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Guide LES ANIMAUX SAUVAGES EN CAPTIVITÉ

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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LES ANIMAUX SAUVAGES EN CAPTIVITÉ

Guide

à l'intention

des centres d'observation de la faune

et des jardins zoologiques

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Cette publication est produite par le Service de l'éducation,

Direction générale de la ressource faunique, Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.

Conception:

Recherche et rédaction : Louise Beaudin, médecin vétérinaire

Jacques Prescott conservateur du Jardin zoologique du Québec

Collaboration : Bernard Arsenault, Directeur au Jardin zoologique de Bonaventure Renée Bédard, Groupe conseil ERE

Dominique Dutour, Biotoglste-muséologue François Houle, Designer Zoo

Pierre Lachance, Responsable de l'accueil et de l'éducation, jardin zoologique du Québec Clément Lanthler, Médecin Vétérinaire, Jardin zoologique de Granby

Michel Lepage. Direction de la gestion des espèces et des habitats, MLCP Gaétan Thibault. Direction des ressources matérielles et des Immobilisations, MLCP

Coordination : Sege Alain. Service de l'éducation, MLCP Gaétan Poiré, Service de l'éducation, MLCP

Réalisation:

Révision linguistique

Illustrations : Mise en page:

Coordination:

Réjean L'Heureux. Édllia Inc.

Yves Jarretie. Service de l'éducation, MLCP Céline Klrouac. Zébra Communication Design Dominique Dutour, GÉNÉSYS enr.

Jacynthe Bouchard, Système de gestion faunique, MLCP

Dépôt légal - 2» trimestre 1993 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISBN 2-550-26733-8

© Gouvernement du Québec 1993

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TABLE DES MATIERES

Introduction 1 Partie I La santé de l'animal : un élément vital 3 1. Importance des programmes de santé préventif et curatif 3 2. Responsabilités du centre d'observation ou du jardin zooiogique 5

Partie II Les aménagements : un milieu de vie 7 1. Conditions essentielles au confort de l'animal 8 1.1. L'hygiène 8 1.2. L'abri et les équipements 8 1.3. Les accessoires 9 2. Conditions essentielles à la mission éducative 10 3. Conditions essentielles à la sécurité 11 3.1. Les barrières 11 3.2. Les aires de transfert 11 3.3. L'équipement de contention 12 4. Quelques exemples d'aménagements 13 4.1. Les amphibiens 14 4.2. Les reptiles 17 4.3. Les oiseaux 20 4.3.1. Ordre des Ciconiiformes 21 4.3.2. Ordre des Ansériformes 23 4.3.3. Ordres des Falconiformes et des Strigiformes 25 4.3.4. Ordre des Galliformes 27 4.3.5. Ordre des Columbiformes 29 4.3.6. Ordre des Passeriformes 31 4.4. Les mammifères 33 4.4.1. Ordre des Rongeurs 34 a) Les Sciuridés 34 b) Les Castoridés 36 c) Les Eréthizontidés 38

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4.4.2. Ordre des Carnivores 40 a) Les Canidés 40 b)LesUrsidés 42 c) Les Procyonidés et les Mustélidés 44 d) Les Félidés 46 4.4.3. Ordre des Pinnipèdes 48 4.4.4. Ordre des Artiodactyles 50

Partie III L'élaboration d'un programme éducatif dans les centres

d'observation de la faune et les jardins zoologiques 53 Les préalables au programme éducatif 53 Le choix d'un thème principal 55 La détermination du but et des objectifs d'un programme éducatif 55 Le choix des activités et des moyens didactiques 55 La préparation des activités 57 La validation du programme éducatif 59 La promotion 59 Partie IV Importance de la fonction de conservation 61 Pérennité des espèces 62 La diversité génétique 63 La gestion des espèces abondantes 64 Quelques adresses utiles ...66 Bibliographie 69

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INTRODUCTION

Dans un large mouvement visant la recherche d'un meilleur équilibre entre l'homme et la nature, entre l'économie et l'écologie, s'inscrit la garde en captivité des animaux sauvages.

L'époque où l'on considérait les établissements zoologiques comme de simples ménageries vouées à l'amusement des visiteurs est maintenant révolue. Désormais, ces établissements se doivent d'être au service de la société en instaurant, pour la génération actuelle, des programmes éducatifs riches et diversifiés et, pour le bénéfice des générations futures, des programmes de conservation et de recherche bien coordonnés. Ces différentes fonctions : éducation, conservation et recherche, doivent s'appuyer sur des présentations animalières qui mettent en valeur les animaux tout en respectant leurs exigences biologiques, dans un environnement approprié.

À cet égard, les animaux gardés en captivité dans les établissements zoologiques, constituant l'essence même de ces lieux, méritent un traitement à la hauteur de leurs besoins.

Ce guide fait donc une large place aux différents aspects devant assurer le bien-être des animaux en captivité. Une première partie traite de la santé des animaux. La santé de l'animal représente en effet un élément vital de son bien-être, en même temps qu'une condition essentielle pour la saine gestion d'un établissement zoologique. Différents points y sont abordés, notamment l'importance de la médecine préventive, les responsabilités devant être assumées par le vétérinaire, de même que celles qui incombent à l'établissement.

Une deuxième partie, la plus volumineuse, décrit les divers aménagements susceptibles d'assurer le bien-être des animaux en captivité. Les aménagements constituent en effet leur milieu de vie; on se doit donc d'y prêter une attention particulière. Ce milieu de vie devant être adapté à chaque espèce, l'on comprendra l'importance de bien connaître les habitudes, les mœurs et les besoins de chaque animal, qu'il soit poisson, amphibien, reptile, oiseau ou mammifère. Cependant,vu le très grand nombre d'espèces fauniques pouvant être gardées en captivité ainsi que la volonté du ministère de mettre l'emphase, en ce domaine, sur les espèces indigènes au Québec, nous nous limiterons ici à ces dernières et plus précisément à celles pouvant se retrouver dans un certain nombre d'établissements zoologiques.

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D'autre part, l'utilité et la raison d'être d'un établissement zoologique reposent, en bonne partie, sur une de ses fonctions fondamentales : celle d'enseigner la nature des animaux gardés en captivité. Une troisième partie propose donc différents paramètres qui serviront à élaborer un programme éducatif pour les diverses clientèles de ces établissements.

Une quatrième et dernière partie aborde l'importance de la fonction de conservation, fonction qui incombe à tout établissement zoologique, quelle que soit son envergure. On y traite des principales facettes de cette fonction, pérennité des espèces, diversité génétique, gestion des espèces abondantes, et on y présente les principales ressources pouvant faciliter le travail en ce domaine.

De plus, tout au long du document, certains éléments font référence au Règlement sur les animaux en captivité entré en vigueur en août 1992. Ce règlement précise d'ailleurs les deux appellations possibles pour les établissements zoologiques du Québec et les définit en ces termes.

• Centre d'observation de la faune (C.O.F.) : établissement qui est autorisé à effectuer la garde en captivité d'animaux indigènes et à les exposer au public à des fins éducatives, récréatives, scientifiques ou touristiques.

• Jardin zoologique : établissement qui est autorisé à effectuer la garde en captivité d'animaux indigènes et exotiques et à les exposer au public à des fins éducatives, récréatives, scientifiques ou touristiques.

Ces appellations sont donc reprises dans le présent document lorsque nécessaire sinon les termes plus généraux d'établissement zoologique ou d'institution zoologique sont utilisés.

En publiant ce guide, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche désire faire connaître ses attentes face à la mission des centres d'observation de la faune ou des jardins zoologiques. Vétérinaires, biologistes, ingénieurs et gestionnaires ont été consultés pour que tous les efforts convergent dans une même direction et permettent l'atteinte des objectifs d'éducation, de recherche et de conservation qui ont été conférés à ces établissements.

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PARTIE I

La santé animale : un élément vital

Dans la plupart des établissements zoologiques, les préposés manifestent un attachement évident pour les animaux dont ils ont la garde. Cependant, cet attachement seul ne constitue pas un gage de santé et de bien-être pour ces animaux.

Tout établissement se doit donc de s'adjoindre les ressources humaines ayant les connaissances permettant l'élaboration ainsi que l'application de programmes efficaces de médecine préventive et curative.

1. Importance des programmes de santé préventif et curatif

Un programme de médecine préventive est une nécessité. Il témoigne d'une bonne gestion du cheptel.

L'animal sauvage dissimule tout signe de faiblesse aussi longtemps qu'il le peut. C'est là une façon de se protéger de ses ennemis. Ainsi, si l'on attend l'apparition des premiers symptômes pour intervenir, il est souvent trop tard. On aura alors imposé aux animaux malades des souffrances inutiles, sans compter la diminution du taux de reproduction, les risques d'épidémies, les risques de transmission de maladies aux animaux de ferme et les risques de zoonose, ou maladie transmissible aux humains par les animaux.

D'autre part, l'absence de médecine préventive entraîne généralement un recours plus fréquent à la médecine curative. L'idéal serait l'embauche, à plein temps, d'un vétérinaire responsable de la supervision et du contrôle de la santé animale. Dans les jardins zoologiques, la présence d'un vétérinaire est d'ailleurs obligatoire, que ce soit à temps partiel pour les petits établissements ou à plein temps pour ceux de plus grande envergure. Dans tous les cas, ce vétérinaire, ou son substitut, doit être disponible en tout temps pour répondre aux urgences qui pourraient survenir. Toutefois, le Ministère reconnaît que la taille plus restreinte des centres d'observation de la faune ne nécessite pas l'embauche d'un médecin vétérinaire sur une base permanente. Un contrat avec un médecin vétérinaire constitue donc pour le Ministère une garantie suffisante que les animaux recevront les soins requis.

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À cet égard, le Règlement sur les animaux en captivité précise que le centre d'observation doit s'assurer la visite d'un médecin vétérinaire mensuellement et que ce dernier doit fournir un rapport annuel sur l'état des animaux. Ce contrat de service devra aussi préciser les responsabilités du vétérinaire en matière de médecine préventive et curative. Si l'entente est signée avec une clinique, les vétérinaires affiliés à celle- ci devront désigner, parmi eux/le responsable du programme de santé du centre.

Cependant, qu'il soit sous contrat avec un centre d'observation de la faune ou à l'emploi d'un jardin zoologique, ce sont sensiblement les mêmes tâches qui incombent au médecin vétérinaire.

En médecine préventive, ii devra : - établir les mesures d'hygiène;

- contrôler les parasites externes de même que les parasites internes des animaux en réalisant, pour ces derniers, une coprologie au besoin, mais au moins tous les quatre à six mois pour l'ensemble du troupeau;

- effectuer les tests indiqués pour les différentes espèces, par exemple les tests de tuberculine pour les bovins et les primates;

- faire la vaccination; dans le cas de plusieurs espèces, une vaccination annuelle est souhaitable;

- pratiquer les autopsies le plus rapidement possible après la mort de l'animal;

- faire les mises en quarantaine, lorsque nécessaire;

- établir le programme de nutrition;

- tenir à jour le dossier médical de chaque animal;

- établir, avec le personnel du centre, la procédure à suivre jusqu'à l'arrivée du vétérinaire, en cas de maladie, de blessure ou de décès.

- établir les mesures relatives à la disposition des déchets médicaux en conformité avec les lois et règlements s'y rapportant.

En médecine curative, le vétérinaire devra :

- procurer aux animaux les soins médicaux et chirurgicaux dont ils ont besoin;

- faire usage d'anesthésiques, analgésiques et tranquillisants appropriés;

- respecter les règles de l'asepsie dans la mesure du possible;

- avoir recours aux examens de laboratoire dictés par les différents cas de pathologie clinique;

- utiliser, le cas échéant, des méthodes d'euthanasie en conformité avec le code de déontologie.

À ce sujet, les centres d'observation et les jardins zoologiques ont maintenant l'obligation de fournir, lors de leur demande de permis, un document décrivant leur programme de santé animale (préventif et curatif).

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2. Responsabilités du centre d'observation ou du jardin zoologique

Afin de permettre au médecin vétérinaire d'exercer son art dans des conditions adéquates et d'assurer le suivi des programmes de santé, le centre d'observation de la faune ou le jardin zoologique devra :

a) acquérir le matériel de base nécessaire aux soins des animaux : - l'équipement de contention;

- un local servant à la mise en quarantaine des animaux; tous les animaux acquis par l'institution devraient séjourner dans un local pendant 30 à 45 jours, et davantage si nécessaire, afin de prévenir la propagation de maladies ou de parasites à l'ensemble du cheptel;

- selon les recommandations du vétérinaire, une pharmacie contenant, entre autres :

• des antibiotiques à large spectre;

• des onguents et des désinfectants;

• des gazes et autre matériel nécessaire aux bandages;

• des vermifuges;

• une substance permettant l'euthanasie, etc.;

- une salle de premiers soins pouvant servir aux examens, aux traitements et aux chirurgies mineures;

- un petit laboratoire pour les examens de routine, comme la parasitologie (microscope, solutions et contenants); comme ces examens sont fréquents, il est préférable qu'ils soient faits sur place, sous supervision, pour le diagnostic et le traitement. Quand cela n'est pas possible, il faudrait alors prévoir une entente soit avec le vétérinaire, soit avec un laboratoire indépendant.

- un endroit réfrigéré où entreposer les carcasses après le décès des animaux;

- un endroit où pratiquer les autopsies; ce local doit être séparé des salles de soins, de chirurgie et de tout lieu où l'on garde de la nourriture et des animaux vivants;

b) embaucher une personne détenant un diplôme d'études collégiales ou universitaires dans un domaine lié aux sciences biologiques. Pour ce qui est des centres d'observation de la faune, cette mesure est d'ailleurs obligatoire. Cette personne devra :

- participer au programme de contrôle des parasites;

- observer les mises en quarantaine;

- utiliser les moyens de contention applicables aux espèces que possède l'institution;

- voir aux soins postchirurgicaux;

- identifier les animaux et en tenir l'inventaire complet;

- appliquer les mesures d'urgence en attendant l'arrivée du vétérinaire;

- mettre en application les recommandations du vétérinaire en ce qui concerne les animaux morts:

carcasse au réfrigérateur le plus rapidement possible après le décès, préparation du matériel et de la carcasse pour l'autopsie, disposition de l'animal après l'autopsie, etc.;

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c) constituer une bibliothèque.

L'importance d'une bonne bibliothèque mérite d'être soulignée, car elle représente un outil de travail essentiel. De bons ouvrages fourniront des informations précieuses qui permettent, bien souvent, de gagner du temps et de prévenir des erreurs de planification. Dans la bibliographie présentée à la fin du texte, on trouvera une liste d'ouvrages que tout centre d'observation de la faune ou jardin zoologique

• devrait posséder dans sa bibliothèque.

Note concernant la tenue de l'inventaire des animaux

L'inventaire des animaux est tenu à jour grâce au registre de l'effectif animal. Ce registre comporte, pour chaque animal, les informations suivantes :

- l'origine et le lieu de provenance;

- la date d'acquisition et d'entrée;

- la date de naissance pour les animaux nés dans l'établissement;

- l'âge;

- le sexe;

- en cas d'importation, la référence de l'autorisation d'importation et de dérogation sanitaire accordée;

- sa localisation dans l'établissement;

- la date de la sortie ou de la mort;

- les causes et les circonstances de la mort;

- le nom de l'établissement ou de la personne ayant acquis l'animal;

- en cas d'importation ou d'exportation d'une espèce menacée ou vulnérable, les permis requis par la C.I.T.E.S. (voir partie IV).

Encore là, toutes ces données peuvent être exigées lors de la demande annuelle de permis. Les animaux détenus en groupe et dont l'identification au sein du groupe est difficile devraient être marqués au moyen d'une étiquette, d'une bague, d'un tatouage, d'une micro puce ou de toute autre marque d'identification permanente. Cette identification sera inscrite au registre.

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PARTIE il

Les aménagements : un milieu de vie

Lorsqu'un promoteur désire investir dans l'aménagement d'un centre d'observation de la faune ou d'un jardin zoologique, il se doit de s'associer tous les professionnels requis pour la construction et l'aménage- ment de son établissement.

Les plans et devis d'aménagements et d'édifices publics doivent être scellés par des professionnels de la construction. Ces plans doivent répondre aux normes, lois et règlements fédéraux, provinciaux et municipaux en matière de conception, de localisation, d'aménagement et de sécurité.

Parmi les divers codes, lois et règlements appliqués dans la construction et l'élaboration des plans et devis d'aménagement d'un centre d'observation de la faune ou d'un jardin zoologique, mentionnons le Code national du bâtiment, le Code de plomberie, le Code d'électricité, le Code national de prévention des incendies, la Loi sur la conservation de l'énergie, les normes pour l'accès universel, les lois et règlements sur la disposition des eaux usées, etc.

De plus, le Règlement sur les animaux en captivité précise que tout établissement zoologique doit fournir, pour l'obtention de son permis, un plan d'ensemble relativement précis de son site ainsi que les plans et devis de toute nouvelle construction.

Par ailleurs, tout établissement zoologique se doit de bien identifier les besoins de chacune des espèces animales qu'il désire garder, s'il veut être en mesure de leur assurer de bonnes conditions de captivité et un habitat qui leur convienne.

En ce qui concerne l'habitat, certaines exigences relatives au confort de l'animal et à la sécurité s'appliquent à l'ensemble des espèces animales. Aussi, avant d'entreprendre toute construction, faut-il s'assurer que le pian respecte en tous points ces exigences.

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1. Conditions essentielles au confort de l'animal

1.1. L'hygiène

L'hygiène a des répercussions directes sur le confort et la santé des animaux. Le matériel et les installations doivent permettre au personnel de s'acquitter convenablement de toutes les tâches reliées à l'hygiène.

Pour ce qui est de l'approvisionnement en eau et en nourriture, les animaux doivent, tous les jours, recevoir assez d'eau potable pour satisfaire leurs besoins physiologiques et apaiser leur soif. L'eau destinée aux animaux doit :

- avoir été jugée potable à la suite d'analyses officielles effectuées par une institution reconnue;

- être claire et propre; on ne doit pas tolérer une eau stagnante;

- ne pas avoir de goût prononcé pouvant, rebuter les animaux;

- être exempte d'excès de minéraux ou d'autres éléments pouvant nuire à la santé des animaux.

L'approvisionnement en eau doit se faire aisément partout, dans tous les enclos. On ne peut pas se contenter de distribuer l'eau au seau. C'est là un travail fastidieux qu'on risque d'oublier ou de négliger trop facilement. En cette matière, les robinets et les boyaux font partie du matériel classique. Les installations doivent cependant être suffisantes pour répondre aux besoins. Les systèmes automatiques ont, à cet égard, l'avantage d'être faciles d'entretien et d'assurer l'approvisionnement même en hiver, s'ils sont munis d'un système de chauffage.

De même, les animaux ont droit à une nourriture qui apaise leur faim et comble leurs besoins en éléments nutritifs. Ainsi, l'institution doit-elle avoir les moyens de remplir cette exigence. De plus, l'eau et la nourriture seront servies dans des contenants propres, nettoyés tous les jours et désinfectés régulièrement lorsqu'il s'agit de denrées périssables. Les contenants doivent donc être fabriqués de matériaux supportant la désinfection.

D'autre part, l'institution doit posséder les locaux et l'équipement nécessaires à l'entretien des lieux. De plus, que ce soit pour les enclos intérieurs ou extérieurs, le choix des matériaux et de l'équipement doit être fait en tenant compte de la résistance et de la facilité d'entretien. L'entretien doit être réalisé régulièrement afin d'assurer la salubrité des lieux. Dans les enclos extérieurs, on doit aussi effectuer un entretien régulier du sol et, si la présence de parasitoses ou d'autres maladies l'exige, renouveler la couche supérieure de celui-ci.

1.2. L'abri et les équipements

Les animaux doivent bénéficier de conditions de température confortables. Ils seront donc protégés du soleil ou de la chaleur excessive, du froid intense, des intempéries (pluie ou neige), des courants d'air et de l'humidité excessive.

L'hiver, on doit fournir aux espèces robustes vivant à l'extérieur un abri contre les intempéries et l'humidité. L'abri ne doit laisser passer ni la neige, ni la pluie, ni les courants d'air. Sous notre climat, les espèces plus délicates ont besoin, en hiver, d'un bâtiment chauffé et isolé. Le système électrique, ou tout autre système énergétique, devra donc être prévu pour répondre à ces besoins.

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L'été, dans les bâtiments où la chaleur peut atteindre des seuils critiques, il faudra prévoir un système de climatisation. De même, les animaux vivant à l'extérieur doivent pouvoir échapper aux rayons du soleil sous un abri ou à l'ombre des arbres.

On doit en outre prévoir un système de drainage efficace afin d'enrayer l'humidité, particulièrement en hiver. Cependant, quelle que soit la saison, un bon drainage aidera à maintenir les lieux dans des conditions d'hygiène et de propreté qui amélioreront les conditions de captivité des animaux et aideront à contrôler les maladies.

D'autre part, l'institution doit tenir compte des exigences propres à certains groupes d'animaux. Par exemple, les animaux qui hibernent ou qui connaissent des périodes de léthargie ne devraient pas être dérangés et, encore moins, être réveillés de force par le personnel chargé d'en prendre soin ou par toute autre personne.

Pour ce qui est des animaux nocturnes, il est important de respecter leur cycle d'activité. À cet effet, deux possibilités s'offrent aux établissements zoologiques : conserver leur cycle d'activité tel quel et aménager les enclos de façon à ce que les animaux ne soient pas dérangés par le passage des visiteurs ou, à l'opposé, inverser ce cycle en recréant la nuit en plein jour et vice-versa.

La première solution s'avère la plus simple et, dans le cas d'enclos extérieurs, la seule possible. Elle a cependant le désavantage d'exposer aux visiteurs des animaux somnolents et à peu près inactifs. Il est donc primordial dans ce cas-ci de diffuser, d'une façon ou d'une autre, de l'information permettant aux visiteurs de comprendre ce phénomène.

L'autre solution, qui consiste à inverser le cycle d'activité de ces animaux, ne s'applique bien entendu qu'aux enclos intérieurs. À cet effet, certains établissements regroupent les animaux nocturnes dans un même pavillon où la lumière du jour ne peut pénétrer.

La rétine des animaux nocturnes étant constituée de bâtonnets peu sensibles à l'extrémité rouge du spectre de la lumière, on peut, le jour, utiliser des ampoules rouges pour les éclairer. En ayant l'illusion d'être dans le noir, les animaux s'adonneront à leurs activités normales et l'éclairage sera suffisant pour permettre aux visiteurs de les observer. La nuit, par contre, on éclairera suffisamment les lieux pour y voir comme en plein jour.

1.3. Les accessoires

Les accessoires peuvent représenter des éléments essentiels au confort des animaux. Par exemple, les serpents ont besoin de roches ou de branches fourchues sur lesquelles ils peuvent se frotter lors de la mue. Le rhinocéros et l'éléphant ont besoin d'une mare de boue ou d'un bassin d'eau pour garder leur peau en bonne santé. De même, les Ongulés ont besoin de plages de sol recouvertes de gravier pour assurer l'usure normale de leurs sabots. Les Bovidés et les Cervidés ont besoin d'endroits où frotter leurs cornes et leurs bois : poteaux, grands troncs d'arbres, etc. Faute de satisfaire ce besoin, il faut s'attendre à ce qu'ils causent beaucoup de dommages à l'enclos car les clôtures et les portes essuieront leurs assauts. Des troncs d'arbres sont nécessaires également aux Félins pour qu'ils puissent s'y faire les griffes.

Les animaux aquatiques auront besoin, pour leur part, de bassins alors que les animaux percheurs apprécieront les perchoirs et les tablettes disposés à différentes hauteurs. On pourra tromper l'ennui des animaux en leur distribuant des objets à manipuler ou en cachant de la nourriture en divers endroits de leur enclos.

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2. Conditions essentielles à la mission éducative

Pour remplir efficacement leur mission éducative, les institutions zoologiques doivent aller au-delà du confort physique des animaux. Elles doivent, pour répondre à une clientèle de plus en plus exigeante et mieux renseignée, tenter de recréer en captivité un milieu semblable à l'habitat naturel des animaux.

Cette section du guide fournit, à cet effet, plusieurs indications sur la façon de "meubler" les cages et enclos. On y retrouve notamment pour la plupart des espèces, de l'information sur l'habitat (topographie, végétation, plans d'eau, etc.) ainsi que des suggestions sur les matériaux et accessoires à utiliser pour le reconstituer.

Pour ce qui est des dimensions des enclos, il est primordial qu'elles soient suffisantes pour permettre la création d'aménagements confortables pour les animaux et faciliter la vocation éducative des institutions zoologiques.

Il est certain que l'industrie animale réussit à garder en vie et à faire reproduire différentes espèces domestiques et sauvages (renard, vison, chinchilla, etc.) dans des espaces très restreints, mais dans le cas des institutions zoologiques, il ne s'agit pas seulement d'assurer le confort physique des animaux, il faut tendre vers des dimensions qui permettent vraiment de recréer le milieu naturel et de présenter des animaux dans des habitats les plus complets possibles.

Pour se permettre de telles dimensions, les jardins zoologiques et les centres d'observation de la faune devront, de façon réaliste, limiter leur collection animale en fonction de la capacité de support des lieux et des ressources humaines et financières disponibles.

La réduction du nombre d'espèces, en plus de favoriser la qualité des présentations animales et des programmes éducatifs, devrait permettre aux institutions zoologiques d'éviter les coûts, souvent insoupçonnés, rattachés à la surpopulation.

La promiscuité causée par la surpopulation a, en effet, des conséquences souvent importantes sur la santé des animaux :

- elle constitue un facteur de stress important ;

- elle augmente le risque de conflits entre les individus ;

- en forçant les animaux à être constamment sur le qui-vive, elle nuit à leur repos, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies ;

- elle rend l'entretien plus difficile, augmentant d'autant le risque de propagation des maladies;

- elle engendre une détérioration accélérée des lieux.

Enfin, des locaux doivent être prévus et aménagés afin de faciliter l'élaboration et le déroulement des programmes éducatifs s'adressant aux groupes scolaires ou autres.

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3. Conditions essentielles à la sécurité

Toute institution zoologique a le devoir d'assurer la protection du public comme celle du personnel et des animaux. Toutes les précautions doivent être prises pour s'assurer que les animaux ne peuvent sortir de leur enclos. Le public ne devrait avoir aucun contact direct avec les animaux en dehors de circonstances particulières prévues par l'institution. De même, le personnel devrait travailler dans des conditions qui le mettent, autant que possible, à l'abri des accidents.

En outre, on doit voir à ce que les animaux soient, dans la mesure du possible, à l'abri des risques d'accidents ou de blessures. Tous les animaux, sans exception, doivent pouvoir être isolés et immobilisés, si nécessaire. Enfin, un plan de mesures d'urgence applicable en cas d'évasion d'animaux ou de sinistres doit être prévu. Tous les établissements doivent d'ailleurs faire la preuve de ces éléments de sécurité lors de la visite annuelle d'un représentant du Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.

On doit également, lors de la construction des locaux et de l'aménagement des lieux destinés à loger les animaux, accorder une attention particulière à la prévention. Ainsi, on évitera, par exemple, de construire des planchers trop lisses, on éliminera les aspérités qui risquent de déchirer la peau ou de causer des fractures et on prévoira une pente permettant un drainage adéquat du sol.

3.1. Les barrières

Dans la construction des barrières, on ne devrait pas perdre de vue l'élément esthétique. Il apparaît donc souhaitable d'employer des matériaux naturels et d'aménager des structures qui ne gênent pas la vue.

Les barrières devant assurer la sécurité des êtres humains ont pour but d'empêcher l'animal de sortir, mais aussi d'éviter le contact direct entre l'animal et le visiteur. Les clôtures résistent mieux aux assauts des animaux agressifs quand les poteaux sont placés du côté extérieur. Les portes doivent s'ouvrir vers l'intérieur et être fermées à clé lorsqu'elles donnent directement accès aux animaux. Il ne faut pas oublier également que toute barrière n'est jamais plus forte que le plus faible de ses éléments.

Pour ce qui est de la sécurité des animaux, un enclos à l'épreuve des escalades met l'animal à l'abri d'une éventuelle mort brutale. Les barrières doivent servir à réduire le stress, et non à l'augmenter. Ainsi, on évitera de placer dans des enclos voisins des espèces pouvant être agressives l'une envers l'autre (par exemple, prédateur et proie, espèces ou sujets en compétition). Quand on ne peut faire autrement et que ces espèces se retrouvent dans des enclos voisins, il devrait y avoir un espace entre les enclos, permettant de créer une barrière visuelle : arbres, haie ou clôture opaque.

3.2. Les aires de transfert

L'institution a le devoir d'établir des aires de transfert. L'aire de transfert est un espace de dimension réduite attenant à l'enclos extérieur ou à la loge intérieure. Cet espace sert à isoler un animal, soit pour le séparer de ses congénères, soit pour procéder à une intervention. L'aire de transfert permet d'agir en toute sécurité puisqu'elle laisse toujours une barrière supplémentaire entre le gardien et l'animal.

Il serait aussi important de considérer l'aménagement de ces espaces. Si les animaux doivent y passer un certain temps, ils devraient pouvoir y retrouver les éléments essentiels à leur confort et bien-être. Ainsi, quelques accessoires devraient y être installés (branches, rochers, perchoirs, etc.). La nature du sol a également son importance. L'aménagement devra toutefois être minimum et ne pas nuire au travail du personnel.

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3.3. L'équipement de contention

L'institution doit obligatoirement posséder l'équipement et le matériel nécessaires à la contention ou à l'immobilisation de tous les animaux qu'elle garde (filets, lassos, epuisettes, fusil anesthesique, etc.). Elle doit aussi s'assurer que son personnel est suffisamment renseigné et compétent pour pouvoir s'en servir en toute sécurité.

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4. Quelques exemples d'aménagements

Tel que mentionné en introduction, les pages qui suivent décrivent, de façon succinte, les aménagements nécessaires au bien-être de différentes espèces animales indigènes susceptibles de se retrouver dans un certain nombre d'établissements zoologiques du Québec.

Pour plus de clarté, ce chapitre se subdivise en quatre sections traitant chacune d'une classe d'animaux soit : les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères. Â l'intérieur de chacune de ces sections, les renseignements fournis sont spécifiques soit à la classe, soit à un ordre, ou à l'occasion à une famille.

Il est bien évident qu'il ne s'agit ici que de renseignements très généraux ne visant qu'à faire prendre conscience de la complexité de la garde d'animaux en captivité. De ce fait, tout établissement devrait, après avoir décidé de l'acquisition d'une espèce, se documenter beaucoup plus largement sur les exigences reliées à sa garde et ce, bien avant d'en prendre possession.

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4.1. Les amphibiens

Ordres des Urodèles (salamandres et tritons) et des Anoures (grenouilles, crapauds et rainettes).

Les amphibiens sont des animaux fragiles dont la garde en captivité s'avère souvent difficile. Certains doivent notamment être nourris de proies vivantes, sans quoi ils risquent de mourir de faim.

Si l'on arrive à garder les adultes en captivité, on réussit par contre beaucoup moins bien quand il s'agit de reproduction. D'où l'importance accrue, pour les animaux appartenant à cette classe, de recréer leur milieu naturel. Un milieu de vie adapté à la physiologie des amphibiens doit réunir des conditions qui, à la fois, concernent l'eau, la température, l'humidité et la lumière.

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La présentation

L'enclos

Le rapport terre-eau sera évidemment fonction du mode de vie des espèces, selon qu'elles sont aquatiques, semi-aquatiques ou terrestres. Le sol sera fait de sable, de gravillon ou de mousse de tourbe.

La mousse de tourbe exige toutefois plus de précautions parce qu'elle a davantage tendance à favoriser la prolifération des moisissures.

Les espèces fouisseuses, comme la salamandre terrestre, préféreront un sable assez meuble, ayant une profondeur d'au moins 5 cm à 7 cm, dans lequel elles peuvent s'enfouir aisément. Malgré l'humidité du milieu, le substrat utilisé devra pouvoir sécher assez rapidement afin de limiter la prolifération de bactéries et de moisissures.

L'eau

L'eau doit être déchlorée. Pour déchlorer l'eau, on peut la laisser reposer de huit à dix heures avec des pierres poreuses ou utiliser des comprimés pour enlever le chlore. Le chlore est en effet toxique pour plusieurs amphibiens. Chez certaines espèces, il peut même être mortel. Leur peau est le site de prédilection de plusieurs fonctions métaboliques et de nombreux échanges gazeux s'effectuent par celle- ci. Or, le chlore cause une irritation de la peau et des branchies et, par conséquent, nuit à plusieurs fonctions vitales chez les amphibiens.

Toutefois, plusieurs espèces de crapauds tolèrent l'eau chlorée, ce qui représente un avantage puisque le chlore aide à contrôler la prolifération bactérienne. Les têtards de crapauds et de grenouilles sont plus sensibles aux effets toxiques du chlore. Les salamandres et les tritons le tolèrent mal.

L'eau doit également être bien oxygénée. L'oxygène prévient la croissance de bactéries anaérobies, causes de putréfaction. Quand l'eau est mal oxygénée, on voit apparaître des infections cutanées.

L'oxygène favorise la croissance des bactéries nitrifiantes et prévient l'accumulation d'ammoniac à des taux toxiques.

L'eau doit en outre posséder le pH (potentiel d'hydrogène) qui convient à chacune des espèces. Le pH varie en effet d'une espèce à l'autre. Par exemple, certaines salamandres vivent très bien en milieu alcalin, alors que d'autres préfèrent un milieu acide.

On doit donc attendre que le milieu aquatique se stabilise avant d'y introduire les espèces. Par ailleurs, on aura tout avantage à installer des circuits d'eau indépendants, au lieu d'un système commun à tous les bassins, si l'on veut prévenir la contamination de tous les bassins et exercer un meilleur contrôle sur le pH, les nitrates, l'oxygène et les produits chimiques.

La température

Les amphibiens ne vivent pas tous à la même température. Il existe même des écarts considérables entre les températures optimales des différentes espèces. Les espèces des climats tempérés préfèrent ainsi des températures plutôt fraîches, allant de 10 °C à 18,3 °C, tant pour l'eau que pour l'air.

L'été, cela peut poser quelques problèmes quand il y a affluence de visiteurs, car si le pavillon qui abrite les amphibiens n'est pas climatisé, la température peut augmenter au point d'atteindre des niveaux critiques pour les espèces en captivité.

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L'humidité

Le milieu doit être assez humide pour éviter le dessèchement de la peau. S'il n'est pas assez humide, les sujets de certaines espèces peuvent refuser de se nourrir et de se reproduire. Par contre, un milieu trop humide peut encourager la prolifération de moisissures et rendre la peau des amphibiens plus vulnérable aux blessures et aux infections. Il apparaît donc important de trouver le juste équilibre dans le taux d'humidité idéal.

Pour aider à maintenir un taux d'humidité qui convienne aux animaux, on peut vaporiser les lieux deux fois par jour d'un jet de fines gouttelettes d'eau.

La lumière

Quand l'exposition au soleil n'est pas possible, ce qui est le cas la plupart du temps, on doit recourir à l'éclairage ultraviolet, notamment pour stimuler la production de vitamine D3, laquelle joue un rôle essentiel dans le cycle du calcium. C'est la santé des os, donc de tout le squelette de l'animal, qui en dépend.

L'éclairage artificiel doit reproduire le spectre de la lumière solaire à 85 % ou 90 %. Ces lampes sont onéreuses, mais celles de moindre qualité ne sont pas efficaces.

Les accessoires

On pourra recouvrir la surface du sol de terreau, de feuilles séchées et d'écorces qui serviront de refuges aux animaux. On peut en outre utiliser des plantes aquatiques et terrestres pour recréer l'aspect du milieu naturel.

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4.2. Les reptiles

Ordres des Testudinés (tortues) et des Squamates (couleuvres).

Les reptiles sont difficiles à nourrir en captivité, particulièrement les couleuvres. La plupart du temps, il faut les nourrir de proies vivantes. Étant donné qu'ils peuvent demeurer de longues périodes sans manger, il faut donc s'assurer qu'ils se sustentent.

Le cannibalisme existe entre les espèces, de même qu'entre individus de la même espèce, surtout quand ils sont de tailles différentes. Par conséquent, il faut éviter de mettre ensemble des sujets appartenant à des espèces différentes. Si l'on regroupe des sujets de la même espèce, ils devront posséder à peu près la même taille. Le plus souvent, il s'avérera plus facile de garder un individu par cage.

Par ailleurs, chez plusieurs espèces de reptiles, l'hibernation est essentielle si l'on veut qu'elles se reproduisent.

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La présentation

L'enclos

L'enclos doit être assez grand pour permettre aux serpents de se mouvoir et comporter une section dont la surface est irrégulière afin de faciliter la mue.

Le sol, une fois mouillé, doit pouvoir sécher assez rapidement afin de prévenir la prolifération de micro- organismes nuisibles. On évitera d'employer du sable ou du gravier fin, particulièrement avec les tortues aquatiques, à cause des risques d'obstruction du système digestif par un corps étranger, sable ou autres.

Le sable peut cependant convenir aux espèces des régions désertiques.

On peut utiliser du gravier rond (1 cm de diamètre) pour un grand nombre d'espèces, de même que l'ardoise et des pierres plates. Ces substrats seront toutefois nettoyés régulièrement et changés à intervalles de trois mois s'ils ne peuvent pas être convenablement désinfectés. Il existe aussi un certain nombre de substrats synthétiques, comme les tapis imitant le gazon ou ceux qu'on utilise dans les stades de baseball. Ils s'entretiennent et se désinfectent relativement bien.

L'eau

L'eau doit être propre. Elle n'a pas besoin cependant d'être déchlorée car les reptiles supportent mieux le chlore que les amphibiens. Le chlore contribue même, dans une certaine mesure, à prévenir les infections.

Les espèces aquatiques auront évidemment droit à une plus grande superficie d'eau que les espèces terrestres. Chaque bassin sera drainé individuellement. Il faut proscrire les systèmes où l'eau circule d'un bassin à l'autre, transportant ainsi tous les contaminants d'un milieu à l'autre. Par ailleurs, il faut s'assurer que les reptiles, surtout les tortues, puissent sortir facilement des bassins.

La température

II existe pour chaque espèce de reptile une température idéale. Les espèces provenant de milieux désertiques préféreront les températures se rapprochant davantage des 30 °C. Celles des régions septentrionales seront toutefois plus à l'aise à des températures variant entre les 15 °C et 25 °C.

Chaque reptile devrait pouvoir jouir de cette température pendant au moins une partie de la journée, pour assurer le bon fonctionnement de tous les mécanismes physiologiques de l'organisme, notamment la digestion, la défécation et la reproduction. Quand les espèces ayant des températures idéales différentes partagent le même enclos, il faut être sûr que chacune d'elles puisse bénéficier de la température qui lui convient pendant au moins une partie de la journée.

Cependant, il est préférable de faire varier la température au cours d'une période de 24 heures parce que le fait de garder les animaux à une température constante, même s'il s'agit de la température idéale, tend à les rendre apathiques. On peut régler ce problème en chauffant uniquement une extrémité de l'enclos. L'animal choisira alors lui-même le site et la température qu'il préfère.

Une température de 27 °C convient à la plupart des espèces. Elle pourra toutefois passer de 24 °C à 30 °C au cours de la journée et atteindre les 32 °C grâce à une source de chaleur. La nuit, on éteindra les lumières pour permettre aux animaux de se reposer et afin que la température s'abaisse légèrement au cours de la nuit.

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On peut utiliser des lampes chauffantes comme source de chaleur. En les plaçant à différents endroits de l'habitat, on autorise l'animal à choisir l'endroit et la température qui lui conviennent à tout moment de la journée. Les lampes seront cependant localisées assez haut pour ne pas causer de brûlures aux reptiles.

On peut les placer de 1 m à 1,5 m au-dessus des aires de repos. On veillera aussi à ce que les serpents ne puissent s'enrouler autour d'elles et se brûler gravement. Idéalement, un grillage devrait empêcher les reptiles de s'approcher trop près des lampes.

Les plaques chauffantes ou les résistances électriques incorporées au plancher peuvent aussi êtres utiles. Elle ne doivent cependant pas couvrir toute la surface du plancher. Ce système est en effet à déconseiller pour les espèces qui fuient la chaleur en s'enfouissant dans le sol et pour celles qui ne manifestent aucun comportement de fuite face à une trop grande chaleur.

L'humidité

II est important de maintenir un taux d'humidité convenable dans l'habitat des reptiles. Les espèces des régions désertiques supportent assez bien un milieu plutôt sec, présentant moins de 20 % d'humidité. Par contre, les espèces des régions tempérées doivent bénéficier d'une humidité oscillant entre 50 % et 70 %.

Celles des régions tropicales se portent mieux quand l'humidité atteint environ 80 %.

Pour conserver le degré d'humidité voulu, on peut, entre autres, vaporiser l'endroit une ou deux fois par jour d'un jet de fines gouttelettes d'eau. On utilisera un hygromètre pour mesurer le taux d'humidité dans le milieu ambiant.

La lumière

De préférence, on fera appel à l'éclairage ultraviolet afin de stimuler la production de vitamine D3 et ainsi favoriser l'absorption du calcium. On doit donc penser à installer des lampes ultraviolettes partout où cela apparaît nécessaire.

Les accessoires

II faut prévoir des objets sur lesquels les reptiles peuvent s'installer pour profiter de la chaleur ou lézarder selon une habitude qui leur est propre. Il faut également prévoir des retraites fraîches où ils peuvent se retirer pour échapper à la chaleur, par exemple des morceaux de poterie, des rochers ou des troncs d'arbres.

Les serpents ont besoin en outre d'objets au relief irrégulier sur lesquels ils peuvent se frotter lors de la mue: roches, branches, souches, etc. On fournira aussi aux espèces arboricoles les accessoires dont elles ont besoin pour grimper et s'installer confortablement dans les hauteurs.

Par ailleurs, une végétation naturelle agrémentera avantageusement l'habitat. Elle sera très utile aux lézards qui, la plupart du temps, sont réticents à boire dans un bol et préfèrent plutôt s'abreuver à même les gouttelettes d'eau tombant des feuilles après une vaporisation. Certaines espèces trop robustes détruiront cependant la végétation avant qu'elle n'ait le temps de s'installer et de croître. Dans ce cas, on n'aura d'autres choix que de recourir à des matériaux synthétiques.

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4.3. Les oiseaux

Pour ce qui est des oiseaux, on doit être conscient des difficultés inhérentes à la garde de certaines espèces. On devra également se familiariser avec les différentes techniques de reproduction et d'élevage des petits, notamment la nidification, l'incubation et l'élevage des nouveau-nés. Pour déterminer le sexe chez les espèces où il n'y a pas de dimorphisme sexuel, il existe différentes méthodes. La plus sûre demeure, pour l'instant, une méthode chirurgicale permettant l'examen des organes internes.

Certains groupes d'oiseaux présentent des exigences qui leur sont propres. Par exemple, les oiseaux percheurs ont naturellement besoin de perchoirs qui doivent être en nombre suffisant et placés aux bons endroits. Parmi les perchoirs, on distingue les perchoirs principaux et les perchoirs secondaires.

Les perchoirs principaux sont au nombre de deux et ils doivent être localisés dans le haut de la volière, à chaque extrémité et du même côté. Quant aux perchoirs secondaires, il y a lieu de les multiplier pour que leur nombre corresponde aux besoins des oiseaux. On prendra soin cependant de les répartir à divers endroits et de les placer à des hauteurs différentes dans la volière.

En installant les perchoirs, on verra à garder libre l'espace central afin que les oiseaux puissent avoir le champ libre lors de leurs envolées.

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4.3.1. Ordre des Ciconiiformes

(butors, hérons, etc.)

À l'exception du Bihoreau à couronne noire, aux activités nocturnes ou crépusculaires, la plupart des Ciconiiformes du Québec sont actifs durant le jour.

Ces échassiers aquatiques ont de longues pattes, un cou allongé et flexible et un bec pointu. Ils se tiennent aux abords des cours d'eau et dans les zones humides. Le Grand héron et le Bihoreau nichent en colonies tandis que les butors et le Héron vert sont plus solitaires.

En captivité, on nourrit ces oiseaux de poisson et de viande hachée, le tout additionné de vitamines (par exemple, un mélange pour oiseaux de proie). Comme leur nourriture habituelle est constituée de proies vivantes, on doit leur apprendre à manger des proies déjà mortes. Pour ce faire, on dispose des poissons morts dans un bassin où l'eau circule assez vivement pour les faire bouger. Après quelques jours, l'animal reconnaît facilement sa nourriture et on peut alors la lui présenter dans un plat peu profond.

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La présentation

La volière

Ces oiseaux sont en général nerveux. En captivité, ils peuvent cependant cohabiter à plusieurs dans une même volière si celle-ci est suffisamment vaste et adéquatement aménagée. À ce sujet, mentionnons que les butors nichent au sol dans la végétation aquatique tandis que le Héron vert construit son nid dans les branches basses des arbres et des arbustes. Ces oiseaux migrateurs supportent mal les grands froids, on doit en hiver les abriter dans une vaste volière chauffée.

Les accessoires

On doit prévoir un bassin d'eau peu profonde, des perchoirs disposés à des hauteurs diverses et situés de part et d'autre de la volière ainsi que des endroits où les oiseaux peuvent échapper au regard des visiteurs insistants.

On favorisera leur reproduction en leur distribuant des branchettes en bonne quantité et en installant en nombre suffisant des ébauches de nids qu'ils se plairont à compléter. Ces nids artificiels, sortes de paniers peu profonds ayant un diamètre d'environ 60 cm, seront fixés solidement à l'aisselle d'une branche ou disposés à même le sol, selon les espèces. On évitera d'utiliser du grillage comme structure de nidification car il peut arriver qu'un oiseau se coince dans les mailles. Si la reproduction est fructueuse, on s'assurera de disposer les plats de nourriture sur une plate-forme afin d'éviter que la nourriture ne soit souillée de terre et de sable lorsque les parents la donneront aux oisillons.

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4.3.2. Ordres des Ansériformes

(cygnes, oies, canards, etc.)

Pour ces espèces, l'hygiène est particulièrement importante si l'on veut prévenir les épidémies et la contamination. L'équipement et le matériel doivent être fonctionnels. Ainsi, la nourriture sera servie dans des contenants appropriés. On apportera une attention particulière à la propreté des trémies. La nourriture ne doit pas traîner par terre et l'on calculera la quantité de nourriture de sorte qu'elle soit entièrement consommée dans le temps vou|u. La nourriture qui séjourne trop longtemps se souille, attire la vermine et devient vite un milieu propice à la contamination.

En ce qui concerne l'eau, il faut, pour tous les bassins, prévoir des circuits indépendants. On ne peut pas faire passer l'eau d'un bassin à l'autre sans augmenter considérablement les risques de transmission de parasites et de maladies. Par le passé, cette méthode s'est avérée catastrophique.

On doit en outre éviter la surpopulation. C'est là un facteur qui augmente de beaucoup le risque de contamination, en plus de créer un état de stress constant chez les oiseaux et d'entraîner la détérioration accélérée des enclos. Au printemps, en période de nidification, les oiseaux manifestent plus d'agressivité.

Il faut alors surveiller les mâles qui peuvent agresser les femelles jusqu'à ce que mort s'ensuive.

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La présentation

L'enclos extérieur

Les canards, les oies et les cygnes étant le plus souvent gardés à ciel ouvert, on doit leur faire subir une ténectomie, un éjointage ou tout simplement tailler leurs plumes annuellement pour les empêcher de s'envoler. Ces oiseaux sont généralement logés dans de grands enclos extérieurs dotés d'un étang. On procurera un plus grand plan d'eau aux espèces qui passent la majeure partie de leur temps à l'eau, et plus d'espace sur terre aux espèces brouteuses comme les oies.

Les canards, les cygnes et les oies ont cependant tendance à picorer les abords de l'étang et à miner le sol. Il est donc important de protéger les rives pour prévenir l'érosion. Si, l'hiver, on veut laisser les oiseaux à l'extérieur, ils doivent avoir accès à une étendue d'eau qui ne gèle pas. Il faudra donc équiper les bassins en conséquence.

Il faut aussi aménager des espaces ou des ilôts où les oiseaux peuvent se retirer pour se reposer ou pour nicher. Par ailleurs, les oiseaux ont besoin d'ombre en été et d'abris contre les vents froids. On peut alors utiliser la végétation à différentes fins, soit comme brise-vent, pour procurer de l'ombre aux oiseaux ou encore pour leur donner une certaine intimité.

De plus, une fois l'an, en début de saison, on doit pouvoir retirer les oiseaux de l'enclos afin de permettre au soleil d'assécher le sol. L'action du soleil durant quelques jours facilite le contrôle de la multiplication bactérienne.

La volière intérieure

Quand les oiseaux sont logés dans une volière intérieure, on évitera les planchers en béton qui sont trop abrasifs pour les pattes des oiseaux. Il est préférable d'utiliser des matériaux plus doux. Les tapis commerciaux, comme l'ozite à poil court et les tapis de caoutchouc peuvent très bien convenir. En déposant des branches sur le sol, on occupera les animaux qui aimeront les picorer, ce qui diminuera d'autant leur agressivité.

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4.3.3. Ordres des Falcôniformes et des Strigiformes

Falconiformes (éperviers, buses, faucons, etc.) et Strigiformes (hiboux, chouettes, etc.).

Les Falconiformes sont des oiseaux diurnes alors que les Strigiformes sont surtout nocturnes. Chez ces oiseaux carnivores, plus l'espèce est grande, plus la maturité sexuelle survient tardivement. Par exemple, la maturité sexuelle chez les grands vautours et les condors survient à 5 ou 6 ans, à 4 ou 5 ans chez les aigles, à 3 ou 4 ans chez les vautours, les condors et les faucons de taille moyenne, et à 1 an chez les crécerelles et le harfang des neiges.

Les Falconiformes et les Strigiformes sont des oiseaux foncièrement solitaires. Il faut donc, autant que possible, éviter de loger ensemble des individus appartenant à des espèces différentes. La cohabitation peut, à la rigueur, être envisagée à condition d'avoir une faible densité de population sur un territoire assez grand et une nourriture abondante. On doit prévoir à cet égard un petit surplus de nourriture afin qu'elle ne manque jamais.

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La présentation

L'enclos

Bien que supportant le froid, les Falconiformes et les Strigiformes doivent pouvoir s'abriter du soleil et des intempéries. Ces oiseaux sont très souvent gardés dans des volières extérieures, ce qui permet de leur procurer plus d'espace. Pris de panique, les oiseaux peuvent cependant se blesser ou se tuer en s'élançant contre les parois de leur enclos. Afin de prévenir ce risque, on recouvrira les parois de l'enclos de matériaux qui permettent d'amortir les chocs. Pour la même raison, le filet servant de toit ne devra pas être trop tendu.

Pour ce qui est du sol, on doit tenir compte, dans le choix du recouvrement, de la surface à couvrir mais aussi de la résistance, de la facilité d'entretien et de l'aspect esthétique des matériaux. Une épaisseur de 5 cm à 10 cm d'un gravier de 0,5 cm à 1 cm de diamètre fera très bien l'affaire, tant du point de vue hygiénique que pour le bien-être des oiseaux. Le sol peut également être en terre ou recouvert d'herbe ou de divers matériaux, comme la paille, les copeaux de bois, le sable, etc.

On devrait fournir à ces oiseaux le plus d'espace possible, du moins suffisamment pour leur permettre de voler. Par ailleurs, un espace de bonne dimension et bien aménagé permet à l'oiseau de s'isoler à son gré et lui procure plus d'intimité.

Les accessoires

Les perchoirs constituent des accessoires essentiels. Le type de perchoir utilisé doit en outre convenir à l'espèce. Ainsi, les espèces qui vivent haut perchées apprécieront les corniches en hauteur. De même, celles qui nichent dans les arbres feront leur bonheur de solides branches d'arbres.

Pour déterminer la hauteur des perchoirs, il faut tenir compte de la taille des oiseaux. Les oiseaux de taille moyenne devraient jouir d'un espace d'au moins 1 m au-dessus d'eux, lorsqu'ils se posent sur leur perchoir. On devrait accorder 2 m aux gros oiseaux.

Les perchoirs doivent également être en nombre suffisant, sans toutefois empêcher l'oiseau d'utiliser tout l'espace de la cage. Par ailleurs, la santé des pattes des oiseaux dépend grandement de la nature des perchoirs. On conseille généralement de fournir aux oiseaux des perchoirs de diamètres variés afin de faire travailler les muscles et les tendons des pattes. Une texture irrégulière aidera les oiseaux à se maintenir sur leurs perchoirs et préviendra, les infections aux pattes. Pour les oiseaux assez lourds, il serait prudent de coussiner les perchoirs et les rebords des nichoirs afin de réduire les risques de fractures.

Les nids constituent aussi des accessoires indispensables. Là encore, le type de nid varie avec l'espèce. Il faudra donc fournir à chacune le site et les matériaux qui lui conviennent. De plus, certaines espèces ont besoin d'une étagère assez grande pour accueillir les deux partenaires. D'autres, nichant par terre, se contenteront néanmoins de quelques centimètres de gravier couvert de brindilles de bois.

Il faut se rappeler cependant que la reproduction de ces espèces en captivité exige beaucoup de calme et de tranquillité.

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4.3.4 Ordre des Gailiformes

(gelinottes, lagopèdes, etc.)

Les Gailiformes sauvages ont des besoins similaires à ceux des espèces domestiques. Ils peuvent être logés tant à l'intérieur qu'à l'extérieur s'il s'agit d'espèces indigènes ou provenant de zones climatiques semblables à celle du Québec méridional. Ils doivent cependant être protégés du soleil et des intempéries.

L'endroit doit être bien aéré et on évitera de les exposer à l'humidité et aux courants d'air. De plus, on doit leur accorder autant d'espace que possible.

Certaines espèces sont sociables et d'autres, non. On peut loger ensemble des sujets appartenant à une espèce sociable. Il s'avère toutefois plus facile de faire cohabiter des individus d'espèces différentes.

Ainsi, plusieurs espèces de Gailiformes peuvent cohabiter, surtout quand elles occupent des niches écologiques différentes, certaines préférant vivre au sol et d'autres, plus en hauteur.

Quel que soit le cas, il est préférable de ne garder qu'un mâle à l'intérieur de la volière car les mâles sont particulièrement agressifs entre eux, surtout au temps du rut. Par exemple, il sera impossible de garder ensemble un faisan et un tétras. Même les mâles des espèces monogames peuvent être dangereusement agressifs envers les femelles au temps du rut et il peut s'avérer nécessaire de les isoler.

Pour agrémenter la volière, on peut loger des petits Gailiformes avec d'autres oiseaux de petite taille.

Cependant, il ne faut pas oublier qu'un oiseau blessé se fera attaquer par tous les autres qui cohabitent avec lui.

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La présentation

La volière extérieure

Les Galliformes sont gardés dans une volière extérieure. Pour la volière, il faut choisir un grillage assez fin qui empêche les oiseaux de se glisser la tête à travers les ouvertures et ainsi de se blesser. Le filet ou le grillage servant de toit à la volière ne devrait pas être trop tendu afin d'éviter qu'un oiseau, pris de panique, ne s'assomme contre une paroi trop rigide.

Lors de sa construction, on doit s'assurer qu'il ne reste aucun angle pointu sur lequel les oiseaux pourraient se blesser. Il faut donc arrondir les coins plutôt que de les faire à angle droit et meubler les volières d'arbustes afin que les oiseaux n'abîment pas les plumes de leur queue lorsqu'ils picorent le long de la clôture.

La volière doit être à l'épreuve des prédateurs. Deux précautions importantes devraient être prises à cet égard. D'une part, on enfouira la clôture dans le sol, à une profondeur d'environ 50 cm, et on la prolongera ensuite à l'horizontale sur une longueur de 40 cm. D'autre part, on choisira un grillage aux mailles assez fines pour empêcher tout prédateur de pénétrer à l'intérieur de la volière.

Les oiseaux doivent également pouvoir se protéger du soleil en été et des vents froids en hiver. Par ailleurs, plus le territoire est petit, plus le risque de conflits augmente entre les individus. Ces oiseaux étant timides et nerveux, l'aménagement de l'espace prend une importance aussi grande que l'espace lui-même.

Ainsi, un oiseau effrayé essayant de fuir appréciera la présence de nombreuses cachettes sur son territoire qui lui permettent de se mettre à l'abri. Un aménagement judicieux de l'espace multiplie donc les territoires disponibles dans l'enclos et permet ainsi d'éviter les accidents.

Pour le sol, le gazon convient parfaitement aux Galliformes et les oiseaux apprécient des espaces dégarnis où ils peuvent prendre un bain de terre ou de sable. Ces bains les aident à entretenir leur plumage et à prévenir les infestations de parasites.

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4.3.5. Ordre des Columbiformes

(pigeons, tourterelles)

Le Pigeon biset est originaire d'Europe. Il fut introduit en Amérique du Nord au siècle dernier. On le rencontre essentiellement dans les villes et en banlieue où il se nourrit surtout de grains et du pain distribué par les passants. En captivité, on le nourrit de graines variées accompagnées d'un peu de gravier fin qui, une fois ingéré, facilitera le broyage des aliments.

C'est un oiseau robuste qui supporte les grands froids. Il ne migre pas, s'abritant ou nichant sur les corniches des édifices, sous les ponts et les viaducs. De moeurs grégaires, le Pigeon forme de petites bandes qui se déplacent constamment à la recherche de nourriture.

La Tourterelle, pour sa part, fréquente les régions rurales et les banlieues. Elle vit seule ou en petits groupes, se nourrit de graines et niche dans un arbre ou un arbrisseau. Elle passe l'hiver dans le sud des États-Unis et en Amérique du Sud et revient dans nos régions vers la fin de mars. Certains individus ne migrent pas, choisissant de passer l'hiver autour des mangeoires.

Il est difficile de distinguer les deux sexes chez ces espèces, bien que le mâle soit généralement celui qui roucoule et qui salue sa compagne lors de la pariade.

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La présentation

La volière

Les tourterelles et les pigeons s'accommodent bien de la captivité et peuvent atteindre l'âge vénérable de 30 ans. On peut les garder en couples ou par petits groupes dans une volière où ils passeront beaucoup de temps au sol à picorer et à gratter, un peu à la manière des poules. Il est préférable de leur fournir un abri contre la pluie et, en hiver, on doit les protéger des vents froids et s'assurer que leur abreuvoir ne gèle pas.

Les accessoires

La volière doit être meublée de perchoirs et de petites plates-formes. On peut faire nicher la tourterelle en lui donnant des petites branches qu'elle utilisera dans la fabrication de son nid. Pour ces deux espèces, la présence de paniers d'osier ou de tablettes étroites favorisera la nidification.

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4.3.6. Ordre des Passeriformes

(grives, parulines, bruants, etc.)

La plupart des oiseaux appartenant à l'ordre des Passeriformes ne sont pas faciles à garder en captivité, particulièrement les espèces tropicales. Ils sont nerveux, beaucoup ne vivent pas longtemps, et la période d'adaptation qui suit l'acquisition constitue une étape difficile, voire cruciale, à laquelle plusieurs ne survivent pas. Jusqu'à présent, on n'a réussi à acclimater qu'un petit nombre d'espèces.

Certaines espèces sont très sociables tandis que d'autres sont plus agressives, mais seulement envers les oiseaux de leur propre espèce. On évitera donc de mettre plus d'un couple par espèce agressive (le geai bleu fait partie de ceux-là) à l'intérieur de la volière, à moins qu'elle ne soit très grande, ce qui leur permet alors de se trouver des territoires assez éloignés l'un de l'autre et d'éviter ainsi les querelles. Les Passeriformes peuvent aussi être logés avec d'autres groupes d'oiseaux, à condition que l'on respecte les préférences territoriales.

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La présentation

La volière

Les besoins de ces oiseaux en matière d'habitat varient grandement d'une espèce à l'autre. Dans une grande volière, l'aménagement et la végétation (arbres, arbustes, plantes) multiplient les territoires et encouragent la nidification. On peut y loger ensemble plusieurs espèces occupant des niches différentes.

L'espace peut généralement être divisé en trois sections, soit la partie inférieure de la volière, le centre et les hauteurs. Chacune sera utilisée selon les préférences et les habitudes des oiseaux.

Les accessoires

Pour ce qui est de la nidification, là aussi les besoins varient grandement d'une espèce à l'autre et il faut, en fonction des espèces, offrir plusieurs nids de différents types (boîtes, paniers, tablettes, rondins, troncs d'arbres séchés, tiges de bambou) pour permettre à chacune de trouver le nid qui lui convient à l'endroit voulu. On mettra aussi à la disposition des oiseaux divers matériaux (brindilles, aiguilles de pin, plumes, coton, herbe) afin qu'ils puissent eux-mêmes construire leur nid ou le réaménager.

Des perchoirs installés de part et d'autre de la volière permettent aux oiseaux de s'éloigner du soigneur au moment du nettoyage.

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4.4. Les mammifères

Les mammifères ont constitué, de tout temps, la classe d'animaux la mieux représentée dans les établissements zoologiques et ce, pour des raisons bien évidentes. D'une part, ils exercent un attrait indiscutable sur les visiteurs car ils partagent avec eux certaines caractéristiques physiques, offrent une diversité facilement observable et font montre de comportements qu'on pourrait facilement associer, souvent à tort, à ceux des humains. D'autre part, ils semblent exiger, de prime abord, des conditions de garde en captivité peu complexes et qui, à la rigueur, pourraient se ressembler d'une espèce à l'autre, ce qui est loin de la réalité.

Cette situation pose deux grands défis aux établissements zoologiques. Pour le bien-être des animaux, concevoir des aménagements correspondant aux besoins spécifiques de chaque espèce. Pour la bonne compréhension des visiteurs, resituer l'animal par rapport à son milieu naturel.

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4.4.1. Ordre des Rongeurs

a) Les Sciuridés

Les diverses espèces de Sciuridés peuvent être diurnes, nocturnes, arboricoles, terrestres ou fouisseuses. Elles peuvent aussi être actives tout l'hiver, hiberner ou pseudo-hiberner. Il faut donc tenir compte de ces aspects pour leur fournir un environnement qui leur convient :

écureuil gris écureuil roux tamia rayé tamia mineur grand polatouche petit polatouche marmotte

: diurne, actif l'hiver, arboricole;

: diurne, actif l'hiver, arboricole;

: diurne, pseudo-hiberne, terrestre et fouisseur;

: diurne, pseudo-hiberne, terrestre et fouisseur;

: nocturne, actif l'hiver, arboricole;

: nocturne, actif l'hiver, arboricole;

: diurne, hiberne, terrestre et fouisseuse.

Les polatouches sont de nature plutôt sociable, alors que les écureuils, les tamias et la marmotte sont solitaires. On peut garder les écureuils arboricoles en couple ou en petits groupes. Cependant, s'il y a plus d'un mâle par enclos, on risque d'assister à des querelles meurtrières, particulièrement s'il y a compétition pour la même femelle. Quant à la marmotte, on peut loger ensemble plusieurs sujets à condition que l'enclos soit suffisamment grand.

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D'autre part, la marmotte hiberne et les tamias connaissent une période de pseudo-hibernation. On doit éviter de déranger les animaux durant cette période de léthargie. Toutefois, quand les animaux sont hébergés à l'intérieur, dans des conditions de température et d'éclairage constantes, et que l'on continue à leur offrir les mêmes quantités de nourriture, ces périodes de léthargie peuvent être plus courtes, sinon inexistantes.

La présentation

L'endos

Les Sciuridés sont gardés aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Cependant, à cause de leurs habitudes à sauter, à ronger et à creuser, ils doivent être gardés, autant que possible, dans des enclos à l'épreuve des fuites. On s'efforcera également d'aménager l'intérieur de l'enclos pour qu'il reproduise le mieux possible le milieu naturel que fréquentent ces animaux.

L'enclos intérieur sera bordé de vitres permettant de bien voir les animaux, tout en les isolant du public qui se trouve ainsi protégé contre d'éventuelles morsures. Le plexiglass est à éviter parce qu'il se raye trop facilement.

L'enclos intérieur doit être bien aéré. Un toit grillagé assurera à ce chapitre une certaine circulation d'air.

En outre, pour les espèces arboricoles, on doit prévoir un plus grand espace en hauteur.

Le plancher de l'enclos intérieur peut être en béton, mais on prendra soin de le recouvrir d'une bonne couche de terre et d'humus. Les espèces fouisseuses peuvent ainsi y creuser leurs terriers et les espèces arboricoles, y cacher leur nourriture.

Toutefois, les Sciuridés étant presque tous actifs et peu agréables à héberger à l'intérieur, la plupart des établissements zoologiques préfèrent les garder à l'extérieur. Les espèces vivant au Québec peuvent en effet passer l'hiver dehors, à condition de leur fournir de bons abris contre les intempéries, les courants d'air et l'excès d'humidité.

Pour les écureuils, les tamias et les polatouches, la structure peut ressembler à une grande volière extérieure, mais le grillage doit être assez fort pour résister aux dents des rongeurs et les mailles, assez fines pour les empêcher de passer. Quant à la marmotte, on peut se contenter d'un muret d'environ 1 m de haut autour de l'enclos. Ce muret est suffisant pour retenir l'animal.

Pour tous les Sciuridés, on devra prévoir une épaisseur de sol meuble suffisante pour leur permettre de creuser leur terrier (de 1 m à 2 m selon les espèces). Sous ce sol meuble, on s'assurera qu'un élément plus dur (béton, grillage ou, tout simplement, le roc) les empêche de s'échapper.

On doit accorder à ces animaux assez d'espace pour permettre aux espèces arboricoles de grimper et de sauter. On tiendra compte également du nombre d'individus qu'on prévoit faire cohabiter dans l'enclos, particulièrement s'il s'agit d'espèces solitaires.

Les accessoires

Dans le cas des espèces arboricoles, on prendra soin de meubler l'espace en hauteur de branches et de perches afin d'encourager les animaux à faire de l'exercice. On tâchera aussi de placer dans l'enclos assez de nids (boîtes, troncs d'arbres creux, etc.) pour que chaque animal puisse avoir le sien. On pourra les garnir de paille pour ajouter au confort des bêtes. L'ajout périodique de branches ou de brindilles à ronger est primordial.

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