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Les acteurs français de la coopération France-Côte d’Ivoire : enjeux et nomenclature d’une présence étrangère dans un état indépendant (1960-2004) pp. 128-144.

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YAPI Yapi André Dominique (2014). Les acteurs français de la coopération France-Côte d’Ivoire : enjeux et nomenclature d’une présence étrangère dans un Etat indépendant (1960-2004).

Rev. hist. archéol. afr., GODO GODO, N° 24 - 2014

LES ACTEURS FRANÇAIS DE LA COOPERATION FRANCE- CÔTE D’IVOIRE : ENJEUX ET NOMENCLATURE D’UNE PRESENCE ETRANGERE DANS UN ETAT INDEPENDANT

(1960-2004)

YAPI Yapi André Dominique Maître-Assistant

Université Félix Houphouët-Boigny Abidjan-Cocody

Email : andryapi@yahoo.fr

RESUME

La présence en Côte d’Ivoire d’une forte communauté originaire de l’ex-puissance colo- niale française répondait à des préoccupations particulières qui tiennent compte des intérêts des deux parties. Ce personnel mis à la disposition de la Côte d’Ivoire exerce dans divers domaines. On les retrouve aussi bien au sommet de l’appareil étatique que dans les emplois de cadres moyens.

Mots-clés : coopération, assistants techniques, multinationales, Houphouët-Boigny, Répu- blique de Côte d’Ivoire, République française.

SUMMARY

The presence in Ivory Coast of a strong community native of the French colonial ex-power answered particular concerns which take into account interests of both parties. This staff given to Ivory Coast practices in diverse domains. We find them as well at the top of the state apparatus as in the average management jobs.

Key words: cooperation, technical assistants, multinationals, Houphouët-Boigny, Republic of Ivory Coast, French Republic.

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INTRODUCTION

En 1958, à la faveur du débat sur la Communauté franco-africaine, la question des liens entre la France et ses colonies est remise à l’ordre du jour. Alors que de nombreuses organisations progressistes telles que l’Union Générale des Travail- leurs de l’Afrique noire (UGTAN) et la Fédération des Etudiants de l’Afrique noire en France (FEANF) qui ont pignon sur rue en Côte d’Ivoire militent en faveur d’un non à la Communauté et donc d’une indépendance immédiate comme l’a fait le voisin guinéen, Houphouët-Boigny reste attaché à cette forme de collaboration qu’il souhaite fructueuse pour son pays. Cette position, il n’hésite pas à la partager avec les autres, même les plus réfractaires à sa politique. En 1958, recevant à Paris le bureau de l’Association des Etudiants de Côte d’Ivoire en France (AECIF), il tente une dernière approche :

« La condition préalable à l’indépendance, dit-il, c’est d’avoir des cadres bien for- més, qui peuvent à tout point de vue rivaliser avec les Blancs. Si cette condition n’est pas remplie, nous n’avons qu’à nous arranger avec les Français, en nous fixant pour objectif de tout apprendre d’eux, de les égaler, de manière à être vraiment prêts à nous gouverner effectivement et à gérer nos affaires efficacement quand nous aurons l’indépendance. Et de poursuivre en posant la question suivante : « Pourquoi devions- nous nous presser d’aller à l’indépendance alors que nous n’avions pas encore les moyens, en termes de cadres notamment, de nous prendre en charge tout seul ? »1. L’accession de la Côte d’Ivoire à l’indépendance quelques deux années à peine après cette déclaration pouvait laisser penser que ce pays avait désormais les moyens de se prendre en charge à tous les niveaux et que par conséquent la présence fran- çaise ne s’imposait plus. Que non ! Cette présence va se renforcer davantage au point de susciter des réactions d’antipathie d’un certain nombre d’Ivoiriens et dont le point culminant sera la crise de novembre 2004 qui vit le rapatriement en France de quelques 7000 ressortissants français. Comment expliquer un tel renforcement des relations entre la France et la Côte d’Ivoire au moment où les discours les plus nationalistes ne cessaient de se répandre dans les cercles d’étudiants et autres intellectuels ivoiriens ?

Les enjeux de cette politique de coopération et l’examen de la nomenclature du per- sonnel français en Côte d’Ivoire permettra de comprendre l’orientation de la politique d’Houphouët-Boigny vis-à-vis de la France au lendemain de l’indépendance en 1960.

I- ENJEUX ET SOCLE D’UNE POLITIQUE

Malgré l’accession de la Côte d’Ivoire à l’indépendance en 1960, il fut difficile à Houphouët-Boigny de se défaire de la France. La présence dans ce pays d’une forte communauté originaire de l’ex-puissance coloniale répondait à des préoccupations particulières qui tiennent compte des intérêts des deux parties. Ces enjeux sont sous- tendus par les accords de coopération de 1961.

1 Propos rapportés par Mory Doumbia in Frédéric GRAH MEL, Rencontres avec Félix Houphouët-Boigny, tome II, Abidjan, Fraternité Matin Editions, 2013, pp.154-155.

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1- Les enjeux de la coopération France-Côte d’Ivoire : des intérêts partagés

L’intérêt d’une présence française en Côte d’Ivoire ne peut s’éloigner des raisons qui ont motivé le lancement de la politique de colonisation. Si durant la période colo- niale, la place de colonie d’exploitation dévolue à la Côte d’Ivoire a permis à la France d’assurer un approvisionnement régulier en produits de rente (café, cacao, palmier à huile, banane douce…), la France ne peut en un temps aussi rapide trouver un méca- nisme de substitution à cette dépendance vieille de 67 ans. C’est là qu’interviennent les deux mobiles essentiels longtemps évoqués pour soutenir la politique coloniale que sont le maintien d’une source d’approvisionnement en matières premières et la recherche de débouchés pour la production française.

Quant à la Côte d’Ivoire, ses préoccupations à la proclamation de l’indépendance sont tout à fait différentes. Il se développe, bien sûr, dans les cercles intellectuels ivoi- riens l’idée d’une consolidation de l’indépendance, de l’accélération du développement et de la construction de l’unité nationale ; des questions qui sont également chères à Houphouët-Boigny. Mais certains paramètres liés à la personnalité même du président ivoirien et des « liens indéfectibles » avec la France dans certains domaines vont conduire la Côte d’Ivoire à privilégier l’expertise française dans son processus de développement.

Sur la personnalité profonde du président ivoirien, Frédéric Grah Mel croit savoir qu’ « Houphouët-Boigny n’a jamais été connu comme partisan d’une vision autocentrée du développement de l’Afrique. Ceux qui le pratique, poursuit-il, savent qu’il voue à la France, depuis sa tendre enfance, une admiration remarquable à sa constance »2. De ce fait, il ne faut nullement s’étonner de l’orientation du discours qu’il prononce à l’occasion de la proclamation de l’indépendance de la Côte d’Ivoire le 7 août 1960. On y voit, plutôt, la reconnaissance d’un président africain envers l’ex-puissance coloniale pour les bienfaits d’une politique décriée en général par les progressistes :

« Je voudrais vous rappeler, disait-il, (...) qu’au moment où, devenus majeurs, nous allons quitter la maison familiale, où nous avons été souvent gâtés, parfois aussi réprimandés (...), pour aller fonder notre maison à nous, je voudrais vous dire, Monsieur le ministre d’Etat (Louis Jacquinot, ndlr), qu’en quittant la famille française, nous n’avons pas le sentiment d’oublier tout ce que nous avons reçu d’elle. Nous voulons au contraire développer, enrichir le lourd patrimoine qu’elle nous a légué et ce, au bénéfice de notre peuple »3.

Cette admiration d’Houphouët-Boigny est encore plus forte à l’endroit du général de Gaulle. Poursuivant ainsi son allocution, il demande au représentant de la France à ces festivités « d’être auprès du général de Gaulle l’interprète des sentiments affectueux » qu’il nourri à son endroit et lui dire combien il est attaché à sa personne4.

2 Frédéric GRAH MEL, Félix Houphouët-Boigny. L’épreuve du pouvoir, Abidjan, Paris, Les éditions du CERAP, Karthala, 2010, p.25.

3 « Discours de Monsieur Houphouët-Boigny chef de l’Etat de Côte d’Ivoire à l’occasion de la proclamation de l’indépendance 7 août 1960 », Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, Anthologie des discours 1946-1978, Abidjan, CEDA, 1978, 2299p. Tome I : du 30 mars 1946 au 4 janvier 1963, p.341.

4 Idem, p.342.

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Vues cette admiration profonde d’Houphouët-Boigny pour la France et son pré- sident et sa volonté de ne pas privilégier un développement autocentré, la sollicitation, en priorité, de l’ex-puissance coloniale pour aider la Côte d’Ivoire à atteindre ses objectifs de développement était tout à fait évidente au lendemain de l’accession de ce pays à l’indépendance.

D’autres raisons viennent renforcer ce choix. Il y a d’abord le lien de la culture fran- çaise. Frédéric Grah Mel écrit à ce sujet que « dans l’éventail des partenaires potentiels qui en 1960 offrent un choix au développement de la Côte d’Ivoire, la France est le seul qui réunit immédiatement tous les atouts pour demeurer l’interlocuteur objectif du pays. Sa langue, poursuit-il, la seule enseignée à plein temps dans le système éducatif ivoirien, fait disparaitre tout obstacle à la communication avec les autorités d’Abidjan, voire avec la population ». Il estime, en fin de compte, que « cette spécificité n’est pas négligeable, car elle donne à la France un avantage que n’ont pas les interlocuteurs américains, anglais, allemands, espagnols ou italiens de la Côte d’Ivoire »5.

Grah Mel ajoute à ces atouts les institutions politiques de la Côte d’Ivoire et leur fonctionnement qui sont un héritage de la colonisation française : des établissements commerciaux ivoiriens dont les partenaires européens et les modes d’opération sont en général français, un système bancaire qui est la copie conforme de celui de la France, etc6.

A ces préoccupations particulières, s’ajoute un enjeu important que les deux parties ont en commun : la surveillance des régimes dits subversifs de Guinée, du Ghana et du Mali.

Les relations conflictuelles entre la Guinée et la Côte d’Ivoire constituent l’un des faits marquants du processus de décolonisation de l’Afrique Occidentale Française (AOF). Les rapports entre Sékou Touré et Houphouët-Boigny avaient déjà commencé à se détériorer lorsque le premier décida de mener une politique solitaire dans le projet de création d’une centrale syndicale unique africaine. Sékou Touré avait ainsi créé en 1957 l’Union Générale des Travailleurs de l’Afrique Noire (UGTAN) et lui avait donné une orientation révolutionnaire (progressiste), à la grande désapprobation d’Houphouët-Boigny7. Il en résulta une interdiction des activités de cette centrale syndicale en Côte d’Ivoire8. Dès lors, les rapports entre la Guinée et la Côte d’Ivoire n’ont cessé de se détériorer, entrainant dans ce jeu la France qui avait du mal à digérer l’affront du « non » guinéen lors du référendum du 28 septembre 1958 sur la Communauté franco-africaine.

Quant au problème ghanéen, il semble préoccuper beaucoup plus la Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny que la France du Général de Gaulle. Le leader du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) redoutait en effet un expansionnisme ghanéen : il accuse cette ex-colonie britannique d’avoir apporté son soutien à la

5 Frédéric GRAH MEL, Félix Houphouët-Boigny. L’épreuve du pouvoir, op.cit, p.28.

6 Frédéric GRAH MEL, Félix Houphouët-Boigny. L’épreuve du pouvoir, op.cit, p.28.

7 Entretien du 18 mars 2001 avec Blaise YAO N’GO, représentant en Côte d’Ivoire de la section ivoirienne de l’UGTAN appelée Union des Travailleurs de Côte d’Ivoire (UTCI).

8 En octobre 1959, à la suite d’une grève de 72 heures organisée par l’UTCI, Blaise Yao N’go fut expulsé en direction de la Guinée et l’UGTAN section Côte d’Ivoire fut dissoute.

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tentative de sécession du Sanwi en 19599. Il entraîne dans sa paranoïa la France qui finit par se ranger derrière Houphouët-Boigny. Jacques Foccart, Secrétaire général aux Affaires africaines et malgaches du gouvernement du Général de Gaulle, est plus explicite sur la question :

« Houphouët était un malin. Il nous mettait en garde avec un peu d’exagération.

Mais nous étions d’accord avec lui pour surveiller attentivement Kwame Nkrumah. Le chef du gouvernement, puis de l’Etat, du Ghana, était un activiste, qui voyait la main du colonialisme dans la moindre initiative d’un Etat francophone. Il est vrai qu’Hou- phouët voyait aussi d’un mauvais œil la moindre initiative de Nkrumah. Nos rapports avec le Ghana étaient mauvais ; ils se sont envenimés après la création de l’Union Ghana-Guinée-Mali. Même si cela n’a pas eu de suites concrètes, c’était évidemment dirigé contre les voisins francophones, pour ne pas dire contre la France »10.

Le cas malien était d’une toute autre nature. Selon Jacques Foccart, il était com- parable à un niveau inférieur à celui de la Guinée. Courtisé par d’autres pays, le Mali exprime son envie de sortir du tutorat français :

« Il est vrai qu’on s’y bouscule, disait-il : les Tchécoslovaques au premier plan, les Soviétiques se profilant derrière, les Cubains…et les Américains avec Edward Kennedy, frère du président (…). L’idée des Maliens est de se démarquer de la France pour obtenir d’autres aides. Et ce fut le principal motif de leur retrait de la zone franc.

Nous avons été prévenus de cette décision, à la fin de juin 1962, par un télé- gramme de notre ambassadeur, annonçant que le président Modibo Keita demandait instamment que le Général de Gaulle reçoive deux de ses ministres, dont le ministre des Finances. Le Général m’a chargé de les recevoir, et ils m’ont remis la lettre nous avisant de cette décision et en énumérant les conséquences concrètes. J’en ai pris acte officiellement… »11.

Quel enjeu présente cette situation pour les deux pays ?

D’abord, la France a besoin de se maintenir sur le continent africain, afin de jouer pleinement son rôle de grande puissance et peser de tout son poids sur la scène internationale. Cependant, la naissance en Afrique occidentale de régimes

« progressistes » bouscule sa stratégie. Houphouët-Boigny semble constituer un candidat de choix pour garantir cette présence. Lui-même a été formé dans le moule

9 Située au Sud-est de la Côte d’Ivoire, la région du Sanwi a été la première à entrer en contact avec les navigateurs européens arrivés sur la côte au XVe siècle. En Février 1959, à la faveur d’un litige foncier entre deux familles, les autorités coutumières du Sanwi remettent une pétition au ministre de l’Intérieur dans laquelle ils posent comme condition : « la reconnaissance par le Gouvernement ivoirien de l’intégrité du royaume du Sanwi dans les limites consacrées par un traité de protectorat conclu le 4 juillet 1843 entre le lieutenant de vaisseau Fleuriot de Langle et le roi Amon N’Douffou ». Ce premier acte est suivi d’une série d’initiatives sécessionnistes dont l’ultime est l’envoi de deux émissaires à Paris d’une part pour exprimer le refus du royaume d’appartenir à la République de Côte d’Ivoire et, de l’autre, demander la conclusion d’un accord d’association et l’échange d’ambassadeur. Cette tentative de sécession sera durement réprimée par le pouvoir ivoirien. Cf. Camille ALLIALI, Disciple d’Houphouët- Boigny, Abidjan, Juris-Editions, 2008, p.62.

10 Jacques FOCCART, Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, tome 1, Paris, Fayard/Jeune Afrique, 1995, pp.228-229.

11 Ibidem, pp.226-227.

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de la politique française. C’est également un fidèle du Général de Gaulle. Et ce dernier a une très haute opinion de l’homme politique ivoirien qu’il considère comme un « cerveau politique de premier ordre, de plain-pied avec toutes les questions qui concernent non seulement son pays, mais aussi l’Afrique et le monde entier, ayant chez lui une autorité exceptionnelle et, au dehors, une indiscutable influence, et les employant à servir la cause et la raison »12.

Houphouët était également prêt à prendre tous les risques pour affaiblir ou anéan- tir les régimes qui l’entourent et qui ont fait le choix du marxisme. Il est était donc important d’arriver à convaincre la France pour qu’elle s’engage dans une politique de surveillance de ces régimes. Ainsi en 1965, face au désir du Général de Gaulle de réduire les bases françaises en Afrique qui s’avéreraient coûteuses et de ne garder que trois bases (Dakar au Sénégal, Diégo Suarez à Madagascar et Fort Lamy au Tchad), Houphouët-Boigny alerta « ses amis » Jacques Foccart, Habib Deloncle, Pierre Mesmer et Georges Pompidou qui parvinrent, non sans difficulté, à dissuader le président français de la fermeture de la base d’Abidjan13.

Cette présence française n’est pas que militaire. Elle s’étend à de nombreux sec- teurs dont les détails sont contenus dans les accords de coopération France-Côte d’Ivoire de 1961.

2. Le socle d’une politique: les accords de coopération du 24 avril 1961 entre la France et la Côte d’Ivoire.

Le 24 avril 1961 furent signés des accords particuliers de coopération entre la France et le Conseil de l’Entente14 dont la Côte d’Ivoire est l’un des membres fon- dateurs. La France est ainsi confirmée dans son rôle d’allié de référence de la Côte d’Ivoire dans tous les domaines de la vie publique et de la vie économique15.

Ces accords de coopération comportent un certain nombre d’accords sectoriels qui favorisent la mise à la disposition de la Côte d’Ivoire d’assistants techniques. Tout ce dispositif est chapeauté par l’accord général de coopération technique en matière de personnel entre la République française et la République de Côte d’Ivoire. La pro- cédure de mise à la disposition du personnel français, ses devoirs, droits et garanties sont définis par les dispositions de cet accord général. Les deux gouvernements y réaffirment leur volonté de coopérer en matière de personnel. C’est dans ce cadre que fut créée au sein de la représentation française à Abidjan une mission d’aide et de coopération (article premier). Par cet accord, le Gouvernement de l’ex-puissance coloniale s’engage à mettre à la disposition de la République de Côte d’Ivoire, dans la mesure de ses moyens, les personnels que celui-ci estime nécessaires au fonc-

12 Charles de GAULLE, Mémoires d’espoir, volume I : Le Renouveau, 1958-1962, Paris, Plon, 1970, p.73.

13 Jacques FOCCART, Tous les soirs avec de Gaulle. Journal de l’Elysée I (1965-1967), Paris, Editions Fayard/

Jeune Afrique, 1997, pp.175-176.

14 Le 29 mai 1959, la Côte d’Ivoire, la Haute-Volta, le Niger et le Dahomey créent le Conseil de l’Entente pour contrecarrer la Fédération du Mali.

15 Pierre KIPRE, Côte d’Ivoire. La formation d’un peuple, Paris, Sides-Ima, 2005, pp.206-207.

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tionnement de ses services publics16. De façon plus spécifique, cinq autres accords définissent des cadres particuliers en matière de coopération de personnels : l’accord de coopération en matière économique, monétaire et financière, l’accord d’assistance militaire technique, l’accord de coopération en matière d’enseignement supérieur, l’accord de coopération culturelle et l’annexe à l’accord général de coopération technique en matière de personnel relative aux magistrats mis à la disposition de la République de Côte d’Ivoire par la France.

Dans l’accord de coopération en matière économique, monétaire et financière, il est indiqué au titre II que la République française, selon les souhaits de la République de Côte d’Ivoire, continuera à apporter son aide et son assistance à son ancienne colonie pour son développement économique et social et le fonctionnement de ses services publics. Cette aide concerne divers domaines dont l’envoi d’experts et de techniciens et la formation des cadres (article 8)17.

Le second est un accord d’assistance militaire technique dont deux articles évoquent l’envoi de personnels. Il s’agit d’abord de l’article 9 qui indique la mise à la disposition de la République de Côte d’Ivoire, en fonction des besoins exprimés par celle-ci, des officiers, sous-officiers et hommes de troupe français dont le concours lui est nécessaire pour l’organisation, l’instruction et l’encadrement des forces armées ivoiriennes. Cette disposition est complétée par l’article 10 qui définit les modalités de mise à disposition du personnel français. Il est ainsi indiqué que les personnels militaires français mis à la disposition de la République de Côte d’Ivoire sont désignés par le Gouvernement français. Cette mise à disposition est décidée pour une durée fixée conformément à la réglementation française sur les séjours à l’extérieur. Elle est renouvelée ou interrompue d’un commun accord. Les intéressés sont affectés à un service dénommé « Bureau d’aide militaire à l’armée ivoi- rienne » qui les gère, les administre et assure le paiement de leur solde, selon les règles applicables au personnel des forces armées françaises stationnées sur le territoire de la République de Côte d’Ivoire. Ce bureau est placé sous l’autorité de l’officier français le plus ancien dans le grade le plus élevé à la disposition de la République de Côte d’Ivoire18. Le troisième accord est relatif à la coopération en matière d’enseignement supérieur. L’article 7 du texte crée un établissement universitaire dénommé « Centre d’enseignement supérieur d’Abidjan ». Il est complété par l’article 14 qui définit les modalités de recrutement du personnel enseignant. Ce même article indique la possibilité de recrutement d’un personnel enseignant français :

« … Le personnel enseignant de nationalité française ayant la qualité de fonctionnaire titulaire est (…) nommé parallèlement par le Gouvernement de la République Française dans un emploi correspondant d’un établissement d’enseignement supérieur français »19.

Le quatrième accord porte la dénomination « Accord de coopération culturelle entre la République de Côte d’Ivoire et la République Française ». Le titre I de ce document en donne le contenu. Il s’agit, en partie, d’une coopération en matière

16 « Accords de coopération Côte d’Ivoire-France », Fraternité Matin n° spécial, 21 décembre 2004, p.15.

17 Ibidem, p.5.

18 « Accords de coopération Côte d’Ivoire-France », op.cit, p.7.

19 Idem, p.11.

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d’enseignement primaire, secondaire et technique qui en son article 1 invite le Gou- vernement de la République Française à prendre « les mesures appropriées afin de mettre à la disposition du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire du personnel enseignant qualifié ainsi que celui nécessaire à l’inspection pédagogique dans les différents ordres d’enseignement, y compris la jeunesse et les sports, à l’organisation et à la sanction des examens et concours et au fonctionnement des services administratifs de l’enseignement »20. Cet accord contient en son article 2 une mesure contraignante : l’obligation pour la République de Côte d’Ivoire de s’adresser en priorité au Gouvernement français pour le recrutement de ce personnel21.

Le cinquième accord est une annexe relative aux magistrats mis à la disposition de la République de Côte d’Ivoire par la France. Dans ce document, le gouvernement de la République française « s’engage, dans toute la mesure de ses possibilités, à mettre à la disposition du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire les magistrats qui lui sont nécessaires » afin de permettre au Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire d’assurer le fonctionnement de ses juridictions et l’administration de la justice (article 3).

D’autres accords existent, mais ils n’abordent pas spécifiquement la question d’envoi de personnels à la République de Côte d’Ivoire.

Au regard de cette analyse, il apparait donc que la France et la Côte d’Ivoire tirent des intérêts particuliers de la présence de personnels de nationalité française en Côte d’Ivoire. Les accords de coopération du 24 avril 1961 formalisent donc un système qui, au départ, est profitable aux deux parties. Ils favorisent l’afflux en Côte d’Ivoire d’un nombre important d’agents français.

II- Les agents français de la coopération en Côte d’Ivoire : de l’assistance technique aux multinationales

Les données sur la présence française en Côte d’Ivoire indiquent un effectif de 80 000 personnes dans les années fastes de ce pays, celles du « miracle économique ivoirien ». Même si ce chiffre se réduit au fil des années, en 1990 on dénombre encore 50 000 Français vivant sur le sol ivoirien22. Ces données incluent aussi bien les acteurs actifs (les travailleurs) que leurs familles. Au départ composés presqu’exclusivement d’assistants techniques et de diplomates, cette catégorie d’agents se réduit progres- sivement pour laisser la place aux multinationales.

1- Des conseillers et des diplomates français au sommet de l’appareil étatique

La présence des assistants techniques est fort remarquée au sommet de l’appareil étatique ivoirien. C’est le cas du cabinet d’Houphouët-Boigny qui est complètement noyauté par des conseillers politiques, militaires et financiers français. Dans le cabinet

20 Idem, p.12.

21 Idem, p.12.

22 Agence France Presse (AFP), « Entre Abidjan et Paris, le point de non retour franchi », Fraternité Matin n°12009, 19 novembre 2004, p.5.

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civil, le plus en vue de tous semble être Guy Nairay23. Il est en effet resté pendant toute la présidence d’Houphouët-Boigny son directeur de cabinet. Recommandé par la France au leader du PDCI-RDA en 1956, il est resté pendant toute la présidence d’Houphouët-Boigny, de 1960 à 1993, son directeur de cabinet. On retrouve égale- ment dans ce cabinet des conseillers techniques français tels Alain Belkiri, nommé par la France en 1956 en qualité de secrétaire général du gouvernement d’Abidjan24, Roger Perriard, conseiller chargé de la communication d’Houphouët-Boigny de 1960 à 1993, Serge Mignonneau, Martin, Brun, Lacassagne, Avinir et Antoine Vergona25. D’autres personnalités françaises viennent compléter le lot des membres du cabinet civil d’Houphouët-Boigny : le chef de mission Jules Sérélé qui assiste le chef du pro- tocole Georges Ouégnin, le corps des chargés de mission formé par Léon Caminade, le Dr Robert Salmon et Cabodi et l’attachée de cabinet, Yvonne Plazanet26.

Quant au cabinet militaire, il est également composé de personnalités françaises.

Parmi eux, on a le Général Caze qui fut l’un des conseillers techniques du président ivoirien dans les premières années de la Côte d’Ivoire indépendante. A celui-ci, l’on peut ajouter d’autres acteurs évoqués par Pierre Nandjui dans une de ses études sur les relations entre la France et la Côte d’Ivoire. Le premier cité est le Lieutenant- colonel Bichelot, un agent du Service de Documentation Extérieure et de Contre Espionnage (SDECE). Il fut détaché dès 1963 auprès du cabinet présidentiel par l’Elysée, afin de suivre de près l’évolution politique du continent africain. Le second, Jean Mauricheau, est également un agent du SDECE27. Cette présence des services de contre-espionnage français en Côte d’Ivoire montre la volonté de donner une place de choix à la Côte d’Ivoire dans la politique de préservation des intérêts de l’ex-puissance coloniale dans la sous-région ouest-africaine. La présence dans cette zone de régimes progressistes (Guinée, Ghana, Mali) que redoutent Houphouët- Boigny y est pour beaucoup. C’est ce qui conduit d’ailleurs la France à installer sur le sol ivoirien une base militaire, le 43e Bataillon d’Infanterie et de Marine (BIMA) à Port-Bouët, quartier aéroportuaire situé au sud d’Abidjan. La politique de défense de la Côte d’Ivoire est remodelée pour tenir compte de cette réalité.

Deux anciens ministres d’Houphouët-Boigny nous donnent une idée plus claire de ce choix. Le premier, en charge des Forces Armées puis de la Défense de 1963 à 1981, M’Bahia Blé Kouadio, affirme qu’Houphouët-Boigny ne voulait pas d’une armée pléthorique. La Côte d’Ivoire devait plutôt consacrer ses maigres ressources à l’éducation et au développement et laisser la tâche de la défense contre les dan- gers extérieurs à la France28. Ce choix est confirmé par Gaston Ouassénan Koné, Secrétaire d’Etat à l’Intérieur puis ministre de la Sécurité Intérieure de 1974 à 1981.

Il rapporte les propos du Général Caze desquels ressortent deux principes clés :

23 Jacques FOCCART, Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, tome 1, op.cit, pp.223-224.

24 Jacques FOCCART, Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, tome 1, op.cit, pp.223-224.

25 Frédéric GRAH MEL, Félix Houphouët-Boigny. La fin et la suite, Abidjan, Paris, Les Editions du CERAP, Karthala, 2010, p.52.

26 Ibidem.

27 Pierre NANDJUI, Houphouët-Boigny. L’homme de la France en Afrique, Paris, L’Harmattan, 1995, p.130.

28 « Témoignage de M’Bahia Blé Kouadio » in Frédéric GRAH MEL (sous la direction de), Rencontres avec Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Frat mat éditions, 2005, p.150.

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priorité au renforcement de la police et de la gendarmerie au détriment de l’armée et la charge laissée à l’armée française de protéger le régime en cas d’attaque extérieure29.

La politique de préservation des intérêts français en Côte d’Ivoire ne se limite pas uniquement qu’au noyautage du cabinet d’Houphouët-Boigny. Le Conseil Economique et Social créé le 2 janvier 1961 accorde également une place privilégiée aux citoyens français. Sur les 25 membres que compte cette institution pour la législature 1961- 1965, cinq sont de nationalité française : Pierre Bonjour, Charles Borg, Pierre Chichet, Jacques Joigny et Raymond Desclercs30. Cet effectif est réduit à deux (Charles Borg et Raymond Desclercs) pour la deuxième législature (1965-1970) composée de 37 conseillers économiques et sociaux, puis à un (Charles Borg) pour les troisième et quatrième législatures. A partir de 1980, il n’y a plus de Français au Conseil Econo- mique et Social ivoirien31.

Le gouvernement ivoirien n’échappe pas non plus à cette politique d’infiltration à visage découvert. On retrouve, en effet, dans les premiers gouvernements formés par Houphouët-Boigny, des citoyens français : Jean Millier au ministère des Travaux Publics, des Transports et des Télécommunications du 8 mai 1959 au 3 janvier 1961, Raphaël Saller au ministère des Finances, des Affaires Economiques et du Plan du 8 mai 1959 au 21 janvier 1966 et Georges Monnet au ministère de l’Agriculture et de la Coopération du 8 mai 1959 au 3 janvier 196132.

A tout ce dispositif, il faut ajouter la coopération diplomatique avec le poste émi- nemment important et sensible d’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire. Ce poste de relais officiel occupe, en effet, une position clé dans la diplomatie entre les deux pays. De 1959 au déclenchement de la crise militaro-politique en septembre 2002, sept hommes ont occupé cette fonction : Yves Guéna (1959-1961), Léon Brasseur (1961-1963), Jacques Raphaël-Leygues (1963-1979), Michel Dupuch (1979-1993), Christian Dutheil de la Rochère (1994-1998)33 Francis Lott (1999-2001) et Renaud Vignal (2001-2002)34. Les personnes choisies sont évidemment des hommes de confiance des autorités françaises qui jouissent d’une parfaite connaissance des relations particulières entre la France et la Côte d’Ivoire.

Jusqu’à la disparition du premier président de la Côte d’Ivoire, ce ne sont jamais des diplomates de carrière qui représentent Paris à Abidjan. Après le gaulliste Yves Guéna, énarque membre du Conseil d’Etat et proche collaborateur de Michel Debré, arrivé en 1959 avant même l’indépendance comme Haut-commissaire et resté ensuite comme premier « envoyé exceptionnel plénipotentiaire », remplacé en mai 1961 par Léon Bras- seur, premier ambassadeur en titre35, ce furent deux ambassadeurs très « politiques » qui

29 « Témoignage de Gaston Ouassénan Koné » in Frédéric GRAH MEL (sous la direction de), op.cit., p.195.

30 PDCI-RDA, Annuaire historico-politique 1985-1990, op.cit., p.543.

31 Idem, pp.544-545.

32 PDCI-RDA, Annuaire historico-politique 1985-1990, op.cit., pp.526-531.

33 André PAYENNE, « De Dupuch à Dupuch », Jeune Afrique hors série n°2, janvier 2000, pp.52-54.

34 Guy LABERTIT, Adieu Abidjan-sur-Seine ! Les coulisses du conflit ivoirien, France, Editions Autres Temps, 2008, p.180.

35 Jamais les représentants français à Abidjan ne porteront le titre de « haut représentant de la France » qui était à

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furent nommés, et dont la durée des fonctions démontre bien le caractère exceptionnel : 16 ans pour Jacques Raphaël-Leygues et 15 ans pour Michel Dupuch.

En revanche, sous l’ère Bédié-Gbagbo36, ce sont des diplomates plus classiques qui sont accrédités auprès de la République de Côte d’Ivoire, avec un système de rotation accéléré (quatre ambassadeurs de 1993 à 2002) ; tout le contraire de la période « houphouëtienne »37.

Les autres acteurs qui complètent le dispositif mis en place par les Français en accord avec la Côte d’Ivoire, occupent des postes divers dans trois secteurs clés : la justice, les média et l’éducation.

2- L’appui de l’assistance technique au développement de la justice, de la presse et de l’enseignement

La volonté d’avoir une justice compétente à même de mettre en confiance les Ivoiriens et les investisseurs, une presse locale qui met l’accent sur les idéaux du parti unique et un enseignement de qualité pour former la jeunesse ivoirienne amène le gouvernement ivoirien à faire appel à l’assistance technique française.

La question judiciaire est abordée par l’ancien ministre de la justice d’Houphouët- Boigny, Camille Alliali, dans une étude parue en 2008. Sur l’assistance technique, il écrit : «Tous les emplois du cabinet et de l’administration centrale du ministère (ministère de la justice, ndlr) ainsi que les hautes fonctions de la Cour d’appel et du Tribunal de première instance d’Abidjan étaient occupés par des magistrats de l’assistance technique française »38.

La suite de ses réflexions révèle l’amertume du jeune ministre devant cette situation de dépendance. Il se fait donc un devoir de corriger cette lacune dès son arrivée à la tête du ministère de la justice le 21 janvier 196639, en faisant appel à des cadres ivoiriens pour former son cabinet et en faisant également jouer les accords de coopération en matière de justice signés avec la France pour la formation des magistrats ivoiriens40.

Le développement des média obéit au même schéma : le soutien logistique et humain de la France à la création des organes et l’envoi en France d’agents ivoiriens, censés assurer la relève une fois leur formation achevée. On le voit d’abord au niveau de la télévision ivoirienne inaugurée le 7 août 1963. Sa direction fut confiée à un Ivoirien, Christophe Nogbou, et un personnel composé de cinq assistants techniques français et 43 agents ivoiriens dont la formation avait été assurée en France à partir

cette époque généralisé en Afrique francophone comme pour démontrer leur primauté.

36 La présidence de Robert Gueï fut une période de transition au cours de laquelle il n’y a pas de véritable cham- boulement dans les relations entre la France et la Côte d’Ivoire.

37 André PAYENNE, article cité, pp.52-54.

38 Camille ALLIALI, op.cit, p.62.

39 PDCI-RDA, Annuaire historico-politique 1985-1990, op.cit, p.531.

40 Camille ALLIALI, op.cit, pp.62-63.

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du 12 décembre 196041. Quant au secteur de la presse écrite déjà occupée par de nombreuses publications, la volonté des autorités ivoiriennes est de sortir du carcan du « traitement colonial » de l’information. La difficile reconversion du quotidien Abidjan Matin créé en 1957 par le groupe de presse du Baron de Breteuil amène l’Etat de Côte d’Ivoire à créer le 9 décembre 1964 un quotidien concurrent, Fraternité Matin42, avec le concours d’un groupe financier français43. Dans sa volonté de conquérir une part importante du marché déjà occupé par Abidjan Matin, le gouvernement ivoirien va faire jouer les accords de coopération qui permettent de bénéficier du concours d’assistants techniques français. On retrouve ainsi dans l’équipe rédactionnelle de dix membres dirigée par Laurent Dona Fologo, rédacteur en chef, six conseillers techniques français : Jean-Claude Durand, Pierre Blanc, Jacques Ménégaz dit « Aldo Roto », Anne Croitorin Maestrati, M. Dauphin, Lysiane Alix44.

Le domaine de l’enseignement constitue le dernier secteur occupé majoritaire- ment par les assistants techniques. Dans l’ordre des priorités, il occupe une place primordiale, vue l’insuffisance criante d’enseignants du secondaire et du supérieur au moment de l’accession de la Côte d’Ivoire à l’indépendance. Des données sur l’enseignement secondaire fournies par le ministre de l’Education nationale, Jean Lorougnon Guédé45, et sur l’enseignement supérieur livrées par l’ancien recteur de l’Université d’Abidjan Charles Diarrassouba Valy, montrent le poids de l’assistance technique avec une présence qui dépasse de loin l’effectif des nationaux. Dans l’enseignement secondaire, on a par exemple pour la période 1964-1970 un taux d’occupation étrangère de 93,67% en 1964-1965. Ce taux passe à 92,16% en 1965- 1966, puis à 92,86% en 1966-1967, 91,15% en 1967-1968, 86,73% en 1968-1969 et à 84,33% en 1969-1970. Il est indéniable que compte tenu des accords existant entre la France et la Côte d’Ivoire qui imposent à cette dernière de s’adresser en priorité à l’ex-puissance coloniale pour ses besoins en personnels, cette présence étrangère est constituée en grande partie de Français. Le tableau ci-dessous permet d’avoir plus de détails sur la question.

41 Issa YEO, « La télévision : les monstres sacrés du petit écran », Fraternité Matin, Hors série n°7, septembre 2010, pp.48-50

42 Paul CANBONOUX KOUAME, « L’histoire de Fraternité Matin : des hommes, des idées et des machines », Fraternité Matin, Hors série n°7, septembre 2010, pp.46-47.

43 D’après Laurent GBAGBO, Côte d’Ivoire. Pour une alternative démocratique, Paris, L’Harmattan, 1983, p.59.

44 Michel KOFFI, « Médias : 45 ans de la mémoire de notre histoire », Fraternité Matin, Hors série n°7, septembre 2010, pp.42-43.

45 Né le 25 août 1935 à Daloa (centre-ouest de la Côte d’Ivoire), Jean Lorougnon Guédé fut ministre de l’Education nationale du 5 janvier 1970 au 8 juin 1971. Cf. PDCI-RDA, Annuaire historico-politique 1985-1990, op.cit, p.74.

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Tableau n° 1 : Evolution des effectifs de professeurs de l’enseignement du second degré public

Années scolaires Nationaux Etrangers Total

1964-65 45 667 712

1965-66 61 718 779

1966-67 62 807 869

1967-68 89 927 1017

1968-69 170 1112 1282

1969-70 248 1335 1583

Source : PDCI-RDA, Ve Congrès du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, 29-30-31 octobre 1970, Treichville, Maison du Congrès, Edition spéciale de Fraternité-Hebdo, 1972, p.186.

Quant à l’enseignement supérieur, il est encore plus déficient en personnels.

Et même les premières années postindépendance montrent une quasi absence de nationaux et donc un taux de présence française de 100% en 1960-1961. Même si les années suivantes ce déficit se réduit considérablement, cette présence demeure forte et représente plus de 50% de l’effectif du personnel de l’Université d’Abidjan qui est composé d’enseignants, de chercheurs et d’agents administratifs (Cf. les tableaux 2 et 3 ci-dessous). En outre, jusqu’en 1974, cette institution est dirigée par des Français : Charles Noirot d’octobre 1959 à août 1963, Pierre Huard d’août 1963 à novembre 1965, Renaud Paulian de janvier 1966 à mai 1969 et Jean Garagnon de mai 1969 à septembre 197446.

Tableau n°2 : Evolution de l’effectif du personnel de l’Université : enseignants, cher- cheurs et administratifs

Année

scolaire 1960/

1961

1961/

1962

1962/

1963

1963/

1964

1964/

1965

1965/

1966

1966/

1967

1967/

1968

1968/

1969

1969/

1970 Ivoiriens

Français Africains

- 15 -

2 23 1

3 23 1

5 25 1

7 42 2

9 49 4

15 68 4

21 91 4

32 116 3

37 137 3

Total 15 26 27 31 51 62 87 116 151 177

46 Voir plaque commémorative située à la Présidence de l’Université de Cocody-Abidjan.

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Tableau n° 3 : Evolution de l’effectif du personnel de l’Université : enseignants, chercheurs et administratifs (suite)

Année scolaire 1970/

1971

1971/

1972

1972/

1973

1973/

1974

1974/

1975

1975/

1976

1976/

1977

1977/

1978

1978/

1979 Ivoiriens

Français Africains

39 146

4

58 132 (1+3)1

72 167

9

103 202 18

218 153 12

218 198 15

233 223 19

222 258 28

248 304 43

Total 189 194 248 323 383 431 475 508 595

Source : DIARRASSOUBA (Valy Charles), L’Université ivoirienne et le développement de la nation, Abidjan, NEA, 1979, 214p. (pp. 208-209).

Au-delà de l’Université, la coopération technique apportée par la France à la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’enseignement supérieur a consisté à l’envoi d’instructeurs dans des établissements tels que l’Ecole Normale Supérieur (ENS), l’Ecole Nationale Supé- rieure en Agronomie (ENSA) et l’Institut de Recherche et d’Etudes Maritimes (IDREM)47. Cette politique de présence française sur le territoire ivoirien et de noyautage des institutions ivoiriennes va connaître une première mue à partir de 1986.

3. Le recul de l’assistance technique et la montée en puissance des multinationales françaises

Du 2 au 5 décembre 1986, le ministre français de la coopération, Michel Aurillac, effectue une visite officielle dans la capitale économique ivoirienne Abidjan. Le sujet des entretiens est relatif au redéploiement de la coopération française et à la réduction des effectifs de l’assistance technique48. Un plan triennal de réduction des effectifs est même mis en place le 8 novembre 198949. Il donne le départ à un bouleversement de la coopération entre les deux pays. C’est ainsi qu’en 1989-1990, les domaines de l’enseignement sont débarrassés d’une grande partie des agents de l’assistance technique. Ces nouvelles dispositions ne mettent pas pour autant un terme à cette coopération. Au 1er avril 1990, il existait encore 1575 assistants techniques en Côte d’Ivoire dont 1269 enseignants et 306 techniciens50.

Les politiques d’ajustement structurel et les programmes de privatisation entrepris au début des années 1990 voient l’entrée en scène d’autres acteurs : les multinatio- nales. Ces grands groupes se sont, en effet, donnés pour mission de contrôler tout le

47 CEE, Projets financés au 3e FED en Côte d’Ivoire, Bruxelles, 1980, p.12.

48 « Chronologie de la Côte d’Ivoire », Année Africaine 1985-1986, Paris, CEAN, p.322.

49 Le plan triennal de réduction des effectifs de l’assistance technique adopté le 8 novembre 1989 vise à ramener le nombre de 1575 assistants techniques enregistrés au 1er avril 1990 à moins de 1000 en 1992. Cf. Eugénie DOUAYERE, « France-Côte d’Ivoire : visite d’amitié et de travail de M. Jacques Pelletier (ministres de la coo- pération), une solidarité agissante », Fraternité Matin n°7658, 13 avril 1990, p.27.

50 Eugénie DOUAYERE, « Fin de la visite de M. Jacques Pelletier à Abidjan : 13 conventions pour un montant de 1,5 milliard de francs signées », Fraternité Matin n°7659, 14-15-16 avril 1990, p.27.

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secteur productif et de commercialisation des pays en voie de développement. Elles vont ainsi construire, en peu de temps et souvent avec la complicité (ou l’ignorance) des autorités locales, des capacités d’influence tant sur les dirigeants africains que sur certains des dirigeants des pays d’origine de ces multinationales. Leur présence n’est en fait pas nouvelle en Côte d’Ivoire. Houphouët-Boigny, dans sa politique des grands travaux, avait déjà confié pendant sa présidence la construction de certains édifices au groupe français Bouygues : la reconstruction du port d’Abidjan, la construction de 1968 à 1971 du port de San Pedro, la construction de 1978 à 1982 d’imposants complexes universitaires tels que l’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics (ENSTP), l’Institut National Supérieur de l’Enseignement Technique (INSET), l’Ecole Nationale Supérieure Agro-alimentaire (ENSEA) et le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Yopougon construit entre 1986 et 1989 avec le soutien du gouvernement Chirac51. Il faut ajouter à cela la première série des opérations de privatisation effec- tuées avant 1990 qui avait permis à certaines multinationales françaises de s’offrir quelques entreprises ivoiriennes52.

La seconde phase des politiques de privatisation des entreprises démarrée au début des années 1990 permet à deux groupes français (Bolloré et Bouygues) de contrôler des secteurs clés de l’économie ivoirienne. La stratégie mise en œuvre par ces groupes est simple : établir des situations de monopole avec un ou deux proches du chef de l’Etat dans chaque conseil d’administration. Le groupe Bolloré est le pre- mier à se signaler dans cette nouvelle approche des politiques d’établissements de monopole en Côte d’Ivoire. Il prend le contrôle de l’industrie du tabac en s’assurant une majorité au sein de la Société Ivoirienne des Tabacs (SITAB) qui fabrique les marques de cigarettes et de cigares les plus vendues en Afrique : Craven, Marlboro, Dunhill, Rothmans, Meccarillos. La présidente de cette entreprise est Mme Françoise Aïdara, l’épouse de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, Eugène Aïdara, « protégé de Mamie Faitai », la sœur ainée d’Houphouët-Boigny. En arrière garde, on retrouve des Français : Pierre Imbert et Marc-Henri Chaudet comme Vice-présidents et Michel- Yves Bolloré comme Administrateur directeur général. Le secteur des transports maritimes et ferroviaires également contrôlé par le groupe Bolloré est géré par le gendre du président ivoirien, Simplice Zinsou53. Quant au groupe Bouygues, après avoir pris le contrôle du secteur de l’eau en 1984 par l’intermédiaire de la Société d’Aménagement Urbain et Rural (SAUR), il s’intéresse au début des années 1990 au secteur de l’électricité qu’il acquiert dans un contrat de gré à gré. Une société de droit ivoirien, la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) est constituée entre d’une part, la Société Internationale de Services Publics (SISP) et des intérêts ivoiriens. En outre, deux nouvelles sociétés censées influencer les futurs privatisations sont créées : la Société Internationale d’Investissement et de Participation (SIDIP) comprenant des personnalités ivoiriennes tel Henri Konan Bédié et le Fonds Ivoirien de Développe- ment et d’Investissements (FIDI) dont le président n’est autre que le responsable de la cellule technique de privatisation du Premier ministre. Même si ces deux structures

51 Antoine GLASER & Stephen SMITH, Ces messieurs Afrique : le Paris-village du continent noir, Paris, Calmann- Lévy, 1992, pp.49-50.

52 Jean-Claude BROU, Privatisation en Côte d’Ivoire : défis et pratiques, Paris, L’Harmattan, 2008, p.73.

53 Antoine GLASER & Stephen SMITH, op.cit, pp.30-33.

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affirment ne rechercher des intérêts que dans les Petites et Moyennes Entreprises (PME), on ne peut s’empêcher de soupçonner le groupe Bouygues, par le biais de ces sociétés écrans dans lesquelles l’on retrouve des personnalités proches du pouvoir ivoirien, de chercher à contrôler tous les secteurs stratégiques de l’économie ivoirienne54. La prise du contrôle du secteur des télécommunications en 1997 vient confirmer ces soupçons. Les récriminations de l’opposition ivoirienne qui accuse le pouvoir de brader les secteurs stratégiques de la Côte d’Ivoire n’ont pu freiner cette montée en puissance des multinationales françaises.

CONCLUSION

Les accords de coopération signés le 24 avril 1961 entre la France et les pays du Conseil de l’Entente ont maintenu les liens existant entre la France et son ancienne colonie. Ils viennent ainsi légitimer la présence ancienne des populations françaises sur le territoire ivoirien et favoriser l’arrivée d’une autre catégorie d’acteurs : les assistants techniques. A ceux-ci, viendront se joindre beaucoup plus tard les multinationales fran- çaises. Malgré les travers de la Françafrique qui ont donné le sentiment d’un système de caporalisation visant à piller les ressources africaines et à protéger des dirigeants aux ordres, la présence d’un personnel français en Côte d’Ivoire était une nécessité, vu tout le déficit en personnel qualifié. La Côte d’Ivoire pouvait-elle prendre le risque de construire un pays avec des personnes n’ayant pas le niveau requis ? Qui mieux que la France pouvait assumer ce rôle de formation en si peu de temps ? La communauté de langue et l’avantage de mieux connaître les populations locales qu’elle a côtoyées pendant 67 ans de colonisation constituaient indéniablement des facteurs d’apprentissage rapide.

Mais il fallait compter avec le manque d’unanimité sur la question avec la critique de cette présence jugée pesante par certains milieux intellectuels.

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Idem, « Fin de la visite de M. Jacques Pelletier à Abidjan : 13 conventions pour un montant de 1,5 milliard de francs signées », Fraternité Matin n°7659, 14-15-16 avril 1990, p.27.

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