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PRODUITS DE SAMELSON ET WHITEHEAD

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Academic year: 2022

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(1)

PRODUITS DE SAMELSON ET WHITEHEAD

1. Cat´egorie d’un espace

En 1934 Lusternik et Schnirelmann ont introduit un tr`es joli invariant homotopique d’un espaceX ∈Top, sa cat´egorie (terminologie malheureuse ...) CAT(X) : le plus petit cardinal d’un recouvrement deXpar des ferm´es contractiles. Dans cette section on ´etudie un invariant tr`es semblable (voir lemme 2) `a la d´efinition plus ´evidemment ’homotopique’.

Rappelons qu’on note Topnd la cat´egorie des espaces topologiques point´es (X,∗) pour lesquels l’inclusion du point-base i:{∗} −→X est une cofibration. Soit X∈Topnd . D´efinition. On noteraXkn⊂Xn le sous-espace ferm´e form´e desn-uplets(x1,· · · , xn) o`u au moinsn−kdesxico¨ıncident avec le point base∗. AinsiX0n={∗},X1n=X∨X∨· · ·∨X, ..., Xnn=Xn.

D´efinition. On dira que X est de cat´egorie inf´erieure `a n(not´e cat(X)< n ou catX ≤ n−1) si la n-diagonale

n: (X,∗)−→(Xn, Xn−1n )

est compressible (c’est-`a-dire homotope relativement `a {∗} `a une application de X dans Xn−1n ).

Lemme 1. Si cat(X)< n alors cat(X) < n+ 1.

Preuve : Cel`a ressort aussitˆot du diagramme commutatif (X,∗) n+1//

n×Id

((Q

QQ QQ QQ QQ QQ

QQ (Xn+1, Xnn+1) (Xn×X, X? n−1n ×X)

OO

2 Exemples : cat(X)<1 si et seulement si X est contractile ; cat(X)<2 si et seulement si X est unH-coespace.

Preuve :Dire que cat(X) <2, c’est dire que la diagonale ∆2 :X−→X×Xest homotope (relativement `a {∗}) `a une application µ :X −→ X∨X, qui d´efinit alors un coproduit surX.

2 Lemme 2. cat(X)< n si et seulement si X=∪ni=1Xi avec chacun des Xi ⊂X ferm´e et tel qu’il existe une d´eformation de X contractant Xi en un point.

1

(2)

Preuve : Supposons cat(X) < n. Notons F : I ×X −→ Xn avec f0 = F(0,·) = ∆n et f1 : X −→ Xn−1n . Notons pi : Xn −→ X la i-`eme projection et hi = pi◦f1. Posons Xi=h−1i ({∗}). Commehi est continueXi est un ferm´e deX. On a bien-sˆurX=∪ni=1Xi. Enfinpi◦F est une d´eformation de X qui ´ecrase Xi au point∗.

R´eciproquement, supposons X = ∪ni=1Xi, avec Xi ferm´e contractile de X via une d´eformation globale Hi : I ×X −→ X. Les Hi d´efinissent les composantes d’une ho- motopie H : I ×X −→ Xn reliant ∆n : X −→ Xn `a une application h : X −→ Xn d’image h(X)⊂Xn−1n car lesXi recouvrent X.

2 Lemme 3. Si X est homotopiquement ´equivalent `a Y, alors cat(X)< n si et seulement si cat(Y)< n.

Preuve : Soit FY : I ×Y −→ Yn une homotopie reliant f0 = ∆n : Y −→ Yn `a f1 :Y −→Yn−1n . Soitf :X−→Y d’inverse d’homotopieg:Y −→X. Commeg◦f ∼IdX, on obtient que la compos´ee

FX :I×XId×f−→ I×Y −→FY Yn g

n

−→Xn

est une homotopie reliant ∆n :X −→ Xn `a une application `a valeur dans Xn−1n . Donc catX≤catY. D’o`u le r´esultat par symm´etrie.

2 Th´eor`eme 1. Soit f :X−→Y de cofibre Cf. Alors cat(Cf)≤1 + cat(Y).

Preuve : D’apr`es le lemme pr´ec´edent on peut supposer quitte `a remplacer Y par son

´equivalent d’homotopie ’cylindre de f’ quef est une inclusion. On a alorsCf =Y ∪CX.

CommeY ֒→Cf on a le diagramme Y _

//(Cnf)I

Cf

gt

=={

{ { {

n //Cfn .

De plus comme CX est contractile on dispose d’une compressionCf ft

−→(Cf)I reliant l’identit´e de Cf `a une application f1 :Cf −→Y. L’application

ht= (gt, ft) :Cf −→(Cfn+1)I

est alors une homotopie reliant ∆n+1:Cf −→Cfn+1 `a une application Cf −→(Cf)n+1n . 2 D´efinition . Soit X ∈ CW. On appelle stratification de X de hauteur k une suite de sous-complexes

{∗}=P0 ⊂P1⊂ · · · ⊂Pk=X

telle que chaque Pi s’obtient `a partir de Pi−1 par recollement de cellules (de dimensions possiblement diff´erentes !). Autrement dit Pi est la cofibre d’une application Λ −→ Pi−1, o`u Λ est un coproduit de sph`eres de dimension possiblement diff´erentes.

(3)

Exemple :SiXest un CW-complexeconnexe, sa filtration squelettale est une stratification.

Corollaire 1. Si X∈CW admet une stratification de hauteur k alors cat(X)≤k.

Lemme 4. Si

{∗}=P0 ⊂P1⊂ · · · ⊂Pk=X {∗}=Q0 ⊂Q1 ⊂ · · · ⊂Ql=Y sont des stratifications de X et Y alors les

Rj =∪ji=0(Pi×Rj−i) forment une stratification de X×Y.

Corollaire 2. cat(Sp1 × · · · ×Spk)≤k.

Preuve :Appliquer le lemme en utilisant la stratification squelettale deSi standard (une cellule de dimension 0 et une cellule de dimension i).

2 2. Quelques ph´enom`enes de nilpotence

Dans cette section G d´esigne un H-groupe muni pour simplifer d’une unit´e stricte : si x∈G alorsx·1 = 1·x=x (et pas seulement `a homotopie pr`es).

SiX ∈Topnd alors [X, G] est un groupe. Si de plus X est un H-cogroupe comme la sph`ereSi (c’est-`a-dire un espace de cat´egorie cat(X)≤1), on a montr´e dans le cours que [X, G]est un groupe ab´elien. Dans cette section on ´etudie plus g´en´eralement les propri´et´es du groupe [X, G] en fonction de la cat´egorie cat(X).

D´efinition. – Si Γ d´esigne un groupe et x, y ∈ Γ, on note [x, y] le commutateur xyx−1y−1 de x et y. Plus g´en´eralement on d´efinit par r´ecurrence [x1, x2,· · · , xk] = [x1,[x2,· · ·xk]].

– Si A et B sont des sous-ensembles de Γ on note[A, B] le sous-groupe de Γ engendr´e par les commutateurs [x, y], x∈A, y∈B.

– On d´efinit Z1(Γ) = Γ et Zi+1(Γ) = [Γ, Zi(Γ)] pour i ≥ 1. C’est la suite centrale descendante deΓ.

– Le groupe Γ est dit nilpotent s’il existe un entier c avec Zc+1(Γ) ={1}. Le plus petit tel entier c est appel´e la classe de nilpotence de Γ. Ainsi il y a ´equivalence entre la notion de groupe nilpotent de classe 1 et la notion de groupe ab´elien.

Lemme 5. (a) Le groupe Γ est nilpotent de classe c si et seulement si [x1, x2,· · · , xc] = 1

pour tousx1,· · · , xc ∈Γ.

(b) Si a, b, c∈Γ, alors

[a, bc] = [a, b]·[a, c] modZ3(Γ) . (c) Si a, b, c∈Γ alors

[a,[b, c]]·[b,[c, a]]·[c,[a, b]] = 1 mod Z4(Γ) .

(4)

Lemme 6. Soit Φ : G×G −→ G d´efinie par Φ(x, y) = (xy)(x−1y−1). Alors Φ|G∨G est homotopiquement triviale.

Plus g´en´eralememt on pose Φ1 : G −→ G l’identit´e et on d´efinit par r´ecurrence les commutateurs it´er´es Φn:Gn−→Gpar Φn+1 = Φ◦(Id×Φn) (en particulier Φ2= Φ). Le lemme pr´ec´edent se g´en´eralise en :

Th´eor`eme 2. L’application Φn|Gnn1 est homotopiquement nulle.

Preuve : Par r´ecurrence sur n (on le sait d´ej`a pour n= 1 et pour n= 2 par le lemme).

Supposons que Φn|Gnn

1 est homotopiquement nulle. Comme Gnn−1 ֒→ Gn on a le dia- gramme

Gnn−1

 _

//GI

Gn

gt y<<

yy yy

//G

.

L’application h : G×Gn −→ (G×G)I d´efinie par ht(x, y) = (x, gt(y)) est alors une homotopie reliantId×Φn`af :Gn+1 −→G×Gv´erifiantf(G×Gnn−1)⊂G× {1}. Comme f({1} ×Gn)⊂ {1} ×G, on obtient

f(Gn+1n ) =f({1} ×Gn∪G×Gnn−1)⊂G∨G .

Mais Φn+1 = Φ ◦(Id ×Φn) est homotope `a Φ ◦f. Ainsi Φn+1|Gn+1n est homotope `a Φ|G∨G◦f|Gn+1n et est donc homotopiquement nulle d’apr`es le lemme pr´ec´edent.

2 Th´eor`eme 3. SoitX ∈Topnd de cat´egorie< cet GunH-groupe connexe. Alors[X, G] est un groupe nilpotent de classe < c.

Preuve :Il suffit de montrer que tous les commutateurs [x1,· · · , xc] = 1, o`uxi ∈[X, G]. Soit fi :X −→ G repr´sentant xi et notons f le produitf1× · · ·fc. Alors [x1,· · ·xc] est repr´esent´e par la compos´ee

X−→c Xc −→f Gc −→Φc G .

Par hypoth`ese ∆c est compressible dans Xc−1c . On a donc un diagramme commutatif `a homotopie pr`es :

X c //

gDDDDD""

DD

D Xc f //Gc Φc //G

Xc−1c

i

OO

f //Gcc−1

i

OO

o`u ieti sont des inclusions. Donc la compos´ee sup´erieure est homotope `a Φc◦i◦f ◦g.

Mais Φc◦i est homotopiquement nulle par le th´eor`eme pr´ec´edent.

2 Corollaire 3. Si X est un produit de k sph`eres, alors [X, G]est nilpotent de classe ≤k.

(5)

3. Produit de Samelson

Soient X1, X2 ∈Topnd etX =X1×X2. Notons pi :X −→Xi, i= 1,2 et p12:X−→

X1∧X2 =X/(X1∨X2) les projections naturelles.

Lemme 7. (a) Les morphismes pi : [Xi, G] −→[X, G] sont des monomorphismes.

(b) Le morphisme p12 est un isomorphisme de [X1 ∧X2, G] sur le sous-groupe Γ1 de [X, G] des applications homotopiquement nulles en restriction `a X1∨X2.

(c) Pour tout xi ∈[Xi, G],i= 1,2, le commutateur [p1(x1), p2(x2)] appartient `a Γ1. Preuve :

Pour (a) : Notons i1 = Id× {∗} : X1 −→ X l’injection naturelle. Alors p1 ◦i1 = IdX1

donci1◦p1 est l’identit´e de [X1, G]. Donc p1 est injective. De mˆeme pour p2. Pour (b) :Consid´erons la suite co-exacteX1∨X2

֒→i X−→p12 X1∧X2 −→Σ(X1∨X2)−→

Σ(X1×X2). On en d´eduit la suite exacte

[Σ(X1×X2), G] −→[Σ(X1∨X2), G] −→[X1∧X2, G] p12

−→[X, G] i

−→[X1∨X2, G] . Le terme de gauche est [X1 ×X2,ΩG] −→ [X1∨X2,ΩG] qui est clairement surjectif.

On en d´eduit imm´ediatement quep12est un isomorphisme sur Γ1.

Pour (c) : choisissonsfi :Xi −→Gdes repr´esentants dexi. Le commutateur [p1(x1), p2(x2)]

est la classe d’homotopie de l’application

X1×X2f−→1×f2 G×G−→Φ G , qui en restriction `aX1∨X2 vaut

X1∨X2 −→G∨G−→Φ G .

Comme Φ|G∨G est homotopiquement nulle, on en d´eduit [p1(x1), p2(x2)]∈Γ1.

2

D´efinition. On d´efinit le produit de Samelson par [X1, G]×[X2, G] −→ [X1∧X2, G]

(α, β) −→ < α, β >= (p12)−1[p1(α), p2(β)] .

On suppose dor´enavantX=Sp,Y =Sq. Le smash-produit X∧Y s’identifie avec Sp+q. On obtient ainsi un produit de Samelson

<·,·>:πp(G)×πq(G)−→πp+q(G) .

Th´eor`eme 4. Le produit < α, β >est bilin´eaire. De plus < β, α >= (−1)pq+1 < α, β >.

(6)

Preuve : Prouvons la lin´earit´e `a droite. Soitα∈πp(G), β, γ∈πq(G). Alors

< α, β+γ >=p12−1[p1(α), p2(β+γ)]

=p12−1[p1(α), p2(β)p2(γ)]

=p12−1([p1(α), p2(β)]·[p1(α), p2(γ)] mod Z3([Sp×Sq, G])) . Mais Sp×Sq est de cat´egorie ≥2, doncZ3([Sp×Sq, G]) ={1}, et le r´esultat.

On d´emontre de mˆeme la lin´earit´e `a gauche.

Pour la r´egle de commutation, notons t : Sp ×Sq −→ Sq ×Sp la permutation des facteurs. On a t(Sp∨Sq) =Sq∨Sp donct induit encoret:Sp+q−→Sp+q. Alors

< β, α >=p12−1[p1(β), p2(α)] = (t−1pt)[p1(β), p2(α)]

=tp12−1[(tp1)(β),(tp2)(α)]

=tp12−1[p2(β), p1(α)]

=−t < α, β > .

On d´eduit le r´esultat du fait quet est de degr´e (−1)pq.

2 Notonsπp,q,r(G) le groupe [Sp×Sq×Sr, G]. On a alors les morphismesp1p(G)−→

πp,q,r(G), p2 : πq(G) −→ πp,q,r(G), p3 : πr(G) −→ πp,q,r(G), p12p+q(G) −→ πp,q,r(G),

· · ·,p123p+q+r(G)−→πp,q,r(G).

Lemme 8. Pour tout α∈πp(G), β∈πq(G), γ ∈πr(G), on a

< α, < β, γ >>=p123−1[p1(α), p2(β), p3(γ)] .

Preuve : Remarquons que les applications p12◦(1×p12) :Sp×Sq×Sr −→Sp+q+r et p123 :Sp×Sq×Sr−→Sp+q+r sont naturellement homotopes. Notonsh:Sp×Sq×Sr−→

Sq×Sr la projection naturelle, remarquons quep12◦h=p23. Donc p123< α, < β, γ >>= (1×p12)p12(< α, < β, γ >>)

= (1×p12)p12p12−1[p1α, p2p12−1[p1β, p2γ]]

= [(1×p12)p1α,(1×p12p2p12−1[p1β, p2γ]]

= [p1α, p23p12−1[p1β, p2γ]]

= [p1α, h[p1β, p2γ]]

= [p1α,[hp1β, hp2γ]]

= [p1α,[p2β, p1γ]]

.

2 Lemme 9. Pour tout α∈πp(G), β∈πq(G), γ ∈πr(G), on a

(a) p123−1[p2(β), p3(γ), p1(α)] = (−1)p(q+r)< β, < γ, α >>

(b) p123−1[p3(γ), p1(α), p3(β)] = (−1)r(p+q)< γ, < α, β >>

(7)

Preuve :Montrons (a), (b) se d´emontre de la mˆeme mani`ere. Notonsτ :Sp×Sq×Sr−→

Sq×Sr×Sp l’application τ(x, y, z) = (y, z, x). L’application τ induit τ : Sp+q+r −→

Sp+q+r et τ etτ sont toutes deux de degr´e (−1)p(q+r). On obtient : p123((−1)p(q+r)< β, < γ, α >>) = (τ◦p123) < β, < γ, α >>

= (p123◦τ) < β, < γ, α >>

[p1(β), p2(γ), p3(α)]

= [(p1◦τ)β,(p2◦τ)γ,(p3◦τ)α]

= [p2β, p3γ, p1α]

2 Th´eor`eme 5 (Identit´e de Jacobi). Pour tout α∈πp(G), β ∈πq(G), γ ∈πr(G), on a

(−1)pr < α, < β, γ >>+(−1)pq < β, < γ, α >>+(−1)qr< γ, < β, α >>= 0 Preuve :

Posonsα =p1α,β =p2β,γ =p3γ. On sait que

, β, γ]·[β, γ, α]·[γ, α, β] = 1 mod Z4p,q,r(G)) .

maisZ4= 1 carSp×Sq×Sr est de capacit´e≥3. D’o`u le r´esultat en appliquant p123−1. 2 SoitXun espace simplement connexe. Alors ΩXest unH-groupe connexe et le produit de Samelson fournit un produitπp+1(X)×πq+1(X)−→πp+q+1(X). Ce produit peut ˆetre d´efini alternativement pourX non n´ecessairement simplement connexe. C’est ce qu’a fait Whitehead et ce que nous ´etudions `a la section suivante.

4. Produit de Whitehead Soitn, m ≥1 fix´es.

Lemme 10. Le groupe d’homotopie relativeπq(Sn×Sm, Sn∨Sm)est nul pour q < n+m, isomorphe `a Z pour q =n+m

Preuve :

Comme Sn∨ Sm est le n+m −1-squelette de Sn× Sm, la paire est n+m −1- connexe. D’o`u le r´esultat pourq < n+m. Pour q =n+m on applique Hurewicz relatif : πn+m(Sn×Sm, Sn∨Sm) =Hn+m(Sn×Sm, Sn∨Sm). MaisSn×Sma une uniquen+m- cellule, donc ce dernier groupe est Z.

2 Lemme 11. On a un isomorphisme naturel

πp(Sn∨Sm)≃πp(Sn)⊕πp(Sm)⊕πp+1(Sn×Sm, Sn∨Sm) . Preuve : On ´ecrit la suite longue de la paire (Sn×Sm, Sn∨Sm) :

· · · −→πp+1(Sn×Sm, Sn∨Sm)−→πp(Sn∨Sm)−→πp(Sn×Sm)

−→πp(Sn×Sm, Sn∨Sm)−→ · · · .

(8)

On aπp(Sn×Sm)≃πp(Sn)⊕πp(Sm). De plus le morphismeπp(Sn∨Sm)−→πp(Sn×Sm) est scind´epar les inclusions in:Sn−→Sn×Sm etim :Sm−→Sn×Sm.

2 D´efinition (Produit de Whitehead). On note{in, im}=d(in×im)∈πn+m−1(Sn∨Sm).

Pour tout espace X∈Topnd , on d´efinit

[·,·] : πn(X)×πm(X) −→ πn+m−1(X)

(α, γ) −→ [α, β] = (α∨β)({in, im} .

Lemme 12. Soit X ∈ Topnd . Soit α ∈ πp(X) d´efini par a : (Dp, ∂Dp) −→ (X,∗) et β ∈ πq(X) d´efini par b : (Dq, ∂Dq) −→ (X,∗). Alors[α, β] ∈ πp+q−1(X) est la classe d’homotopie de l’application c:∂(Dp×Dq) =∂Dp×Dq∪Dp×∂Dp −→X d´efinie par

h(x, y) =

a(x) six∈Dp, y∈∂Dq b(y) six∈∂Dp, y∈Dq

Preuve :

D´ecoule de la d´efinition de l’op´erateur bord

d:πn+m(Sn×Sm, Sn∨Sm)−→πn+m−1(Sn∨Sm) .

2 Lemme 13(Consistence des notations). Sip=q = 1, alors[α, β] =αβα−1β−1 ∈π1(X) . Preuve : Evident.

2 Th´eor`eme 6 (Comparaison Whitehead/Samelson). Soit τpp+1(X) −→πp(ΩX) l’iso- morphisme naturel pour p ≥ 0. Pour tout α ∈ πp+1(X), β ∈ πq+1(X), alors τ[α, β] = (−1)p < τ α, τ β >∈πp+q(ΩX).

Preuve :

Laiss´ee en exercice.

2 Regraduons les groupes d’homotopie Lkk+1(X). Pour xi ∈Li,yj ∈Lj etzk ∈Lk

on obtient ainsi

[xi, yj] = (−1)ij[yj, xi] .

(−1)ij[[xi, yj], zk] + (−1)jk[[yj, zk], xi] + (−1)ki[[zk, xi], yj] = 0 Autrement dit (L.,[·,·]) est une quasi alg`ebre de Lie gradu´ee.

5. Op´erations homotopiques

D´efinition. On appelle op´eration homotopique `a une variable de type(n;p)un morphisme de foncteurs f :πn−→πp, c’est-`a-dire la donn´ee pour tout X∈Top d’un morphisme

fXn(X)−→πp(X)

(9)

satisfaisant pour toutφ:X−→Y la contrainte de commutativit´e du diagramme πn(X)

φ

fX

//πp(X)

φ

πx(X) fY //πp(Y) .

Lemme 14. L’ensemble des op´erations homotopiques `a une variable est en bijection na- turelle avec πp(Sn).

Preuve : L’applicationfSnn(Sn)≃Z−→πp(Sn) fournit un ´el´ement deπp(Sn).

R´eciproquement soit [α] ∈ πp(Sn) correspondant `a une application α : Sp −→ Sn. Si [x]∈πn(X) correspond `ax:Sn−→X, on posefX([x]) = [x◦α]∈πp(X).

2 D´efinition. De mˆeme une op´eration homotopique `a kvariable, de type (n1,· · ·nk;p), est un morphisme de foncteurs

πn1 × · · ·πnk −→πp .

Lemme 15. L’ensemble des op´erations homotopiques `a k variables de type (n1,· · ·nk;p) est en bijection naturelle avec πp(Sn1 ∨ · · · ∨Snk).

Ceci justifie l’int´erˆet de l’´etude des groupes d’homotopie πp(Sn1 ∨ · · · ∨Snk).

6. Le th´eor`eme de Hilton

Le th´eor`eme de Hilton exprimeπp(Sn1∨· · ·∨Snk),ni ≥2, comme une somme directe de groupes d’homotopie de sph`eres πp(Sm). Chaque facteur se trouve plong´e par un certain produit de Whitehead multiple.

D´efinition (Produits basiques). Les produits basiques de poids 1 sont les classes il, 1≤ l ≤k d’homotopie des injections naturelles Snl −→ Sn1 ∨ · · · ∨Snk. On les ordonne par la relation d’ordre i1 < · · · < ik. Par r´ecurrence un produit basique de poids w est un produit de Whitehead [a, b], a produit basique de poids u, b produit basique de poids v, avec u+v =w, a < b, et si b = [c, d] on doit avoir c ≤a. Les produits de poids w sont ordonn´es arbitrairement entre eux et sont strictements sup´erieurs aux produits basiques de poids < w.

Exemple :Sik= 2 et on posex=i1 ety=i2, les produits basiques sont poids 1 : x,y

poids 2 : [x, y]

poids 3 : [x,[x, y]], [y,[x, y]]

poids 4 : [x,[x,[x, y]]], [y,[x,[x, y]]], [y,[y,[x, y]]]

(10)

Chaque produit basiqueapeut ˆetre consid´er´e comme un ´el´ement deπna(Sn1∨· · ·∨Snk), na ´etant un entier facile `a d´eterminer. L’application β −→ a◦β est donc un homomor- phisme fap(Sna)−→πp(Sn1 ∨ · · · ∨Snk). D’o`u un homomorphisme

f :⊕aπp(Sna)−→πp(Sn1 ∨ · · · ∨Snk) .

Th´eor`eme 7 (Hilton). Pour tout entierp l’homomorphisme f est un isomorphisme f :⊕aπp(Sna)−→πp(Sn1 ∨ · · · ∨Snk) .

On v´erifie facilement que les entiers na tendent vers l’infini. Il s’ensuit que la somme directe est finie. Par exemple pourp <4n−3 on obtient

πp(Sn∨Sn) =πp(Sn)⊕πp(Sn)⊕πp(S2n−1)⊕πp(S3n−2)⊕πp(S3n−2) .

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