• Aucun résultat trouvé

Article pp.45-59 du Vol.30 n°1-4 (2011)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Article pp.45-59 du Vol.30 n°1-4 (2011)"

Copied!
16
0
0

Texte intégral

(1)

doi:10.3166/sda.30.45-59 SCIENCES DES ALIMENTS, 30(2011) 45-59

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

Contribution des produits laitiers dans les apports lipidiques de la population française

V. Grandjean-Ceccon

1

, B. Noblet

1

, C. Marmonier*

2

, B. Coudray*

3

SUMMARY

Contribution of dairy products to the fat intakes of French population Daily consumption of lipids in France is relatively stable at around 79 g for adults and 68 g for children. Dairy products (milk, cheese, ultra fresh dairy products), butter and cream are among the foods contributing to lipids intake (saturated, mono-unsaturated and poly-unsaturated fatty acids). In adults and children, dairy products represent 17 % and 16 % respectively of total lipids intake, 25 % and 23 % of saturated fatty acids (SFA). In adults, butter and cream contribute 7 % to total lipids intake and 10 % to SFA. In children, the contribution is low, at 4 % of total lipids and 6 % of SFA. Dairy products, butter and cream are not strong vectors of total lipids. As far as their contribution to saturated fatty acids intake is concerned, finer analysis, distinguishing the different SFA, would give a better idea of their situation.

Keywords

dairy products, total lipids, saturated fatty acids, mono-unsaturated fatty acids, poly-unsaturated fatty acids.

RÉSUMÉ

En France, la consommation quotidienne de lipides est relativement stable autour de 79 g chez les adultes et de 68 g chez les enfants. Les produits lai- tiers (lait, fromage, ultra frais laitiers), le beurre et la crème font partie des ali- ments qui contribuent aux apports en lipides (acides gras saturés, mono- insaturés, poly-insaturés). Chez les adultes et les enfants, les produits laitiers représentent respectivement 17 % et 16 % des apports en lipides totaux, 25 % et 23 % des acides gras saturés (AGS). Chez les adultes, beurre et crème contribuent pour 7 % aux apports en lipides totaux, et 10 % pour les AGS. Chez les enfants, la contribution est faible, à raison de 4 % des lipides totaux et 6 % des AGS. Les produits laitiers, le beurre et la crème ne sont pas de forts vecteurs en lipides totaux, quant à leur contribution aux apports en

1. Diététicienne nutritionniste.

2. Service Recherche Nutrition-Santé – Direction Scientifique – Cniel – Paris – France.

3. Diététicienne nutritionniste – Cerin – Paris – France.

* Correspondance : cmarmonier@cniel.com ; bcoudray@cerin.org

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(2)

46 Sci. Aliments 30(1-4), 2011 V. Grandjean et al.

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

acides gras saturés, une analyse plus fine distinguant les différents AGS per- mettrait de mieux les situer.

Mots-clés

produits laitiers, lipides totaux, acides gras saturés, acides gras mono-insaturés, acides gras poly-insaturés.

1 – INTRODUCTION

Les enquêtes alimentaires montrent que les apports lipidiques totaux sont en adéquation avec les apports nutritionnels conseillés pour la population française, et que les apports en acides gras saturés sont légèrement au-delà. Du fait de leur composition nutritionnelle, les produits laitiers contribuent aux apports en lipides et en acides gras saturés (AGS) de l’alimentation totale. Afin de mieux cerner cette contribution, cet article fait le point sur la part des lipides et acides gras (AG) appor- tée par les produits laitiers (laits, fromages, yaourts, laits fermentés, fromages blancs et petits suisses) et par les corps gras issus du lait (beurre et crème), ainsi que leur situation par rapport aux autres groupes d’aliments.

2 – MATÉRIELS ET MÉTHODES

L’enquête CCAF 2007 (Comportements et Consommations Alimentaires en France), a été réalisée par le CREDOC. L’enquête de 2007 a été menée entre l’automne 2006 et l’été 2007 et a porté sur les consommations alimentaires de 3 700 individus de 3 ans à 65 ans et plus représentatifs de la population française.

Elle a permis de déterminer les consommations individuelles réelles et d’évaluer les apports nutritionnels des individus suivant les critères sociodémographiques. Le relevé des consommations alimentaires a été effectué à l’aide d’un carnet de consommation, sur une période de 7 jours consécutifs. L’identification des aliments et des portions était facilitée par l’utilisation d’un carnet photographique. Après codage et saisie des aliments consommés, la conversion des aliments en nutriments a été effectuée à l’aide de la table nutritionnelle Ciqual 2007 [1]. Les données relati- ves aux acides gras (AG) des séries oméga 3 et 6 ont été estimées d’après la table de composition SUVIMAX [2] mais pour laquelle un certain nombre de données ne sont pas renseignées.

Les estimations individuelles ont été effectuées sur la moyenne des 7 jours. Par ailleurs, afin d’écarter le biais lié à la sous-estimation des consommations alimen- taires par certains enquêtés, les sujets adultes « sous-évaluants » ont été isolés. Il s’agit des individus pour lesquels le rapport entre l’énergie consommée et le méta- bolisme de base théorique calculé (estimé) à partir des données anthropométriques est inférieur à 1,05. Au total, les données portent sur 1 149 enfants âgés de 3 à 17 ans et 1 256 adultes âgés de 18 ans à 65 ans et plus.

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(3)

Contribution des produits laitiers dans les apports lipidiques de la population française 47

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

Dans cet article, les données de consommation issues de l’enquête CREDOC- CCAF 2007 ont été analysées dans un double objectif : évaluer les apports alimen- taires de lipides totaux et des différents types d’acides gras suivant les critères sociodémographiques ; évaluer la contribution des produits laitiers, du beurre et de la crème aux apports en lipides et AG et leur place par rapport aux autres principaux groupes d’aliments.

Les données ont été traitées par région selon la nomenclature UDA (Union des annonceurs) :

1) Ile de France ;

2) Bassin Parisien (BP) Ouest : Haute-Normandie ; Centre : Basse-Normandie ; 3) Ouest : Pays de la Loire ; Bretagne ; Poitou-Charente ;

4) Nord : Nord-Pas de Calais ;

5) Est : Lorraine ; Alsace ; Franche-Comté ;

6) BP Est : Champagne-Ardennes ; Picardie ; Bourgogne ; 7) Sud-Ouest : Aquitaine ; Midi-Pyrénées ; Limousin ; 8) Centre-Est : Rhône-Alpes ; Auvergne ;

9) Méditerranée : Languedoc-Roussillon ; Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Corse.

Initialement, l’analyse des données dans l’étude CREDOC-CCAF repose sur une nomenclature détaillée représentant 34 catégories d’aliments. Dans cet article, les catégories d’aliments ont été regroupées en 9 familles d’aliments en respectant au plus proche les caractéristiques nutritionnelles. Ainsi, 9 groupes ou familles d’ali- ments ont été définis :

– LES PRODUITS LAITIERS : laits, fromages, ultra frais laitiers (yaourts et laits fermentés, fromages blancs, petits suisses, desserts laitiers contenant au moins 50 % de lait).

– LES PLATS COMPOSÉS : sandwichs, pizzas et quiches, tartes salées, biscuits salés et graines1.

– Les VIANDES, POISSONS, ŒUFS : viandes et abats, charcuteries, poissons et crustacés, œufs, volailles et gibiers.

– LES CORPS GRAS : les matières grasses, beurre, crème, sauces.

– LES PRODUITS SUCRÉS : pâtisseries, entremets non laitiers, biscuits sucrés, viennoiseries, produits sucrés.

– LES FÉCULENTS : pommes de terre, pains, biscottes, céréales du petit déjeu- ner, pâtes, riz, semoule, légumes secs.

– LES FRUITS et LÉGUMES : légumes « verts », fruits frais et secs, fruits cuits et au sirop.

– LES BOISSONS SANS ALCOOL : boissons rafraîchissantes sans alcool, eaux, boissons chaudes.

– LES BOISSONS ALCOOLISÉES.

1. Les « biscuits salés, graines » ont été classés dans le groupe « plats composés » par défaut ; ce choix arbitraire n’interfère pas dans les résultats du fait d’une faible consommation de cette catégorie d’ali- ments.

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(4)

48 Sci. Aliments 30(1-4), 2011 V. Grandjean et al.

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

3 – RÉSULTATS

3.1 Chez les adultes

3.1.1 Apports lipidiques

Les apports moyens en énergie et en différents lipides dans la population adulte de l’enquête CREDOC-CCAF 2007 sont donnés dans le tableau 1.

L’apport énergétique total (AET), y compris les boissons alcoolisées, est en moyenne de 2114,5 kcal/jour.

La consommation lipidique est de 78,9 g/jour soit 35,1 % de l’AESA (apport énergétique sans alcool). Les acides gras saturés (AGS) représentent 33,3 g/jour soit 14,8 % de l’AESA, les mono-insaturés (AGMI) 27,4 g, soit 12,2 % de l’AESA et les polyinsaturés (AGPI) 11,9 g/j soit 5,3 % de l’AESA. Parmi les AGPI, les apports en AG oméga 3 sont de 0,7 g/j (0,3 % de l’AESA) et de 10,1 g/j (4,5 % de l’AESA) pour les AG oméga 6, avec un rapport oméga 6/oméga 3 = 14,4.

Les apports en lipides des adultes varient selon le sexe et l’âge. Les apports en lipides totaux chez les hommes sont supérieurs à ceux des femmes ; en revanche leur contribution aux apports énergétiques est légèrement supérieure chez les fem- mes. La même tendance est observée pour les apports en AGS.

Les apports en lipides diminuent avec l’âge à partir de 25-34 ans. Chez les 25- 34 ans les apports lipidiques totaux sont en moyenne de 85,5 g/j (36 % AESA), chez les 65 ans et plus de 70,4 g/j (34 % AESA). Les apports en AGS et AGMI suivent la même tendance. La part des différents acides gras aux apports énergétiques est aussi diminuée.

3.1.2 Contribution des produits laitiers, du beurre et de la crème aux apports énergétiques et lipidiques

La contribution des produits laitiers aux apports lipidiques chez l’adulte est pré- sentée dans le tableau 2.

Les produits laitiers contribuent en moyenne à 12 % des apports énergétiques totaux et le beurre à 2 %.

Pour les apports lipidiques, les produits laitiers contribuent à 17 % des apports quotidiens totaux, le beurre à 6 % et la crème à 1 %. Les produits laitiers fournis- sent en moyenne 25 % des apports en AGS (8.2 g/j), 13 % des AGMI (3,4 g/j) et 4 % des AGPI. Le beurre et la crème contribuent respectivement à 9 % et 1 % des apports en AGS (3,3 g/j et 0,3 g/j), à 5 % et 1 % des AGMI (1,3 g/j et 0,1 g/j). Pour les AGPI, la contribution de la crème est nulle et celle du beurre est de 2 % (0,2 g/j) (tableau 2).

Les produits laitiers contribuent à 11 % des apports en oméga 3, les fromages étant les plus forts contributeurs avec 8 % des apports. La consommation de beurre représente 5 % des apports en oméga 3 et la crème 1 %.

La part des produits laitiers dans les apports en oméga 6 est de 3 % : 2 % pro- venant du fromage et 1 % de l’ultra-frais laitier. Le beurre contribue à 1 % des apports en oméga 6.

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(5)

Contribution des produits laitiers dans les apports lipidiques de la population française49

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

Tableau 1

Apports en énergie, lipides, acides gras saturés (AGS), acides gras mono-insaturés (AGMI), acides gras poly-insaturés (AGPI) et en AGPI n-3 et n-6 chez les adultes selon le sexe et selon l’âge. Données CREDOC-CCAF 2007.

Adultes 18-65 ans et plus

(n = 1256)

Hommes

(n = 602) Femmes

(n = 654) 18-24 ans

(n = 143) 25-34 ans

(n = 211) 35-44 ans

(n = 230) 45-54 ans

(n = 241) 55-64 ans

(n = 166) 65 ans et plus (n = 265) Energie (kcal/j)

AESA* (kcal/j) 2114,5 ± 14,9

2024,0 ± 14,2 2388,6 ± 22,5

2252,0 ± 22,1 1862,4 ± 14,3

1814,4 ± 14,4 2128,4 ± 40,6

2089,8 ± 39,7 2199,3 ± 39,8

2138,6 ± 38,3 2167,5 ± 31,7

2071,6 ± 28,8 2178,0 ± 39,9

2070,7 ± 38,9 2074,6 ± 32,3

1947,6 ± 30,1 1960,5 ± 31,8 1861,2 ± 29,4 Lipides

g/j

% AET

% AESA

78,9 ± 0,6 33,6 35,1

87,2 ± 1,0 32,8 34,8

71,3 ± 0,7 34,4 35,4

82,1 ± 1,7 34,7 35,3

85,5 ± 1,6 35,0 36,0

81,9 ± 1,5 34,0 35,6

80,0 ± 1,6 33,1 34,8

75,3 ± 1,3 32,7 34,8

70,4 ± 1,3 32,3 34,1 AGS

g/j

% AET

% AESA

33,3 ± 0,3 14,2 14,8

36,9 ± 0,5 13,9 14,7

30,0 ± 0,3 14,5 14,9

34,7 ± 0,8 14,7 15,0

36,2 ± 0,8 14,8 15,2

34,4 ± 0,7 14,3 15,0

34,0 ± 0,8 14,1 14,8

30,9 ± 0,7 13,4 14,3

29,9 ± 0,7 13,7 14,5 AGMI

g/j

% AET

% AESA

27,4 11,6 12,2

30,5 ± 0,4 11,5 12,2

24,5 ± 0,3 11,8 12,1

29,3 ± 0,6 12,4 12,6

30,2 ± 0,6 12,4 12,7

28,6 ± 0,5 11,9 12,4

27,6 ± 0,6 11,4 12,0

25,9 ± 0,5 11,2 12,0

23,7 ± 0,5 10,9 11,5 AGPI

g/j

% AET

% AESA

11,9 5,1 5,3

12,7 ± 0,2 4,8 5,1

11,1 ± 0,1 5,4 5,5

11,1 ± 0,3 4,7 4,8

11,9 ± 0,2 4,9 5,0

12,1 ± 0,3 5,0 5,2

12,1 ± 0,3 5,0 5,3

12,7 ± 0,2 5,5 5,9

11,5 ± 0,3 5,3 5,6 AGPI n-31

g/j

% AET

% AESA

0,7 0,3 0,3

0,8 ± 0,0 0,3 0,3

0,6 ± 0,0 0,3 0,3

0,6 ± 0,0 0,3 0,3

0,7 ± 0,0 0,3 0,3

0,7 ± v0,0 0,3 0,3

0,7 ± 0,0 0,3 0,3

0,7 ± 0,0 0,3 0,3

0,70 ± 0,0 0,3 0,3 AGPI n-61

g/j

% AET

% AESA

10,1 4,3 4,5

10,8 ± 0,2 4,1 4,3

9,5 ± 0,1 4,6 4,7

9,3 ± 0,3 3,9 4,0

10,0 ± 0,2 4,1 4,2

10,2 ± 0,3 4,2 4,4

10,2 ± 0,3 4,2 4,4

10,9 ± 0,3 4,7 5,0

10,0 ± 0,3 4,6 4,8

* AESA : Apport énergétique sans alcool.

1. Apport estimé à partir de table de composition SUVIMAX.

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(6)

50Sci. Aliments 30(1-4), 2011V. Grandjean et al.

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

Tableau 2

Contribution (en g/j et %) des produits laitiers, du beurre et de la crème aux apports en énergie, lipides, acides gras saturés (AGS), acides gras mono-insaturés (AGMI), acides gras poly-insaturés (AGPI) chez les adultes et les enfants. Données CREDOC-CCAF 2007.

Énergie totale Lipides AGS AGMI AGPI AGPI n-3 AGPI n-6

kcal/j % apports g/j % apports g/j % apports g/j % apports g/j % apports g/j % apports g/j % apports Adultes (18-65 ans

et plus)

Produits laitiers 255,5 12 13,2 17 8,2 25 3,4 13 0,4 4 0,1 11 0,3 3

Fromage 105,4 5 8,3 10 5,3 16 2,1 8 0,3 2 0,1 8 0,1 2

Ultra frais laitier 97,5 5 3,2 4 1,9 6 0,8 3 0,1 1 0,01 2 0,1 1

Lait 52,7 3 1,7 2 1 3 0,5 2 0,1 1 0,01 2 0,03 0

Crème 5,6 0 0,5 1 0,3 1 0,1 1 0,02 0 0,004 1 0,01 0

Beurre 44,7 2 4,9 6 3,3 9 1,3 5 0,2 2 0,03 5 0,1 1

Enfants (3-17 ans)

Produits laitiers 257,4 15 10,9 16 6,6 23 2,9 13 0,4 4 0,1 13 0,2 3

Fromage 54,2 3 4,3 6 2,7 9 1,1 5 0,1 2 0,03 5 0,1 1

Ultra frais laitier 105,0 6 3,3 5 1,9 7 0,8 4 0,1 1 0,02 3 0,1 1

Lait 98,2 6 3,3 5 2,0 7 1,0 5 0,1 1 0,02 4 0,1 1

Crème 5,4 0 0,5 1 0,3 1 0,1 1 0,01 0 0,004 1 0,01 0

Beurre 21,6 1 2,4 3 1,6 5 0,6 3 0,1 1 0,02 3 0,04 1

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(7)

Contribution des produits laitiers dans les apports lipidiques de la population française 51

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

3.1.3 Place des produits laitiers par rapport aux autres groupes d’aliments Le groupe « produits laitiers » se situe en 4e position comme contributeur aux apports lipidiques totaux (17 %), derrière les groupes « viande, poisson, œufs, volailles », « corps gras », et « plats composés » (tableau 3).

Les produits laitiers arrivent en 1re position des aliments vecteurs d’AGS (25 %), suivis des « viande, poisson, œufs, volailles » (20 %), des « produits sucrés » (18 %) et des « plats composés » (16 %).

Concernant l’apport en AGMI, les produits laitiers se situent en 3e position (13 %), après le groupe « viande, poisson, œufs » (28 %), et le groupe « plats composés » (20 %).

Quant à la contribution du groupe « produits laitiers » aux apports en AGPI, elle est d’environ 4 %. Le groupe « corps gras » est en 1re position avec 33 % des apports.

Le groupe « produits laitiers » est le 4e vecteur d’oméga 3 (11 %).

3.1.4 Contribution des produits laitiers aux différents apports lipidiques suivant les critères sociodémographiques

Sur l’ensemble de la population adulte, la contribution des produits laitiers aux apports lipidiques et en acides gras ne varie pas en fonction du sexe. En revanche, elle augmente avec l’âge :13 % vs 19 % respectivement chez les 18-24 ans et les 65 ans et plus pour les lipides totaux, 19 % et 28 % pour les AGS, 10 % et 15 % pour les AGMI, 3.5 % et 4.3 % pour les AGPI.

De la même façon, la contribution du beurre aux apports lipidiques et en acides gras augmente avec l’âge.

Des variations en fonction des régions sont également constatées (tableau 4). La contribution des produits laitiers aux apports lipidiques totaux et en AGS est la plus élevée dans le centre-est, suivi du BP-est et de la Méditerranée, elle est la plus basse dans le nord et l’est. Pour les AGMI la contribution des produits laitiers est la plus élevée dans le centre-est puis dans le BP-est et le BP-ouest ; c’est dans le nord qu’elle est la plus basse. Quant aux AGPI, il n’y a pas de différence entre les régions (données non montrées).

La contribution du beurre et de la crème aux apports en lipides, AGS et AGMI est la plus élevée dans l’ouest, suivie du nord ; elle est la plus basse en Ile de France et en Méditerranée.

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(8)

52Sci. Aliments 30(1-4), 2011V. Grandjean et al.

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

Tableau 3

Contribution des 9 groupes d’aliments aux apports de lipides totaux, d’acides gras saturés (AGS), d’acides gras mono-insaturés (AGMI), poly-insaturés (AGPI), et de calcium en g/j et en % chez les adultes.

D’après les données de l’étude CREDOC-CCAF 2007.

Groupes d’aliments Lipides totaux AGS AGMI AGPI AGPI n-3 AGPI n-6 Calcium

Apports

(g/j) %

apports Apports

(g/j) %

apports Apports

(g/j) %

apports Apports

(g/j) %

apports Apports

(g/j) %

apports Apports

(g/j) %

apports Apports

(g/j) %

apports Adultes

Boissons alcoolisées 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 9,2 1

Boissons sans alcool 0,4 1 0,1 0 0,1 0 0,1 1 0,0 1 0,0 0 124,7 14

Produits laitiers 13,2 17 8,2 25 3,4 13 0,4 4 0,1 11 0,3 3 419,5 45

Viandes, poissons, œufs 18,0 23 6,4 20 7,6 28 2,4 21 0,1 18 1,6 17 38,5 5

Plats composés 15,0 19 5,4 16 5,7 20 2,3 20 0,1 17 1,4 14 101,4 12

Fruits, légumes 1,6 2 0,3 1 0,6 2 0,4 4 0,1 11 0,2 2 71,7 9

Corps gras 14,6 19 5,0 15 5,1 19 4,1 33 0,2 23 4,7 44 7,8 1

Produits sucrés 12,1 15 6,5 18 3,7 13 1,1 9 0,1 10 0,8 8 52,0 6

Féculents 4,0 5 1,2 4 1,2 4 1,1 9 0,1 8 1,1 12 66,5 8

Enfants

Boissons alcoolisées 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,2 0

Boissons sans alcool 0,7 1 0,3 1 0,2 1 0,1 1 0,0 2 0,0 0 81,5 10

Produits laitiers 10,9 16 6,6 23 2,9 13 0,4 4 0,1 13 0,2 3 443,0 51

Viandes, poissons, œufs 14,1 21 5,0 18 6,0 25 1,9 21 0,1 17 1,1 14 27,3 3

Plats composés 11,6 17 4,3 15 4,5 19 1,7 18 0,1 17 1,2 15 85,7 11

Fruits, légumes 0,7 1 0,1 1 0,2 1 0,2 3 0,0 8 0,1 2 38,1 5

Corps gras 8,5 13 2,7 9 3,0 13 2,5 26 0,1 17 3,0 36 5,8 1

Produits sucrés 17,2 25 8,9 29 5,6 23 1,6 17 0,1 19 1,2 16 78,2 10

Féculents 4,0 6 1,3 5 1,3 5 0,8 9 0,0 7 1,0 13 83,8 10

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(9)

Contribution des produits laitiers dans les apports lipidiques de la population française 53

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

Tableau 4

Contribution des produits laitiers, du beurre et de la crème aux apports en énergie, lipides, acides gras saturés (AGS), acides gras mono-insaturés (AGMI) selon les régions,

chez les adultes. Données CREDOC-CCAF 2007.

3.2 Chez les enfants

3.2.1 Apports lipidiques

Les apports moyens en énergie et en différents lipides chez les enfants de l’enquête CREDOC-CCAF 2007 sont donnés dans le tableau 5.

Chez les enfants âgés de 3 à 17 ans, les apports énergétiques moyens sont de 1773,0 ± 15,2 kcal/jour.

La consommation lipidique est de 67,7 g/jour soit 34,4 % AET. Les AGS repré- sentent 29,3 g/jour soit 14,9 % de l’AET, les AGMI 23,6 g/j, soit 12,0 % de l’AET et les AGPI 9,0 g/j soit 4,6 % de l’AET. Parmi les polyinsaturés, les apports en acides gras oméga 3 sont de 0,5 g/j (0,3 % AET) et de 7,9 g/j (4,0 % AET) pour les acides gras oméga 6 avec un rapport oméga 6/oméga 3 = 15,8.

Les apports en lipides des garçons sont supérieurs à ceux des filles, en revan- che leur contribution aux AET est comparable.

Les apports en lipides (totaux et différents AG) augmentent avec l’âge mais leur contribution aux AET n’est pas sensiblement différente.

Région

Parisienne Nord Est BP est BP

Ouest Ouest Sud-ouest Sud-est Méditerranée

Lipides (g/j) 76,9 79,3 79,5 78,7 77,0 79,9 79,3 82,9 77,6

Contribution des Produits

laitiers (%) 16,2 14,8 15,4 17,7 17,5 16,1 17,0 19,1 17,5

Contribution du beurre (%) 5,3 8,0 5,4 6,0 6,9 9,5 5,6 5,0 4,5

Contribution de la crème (%) 0,5 0,3 0,8 0,8 1,0 0,8 0,5 0,7 0,6

Total 22 23,1 21,6 24,5 25,4 26,4 23,1 24,8 22,6

AGS (g/j) 31,7 33,7 32,9 33,2 33,5 34,6 33,3 35,4 31,9

Contribution des Produits

laitiers (%) 24,2 21,6 22,3 25,8 25,2 23,1 24,9 27,0 26,5

Contribution du beurre (%) 8,4 12,0 8,2 9,2 10,2 14,0 8,5 7,6 6,9

Contribution de la crème (%) 0,8 0,4 1,2 1,1 1,4 1,2 0,8 1,0 1,0

Total 33,4 34 31,7 36,1 36,8 38,3 34,2 35,6 34,4

AGMI (g/j) 26,6 27,8 27,6 27,4 26,1 27,5 27,3 29,0 27,4

Contribution des Produits

laitiers (%) 12,5 11,6 12,3 13,8 13,9 12,3 13,1 14,8 13,1

Contribution du beurre (%) 4,2 6,3 4,4 4,7 5,7 7,7 4,5 3,9 3,5

Contribution de la crème (%) 0,4 0,2 0,6 0,6 0,8 0,6 0,4 0,6 0,5

Total 17,1 18,1 17,3 19,1 20,4 20,6 18 19,3 17,1

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(10)

54Sci. Aliments 30(1-4), 2011V. Grandjean et al.

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

Tableau 5

Apports en énergie, lipides, acides gras saturés (AGS), acides gras mono-insaturés (AGMI), acides gras poly-insaturés (AGPI) chez les enfants selon le sexe et selon l’âge. Données CREDOC-CCAF 2007.

Enfants 3-17 ans (n = 1149)

Garçons

(n = 587) Filles

(n = 562) 3-5 ans

(n = 247) 6-8 ans

(n = 219) 9-11 ans

(n = 228) 12-14 ans

(n = 226) 15-17 ans (n = 230) Énergie (kcal/j) 1773,0 ± 15,2 1887,8 ± 23,7 1653,0 ± 17,5 1423,0 ± 21,4 1664,6 ± 24,1 1797,6 ± 27,1 1885,0 ± 35,5 2117,1 ± 45,2 AESA* (kcal/j) 1771,2 ± 15,1 1886,2 ± 23,7 1651,2 ± 17,5 1422,8 ± 21,4 1664,3 ± 24,1 1797,0 ± 27,1 1884,3 ± 35,4 2110,0 ± 45,1 Lipides

g/j 67,7 ± 0,6 71,7 ± 0,9 63,5 ± 0,8 55,0 ± 1,0 64,2 ± 1,1 69,3 ± 1,2 71,3 ± 1,5 79,5 ± 1,8

% AET 34,4 34,2 34,6 34,8 34,7 34,7 34,1 33,8

AGS

g/j 29,3 ± 0,3 30,9 ± 0,4 27,6 ± 0,4 24,5 ± 0,5 28,1 ± 0,6 29,8 ± 0,6 30,7 ± 0,7 33,6 ± 0,8

% AET 14,9 14,7 15,0 15,5 15,2 14,9 14,6 14,3

AGMI

g/j 23,6 ± 0,2 25,2 ± 0,3 22,0 ± 0,3 18,7 ± 0,3 22,2 ± 0,4 24,3 ± 0,4 24,9 ± 0,5 28,3 ± 0,7

%AET 12,0 12,0 12,0 11,8 ± 12,0 12,2 11,9 12,0

AGPI

g/j ,0 ± 0,1 9,5 ± 0,2 8,6 ± 0,1 7,0 ± 0,2 8,5 ± 0,2 9,4 ± 0,2 9,7 ± 0,2 10,9 ± 0,3

%AET 4,6 4,5 4,7 4,4 ± 4,6 4,7 4,6 4,6

AGPI n-31

g/j 0,5 ± 0,0 5 ± 0,0 0,5 ± 0,0 0,4 ± 0,0 0,5 ± 0,0 0,5 ± 0,0 0,5 ± 0,0 0,6 ± 0,0

%AET 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3

AGPI n-61

g/j 7,9 ± 0,1 8,1 ± 0,1 7,7 ± 0,1 6,2 ± 0,2 7,5 ± 0,2 8,3 ± 0,2 8,4 ± 0,2 9,2 ± 0,3

%AET 4,0 3,9 4,2 3,9 4,1 4,2 4,0 3,9

* AESA : Apport énergétique sans alcool.

1. Apport estimé à partir de table de composition SUVIMAX.

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(11)

Contribution des produits laitiers dans les apports lipidiques de la population française 55

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

3.2.2 Contribution des produits laitiers, du beurre et de la crème aux apports énergétiques et lipidiques (tableau 2)

La consommation des produits laitiers chez l’enfant contribue avec 257,4 kcal/j en moyenne à 15 % des apports énergétiques. Les apports lipidiques issus des pro- duits laitiers (10,9 g/j) correspondent à 16 % des apports quotidiens totaux. Les pro- duits laitiers contribuent à 23 % des apports en AGS, 13 % des apports en AGMI, 4 % des apports en AGPI, 13 % des apports en AGPI n-3 et 3 % des apports en AGPI n-6.

Au sein du groupe « produits laitiers », la contribution aux différents apports lipi- diques se répartit de façon homogène entre les fromages, les ultra-frais laitiers et le lait.

La consommation de lipides issus du beurre s’élève à 2,4 g/jour, contribuant à 1 % des apports énergétiques et 3 % des apports lipidiques quotidiens. La consommation de crème est très faible représentant 1 % des apports lipidiques quotidiens.

3.2.3 Place des produits laitiers par rapport aux autres groupes d’aliments (tableau 3)

Concernant la contribution du groupe « produits laitiers » aux apports lipidiques par rapport aux autres groupes d’aliments, les produits laitiers arrivent en 4e position (16 %) derrière le groupe « produits sucrés » (25 %) et les groupes « viande, pois- son, œufs » (21 %) et « plats composés » (17 %). Le premier groupe d’aliments con- tributeur aux apports en AGS est le groupe « produits sucrés » (29 %), suivi du groupe « produits laitiers » (23 %) puis des groupes « viande, poisson, œufs » (18 %) et « plats composés » (15 %).

3.2.4 Contribution des produits laitiers en fonction des différents critères sociodémographiques

Le critère sexe n’intervient pas dans la contribution des produits laitiers aux dif- férents apports lipidiques quotidiens.

La contribution des produits laitiers aux apports lipidiques diminue avec l’âge : 21 % et 14 % des apports en lipides totaux chez les 3-5 ans et les 15-17 ans, 29 % et 20 % pour les AGS, 18 % et 11 % pour les AGMI, 5,8 % et 3,5 % pour les AGPI.

La contribution de la crème et du beurre aux différents apports lipidiques varie peu en fonction de l’âge.

Des variations sont observées en fonction des régions : la contribution des pro- duits laitiers est la plus élevée dans l’est et la moins élevée dans BP pour les lipides totaux, les AGS et les AGMI. La contribution du beurre et de la crème est plus éle- vée dans l’ouest et plus basse dans l’est (tableau 6).

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(12)

56 Sci. Aliments 30(1-4), 2011 V. Grandjean et al.

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

Tableau 6

Contribution des produits laitiers, du beurre et de la crème aux apports en énergie, lipides, acides gras saturés (AGS), acides gras mono-insaturés (AGMI)

selon les régions, chez les enfants. Données CREDOC-CCAF 2007.

4 – DISCUSSION

L’étude CREDOC-CCAF 2007 permet d’estimer les consommations de lipides totaux et des différents types d’acides gras dans la population française ; d’évaluer la contribution des produits laitiers, du beurre et de la crème et leur place en com- paraison aux autres groupes d’aliments. Afin de permettre des comparaisons et de situer les produits laitiers, le parti a été pris de classer les catégories d’aliments en 9 groupes suivant leurs caractéristiques nutritionnelles, un groupe à part entière réunit les plats composés, sandwichs…

Comme pour toutes les enquêtes alimentaires, l’interprétation des résultats com- porte des limites liées au recueil de données déclaratives et aux tables de composi- tion des aliments incomplètes. Par ailleurs, la comparaison des données CREDOC- CCAF 2007 et INCA 2 (enquête individuelle nationale des consommations alimen- taires, 2007) n’a pas été possible du fait d’une méthodologie différente quant au recueil des consommations de matières grasses ajoutées.

Pour des apports quotidiens en énergie avoisinant les 2 000 kcal chez les adul- tes, la contribution des lipides totaux aux apports énergétiques est conforme aux dernières recommandations françaises sur les lipides [3], voire dans la limite infé- rieure. La même tendance est retrouvée chez les enfants. Les apports énergétiques diminuent avec l’âge chez les adultes, diminution liée en partie à une baisse des apports lipidiques totaux. Ceci est d’autant plus marqué pour la tranche des 65 ans et plus, chez qui la contribution des lipides est inférieure à 35 % des apports éner-

Région

Parisienne Nord Est BP est BP Ouest Ouest Sud- ouest Sud-

est Méditerranée

Lipides (g/j) 62,7 71,4 70,3 67,3 69,3 68,0 71,8 66,1 68,5

Contribution des Produits laitiers (%) 16,2 17,1 18,1 15,1 17,0 16,0 16,1 17,3 15,7

Contribution du beurre (%) 3,1 2,5 2,1 2,3 4,5 5,8 3,7 3,6 2,6

Contribution de la crème (%) 0,5 0,4 0,8 1,1 1,0 0,8 0,9 0,8 0,8

Total 20 20 21 19 22 23 21 22 19

AGS (g/j) 26,7 30,6 29,8 29,0 30,9 30,1 30,7 29,0 29,2

Contribution des Produits laitiers (%) 23,0 23,6 25,6 21,3 23,3 22,0 22,7 23,9 21,9

Contribution du beurre (%) 4,7 3,7 3,2 3,6 6,4 8,3 5,7 5,5 4,0

Contribution de la crème (%) 0,7 0,5 1,1 1,6 1,3 1,1 1,3 1,1 1,1

Total 28 28 30 27 31 31 30 31 27

AGMI (g/j) 21,9 25,1 24,9 23,8 23,7 23,5 25,0 22,7 24,2

Contribution des Produits laitiers (%) 13,1 13,6 14,4 11,9 13,8 12,8 12,5 13,9 12,1

Contribution du beurre (%) 2,4 2,0 1,6 1,8 3,6 4,6 3,0 2,8 2,0

Contribution de la crème (%) 0,4 0,3 0,6 0,9 0,8 0,6 0,7 0,6 0,6

Total 16 16 17 15 18 18 16 17 15

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(13)

Contribution des produits laitiers dans les apports lipidiques de la population française 57

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

gétiques. Ces observations posent la question du risque pour cette tranche d’âge de ne pas couvrir ses besoins en acides gras polyinsaturés indispensables, les apports de ces acides gras étant étroitement corrélés à l’apport en lipides totaux du régime.

Pour ce qui concerne l’équilibre entre les différents acides gras, les apports en AGS varient de 14,3 à 15,5 % des AESA selon les tranches d’âge. Ils sont donc légèrement supérieurs aux nouvelles recommandations qui sont de 12 % des AE.

Les nouveaux apports nutritionnels conseillés semblent donc plus accessibles, au regard des précédents apports conseillés qui étaient de 8 % AESA quasiment impossibles à atteindre à moins d’un bouleversement des habitudes alimentaires.

Concernant les AGPI, l’analyse du rapport w6/w3 montre un déséquilibre, lié probablement à une déficience d’apport en w3 alors que les apports en w6 sont lar- gement adéquats. Il faut néanmoins rester prudent dans l’analyse de ces résultats car les teneurs en w3 et w6 des aliments sont encore insuffisamment renseignées dans les tables de composition.

La contribution du groupe « produits laitiers » aux apports énergétiques repré- sente 15 % chez les enfants et 12 % chez les adultes. Les premiers contributeurs sont les groupes « produits sucrés » et « féculents » avec respectivement 22 % et 21 % chez les enfants et 15 % et 24 % chez les adultes. Comme attendu, le groupe

« produits laitiers » n’est pas le groupe le plus pourvoyeur d’énergie (5e place chez les adultes, 3e chez les enfants).

Pour ce qui concerne les lipides totaux, le groupe « produits laitiers » ne fait pas non plus partie des plus forts contributeurs. Quant au beurre et à la crème, ils apportent seulement la moitié des lipides au sein du groupe « corps gras », lui- même 3e et 5e groupe contributeur aux apports lipidiques respectivement chez les adultes et les enfants.

Le groupe « produits laitiers » est un des principaux contributeurs en AGS, 2e chez les enfants après le groupe « produits sucrés » (pâtisseries, viennoiseries….) et 1er chez les adultes. Dans le groupe « corps gras », si le principal aliment vecteur en AGS est le beurre, le groupe « corps gras » dans son ensemble n’est que le 5e groupe d’aliments pourvoyeurs en AGS chez les adultes et chez les enfants. La consommation de crème étant faible, sa contribution dans le groupe « corps gras » peut être considérée comme négligeable.

Notons que dans cette étude, comme dans les autres enquêtes alimentaires, les AGS sont considérés en un seul bloc, autrement dit les données ne font pas de dis- tinction entre les différents acides gras saturés. Or on sait aujourd’hui que les AGS n’ont pas tous le même rôle. Ainsi du point de vue cardiovasculaire, certains sont bénéfiques, d’autres neutres et seuls 3 (acides palmitique, myristique et laurique) sont athérogènes lorsqu’ils sont consommés en excès. Les nouvelles recommanda- tions françaises en lipides prennent en compte ces différents aspects en émettant des recommandations spécifiques pour les AGS athérogènes [3]. Il conviendrait donc d’estimer la consommation totale en ces 3 AGS puis de réviser la contribution des différents groupes aliments à ces apports. Mais à ce jour les tables de composi- tion des aliments ne fournissant pas de profil détaillé en AGS pour toutes les caté- gories d’aliments en particulier pour les plats composés, une analyse plus fine des contributions des différents groupes d’aliments n’est pas encore possible. Concer- nant les produits laitiers, le beurre et la crème, la table de composition fournit le pro- fil détaillé en AGS, ce qui permet d’en observer la grande variété intéressante. Ainsi, les produits laitiers, le beurre et la crème sont souvent mal considérés en raison de leur teneur en AGS, alors que la moitié de leurs AGS sont neutres voire bénéfiques pour la santé humaine.

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(14)

58 Sci. Aliments 30(1-4), 2011 V. Grandjean et al.

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

Par ailleurs, le groupe « produits laitiers », ainsi que le beurre et la crème sont des vecteurs notables d’AGMI. Près d’un tiers des AG totaux de la matière grasse du lait est de l’acide oléique réputé pour sa neutralité du point de vue cardiovascu- laire [4]. Concernant les autres AGMI du lait, les lipides laitiers contiennent en petite quantité (environ 2 % AG totaux) de l’acide palmitoléique (C16 :1 n-7) qui semble avoir un effet bénéfique pour la santé. Récemment en effet, une récente étude a montré que l’acide palmitoléique, présent presque exclusivement dans le lait rédui- rait le risque de développer un diabète de type 2 [5].

Enfin, le groupe « produits laitiers », le beurre et la crème constituent des modes- tes mais non négligeables vecteurs d’acide α-linolénique (précurseur des n-3). Plu- sieurs études ont montré que les produits laitiers représentaient le vecteur majoritaire d’acide alpha-linolénique dans la population française [6].

On peut donc constater que le groupe « produits laitiers », le beurre et la crème ont une composition en AG particulière – AGS variés, acide oléique et des acides gras indispensables – qui peut lui conférer des atouts nutritionnels intéressants. Il existe un certain nombre d’études observant un effet bénéfique des produits laitiers sur le syndrome métabolique, qui pourrait entraîner une protection cardio-vasculaire [7]. Ces effets pourraient être liés au contenu du lait en certains éléments, notam- ment le calcium, des peptides bioactifs mais aussi pourraient être expliqués par la composition spécifique en AG des produits laitiers.

5 – CONCLUSION

L’analyse des contributions des aliments aux apports en nutriments en s’appuyant sur les enquêtes alimentaires, permet de mieux appréhender et de relati- viser la place de chacun dans l’alimentation. Les produits laitiers non écrémés, le beurre et la crème sont souvent mis en avant quant à leurs apports en lipides et en acides gras saturés. Or l’enquête CREDOC-CCAF 2007 montre d’une part que les consommations en lipides totaux des Français sont en adéquation avec les recom- mandations et proches quant aux AGS, d’autre part que les produits laitiers n’en sont pas les principaux et seuls contributeurs. La place des produits laitiers reste essentielle en tant que vecteurs principaux de calcium (tableau 3) mais aussi d’autres micro nutriments (iode, zinc, vitamines du groupe B, rétinol, magnésium…), ce qui justifie les recommandations de santé publique relatives à la consommation de 3 produits laitiers par jour chez l’adulte et 3 ou 4 chez l’enfant et l’adolescent [8].

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(15)

Contribution des produits laitiers dans les apports lipidiques de la population française 59

© Lavoisier – La photocopie non autorisée est un délit

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

[1] http://www.anses.fr/TableCIQUAL/

index.htm

[2] SU.VI.MAX Table de composition des ali- ments, éd Economica, 2006.

[3] LEGRAND P. et al 2010, Apports nutrition- nels conseillés, http://www.afssa.fr/Docu- ments/NUT2006sa0359.pdf

[4] LEGRAND P. Intérêt nutritionnel des prin- cipaux acides gras des lipides du lait.

Sciences des aliments, 2008, 28 (n° 1-2), 34-43.

[5] MOZAFFARIAN D., CAO H., KING I.B., LEMAITRE R.N., SONG X., SISCOVICK D.S., HOTAMISLIGIL G.S. Trans-palmi-

toleic acid, metabolic risk factors, and new-onset diabetes in U.S. adults: a cohort study. Ann Intern Med. 2010 Dec 21; 153 (12): 790-9.

[6] COMBE N. Contribution des produits lai- tiers aux apports en acide alpha-linoléni- que de la population française Sciences des aliments, 2011 (vol. 30 n° 1-4/2011).

[7] CRICHTON G.E., BRYAN J., BUCKLEY J., MURPHY K.J. Dairy consumption and metabolic syndrome: a systematic review of findings and methodological issues.

Obes Rev. 2011 May: 12(5):e190-201.

[8] www.mangerbouger.fr

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

(16)

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur sda.revuesonline.com

Références

Documents relatifs

Les acides gras polyin- saturés jouent donc un rôle important non seulement dans la mise en place des processus inflammatoires, dans une première phase, mais également dans leur

À la suite de la lecture de ces documents quel aliment estimez vous souhaitable de rajouter sur votre « liste de courses » pour la semaine prochaine.. Il semble que

Les acides gras à longue chaîne (nombre de carbones > à 10) l’activation se fait dans l’espace intermembranaire de la mitochondrie par une acyl- CoA synthétase liée à la

0 la vitesse de libération des acides gras dans la lumière intestinale, liée elle-même à la struc- ture glycéridique, n’a pas d’influence sur la composition en acides

Le sel de plomb de l’acide vaccénique possède la propriété d’être insoluble dans l’alcool acétique, comme les sels de plomb des acides saturés possédant

importante du taux d’acides diènes conjugués est une preuve que le facteur respon- sable des variations atteignant la proportion d’acides monoènes trans est bien

On constate pour l'acide gras 18:3n-3 une évolution nettement caractérisée: un minimum vers septembre-octobre et un maximum vers février- mars; cette évolution est opposée à

Via acyl CoA synthétase dans la membrane externe des mitochondries qui capte les acides gras et les lie aux CoA après activation de l’acide gras par l’ATP.. Les acides gras