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Où commence la socialité et les différentes étapes qui y mènent.

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Academic year: 2022

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Où commence la socialité et les différentes étapes qui y mènent.

La sociabilité est la tendance à vivre en société. Le terme de socialité peut être utilisé pour embrasser le vaste ensemble hétérogène des modes de vie sociaux. Selon Darwin, les mots clés de la socialité sont : instincts sociaux, affections parentales et sociales, sympathie, lutte et principe d'utilité de groupe.

Ces mots clés sont des conditions à posséder par un groupe pour avoir un certain degré de socialité.

Dans cette exposé, nous aborderons les différentes formes de comportements sociaux, les degrés de socialité et enfin les quatre forces évolutives et la théorie génétique.

1. Les Formes de comportements sociaux

• Les niveaux d'organisation sociale :

Dans la nature il existe plusieurs types de sociétés possédant des niveaux d'organisation variables.

Le niveau le plus élevé est atteint par les organismes multicellulaires, véritables colonies de clones cellulaires, pouvant compter des trillions d'individus. Suivent les sociétés d'hyménoptères (fourmis, abeilles et guêpes) et les sociétés civilisées. Il est possible de dégager les caractéristiques fondamentales des sociétés animales :

1) La localisation spatiale : les individus coexistent sur un territoire limité ou se déplacent ensemble mais forment toujours un groupe relativement compact.

2) La cohésion des membres : les relations spatiales entre les individus possèdent une certaine constance et suivent des règles déterminées. Il peut exister des échanges d'information ou de matière entre les individus.

3) La spécialisation des individus : il peut exister une division des rôles des individus, certains étant spécialisés dans l'accomplissement de tâches spécifiques. Ces différents individus spécialisés peuvent former des regroupements fonctionnels équivalent à des organes et leurs patrons de regroupement constituent l'équivalent des tissus.

• Les niveaux d'organisation familiale

Niveau 1 : les soins parentaux : C'est une forme d'altruisme, en consacrant du temps et de l'énergie à sa progéniture on augmente la viabilité biologique au détriment de la sienne. Les comportements de soins aux petits permettent d'augmenter le nombre de petits amenés à maturité. Ces comportements peuvent comprendre :

1.La cache des œufs ou des petits.

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2.L'incubation des œufs.

3.La construction préalable de caches (nids, terriers,...).

4.La défense des caches.

5.Des comportements trophyllactiques et prophylactiques.

6.Un mécanisme de reconnaissance entre parents et enfants.

7.Transmission adaptative (proto-culturelle) comme les techniques de chasse, de cueillette, d'interaction sociale, etc.

Niveau 2 : la famille nucléaire : En séparant les tâches de protection des petits et de recherche de nourriture, le couple décuple le nombre de petits amenés à maturité. C'est le mécanisme de sélection sexuelle qui permet d'expliquer l'apparition de l'altruisme chez les conjoints. Dans tous les groupes zoologiques, les comportements altruistes entre conjoints dérivent phylogénétiquement des comportements de soins aux jeunes. Un mécanisme de reconnaissance entre conjoints est par contre indispensable.

Le concept de sélection sexuelle désigne le processus selon lequel la compétition entre les individus en vue de l'accouplement est un facteur de l'évolution de certains traits héréditaires. Il s'agit d'une

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compétition intraspécifique (entre individus d'une même espèce) et sexe-dépendante (elle s'exerce différemment sur les individus mâles et femelles d'une même population).

On a la sélection intrasexuelle entre individu de même sexe et la sélection intersexuelle entre sexes différents.

Niveau 3 : la famille étendue : Les petits groupes familiaux apparaissent lorsque les nouvelles générations s'impliquent dans l'élevage de la progéniture. C'est le mécanisme de la sélection de parentèle qui permet d'expliquer l'apparition de l'altruisme des frères et sœurs les uns envers les autres.

Les comportements altruistes entre membres dérivent encore phylogénétiquement des comportements de soins aux jeunes.

S'il s'agit de proies, de nouveaux comportements peuvent apparaître tel le guet collectif ou avec tour de garde et la mobilisation contre les prédateurs. Chez les prédateurs, des comportements de chasse en groupe et de partage de la nourriture peuvent apparaître.

• La vie en groupe :

Les principales influences qu'exerce l'environnement sur la taille d'un groupe sont dues à la nourriture et aux prédateurs. Un avantage spécifique de la vie, et du nourrissage, en groupe, est l'amélioration de la vigilance contre les prédateurs. Pourtant un animal solitaire ne peut pas se permettre de consacrer tout son temps à faire attention aux prédateurs, parce qu'il doit aussi se nourrir. Dans un groupe d'animaux, un individu peut dans une certaine mesure compter sur la vigilance des autres membres du groupe. Le coût de la vigilance se compte partiellement en temps, et il est contrebalancé par l'efficacité de la détection des prédateurs.

D'autres avantages possibles à la vie en groupe : la défense du groupe contre les prédateurs; la chasse en groupe; et une amélioration de la survie de la progéniture grâce à la reproduction coopérative.

De plus, tout système social est obligatoirement un système de communication. Chaque membre est émetteur et récepteur de signaux. La communication est l'action qu'exerce un organisme sur un autre en modifiant son comportement. Ces animaux communiquent suivant différents signaux, comme les stimulis visuels, sonores, olfactifs, tactiles.

2. Les degrés de socialité :

Chaque stade comporte des coûts et des bénéfices individuels et collectifs Définition selon Wilson

le grégarisme : rassemblement d'animaux résultant de facteurs émanant de leurs congénères exemple : le poisson corail du Pacifique Dacyllus aruanus l'alternance de bandes blanches et de bandes noires est utilisée comme signal visuel afin d'assurer le regroupement des individus en bancs car la chasse en groupe est plus efficace.

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stade sub-social : regroupement pour la reproduction et pour les soins parentaux

exemple : geai de Floride les jeunes individus, potentiellement reproducteurs, de 1 ou 2 ans peuvent rester pour assister leurs parents dans l'élevage de leurs poussins. Il en résulte un plus grand succès reproductif des parents. Mais, il y a perte de fitness (équivalent au nombre de jeunes qu'aurait eu l'assistant) des assistants.

Stade colonial : soin aux jeunes sur un site d'élevage commun

C'est le cas de nombreux coléoptères Scolitydae vivant dans des réseaux de galeries creusées dans le bois, où les femelles pondent leurs œufs, mais chacune s'occupe de sa progéniture et non de celle de la voisine.

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Stade communal : coopération pour les soins aux jeunes

Exemple des coléoptères Necrophorus, les femelles transportent ensemble des cadavres dans un nid commun et nourrissent les jeunes.

Stade eusocial : chevauchements d'au moins deux générations; coopération pour les soins aux jeunes; polyethisme dans le travail et la reproduction. La communication est particulièrement importante.

Exemple : Chaque population de cette espèce est constituée de quelques individus féconds cohabitant avec des individus plus ou moins stériles .

- Primitive ( lions, manchots, chimpanzés):

> Coopération dans le soins aux jeunes >Élevage communautaire des jeunes >Spécialisation des tâches

Exemple: les populations de « ville » des chiens de prairie Cynomys ludovicianus : 8 à 12 individus parmi une petite quinzaine de membres d'une coterie participent à l'élevage des jeunes. Il existe un rituel d'accolade (baiser) codifié, il s'agit d'un système de reconnaissance entre individus d'un même terrier.

- Évoluée : Les populations sont divisées en castes (fertile et stérile) - Les abeilles à miel (Apis mellifera)

- La crevette corallienne ( Synalpheus sp)

- Chez les mammifères: le Rat taupe (Heterocephalus glaber) : On retrouve chez ces mammifères des castes comme chez les insectes. Les ouvrières femelles sont stériles mais peuvent devenir fertiles si la femelle reproductrice disparaît.

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- Les termites :

>Vie communautaire dans une termitière >Polymorphisme lié au sexe et à la caste >Polyéthisme de caste

>Reproduction assurée par une reine fécondée par un mâle

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3. Les quatre forces évolutives et la théorie génétique :

On observe une évolution de la coopération et de la socialité en fonction de 4 forces : - le mutualisme

- la sélection de parentèle - l'altruisme réciproque

- la sélection au niveau du groupe

Le mutualisme : Les bénéfices immédiats compensent le coût de la coopération. Il fait intervenir une balance coûts/bénéfices en terme de fitness. L'environnement joue fortement dans la balance, il exerce un contrôle.

La sélection de parentèle : La sélection de parentèle est une théorie permettant d'expliquer l'apparition, au cours de l'évolution, d'un comportement altruiste chez des organismes vis-à- vis d'autres organismes.

L'altruisme réciproque : la coopération a un coût net mais est compensé à long terme, les bénéfices sont assurés par une sorte de convention sociale.

L'altruisme réciproque est une coopération altruiste entre deux organismes, c'est-à-dire reposant sur l'aide proposée à perte et sans condition par chacun des organismes, et créant un bénéfice commun.

Prenons l'exemple des fourmis, en y regardant de plus près, on peut observer que certaines font exactement l'inverse que ce que d'autres font, annulant leur effort. Mais en regardant l'ensemble, on observe une efficacité de l'ensemble, permettant la construction de la fourmilière. Cela peut être comparé aux neurones du cerveau, une cellule ne permet pas de faire fonctionner le cerveau correctement, mais l'ensemble permet un fonctionnement cohérent.

La sélection au niveau du groupe : Sélection de groupe selon Wynne-Edwards : Les groupes sont isolés, Les altruistes limitent leur reproduction et économisent le milieu, Les égoïstes ne limitent pas leur reproduction et les groupes contenant trop d’égoïstes finissent par s’éteindre. Les sites peuvent ensuite être recolonisés par d’autres groupes.

La coopération ne peut évoluer dans ce contexte : les groupes d’altruistes sont systématiquement envahis par les égoïstes.

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Selon Wilson, les groupes communiquent entre eux. Ils sont composés de plus d'altruiste, sont plus efficaces et produisent plus de descendant. Les altruistes limitent leur naissances et non les égoïstes.

La théorie génétique :

Il existerait dans les populations sociales deux types d'allèles: A, inférant une espèce solitaire et a, une espèce sociale, ce gène serait issu de mutations de l'allèle A. Dans ce modèle, on observerait trois types de femelle reproductrice: AA, Aa et aa, seule la dernière aurait un comportement social. Par le biais de la reproduction haplodiploide (les mâles sont issus d’œufs non fécondés alors que les femelles d’œufs fécondés), il y a deux types de mâles : A et a. On aura alors 6 types de descendance, avec seulement les filles Aa-a (la moitié aura un comportement social aa) et aa-a (la totalité sera aa) qui resteront dans le nid pour former des colonies.

La question que l'on peut se poser est comment cet allèle sera favorisé lors des générations suivantes ?

La reine « sociale » sera de plus grande taille, avec une fécondité plus grande et un risque de mortalité plus faible que la reine solitaire. En effet, la reine sociale ne bouge pas du nid, elle est donc moins soumise aux prédateurs et les ouvrières s'occupant des œufs, la reine peut alors entièrement consacrer à la reproduction. L'allèle social peut alors se transférer aux générations suivantes et permet de maintenir la colonie. Par ce modèle, on peut voir qu'il est assez difficile d'obtenir une colonie sociale mais dès lors qu'elle est installée, il est facile de la maintenir.

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La socialité est un mode de vie comprenant de nombreux avantages mais également un certain coût.

Plusieurs forces sont mises en jeu afin de perpétuer ces modes de vie, dont la principale est la sélection de parentèle. Les différents stades sociaux sont quant à eux définis suivant différents comportements, du plus élémentaire à une colonie avec une hiérarchie stricte. Le cheminement évolutif pour arriver à des colonies autant organisées s'explique par des forces qui, combinées, ont permis l'aboutissement à une société fonctionnelle.

Bibliographie

Liens internet :

• www.reverso.net

• http://jo.irisson.com/teaching/agreg/cours_socialite_handouts.pdf

• http://www.youscribe.com/catalogue/tous/education/cours/ethologie-evolution-de-la-vie-en- groupe-et-de-la-socialite-335591

• http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/29/47/25/PDF/2_Darwin_et_la_socialite.pdf

Livres :

• Le comportement animal – Luc-Alain Giraldeau et Frédérique Dubois - édition Dunod – 2009

• Le comportement animal : Psychobiologie, éthologie et évolution – David McFarland – édition de boeck – 2001

• Les sociétés animales: évolution de la coopération et organisation sociale-Par Serge Aron,Luc Passera

• Les sociétés animales -Jacques Goldberg- édition delachaux et niestlé

• Ecologie comportementale-Etienne Danchin, Luc-Alain Giraldeau, Frank Cézilly- Edition Dunod

• Nature (Août 2010)- « The evolution of eusociality » -Martin A. Nowak et col

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