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Journée de synthèse nationale
25 octobre 2012 - Théatre du Gymnase
Discours d’ouverture
(Frédérique Rolet, co secrétaire générale du SNES-FSU)
Nous sortons d’une décennie de politique désastreuse pour le système éducatif, dure pour les personnels, lourde de conséquences pour de nombreux élèves.
L’alternance politique, les premières déclarations du Président de la République sur la priorité redonnée à l’Education, le combat contre les inégalités, l’hommage rendu à tous ceux, passeurs de savoirs, qui ont continué contre vents et marées à exercer leurs métiers, ont suscité espoirs et attentes.
Des annonces en termes de postes et de recrutements ont été faites, ainsi que l’examen au Parlement à la fin de cette année d’une nouvelle loi d’orientation et de programmation qui devrait clairement marquer la rupture avec la loi Fillon de 2005.
Les syndicats du second degré de la FSU qui ont porté durant toute la campagne les exigences de démocratisation du système éducatif, alerté sur la crise de recrutement, se sont investis dans les concertations préparatoires à cette loi pour y faire avancer leurs propositions en matière d’accès de tous aux qualifications, d’une scolarité repensée dans sa continuité, fondée sur des programmes renouvelés, des personnels respectés dans leurs missions.
Dans le même temps et en corrélation, ils ont décidé de créer les conditions d’une expression et d’une mobilisation de nos professions en lançant des Etats Généraux du second degré. De nombreux établissements ont, dans ce cadre, dressé des cahiers de revendications témoignant de la réalité de leur travail au quotidien, un travail souvent empêché, des difficultés cumulées, une volonté toujours présente de faire bouger les choses.
Les sections académiques et départementales ont dans un deuxième temps organisé des journées de débats et de restitution associant collègues syndiqués ou non, manifestement avides d’échanger sur leur exercice dans les établissements ; cette journée nationale de synthèse, organisée en quatre ateliers, intervient au moment clé, après le rapport issu de la concertation, après les premières séances de négociation. Elle constitue un temps fort du processus de mobilisation de nos professions, professions tenues à l’écart du débat qui se joue sur l’Ecole, dont la légitimité à s’exprimer est trop souvent méprisée, au profit de supposés experts, oublieux des réalités de notre travail, traitant bien vite la lutte contre l’échec scolaire en quelques mesures censées tout résoudre ; ainsi de la scansion de quelques mots magiques, tels « décentralisation » ou « socle commun ».
Or, réussir une transformation progressiste de l’Ecole, une école capable de permettre à tous les jeunes de s’approprier des outils permettant l’émancipation, la confrontation avec le réel dans sa complexité, la réflexion critique, des échanges argumentés, suppose bien plus d’ambition et de conditions.
Retour sur les réformes antérieures, temps donné aux élèves comme aux enseignants, formation initiale et continue dignes de ce nom mais aussi amélioration des conditions de travail et d’étude fortement dégradées par les réformes, contenus d’enseignement repensés, voilà de premières urgences. Conduire une réflexion sur l’unité du second degré,
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des articulations harmonieuses entre les différentes étapes du système éducatif plutôt que de théoriser un continuum école/collège conçu pour les élèves limités dans leurs parcours, favoriser les initiatives des équipes plutôt que de renforcer les hiérarchies locales, voilà qui devrait être le fil conducteur d’un projet éducatif pour le 21e siècle.
C’est en s’appuyant sur l’expérience et la réflexion des personnels que l’on avancera vers l’Ecole de demain, personnels des équipes éducatives au service des mêmes valeurs, indispensables les uns aux autres, richesse du système éducatif français, personnels singulièrement quasiment absents du rapport issu de la concertation, plutôt fantomatiques pour le ministre.
Pourtant c’est la complémentarité des personnels de vie scolaire, des Copsy avec les enseignants qui permet de faire entrer dans les apprentissages, de redonner confiance en soi à bien des jeunes éloignés de la culture scolaire.
Ce sont bien l’ensemble de ces personnels qu’il faut conforter dans leurs missions et non l’inverse ; nous ne laisserons pas détourner les CO-Psy de leur rôle indispensable auprès des enseignants et des élèves, et les Régions décider de l’essentiel de leurs missions.
Ce sont bien des mesures d’urgence que le Ministre doit prendre tant en collège qu’au lycée pour pallier la détérioration des conditions d’exercice, pour rétablir de la démocratie dans des établissements où sévit parfois une gouvernance obtuse.
Ce sont bien des mesures d’urgence enfin que le Ministre doit prendre pour revaloriser nos professions, donner à nos collègues non titulaires un accès élargi à la titularisation, permettre aux AED de mener plus sereinement leurs études.
Puis viendra, avec la nouvelle année, le temps du débat législatif sur la future loi ; faisons en sorte qu’elle réponde aux aspirations de nos professions, aux nécessités de la démocratisation. Ce qui sortira de ces Etats Généraux doit trouver une traduction dans la rénovation de l’Ecole ; cette étape devra trouver des suites, contribuer à mobiliser nos collègues pour une bataille qui s’annonce certes rude mais que nous mènerons si nous ne devions pas être entendus.
Bons débats.
