemépris
tint lieu de,calme.
Alors
on manœuvra
dans les tenebres ;on
inventa des crimes plus obscurs ,
mais
dontl’ef- fet plusrapproché
devoit ctrecpnsequeniment
plus sensible;on chercha
àsemer
ia division«ntre la garde nationaleet le
Régiment du
Pvoi,pourquoi
parce qu’elleeût etciapremière
etii>celle de la guerre civile,
( 8 )
;
ne seule de ces
manœuvres
les caractérise toutes.Un
soldatdu Régiment du Roi
séduit par desofficiers,ainsi qu’il l’a déclaré depuis, tantôt sous l’habit national insultoit les
soldats
du Régiment du Roi,
dontil étoitpeu ou
pointconnu
tantôt sousl’habit
du Régiment du
>oi
, msuitoit les bourgeois et les
gardes ci- toyens.
Ce malheureux,
excellenttireurd’armes eut ainsi plusieursaffaires, toutes couvertes par les
ombres
delà nuit.On
frémitquand on
songe ans quel affreux labirinthe, les relations de ces tonaits nocturnessémées
parl’effroi, grossieset enaturees par le.
mensonge,
accueillies par la iacanosité,aggravées par la
mauvaise
foi,
pou-
yoient plonger les plus gens de bien.Quelques
JOUIS de plus5 tout étoit en
armes
peut êtrepour venger
des injures imaginaires.Ce
scélé-,rat est pris surle fait, arrêté par ses camarades, conduit devant ses chefs, interrogé sur
son
action, ilnomme pour
complices de son crimeMM.
de CheffoiTtaine, frères, Charitbella et Bissy,officiers au
Régiment du
Roi.Ce
sont ces olhciers, a-t-il dit,quiluifournissoientlesdé-guisemens
,et le faisoieiit sortir
nuitamment
des casernespour
brouillerlesdeux
corps.Les
solaatsindignésdemandèrent
justice;on
h
leurpromit
, mais
on
ne se pressa pointdç
(
9
)k
leur rendre.On cherche
à lesfatiguerpardes délais continuels;on
veutcouronner
par l’im- punité le crime le plus atroce.On
finit par faire entendreaux
soldats., qu’il est trop vraique de
jeunes officiers se sont, par étourderie ,com- promis
dans cette circonstance;que
lagénéro
-sité doitporter le corps à tout oublier, afin
de ne
pasremonter
trop haut l Ce n.£itpas
lefait des officiers que nous poursuivons,répondent
les soldats , c^'est celui d'un de nos camarades.
Il nous importe de ne
pas garder
^ un fcélératparmi
nousy nous voulons nouspurger
de nosmauvais
fujets; nous donneronsF
exempleà
nos chefs ,fans
nous imquiéter s'ils nous imitent.D’après
un
langage aussi clairque généreux
,
les soldatsn’eurent pas de peine à consentir
que
lescélérat fût puni, sansl’intervention d’un
con-
seil de guerre qui pouvoit
en
trop découvrir.Ik
avoientapprisdansl’intervalleque
ce malheu-reux
avoitétérepris dejustice danss^npays
(*).Ifs le chassèrent
avec
ignominie^Les
officiers accusés disparurent, et cefut là la seulepunition qu’ils éprouvèrent.On
avoit mis surlatêtedu
coupableune
ca-(^) Il étoit condamné à être pendu par contumace,
(
lO
)'lotte
où fon
iisoit cemot
: Iscanoèe.Le
gre-O aiadier -qui la plaça se vitménacé du
plus vio- lent ressentiment parM.
deMontlüc
le jeune^alors officier au
Régiment du
Roi.Ce M.
deMontiuc
aujourd’liui transfuge5 est soldat chez
les Autrichiens à
Luxembourg.
Cependant
cesmoyens
de séduction eniT ployés avecune
sorte de succès, des pro-
cédés durs envers les soldats patriotes, la diffii-
culte d’ailleurs de connoltre la façon de penser générale d’un corps aussi
nombreux que
leRégiment
duRoi
, fît sentirauxvéritables amisde
la chose publique futilité d’un point de rallie-
ment, où
ilspussem
sereconnoitretous. Ce- fut làF origine et le but d’une sociétéqu’ilsétablirent sous ladénomination des amis de^lapaix
et la constitution,y et les premiers fondateurs ac-quirent bientôt la
douce
certitudeque
le patrio- tismeetrattachementà laconstitution étoientfes-pnt
généraldu
soldat. îvlais lenom
de lachose
suffisoit seul
pour
attirer sur la société toute lahaine des officiers. '
Ce
fut alorsque
les^soldatsdu Régiment du
•Roi dressèrent et
envoyèrent
à fassembiée iia- tionaleune
adresse d’ahesion à ses décrets , si-gnée généralement de tousles sous-offiiciers
,gre- nadiers
5chasseurs et fusiliers
du
Régiment,(
”
)Qui
croiroitque M.
deNeiivic5major
,seper^r mit dedireaux
soldatsqu
il n’y avoitque
lesrégi-mens
quis’étoientmal comportés
quienvoyoienc
leuradhésionà l’assemblée nationale ?
on
lui ré- ponditque
leRégiment du Roi
voudroit avoirdonné
l’exemple, (*)On
supplie le lecteur de ne pas perdre devue
lanuance
de cespropos
trop multipliéspour
les rapportertous ici
, mais toujours diciés par l’intention
, soit d’aigrir les soldats contre les officiers , et de les porter à l’insiirrectlon^ soit
de les indisposer contrel’assemblée nationale
pour
les déterminerà tourner leursarmes
contreelle. .
(*) Cette adresse n'^est point parvenue. Peut-être est- ce à tort que les soldats soupçonnent leurs officiers de ravoir interceptée
5 mais comrneiit se dérendre de ce soupçon envers des hommes qui , à Force de mauvais traitemens et de manœuvres, en sont venus au point de se faire regarder
comme
capables de tout,(*'*) Par exemple , lorsqu*on avoit apparemment quelqu’espoir d’une contre-révolution, on s’ernpressoit de diredans lescompagniesque lesgardes-françaisess’étoient conduits
comme
des gueux, que bieniot ils seraient ren- fermés dansdes forts,et que Ton espérolt que lessoldais du régimentse coiiduiroleiit mieux, ' ?
( 12 ) C’est ainsi
5
que
lors de l’erreur^ peut-être
volontaire
du
ministre, concernant la déduc- tion
du
pain qu’on avoitdonné
de surplus^ àcommencer du
premiermai
: les officiers se répandirent dans lescompagnies
^ et dirent ,voye^
le belavantage que vousfaitVajf
emblée nationale^ qui vous gratifie dans ce
moment pour
vousféduirey et quiva
tout vous retirer»Telle fut laréponse des soldats,
—
L''armée Jrançaife néapas
befoin de donspour
embrafier la bonne caufe^ et elle ejl déjà troppayée par
le bien général que
V
afiemblée opère enfaveur
de tous les bonsfrançais,f
Cependant une
querelle survint entreles trois régimens de la garnison;que
l’on n’endemande
point la cause ; l’on n’a jamaispu
ladécouvrir.Vainement
a-t-on vouluremonter
à lasource :elle se
perd
dansune
obscuritéprofonde
; elledura
neuf
à dixjours5 et plongea la cité dans les plus vives alarmes.L’on
vit alors avec sur- prise 5M M.
deLenjamet
et Sainte-Meard
,attacher de la gloire à cette division, et se fé- liciter d’être les premiers à faire usage
de
leurs sabres et de leurs épées. «Ce moment
detrouble parut, sans doute^ fa-
vorable
pour
dissoudre la société des amis de lapaix
etdela confiitution.On
vit soudain tou^\
( 13 )
ce
que
le régimentpouvoir
avoir de Spadas- sins , se réuniren une
société intime, dont lebut parut être dès le
premier
instant, deme-
nacer celle des amis de la paix et de la consti- tution.
Ces
genscommencèrent
à se répandreen
invectives contre ceque
la nation a deplus sacré. Ils étoientpayés,
sansdoute;
car ilspassoient des semaines entières à des orgies bien au-dessus des facultés
du
soldat; et lorsquela
débauche
et le vin avoient échaufféleur tête , ils se répandoienten menaces
contre lesmem-
bres de la société des amis de la paix et dela
.constitution; disoient
ouvertement
qu’elle dé- plaisoit aux* chefs, et s’adressoienten
lâchesaux
plus timides de la sociétépour
les effrayer.Ces
brigands osoient tout;on
leur avoit sans doutepromis
fimpunité, maisàcoup
sûron
ré-compensoit
leur audace!On
avu M.
deCom-
piegne,
major
en second,donner 6
1
.à
fun
d’eux:et questionné sur cette générosité ,
répondre
,
que
c’étoitpour
lerécompenser
de s’être battu contreun
citoyen.Bientôt ils passèrentdes
menaces aux
effets.Tandis que
quelques officierss’applaudissoientde
la dissention élevée entre les trois régimeiis
de
la garnison,
un
grenadier plus sage qu’euxvou-
lut concilier les esprits ; cefut àlui que^les spa-
, (
ï4
)dâssîns s'attachèrent;ilsvoulurent
pour
cette seule> raisonle forcer à se battre : enfin ils parvinrent à attirer
deux membres
delà sôciétédes amis dela paix dans
un
cabaret. Ils ne sontqüe deux
et les assasins sont quatorze. Vingt fois
on
traite ces
deux membres -de
lâches;on
lesmenace
deles tuer;iis fetissent c^é en effet sans les soins de f aubergiste qui parvint àles déga- ger5etdansleur retraiteiisse voientencorepour-
suivis pendant quelques centaines de pas par ces maiheiirëiiX
^ etneleur
échappent
qu’avecpeine*Le
corpsentier dèssoldatsest soudain informé de Ce gueî-â-pens ;on
arrêteces misérables^
on
les
met
en prison^ et dans leurs diversesdépo-
sitions l’un d’euxassure
que MM.
deVandomois
et
Merry
lui ontoffertdes pistolets et despoig- nardspour
détruireles amis de la constitution*M.
deVandomois
disparoit aussi-tôt*On dénonce
ces brigands aux chefs,
On demande
leur puni- tion ;qu’arrive-Mi?àlesentendreilsne sontpoint coupables,et s’ilest permis deledire, les chefs
du Régiment du Roi
se dégradent jusqu’à plaiderla cause de ces scélérats convaincus d’avoir voulu assasiner
deux hommes. Le
régiment ainsi blessédanslajustice et dans l’honneur^
demande
l’assemblée d’ipi conseil de guerre : lamunici- - palité se porte
pour
médiatrice entre lessoldats(i;)
et les chefs î en sa présence Us promettent l’assemblée
du
conseil;elle se retire, et soudainles chefs violent leur parole
^ et
pour
excuse prétendentque M.
deNoue
^commandant de
la ville de
Nancj
a des ordrescontraires. (^)M.
déNoue
ne sachantComment
s’yprendre pour
étoufferlessollicitationsréitéréesdessoldats, vientdemander
àlamunicipalité lapublicationde
la loi martiale.
La
loimartiale! contre qui?contreun
régimentquiné
s’est portéàaucun
excès,qui
ii’a
commis aücune
violence, qui n’a fait enfin
que démander
justice de quelques scélérats qui,,malheureusement
se trouvoient dansson
sein :la loimartiale!contredesgensqui n’ontreclaméque
l'exécution de la loi militaire ; il falloitque ja demande
deM. de Noue
fut bien déplacée ^ puisque malgré saprépondérance
dansNancy,
ilse vit refusé.
'
(*)
On
prétextoit que nulle loi militaire ne s’expîi- quoiten pareilcas: en effet, un güet-à-pens, semblable nétoit sûrement jamais arrivé dans des troupesfrançaises, et Ton conçoit que la laipouvoit être muette.
On
disoit enfin qu'il falloit dans la circonstance un ordre particu- culier du ministre.Comme
si on avoit eu besoin depareils ordres pour punir journellement et suc les plus légers motifs les bons patriotes.
( )
On
peutjugerauprès
cette série defaits^
que
h
confiance^cetunique iien des chefs etdu
sol- dat, cette base essentielle de la discipline mili- taire, ce rapport intime, premier véhicule
de
l’obéissance etdu commandement
,
que
laconfiance
, dis-je, étoit
perdue
;une
circons- tanceacheva
de la bannir peut-êtrepour
ja- mais.Tout
l’empire a retentide lanouvelledu
pas- sage sur les terres deFrance
accordéaux
trou- pes autrichiennes; tout l’empireena sentiledan- ger; et la sagesse des augustes représentansde
la nation
y
a remédié. C’est dans cemoment
de crise
, plus sensible à
Nancy
qü’aiileurs,
par la proximité des lieux
,
que
l’on vient offrir avec profusion des congésaux
soldatsdu Régiment du
Roi.La
proposition parut horrible;on
eût oublié peut-être tout ce qui s’étoît passé jusqu’alors; mais ce dernier outrage fit dans lecœur du
soldatune
blessure incurable : non,U Régiment du
Roz^ s"écria-t-on^nira
point revoir fes foyers^ ne s'éloignera point de sesdrapeaux^ quand
lapatrie efi en danger. (*)Dans 1espace de huit jours, on distribua cent à ccnt cinquante congés limités,
On
soilicitoit les soldatsLes
'(
17
)'Les
vexations croissoienten
proportion desinsultes.
Le
grenadierque
l’on a déjàvu
plushautmenacé
parM. Montluc
le jeune, se trouvede
gardeàlaplaceaveclefrèredecetofficiertransfuge:à la retraite
M,
deMontluc
veut exigerque
latroupe se
renfenne
dans le corps de garde;oa
lui
répond
avec honnêteté qu’ily
fait extrême--ment chaud
,etque
l’on estégalementàsonposteren
se tenant sur laporte.Le lendemain
,cette ré-
ponse
aussisimplequ’insignifiante, estcommentée^
dénaturée , aggravée,
imputée
enfinau malheu-
reux grenadier ; elle ést rapportée sous cette foj*nie calomnieuse aucommandant du
corpsau comm.andant
de la place,etdéjà l’on parlede
punition exemplaire. Alors vraimentemporté^
pour en prendre. Cette manœuvre ne cessa que sur Its représentations des soldats, qui ss portèrent en foule vers leurs cliefs et leur demandèrent s’il étoit convenable au moment
, peut-être, de marcher àl’ennemi,de priver le régiment desa force, en en renvoyant l’élite dansses foyers.
On
doit dire'encore ici qu’il peut y avoir eu deux cens cartouches jaunes et blanches"avec noted’incapacité, distribuées depuis un an aux soldats qui se moiitroienf patriotes, sans compter les coiigés absolus donnés ^rati^
©il presque pour rien.
B
( i8 )
par cet enthousiasme de justice
que
tousleshon-
nêtes gens éprouvei^t à lavue
del’innocenceen
péril,lesgrenadiers entourent leur
camarade
etlii! défendentsur sa tête deserendre
en
prison.C’étoit cet instant qu’on atîendoit; les outrages étoient au
xomble,
et lerégimentprêtà oublier toutménagement
:il ne s’agissoitque
dedonner
la dernière impulsion.
M.
deNoue
,
pour nous
servir icidel’expression desalettre au ministre,
lue à l’assemblée nationaje
, et dont
nous
parie- rons plusbas ^romptla glace , etde sonautorité privée , interditleservice auxgrenadiers.Le
ré-giment
à cette nouvelle^déclareque
tantque
la nationet le roi luidonneront du
pain, il veut
avoirsesgrenadiersvà sa tête:
M.
deNoue
alorssuspend
le servicedu
régiment en entier.Le
régiment pénétré de ce principe,
que
riendans le inonde ne peutle dispenser del’honora- ble devoirde sertir la nationetleroi, tant qu’il îi’a point attirésur sa tête ladouleur de leur dé- plaire
, fournitla garde
commandée
laveillepari’état major.
Les
officiers refusentde la défiler.Cependant on arme
le régiment suisse deChâ-
teauvieux;on
le munit de cartouches'à balles;A ^
N
.il setient prêt à
marcher
contreleRégiment du
Pvoi.
Dans
ce danger pressant,
que
pouvoitfaire leRégiment du Roi
XOn
lui offre ledeshon-
( l'p )
neur
ou
lecombat
iabandonné
par ses chefs,
forcé de se défendre a le droit imprescrip-
tible de la nature , il
demande
des cartouches et s’en fait distribuer ; ii instruit lamunicipalité de ce qui se passe.Les
soldats s’étoient tous réunis;ilsoifroientune masse imposante
etinatta- quable; ce n’éîoit pas là lecompte
des enne-mis du
patriotisme; la municipalitérépond que
les officiers
voat monter
la garde^ etque
les grenadiers seront àla tête.Cet
instant d’erreur n’a pas de suite, la garde estmontée
à l’ordi- naire par le régiment , tout redevientcalme.Mais parmi
les officiers, le feu couvoit sousla
cendre, il n’étoit question
que
de retrouver l’occasion.Sur
ces entrefaites, à l’exemple desrégimens
des garnisons voisines, le'
Régiment du Roi
sc crut autorisé àdemander
connoissance de sescomptes
: sademande
futfaiteavec douceur
et accueillieparleschefs;fappercu du compte
fut dressé sans trouble, etcontradictoirementavec
les officiers; sur ce
que
ceux-ci reconnurenteux-mêmes
qu’il étoit redit dessommes
consi- dérables, ils firent délivreraux
soldatsun
àcompte
de I5'0,000liv. etl’on dressadeux pro-
cès
baux
de cette distribution.
cette
époque
l’espritdu
régiment se trouvaB 2
(20 J
èiaité ds
nouveau
pardeux
imprucléncës lessives deM.
deNouCi
Ceî inflexible mili- faire regardantcomme
autant de crimesles v^'^)éiTorts
du
soldat,pour
se mettre au niveau de.la révolution, et
de\mmr
des ctres- pensans aumoment où
il étoit si utilepour
la patrieque Farmée
sût réfléchir, traita, dans samauvaise humeur,
le régiment de brigands et de bandits^fen présence d’un caporal et au milieu de
ha
nmnivhpalité.Le propos
futconnu
de tout le corps;Il s’expliqua avec'la
meme
aigreur, dansune
lettré qu’il écrivit à
M.
Baliviere, et dont lacommunication
devint nécessairepour
l’écla-ir-cissement de quelques articles
du compte
qui s’examiiToient;Que ceux
qui ônt vôulii soulever l’armcé contre i’assemb'ée nationale, en faisant publier dans leschambrées,
qu’^ündé
sesmembres
,
p) M. Deior fit un crime à un soldat de sa com- pagnie de s’être décore du ruban national5 il dit'avec àmertume, que c’étoit les nommés Pommier et Mabillé qui suscitoientce désordre: si je les tenais entrequatre murs, ajouta-til, soit en belles paroles, ou par la.
jf&rcCi... Je 11 en dis
pas
davantage^(
21 T
M..
Dubois
deCrancé /avoit
, à ia tribune,ÎT'Hsulté les soldats par
un propos
semblable, et avoirobtenu
des applaudissemens,que
ceux-là dis-je, soientdonc
d’accordavec eux-mêmes,
et qu’ils, ne viennent pas traiter d’insuDordina- lion criminelle,
une
fermentation à laquelle Ls savolent si bienque
l’enthousiasme de lhon-
neur devoir porter les soldats, et quileur a\oit
paru si iiatUielie et si utile a leurs
vues
lois-qu’iis avoient voulu, par
une
indignemanoeuvre,
la diriger contre la nation.
Il fautle dire cependant: malgré la
grandeur
de l’outrage,chacun
sut se conteniron
eut lebon
esprit d'apprécier cespropos,
etaucun
soldat ne put se persuaderque M. Dénoué
eutsérieusement traité
de
brigands^ deshommes
qu’il s’htoit plu si long-tems à
commander.
Ce
futdonc
sansmenace,
sans excès,que
les soldats exprimèrent leur indignation, et
M.
de
Noue
lui-même,recoî;înâtaisémentquihsac*
nuitteroit envers le corps en
convenant
de samauvaise humeur
eten désavouant
cespropos
j ce qu’il a fait.Cependant
le décret étoitrendu
etconnu
même
par les papiers publics; trois,;jours. avant- sa publication dans la ganison, deu-X- suisses de Châteauvi^uix vinrent au .quartier .du rêgimont(
22
)car roi, s’enquérir de la
manière
d’ôpérer de»soldats, dans
fexamen
de leur conirpte.On
leur répondit qu’on desireroit leur être utile, maisque
les règimens étrangers avoient leur régime particulier, inconnuaux
troupes Françaises, et qu’on ne pouvoir leur êtrebon
à rien. Cette^euia
démarche honnête
, fraternelle et paisible, préjugée ]uste par les termes
du
décretdu 6
août, fut
imputée
àcrimeaux deux
soldats suisses, par leurs chefs, et iis furentcondamnés
et passés
aux
courroies, la veille
même„
de la publicationdu
décret.Cette cruauté souleva la ville entière ; et les officiers
du
régimentdu
roi étant ailé compli-menter
les officiers suisses sur leur sévérité,lindignation fut au
comble. Le
régiment suisse éclata; il réhabilita les infortunés qu’il venoit de déchirerlui-même,
et le régimentdu
roioffensé d’une peine qui n’avoit étéprononcée
contre cesmalheureux, que pour
avoircommuniqué avec
lui, leurtémoigna
sa sensibilité en les ac- cueillant. XJn grenadier alla jusqu’àen
coëfferun
de son bonnet.Et
cette action est encoreun
des crimes imputés aux soldatsdu régimenL du
roi.Enfin le décret
du 6
août alloit être publiéeToute
la garnison étoit sous les armes,M.
(
23
)Noue
étoit obligé par sa place de paroître ala tête. Il feignit d’avoir peur, se mit sous la protection de la municipalité , refusa
de
se montrer.Des
grenadiersdu
régimentdu
roi se déta- chèrent et allèrent versluipour
lui représenter qu’il faisoit outrageaux
soldats,en supposant que
ces jours fussent exposés au milieu d’eux.Ils l’amenèrentfenfin, et surson simple désaveu,
le régiment oublia tout.
Qu’on
ne setrompe
pas sur les véritables sentimens de cet oflicier iaucun
soldatn en
a été ladupe
!on
se plaîtà le dire,M. de Noue,
militaire inflexible et sévère, n’étoitpas
homme
à trembler :
M.
deNoue
nignoroit pas, d’ail- leurs, les dispositionsdu
régiment.Que vou-
loit-il
donc en
feignant d’avoir besoin de pro- tection contre des excès involontaires? Ilvou-
loir dégrader le régiment ;
donner quelque
vraisemblanceaux
plaintesque
les chefs se disposoient à porter; faire croireaux
citoyensque
des soldats soulevés seulement contre la conduite de leurs chefs, i’étoient aussi contre / leurs personnes, et ne coniioissoient plus au-cune
règle, niaucun
frein.Le
décret se publie :On en
fait lecture sur la place^ à la garnison assemblée : et
B
-JV.
'(
24
)'comme
si cette lecture rapide, dans
un
sî vaste, espace, avoitpu
suffirepour donner une
con-notssance entière de la loi
,
on
seborne'àcette simple^publication. Si c’eût été quelque ordre favorab.e a lacontre-révolution,
on
futvenu
le lue dans les
chambrées, on
en eutrépandu
escopiesavec profusion,
comme
l’onavoirfaitci-Qevant de plusieurs exécrables
libelles
(*)
maisledécretétoit favorable à latroupe,ilfalloir laire en sorte qulelle ne l’entendît pas.Les
soldats jurèrentd’obéir à ce décret,
comme
à tous les autres?et sur l’Idée confuse
de
1avantage qu’il leur présentoît, ilsdeman-
eient a leurs chefs lapermission de se réjouir le reste
du
jour.La
fête fut bruyante, maishonnete; aucun
citoyen,aucun
individu ne peut se plaindre d’aucuntort, d’aucune insulte,d aucune
grosièretémême.
Cette fêteinnocente et autorisée, n’en a pasmoins
été représentée( )
Tek
par .exemple qne la lettre d’vm soldat aux soldats, adressée à rarmée française, &c. &c. Il est à observer que ces libelles se lisoient dans les ebambrées au moment de l'appel.On
a poussé cette dancereuse attention, jusqu’à faire lire par ordre des chefs, une ettre, sur la prétendue insulte Lite à l’armée, parM,
Dubois de Crancé,,comme un
désordre.Pourquoi
? C^estque
les soldats poussoient laprévenance
envers les ci- toyens jusqu’à i’exccs,pour ne
pas les laisseren
doute sur ses sentimens; et voilà le véri- table crime qui a révolté les chefs:ce désordre est le seul qu’ils nepeuvent
pardonner.Le lendemain
les soldats se rendirentchez M.
de Baliviere,
pour
connoiire la véritable situationoù
les mettort le décret] et sur les doutes qu’ils éievérent à raison de la piositioii particulière de leurs corps^M. de
Baliviere pensa qu’ils étoient hors de la ligne,que
le dé- cretne
leur étoit pas entièrement applicable: il autorisaen conséquence
la continuationde
l’examen descomptes
, maisen
restraignant lenombre
des examinateurs, àun homme’
parcompagnie.
Les
opérations ainsi autorisées, etla contra- vention au décret, si c’en estune,
étantdeve
*nue
de cettemanière
le faitmême
des chefs,
les soldats étoient parfâiteniem tranquilles, et n’imaginoient gucres qu’onleur feroit
un
crime del’erreurdanslaquelleon
s’étoit plu h les entre- tenir.Dans
ces circonstances des bruits se ré- pandirent denouveau
cpae les chefsen
voit-(26)
loienî à la caisse
(*).
Ceîte caisse5 contre la
teneur des
ordonnances
^ ifetoit pas gardée au^ (*)
On
fit semblant decroire que la caisse n’étoit pas en surets de la part des soldatsj Tobjet de cette feinte n'étoit sûrement pas de“traitercomme
des bandits, de®gens dont on savoit trop que rbomieur ëtoit Tunique mobile
5 on ne vouloit sans doute que les elTrayer', en leur faisant croire que leurs vives réclamations
, pour
avoir justice
, étoient des cris séditieux
5 que la troupe ctoit insubordonnée et dès-lors incapable detout service.
La
garde du tiesor fut par Al. deNoue
ôtée au régiment et conüee à la maréchaussée. Il étoit naturel que de®hommes intimement convaincus quhls remplissent leur devoir
, en demandant la punition d^un crime atroce prissent le change sur les intentions de
M.
de Noue !les soxdats crurent qu’on les supposoit publiquement capables de la plus lâche infamie : quel régiment eut
,
par un silence coupable
, ployé sous un semblable op- probre?.... Les esprits se contenoient cependantj on se eontentoit de murmurer, lorsquepar des avis secrets
, on
vint prévenir les soldats que leurs officiers méditoienr denlever leur caisse et leursdrapeaux, de les transporter' h Tétranger, d’appeller autour deux les soldats qui leur etoieiit fideles
, et de former ainsi de la lie du régiment et par un lecruttement digne d’eux, un corps qui put servir leurs sinistres projets. Cet exécrable complot que
la funeste avanture du régiment de Tourraine rendoit si
probable
, révolta tous les cœurs. Le régiment ose le dire cependant à la face de la France, sa sagesse et sa
( )
qiiarder, an
moment
d«lareddition descomptes.Le
régimentfut alarmé deces bruits,on
secrut encoreune
foisabandonné
des chefs; et après quelquesdémarches
infructueusespour deman-
derla réintégrationdu
trésor dans le lieuque
la loi luia assigné,on
se détermineà exécutercette déposition.La
caisse futdonc amenée
au quar-tier, mais elle fut déposéeintacte chezlemajor.
Cette erreur"si excusable par tantde circons-^.
tances quil’ontdéterminée,est
condamnables on en
convientau terme du
décretdu 6
août,de
ce décret donton
avoitpour
ainsi diredérobé
la'teneur
aux
soldats; maisdu moins
qu’onne
l’aggrave pasen
lui prêtant des intentions lâchesTT, ^
^
.prudence furent égales à la gravité des insultes qü*il essuyoit ou qu^on méditoit de lui faire; il se contenta de renforcer par un piquet d’hommes de bonne volonté la garde des drapeaux
, ces éternelstémoins d’une gloire sans reproche, et M. de Saint-Meard ayant fait lui-
même
retirer la maréchaussée qui gardoit le trésor ,rendit ce poste honorable au régiment; tout se pacifia, les coupables
même
restèrentimpunis. Lessoldats distraits decetobjetparlaviolentecrise qu’ilsvehoientd’éprouver,' se lassèrent,comme
le désiroient leurs chefs, et cessèrent de demander justice. Et voilà la conduite qu’aux yeux de l’assemblée natÎQnale, on a sali du
nom
d’ini surrcctkm,(
(
28
)et infâmes.
La
caisse a été religieusement res-rpectée : ieprocès-ferbal de ce qu’ellecontenoit a été dressé par le quartier-maître^ trésorier
du
régimentlui-même
, etaussi il aétécommis une
garde à l’effet de la conserver intacte.Quoiqu’il ensoit, le
calme
étoitprofond
^ la ville étoit
en
paix ; les soldatsdu Régiment du
Roi,entourésdel’estimeetde l’amourdescitoyenr^^continuoientpaisiblementl’examep deleurs
com-
ptes; des articles dont réclaircissement étoitim- possible 5
même aux
officierschargésdu
détailparce
que M. du
Châtelet seul enavoit la clef semblentnécessiterune
députationauprés delui:les soldats d’ailleurs s’étoientenfinprocuré le dé- cret et l’avoientmédité.
IL
avoient comprisqui
n’avoient droit qu’à la formation d’utr conseil d’administration; ils se portent versleup
chefspour
ledemander. On
leur répoirdque
le régi-ment
est dans des circonstances particulièresque
leur colonel à été jusques ici leurunique
inspecteur;que
d’un autre coté il a été seul dépositaire dek
caisse; qu’ainsi il n’y à jamaiseu
decompte
rendu: qu’il est juste d’ordonnej:par une
disposition particulière5que
le colo- nelcomptera
depuis son entréeau
régiment :que
ce colonel étantmeuibre
de l’assemblée Sâlio naleJ ils estencore nécessaire dedemande^
(
29
)iVss’emblce lui
ordonne
de..quitter ses fonfc^tjons
pour
venir rendre sescomptes; qu
il fautaussi
demander un
inspecteur particulier , afinque
iecomptable
tout a la lois inspecteur et caissier, ne soit pas dansla
commode
nécessitéde
se rendrecompte
àlui-même: qu
enfin le ïégiment estcomposé
de quatre bataillons, cil- constance quisemble demander un
conseil dad-ministration
double
; qu’ainsi il est inutile deformer
ce conseil avant d’avoirproposé
ces différens points à rassemblée nàtionaieiLes
soldats persuadés^ se déterminent atout suspendre , et à s’adresser à l’augusteassem-
blée.
Mais une première
adresse n^est point par-venue
^ ils nepeuvent
pkis se fier à cette inarche, ils témoignent le désirdéporter
eux-mêmes
leur pétition, les criefsy
consentent;la députation est
nommée
,chaque membre
reçoit
une
cartouche signée d’eux; ils semu-
nissent
en
outre de passeports^ ils paitent, arrivent à Paris;que
trouvent-ils? la prisonîun
décret foudroyant de l’assemblée nationale contreleurrégiment, dontil n’avoientencoreau-cune
connoissanceî et Fopinion publique quiles regardoitcomme
des factieux!...
Iis