INFLUENCE DE LA STRUCTURE GLYCÉRIDIQUE
ET DE LA NATURE DES ACIDES GRAS ALIMENTAIRES
SUR LA COMPOSITION DES DÉPÔTS CHEZ LE PORC
J.
FLANZY, A.RÉRAT,
A. C.FRANÇOIS
M. JAME, Jacqueline MEUROT, Marie-José BOUFFLERS J. RETTAGLIATI, H. BOUSQUET
Station centrale de Nutrition Station de Recherches sur
l’Élevage
des Porcs,Centre natiozaal de Recherches
zoolechniques,
Jouy-era-Josas (Seine-et-Oise)SOMMAIRE
Une
expérience
a été réalisée en soumettant des porcs en croissance à unrégime
soitdélipidé
soit additionné de saindoux normal, soit additionné du même saindoux interestérifié.
De ce travail il résulte que : 1
0 la vitesse de libération des acides gras dans la lumière intestinale, liée elle-même à la struc- ture
glycéridique,
n’a pas d’influence sur lacomposition
en acides gras des tissusadipeux ;
2
° les acides gras
ingérés
sont utilisés dilléremment,qualitativement
etquantitativement,
au sein des
dépôts.
Parmi les facteurs
qui règlent
lacomposition
en acides gras desdépôts adipeux,
la nature des
graisses
alimentaires occupe uneplace importante
chez le monogas-trique,
le Porcparticulièrement (LÉ VY ,
1949 ;F RANÇO IS
etF LANZY , zg58).
Dans ce dernier cas, les acides gras alimentaires
peuvent
non seulement se retrou-ver dans les
dépôts (B LUMER
et al,1957 ),
mais encore,d’après
GARTONet DuNCAN(rg
54
),
se superposer auxgraisses d’origine endogène,
sans que la structure desgly-
cérides dans
lesquels
ils sontengagés
subisse de modification.On
pouvait
donc penser que la nature desdépôts adipeux,
chez le Porc, variepeu,
lorsque
on lui faitingérer
de lagraisse provenant
de la mêmeespèce.
Tel n’estpas le cas : FÉVRIER
( 195 6),
en alimentant des porcs avec unrégime
contenant dusaindoux
(indice
d’iode50 ),
a constaté que l’indice desgraisses
dedépôt augmentait
de 15
points.
Nous avons
essayé d’expliquer
cephénomène paradoxal :
- d’une
part
par la structureglycéridique
dusaindoux ;
- d’autre
part,
par laspécificité
de lalipase qui hydrolyse
depréférence
leschaînes externes des
glycérides.
En
effet, l’augmentation
de l’indice d’iode desgraisses
dedépôt correspond
à une
augmentation
du taux des acides insaturés dans celles-ci.Or,
dans le cas dusaindoux,
ces acides sont situés depréférence
enposition
externe dans lestrigly-
cérides mixtes
(c’est-à-dire
fixés sur les atomes de carbone i et 3 de la molécule deglycérol) (S AVARY , Fi!ANZY, DE SNU E U E, 1957 ) ;
cette liaison esterprimaire
estla
première hydrolysée
au cours de ladigestion
par lalipase pancréatique (M ATTSO rr
et BECK,
I95 6 ;
SAVARi etD!5WU!I,L!, 195 6).
On
pouvait
donc fairel’hypothèse
que les acides gras libérés(en
l’occurence les acides grasinsaturés)
se stockaient depréférence
à ceuxqui
restaient attachés à la molécule deglycérol.
Si cette
hypothèse
était exacte, il suffisait de diminuer laproportion
des acidesinsaturés en
position
externe pour que l’insaturation moyenne des acides libérés diminue parrapport
à celle du saindouxnormal, provoquant
ainsi une diminution de l’indice d’iode desdépôts adipeux.
Nous avons réalisé cette
expérience
enrépartissant
les chaînes d’acides grasau hasard sur la molécule de
triglycéride,
par interestérification nondirigée
du sain-doux. Cette
graisse
étaitincorporée
dans unrégime
alimentaire de porcs. Parallèle- ment, nous avons étudié un lot témoin recevant du saindouxnormal ;
et nous avonscomparé
les deux lots à un troisième dont la ration ne contenait pas degraisse.
PROTOCOLE
EXPÉRIMENTAL
i. Fabrication du saindoux
i),ilerestérifié
Du saindoux commercial a été rafhné
(neutralisé,
lavé, décoloré). Sacomposition
en acides gras était la suivante en p. ioo:L’interestérification a eu lieu en chauffant ce saindoux à 1800C sous vide
pendant
4heures enprésence
de i p. 100deméthylate
de sodium. Ce saindoux interestérifié a subi un deuxièmeraffinage, puis
une désodorisation.Un lot témoin a été traité de la même manière, y
compris
unchauffage
à 1800Cpendant
¢ heures,sans
méthylate
naturellement.Les deux lots de saindoux ont été
protégés, pendant
leurstockage,
par 0,1 p. 100 de BHT environ.Le remaniement des chaînes d’acides gras au sein des molécules de
triglycérides
a été vérifiéen faisant
agir
lalipase pancréatique
sur les deux lotsjusqu’à
un taux delipolyse
de 20p. 100. On a obtenu les résultats suivants :2
. Plan d’alimentation
Nous avons constitué 3 lots de 3 animaux. Chacun des lots
comprenait
des frères issus d’une mêmeportée.
La composition des rations était la suivante :
Le rationnement de chacun des lots était calculé de telle
façon
que lesquantités d’énergie
etd’azote consommés soient les mêmes :
! !
Dans ces conditions les animaux, pesant 40
kg
en débutd’expérience,
ont été abattus à 110kg
environ ; àpartir
de 60kg,
on a soumis un animal du lot I et un animal du lotII, jumeaux,
aurégime
du lot III. Ces deux animaux constituent le lot I, II, III.
3
. Prélèvements
Sur les carcasses des animaux abattus, nous avons
procédé
à desprélèvements
de tissusadipeux,
de manière à avoir une
représentation
de lacomposition
desdépôts adipeux
du porc en fonction de leur localisation(fig.
i).4
. Analyse des acides gras
L’analyse
des acides gras dechaque
échantillon a été effectuée parchromatographie
enphase
gazeuse
après
extraction du tissuadipeux
par le chloroforme etméthylation
des acides gras libérés de l’extraitaprès saponification.
La
chromatographie
a été effectuée à l’aide d’unappareil
Beckman GC2 à19O O C,
sur une colonnede 2 m de long et de 4mm de diamètre,
remplie
de Chromosorb Wimprégné
de 20p. 100de succi- nate dediéthylèneglycol.
Nous avons
négligé
les constituants mineurs des acides gras et nous avonsexprimé
les compo- sitions centésimales en acidespalmitique, stéarique, oléique, linoléique.
Lesquantités
d’acide my-ristique
etpalmitoléique
sont en effet trop faibles pour influencer les résultats.A
partir
des taux de ces quatre acides, nous avons calculé un « indice d’iodeu théorique qui
estcelui
indiqué
sur lesgraphiques.
RÉSULTATS
I
. Les
dépôts adipeux
lesplus importants pondéralement
sont, par ordre décrois- sant : le lard dorsal de la 10e vertèbre au cou, le lard dorsal de la queue à la ioe
vertèbre,
la panne(graisse périnéale),
lapoitrine,
lestransversales,
lesdépôts adipeux
de la tête.L’épaisseur
du lard est maximum sur ledos,
au niveau de la joevertèbre,
où l’ondistingue parfaitement
les couches interne et externe ; celles-ci sontrespecti-
vement de l’ordre de 25 mm et 17 mm.
L’épaisseur de
la couche interne s’amenuise du dos au ventre del’animal,
cequi
rend difficile la caractérisation de certains échantillons etexplique
certainesvaleurs aberrantes dans les résultats
(transversale
sacréeinterne,
parexemple).
2
. La
figure
2représente
les variations de l’indice d’iode en fonction durégime
et de la localisation et
permet
les constatations suivantes :-
L’indice
d’iode desdépôts
estcomparable
dans les lots I etII, chaque
foisque les échantillons ont été
parfaitement
localisés(v. ci-dessus).
- Les
dépôts
des animaux du lot III(régime
sansgraisse) présentent
leplus
faible indice
d’iode,
ceux des lots I et II leplus élevé,
ceux des animauxayant
reçudes
graisses
au début de leurcroissance, puis
unrégime délipidé, présentent
un indiceintermédiaire à ceux des autres lots.
- La
composition
desgraisses
du menton dans les 4 lots est à peuprès
iden-tique
etpourrait représenter
une certaine constante del’espèce
avec larépartition
suivante en acides gras : acide
palmitique,
24 p. ioo ; acidestéarique,
m p. 100 ; acideoléique,
62 p. ioo ; acidelinoléique,
3 p. 100.3
. Les
figures
suivantes :(fig.
3, 4et5 ) représentent
lescompositions
en acidesgras
(p. ;
s. ;ol. ; lin.)
de différents échantillons(nous
avonspris
la moyenne des lots I etII).
La
figure
3représente
lacomposition
desgraisses enveloppant
le coeur et celledes
graisses
de la bande transversale externe au niveau de la 10e vertèbre.Tout
d’abord,
nous constatons à nouveau que les différences decomposition portent
enpremier
lieu sur tous les acides gras et que ces différences sontplus impor-
tantes en fonction du site
anatomique qu’en
fonction de l’alimentation.On voit ainsi que les taux d’acide
oléique
et d’acidestéarique
desgraisses
dulot
I, II,
III serapprochent davantage
de ceux du lot III que de celles du lotI,
alors que la concentration en acidelinoléique
du lotI, II,
III serapproche davantage
de celle du lot I.
Sur la
figure
4(jambon
etpanne),
on retrouve les mêmes résultats. D’une manièreplus générale,
et àl’exception
de l’acidelinoléique,
onpeut
dire que lacomposition
en acides gras des lots
I, II,
III serapproche
de celle du lot III : il y a presque iden-tité, même,
dans le cas desdépôts plus
saturés tels que le coeur et la panne.Sur la
figure
5,qui
nereprésente
que lacomposition
desgraisses
de couverture, les remarques faitesprécédemment
sont valables pour l’acidelinoléique
dans lesdeux cas, pour l’acide
stéarique
dans le cas du lard externe. Pour cetéchantillon,
la teneur en acidepalmitique
du lotI, II,
III estidentique
à celle du lotI,
II.DISCUSSION
A.
Influe 1 tce
de la structureglycéridique
Les
graisses
dedépôt
des lots I et II sontidentiques
par leurs acides gras. Onne
peut
donc pas conclure à un lien entre la structureglycéridique
deslipides ingérés
et, parsuite,
la vitesse de libération des acides gras et la formation desdépôts, ceci, évidemment,
dansl’hypothèse généralement
admise(C L É MENT , 19 6 4 )
quel’hydrolyse
des
triglycérides
dans la lumière intestinale estpartielle
et que lalipase
neprésente qu’une spécificité
deposition
et non de saturation de chaîne.Dans le cas du
Poulet,
REN-NFRet HILL(ig6i)
avaient montréque la digestibi-
lité de l’acide
palmitique
variait suivant la structureglycéridique :
93 p. 100 dans le cas du saindouxnormal,
80p. 100dans le cas du saindoux interestérifié. Mais cesauteurs n’avaient pas étudié
parallèlement
lacomposition
desdépôts.
B.
Stockage
des acides grasUn
régime délipidé (lot III) augmente
la teneur en acides saturés desdépôts.
C’est un
phénomène
assez connu : nous n’insisterons pas sur cepoint.
Les acides
’gras insaturés,
stockés depréférence
ou moins bien utilisés chez les animaux soumis à unrégime
gras, nedisparaissent
que trèslentement, après
lasuppression
desgraisses (lot I, II-III).
Ces faits sont àrapprocher
de ceux observéspar différents auteurs : ANDERSON et
ME ND E L , (ig28) ; I,o:!G!N!cxuR, (I939)
&dquo;et nous citerons à ce propos
l’interprétation
de MarianneI,!vy ( 1949 ) :
«Lorsqu’on
donne immédiatement
après
l’alimentation grasse, modificatrice desdépôts,
unealimentation
glucido-protéique suffisante,
les besoinsénergétiqu es
étant totalement couverts parcelle-ci,
l’animal n’a nullement besoin de faireappel
à ses réservesgrasses,
lesquelles
ne subissent donc aucune modification. Aucontraire,
dans lejeûne, l’organisme épuise rapidement
ses réserves grasses et lesremplace
ensuitepar des corps
synthétiquement
formés auxdépens
desglucides.
»C. 111 éta bolisation des acides gras
I
.
L’examen
desgraisses
du lotI, II,
III montre que l’acidelinoléique déposé
dans la
première période
est peu métabolisé au cours des deux mois derégime lipido- prive.
Enrevanche,
l’acideoléique
stocképendant
lapremière période disparaît
par-tiellement dans les
graisses
externes et totalement dans lesgraisses d’organe
pour arriver au taux obtenu parsynthèse endogène (régime lipidoprive).
L’acide
oléique
est doncmieux
utilisé que l’acidelinoléique
à des fins métabo-liques.
Ces résultats confirment ceux de MEAD, SLATONet DECKER( 195 6).
Parallèlement, puisque
l’aliment contientapproximativement
autant d’acidesgras saturés que d’acides gras
insaturés, l’augmentation
du taux d’acideoléique
dans les
dépôts
des animaux soumis auxrégimes
avecgraisses peut
êtreprovoquée
par deux
phénomènes :
- soit par une
synthèse
d’acideoléique ;
- - soit par une utilisation
préférentielle (immédiate
oudifférée)
à des finsmétaboliques
des acides gras saturés.La Ire
hypothèse paraît
invraisemblable : iln’y
aapparemment
pas de raison pour quel’organisme synthétise plus
d’acideoléique
dans un cas que dans l’autre.En
effet,
les mécanismesinvoqués
par Rous etF AVAR GE R , (1 9 63
a,1963 b)
pour la
synthèse
de l’acidepalmitique
neparaissent
pasapplicables
à l’acideoléique,
car les dernières
étapes de
leursynthèse
ne font pasappel
aux mêmessystèmes enzymatiques.
2
.
Après changement
derégime,
la diminution du taux des acides grasd’origine
alimentaire dans le lot intermédiaire
I,
II, III estplus importante
dans le cas desgraisses
lesplus
saturées(coeur
etpanne).
Lacomposition
de cesgraisses d’organe
a tendance à se
rapprocher rapidement
de lacomposition
desgraisses d’origine
endo-gène (lot III).
Ce
phénomène
seraitpeut-être dû,
soit à une utilisationpréférentielle
de l’acideoléique
au niveau de certains organes, soit à unesynthèse
accrue des acides saturés.Il semblerait ici que les variations de
composition
en acides gras suivant la localisationexpriment
une différence d’activitémétabolique
liéespécifiquement
aux tissus et organes.
3
. Si l’on
rapporte
lacomposition
desdépôts
à l’acideoléique,
lesquantités
d’acide
stéarique
dans le lot intermédiaire(I, II-III)
sontidentiques
à cellesproduites
par la
synthèse (lot III),
alors que lesquantités
d’acidepalmitique
sontplus
faibles.Pour
expliquer
cefait,
onpeut
formuler leshypothèses
suivantes :- soit l’utilisation à des fins
énergétiques
de l’acidepalmitique
depréférence
à l’acide
stéarique ;
- soit la
synthèse plus importante
de l’acidestéarique
ou par
élongation
de l’acidepalmitique,
ou par saturation de l’acide
oléique,
ou par
biosynthèse
directe(condensation).
L’acide palmitique
est mieuxutilisé, puisque, malgré
lasynthèse,
il reste pen- dant un certaintemps
inférieur au taux obtenu chez les animauxfabriquant
desgraisses
dedépôt uniquement
parbiosynthèse.
Le dernier travail de CooTS(rg6 4 )
semble confirmer ce fait.
Puisque
le taux d’acidestéarique
atteint la limiteplus
vite que l’acidepalmitique ,
en
supposant
que lasynthèse
des acides enCi,
etC l8
suive la même voie et que l’on doive passer par lesCi,
avant d’arriver auxCi,,
il faudrait éliminer la dernièrehypo- thèse,
c’est-à-dire labiosynthèse
directe de l’acidestéarique.
Onpeut
donc supposer que l’acidestéarique provient,
pour laplus grande part,
d’unesynthèse
àpartir
des acides
palmitique
ouoléique,
alors que l’acidepalmitique provient
presqueuniquement
de la condensation des éléments enC 2 (acétyl CoA) (F AVAR GE R ,
zg59 :VnuG!.:v, ig6i ; W AKIL , I g63 ;
DUPUIS etFA V A R GE R , 1963).
Nos
hypothèses
ne sont pasincompatibles
avec les théories actuelles sur les deux modes desynthèse
des acides gras, soit par la voiemitochondriale,
soit pai des éléments solubles de la cellule(WnKW, 19 6 3 ) ;
ellessuggèrent
seulement cellesqui prédominent quantitativement in
vivo pour la formation du tissuadipeux.
CONCLUSION
Des
expériences
que nous avonsréalisées,
trois conclusions sedégagent :
1
0 La vitesse de libération des acides gras dans la lumière intestinale n’influence pas la nature des
dépôts
gras. Seule lacomposition globale
en acides gras durégime, indépendamment
de la structureglycéridique,
a une action sur l’élaboration desdépôts.
2
0 Les différents tissus et organes n’utilisent pas
quantitativement
de la mêmefaçon
leslipides,
pour subvenir à leurs besoinsénergétiques.
3
0
Les différents acides gras ne sont pas utilisés de la mêmefaçon
par un même organe.Reçu pour
publication
en décembre 1964.REMERCIEMENTS
Nous remercions la Société G. Lesieur
qui
a bien vouluprocéder
à l’interestérification du saindoux.SUMMARY
INFLUENCE OF THE STRUCTURE OF THE GLYCERIDES AND THE NATURE OF THE FATTY ACIDS IN THE FEED
ON THE COMPOSITION OF THE DEPOT FAT OF PIGS
It is
generally accepted
that the inclusion of the usualdietary
fats in balanced rations causes an increase in the iodine number of thefatty
acids of thedepot
fat of the animal. The effect is greater the more unsaturated is thedietary
fat.FÉ
VRIER has shown in
particular
that thisphenomenom
occurs when theingested
fat is of the samespecies
of animal. He usedpigs
as hisexperimental
animals. We set out to see whether the effects observed were due to theparticular
structure of lard : in fact the unsaturatedfatty
acidsoccur for
preference
in the externalposition
in the mixedtriglyceride
molecules of lard, and those acids would be liberated firstby pancreatic lipase
and would thus be laid downpreferentially
inthe
depot
fat.For our
experiment
we had 3 groups ofpigs given
a dietcontaining
normal lard, a dietcontaining
interesterified lard or a diet with no fat. At slaughter the
fatty
acidcomposition
of differentdepot
fats was estimated by gas
chromatography.
From the results obtained the
following
may be stated :i. In the conditions of our
experiment
there was no difference between groups inperformance
of the
pigs
and growth was the same for all.2
. The
depot
fat was affectedonly by
the fatty acidcomposition
of the fat in the diet, andnot
by
the structure of thecorresponding glycerides. Generally speaking
thespeed
with which thefatty
acids were liberated did not influence thedepot
fat, at least in any way which could be seen for along period.
Various
hypotheses
areproposed concerning
the utilisation of thefatty
acids of the diet as sources of energy.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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