• Aucun résultat trouvé

D des situations moins critiques

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "D des situations moins critiques"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

10 • L’essentiel de l’anesthésie-réanimation #08• Novembre 2016

En pratique

Arrêts cardiaques au bloc :

des situations moins critiques

L’arrêt cardiaque au bloc opératoire, s’il reste un évènement anxiogène,

a vu son

incidence diminuer et son pronostic s’améliorer dans les dernières décennies.

Le point avec le Dr Adrien Bouglé, de la Pitié-Salpêtrière.

D

e nombreuses études

le montrent, l’arrêt cardiaque (AC) recule au bloc opératoire, tout comme la mortalité en découlant. Une enquête SFAR-INSERM 1978-1982 montrait une incidence de 23 pour 10 000 procédures et une mortalité de 79 %, avec un pro-nostic plus favorable quand l’AC est dû à l’anesthésie, avec une mortalité de 36 %. Une enquête du CHU de Montpellier sur la période 1989-1995, centrée sur les AC liés à l’anesthésie uniquement, donnait des chiffres de 1,1 AC lié à l’anesthésie pour 10 000 procédures et une mortalité de 0,6/10 000. « L’incidence est en

baisse depuis 30 ans, de l’ordre de

3 à 4/10 000 procédures, avec une cause liée à l’anesthésie dans un quart des cas environ. Le pronostic est meilleur que celui d’un AC extra-hospitalier, avec notamment une meilleure neuroprotection »,

estime le Dr Adrien Bouglé.

Anticiper et prendre en

charge

Pour le diagnostic, les paramètres hors bloc ne sont pas applicables, à cause notamment de l’absence de conscience et de respiration. « Le

monitorage, obligatoire depuis le décret de 1994, est essentiel. La mesure du CO2 expiré (EtCO2) est cruciale, s’il est inférieur à 10 mmHg, signe d’une inefficacité circulatoire, c’est un signal d’alerte, insiste le

Dr Bouglé. L’AC est toujours un

évènement anxiogène, qu’il faut au maximum anticiper et préve-nir. Ainsi, même si la consultation d’anesthésie est débattue, elle reste nécessaire, tout comme des checks-lists pré-opératoires ».

L’environnement hospitalier s’avère « idéal » pour ces situations d’ur-gence, avec le monitorage, l’accès vasculaire, l’oxygénation, les dro-gues d’urgence et du personnel formé. « Les points-clés des

recom-mandations de prise en charge de l’European Resuscitation Council de 2015 incluent un massage cardiaque externe à 100 à 120/minute, l’admi-nistration d’adrénaline par bolus de 1 mg IVD toutes les 3 à 5 minutes, et le remplacement de l’hypothermie thérapeutique par un contrôle ciblé de la température entre 32 et 36°C quel que soit le rythme initial »,

rappelle le spécialiste. La règle est de rechercher et traiter une cause réversible, avec les 4T/4H (hypoxie, hypotension, hypothermie, hypo/ hyper-kaliémie, pneumothorax sous tension, tamponnade, thrombose, intoxication), tout en maintenant un bon contrôle des voies aériennes, en poursuivant la réanimation car-dio-pulmonaire et l’oxygénation de tous les organes, surtout le cerveau, avec un monitorage constant.

Situations sensibles

Après toutes ces mesures, des arrêts cardiaques réfractaires peuvent justifier une ECMO (oxygénation par

membrane extra-corporelle), pour des patients jeunes.

« La recommandation européenne met bien l’accent sur la place de thérapeutique de sauvetage de l’ECMO, avec peu de données dans la littérature, mais qui s’avère utile chez un patient sélectionné, avec peu de comorbidités, ayant présenté un AC devant témoin et avec initiation immédiate d’une réanimation de qualité. Elle nécessite une cause réversible à l’AC et une implantation dans l’heure », résume le Dr Bouglé.

Une autre situation critique réside dans l’accident aux anesthésiques locaux, avec une toxicité neurologique qui précède la toxicité cardiaque, sauf pour la bupiva-caïne racémique. La perfusion d’anesthésiques doit être immédiatement arrêtée, la toxicité neurologique (midazolam 0,1 mg/kg avec ou non thiopental 1 mg/kg) et l’insuffisance circulatoire (adrénaline 10 à 100 µg) traitées, des intralipides injectés IV.

Enfin, dernière situation angoissante, l’AC chez la femme enceinte. Une enquête du comité national d’experts sur la mortalité maternelle de 2007-2009 a montré une incidence de 1/20 000 pour une mortalité de 9,6/100 000, avec une cause obstétricale dans 7 cas sur 10 et une décompensation d’une pathologie pré-existante dans le reste des cas. La prise en charge nécessite de l’ex-périence : contrôle des voies aériennes, compressions thoraciques à 100/min, en décubitus dorsal et en réclinant l’utérus vers la gauche. « La césarienne péri-mortem

doit être initiée dès 4 minutes de réanimation pour extraire le bébé ».

L’essentiel pour parer à toute situation reste la simulation, grâce à des mannequins haute-fidélité, ainsi que la diffusion de procédures validées et des recomman-dations. « Il ne faut pas perdre de vue que le pronostic

est bon en cas de cause anesthésique : il ne faut pas hésiter à prolonger la réanimation », souligne encore le

Dr Bouglé. Noëlle GUILLON

NG

Dr Bouglé

Le Dr Adrien Bouglé a présenté des données rassurantes sur l’AC au bloc opératoire.

Première prise en charge de l’AC : un bon contrôle des voies aériennes

Références

Documents relatifs

Le délai moyen entre le début des symp- tômes d ’ hypotension intracrânienne et la réalisation de l ’ imagerie était de 69 jours dans les cas d ’ HSD, 24 jours dans les cas

tamponnade mais peut être également rencontré dans les péricardites constrictives, les pneumothorax sous tension, l ’ infarctus du myocarde avec dysfonction ventriculaire

Lorsque ce protocole est distribué au cours précédent le TP, celui-ci doit être lu et les réponses aux questions introductives doivent être rédigées chez soi avant de commencer

( 1 ) La tension aux bornes de l’inductance change de signe lorsque le sens de transfert de l’énergie dans celle-ci

Un solide (C) de poids est attaché à un dynamomètre horizontal indiquant 2.3N et à un fil de masse négligeable, incliné sur la verticale de 30° comme l’indique la figure

Le nett oyage des installations, la vigilance à la réception et la conduite d’une ventilation de refroidissement effi cace sont les étapes clés de l’itinéraire raisonné

Signes cliniques d’une uricémie : si on a trop d’acide urique dans le sang, on va l’éliminer (il s’agit d’une substance hydrophile donc son élimination se

Circulaire DHOS/MOPRC/RH1/2009/299 du 28 septembre 2009 relative au programme hospitalier de recherche infirmière pour 2010 Inspirée de la loi Hôpital Patients Santé Territoires, elle