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Théorie du rayonnement des manchons à incandescence

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00241280

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00241280

Submitted on 1 Jan 1908

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Théorie du rayonnement des manchons à incandescence

M. Foix

To cite this version:

M. Foix. Théorie du rayonnement des manchons à incandescence. J. Phys. Theor. Appl., 1908, 7 (1),

pp.135-141. �10.1051/jphystap:019080070013501�. �jpa-00241280�

(2)

cision des méthodes de mesure indiquées, à la facile interprétation

des résultats, on pourra, je l’espère, étudier la plupart des électro-

lytes forts en solution dans les mélanges d’autres électrolytes forts

et d’eau, et reconnaître, par exemple, la formation d’hydrates ou de

sels doubles.

Ces recherches ont été faites et sont continuées par d’autres expé-

rimentateurs au Laboratoire d’Enseignement physique, à la Sor- bonne, sous la direction de mon éminent maître M. Bouty, à qui j’adresse, en terminant, ma plus vive gratitude pour la part qu’il a prise au travail. qui vient d’être exposé.

THÉORIE DU RAYONNEMENT DES MANCHONS A INCANDESCENCE;

Par, M. FOIX.

MM. Le Chatelier et Boudouard (’ ) ont montré que le magnifique

rayonnement du manchon Auer tient à la coloration de ce corps, la notion de couleur s’étendant à toutes les radiations obscures ou non.

M. Rubens (2) confirmant ce fait, a établi que cette coloration vient de l’addition à l’oxyde de thorium de 0,008 d’un corps très coloré, l’oxyde de cérium. Cependant le rôle de ce dernier demeure toujours

assez mystérieux. Par exemple, d’après M. Rubens, du bleu (a - OA,~.~)

au rouge (~, = 0~,7), le pouvoir émissif du manchon Auer varie de 0,86

à 0,063, tandis que celui de l’oxyde de cérium pur diminue bien moins et vaut encore 0,93 pour le rouge (~ .- 0:B 7).

A priori, la substance Auer ne serait donc pas un mélange ? L’ana- lyse qui suit montre qu’il n’en est rien.

Pour une radiation donnée, le pouvoir émissif d’un manchon à incandescence est égal à celui d"une lame d’épaisseur l, conve-

nable qui serait formée de ~la même substance très divisée que le manchon l’%). Cherchons, pour cette radiation, quel est le pouvoir

émissif d’une telle lame.

(1) Comptes J’endus de l’Académie des Sciences, t. ~I89~, p. ~.~61.

(2) .I. de 4 série, t. V, 1906, p. 306 et suiv.

(3) Pour les autres radiations, l’ëquivalence éi-aissive de la lame 1 et du mans

chon n’est plus qu’approximative et 1 serra dite l’épaisseur équivalente du man- chon.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019080070013501

(3)

136

Soient (fig. 1) 1 et If les intensités dès rayonnements diffus qui, sur chaque face et dans des sens inverses, traversent le plan parallèle à la

lame, d’abscisse x. Dans le plan d’abscisse x + r7x, les intensités des

d1 ,

mêmes rayonnements sont + dl dx et l’ + dl! 1 Exprimons-

ffiemes rayonnements sont x x et dx (x. xprlffions-

les au moyen de I, I’ et des paramètres x, ~, -ri d’absorption, de réflexion et d’émission diffuses rapportés à l’unité d’épaisseur de lame.

Nous sommes ainsi conduits aux équations différentielles suivantes :

Intégrons ces équations en posant pour simplifier :

Nous trouvons, par exemple, que l’intensité Il du rayonnement

diffus qui émane de la face 1 due la larne est :

10 et III étant les rayonnements diffus qui tombent sur les faces de la même lame. faces dont les abscisses sont 0 et l.

La relation (4) 1 nous montre que les pouvoirs réflecteur, 1), et

(4)

transmissif, T, diffus, ont pour expressions, en tenant compte de (2):

A l ~. 1 ~ 1 B

et

D’ailleurs, lorsque 1, et l’t sont nuls, l’émission E de la lame a pour valeur :

-

est égal à Eo, rayonnement diffus du corps noir de même sur-

oc

face que la lame. En effet l’équilibre thermique de celle-ci, placée

dans une enceinte fermée à la même température qu’elle, exige

que Il = Jo = Il = ~o, et la relation (4), applicable dans ce cas, as- signe à 25 CI.. la valeur indiquée.

Par conséquent le pouvoir émissif E, déduit de (7), a pour valeur :

Comme vérification, nous avons identiquement D + T + E = 1.

Nous rappelons que, dans toutes ces expressions, ~ est défini par la

relation (3).

Étude des rai-iations du pouvoir émissi f. Discutons sommaire-

ment l’expression (8). Pour oc = o ou pour t = o, on a E = o. D’ail-

leurs Dot et dE Di sont toujours positifs. P Par conséquent q E croit à partir P de zéro, soit avec 1, soit avec oc. Lorsque 1 croît indéfiniment, E tend

vers la valeur maximum toujours inférieure à l’unité :

(1) Le charbon positif d’un arc donne une lumière bleue, quoique l’épaisseur

de la masse incandescente soit pratiquement infinie. A la même température,celle

émise par un corps noir est légèrement rouge. D’où pour l’arc :

On voit que S n’est pas négligeable et que (9) et toute la théorie qui précède

semblent nécessaires lorsque les corps sont hétérogènes.

J. cle Pliys., 4, série, t. VII. (Février 1908.) Io

(5)

138

E tend vers cette limite, rapidement si cl. est grand, lentement si « est petit, suivant que croit lui-même rapidement ou lentement avec l.

Il en résulte réduisant convenablement l’épaisseur de la la,me, une radiation conserve pratiquernent son intensité m,aximuJn si «

est grand. Au cette intensitédevient très faible six est petit.

Par exemple, dans le cas de manchons obtenus avec des solutions d’azotates titrant 10 0/0 d’oxyde, ce qui fixe l, on a, d’après M. Ru- bens, pour l’oxyde de cérium et la radiation À .== o,A,7, E = 0, 9 3 ^ Em

-

approximativement. De la relation (9) nous tirons :

pour la même radiation. En effet, le paramètre tj.!1 relatif à l’oxyde

de thorium est nul, au moins pour la lumière, puisque E y est nus

en définitive, l’oxyde de thorium cristallisé serait transparente).

Comme première approximation, supposons que 0 soit constant

et faisons dans la relation (8) oc = 0,049 . 0 et E .= 0,062 (Rubens).

Nous en tirons 1. ~ = 1,31 pour le manchon Auer et ~ = 01B 7. Avec la même approximation, admettons cette valeur de 1. ô dans tous les

cas où les manchons dérivent de solutions titrant 10 0/0 d’oxydes

et appliquons la relation (8) au diagramme E = ~’ (~,) que donne

"

M. Rubens dans le cas du mélange Auer. Nous en tirons, en o, les a (Auer) correspondants (2). Mais nous avons pour les mêmes radia- tions :

En substituant les valeurs de (/ ~ déduites de (10), dans la relation (8),

on peut avoir E’ en fonction de X pour un manchon d’oxyde de cé-

rium dont l’épaisseur équivalente 1 est la même que celle relative à

un manchon Aiier.

Au moyen de la relation (8) et des valeurs de «’, nous pouvons aussi (1) Sans cela on aurait eu x ~ 0,008 . ac’ -~- 0,992 . «" dans l’hypothèse d’un 111é- lange.

(2) Voici comment : En posant « = a, on élimine de (8) & et on a un pre- mier diagramme. E == il (y) qui, joint à celui de Rubens, en fournit un second

= w(A). Les Oc(lluarj sont ainsi évalués en ú, lequel est à peu près constant

pour la lumière et pour des oxydes obtenus dans le même état de division élevée.

(6)

130 calculer E en fonction de À pour une épaisseur équivalente l’ 100

d’oxyde de cérium.

Les deux diagrammes (flg. 2) ont été obtenus de cette façon.

FtG. 2.

Nous donnons en même temps celui de M. Rubens relatif au man-

chon Auer pour en faciliter la comparaison. Dans les trois cas, la tem-

pérature d’incandescence est celle du manchon Auer, soit i 530°.

Il ressort nettement de ces diagrammes que, soit en réduisant l’épaisseur de l’oxyde de cérium, soit en le diluant dans l’oxyde de thorium, on diminue fortement les pouvoirs émissifs infra-rouges.

De ce fait le rendement lumineux doit être augmenté.

En effet l’émission e d’un manchon, relative à chaque radiation,

est de la forme : t

6. étant l’émission de ce manchon supposé noir, la température d’in-

candescence et la radiation étant les mêmes. La valeur de -0 à 1 350° (’ )

est beaucoup moins élevée dans la région lumineuse que dans tout

l’infra-rouge jusqu’à X = 6,; elle augmente d’ailleurs rapidement

avec la température. En abaissant fortement les pouvoirs émissifs

des radiations calorifiques obscures, on diminue donc l’émission totale du manchon, qui était surtout infra-rouge. Mais le brûleur fournit toujours à ce dernier à peu près la même quantité de chaleur.

L’équilibre thermique est donc impossible et la température d’incan-

descence ne peut qu’augmenter ainsi que EO. Il en résulte un accrois-

(i) Température d’incandescence du manchon à 10 0/0 de Ce?03 dans le

brûleur.

(7)

140

sement de E, surtout dans la région lumineuse les pouvoirs émissifs

sont notables.

Une expérience très simple, que nous avons faite, montre bien

cette élévation du rendement lumineux lorsqu’on réduit l’épaisseur

de la masse rayonnante d’oxyde de cérium(’). Deux petits morceaux

de gaze sont imbibés d’une solution d’azotate de cérium à 25 0/0.

L’un des morceaux de gaze est exprimé entre des doubles de papier

buvard. Les deux sont séchés, puis incinérés dans le même brûleur:

Le squelette de la gaze (¡met une lumière plus blanche et plus vive que celte de l’autre.

Cas du inanchon Auer-- D’après ce qui précède, les qualités

émissives de ce manchon seront expliquées si nous montrons la rai-

son de la petitesse des pouvoirs émissifs infra-rouges du mélange

Auer.

Lorsqu’on ajoute progressivement de l’oxyde de cérium à l’oxyde

de thorium, qui a un faible paramètre d’absorption, on fait croître x, surtout dans le spectre lumineux où cette quantité est très élevée

pour l’oxyde ajouté. Il en est de même de p.

Par conséquent, d’après (8), E croît, lentement dans l’infra-rouge, rapidement dans la lumière, surtout pour le bleu, comme le fait

et tend dans ce dernier cas vers l’expression (9), dont la limite est 1.

La dose d’oxyde de cérium à ajouter doit être telle que le rayon- nement infra-rouge de l’oxyde de thorium soit peu modifié. Or, pour des manchons obtenus avec des solutions d’azotates ayant les mêmes concentrations, on a en moyenne dans l’infra-rouge :

Par conséquent, q la dose cherchée doit être environ 100 1 d’oxyde de cé-

rium. De cette façon le rayonnement infra-rouge de l’oxyde de tho-

rium ne sera accru que de 1 10 de sa valeur, cela parce que les pro-

priétés des deux oxydes en question sont plus voisines dans cette

Tégion du spectre.

D’ailleurs, eh modifiant la concentration totale de la solution des azotates mélangés qui sert à la confection des manchons, on peut

(1) Comptes-rendus, t. CXXXIV, 25 mars 1907.

(8)

disposer de l’épaisseur L de~la masse émissive. De là un double moyen pour perfectionner à la fois le rendement lumineux et la soli- dité des manchons.

Théoriquement, l’oxyde de thorium est donc à peu près inutilc ; pratiquement, il est indispensable, car il sert de corps à l’oxyde de

cérium dont le squelette, à l’état pur et sous une trop faible épaisseur,

serait trop ramassé et trop fragile, comme cela se produit dans l’expérience citée plus haut.

Reflexion diffusée.

--

La théorie qui précède est encore confirmée

par le peu que l’on sait sur la réflexion diffuse.

En effet, d’après la relation (5), D croît de zéro à

2013j20132013,2013.

x o ,

lorsque varie de zéro à l’inrni, car 2013 est toujours positif. Dans le

ài

cas de l’oxyde de cérium à chaud et pour la lumière, est très grand

o

Par conséquent D est toujours très pe,,.it : Nous nous approchons du

corps noir.

Au contraire, si 0 Ï’ est très petit dans la même région du spectre,

o

D est égal à 1 sensiblement: la lumière, irrégulièrement réfléchie, est

blanche et totale. C’est là le cas de toutes les poudres de corps trans- parents.

Enfin, quand 2 croît indéfiniment à partir de zéro, D décroît sans

cesse

de + à zéro, puisque est né g atif. En voici la confir-

1-)-.0 C(X

mation :

Une expérience de M. Rubens montre que la réflexion diffuse du bleu par un manchon Auer est bien plus faible à chaud qu’à froid.

On en conclut que le paramètre « (Auer) croît lorsque la tempéra-

ture s’élève. Il doit en être de même avec l’oxyde de cérium, puisque

ce (Auer) égale 0,008 X ~ (cérium) : effectivement, lorsqu’on chauffe

un manchon d’oxyde de cérium, celui-ci, qui est de couleur jaune pâle à froid, devient vert sale, puis noircit avant d’être incandescent

(Rubens, Féry).

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