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Le lac de Bise: origine géologique et hydrogéologie

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Le lac de Bise: origine géologique et hydrogéologie

SESIANO, Jean

SESIANO, Jean. Le lac de Bise: origine géologique et hydrogéologie.

Arve Léman Savoie nature

, 1992, no. 66, p. 19-21

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:154546

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Le lac de Bise : origine géologique et hydrogéologie

Jean S:ESIANO Dans le cadre d'un "Inventaire préliminaire de tous les plans d'eau naturels de Haute- Savoie". travail dont l'impression sera prise en charge par le département. et qui sera publié avant la fin 1992. nous avons passé en revue. visité, observé et mesuré divers paramètres de tous les lacs, petits et grands, de Haute-Savoie. Ce travail, qui s'est étendu sur environ dix ans.

a vu. outre le levé de cartes bathymétriques de 70 lacs, l'analyse physico-chimique des eaux de près de 100 plans d'eau, ainsi que le traçage systématique des eaux de tous les lacs à écoulement souterrain.

C'est de ce dernier point, appliqué au lac de Bise, dont nous allons parler dans cet article.

Situation et origine

Le lac de Bise, qui n'est que le reliquat d'un plan d'eau plus étendu, se trouve au pied des parois ouest des Cornettes de Bise, qui le dominent de près de 1000 mètres (voir plan). Il est situé à 1,5 km de la frontière franco-suisse, dans une zone tectonisée appartenant à la ' nappe des Préalpes médianes

Favre, dans son important ouvrage écrit en 1867, mentionne le cirque dans lequel se loge le lac; il estime que celui-ci a dû former un beau réservoir pour le glacier s'écoulant dans le vallon de Bise, pour autant que "la ligne des neiges éternelles se soit abaissée une fois au niveau du cirque de Bise" (Favre, 1867 : t.11, paragraphe 335).

Même avec une limite un peu plus élevée, soit 1700 voire 1800 m, on a certainement eu la présence d'une puissante langue glaciaire dans la vallée. Favre y voit comme preuve l'accumulation de blocs se trouvant à la sortie du èirque, vers 1500 m d'altitude, blocs qu'il pense être des débris glaciaires.

Il ne nous semble pas que ce soit le cas, et nous avons plutôt tendance à y voir les restes d'un éboulement parti de le pointe de Bénévent. En fait, cette situation est fréquente dans la région car les flancs des vallées sont souvent en plan structural : les couches de calcaire du Malmont des pendages (30 à 35°) qui excèdent la limite d'adhérence avec le Lias inférieur siliceux sous-jacent. Ce dernier étant imperméable, l'eau infiltrée ruisselle à son contact, et l'on a un niveau de décollement idéal, d'autant plus que le pied de la dalle de Malm, au fond de la vallée, a souvent été enlevé par l'érosion glaciaire. Il est cependant probable que cet éboulement a recouvert des dépôts glaciaires, puisque ces derniers affleurent en amont et en aval.

Hydrogéologie

Le lac de Bise, qui n'est plus qu'un plan d'eau moribond, présente de fortes variations de niveau. ce qui trahit souvent un écoulement souterrain. Il est en fait séparé en deux parties.

Le bassin oriental se présente sous l'aspect d'un vaste cône de déjection construit par le torrent de Bise; sa frange sud est marécageuse (quelques dm d'eau), et un entonnoir de 2 m de profondeur en évacue les eaux.

Le bassin occidental reçoit l'affluent principal provenant des cirques au nord des chalets de Bise : son débit est variable, de quelques litres/seconde à l'étiage à 200 litres/seconde lors de fortes crues. C'est cette partie qui voit son niveau fluctuer fortement, la surf ace du lac passant de 3 ha à la fonte des neiges, à quelques milliers de mètres carrés en automne. Elle est envahie de plantes aquatiques, sauf dans un chenal central, reste d'un drainage artificiel ( l à 1,5m de profondeur).

A l'étiage, le torrent se perd déjà en partie entre les chalets et le lac, le reste disparaissant dans les pertes au pied d'une butte calcaire voisine de la route, ainsi que dans l'angle sud-ouest du lac, au pied des blocs de l'éboulement maintenant colonisé par la végétation.

Quant au point de sortie de l'eau, il semblait évident : 700 m en aval du lac, au lieu- dit Creux de l'Aduin, on remarque une émergence qui est la source de l'Eau noire, torrent drainant la vallée. Mais son débit et sa température ne correspondent pas à ce qui pourrait provenir du lac. Elle reçoit probablement les eaux de la zone située entre la Dent du Chat et le Saix de Mens, au sud du lac de Bise. 11 fallait donc trouver autre chose.

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Situation géographique du lac de Bise

Les sources de "Sous-le-Pas"et "Bellegarde" sont le long de la Nationale, en aval d'Abondance.

La source des "Ouvertures" se situe dans le vallon de l'Eau Noire, en aval de la jonction des routes Bise-Ubine.

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Des rochers affleurent en plusieurs points de la cuvette lacustre : 200 rn au sud-ouest des chalets de Bise, on a un affleurement de calcaire du Crétacé supérieur. On y observe des diaclases entre lesquelles l'eau c\isparaît. Sur l'autre rive du lac, en face, les mêmes roches affleurent et correspondent également à une zone de pertes. Un peu plus loin, au nord-est, on observe aussi une perte, mais·comme on l'a vu plus haut, elle draine plutôt les eaux issues de la partie orientale du cirque ..

Lors de nos .. déplacements dà'ns la région, on nous avait fait part de rumeurs incontrôlées faisant étar d'un empoisonnement collectif des habitants de Richebourg, dans la vallée de la Dranse, entre Abondance et La Chapelle (voir plan page précédente). Or une grosse émergence aux nombreux griffons et au débit très variable (de 0 à 500 l/s), située 3700m au sud du lac, au pied d'un escarpement de Malm (le Saix de Miolène), était utilisée pour les besoins de la population et avait effectivement propagé, après la guerre 39-45, la fièvre typhoïde dans le village.

L'ingénieur des Ponts et Chaussées avait fait effectuer un traçage au lac de Bise en basses eaux, et la fluorescéine était ressortie 4 jours plus tard à Richebourg. De la sulforhodamine, déversée quelques jours après, aurait mis environ 7 jours, car le débit avait diminué entre temps. Ainsi, c'est l'alpage de Bise qui était montré du doigt comme source de la contamination : des cadavres de vaches n'avaient-ils .pas été jetés dans le lac ?

Vers 1951, un entonnoir se serait ouvert dans le lac, engloutissant tout le torrent et asséchant la plan d'eau. L'ingénieur aurait fait combler cet entonnoir et canaliser le torrent afin qu'il évite ce trou.

Pour être au clair sur la question, nous tentâmes un traçage avec 2kg de fluorescéine le 29. l 0.89. Le colorant fut injecté aux pertes nord. ~ lac était alors "en eau" , de fortes pluies ayant eu lieu durant les dernières 24 heures. Fur~nt surveillées les sources de Richebourg, de

"Sous -le -Pas", de Bellegarde et des Ouvertures, ainsi que les torrents de Chevenne , de la Dranse et de !'Eau Noire. Seuls les tluocapteurs de ces deux derniers torrents montrèrent le passage du traceur dans les trois jours suivants. Aucune trace de fluorecéine ne fut observée à Richebourg.

Afin d'éclaircir ce dernier point, un nouveau traçage eut lieu le 1.5.90, précédé d'une expérience à blanc pour juger du "bruit de fond" restant (il s'avéra être négligeable). Deux kilos de fluorescéine furent dilués et injectés aux pertes de la rive sud. Le niveau du lac était élevé (fonte des neiges). Vingt heures plus tard, toutes les sources de Richebourg (soit 7, réparties sur 700 m) furent colorées (coloration visible à l'oeil nu) et cela durant 6 heures. D

ans le même temps, le traceur sortait également à la source de l'Eau Noire. Ce torrent reçoit donc aussi les eaux du lac.

Ainsi, l'eau circule de la manière suivante :

- à travers ou sous l'éboulement, au contact des argiles glaciaires, en direction de l'Eau Noire puis de la Dranse,

- en passant sous les ·deux anticlinaux de la pointe de Lachau et du Mont Chauffé, peut-être à la faveur d'une fraèture parallèle au décrochement de Bise-La Chapelle, puis elle suit le Malm de l'anticlinal du Saix de Miolène, plongeant vers la vallée de la Dranse, avant d'émerger selon des failles transverses à l'axe du pli.

Relevons enfin que les habitants de Richebourg auraient tout lieu d'être aujourd'hui encore intoxiqués par l'eau des résurgences (si elles étaient encore captées) : en effet, les étables de Bise déversent souvent de grosses quantités de purin dans le torrent alimentant le lac, contaminant ainsi tous les émissaires souterrains, puis ceux de surface.

Bibliographie

A.FAVRE ( 1867) Recherches géologiques dans les parties de la Savoie, du Piémont et de la Suisse voisines du Mont-Blanc. 3 tomes et un atlas. Ed. V.Masson, Paris et Genève.

Références

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