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MEMOIRE JUSTIFICATIF POUR INFANTERIE. DU RÉGIMENT DU ROI, A P A R i S, lo l. Chez Devàux, imprimeur Libraire, Royal N*. au Pâlaii« i8i.

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(1)

MEMOIRE

JUSTIFICATIF

V

POUR les" SOLDATS

DU RÉGIMENT DU ROI,

INFANTERIE.

A P A R

i S,

Chez Devàux, imprimeur

Libraire ,

au

Pâlaii«

Royal

N*. i8i.

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(3)

JUSTIFICATIF POUR LES SOLDATS

DU RÉGIMENT DU ROI,

MÉMOIRE

T iK mot

de justification sé

montre

aüjoürd’liüî

pour

la

première

fois en société

avec

le

nom du Régiment

duRoi.Qu’induire d’un

rapprochement

siétrange? sinon

que

f

empire

,laconstitution

^et lalibertéontdes

ennemis nombreux.

Sices

enne- mis

de l’état étoientdans le

champ

des batailles

^ le

Régiment du Roi

les combattroit et les vaincroit; c’est son antique langage.

Mais

puisque ces

ennemis

sont couverts^ puis^qu’ils

combattent cachés derrière la calomnie , il faut bien

que

le

Régiment du Roi

contracte

une nou^

-A Z

(4)

'(

4

)'

'Velie

méthode

de

combat

^ et

du moins

dans ce

nouveau

genred’escrime si étranger au militaire français,le

Régiment du Roi

se féhcite

,

que

dans

lechoix des

armes

,lesseuleshonorablesluisoient

tombées

en partage

5

Famour de

la patrie, et la

voix de la vérité; elles le feront vaincre, il ose s’enflatter

;etpuisqu’il fut de sa destinée d’impri-

mer

lagloire sur toutes les

armes

dontil se servit contre les

ennemis

de l’état, le

mot

de justi-

hcationseressentiradecet

honneur

, etdésormais

ne

s’offrira à l’imagination

du

Français

que

comme un

laurier de plus

, dontle

Régiment du Roi

s’estcouronné.

Ilseroit

doux

auxsoldats

du Régiment du Roi

de

montrer

dansla cause

du

patriotisme les ofîiciers quiles

commandent,

uniset

confondus

avec eux;

mais ils supplientla

France

etsesaugustes repré- sentans deconsidérer

que

maintenant

un

régiment est en petit, ce

que

la nation esten grand;c’est- à-dire,

un

peuple

sagement amoureux

delàliberté qu’il doit aux pères de la patrie,et dontle bon-

heur

et latranquillité se voient croiséspar les in- térêts de l’orgueil

ou

de la fortune de quelques individus..

Les

loixnouvelles,sauvegardes decette liberté, rangentle peuple dans

une

subordination

conve-

nable

; l’effet est le

même pour

le- militaire;

(5)

(

;

)

maiscettesubordination

du

peuple n’estpas cer- tainement celle quiplaît

aux

amis de lancien ré-

gime

; et celle destinée au militaire,

n

a pas

du amuser

davantage quelques

hommes

dontlorgueil

n’a

vu

dansle

terme

del’oppression,

que

le

terme

des honneurs. /

Ainsi ce regret

peu

généreux d’une part^ et l’éveil

du

patriotisme et de la liberté de l’autre ,, ont inévitablement

amené une

division tacite en- tre les esprits; il s’est aliuriié dans le

Régiment du Roi deux

volcans^l’unde haine contre lacons- titution

5 mais

profond

^ mais couvert^maisuni- quem.ent

connu

par ses

mugissemens

sourds et souterrains, l’autre

d^amour pour

cette

même

constitution5mais dontlaflamîïie étoitvive,bril- lante et

pure comme

l’esprit qui la souffloit; et voilà

comme

insensiblement le Regilnent

du Roi

estarrivé àl’époqueactueiiei

La marche

de ses

ennemis

avoir

deux

motifs bien

opposés en apparence

, mais dont lerésultat eût étéle

même pour

lesoldat, puisqu’il

y

eût éga-

lement rencontré sa perte. Cette

marche

étoit d’appesantir l’oppression,soit

pour

retenir parla craintelesoldatdansl’esclavageet l’égarer ainsisur lestraces des

ennemis du

bienpublic , soit

pour

le révolter contre ses fers , et lui faite perdre^

ainsiles traces dela loi. Voila

donc

faffreuse aL»

Ai

(6)

îernatJye

ou

l^on a

voulu

mettrelessoldats : tra- hison envers lapatrie

^

ou

rébellionenverslaloi, telssont les

deux

pièges dont

on

entoura leurs pas, et

qu

ils se flattentd’avoir égalementévités.

C

est ce

que va

mettre

en

lumière l’historique rapide 4es faits.

Sans

remonter

au détail dela longueservitude et des vexations de toyt genre, autorisées sans être justifiées par iancien régime , et dont la

générosité

du

soldat ne lui

permet

qu’un souve- nir stérile

,

on

ne s’attachera qu’aux

évènemens

arrivés depuis la révolution, et l’époque de la

féûération flu

Mont

-Sainte-

Génevieve

, près

Nancy

,

du

ip avril, est lapremière qui se pré- sente

comme

le signal de la division.

L’idée d\insermentd’union

avec

leurs frères les gardescitoyens,serment

que

lepatriotisme rendoit

si sacre

,

que

le respect

pour

l’assemblée natio' nale rendoit si auguste

,

que

l’amour

pour

le

monarque

rendoit si nécessaire ; l’idée, dis- je ,

de

ce serment

,

embrasa

le

cœur

des soldats

du Régiment du

Roi. Appellés à cette céréindhîe sainte par les députés de quatre

départemens

,

il n’est point d’obstacles

que

les

commandans

,

leschefset lesofiiciers n’aient

opposé

aux succèss leur

vœu.

Enfin , contrains et

non

vaincui

(7)

7

)

par Popinîon publique dontla défaveur

en

pareil easn’étoit pas sans danger , ils souffrirent qu’un

détachement

de quatre cens

hommes

assistât à

lafête. Elle duratrois jours

pendant

cet inter., valle

aucun

officier nese

montra

dans la ville ,

et cette absence fut l’affiche

le soldat lut lesprincipes dont ses supérieurs étoient

imbus.

Bientôtles

manœuvres

sourdes

commencèrent

à percer, etles premiers sifflemens

de

la calom- niese firententendre.ÜTùê

Ga^^ue

,

&K

de Paris,

annonça que

le

détachement duRégiment du Roi

avoit assisté

pour

la police à la

cérémonie

, et voulut ainsi ravir au soldat la publicité de^ sa gloire et de son patriotisme.

Par opposinon

cette

même

Gazette accuseseizegardes citoyens d’avoir assassiné

un

soldat

du Régiment du

Roi. ' ,

. , .

Ces mensonges ne

troublèrent point 1

union de

part et d’autre, et le

mépris

tint lieu de,

calme.

Alors

on manœuvra

dans les tenebres ;

on

inventa des crimes plus obscurs ,

mais

dontl’ef- fet plus

rapproché

devoit ctre

cpnsequeniment

plus sensible;

on chercha

à

semer

ia division

«ntre la garde nationaleet le

Régiment du

Pvoi,

pourquoi

parce qu’elleeût etcia

première

etii>

celle de la guerre civile,

(8)

( 8 )

;

ne seule de ces

manœuvres

les caractérise toutes.

Un

soldat

du Régiment du Roi

séduit par desofficiers,

ainsi qu’il l’a déclaré depuis, tantôt sous l’habit national insultoit les

soldats

du Régiment du Roi,

dontil étoit

peu ou

point

connu

tantôt sous

l’habit

du Régiment du

>oi

, msuitoit les bourgeois et les

gardes ci- toyens.

Ce malheureux,

excellent

tireurd’armes eut ainsi plusieursaffaires, toutes couvertes par les

ombres

delà nuit.

On

frémit

quand on

songe ans quel affreux labirinthe, les relations de ces tonaits nocturnes

sémées

parl’effroi

, grossieset enaturees par le.

mensonge,

accueillies par la iacanosité

,aggravées par la

mauvaise

foi

,

pou-

yoient plonger les plus gens de bien.

Quelques

JOUIS de plus

5 tout étoit en

armes

peut être

pour venger

des injures imaginaires.

Ce

scélé-,

rat est pris surle fait, arrêté par ses camarades, conduit devant ses chefs, interrogé sur

son

action, il

nomme pour

complices de son crime

MM.

de CheffoiTtaine, frères, Charitbella et Bissy

,officiers au

Régiment du

Roi.

Ce

sont ces olhciers, a-t-il dit,quiluifournissoientlesdé-

guisemens

,et le faisoieiit sortir

nuitamment

des casernes

pour

brouillerles

deux

corps.

Les

solaatsindignés

demandèrent

justice;

on

h

leur

promit

, mais

on

ne se pressa point

(9)

(

9

)

k

leur rendre.

On cherche

à lesfatiguerpardes délais continuels;

on

veut

couronner

par l’im- punité le crime le plus atroce.

On

finit par faire entendre

aux

soldats., qu’il est trop vrai

que de

jeunes officiers se sont, par étourderie ,

com- promis

dans cette circonstance;

que

la

généro

-

sité doitporter le corps à tout oublier, afin

de ne

pas

remonter

trop haut l Ce n.£it

pas

lefait des officiers que nous poursuivons,

répondent

les soldats , c^'est celui d'un de nos camarades.

Il nous importe de ne

pas garder

^ un fcélérat

parmi

nousy nous voulons nous

purger

de nos

mauvais

fujets; nous donnerons

F

exemple

à

nos chefs ,

fans

nous imquiéter s'ils nous imitent.

D’après

un

langage aussi clair

que généreux

,

les soldatsn’eurent pas de peine à consentir

que

lescélérat fût puni, sansl’intervention d’un

con-

seil de guerre qui pouvoit

en

trop découvrir.

Ik

avoientapprisdansl’intervalle

que

ce malheu-

reux

avoitétérepris dejustice danss^n

pays

(*).

Ifs le chassèrent

avec

ignominie^

Les

officiers accusés disparurent, et cefut la seulepunition qu’ils éprouvèrent.

On

avoit mis surlatête

du

coupable

une

ca-

(^) Il étoit condamné à être pendu par contumace,

(10)

(

lO

)'

lotte

où fon

iisoit ce

mot

: Iscanoèe.

Le

gre-O aiadier -qui la plaça se vit

ménacé du

plus vio- lent ressentiment par

M.

de

Montlüc

le jeune^

alors officier au

Régiment du

Roi.

Ce M.

de

Montiuc

aujourd’liui transfuge

5 est soldat chez

les Autrichiens à

Luxembourg.

Cependant

ces

moyens

de séduction eniT ployés avec

une

sorte de succès

, des pro-

cédés durs envers les soldats patriotes, la diffii-

culte d’ailleurs de connoltre la façon de penser générale d’un corps aussi

nombreux que

le

Régiment

du

Roi

, fît sentirauxvéritables amis

de

la chose publique futilité d’un point de rallie-

ment, où

ils

pussem

sereconnoitretous. Ce- fut F origine et le but d’une sociétéqu’ilsétablirent sous ladénomination des amis de^la

paix

et la constitution,y et les premiers fondateurs ac-

quirent bientôt la

douce

certitude

que

le patrio- tismeetrattachementà laconstitution étoientfes-

pnt

général

du

soldat. îvlais le

nom

de la

chose

suffisoit seul

pour

attirer sur la société toute la

haine des officiers. '

Ce

fut alors

que

les^soldats

du Régiment du

•Roi dressèrent et

envoyèrent

à fassembiée iia- tionale

une

adresse d’ahesion à ses décrets , si-

gnée généralement de tousles sous-offiiciers

,gre- nadiers

5chasseurs et fusiliers

du

Régiment,

(11)

(

)

Qui

croiroit

que M.

deNeiivic5

major

,seper^r mit dedire

aux

soldats

qu

il n’y avoit

que

lesrégi-

mens

quis’étoient

mal comportés

qui

envoyoienc

leuradhésionà l’assemblée nationale ?

on

lui ré- pondit

que

le

Régiment du Roi

voudroit avoir

donné

l’exemple, (*)

On

supplie le lecteur de ne pas perdre de

vue

la

nuance

de ces

propos

trop multipliés

pour

les rapportertous ici

, mais toujours diciés par l’intention

, soit d’aigrir les soldats contre les officiers , et de les porter à l’insiirrectlon^ soit

de les indisposer contrel’assemblée nationale

pour

les déterminerà tourner leurs

armes

contre

elle. .

(*) Cette adresse n'^est point parvenue. Peut-être est- ce à tort que les soldats soupçonnent leurs officiers de ravoir interceptée

5 mais comrneiit se dérendre de ce soupçon envers des hommes qui , à Force de mauvais traitemens et de manœuvres, en sont venus au point de se faire regarder

comme

capables de tout,

(*'*) Par exemple , lorsqu*on avoit apparemment quelqu’espoir d’une contre-révolution, on s’ernpressoit de diredans lescompagniesque lesgardes-françaisess’étoient conduits

comme

des gueux, que bieniot ils seraient ren- fermés dansdes forts

,et que Ton espérolt que lessoldais du régimentse coiiduiroleiit mieux, ' ?

(12)

( 12 ) C’est ainsi

5

que

lors de l’erreur

^ peut-être

volontaire

du

ministre

, concernant la déduc- tion

du

pain qu’on avoit

donné

de surplus^ à

commencer du

premier

mai

: les officiers se répandirent dans les

compagnies

^ et dirent ,

voye^

le belavantage que vousfait

Vajf

emblée nationale

^ qui vous gratifie dans ce

moment pour

vousféduirey et qui

va

tout vous retirer»

Telle fut laréponse des soldats,

L''armée Jrançaife a

pas

befoin de dons

pour

embrafier la bonne caufe^ et elle ejl déjà trop

payée par

le bien général que

V

afiemblée opère en

faveur

de tous les bonsfrançais,

f

Cependant une

querelle survint entreles trois régimens de la garnison;

que

l’on n’en

demande

point la cause ; l’on n’a jamais

pu

ladécouvrir.

Vainement

a-t-on voulu

remonter

à lasource :

elle se

perd

dans

une

obscurité

profonde

; elle

dura

neuf

à dixjours5 et plongea la cité dans les plus vives alarmes.

L’on

vit alors avec sur- prise 5

M M.

de

Lenjamet

et Sainte-

Meard

,

attacher de la gloire à cette division, et se fé- liciter d’être les premiers à faire usage

de

leurs sabres et de leurs épées. «

Ce moment

detrouble parut, sans doute

^ fa-

vorable

pour

dissoudre la société des amis de la

paix

etdela confiitution.

On

vit soudain tou^

(13)

\

( 13 )

ce

que

le régiment

pouvoir

avoir de Spadas- sins , se réunir

en une

société intime, dont le

but parut être dès le

premier

instant, de

me-

nacer celle des amis de la paix et de la consti- tution.

Ces

gens

commencèrent

à se répandre

en

invectives contre ce

que

la nation a deplus sacré. Ils étoient

payés,

sans

doute;

car ils

passoient des semaines entières à des orgies bien au-dessus des facultés

du

soldat; et lorsque

la

débauche

et le vin avoient échaufféleur tête , ils se répandoient

en menaces

contre les

mem-

bres de la société des amis de la paix et dela

.constitution; disoient

ouvertement

qu’elle dé- plaisoit aux* chefs, et s’adressoient

en

lâches

aux

plus timides de la société

pour

les effrayer.

Ces

brigands osoient tout;

on

leur avoit sans doute

promis

fimpunité, maisà

coup

sûr

on

ré-

compensoit

leur audace!

On

a

vu M.

de

Com-

piegne,

major

en second,

donner 6

1

.à

fun

d’eux:

et questionné sur cette générosité ,

répondre

,

que

c’étoit

pour

le

récompenser

de s’être battu contre

un

citoyen.

Bientôt ils passèrentdes

menaces aux

effets.

Tandis que

quelques officierss’applaudissoient

de

la dissention élevée entre les trois régimeiis

de

la garnison,

un

grenadier plus sage qu’eux

vou-

lut concilier les esprits ; cefut àlui que^les spa-

(14)

, (

ï4

)

dâssîns s'attachèrent;ilsvoulurent

pour

cette seule

> raisonle forcer à se battre : enfin ils parvinrent à attirer

deux membres

delà sôciétédes amis de

la paix dans

un

cabaret. Ils ne sont

qüe deux

et les assasins sont quatorze. Vingt fois

on

traite ces

deux membres -de

lâches;

on

les

menace

deles tuer;iis fetissent c^é en effet sans les soins de f aubergiste qui parvint àles déga- ger5etdansleur retraiteiisse voientencore

pour-

suivis pendant quelques centaines de pas par ces maiheiirëiiX

^ etneleur

échappent

qu’avecpeine*

Le

corpsentier dèssoldatsest soudain informé de Ce gueî-â-pens ;

on

arrêteces misérables

^

on

les

met

en prison^ et dans leurs diverses

dépo-

sitions l’un d’euxassure

que MM.

de

Vandomois

et

Merry

lui ontoffertdes pistolets et despoig- nards

pour

détruireles amis de la constitution*

M.

de

Vandomois

disparoit aussi-tôt*

On dénonce

ces brigands aux chefs

,

On demande

leur puni- tion ;qu’arrive-Mi?àlesentendreilsne sontpoint coupables,et s’ilest permis deledire

, les chefs

du Régiment du Roi

se dégradent jusqu’à plaider

la cause de ces scélérats convaincus d’avoir voulu assasiner

deux hommes. Le

régiment ainsi blessédanslajustice et dans l’honneur

^

demande

l’assemblée d’ipi conseil de guerre : lamunici- - palité se porte

pour

médiatrice entre lessoldats

(15)

(i;)

et les chefs î en sa présence Us promettent l’assemblée

du

conseil;elle se retire, et soudain

les chefs violent leur parole

^ et

pour

excuse prétendent

que M.

de

Noue

^

commandant de

la ville de

Nancj

a des ordrescontraires. (^)

M.

Noue

ne sachant

Comment

s’y

prendre pour

étoufferlessollicitationsréitéréesdessoldats, vient

demander

àlamunicipalité lapublication

de

la loi martiale.

La

loimartiale! contre qui?contre

un

régimentqui

s’est portéà

aucun

excès

,qui

ii’a

commis aücune

violence

, qui n’a fait enfin

que démander

justice de quelques scélérats qui,,

malheureusement

se trouvoient dans

son

sein :la loimartiale!contredesgensqui n’ont

reclaméque

l'exécution de la loi militaire ; il falloit

que ja demande

de

M. de Noue

fut bien déplacée ^ puisque malgré sa

prépondérance

dans

Nancy,

ilse vit refusé.

'

(*)

On

prétextoit que nulle loi militaire ne s’expîi- quoiten pareilcas: en effet

, un güet-à-pens, semblable nétoit sûrement jamais arrivé dans des troupesfrançaises, et Ton conçoit que la laipouvoit être muette.

On

disoit enfin qu'il falloit dans la circonstance un ordre particu- culier du ministre.

Comme

si on avoit eu besoin de

pareils ordres pour punir journellement et suc les plus légers motifs les bons patriotes.

(16)

( )

On

peutjuger

auprès

cette série defaits

^

que

h

confiance^cetunique iien des chefs et

du

sol- dat, cette base essentielle de la discipline mili- taire, ce rapport intime

, premier véhicule

de

l’obéissance et

du commandement

,

que

la

confiance

, dis-je, étoit

perdue

;

une

circons- tance

acheva

de la bannir peut-être

pour

ja- mais.

Tout

l’empire a retentide lanouvelle

du

pas- sage sur les terres de

France

accordé

aux

trou- pes autrichiennes; tout l’empireena sentiledan- ger; et la sagesse des augustes représentans

de

la nation

y

a remédié. C’est dans ce

moment

de crise

, plus sensible à

Nancy

qü’aiileurs

,

par la proximité des lieux

,

que

l’on vient offrir avec profusion des congés

aux

soldats

du Régiment du

Roi.

La

proposition parut horrible;

on

eût oublié peut-être tout ce qui s’étoît passé jusqu’alors; mais ce dernier outrage fit dans le

cœur du

soldat

une

blessure incurable : non,

U Régiment du

Roz^ s"écria-t-on^

nira

point revoir fes foyers^ ne s'éloignera point de ses

drapeaux^ quand

lapatrie efi en danger. (*)

Dans 1espace de huit jours, on distribua cent à ccnt cinquante congés limités,

On

soilicitoit les soldats

Les

(17)

'(

17

)'

Les

vexations croissoient

en

proportion des

insultes.

Le

grenadier

que

l’on a déjà

vu

plushaut

menacé

par

M. Montluc

le jeune, se trouve

de

gardeàlaplaceaveclefrèredecetofficiertransfuge:

à la retraite

M,

de

Montluc

veut exiger

que

la

troupe se

renfenne

dans le corps de garde;

oa

lui

répond

avec honnêteté qu’il

y

fait extrême--

ment chaud

,et

que

l’on estégalementàsonposter

en

se tenant sur laporte.

Le lendemain

,cette ré-

ponse

aussisimplequ’insignifiante, est

commentée^

dénaturée , aggravée,

imputée

enfin

au malheu-

reux grenadier ; elle ést rapportée sous cette foj*nie calomnieuse au

commandant du

corps

au comm.andant

de la place,etdéjà l’on parle

de

punition exemplaire. Alors vraiment

emporté^

pour en prendre. Cette manœuvre ne cessa que sur Its représentations des soldats, qui ss portèrent en foule vers leurs cliefs et leur demandèrent s’il étoit convenable au moment

, peut-être, de marcher àl’ennemi,de priver le régiment desa force, en en renvoyant l’élite dansses foyers.

On

doit dire'encore ici qu’il peut y avoir eu deux cens cartouches jaunes et blanches"avec noted’incapacité, distribuées depuis un an aux soldats qui se moiitroienf patriotes

, sans compter les coiigés absolus donnés ^rati^

©il presque pour rien.

B

(18)

( i8 )

par cet enthousiasme de justice

que

tousles

hon-

nêtes gens éprouvei^t à la

vue

del’innocence

en

péril,lesgrenadiers entourent leur

camarade

et

lii! défendentsur sa tête deserendre

en

prison.

C’étoit cet instant qu’on atîendoit; les outrages étoient au

xomble,

et lerégimentprêtà oublier tout

ménagement

:il ne s’agissoit

que

de

donner

la dernière impulsion.

M.

de

Noue

,

pour nous

servir icidel’expression desalettre au ministre

,

lue à l’assemblée nationaje

, et dont

nous

parie- rons plusbas ^romptla glace , etde sonautorité privée , interditleservice auxgrenadiers.

Le

ré-

giment

à cette nouvelle^déclare

que

tant

que

la nationet le roi lui

donneront du

pain

, il veut

avoirsesgrenadiers sa tête:

M.

de

Noue

alors

suspend

le service

du

régiment en entier.

Le

régiment pénétré de ce principe

,

que

rien

dans le inonde ne peutle dispenser del’honora- ble devoirde sertir la nationetleroi, tant qu’il îi’a point attirésur sa tête ladouleur de leur dé- plaire

, fournitla garde

commandée

laveillepar

i’état major.

Les

officiers refusentde la défiler.

Cependant on arme

le régiment suisse de

Châ-

teauvieux;

on

le munit de cartouches'à balles;

A ^

N

.

il setient prêt à

marcher

contrele

Régiment du

Pvoi.

Dans

ce danger pressant

,

que

pouvoitfaire le

Régiment du Roi

X

On

lui offre le

deshon-

(19)

( l'p )

neur

ou

le

combat

i

abandonné

par ses chefs

,

forcé de se défendre a le droit imprescrip-

tible de la nature , il

demande

des cartouches et s’en fait distribuer ; ii instruit lamunicipalité de ce qui se passe.

Les

soldats s’étoient tous réunis;ilsoifroient

une masse imposante

etinatta- quable; ce n’éîoit pas le

compte

des enne-

mis du

patriotisme; la municipalité

répond que

les officiers

voat monter

la garde^ et

que

les grenadiers seront àla tête.

Cet

instant d’erreur n’a pas de suite, la garde est

montée

à l’ordi- naire par le régiment , tout redevientcalme.

Mais parmi

les officiers

, le feu couvoit sousla

cendre, il n’étoit question

que

de retrouver l’occasion.

Sur

ces entrefaites, à l’exemple des

régimens

des garnisons voisines

, le'

Régiment du Roi

sc crut autorisé à

demander

connoissance de ses

comptes

: sa

demande

futfaite

avec douceur

et accueillieparleschefs;

fappercu du compte

fut dressé sans trouble, etcontradictoirement

avec

les officiers; sur ce

que

ceux-ci reconnurent

eux-mêmes

qu’il étoit redit des

sommes

consi- dérables, ils firent délivrer

aux

soldats

un

à

compte

de I5'0,000liv. etl’on dressa

deux pro-

cès

baux

de cette distribution

.

cette

époque

l’esprit

du

régiment se trouva

B 2

(20)

(20 J

èiaité ds

nouveau

par

deux

imprucléncës lessives de

M.

de

NouCi

Ceî inflexible mili- faire regardant

comme

autant de crimesles v^'^)

éiTorts

du

soldat,

pour

se mettre au niveau de

.la révolution, et

de\mmr

des ctres- pensans au

moment où

il étoit si utile

pour

la patrie

que Farmée

sût réfléchir, traita, dans sa

mauvaise humeur,

le régiment de brigands et de bandits^

fen présence d’un caporal et au milieu de

ha

nmnivhpalité.

Le propos

fut

connu

de tout le corps;

Il s’expliqua avec'la

meme

aigreur, dans

une

lettré qu’il écrivit à

M.

Baliviere, et dont la

communication

devint nécessaire

pour

l’écla-ir-

cissement de quelques articles

du compte

qui s’examiiToient;

Que ceux

qui ônt vôulii soulever l’armcé contre i’assemb'ée nationale, en faisant publier dans les

chambrées,

qu’^ün

ses

membres

,

p) M. Deior fit un crime à un soldat de sa com- pagnie de s’être décore du ruban national5 il dit'avec àmertume, que c’étoit les nommés Pommier et Mabillé qui suscitoientce désordre: si je les tenais entrequatre murs, ajouta-til, soit en belles paroles, ou par la.

jf&rcCi... Je 11 en dis

pas

davantage^

(21)

(

21 T

M..

Dubois

de

Crancé /avoit

, à ia tribune,ÎT'H

sulté les soldats par

un propos

semblable, et avoir

obtenu

des applaudissemens,

que

ceux-là dis-je, soient

donc

d’accord

avec eux-mêmes,

et qu’ils, ne viennent pas traiter d’insuDordina- lion criminelle,

une

fermentation à laquelle Ls savolent si bien

que

l’enthousiasme de l

hon-

neur devoir porter les soldats

, et quileur a\oit

paru si iiatUielie et si utile a leurs

vues

lois-

qu’iis avoient voulu, par

une

indigne

manoeuvre,

la diriger contre la nation.

Il fautle dire cependant: malgré la

grandeur

de l’outrage,

chacun

sut se contenir

on

eut le

bon

esprit d'apprécier ces

propos,

et

aucun

soldat ne put se persuader

que M. Dénoué

eut

sérieusement traité

de

brigands^ des

hommes

qu’il s’htoit plu si long-tems à

commander.

Ce

fut

donc

sans

menace,

sans excès,

que

les soldats exprimèrent leur indignation, et

M.

de

Noue

lui-même,recoî;înâtaisément

quihsac*

nuitteroit envers le corps en

convenant

de sa

mauvaise humeur

et

en désavouant

ces

propos

j ce qu’il a fait.

Cependant

le décret étoit

rendu

et

connu

même

par les papiers publics; trois,;jours. avant- sa publication dans la ganison, deu-X- suisses de Châteauvi^uix vinrent au .quartier .du rêgimont

(22)

(

22

)

car roi, s’enquérir de la

manière

d’ôpérer de»

soldats, dans

fexamen

de leur conirpte.

On

leur répondit qu’on desireroit leur être utile, mais

que

les règimens étrangers avoient leur régime particulier, inconnu

aux

troupes Françaises, et qu’on ne pouvoir leur être

bon

à rien. Cette

^euia

démarche honnête

, fraternelle et paisible, préjugée ]uste par les termes

du

décret

du 6

août, fut

imputée

àcrime

aux deux

soldats suisses, par leurs chefs, et iis furent

condamnés

et passés

aux

courroies

, la veille

même„

de la publication

du

décret.

Cette cruauté souleva la ville entière ; et les officiers

du

régiment

du

roi étant ailé compli-

menter

les officiers suisses sur leur sévérité,

lindignation fut au

comble. Le

régiment suisse éclata; il réhabilita les infortunés qu’il venoit de déchirer

lui-même,

et le régiment

du

roioffensé d’une peine qui n’avoit été

prononcée

contre ces

malheureux, que pour

avoir

communiqué avec

lui, leur

témoigna

sa sensibilité en les ac- cueillant. XJn grenadier alla jusqu’à

en

coëffer

un

de son bonnet.

Et

cette action est encore

un

des crimes imputés aux soldats

du régimenL du

roi.

Enfin le décret

du 6

août alloit être publiée

Toute

la garnison étoit sous les armes,

M.

(23)

(

23

)

Noue

étoit obligé par sa place de paroître a

la tête. Il feignit d’avoir peur, se mit sous la protection de la municipalité , refusa

de

se montrer.

Des

grenadiers

du

régiment

du

roi se déta- chèrent et allèrent verslui

pour

lui représenter qu’il faisoit outrage

aux

soldats,

en supposant que

ces jours fussent exposés au milieu d’eux.

Ils l’amenèrentfenfin, et surson simple désaveu,

le régiment oublia tout.

Qu’on

ne se

trompe

pas sur les véritables sentimens de cet oflicier i

aucun

soldat

n en

a été la

dupe

!

on

se plaîtà le dire,

M. de Noue,

militaire inflexible et sévère, n’étoitpas

homme

à trembler :

M.

de

Noue

nignoroit pas, d’ail- leurs, les dispositions

du

régiment.

Que vou-

loit-il

donc en

feignant d’avoir besoin de pro- tection contre des excès involontaires? Il

vou-

loir dégrader le régiment ;

donner quelque

vraisemblance

aux

plaintes

que

les chefs se disposoient à porter; faire croire

aux

citoyens

que

des soldats soulevés seulement contre la conduite de leurs chefs, i’étoient aussi contre / leurs personnes, et ne coniioissoient plus au-

cune

règle, ni

aucun

frein.

Le

décret se publie :

On en

fait lecture sur la place

^ à la garnison assemblée : et

B

-J

V.

(24)

'(

24

)'

comme

si cette lecture rapide

, dans

un

vaste, espace, avoit

pu

suffire

pour donner une

con-

notssance entière de la loi

,

on

seborne'àcette simple^publication. Si c’eût été quelque ordre favorab.e a la

contre-révolution,

on

fut

venu

le lue dans les

chambrées, on

en eut

répandu

escopiesavec profusion,

comme

l’onavoirfait

ci-Qevant de plusieurs exécrables

libelles

(*)

maisledécretétoit favorable à latroupe,ilfalloir laire en sorte qulelle ne l’entendît pas.

Les

soldats jurèrent

d’obéir à ce décret,

comme

à tous les autres?

et sur l’Idée confuse

de

1avantage qu’il leur présentoît, ils

deman-

eient a leurs chefs lapermission de se réjouir le reste

du

jour.

La

fête fut bruyante, mais

honnete; aucun

citoyen,

aucun

individu ne peut se plaindre d’aucuntort, d’aucune insulte,

d aucune

grosièreté

même.

Cette fêteinnocente et autorisée, n’en a pas

moins

été représentée

( )

Tek

par .exemple qne la lettre d’vm soldat aux soldats, adressée à rarmée française, &c. &c. Il est à observer que ces libelles se lisoient dans les ebambrées au moment de l'appel.

On

a poussé cette dancereuse attention, jusqu’à faire lire par ordre des chefs, une ettre, sur la prétendue insulte Lite à l’armée, par

M,

Dubois de Crancé,,

(25)

comme un

désordre.

Pourquoi

? C^est

que

les soldats poussoient la

prévenance

envers les ci- toyens jusqu’à i’exccs,

pour ne

pas les laisser

en

doute sur ses sentimens; et voilà le véri- table crime qui a révolté les chefs:ce désordre est le seul qu’ils ne

peuvent

pardonner.

Le lendemain

les soldats se rendirent

chez M.

de Baliviere

,

pour

connoiire la véritable situation

les mettort le décret] et sur les doutes qu’ils éievérent à raison de la piositioii particulière de leurs corps^

M. de

Baliviere pensa qu’ils étoient hors de la ligne,

que

le dé- cret

ne

leur étoit pas entièrement applicable: il autorisa

en conséquence

la continuation

de

l’examen des

comptes

, mais

en

restraignant le

nombre

des examinateurs, à

un homme’

par

compagnie.

Les

opérations ainsi autorisées, etla contra- vention au décret, si c’en est

une,

étant

deve

*

nue

de cette

manière

le fait

même

des chefs

,

les soldats étoient parfâiteniem tranquilles, et n’imaginoient gucres qu’onleur feroit

un

crime del’erreurdanslaquelle

on

s’étoit plu h les entre- tenir.

Dans

ces circonstances des bruits se ré- pandirent de

nouveau

cpae les chefs

en

voit-

(26)

(26)

loienî à la caisse

(*).

Ceîte caisse

5 contre la

teneur des

ordonnances

^ ifetoit pas gardée au

^ (*)

On

fit semblant decroire que la caisse n’étoit pas en surets de la part des soldatsj Tobjet de cette feinte n'étoit sûrement pas de“traiter

comme

des bandits, de®

gens dont on savoit trop que rbomieur ëtoit Tunique mobile

5 on ne vouloit sans doute que les elTrayer', en leur faisant croire que leurs vives réclamations

, pour

avoir justice

, étoient des cris séditieux

5 que la troupe ctoit insubordonnée et dès-lors incapable detout service.

La

garde du tiesor fut par Al. de

Noue

ôtée au régiment et conüee à la maréchaussée. Il étoit naturel que de®

hommes intimement convaincus quhls remplissent leur devoir

, en demandant la punition d^un crime atroce prissent le change sur les intentions de

M.

de Noue !

les soxdats crurent qu’on les supposoit publiquement capables de la plus lâche infamie : quel régiment eut

,

par un silence coupable

, ployé sous un semblable op- probre?.... Les esprits se contenoient cependantj on se eontentoit de murmurer, lorsquepar des avis secrets

, on

vint prévenir les soldats que leurs officiers méditoienr denlever leur caisse et leursdrapeaux, de les transporter' h Tétranger, d’appeller autour deux les soldats qui leur etoieiit fideles

, et de former ainsi de la lie du régiment et par un lecruttement digne d’eux, un corps qui put servir leurs sinistres projets. Cet exécrable complot que

la funeste avanture du régiment de Tourraine rendoit si

probable

, révolta tous les cœurs. Le régiment ose le dire cependant à la face de la France, sa sagesse et sa

(27)

( )

qiiarder, an

moment

lareddition descomptes.

Le

régimentfut alarmé deces bruits,

on

secrut encore

une

fois

abandonné

des chefs; et après quelques

démarches

infructueuses

pour deman-

derla réintégration

du

trésor dans le lieu

que

la loi luia assigné,

on

se détermineà exécutercette déposition.

La

caisse fut

donc amenée

au quar-

tier, mais elle fut déposéeintacte chezlemajor.

Cette erreur"si excusable par tantde circons-^.

tances quil’ontdéterminée,est

condamnables on en

convient

au terme du

décret

du 6

août,

de

ce décret dont

on

avoit

pour

ainsi dire

dérobé

la'teneur

aux

soldats; mais

du moins

qu’on

ne

l’aggrave pas

en

lui prêtant des intentions lâches

TT, ^

^

.

prudence furent égales à la gravité des insultes qü*il essuyoit ou qu^on méditoit de lui faire; il se contenta de renforcer par un piquet d’hommes de bonne volonté la garde des drapeaux

, ces éternelstémoins d’une gloire sans reproche, et M. de Saint-Meard ayant fait lui-

même

retirer la maréchaussée qui gardoit le trésor ,

rendit ce poste honorable au régiment; tout se pacifia, les coupables

même

restèrentimpunis. Lessoldats distraits decetobjetparlaviolentecrise qu’ilsvehoientd’éprouver,' se lassèrent,

comme

le désiroient leurs chefs

, et cessèrent de demander justice. Et voilà la conduite qu’aux yeux de l’assemblée natÎQnale, on a sali du

nom

d’ini surrcctkm,

(

(28)

(

28

)

et infâmes.

La

caisse a été religieusement res-r

pectée : ieprocès-ferbal de ce qu’ellecontenoit a été dressé par le quartier-maître^ trésorier

du

régiment

lui-même

, etaussi il aété

commis une

garde à l’effet de la conserver intacte.

Quoiqu’il ensoit, le

calme

étoit

profond

^ la ville étoit

en

paix ; les soldats

du Régiment du

Roi,entourésdel’estimeetde l’amourdescitoyenr^^

continuoientpaisiblementl’examep deleurs

com-

ptes; des articles dont réclaircissement étoitim- possible 5

même aux

officierschargés

du

détail

parce

que M. du

Châtelet seul enavoit la clef semblentnécessiter

une

députationauprés delui:

les soldats d’ailleurs s’étoientenfinprocuré le dé- cret et l’avoientmédité.

IL

avoient compris

qui

n’avoient droit qu’à la formation d’utr conseil d’administration; ils se portent vers

leup

chefs

pour

le

demander. On

leur répoird

que

le régi-

ment

est dans des circonstances particulières

que

leur colonel à été jusques ici leur

unique

inspecteur;

que

d’un autre coté il a été seul dépositaire de

k

caisse; qu’ainsi il n’y à jamais

eu

de

compte

rendu: qu’il est juste d’ordonnej:

par une

disposition particulière5

que

le colo- nel

comptera

depuis son entrée

au

régiment :

que

ce colonel étant

meuibre

de l’assemblée Sâlio naleJ ils estencore nécessaire de

demande^

(29)

(

29

)

iVss’emblce lui

ordonne

de..quitter ses fonfc^

tjons

pour

venir rendre ses

comptes; qu

il faut

aussi

demander un

inspecteur particulier , afin

que

ie

comptable

tout a la lois inspecteur et caissier

, ne soit pas dansla

commode

nécessité

de

se rendre

compte

à

lui-même: qu

enfin le ïégiment est

composé

de quatre bataillons, cil- constance qui

semble demander un

conseil dad-

ministration

double

; qu’ainsi il est inutile de

former

ce conseil avant d’avoir

proposé

ces différens points à rassemblée nàtionaiei

Les

soldats persuadés^ se déterminent atout suspendre , et à s’adresser à l’auguste

assem-

blée.

Mais une première

adresse n^est point par-

venue

^ ils ne

peuvent

pkis se fier à cette inarche, ils témoignent le désir

déporter

eux-

mêmes

leur pétition, les criefs

y

consentent;

la députation est

nommée

,

chaque membre

reçoit

une

cartouche signée d’eux; ils se

mu-

nissent

en

outre de passeports^ ils paitent, arrivent à Paris;

que

trouvent-ils? la prisonî

un

décret foudroyant de l’assemblée nationale contreleurrégiment, dontil n’avoientencoreau-

cune

connoissanceî et Fopinion publique quiles regardoit

comme

des factieux

!...

Iis

demeurent

confondus.

Leur

courage cepen- dant n’en fut point aliarme.

La

prisor^ t

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