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Leçon 223 - Suites numériques. Convergence, valeurs d’adhérence. Exemples et applications.

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Academic year: 2022

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Leçon 223 - Suites numériques. Convergence, valeurs d’adhérence. Exemples et applications.

On ne s’intéresse qu’à des suites à valeurs réelles, càd à des fonctions deNversR.

1. Suites et convergence. — 1. Limite d’une suite. —

Def : Une suite indexée parNà valeurs réelles est la donnée d’une fonctionf :N→R. On la note (un)nun=f(n).

Def : Convergence, limite. Siun→ ±∞, alorsundiverge vers±∞. La suite diverge sinon.

Pro : La limite est unique.

Ex : un= n1 →0,vn=ndiverge vers +∞.

Appli : f :R→Rest continue ena∈Rssi pour toute suiteuna,f(un)→f(a).

Ex : La fonctionx7→sin(x1) n’est pas prolongeable par continuité en 0.

Rem : Une suite convergente est bornée. Contre-ex : (−1)n bornée mais pas con- vergente.

Pro : Pour (un)n,(vn)nde limites a,b, et pourλ∈R,un+λ.vna+λ.b. L’ensemble des suites convergentes est unR−ev.

De plus,un.vna.b, et sia6= 0 alorsun6= 0 àpcr et u1

n1a. 2. Valeurs d’adhérence. —

Def : Suite extraite. On se donneϕ:N→Nstrictement croissante, et on regarde vn=uϕ(n).

Pro : Si un CV alors toutes ses suites extraites cv. Contre-Ex : un = n.χ2N+ 1 possèdeu2n+1 comme suite extraite convergente, mais ne diverge.

Def : Les valeurs d’adhérence deun sont l’ensemble des limites des suites extraites convergentes deun.

Ex : Les valeurs d’adhérence deun = (−1)n sont {−1,1}. Pour un k-périodique, ses valeurs d’adhérence sont{u0, . . . , uk−1}.

Pro : L’ensemble des valeurs d’adhérence d’une suite est fermé.

Ex : Pourun = 2 +cos(nπ), ses valeurs d’adhérence sont [1,3].

Rem : Siun est convergente alors elle possède une unique valeur d’adhérence.

3. Théorèmes de convergence. —

Thm : Une suite croissante majorée ou décroissante minorée sont convergentes.

App : (infk(un))k,(supk(un))k ∈R∪{±∞}Nsont soit convergentes, soit divergentes vers±∞.

Siun est minorée (resp majorée) alors lim inf(un) est l’inf des val. d’adh. de un (le sup des val. d’adh. pour lim sup(un) sinon).

Ex : Pourun = 1 +cos(nπ),liminf(un) = 1,limsup(un) = 3.

Théorème des gendarmes : Si vnunwn avec vn, wn convergentes de même limite l, alorsunl.

Ex : un =cos(n)n converge vers 0.

Pro : Suites adjacentes. Siunvn avecun,vn décroissante, etvnun→0, alors un etvn sont convergentes de même limite l.

Ex : un = 1−n1 etun= 1 + 1n sont adjacentes et convergent vers 1.

App : Pour (an)n à termes positifs et décroissante vers 0, la suite des P

n(−1)an

est donc convergente.

Pro : Pour toutk≥0, la suite (un+k)na les mêmes valeurs d’adhérence et la même convergence que (un)n. Ainsi, les conditions demandées sur un pour trouver une convergence ou non peuvent être seulement demandées àpcr.

Rem : Une suite possédant plus de 2 valeurs d’adhérence est divergente.

Théorème de Bolzano-Weierstrass : Toute suite numérique bornée possède une suite extraite convergente. Il découle de l’axiome des segments emboîtés.

Ainsi, sur R, une suite est convergente ssi elle est bornée et possède une unique valeur d’adhérence.

4. Suites de Cauchy. — Def : Suite de Cauchy.

Pro : a) Toute suite convergente est de Cauchy.

b) Toute sous-suite d’une suite de Cauchy est de Cauchy.

c) Toute suite de Cauchy est bornée.

Thm : DansR, toute suite de Cauchy est convergente. Cela découle de l’axiome des segments emboîtés.

Ex : La suiteun=P

k 1

k n’est pas convergente car pas de Cauchy : |u2nun| ≥12. Ex : Suites sous-additives. Siun+mun+um, alors unn est convergente ou diverge

vers−∞, et on alim(unn) = infn(unn)∈[−∞,+∞[.

2. Exemples de suites particulières. — 1. Suites arithmétiques et géométriques. —

Def : Suite arithmétique de raison aun+1=un+a. Alorsun=u0+n.a.

Def : Suite géométrique de raison q : un+1=q.un. Alors un =u0.qn.

Une suite arithmétique diverge vers ±∞. Une suite géométrique converge vers 0 pour|q|<1, diverge vers±∞pour |q|>1, et est constante/périodique siq=±1.

2. Suites homographiques. —

Def : un vérifie une récurrence homographique siun+1 = a.uc.un+b

n+d avec adbc6= 0.

Elle est bien définie siun6=−dc ,∀n.

Pro : On considère l’équation a.uc.un+b

n+d =xcx2−(a−d)xb= 0.

1) Si l’équation a deux racines distinctesα, β∈C, alors on a uun−α

n−β = (a−α.ca−β.c)n.uu0−α

0−β. 2) Si l’équation a une racine doubleα∈C, alors u 1

n−α =u1

0−α+a−α.cc .n.

Ex : un+1 = 1+uun

n, u0 = 1. L’équation associée est x2 = 0, donc u1

n = 1 +n, càd un =n+11 →0.

1

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Ex : Suites arithmético-géométriques :un+1= a.u1n+b. Sia= 1,unest arithmétique de raison 1. Sinon, vn =un1−ab est géométrique de raison a, etun =an(u0

b

1−a) +1−ab ).

3. Suites récurrentes. —

Def : Soit I un intervalle deRetf :I→Rtqf(I)⊂I. On appelle suite récurrente une suite vérifiantu0Iet un+1=f(un).

Pro : Soitun suite récurrente.

1) Si f est croissante, un est monotone et son sens de monotonie est donné par sgn(u1u0).

2) Si f est décroissante, les suites extraites (u2n)n et (u2n+1)n sont monotones de sens de monotonie opposés.

Pro : Siun converge vers l et si f est continue en l, alorsf(l) = l. Ainsi, si f est continue sur I et sif(I)⊂[a, b] alorsun récurrente et convergente⇒ un converge vers un point fixe de a.

Ex : Pouru0∈[0,1] etun+1=2−1u

n, on a un →1.

Ex : u0= 1 etun+1=u2nun−3. Siun converge, sa limite est −1 ou 3.

Théorème du point fixe de Picard : Pour F un fermé deRet f :FF qui est k- Lipschitzienne,k <1, f admet un unique point fixe s dans F et toute suite récurrente un+1 =f(un) converge vers s.

On a même : |un+1s| ≤k|uns| ≤kn+1|u0s|. (vitesse de convergence linéaire) Def+Pro : On dit queun converge quadratiquement vers s ssi il existe 0 < M <

min(1,|u1

0−s|) tel que|un+1s| ≤M.|uns|2. On a alors|uns| ≤ M2

n+1

M .|u0s|2nM2n(M|u0−s|)2

n

M .

– Dev: Méthode de Newton polynomiale : Pour P un polynôme réel à racines réelles simplesλ1<· · ·< λr, la fonction Φ :x∈[λr,+∞[7→xPP(x)0(x) ∈[λr,+∞[ est bien définie.

Pour tout x0 ∈ [λr,+∞[, la suite récurrente définie par xn+1 = Φ(xn) converge linéairement versλr et quadratiquement àpcr.

App : Cela permet d’approcher rapidement des zéros de polynômes commex2a.

Si P est un polynôme à coefficients rationnels, alorsxn∈Q.

3. Comportements asymptotiques. — 1. Comparaison asymptotique. —

Def : un est négligeable defan une suite réelle positive vn, ce qu’on noteun=o(vn) ssi∀ε >0,∃n0tq∀n≥n0,|un| ≤εvn.

Ex : Siun →0, on aun=o(1).

Def : un est unO(vn) si il existeM >0 tqunM.vn àpcr.

unest équivalente )vn,unvnssi pour toutε >0, on a (1−ε)vnun≤(1 +ε)vn) àpcr. C’est-à-dire (unvn) =o(|un|).

Thm : SoientP

nun etP

nvn deux séries à termes positifs, avecunvn. 1) SiP

nun converge, alorsP

nvn aussi et P

k≥nuk∼P

k≥nvk. 2) SiP

nun diverge, alorsP

nvn aussi etP

k≤nuk∼P

k≤nvk.

App : Le développement asymptotique deHn= 1 + 12+· · ·+n1 estHn = log(n) + γ+2n1 +o(2n1 ), oùγ= lim((Hn−log(n))n).

2. Formule de Stirling. —

Pro : Soitan une suite. On définit un =an+1an etP

nun la série télescopique associée àan.

Alors la suitean et la suiteP

nun ont même nature, et en cas de convergence on a P

n≥0un= lim(an)−a0).

App : Formule de Stirling : n!∼(ne)n.√ 2πn.

3. Comparaison en moyenne. —

Pro : Moyenne de Césaro : Siunconverge vers l, alorsvn =u0+···+un+1 n converge vers l. On dit queun converge en moyenne de Césaro vers l.

App : Siu2nconverge vers a etu2n+1converge vers b, alorsunconverge en moyenne de Césaro vers a+b2 .

Pourun= (−1)n,un diverge mais converge en moyenne de Césaro vers 0.

Def : Un ordre moyen de (un)n estg:R→Rtelle que P

n≤xun∼P

n≤xg(n).

– Dev: Ordre moyen de Φ etσ: Un ordre moyen deσ(n) =Pd|ndestx7→π62x, et P

n≤xσn= π122x2+O(xlog(x)).

Un ordre moyen de l’indicatrice d’Euler Φ est x 7→ π62x, et P

n≤xσn = π32x2 + O(xlog(x)).

Références

Gourdon : Limite, valeur d’adhérence, convergence. Suites arithmético-géométriques.

Suites homographiques. Suites récurrentes. o,O,∼de suites. Formule de Stirling. Exem- ples.

Amrani : Limite, valeurs d’adhérence, convergence. Comportement asymptotique, sommes de Césaro.

Rouvière : Méthode de Newton Polynomiale (Dev) Tenenbaum : Ordre moyen de Phi et sigma (Dev)

Zuily, Queffélec :Def lim sup et liminf, théorèmes, exemples, suites sous-additives. Séries de Dirichlet.

Hauchecorne : Contre-Exemple de suites,séries ayant des problèmes.

May 9, 2017

Vidal Agniel,École normale supérieure de Rennes

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