• Aucun résultat trouvé

Patrimonialisation alternative / métropolisation alternative ?

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Patrimonialisation alternative / métropolisation alternative ?"

Copied!
3
0
0

Texte intégral

(1)

Session de la Conférence de l’ACHS 2016: Le patrimoine, ça change quoi?

Patrimonialisation alternative / métropolisation alternative ? Objets, acteurs et formes de la production patrimoniale alternative

dans les métropoles contemporaines

Organisation: Géraldine Djament-Tran (Université de Strasbourg, UMR SAGE, associée à l’EIREST), Maria Gravari-Barbas (Université Paris 1, EIREST), Sébastien Jacquot (Université Paris 1, EIREST), Vincent Veschambre (Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon, UMR Environnement-ville-société)

Présentation:

Le processus contemporain de patrimonialisation, caractérisé par une extension multiple (typologique, chronologique, spatiale) de la notion de patrimoine et des entrepreneurs de patrimoine (acteurs locaux, habitants, groupes sociaux, Etats-nations, acteurs internationaux), nourrit aussi la production d’un patrimoine alternatif. Par cette expression, nous voudrions attirer l’attention sur les patrimoines non institutionnels et/ou non totalement reconnus, situés sur le « front pionnier » de la patrimonialisation contemporaine. Le patrimoine alternatif représente une alternative à la « chaîne de production » institutionnelle du patrimoine, contrôlée par l’Etat-nation (Heinich, 2009), par les dirigeants métropolitains ou par de grands groupes privés. Il représente également une alternative aux sites patrimoniaux hyper- spectacularisés attirant les ressources en capitaux, l’attention globale et les flux touristiques internationaux (Gravari-Barbas, 2012 et 2014). Ces questions deviennent importantes dans un contexte dans lequel la patrimonialisation est quasi-systématiquement associée à la gentrification (Semmoud, 2005) et utilisée par le capitalisme tardif, esthétique (Lipovetsky, Serroy, 2013). D’autres voies, “alternatives”, pour le patrimoine et la patrimonialisation sont- elles possibles?

Ces patrimoines peuvent prétendre à une alternative :

- d’un point de vue géographique, par leur localisation hors des centres historiques et des Central Tourist Districts (Duhamel, Knafou, 2007),

- d’un point de vue typologique, par leur patrimonialisation d’objets à la valeur controversée, comme c’est le cas du patrimoine des grands ensembles (Pouvreau, 2011 ; Veschambre, 2010 et 2014),

- d’un point de vue social, par leur référence à des communautés imaginées minoritaires, comme dans le cas du patrimoine de l’immigration (Rautenberg, 2007), ou par le rôle joué par des groupes sociaux non favorisés dans leur construction,

- d’un point de vue touristique, par leur situation en marge des flux et des pratiques touristiques dominants,

- d’un point de vue politique, par la patrimonialisation et/ou leur revendication d’une alternative : il s’agit alors de patrimoines militants, à l’inverse du « classement de classe » auquel l’inscription aux Monuments Historiques a pu être identifiée (Aguilar, 1982) d’« activisme culturel » (Prévot, Douay, 2012), d’usages contestataires du patrimoine

(2)

2 (Bondaz, Isnard, Leblon, 2012).

Les patrimoines alternatifs peuvent ressortir de l’une ou de plusieurs de ces catégories, comme l’illustre le patrimoine de banlieue, à la fois situé en banlieue, en marge du tourisme métropolitain, patrimoine ordinaire de catégories sociales souvent populaires et porteur d’un militantisme visant à inverser la stigmatisation dominante de la banlieue (Jacquot, Fagnoni, Gravari-Barbas, 2012).

Le choix d’examiner les régions métropolitaines vient de la tendance à la métropolisation de la culture et du patrimoine (Djament-Tran, San Marco, 2014), et de la concentration des initiatives de patrimonialisation alternatives dans les aires métropolitaines, comme du rôle croissant que jouent les métropoles dans la construction d’une alternative politique (Harvey, 2012).

Cette session consacrée à « la patrimonialisation alternative dans les régions métropolitaines contemporaines » vise à :

- identifier les patrimoines alternatifs, leurs catégorisations et leurs promoteurs (groupes sociaux, ethniques, culturels ; habitants...),

- analyser la dimension alternative du patrimoine (qu’est-ce qui rend le patrimoine alternatif?

La patrimonialisation alternative implique-t-elle un changement dans la notion de patrimoine elle-même?),

- analyser les éventuelles relations entre patrimoine alternatif et patrimoine institutionnel (le patrimoine alternatif peut rompre avec le patrimoine institutionnel ou au contraire devenir un patrimoine institutionnel),

- analyser les relations entre patrimoine alternatif et tourisme (le patrimoine alternatif implique-t-il un tourisme alternatif?),

- identifier les conflits patrimoniaux dans lesquels ils sont impliqués, les enjeux de pouvoir associés, et leurs relations avec les conflits métropolitains en général,

- analyser la contribution du patrimoine alternatif à la construction d’une alternative métropolitaine (Beal, Rousseau, 2014). La patrimonialisation alternative constitue-t-elle un outil permettant une métropolisation alternative (en quel sens ?) ? Que change la patrimonialisation alternative dans le processus de métropolisation ?

Cet appel à contributions, qui questionne l’hypothèse d’une tendance à la démocratisation du patrimoine et ses enjeux, traite de deux thèmes de la conférence de 2016 de l’ACHS :

- “Les dimensions critiques de l’histoire publique et des études de la mémoire”

“Les politiques du patrimoine par-delà les discours élitistes”.

Toutes les propositions de communications seront examinées collégialement selon un processus géré par le comité scientifique de l’ACHS.

(3)

3 Références bibliographiques

- AGUILARD, Y. 1982. « La Chartreuse de Mirande. Le monument historique, produit d’un classement de classe », Actes de la recherche en sciences sociales n°42, p. 76-85.

- BEAL V., ROUSSEAU M., 2014, « Alterpolitiques ! », Métropoles, n°15, mis en ligne le 15 décembre 2014, consulté le 21 mai 2015. URL : http://metropoles.revues.org/4948.

- BONDAZ J., ISNART C., LEBLON A. 2012, « Au-delà du consensus patrimonial.

Résistances et usages contestataires du patrimoine », Civilisations, 61.1.

- DJAMENT-TRAN, G., SAN MARCO Ph. (dir.), 2014, La métropolisation de la culture et du patrimoine, Paris, éditions Le Manuscrit ; collection Fronts pionniers.

- DUHAMEL, P., KNAFOU, R. 2007. « Le tourisme dans la centralité parisienne », in SAINT JULIEN, T. LE GOIX, R. (dir.), La métropole parisienne, Centralités, inégalités, proximités, Paris, Belin, p. 39-62.

- GRAVARI-BARBAS, M., 2012. « Tourisme et patrimoine, le temps des synergies ? », in Khaznadar, Chérif (dir.), « Le patrimoine oui, mais quel patrimoine », Babel, collection Internationale de l’imaginaire, n° 27, p. 375-399.

- GRAVARI-BARBAS, M. (dir.), 2014, Atelier de réflexion prospective Nouveaux défis pour le patrimoine culturel. Synthèse, http://www.agence-nationale-recherche.fr/missions-et- organisation/ateliers-de-reflexion-prospective/nouveaux-defis-pour-le-patrimoine-culturel/

- HARVEY, D., 2012, Rebel Cities. From the right to the city to the urban revolution, Londres, New York, Verso.

- HEINICH, Nathalie. 2009. La fabrique du patrimoine : « de la cathédrale à la petite cuillère». Paris : Édition de la Maison des sciences de l’homme.

- JACQUOT, S., GRAVARI-BARBAS, M., FAGNONI E., 2013, « Patrimonialisation et tourisme dans la région métropolitaine parisienne. Le patrimoine, clé de métropolité touristique ? », in Gravari-Barbas, M., Fagnoni E. (dir), Métropolisation et tourisme.

Comment le tourisme redessine la métropole parisienne. Paris, Belin, p. 103-117.

- LIPOVETSKY, G., SERROY, J., 2013, L'esthétisation du monde : vivre à l'âge du capitalisme artiste, Paris, Gallimard.PREVOT, M., DOUAY, N. (dir.), 2012, « Activisme urbain : art, architecture et espace public », L'Information géographique 3/ 2012 (Vol. 76).

- POUVREAU, B., 2011, « Faut-il « patrimonialiser » les grands ensembles ? » Métropolitiques, http://www.metropolitiques.eu/Faut-il-patrimonialiser-les-grands.html.

- RAUTENBERG, M., 2007, « Les “communautés” imaginées de l’immigration dans la construction patrimoniale », Les Cahiers de Framespa, n° 3.

- SEMMOUD, N., 2005, « Valorisation patrimoniale et changement social : un pléonasme ? », in Gravari-Barbas M. (dir.), Habiter le patrimoine. enjeux, approches, vécu, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, pp. 265-280.

- VESCHAMBRE, V., 2010, « Comment concilier patrimonialisation ambitieuse et rénovation urbaine dans un grand ensemble ? Le cas de Firminy-Vert », dans Harismendy P.

(dir.), Rénovation urbaine et patrimoine, Ville de Saint-Brieuc, 222 p., pp. 121-132.

- VESCHAMBRE, V., 2014. Les grands ensembles français : un patrimoine encombrant en ce début de XXIe siècle, in Djament-Tran, G., San Marco, P. (dir.), La métropolisation de la culture et du patrimoine. Paris, éditions Le Manuscrit, collection Fronts pionniers, p. 367-406.

Plus d’informations sur le site : http://achs2016.uqam.ca/fr/

Références

Documents relatifs

Compte tenu de ces effets bénéfiques pour la croissance économique et le PNB national, les économistes français ont alors proposé à l’Etat -au moment où la thématique de «

En effet, Géraldine Djament-Tran tient son lecteur en haleine en appliquant des outils originaux pour analyser le système spatial romain à telle époque :

1) Quelle métropolisation sur le territoire français ? 1.1) Le poids de Paris, métropole mondiale, se renforce 1.2) Des métropoles régionales en quête de rayonnement 1.3)

Nous avons intégré à l'analyse une série de variables permettant de contrôler les effets de la variable « contextes spatiaux » : la « région linguistique » avec les

La demande de logement social est en forte augmentation, sur l’agglomération de Nouméa du fait de son attractivité économique et scolaire, et sur la zone VKP (Voh-Koné-Pouembout)

TOKYO, LA PLUS GRANDE MÉTROPOLE AU MONDE AVEC 43 MILLIONS D'HABITANTS... NEW YORK ET SON

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des

4 ت تتت ت،تطقققققلئلغاعت ،هقققققظاعت لقققققغتطلغغققققق اعتو قققققه لاتن،قققققق أت ققققق إتلأقققققاوتنقققققلاع،ىاعت قققققلشيعت قققققأتهقققققل ضتيقققققإت