A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
P. N. B OGOLIOUBOV
Sur un modèle à quarks quasi-indépendants
Annales de l’I. H. P., section A, tome 8, n
o2 (1968), p. 163-189
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPA_1968__8_2_163_0>
© Gauthier-Villars, 1968, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P., section A » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.
org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
163
Sur
unmodèle
à quarks quasi-indépendants
P. N. BOGOLIOUBOV
Val. VIII, n° 2, 1968, Physique théorique.
~ 1
Dans ce
travail,
nous allons examiner un des modèlesbaryoniques
-
les
plus simples
etcomparable, jusqu’à
un certainpoint,
à un modèlede noyau
atomique.
Pour étudier leproblème
des états liés d’unsystème
de trois
quarks
eninteraction
forte l’un avecl’autre,
tout comme dans unmodèle
nucléaire,
nous pensonsqu’il
estpossible,
à l’intérieur desbaryons, d’envisager
lesquarks
comme desparticules indépendantes
dans unchamp
moyen auto-cohérent
(self-consistent).
Dans un tel
schéma, possèdent
un sens, non seulement la fonction d’onde de toutsystème
de troisquarks,
mais aussi les fonctions d’onde indivi- duelles dechaque quark.
Ces fonctions d’onde sont décrites par leséqua-
tions de Dirac habituelles pour les
particules
dans unchamp
donné. Decette
façon,
lesquarks
constituant lesbaryons
occupent des niveaux d’éner-gie
individuels comme cela se passe dans les modèles nucléaires en cou-ches,
à nucléonsséparés.
Bien
entendu,
il est nécessaire desouligner
les différences fondamen- tales avec le modèle nucléaire en couches. Comme dans le noyau,l’énergie
de liaison des nucléons est faible en
comparaison
de sonénergie
propre, les défauts de masse créantl’énergie
de liaison des nucléons est faible par rapport à la masse du noyau. Dans le casenvisagé
ici du modèlebaryoni-
que à
quarks,
nous estimons la masse d’unquark beaucoup plus grande
que la masse du
baryon
et le défaut de masse serapratiquement égal
à lasomme des
masses
des troisquarks (à
l’étatlibre).
De
plus,
le nombre dequarks (trois)
estprobablement
insuffisant pour que la notion de «champ
moyen » ait son sensplein.
Une différenceplus
fondamentale encore
provient
du fait que pour obtenir des résultats corrects, dans le modèlebaryonique envisagé,
il fautsupprimer
leprincipe
de Paulipour les
quarks
etqu’on
peutdisposer jusqu’à
troisquarks
despin
iden-tique
sur un même niveaud’énergie.
Cequi
veut direqu’il
est nécessaireque la fonction d’onde d’un
système
de troisquarks, engendrant
lebaryon,
ne soit pas une fonction
antisymétrique,
mais une fonctionsymétrique
desvariables de
quarks. ~ ~ (xk, A~, jk) ; k
=1, 2,
3.Ici x sont les variables
d’espace,
A les variables unitaireset j
les indices despin.
On peut lever cette difficulté fondamentale de différentes manières.
Indiquons
parexemple
les deuxpossibilités
suivantes.1. Il n’existe pas un
triplet
dequarks,
mais troistriplets
et le
baryon envisagé
est constitué par desquarks
appartenant aux diffé-rents
triplets.
A cause decela,
iln’y
a pas contradiction avec leprincipe
dePauli et il est tout à fait admissible de
prendre
lesquarks
pour des fermions.En
réalité,
les «quarks identiques
» d’indicesidentiques (A, j),
couchéssur un niveau
d’énergie
sontdifférents,
dans notreschéma,
ils se distin-guent
entre eux par le nouveau nombrequantique :
l’indice detriplet
a.Cet indice
supplémentaire
a nous permetd’envisager
la fonctiond’onde
(1, Ç2, Ç3) symétrique
par rapportÇ2, ~3-
De cefait,
la fonction d’onde s’écrit sous la formedans
laquelle E
est un tenseuranti-symétrique,
on obtient une fonctionanti-symétrique
par rapport à unepermutation
dusystème
de variablesUne telle
approche
du modèle àquarks
a été étudiée pour lapremière
fois dans le travail de N. N.
Bogolioubov,
B. V. Strouminski et A. N. Tavkhé- lidzé : « Sur leproblème
des modèlescomposés
departicules
élémen-taires »
[1 ].
2. Il existe aussi un
triplet
dequarks (p,
n,À)
et ils seprésentent
commedes
par-fermions
du troisième ordre. Cettepossibilité
a été étudiée pour lapremière
fois par O.Greenberg [2].
Du
point
de vuemathématique
l’un et l’autre de ces schémaspossèdent
des
points
communs telsqu’une amplitude quantique
de création ou dedestruction d’un
para-fermion
du troisième ordre sereprésentant
par unesuperposition d’amplitudes correspondant
à trois fermions différents.De cette
façon,
untriplet
depara-fermions
naît de lasuperposition
detrois
triplets
de fermions.Ayant
achevé l’examengénéral
du modèle debaryon considéré,
souli-gnons à
présent
que le modèle àquarks
est entièrementhypothétique
etque sa valeur réside seulement dans les résultats
qu’on
peut en déduire.Passons maintenant à l’obtention de ces
résultats,
en consacrant uneattention
spéciale
à la définition des momentsmagnétiques
desbaryons
et du rapport des constantes axiale et vectorielle. En
développant
lesidées des travaux
[3]
et[4],
nous pouvons estimer que lechamp
moyen se caractérise par unpotentiel
scalaire àsymétrie
radialeV(r),
où r est ladistance au «
centre
degravité »
dubaryon,
et que le niveaud’énergie
inférieur
correspond
à un état s. De cettefaçon,
pour unquark
dans lechamp V,
nous pouvons écrirel’équation
de Dirac habituelle :Les matrices de Dirac y sont ici attachées à la
métrique (1,
-1,
-1, - 1 ).
où 1 est la matrice unité à deux dimensions et sont les matrices de Pauli.
Pour y s nous choisirons la matrice
Dans
l’équation (1,1),
Mreprésente
la masse d’unquark
à l’état libre.Pour obtenir
l’approximation SU(3)
il faut supposer que les masses M des troisquarks
sontidentiques.
Pourgarantir
l’invarianceisotopique, l’égalité
des masses de p et n est suffisante.La manière dont
V(r) dépend
de r ne nous intéresse pas pour le moment, il est seulementimportant
que le niveau de moindreénergie,
E =Eo
soitun état lié s, c’est-à-dire que la fonction d’onde normée associée ait la forme
où ~
est lespineur
habituel à deux composantesANN. INST. POINCARÉ, A-VIII-2 1 2
En introduisant
(1,2)
dans(1,1),
nous obtenons les fonctions àsymétrie
radiale pour V
donné,
telles queoù U = M + V. Examinons le moment orbital
L
et le momentangulaire
total
r
d’unquark :
Pour le moment
angulaire total,
nous obtenons :d’où
De cette
façon,
il résulteque,
dansl’état s,
1 =1/2.
De(1,2),
il résulteque L n’a pas de valeur
définie,
àsavoir,
L = 0 pour lescomposantes supé-
rieures de
spineur ~o
et L = 1 pour lescomposantes
inférieures. Aussi lespin
propre d’unquark
n’a pas de valeur définie. Dans ce cas,quand
lemouvement du
quark
devient nonrelativiste,
les composantes inférieures 6du
spineur 03C80
sontpetites
etapproximativement
L =0,
1= - .
De (1,4),
nous déduisonsC’est
pourquoi, d’après (1,2)
nous obtenons les fonctions d’onde
qui
sont fonctions propres del’opérateur IZ :
Dans le cas
général,
nous avons unesuperposition
de ces états soitoù
cp(l), cp(2)
sont des nombrescomplexes
arbitraires. A de telles fonctions d’ondecorrespondent
lespineur
Comme on
voit,
l’état d’unquark
donné se trouvant sur un niveauEo,
peut être caractérisé par une fonction d’onde discrète en tenant compte de ladépendance
de la fonction à indice unitaireA).
En vertu de
(1,4),
la transformationéquivaut
à latransformation x - laquelle
peut sereprésenter
sous laforme
C’est
pourquoi
les composantes du vecteur2Ï
peuvent sereprésenter
par des matrices de
spin à habituelles, agissant
surl’indice j
de la fonction d’onde discrète.Étudions
maintenant unsystème
de troisquarks
dans l’étatd’énergie
minimum. Pour obtenir de tels
états,
dans le schémaexaminé,
il fautplacer
les trois
quarks
sur le niveauEo.
La masse dubaryon correspondant
est alorsL’état d’un
système
donné de troisquarks placés
sur un niveauEo,
se
représente
par lasuperposition
de tous les étatspossibles,
danslesquels
les indices
jl, j2, j3
donnantIZ2?,
et les indices unitairesAl, A2, A3
ont des valeurs fixées. Pour caractériser une telle
superposition,
intro-duisons la fonction d’onde discrète
La
partie spatiale
de la fonction d’onde serasymétrique,
pour autant que tous lesquarks
se trouvent sur un seul et même niveau et les fonctionsd’espace ~p(r), g(r)
sontidentiques.
Mais comme il nous est nécessaireque la fonction d’onde totale soit
symétrique
par rapport aux permuta- tionsentre ~
=(ri, Ai,
alors dans la fonction(1,6)
nous devonsimposer
une condition de
symétrie
par rapport aux indicescombinés al
=(Ai, jt) ;
1 =
1, 2, 3.
Cette condition desymétrie remplace
dans notre schémal’appro-
che fondée sur le groupe
SU(6),
ellejoue,
aufond,
le même rôle. Grâce à cemoyen,
principalement,
nous obtenons ici un56-multiplet
desbaryons
dela
systématique
habituelle.. Par
exemple,
la fonctiond’onde (~ séparément symétrique
par rapport àAi, A2, A3
et par rapport àjl, j2, j3
caractérise ledécuplet
des réso-nances avec 1 =
3/2,
la fonction àsymétrie
mixtecorrespond
à l’octet desbaryons
avec 1 =1/2. Ici,
ils’agit
du momentangulaire
totalÎ
=1
En
général,
pour lesbaryons
d’une famille donnéeP, N,
..., les expres- sions des fonctions epcorrespondantes
ont la même forme que dansl’appro-
che basée sur
SU(6).
Le fait est que tout raisonnement fondé sur des consi- dérations de groupe introduit lapropriété
desymétrie.
Unedi fférence,
dans le schémaenvisagé provient
du fait que nous traitons le momentangulaire
total desquarks,
alorsqu’habituellement
onenvisage
seulementle
spin
desquarks.
D’autre part, dans cemodèle,
de même que dansSU(6),
nous
envisageons
aussi le casstatique,
le cas desbaryons
au repos. Cetterestriction,
aufond,
estdéjà
contenue dans notreintroduction, quand
dans la formulation de
l’équation
d’onde desquarks
dans lesbaryons
nous introduisons un
potentiel
scalaire àsymétrie
axialeV(r), dépendant
de la distance r au centre de
gravité.
§
IIExaminons le
problème
du calcul des momentsmagnétiques
desbaryons.
Pour cela commençons par étudier le comportement d’un
quark
situésur un niveau
d’énergie Eo,
dans unchamp magnétique
extérieur et cher-chons comment se modifie
l’énergie
duquark.
Exprimons
lanon-dépendance
duchamp magnétique
par rapport au temps par unpotentiel
vecteurÃ(r)
et modifionsl’équation (1,1)
en consé-quence. Nous obtenons
où
eQA
est lacharge électrique
duquark, Q
=2/3, - 1/3, - 1/3. Sup-
posons
Ã
suffisammentpetit,
nous trouvons un accroissement 0152proportionnel
à lacharge
duquark.
Dans ce cassimple,
pourintégrer
cette
équation,
écrivonsoù
d’où
Dans
l’expression
de~2,
nous considérerons seulement les termes dupremier ordre,
sauf pour les termes nedépendant
pas deÂ.
Mais
et
où
H~
sont les composantes du vecteurchamp magnétique ;
par consé- quent,Comme
de
(2,2)
on obtient finalementPour le calcul des moments
magnétiques
nous considérons le casparti-
culier d’un
champ magnétique uniforme, dirigé
selon l’axe z.L’énergie
de
quark Eo, laquelle,
en absence dechamp magnétique,
étaitégale
pour les deux fonctions d’ondeindépendantes # = ~(r, j) j
=1, 2,
sera mainte-nant distincte. Le
champ magnétique
considéré a été introduit dansl’espace
selon l’axe z. C’est
pourquoi,
il résulte de lasymétrie considérée,
que les fonctions propres discrètes pour 5E seront =5(~ 2014 1), ~ 2014 2)
c’est-à-dire x
= x 1, x i correspondant
à la direction du momentangulaire parallèle
à l’axe z etanti-parallèle
à cet axe. L’accroissement 5E serapris égal
à la valeur absolue et designe
contraire.Nous allons utiliser la formule de la théorie des
perturbations,
au
premier ordre,
par rapport auparamètre eQA.
Dans le casétudié, Hz
= H =Const., Hx
=Hy
=0,
on peutprendre
unpotentiel-vecteur
de la forme
Alors
et
l’équation (2,3) prend
la formeComme ~ ;
. v =1, 2,
3 est une matriceauto-adjointe,
i
l’opérateur
sera aussi
auto-adjoint.
C’estpourquoi
enpremière approximation
Mais de
(1,2),
il résulte clairement queet
Comme,
euégard
à lasymétrie,
alors
Ensuite
Comme
IZ,
pour la fonction d’onde =j)
doit sereprésenter
commele nombre habituel
°
où
et, par
conséquent
où
Comme 5 a la valeur moyenne de la composante z du moment orbital dans l’état pour
lequel Iz
=1/2.
Ainsi,
de(2,5),
on déduitPar
conséquent,
le momentmagnétique
d’unquark
seraCherchons maintenant les moments
magnétiques
desbaryons.
Pourcela,
faisons la somme des accroissementsd’énergie
pour les troisquarks :
Pour obtenir
l’énergie
dedésintégration
d’unbaryon,
faisons la moyenne del’expression (2,10)
au moyen de la fonction d’onde a2,a3)
dubaryon
donné.Considérons un
baryon
de l’octet despin 1/2. Soulignons
que dans,le
schéma
envisagé,
lespin
dubaryon
est la somme des momentsangulaires
des
quarks
composant lebaryon :
Nous avons alors deux fonctions
indépendantes
PBÎ,
correspon- dant à2SZ
=1,
- 1.Mais,
il est évident queet par
conséquent
De la sorte, le moment
magnétique
d’unbaryon
seraOn
exprime
habituellement ces momentsmagnétiques
en prenant comme unité lemagnéton
nucléaire de Bohr pour la masse du protone/2mp.
Avec de telles unités et h =
1,
c = 1 :Envisageons
encore le cas du modèle considéré dans leparagraphe 1,
où il y a troistriplets
dequarks.
NotonsQA,a
lacharge
d’unquark
d’in-dice
A,
dans untriplet
d’indice oc.Alors,
dans(2,11),
nous devons évidemment faire la substitutionpuis
effectuer la moyenne en utilisant la fonctiond’onde,
Comme
en posant, dans ce cas
on obtient de nouveau la formule
(2,11).
Ce modèle a été étudié en détail dans le travail[5],
où sontindiquées
lespossibilités
de choix des valeurs entières deRevenons maintenant à la relation
(2,11)
etcherchons,
enparticulier,
~p et dont les valeurs moyennes sont
analogues à
celles de B. V. Strou- minski[6].
Pour les nucléonsIci,
contrairement à cequi
se passe pour le cas habituel deSU(6),
laflèche,
dans la direction de la composante z,n’indique
pas lespin
duquark,
mais son moment
angulaire
total. Commeil vient de
(2,11)
D’une manière tout à fait
analogue
De la relation
(2,11), laquelle possède
uneanalogie
formellecomplète
avec le résultat donné par
SU(6),
il n’est pas difficile de déduire les momentsmagnétiques
des autresbaryons
del’octet,
ilss’expriment
au moyen de pppar la formule habituelle.
Toutefois,
il estprobable
que dans une telleapplication,
la valeur des résultats obtenus soitbeaucoup plus
mauvaise.Pour nous, il est fondamental que le
potentiel
auto-cohérent soit àsymé-
trie radiale. Une telle
supposition,
si elle est valable pour les nucléons constitués par lesquarks
p et n de masseségales,
convientapparemment plus
mal à ladescription
de la situation danslaquelle
lesquarks
lourds Àviolent la
symétrie
dans lebaryon.
Si on tente tout de même la
description,
à l’aide d’un telpotentiel V,
il faut alors
probablement
introduire un termespin-orbite important qui
. casse la
symétrie
radiale.§
IIISelon la
représentation
maintenantadoptée,
l’interaction faible des hadrons avec lesleptons
dans les processus,qui
se déroulent sanschange-
ment
d’étrangeté,
se caractérise par la somme des courants axial et vec-toriel
appartenant aux courants
isotopiques
axial et vectoriel d’untriplet
iso-topique IAv,p (p
=1, 2, 3)
Le courant
isotopique
vectoriel se conserve dansl’approximation
del’invariance
isotopique :
Considérons les éléments de matrice de ces courants de hadrons entre deux états
nucléoniques.
En utilisant seulement la covariancegénérale
et la loi de conservation
(3,1),
nous obtenons[7] :
Ici q
= p -p’,
où p =(E, p)
est lequadri-vecteur énergie-impulsion
pour l’état B etp’
pour l’état B’.Par rapport
à
lamétrique quadri-dimensionnelle adoptée ( + 1,
-1,
-
1,
-1),
leproduit
scalaire de deuxquadri-vecteurs
se définit parDe
plus,
u~ est unspineur
de Diracpossédant
aussi les indicesisotopiques
s =1, 2,
et surlequel agissent
lesmatrices
isotopiques
rp. Enparticulier,
pour depetits
transfertsd’impul- sion q,
comme, parexemple,
pour lesdésintégrations jS,
on peut écrireau lieu de
(3,3), l’expression simplifiée
Dans un tel cas
où ’t+ =
(rx
+ estl’opérateur
d’élévation duspin isotopique.
Commeon
sait,
pour les courantsleptoniques,
lesparties
axiales et vectorielless’expriment
au moyen d’un coefficientunique qu’on exprime toujours
sous la forme +
y 5).
Pour lesnucléons, l’expérience
donneHabituellement,
on estime que l’écart de ce rapport à l’unitédépend
dela renormalisation ou des effets de la structure interne des nucléons. Dans le modèle à
quarks adopté,
on suppose que pour lesquarks FA
=Fv
= 1.Ceci
admis,
nous allons déterminer le rapportFA
pour les nucléons à par- tir de considérations sur le modèle àquarks indépendants.
Pour cela nousutiliserons le même
procédé
que pour ladétermination
des momentsmagnétiques.
Introduisons un faible
champ
extérieur(non quantique) Ay(x),
intro-duisant dans le
lagrangien
d’interaction un terme de la formeNous supposerons que le
champ Ay(x)
est constant,Av(x)
=A,
maiscontrairement à ce que nous avons
envisagé plus
haut à propos duchamp
magnétique,
son introduction est purement formelle ets’emploie
enqualité d’hypothèse
auxiliaire.Définissons une variation
d’énergie
bE pour lenucléon, produit
parun tel
champ,
et demême,
un accroissement5E~
pour lesquarks,
posonsoù a été faite la moyenne par rapport à la fonction d’onde du nucléon a2,
a3).
.
L’équation
de Dirac pour un nucléon libre dans lechamp
faible envi-sagé
seraet par
conséquent
ou encore
Cherchons la
perturbation
dupremier
ordreoù Us est le
spineur
du nucléon dans le cas oùfi
= 0.Comme dans ce cas, aucune de ses composantes n’est
nulle,
le termeen y5
disparaît
et nous pouvons écrireOrientons le
spin
du nucléon selon l’axe z. AlorsMais le
spineur
Us avecp
=0,
62 =1,
se caractérise aussi par sa compo- santeisotopique c(s),
àpartir
delaquelle
se construitB,
parsuperposition
PetN:
Ainsi nous posons Comme
il est clair que 5E ne
disparaît
pas tant que B est unesuperposition
P etN,
avec
c(1) #
0 etc(2) #
0.Comme on voit dans
(3,5),
iln’y
a pas de termes enAi
etA2
et c’estpourquoi,
nous pouvons deplus envisager
le cas oùAi
=A2
= 0.Considérons
l’équation
desquarks
dans unnucléon,
unchamp
faibleétant introduit.
Complétons l’équation (1,1)
avec un termecorrespondant,
nous obtenons :
c’est-à-dire
La fonction d’onde d’un
quark d’énergie Eo
seraIci x est le
spineur correspondant
auspin
habituel et auspin
isoto-pique :
Si
qJ( j, A)
est différent de zéro pour unepaire
d’indicesseulement,
parexemple pour j
=1,
A =1,
dans l’étatconsidéré,
il y a unquark
de naturedéfinie
(p
oun)
avecI~
défini. Dans le casgénéral,
la fonction d’onde dis- crètecp( j, A)
caractérise unesuperposition
de tels états. La fonction d’ondesera normée :
Ici,
il est clair que l’indice dequark
Aéchange
n et p,puisque,
dans notreéquation,
r+figure toujours.
Cherchons l’accroissement
d’énergie
5E d’unquark,
dans l’état rp, pro- duit par l’intervention du faiblechamp.
En utilisant la formule de la théorie desperturbations,
aupremier ordre,
nous obtenons :Il n’est pas difficile de voir que :
comme par rapport à la
symétrie
radialeD’une manière
analogue
Puisque
=2Iz - 2Lz,
alors :Exprimons
ces relations comme auparagraphe 2,
nous aurons :Mais,
et
D’autre part, comme il a été mentionné au
paragraphe
1C’est
pourquoi
Donc,
5E pour unquark,
dans un état caractérisé par la fonction d’onde discrète ({J est donné parl’expression
où 03B4 est donné par la formule
(2,6).
Parconséquent,
l’accroissement d’éner-gie
d’un nucléon dans l’état caractérisé par la fonction d’onde (psi
s’ex-prime
au moyen de la somme pour troisquarks :
En comparant cette somme à
l’expression (3,5),
il vientConformément à
(3,4)
et comme
t(l)
ets’expriment
par des matriceshermitiennes,
nous tironsde
(3,7)
parséparation
desparties
réelle etimaginaire
Étant
donnée l’invarianceisotopique
il résulte que les mêmeségalités
existent pour p = 3. Ces corrélations dans le cas où p = 3 sont telles que les deux
parties
ne s’annulent pas, ni dans le choix B = P ni dans le choix B = N. Il vientNous obtenons alors
et de même
Pour calculer le membre de droite on utilise la relation
De sorte que
et
ANN. INST. POINCARÉ, A-VIII-2 13
Alors
Ce résultat a été obtenu dans le travail
[8]
àpartir
d’une remarque de de V. Matvéev et de B. Strouminski(1).
§
IVPassons à l’examen des résultats obtenus
plus haut, plus précisément,
considérons les deux
formules,
la formule donnant le momentmagnétique
du proton
.
et la formule donnant le rapport des constantes axiales et vectorielles
Ici mp est la masse du proton,
Eo
le niveaud’énergie
minimale dans lenucléon, 5
est donné par la relation(2,b) .:
Comme il a été
déjà mentionné, 03B4
est lié à la valeur moyenne de la compo- sante z du moment orbital d’unquark :
En
général,
dans un état dequark
pourlequel I~ possède
une valeurdéfinie,
Comme par sommation des trois
quarks, qui
engen-drent le proton, nous obtenons
(1) Voir la note après correction.
où
2 z
est la composante z du moment orbital total desquarks
Puisque
on voit que la
quantité 5
peuts’interpréter
comme une contribution dumoment orbital des
quarks
auspin
du nucléon. Dans le cas del’approxi-
mation non relativiste du mouvement des
quarks, quand rg(r)
estpetit
devant 5 est
petit.
Si onnéglige 03B4
dans les formules(4,1), (4,2)
et si onutilise la relation
(1,5)
pour le moment
magnétique
du proton, nous obtenonset pour le rapport des constantes axiale et vectorielle :
c’est le résultat de
SU(6).
Comme la valeur
expérimentale
de Jlp est Jlp =2,79,
et vu lagrossièreté
du modèle utilisé « à
quarks indépendants
», le résultat(4,6)
doit êtreestimé satisfaisant. Dans la formule
(4,7),
l’accord avec la valeurexpéri-
mentale est
plus
mauvais. Comme de(4,3)
il résulteque a
>0,
on voit que, dans(4,2),
b modifie le membre de droite dans la bonne direction.Notons que
l’importance
de la contribution du moment orbital a étédéjà soulignée
dans les travaux de Gatto et al. et de Harari[9].
Dans ces travaux,
cependant,
les auteurs sontpartis
de ce que, dans lareprésentation (56)
avec L =0,
ils’ajoute
d’autresreprésentations,
parexemple (20),
avec L = 1. Dans notreschéma,
il n’est pas nécessaire d’être dans les limites de lareprésentation (56), puisque
l’addition des étatsavec L = 1 résulte de
l’équation
de Dirac elle-même.Pour une estimation
approchée
de lagrandeur b,
nous prenons uneforme
simplifiée
dechamp
scalaireproposé
dans le travail[1 ].
Comme onvoit,
l’intensité duchamp
dans lazone 0 r ro est si
grande,
que lechamp
scalaire « compense » enfait,
toute la masse propre du
quark,
etl’énergie
estobtenue positive,
seule-ment pour que la barrière de
potentiel
localise lequark
dans lasphère
de rayon ro.
Donc,
en utilisantl’équation (1,3),
danslaquelle
Nous obtenons
En substituant cette
expression
dans lapremière
deséquations (1,3)
et en tenant compte de ce que U est constant
(sauf
en r =ro),
nous obte-nons
Delà
c’est-à-dire
Comme rep doit s’annuler pour r =
0,
ne pas subir de discontinuité par passage à travers r = ro et tendre vers zéro pour r - 00, alors de(4,10)
nous tirons
De
(4,9),
on déduit queg(r)
aussi ne doit pas subir de discontinuité en r = ro, cherchonsd’où on peut déduire
l’équation
de définition de la valeur propre de l’éner-gie
E =Eo.
De
plus,
pour ne pas considérer la masseM,
dont la valeur n’est pas connue, et poursimplifier
lecalcul,
le passage à la limite M ~ oopossède
un sens.
Par passage à la
limite,
nous obtenonsPar
conséquent
où ç
est laplus petite
racinepositive
del’équation
Pour r ro nous obtenons aussi
et pour r ro
Calculons 5 :
Ces
expressions
sont faciles àintégrer
car :Nous obtenons
d’où,
en utilisantl’équation (4,14)
Comme la solution
numérique
del’équation (4,14)
donnenous obtenons de sorte que :
Comme on
voit,
la valeur du momentmagnétique
du proton diffère de la valeurexpérimentale
de 12%,
et le rapport des constantes axiale etvectorielle de 7
%.
Vu le caractèresimplifié
du modèleutilisé,
ces résultats peuvent être considérés comme satisfaisants.En utilisant les résultats
obtenus,
on peut encore calculer le rayon qua-dratique
moyen du nucléon soitoù
p(r)
est la densité de la distribution decharge électrique.
Dans le modèle
envisagé, p(r)
estproportionnel
àc’est
pourquoi,
en vertu de(4,15)
et(4,16)
x
En posant r
= E 0
nous obtenonsDe
là,
en utilisant(4,5)
et(4,17),
nous aboutissons àComme on
voit,
iciaussi,
onparvient, malgré
un modèlesimplifié
à unbon accord avec
l’expérience
Nous avons utilisé partout la valeur à obtenue pour le cas d’un trou
de
potentiel rectangulaire.
Il est nécessaire desouligner
que dans notremodèle,
iln’y
a aucune base pour le choixprécis
d’une telle forme de poten-tiel,
si ce n’est uneanalogie
mentionnée avec la théorie du noyau. On peut pour examiner de telsproblèmes
seplacer
à unpoint
de vueplus général,
et ne pas fixer de forme concrète au
potentiel V(r).
Alors on nepourrait
pas définir la
grandeur
àpartir
del’équation
de Dirac.Dans un tel cas, on peut utiliser pour définir 03B4 la valeur
expérimen-
tale pp. Pour améliorer la
précision
desrésultats,
nous prenons en considé- rationl’énergie
collective desquarks
dans le nucléon. Si sans additiond’énergies supplémentaires,
nous supposonsil résulte alors de
l’expression
uneénergie
collective sous la forme(pour
une « rotation »
seulement)
et nous obtenons pour le nucléon et pour l’isobare
Alors,
en considérant(4,1),
nous obtenons 5 =0,145.
Dans ce cas, de(4,2)
nous tirons le
rapport
des constantes axiale et vectorielle :_2014 Fv = 0,185, ,
valeur très voisine de
l’expérience.
Ici nous avons examiné le cas où tous les trois
quarks
se trouvent auniveau le
plus
basEs,o.
D’après
une remarque du ProfesseurVigier
nous pouvons aussi consi- dérer la résonance deRoper (1
400MeV)
dans le cadre de notremodèle,
en supposant que deux
quarks
se trouvent dans l’étatEs,o
et unquark
dans l’état s excité
Dans ce cas nous avons dans
l’équation (4,14)
pour lequark
excité~
=5,40
et mR =2Es,o
+ = 1 446 MeV.Pour améliorer ce résultat nous
pourrions,
comme dans le cas du calculdu
rapport F AfFv
tenir compte de «l’énergie
collective » desquarks.
Alors,
Dans ce cas nous obtenons mR = 1412.
Une telle coïncidence est même un peu
surprenante.
C’est un
plaisir
pour moi de remercier les Professeurs N. N.Bogo- lioubov,
A. N. Tavkhelidze et J. P.Vigier
pour les discussionsimportantes.
NOTE
Pendant la rédaction de ce
travail,
nous avons reçu unpreprint
deGell-Mann
[10],
danslequel,
sur la base d’autres considérations sur lerapport des constantes axiale et
vectorielle,
a été obtenue la formuleIci, p2 ~
estl’impulsion quadratique
moyenne d’unquark
dans unnucléon,
m est la masse effective du
quark,
soit dans nosnotations, m
=Eo,
deplus,
dans cetteformule,
ilapparaît
undéveloppement
parrapport
àI/m,
et
où,
parconséquent,
il est tenu compte des corrections relativistes. Il est intéressant de noter que ledéveloppement correspondant
de notre gran- deur 03B4 sur les bases(1,3)
et(2,6)
seraDe cette
façon,
de la formule(3,10)
on déduit exactement la formule de Gell-Mann citée ci-dessus.Manuscrit reçu le 24