Bruxelles, d’hier à aujourd’hui
Avec la Maison du Roi comme ressource
DOSSIER PEDAGOGIQUE 2021
Une démarche de Bénédicte Verschaeren
Réalisation du dossier : Bénédicte Verschaeren et Aurélie Audemar Illustration : Philippe DE KEMMETER - Piezo
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TABLE DES MATIERES
1 CONTEXTE ET ENJEUX DE LA DEMARCHE
3Contexte de création de la démarche 3
Enjeux de la démarche 6
Une démarche en plusieurs phases 9
2 LA DEMARCHE
10Objectifs généraux 11
Compétences développées 12
Ces mêmes compétences organisées sous forme de grille d’analyse 18 Phase 1 : Où on titille la curiosité, éveille le questionnement 20
Phase 2 - Où on visite la Maison du Roi 27
Phase 3 - Où on tire les fils 35
3 DOCUMENTATION
45Le musée et les œuvres sélectionnées : pavés informatifs 46
Les 11 photos de Bruxelles 70
Quelques ressources bibliographiques 82
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1 CONTEXTE ET ENJEUX DE LA DÉMARCHE
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CONTEXTE DE CREATION DE LA DEMARCHE
L’actualité fait appel à l’histoire
Bruxelles, ville en perpétuels changements, est régulièrement l’objet de débats concernant son aménagement et la transformation de lieux historiques.
Récemment, l’idée de création d’un parking sous la place du Jeu de Balle a fait l’objet de vives controverses et a été abandonnée alors que le projet du piétonnier qui traverse maintenant le centre-ville a été mené jusqu’au bout malgré les nombreuses levées de boucliers. Aujourd’hui, il est question, notamment, de la rénovation du bâtiment de la Bourse dont une partie doit devenir un musée de la Bière « Belgian Beer World ». Un autre sujet qui passionne est la remise à ciel ouvert de la rivière qui jadis la traversait, la Senne.
En quoi ces questions concernent ses habitants ? Quels impacts cela a-t-il sur la ville ? Pourquoi est-ce intéressant, voire nécessaire, de s’en préoccuper ?
Prendre position sur ce type de problématiques demande un certain savoir historique. La Maison du Roi, située sur la Grand-Place, est un des musées de la Ville, et se concentre sur son histoire. Ce lieu est apparu comme ressource à privilégier lorsque, avec les apprenant·e·s, des questionnements en rapport avec l’histoire bruxelloise font jour.
Une démarche issue d’expériences avec des apprenant·e·s
Cette démarche de construction de savoirs historiques que nous vous proposons a été vécue avec des apprenant·e·s du Collectif d’Alphabétisation. Nous décrivons une méthodologie qui vise à « faire entrer » dans un musée des apprenant·e·s en alphabétisation. Le musée est en effet soit un lieu inconnu soit il représente ce vers quoi on ne se sent pas autorisé d’aller. Pour cela, nous nous inscrivons dans une approche d’éducation populaire faite de participation, c’est à dire de valorisation des connaissances de chaque membre du groupe, de prise de parole, de partages et de construction de savoirs communs. Ceci dans l’objectif que chacun puisse prendre confiance, s’affirmer, que le groupe construise une réflexion et peut-être participe à des actions citoyennes à l’échelle de son quartier, de l’association qu’il fréquente ou de sa commune.
Cette démarche invite donc, suite à un questionnement, à mettre en recherche les groupes, avec comme objet à disposition, un musée. L’objectif n’est pas de noyer les apprenant·e·s dans un flot d’informations dont ils ne sauraient que faire. Connaissant vos groupes, il s’agira de rester dans leur zone proximale de développement c’est-à-dire, tout en faisant appel à leurs compétences à l’oral et
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à l’écrit et leurs savoirs sur le sujet, de leur offrir un dispositif sécurisant dans lequel ils développeront de nouvelles compétences, de nouveaux savoirs.
Points d’attention :
Dans la partie documentation de ce document, vous trouverez : -un pavé informatif concernant la Maison du Roi
-des informations au sujet de l’alphabétisation dans une visée d’éducation populaire
-une piste bibliographique au sujet de la zone proximale de développement.
Voici déjà une proposition de définition de la zone proximale de développement issue du portail pédagogique de l’académie de Nantes :
« Au cours de ses recherches sur la psychologie du développement, Lev Vygotski développe le concept de zone prochaine (ou proximale) de développement (ZPD).
La ZPD est définie comme la distance entre le niveau de développement actuel de l’enfant et son niveau de développement potentiel lorsqu’il est aidé par des adultes ou qu’il collabore avec des pairs initiés. Dans le cas où la tâche est trop facile, l'élève se situe dans la zone d'autonomie et il n'apprend pas car il sait déjà faire. Dans la zone proximale de développement, la tâche demandée est accessible et l'élève apprend, si nécessaire avec l'aide du professeur et/ou de ses pairs. Mais dans la zone de rupture, même avec beaucoup d'aide, l'élève sera en difficulté pour accomplir la tâche. L'enjeu consiste donc à placer les élèves en situation d’apprentissage, c’est-à-dire dans leur zone proximale de développement. »
Source :
https://www.pedagogie.ac-nantes.fr/innovation-pedagogique/echanger/pour- aller-plus-loin-etayage-theorie-et-pratique-1139277.kjsp?RH=1164377091218
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ENJEUX DE LA DEMARCHE
ENJEU 1 : L’HISTOIRE POUR COMPRENDRE DES QUESTIONS CONTEMPORAINES
Cette démarche propose de travailler sur l’histoire de la ville de Bruxelles.
Souvent, les apprenant·e·s s’interrogent sur cette question et en sont très curieux.
Aussi, notre système démocratique a mis en place des espaces où les citoyens sont invités à émettre leurs avis sur des problématiques sociétales, et ceci à diverses échelles. Celle de la commune est souvent décrite comme la plus proche de chacun.e de nous. Les concepts d’avis et de consentements éclairés des individus et des groupes sont brandis comme les garants de prises de décisions démocratiques. Cependant quelle que soit la question posée, comment avoir les clés de compréhension de questions qui en recouvrent souvent d’autres ? Comment dépasser le pour ou contre c’est-à-dire comment avoir une vision complexifiée d’enjeux actuels ?
Cette démarche est centrée sur l’histoire. Ici, l’histoire est envisagée comme moyen de donner de l’épaisseur à la compréhension du monde d’aujourd’hui.
L’histoire ce n’est pas une boucle, ce ne sont pas des recommencements infinis de situations, c’est l’analyse d’un monde en perpétuelle évolution. S’intéresser à l’histoire, c’est poser la notion du temps en terme de possibilité de changement.
Comprendre le passé, permet de comprendre la, les situations d’aujourd’hui, de mettre à plat sa perception du passé, ses connaissances, ses émotions, sa vie. Il s’agit de faire des liens avec son propre vécu, avec sa propre expérience et ses connaissances, de les verbaliser pour prendre conscience de où on vit et de qui on est dans cet environnement.
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ENJEU 2 : UN MUSEE DE L’HISTOIRE DE BRUXELLES COMME
RESSOURCE, COMME REFERENCE COMMUNE A TOUS SES HABITANTS
Parmi les ressources à disposition pour accéder à l’histoire, le musée fait partie des lieux à investir en éducation populaire. Souvent perçu comme réservé à une certaine catégorie sociale, il nous paraît important de se le réapproprier autrement que par des audioguides monocordes. Il est ainsi ici proposé d’aller à la découverte des informations et des savoirs dont le musée regorge, d’en faire un espace dans lequel on ose pénétrer et d’approcher ainsi un savoir académique pour se l’approprier.
L’enjeu est bien de faire de cet endroit d’histoire locale un lieu réellement pour toute la population, d’investir un lieu culturel public et de créer du commun, idée que développe Philippe Meirieu dans son texte « Un nouvel art d’apprendre »1 : « Le problème de l'apprentissage, pour beaucoup d’élèves « en difficulté » aujourd'hui, c'est qu'ils n'ont pas d'objets de référence communs ; ils sont en permanence dans un imaginaire personnel vorace. L'objet qui existe dans le musée, dans la classe, dans la bibliothèque, l'objet scientifique, l'objet artistique, l'objet culturel, c'est l'objet qui sépare les subjectivités et qui leur permet de se parler entre elles. (…). Il reste, évidemment, que tous les objets ne se valent pas. Il en est qui rassemblent les hommes, d’autres qui soufflent la haine et produisent la division. Il est des objets à travers lesquels les hommes se reconnaissent ensemble, se découvrent fils et filles des mêmes questions fondatrices. Ce sont des objets de toutes sortes : des objets de la cité, de la classe, de la bibliothèque, du laboratoire, de l'atelier, du musée… Des objets qui interpellent l'intelligence des hommes et esquissent un universel possible. »
1Un nouvel art d’apprendre ? de Philippe Meirieu - Entretiens Villette 99 /Philippe Meirieu 14/11/05https://www.meirieu.com/ARTICLES/nouvelartddapprendre.pdf
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ENJEU 3 : LA PLACE DES SAVOIRS DES APPRENANT·E·S, LA POSTURE ET LE RÔLE DE LA FORMATRICE OU DU FORMATEUR
Cette démarche construite en plusieurs séances insiste sur la nécessité de mettre d’abord en appétit, de faire émerger des questions, d’éveiller la curiosité de sorte que les apprenant·e·s se mettent en posture de chercheur et aillent explorer les réponses. Elle part de l’expérience et des savoirs individuels, de ceux du groupe d’apprenant·e·s et emmène petit à petit à en connaître d’autres, extérieurs au groupe.
Avec des consignes d’observation, d’analyse, elle permet à chaque apprenant·e de participer. Il ne s’agit pas d’une version de l’entonnoir amélioré, de celle où la formatrice ou le formateur ou la ou le guide du musée ‘injecterait’ son savoir au groupe qui écouterait sagement. Les apprenant·e·s entrent au musée, riches de leurs connaissances et expériences, de leurs questions et désirs d’y répondre. Ce n’est pas le formateur ou la formatrice qui donnera les réponses mais les recherches qui seront menées dans le musée par les apprenant·e·s.
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UNE DEMARCHE EN PLUSIEURS PHASES
Nous vous proposons de travailler en trois phases : une phase de mise en appétit avant la visite du musée, la visite elle-même et une phase après la découverte du musée où on tire les fils.
Phase 1 - Où on titille la curiosité, éveille le questionnement (une séance avant la visite du musée)
Regarder, observer un tableau n’est pas toujours aisé, on passe, on voit, on y passe peu de temps, les détails sont très souvent zappés, et dès lors, il est difficile de formuler des hypothèses pertinentes et précises. Nous proposons ici des consignes qui demandent de prendre le temps d’observer le tableau, de prêter attention à ses multiples détails et enfin de se plonger dans le passé de la ville. Cette phase permettra de développer des compétences qui seront remobilisées lors de la visite au musée.
Phase 2 - Où on visite la Maison du Roi (on visite des lieux et œuvres sélectionnés du musée)
A la visite de la Maison du Roi, nous proposons de se concentrer sur les salles du 1er étage où sont exposés un grand nombre de tableaux ainsi qu’une maquette de la ville. Afin de ne pas s’éparpiller, il a été choisi un certain nombre d’œuvres en fonction des critères historiques les plus significatifs. Ces œuvres seront analysées par les apprenant·e·s. L’observation, les hypothèses en seront la clé.
Le travail de recherche s’articulera autour du développement urbain et des lieux à valeur historique du centre-ville. Nous découvrirons le bas de la ville avec la Grand-Place (faisant référence au bombardement de 1695), les boulevards et le voûtement de la Senne puis le haut de la ville avec le parc de Bruxelles et le Coudenberg (place Royale aujourd’hui). Et enfin, le mur d’enceinte donnera des indications sur la ville au 13e siècle.
Phase 3 - Où on tire les fils (des séances après la visite du musée)
La troisième phase sera consacrée à l’exploitation des éléments pertinents pour le groupe, en termes de réflexions et d’actions sur et dans la ville et la société.
Nous vous proposons aussi quelques pistes de travail pour développer les savoirs et compétences des apprenants en langue orale, écrite et en mathématiques.
Ce type de démarche peut être transféré à toute autre visite de musée. Si ce n’est que la formatrice ou le formateur devra choisir des œuvres du musée répondant aux objectifs poursuivis.
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2 LA DÉMARCHE
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OBJECTIFS GENERAUX
Phase 1 : Où on titille la curiosité, éveille le questionnement
Éveiller le questionnement sur la problématique de l’histoire de Bruxelles et le lieu ressources, le musée
Phase 2 : Où on visite la Maison du Roi
Se préparer à la lecture des œuvres que l’on va rencontrer Situer le lieu où on se trouve et s’y orienter
Lire et interpréter des œuvres
Exprimer son opinion sur les œuvres rencontrées et ce type de lieu
Phase 3 : Où on tire les fils
Répondre aux questions et aux intérêts du groupe apparus lors des deux phases précédentes.
Se réapproprier la visite, en faire autre chose, autrement, tout en restant sur le même fil, ou un des mêmes fils.
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COMPETENCES DEVELOPPEES
Ces compétences sont organisées en catégories qui correspondent aux buts de l’alphabétisation populaire comme décrits par Lire et Ecrire dans son cadre de référence pédagogique2 :
Des compétences d’éducation populaire de compréhension du monde, de réflexion et de participation citoyenne
Des compétences de développement cognitif et d’acquisition de stratégies nécessaires à tout apprentissage de la lecture, de l’écriture et de la langue orale
Des compétences en langue orale, écrite et mathématiques
Elles sont présentées ici sous deux formes :
Dans le texte ci-dessous
Dans une grille d’analyse qui suit le texte
Choisissez la forme la plus lisible pour vous en fonction de vos habitudes de lecture.
2Aurélie AUDEMAR et Catherine STERCQ (coord.), Balises pour l’alphabétisation populaire. Comprendre, réfléchir et agir le monde, Lire et Écrire, 2017 (www.lire-et-ecrire.be/Balises-pour-l-alphabetisation-populaire).
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Des compétences d’éducation populaire de compréhension du monde, de réflexion et de participation citoyenne
OSER, S’AUTORISER, S’AFFIRMER
Oser prendre la parole dans un groupe sur un sujet historique Oser aller dans un musée, un lieu public culturel
S’autoriser à se mouvoir dans une salle de musée à la recherche d’un tableau c’est à dire regarder, hésiter, prendre le temps de regarder d’autres tableaux pour poser un choix
S’autoriser à prendre le temps d’observer Oser observer un tableau de près
SE SITUER
Situer ce que je sais sur l’histoire de la ville de Bruxelles et ce que je voudrais savoir
Situer le rôle d’un musée en général et plus particulièrement les contenus de celui de la Maison du Roi
Situer ses savoirs et ses apprentissages au fil des phases de la démarche Se positionner sur un sujet de politique communale
RÉFLÉCHIR, QUESTIONNER, CHERCHER Développer la capacité à se poser des questions
Formuler des hypothèses, se mettre en posture de chercheur
Observer et analyser des documents de diverses natures (plan, maquettes, tableaux, photos,…)
Analyser des documents qui permettent de comprendre de façon contradictoire des éléments proposés
Se projeter dans une visite d’un lieu inconnu
Faire des liens avec les supports de formation en préparation à la visite et les œuvres rencontrées au musée
CONSTRUIRE ENSEMBLE Prendre la parole dans un groupe
Ecouter les membres du groupe, laisser à chaque membre du groupe prendre la parole
Echanger et partager des connaissances, des expériences, des opinions dans le groupe
Affirmer son point de vue, son ressenti : le verbaliser, l’argumenter Rencontrer des points de vue et des représentations du passé Observer des points de vue et des représentations d’artistes
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COMPRENDRE LE MONDE
Découvrir le passé de la ville dans laquelle je vis
Découvrir un musée avec ce qu’il présente, entre autres, l’enjeu de la mémoire collective partagée
Faire des ponts avec la scolarité des enfants qui souvent vont visiter des musées et étudient l’histoire de Bruxelles
Connaître et reconnaître des endroits historiques dans la ville d’aujourd’hui et les nommer
Comprendre ce qu’est un tableau : identifier mes représentations, celles d’un artiste
Découvrir des expressions artistiques, des représentations diverses de la réalité TRANSFORMER, AGIR
Aller dans un lieu public culturel avec puis sans le groupe d’alpha
Déambuler dans l’espace-musée, le découvrir, s’arrêter éventuellement à tout ce qui accroche son regard
Prendre sa place dans des lieux publics culturels
Prendre position sur des enjeux liés à l’urbanisme de la ville où j’habite
Exprimer son point de vue publiquement pour infléchir les décisions de politique locale sur des enjeux d’urbanisme sous forme écrite ou sous formes artistiques diverses
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Des compétences de développement cognitif et d’acquisition de stratégies nécessaires à tout apprentissage de la lecture, de
l’écriture et de la langue orale
VOIR, OBSERVER
Orienter sa lecture face à des documents anciens
Aiguiser l’observation. Voir, observer en nommant ce que l’on voit (c’est-à-dire prendre le temps de voir, ne pas se plonger directement dans une explication personnelle)
Prendre le temps de se plonger dans un document iconographique Observer un tableau de près
EMETTRE DES HYPOTHÈSES
Observer pour formuler des hypothèses, construire du sens, élaborer la signification de l’œuvre
DONNER DU SENS
Donner du sens au document iconographique/tableau : décrire ce qu’on voit avant et pour pouvoir interpréter
Qu’est-ce que je vois ? Qu’est-ce que cela raconte ? Qu’est-ce que cela veut dire ?
Se donner des ‘images’ mentales pour mieux s’approprier les contenus Interpréter un tableau
FAIRE DES LIENS
Faire des liens entre les documents observés et la ville d’aujourd’hui
Faire les liens entre mes propres intérêts, mes connaissances, mes compétences et ce que je découvre par l’interaction avec le groupe, les rencontres au musée, la lecture d’articles.
QUESTIONNER
Se poser des questions sur le thème SYNTHÉTISER
Se remémorer la séance, en retirer les moments, informations clés
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Des compétences en langue orale, écrite et mathématiques
LECTURE
Lire différents documents iconographiques pour mieux comprendre le passé de la ville
Lire un plan de ville
Lire une légende d’une œuvre exposée
Lire la signalétique dans un musée pour s’y repérer LECTURE D’ŒUVRES PLASTIQUES
Aiguiser l’observation
Apprendre à observer un tableau de près : à voir les détails et le tout EXPRESSION ARTISTIQUE
Utiliser des média artistiques pour mettre en forme ses idées, ses découvertes et les rendre visibles à d’autres
ORAL
Exprimer ses connaissances sur la ville, sur des œuvres Décrire ce que je vois dans une œuvre
Exprimer un ressenti sur une expérience (visite du musée)
Exprimer une opinion sur un sujet en lien avec l’aménagement de la ville MATHS
S’orienter dans un espace musée
Faire des liens entre des lieux physiques de la ville et leurs représentations sous différentes formes (tableaux, maquettes)
Faire des liens entre des représentations d’objets en 2D et en 3D Points d’attention
L’ensemble des compétences et savoirs de la langue écrite et orale que vous travaillerez sont à la croisée des intérêts du groupe, des savoirs des participant·e·s et des référentiels sur lesquels vous vous appuyez. Voici quelques référentiels en alphabétisation à titre indicatif :
-Face à l’illettrisme. Enseigner l’écrit à des adultes, Véronique LECLERCQ, ESF, 1999
-Former les publics peu qualifiés. Colette DARTOIS, Partie 1 : Référentiel des savoirs de base, Ministère de l’emploi et de la Solidarité, Paris, 2000
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-Des chemins de savoirs dans une pédagogie de la conscientisation VINÉRIER Anne, Scéren – CRDP Académie Orléans-Tours, 2004
-Cadre écossais pour la maitrise de l’écrit et du calcul en formation d’adultes, Collectif Alpha, Bruxelles, 2007 (traduction de : Learning Connections An Adult Literacy and Numeracy Curriculum Framework for Scotland Communities Scotland, Scottish Executive. Edinburgh, 2004)
-Balises pour l’alphabétisation populaire. Comprendre, réfléchir et agir le monde, Aurélie AUDEMAR et Catherine STERCQ (coord.), Lire et Écrire, 2017 (www.lire-et-ecrire.be/Balises-pour-l-alphabetisation-populaire).
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Vous trouverez l’ensemble des compétences décrites précédemment rassemblées dans une grille. Cette grille se trouve en pièce jointe de la notice de ce
document.
Les auteures décrivent ainsi les fonctions de cette grille d’analyse, appelée « la Roue » :
« La Roue de l’alphabétisation populaire, et plus particulièrement sa présentation en deux dimensions sous format A3, permet d’analyser ce qui est à travailler pour mener à bien un projet, ce qui a été travaillé dans la construction et la réalisation du projet, ce qui a été appris, ce que cela a permis ou eu comme effets. »3
3Aurélie AUDEMAR et Catherine STERCQ (coord.), Balises pour l’alphabétisation populaire. Comprendre, réfléchir et agir le monde, Lire et Écrire, 2017 (www.lire-et-ecrire.be/Balises-pour-l-alphabetisation-populaire), p65
CES MEMES COMPETENCES ORGANISEES SOUS FORME DE GRILLE
D’ANALYSE
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Phase 1 de la démarche
Où on titille la curiosité, éveille le
questionnement
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Phase 1 de la démarche : où on titille la curiosité, éveille le questionnement
Cette phase a lieu au sein de l’association, en préparation à la visite du musée.
DUREE : 2h
OJECTIFS GENERAUX
Éveiller le questionnement sur la problématique de l’histoire de Bruxelles et le lieu ressources, le musée
Se préparer à la lecture des œuvres que l’on va rencontrer
MATERIEL
Matériel fourni – dans la partie documentation de ce document Une copie du tableau ’‘Le marché du dimanche à Bruxelles’ par C.
Dommershuyzen, 1887
11 Photos de Bruxelles en format A4 de la Tour Noire, la Tour Anneessens, la Cathédrale, la Place Royale, le Parc de Bruxelles, la place de Brouckère, la Bourse et les boulevards, la Senne, l’église de la Chapelle, la Grand-Place, l’église Saint- Nicolas
Plan de Bruxelles de Van Deventer réalisé vers 1560 Matériel à se procurer
Un objet que vous cacherez et dont vous ne dévoilerez pas le nom (une truelle mais chut !)
Un vidéoprojecteur Feuilles A4
Bics Lattes
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DEROULEMENT
1. SE PLONGER DANS LE THEME
Pour se plonger dans le thème, il est demandé aux apprenant·e·s de penser à un lieu historique à Bruxelles (un endroit, une place, un bâtiment). Chaque apprenant·e sera invité·e à le nommer.
2. EXPRIMER SES CONNAISSANCES
Matériel : photos de Bruxelles, impression papier format A4
Chacun à son tour, un·e apprenant·e tire au hasard une photo. La formatrice ou le formateur demande :
« Est-ce un lieu que vous connaissez ? » La personne qui a pioché la photo essaye d’y répondre.
Ensuite, collectivement, le groupe précise et donne des indices de l’emplacement de ces photos de la Tour Noire, la Tour Anneessens, la Cathédrale, la Place Royale, le Parc de Bruxelles, la place de Brouckère, la Bourse et les boulevards, la Senne, l’église de la Chapelle, la Grand-Place, l’église Saint Nicolas.
Points d’attention pour la formatrice, le formateur
Ces lieux seront repérés sur la maquette du 13e siècle au musée.
L’idée n’est pas que la formatrice ou le formateur explique le comment du pourquoi, mais que chaque apprenant·e puisse parler de ce qu’il connait de Bruxelles à partir de ces photos. Si les lieux ne sont pas connus par le groupe, passez à la consigne suivante. Peut-être qu’il faudra d’abord en faire une visite avant de se rendre au musée.
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3. APPRENDRE A OBSERVER UN TABLEAU DE PRES
Matériel : une copie du tableau ‘Le marché du dimanche à Bruxelles’ par C.
Dommershuyzen, 1887
Nous proposons une activité d’observation de ‘près’ du tableau à partir du jeu suivant ‘je vais au marché et j’achète’.
- On projette le tableau à l’aide d’un vidéoprojecteur.
-Lors d’un tour de table, un·e premier·ère apprenant·e nomme une chose qu’il, elle voit dans le tableau. Suite à cette première intervention, un·e autre apprenant·e doit répéter ce que le·la précédent·e a dit et y ajouter un élément. Puis une troisième personne prend la parole, répète ce que les précédent·e·s ont dit et y ajoute une nouvelle chose, ainsi de suite.
Par exemple :
Une première personne dit : « Je vois un chien blanc. »
Une deuxième poursuit : « Je vois une chien blanc et un petit garçon. » Une troisième enchaine : « Je vois un chien blanc, un petit garçon et des
chevaux. » Etc…
- A partir de ce que les gens ont observé, de ce qu’ils connaissent, de ce qu’ils disent, la formatrice ou le formateur peut reformuler des informations sur le lieu représenté dans le tableau.
Points d’attention pour la formatrice, le formateur
Cette consigne permet à chacun de se plonger dans le tableau, d’observer des détails qui ne sont pas perçus au premier coup d’œil. Prendre le temps de nommer ce que les autres ont dit, oblige notre œil à observer attentivement les activités du marché de la Grand-Place autrefois. Après l’observation, décrypter, reformuler, expliquer le lieu et ce qu’on y faisait fait sens : chaque apprenant·e peut prendre la parole et expliquer, le formateur, la formatrice n’est pas dans un rôle transmissif. Noter les questions que le groupe se pose, permet aussi au formateur, à la formatrice de prendre distance du rôle ‘dispensateur de savoir’.
Elles seront traitées ultérieurement soit au musée, soit par des recherches du formateur, de la formatrice et/ou des apprenant·e·s et travaillées avec des consignes appropriées.
Il s’agit ici aussi de mener un travail de mémorisation et donc de relever le défi de retenir tout ce que les autres ont dit ce qui donne du peps à l’activité.
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4. TITILLER LA CURIOSITE : FORMULER DES HYPOTHESES, SE METTRE EN POSTURE DE CHERCHEUR
Matériel : un objet que vous cacherez et dont vous ne dévoilerez pas le nom (une truelle mais chut !)
Vous trouverez un pavé informatif concernant l’objet en question dans la partie Documentation.
-Les apprenant·e·s, les un·e·s après les autres sont invité·e s à plonger leur main dans un sac fermé, à sentir l’objet qu’il contient sans parler, sans ne rien dire.
-On pose des questions sur la forme de l’objet :
« C’est en plastique ? En métal ?
Quelle taille peut avoir cet objet ? 10 cm ? 30 cm ? »
-Puis on fait formuler à chacun.e des hypothèses silencieuses sur la nature de l’objet.
-On s’intéressera ensuite à ses fonctions possibles. On invite quelqu’un du groupe à mimer ce qu’on pourrait faire avec cet objet. Si une autre personne a une autre représentation, il vient la mimer à la suite de l’autre. Le tout se fait dans un grand silence où seuls les éclats de rire sont bienvenus.
Ces hypothèses seront vérifiées lors de la visite au musée. La formatrice ou le formateur, lui aussi, devra ronger son frein pour ne rien dire !
Points d’attention pour la formatrice, le formateur
Titiller la curiosité est primordial et ici aussi très drôle ! On va découvrir un objet uniquement avec sa main : sentir les matières, la grandeur. Sentir la forme fait appel à des compétences sensorielles, peu utilisées en alphabétisation. Ceci permet aussi de faire émettre des hypothèses. Plusieurs idées peuvent être émises, nous les vérifierons ensemble lors de la visite.
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5. PREPARER A LA LECTURE D’UN PLAN DE BRUXELLES PUIS LE LIRE Matériel : Plan de Bruxelles Van Deventer réalisé vers 1560
Vous trouverez un pavé informatif concernant le plan Deventer dans la partie Documentation.
-On distribue une feuille A4, un bic et une latte à chaque apprenant·e.
-On dicte ensuite le texte suivant :
« Prenez votre feuille dans le sens de la longueur.
Mettez un point au centre de la feuille.
Tracez un cercle dont le centre est ce point. Le cercle doit toucher plus ou moins les bords de la feuille.
Ensuite, prenez une latte et tracez 5 lignes droites qui doivent se toucher à la place du tracé du cercle.
Au centre de la feuille, là où vous avez placé votre point, dessinez la Grand-Place.
Entre la Grand-Place et les lignes, vous avez des maisons, dessinez-les.
Ensuite, les 5 lignes, vous les imaginez comme des murs qui entourent la ville. » -On affiche les dessins. Chacun repère les éléments indiqués : la Grand-Place, le mur d’enceinte et les maisons.
Points d’attention pour la formatrice ou le formateur
Le texte proposé ici est à titre indicatif, et à modifier en fonction des groupes.
On affiche ou on projette la carte de Deventer réalisé vers 1560 en précisant :
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« Voici donc un plan de Bruxelles »
On compare ce plan avec ceux des apprenant·e·s. On y repère les mêmes éléments : la Grand-Place, le mur d’enceinte et les maisons, et peut-être d’autres choses. On repère les couleurs : le vert pour le bas de la ville, le beige/brun pour
le haut de la ville. La formatrice, le formateur précise :
« Ce plan, nous le découvrirons au musée. Vous devrez conserver ces dessins pour la phase 3 de la démarche. »
Nous proposons une dictée d’un plan. La formatrice, le formateur dicte et les apprenant·e·s dessinent ce qu’ils en comprennent. Cette activité introduit la lecture de carte de Bruxelles et en particulier celle de « Deventer ».
6. SE PROJETER DANS LA FUTURE VISITE
- La formatrice, le formateur pose la question suivante à l’ensemble du groupe :
« A la séance prochaine, nous irons visiter le musée de la ville de Bruxelles, appelé la Maison du Roi, qu’est-ce que vous imaginez y voir ? »
-La formatrice, le formateur prendre note des hypothèses pour pouvoir y revenir après la visite.
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Phase 2
Où on visite la Maison du Roi
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Phase 2 - Où on visite la Maison du Roi
Cette phase a lieu dans le musée, la Maison du Roi. Comme précisé dans l’introduction, le groupe est invité à visiter la salle des peintures située au premier étage.
DUREE : 1h30 (à titre indicatif)
OBJECTIFS GÉNÉRAUX
Situer le lieu où on se trouve et s’y orienter Lire et interpréter des œuvres
Exprimer son opinion
MATERIEL
Matériel fourni – dans la partie documentation de ce document
Les 11 photos de Bruxelles en format A4, plastifiées, utilisées, lors de la séance précédente : la Tour Noire, la Tour Anneessens, la Cathédrale, la Place Royale, le Parc de Bruxelles, la place de Brouckère, la Bourse et les boulevards, la Senne, l’église de la Chapelle, la Grand-Place, l’église Saint Nicolas
7 reproductions de tableaux représentant des lieux de Bruxelles, que vous photocopierez et découperez en deux parties de
.la place royale
.l’incendie du Coudenberg .le port de Bruxelles .le voutement de la Senne .la tour Noire
.une maquette d’un bateau .la rue d’Assaut et la cathédrale
Matériel à se procurer
L’objet utilisé lors de la séance précédente que vous cacherez et dont vous continuerez à ne pas dévoiler le nom (une truelle mais chut !)
Petits cartons de couleurs par duo d’apprenants Un bic lumineux pour la formatrice, le formateur Bics par duo d’apprenant·e·s
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Points d’attention pour la formatrice, le formateur
Nous proposons 7 documents à rechercher dans la salle, ceci se fera par deux.
Donc nous prévoyons ici un groupe de quatorze apprenant·e·s. Il est impératif de travailler par deux, car pour plus de personnes, il faut avoir plus de documents.
Travailler par trois n’est pas conseillé car la dynamique en serait altérée.
Vous trouverez un pavé informatif concernant l’objet, les 11 photos de Bruxelles et les 7 reproductions de tableaux représentant des lieux de Bruxelles dans la partie Documentation.
Les questions soulevées par les apprenant·e·s au cours de la visite seront engrangées afin d’y trouver une réponse ultérieurement. Elles feront l’objet de séances ultérieures qui seront évoquées lors de la partie « on tire les fils ».
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DEROULEMENT
1 Situer le lieu où on se trouve
-Arrivé dans le musée, à l’entrée, après avoir franchi le bureau d’accueil, le groupe se trouve devant les vestiaires et les casiers. La formatrice, le formateur fait se souvenir de ce que le groupe avait exprimé à la fin du travail de la phase précédente :
« Où sommes-nous ? Qu’allons-nous trouver dans ce lieu ? »
2 Déambuler dans l’espace-musée, le découvrir, s’arrêter éventuellement à tout ce qui accroche son regard…
Matériel : le fameux objet que vous cacherez et dont vous ne dévoilerez toujours pas le nom (une truelle mais chut !)
- La formatrice, le formateur rappelle la séance autour de l’objet caché. Les apprenant·e·s sont invité·e·s à décrire à nouveau l’objet, peut-être qu’un·e absent·e se hasardera à plonger sa main dans le sac fermé. Les apprenant·e·s peuvent se redire les hypothèses évoquées alors.
- La formatrice, le formateur invite ensuite les apprenant·e·s à découvrir l’objet.
Il est dévoilé et nommé.
-Ils vont ensuite chercher son « semblable » dans la salle. La formatrice, le formateur précise toutefois qu’il peut s’agir de l’objet en 3 dimensions comme celui du sac, ou encore d’une représentation de l’objet, dessiné alors dans un tableau.
Points d’attention pour la formatrice, le formateur
L’activité ne peut fonctionner que si la formatrice, le formateur n’en a rien dit et a gardé le suspens. L’objet se trouve à la fois en tant que tel dans la musée : la truelle (objet) du voûtement de la Senne mais est aussi représenté dans le tableau des « Quatre Couronnés » situé sur le palier (Truelle des métiers).
-Après avoir trouvé l’objet (la truelle) en 3 dimensions, dans une vitrine, la formatrice, le formateur invite à chercher dans un tableau ‘Quatre Couronnés’, la truelle représentée sur le panneau de droite.
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-Après avoir observé collectivement ce panneau, les apprenant·e·s doivent repérer les métiers et les outils utilisés dans la construction des bâtiments à l’époque du tableau.
Points d’attention pour la formatrice, le formateur
Vous trouverez un pavé informatif dans la partie documentation concernant le tableau « Quatre Couronnés ».
Ce triptyque raconte les quatre métiers de la corporation en lien avec la construction : les maçons, les tailleurs de pierre, les ardoisiers, et les sculpteurs.
Souvent dans les groupes d’alpha, des hommes ont exercé ces métiers. C’est l’occasion de leur donner la parole.
3 Retrouver le tableau ’le marché du dimanche’ de C.
Dommershuyzen, datant de 1887 et confronter ce qui a été observé et la réalité (grandeur des tableaux)
- La formatrice, le formateur montre la photo du tableau sur lequel le groupe a travaillé à la phase précédente et invite les apprenant·e·s à le retrouver dans la salle.
-Une fois identifié, la formatrice, le formateur invite les apprenant·e·s à observer le tableau et à comparer la reproduction photo sur laquelle ils ont travaillé avec le tableau original.
-On demande aux apprenant·e·s de repérer collectivement les éléments observés lors de la phase de préparation.
-Chacun est libre de commenter l’œuvre à partir de la consigne suivante :
« Est-ce que vous vous attendiez à cela ? » Points d’attention pour la formatrice, le formateur
L’idée ici est aussi de se familiariser avec tout ce qui constitue un tableau : un cadre, une toile, de la peinture, le fait main.
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4 Observer et repérer des lieux connus dans une maquette
Maquette du 13e siècle et les 11 photos de lieux bruxellois aujourd’hui utilisées lors de la phase d’introduction
Points d’attention pour la formatrice, le formateur :
Prévoir un bic lumineux car la vitre ne permet pas de montrer de façon significative.
-Devant la maquette, la formatrice, le formateur interroge le groupe :
“Une maquette c’est quoi?
Pourquoi en faire une ?
Qu’est-ce qu’on voit et que l’on reconnait ?”
-La formatrice, le formateur montre ensuite les photos découvertes lors de la phase précédente (la tour Noire, la tour Anneessens, le mur d’enceinte, la Senne, la cathédrale, la place Royale, le parc de Bruxelles, la bourse et les boulevards, l’église de la Chapelle, la Grand-Place)
-Il invite les apprenant·e·s à les retrouver sur la maquette datant du 13ème siècle.
-Une fois repéré, les apprenant·e·s doivent décrire comment chaque lieu est représenté sur la maquette. Pour cela, ils doivent nommer 3 éléments qui les caractérisent comme par exemple, en quels matériaux ils sont construits.
- La formatrice, le formateur synthétise ce qui a été dit, reformule et éventuellement peaufine avec des éléments historiques.
Points d’attention pour la formatrice, le formateur
Vous trouverez un pavé informatif concernant la maquette du 13e siècle dans la partie Documentation.
5 Lire un plan
Près de la maquette, se trouve le plan Deventer. La formatrice, le formateur propose à un apprenant·e de commenter la carte, en se souvenant de ce qu’il avait été dit à la séance précédente.
Points d’attention pour la formatrice, le formateur
Pavé informatif concernant le plan de Van Deventer qu’on trouvera au musée dans la partie Documentation.
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6 Se mouvoir dans la salle à la recherche d’un tableau
Cartons de couleurs (1/4 de A4) et 7 reproductions de tableaux photocopiés et découpés en deux parties
- La formatrice, le formateur aura coupé en deux des photos de tableaux situés dans la salle. Il distribue une moitié de photos à chaque apprenant·e.
-Chaque apprenant·e est invité à retrouver qui détient le deuxième morceau pour former le tableau entier.
-Ensuite, chaque paire ainsi formée part à la recherche de son tableau.
-Une fois trouvé, chaque paire observe attentivement le tableau, écrit 5 choses que l’on voit sur le tableau (ou retient, ou dicte à la formatrice, au formateur accompagnant) sur des cartons de couleurs (1/4 de A4).
-Dans un second temps, la formatrice, le formateur ajoute que chaque binôme montrera les 5 éléments au groupe entier et expliquera ensuite ce qu’il voit du tableau.
-Chaque paire présente aux autres les 5 éléments écrits et interprète le tableau.
La formatrice, le formateur/guide peaufine en donnant des éléments historiques complémentaires.
Points d’attention pour la formatrice, le formateur
Le choix des tableaux est lié à l’histoire de Bruxelles, Pentagone, petite ceinture.
Veillez à ce que les apprenant·e·s prennent bien le temps d’observer, d’hésiter, de regarder d’autres tableaux pour enfin choisir le bon.
L’observation permet de construire le sens, la signification de l’œuvre et en formuler les hypothèses, d’interpréter un tableau
7 Garder des traces et exprimer ses préférences
- La formatrice, le formateur donne pour consigne :
« Choisissez un tableau qui vous a marqué et faites-en une photo (sans flash) » Points d’attention pour la formatrice, le formateur
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Cette consigne est un bon point de départ pour un travail de retour au centre de formation. Vous trouverez des pistes de travail dans la partie suivante « Où on tire les fils ».
8 Exprimer un ressenti à chaud
Pour finir, chacun est invité à dire son ressenti, ce qui l’a marqué dans cette visite. La consigne se veut large afin que chacun s’exprime comme il le souhaite dans ce premier retour à chaud qui est de l’ordre de l’impression générale.
A titre d’exemples, quelques commentaires à chaud d’apprenant·e·s : .je ne suis jamais venue dans un musée
.je suis content d’être venu
.j’avais déjà entendu parler de la Senne, mais je n’avais pas bien compris .est-ce que je peux revenir ?
.je n’ai jamais vu des tableaux comme ça ! .c’est fou tout ce que l’on peut voir dans un tableau
.c’est très bien fait ces tableaux .j’aime l’histoire de Bruxelles
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Phase 3
Où on tire les fils
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Phase 3 - Où on tire les fils
L’INDISPENSABLE EVALUATION FORMATIVE
Avant de savoir quel fil tirer, il semble indispensable de mener un travail réflexif sur la visite du musée. L’évaluation dépassera ces questions : « Est-ce que c’était bien la visite ? Est-ce que vous avez aimé ? Qu’avez-vous retenu ? ».
Il s’agit de mettre à plat deux choses avec les apprenant·e·s :
-retrouver le fil, de manière collective, des différentes étapes de travail : lister pour se remémorer les différents moments de la visite du musée
-mettre à plat ce que chacun a appris individuellement à partir de deux catégories d’apprentissages :
Compétences de réflexion, de compréhension du monde et d’action Qu’est-ce que j’ose faire, dire, écrire ?
Qu’est-ce que je sais de l’histoire de la ville de Bruxelles, du musée du Roi, des lieux dont il était question ?
Quelles sont les œuvres que j’ai découvertes ?
Quelle représentation j’ai, de ce qu’est un musée, de ce qu’est l’histoire, avant et après ce travail ?
Quels sont les lieux de la ville où je n’allais pas, ceux dans lesquels je retournerai et pourquoi ?
Quels sont les sujets sur lesquels j’aimerais en savoir plus ?
Quelles sont les questions liées à l’histoire de la ville qui seraient importantes de travailler pour participer à sa transformation ?
Compétences en lecture, écriture, mathématiques et langage oral Ce que j’ai appris à dire, lire, écrire
Ce que je voudrais continuer à apprendre
A partir de ce travail d’analyse avec les apprenant·e·s, le, la formateur.trice pourra évaluer ce que le projet a apporté et dans quels domaines de compétences. Il – elle pourra aussi identifier [quels sont les fils à tirer pour la suite du travail, c’est à dire quels sujets ont éveillé la curiosité des apprenants et donc quelle suite donner au travail.
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DFFERENTS FILS A TITRE D’EXEMPLES
Cette phase propose différentes pistes de travail qui dépendront des questions et intérêts du groupe apparus lors des deux phases précédentes. L’idée est de se réapproprier la visite, d’en faire autre chose, autrement, tout en restant sur le même fil, ou un des mêmes fils.
Nous proposons trois pistes de travail à partir des œuvres : Piste 1 - Une visite dans la ville : on va voir « en vrai »
Piste 2 - Réalisation d’une exposition de photographies – ma ville et ses transformations
Piste 3 – Prendre part à un débat actuel sur la politique d’aménagement de la ville
Piste 4 – Poursuivre en réalisant un travail artistique
Ces pistes peuvent se décliner selon vos sensibilités, celles de votre groupe (leurs centres d’intérêt, leurs possibilités d’expression et de compréhension en français), en fonction de vos objectifs. Toutes ces activités ont déjà été réalisées au sein de différents groupes du Collectif Alpha. Tantôt elles s’articulent sur un travail littéraire, tantôt un travail artistique ou un moment créatif.
Points d’attention pour la formatrice, le formateur
Pour toutes ces pistes, les textes écrits que vous ferez produire et sur lesquels vous pourrez travailler la lecture dépendront du déjà-là des apprenants en lecture et en écriture et des objectifs d’apprentissages poursuivis.
Les différents apprentissages linguistiques nécessaires dépendront tout autant du déjà-là de vos groupes et de ce qu’il est nécessaire de développer. Ils sont donc impossibles à lister. Il s’agira notamment de travailler les éléments de la langue orale et/ou écrite qui permettront de raconter au passé et au présent une histoire personnelle et l’histoire d’un lieu, de savoir décrire un tableau et un lieu, de pouvoir argumenter sur ce qu’on voit, de pouvoir questionner ce qu’on voit.
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PISTE 1 - UNE VISITE DANS LA VILLE : ON VA VOIR « EN VRAI »
OBJECTIFS
Cette activité invite à faire le lien entre les époques. En allant voir les lieux de la ville découverts dans le musée grâce au plan de 1560 et aux tableaux, le groupe pourra les situer physiquement et observer les évolutions d’hier à aujourd’hui.
Cette activité demande de travailler de nombreuses compétences en mathématiques (notamment l’orientation dans l’espace en 2 et 3 dimensions).
MATÉRIEL
6 sur les 7 reproductions de tableaux représentant des lieux de Bruxelles (la maquette du bateau n’est pas reprise)
.la place royale
.l’incendie du Coudenberg (parc de Bruxelles)
.le port de Bruxelles (Quai aux Briques/rue du marché aux porcs) .le voutement de la Senne (rue des teinturiers/bd Anspach) .la tour Noire (à l’arrière de l’église Sainte-Catherine) .la rue d’Assaut et la cathédrale
Les dessins des apprenant·e·s de la phase 1 (préparation à la lecture d’un plan) Un plan de Bruxelles d’aujourd’hui
DÉROULEMENT
Avant de se rendre sur les différents lieux :
-On reprend les dessins des apprenant·e·s de la phase 1 (préparation à la lecture d’un plan).
-On reprend 6 reproductions de tableaux (pas la maquette d’un bateau) représentant des lieux de Bruxelles afin de constater ce qui existe encore et ce qui a disparu.
Pour rappel, voici la liste des lieux et où ils se trouvent aujourd’hui : .la place royale
.l’incendie du Coudenberg (parc de Bruxelles)
.le port de Bruxelles (Quai aux Briques/rue du marché aux porcs) .le voutement de la Senne (rue des teinturiers/bd Anspach) .la tour Noire (à l’arrière de l’église Sainte-Catherine) .la rue d’Assaut et la cathédrale
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-Le formateur, la formatrice note les réflexions, les questions qui émergent et auxquelles on pourra répondre en allant sur les lieux.
-On répartit dans le groupe les responsabilités lors de la visite des différents lieux : quelle personne prendra en charge la photo d’un lieu en respectant le même angle de vue que celui du tableau. Plusieurs personnes peuvent avoir la charge de la même photo.
-Le groupe se met aussi d’accord sur l’itinéraire de visite à partir de l’adresse du centre de formation. Eventuellement, selon les groupes, utilisez un plan de Bruxelles.
La visite
-La visite a lieu selon l’itinéraire décidé. Chaque personne a en main la photo d’une reproduction du tableau dont elle a la responsabilité, un appareil-photo (son gsm s’il fait appareil-photo).
-On identifie l’angle de vue qui a été choisi pour réaliser chaque tableau et chacun·e photographie selon ce même angle de vue.
Après la visite
-Après la visite des différents lieux, le formateur imprime les photos prises par les apprenants.
-Le groupe pourra reproduire, sous forme d’un schéma, l’itinéraire emprunté, en y collant les photos prises des lieux reconnus.
-On pourra mener une réflexion avec le groupe à partir de ces expériences : Sur la ville de Bruxelles
Qu’est-ce que j’ai appris en allant au musée ?
Qu’est-ce que j’ai appris en allant voir sur place les différents lieux de la ville ? Quelle image de la ville de Bruxelles j’ai aujourd’hui ?
Sur l’histoire et les traces de l’histoire A quoi ça sert de garder des traces du passé ?
Pour le futur de la ville, de ma ville, quels lieux doivent être protégés, conservés, entretenus ?
Comment sensibiliser les habitants ? Qu’est-ce qui existe déjà à notre connaissance ? Qu’est-ce qui manque ? A qui en faire référence ?
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Vous pouvez faire appel à des personnes ressources afin de pouvoir répondre à ces questions : militants de maisons de quartier, des membres de l’asbl Inter- environnement Bruxelles, un guide de la Maison du Roi, un échevin (de la Culture ou de l’Urbanisme ou autre).
-A partir des tableaux et des photos réalisées par les apprenant·e·s, le groupe réalise une brochure « Bruxelles, hier et aujourd’hui » à destination du secteur de l’alphabétisation.
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PISTE 2 - REALISATION D’UNE EXPOSITION DE PHOTOGRAPHIES – MA VILLE ET SES TRANSFORMATIONS
MATÉRIEL
Les photos prises par les apprenants lors de la visite du musée.
Objectifs
Cette piste poursuit de nombreux objectifs : poser des choix, les argumenter, les présenter, les confronter aux positions d’autres, partager une expérience.
Elle demande un travail approfondi sur la langue orale et écrite : savoir lire les détails d’une œuvre plastique, écrire un texte court descriptif, s’exprimer à l’oral en continu pour présenter un projet.
Elle développe également l’expression artistique : mettre en valeur des œuvres, des textes et l’apprentissage de la mise en page en informatique.
DÉROULEMENT
-A la fin de la visite du musée, le formateur, la formatrice a demandé à chaque personne :
« Choisissez un tableau qui vous a marqué et faites-en une photo (sans flash) » -Avant le travail proposé ci-dessous, le formateur, la formatrice aura rassemblé et imprimé les photos des apprenant·e·s.
-Les photos sont affichées et visibles par tout le groupe, comme dans une exposition. Chacun·e est invité·e à commenter sa photo d’après ce qui avait été demandé pendant la visite : pourquoi il l’a choisi. Puis il, elle pose une question relative au contenu de la photo sur un détail qui l’interpelle, qui reste encore obscur, un élément sur lequel il se pose des questions.
-Suite aux discussions sur les différentes photos, les apprenant·e·s sont ensuite invité.e.s à écrire une légende explicative par binôme. Ils écriront donc à deux, sur deux œuvres photographiées différentes ou la même si leur choix est commun.
-Ces textes pourront être retravaillés dans un but d’apprentissage de la langue (lecture/écriture).
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-Un texte collectif de présentation du musée et des photos choisies par le groupe accompagnées de leur légende sera réalisé et mise en forme.
-Le tout sera rassemblé sous forme de brochure. Ceci demandera de faire appel à un travail de mise en page à partir de l’outil informatique et sera l’occasion de l’utiliser.
-Les photos ainsi que les légendes seront affichées et mises en valeur en plus grand format dans une salle du lieu de formation.
-Les apprenant·e·s s’entraineront à pouvoir présenter ce travail à l’oral. Ils prépareront des questions pour les visiteurs de l’exposition sur leur représentation de Bruxelles, ce à quoi ils tiennent dans la ville et ce qu’ils souhaitent voir transformés, pourquoi et comment. Les apprenant·e·s se partagent les rôles de guide, d’animation des questions, d’enregistrements ou prises de notes des réponses.
-Les autres groupes du centre de formation seront invités à venir découvrir leur exposition de photos à travers une visite guidée par les apprenant·e·s-auteur·e·s.
-Suite à cette expérience, un travail d’analyse sera mené : Qu’avez-vous appris à écrire, dire ? En quoi le travail de groupe a été utile ?
Qu’osez-vous faire, dire dans la formation et en dehors de la formation que vous n’osiez pas avant ?
Quelle image avez-vous aujourd’hui de ce qu’est une exposition ? A quoi sert l’histoire ? A quoi sert un musée ?
Quelle image de Bruxelles avez-vous aujourd’hui ? Qui peut avoir une influence sur le cours de l’histoire ?
Et nous dans tout ça ? Comment pouvons-nous participer aux changements qui concernent notre ville ?
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PISTE 3 – PRENDRE PART A UN DEBAT ACTUEL SUR LA POLITIQUE D’AMENAGEMENT DE LA VILLE
OBJECTIFS
En fonction des questions et/ou centres d’intérêts que vous avez relevées ou observés chez les apprenant·e·s, vous pourrez travailler plus particulièrement à la compréhension et la prise de position sur un débat faisant cours dans la commune de Bruxelles. Nous en avons cité plusieurs en introduction mais peut- être que, selon où les apprenant·e·s habitent, certains sujets seront pour eux, elles plus impliquants que d’autres.
PISTE DE TRAVAIL
Pour travailler sur ce type de problématique, nous vous invitons à dépasser le pour ou contre pour mener d’abord un réel travail de recherche.
Ceci implique :
-d’identifier les différents acteurs de la question. Vous pourrez les lister en fonction de la question de départ et de leurs expériences et savoirs dans le domaine.
Par exemple : des habitants de différentes catégories sociales, des commerçants, des associations de défense de l’environnement, de défense du patrimoine architectural, des associations de défense du droit au logement…impliqués dans la vie citoyenne)
-d’avoir à disposition quelques ressources qui font état de différents points de vue sur la question émanant des plusieurs acteurs (articles, tracts, extraits d’émissions TV, de vidéos en ligne …).
-de mener un travail de lecture et de mise à plat des différents points de vue Si vous souhaitez travailler la problématique de l’eau à Bruxelles, une démarche à partir du musée des égouts sera bientôt disponible dans notre centre de documentation, elle pourra alimenter la réflexion.
Après ce travail de compréhension des enjeux et des points de vue sur la question, vous pourrez mener un travail de construction d’argumentation propre au groupe, jusqu’à, pourquoi pas, préparer le groupe à prendre part à des débats publics.
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PISTE 4 - POURSUIVRE EN REALISANT UN TRAVAIL ARTISTIQUE
Le travail artistique permet de se replonger dans le(s) thème(s) abordé(s) tout en prenant une distance sur tout ce qui a été dit, entendu. Ce sera un moment individuel pour mettre ses idées en forme et un moment collectif pour les partager.
OBJECTIFS
L’objectif est de réaliser une œuvre collective à partir des apports de chacun. Le média « plastique » permet une prise de distance par rapport au sujet et propose de nouveaux départs de réflexion. Ces consignes permettront aussi de créer des liens entre le passé, le présent et le futur, de réfléchir à une ville imaginaire et de la représenter.
DURÉE : 1H30 (à titre indicatif)
MATÉRIEL
Photocopies A4 des tableaux vus au musée
Autant de papier A5 que de participant (un A5 = un demi A4)
1 feuille A3 (ou 2) ou une feuille A2 (selon le nombre de participants) 1 crayon noir par personne
Crayons de couleur en suffisance DÉROULEMENT
-Chacun se remémore le tableau et les 5 choses qu’il a écrites dans l’activité au Musée. Ceci n’est pas un moment de restitution, mais davantage un moment où chacun se reconcentre, à sa façon, sur l’activité vécue au Musée. C’est aussi un moment où la parole de chacun est entendue. Annonce du projet :
« Nous allons travailler à partir de ces petits éléments/détails que vous avons observés sur le tableau : un chien, une brouette, un cheval, un toit, un chapeau, une tour, un bateau et autres (répéter ce que les apprenants viennent de dire).
Nous allons les découper à partir de photocopies de ces tableaux.
Ensuite, une fois collé sur une feuille A5 (un demi A4), nous vous proposons de poursuivre le dessin, d’imaginer quelque chose de nouveau qui fera suite à l’élément du tableau choisi, celui-ci est le point de départ. Nous aurons en final
des nouveaux tableaux. »
-Chacun choisit un tableau (qui sera sous forme de photocopie couleur du tableau en format A4). Ensuite, il en découpe un détail qu’il colle sur une feuille A5.
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-A partir de ce détail du tableau, nous proposons de continuer le tableau, par un dessin aux crayons, en imaginant comment ce détail pourrait prendre place, autrement que sur le tableau, dans une ville imaginaire, une ville où on aimerait vivre, une ville pour demain.
A partir de toutes ces représentations imaginées réalisées en format A5, nous proposons de les rassembler sur une grande feuille (A3, 2 panneaux A3, A2).
Pour ce faire, nous invitons les apprenant·e·s à réfléchir aux critères de choix du groupe et enfin de choisir collectivement l’emplacement de chaque A5, en procédant comme suit :
-Chaque apprenant montre sa création aux autres membres du groupe en la présentant en quelques mots. Ensuite, un travail collectif sera proposé afin de disposer l’ensemble de tous les dessins format A5 sur un grand format commun.
Cette composition se fera en discutant ensemble et en se basant sur des critères définis par le groupe : dessin, couleur, ligne, thème, contenu, …
-La réalisation finale collective est alors exposée au centre Alpha et mise sur le site de l’association.
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3 DOCUMENTATION
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Le musée et les œuvres sélectionnées : pavés informatifs
Les photos sont à imprimer et serviront de matériel d’animation pour les différentes phases de la démarche.
Les pavés informatifs, quant à eux, sont à destination des formateurs, des formatrices et non pas à destination des apprenant·e·s.
Vous trouverez cinq ensembles de pavés informatifs : 1. Pavé informatif sur la Maison du Roi
2. Pavés informatifs et photos des 7 tableaux
3. Pavé informatif et photo de la maquette du 13e siècle
4. Pavé informatif et tableau en lien avec « A la recherche la truelle »
5. Pavé informatif et photo du plan de Bruxelles de Van Deventer, vers 1560 6. Le tableau « Le marché du dimanche à Bruxelles »
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1 Pavé informatif Maison du Roi
La Maison du Roi a deux noms. L’un en français ‘La Maison du Roi’, l’autre en néerlandais ‘Broodhuis’.
La Broodhuis, (=littéralement La maison du pain) fait référence à une halle où le pain était vendu. Elle est mentionnée dès le 13e siècle, mais on en sait très peu sur son origine.
Quant à La Maison du Roi, elle fait référence à un nouveau bâtiment construit à cet emplacement début du 16e siècle, cette appellation restera en français.
Désormais son nom indique le lien à l’autorité et ainsi devient l’expression du pouvoir local. L’ensemble des armoiries du duc de Brabant, roi d’Espagne, Empereur d’Autriche sera intégré à la décoration du bâtiment.
Le rez-de-chaussée est consacré aux commerces, les étages sont des espaces polyvalents. On y trouve, à cette époque, des bureaux administratifs (impôts) et des tribunaux. Les corporations louent régulièrement des salles pour organiser leurs réunions.
Ce bâtiment fut entièrement reconstruit par l’architecte de Ville Victor Jamaer entre 1874 et 1896. Il s’inspire de l’Hôtel de Ville d’Audenaerde construit au 16e siècle.
Aujourd’hui, c’est le musée de la ville de Bruxelles.