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Submitted on 1 Jan 1932
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Sur la signification physique des groupes de transformations
M. Mariani
To cite this version:
M. Mariani. Sur la signification physique des groupes de transformations. J. Phys. Radium, 1932, 3
(5), pp.219-224. �10.1051/jphysrad:0193200305021900�. �jpa-00233096�
SUR LA SIGNIFICATION PHYSIQUE DES GROUPES DE TRANSFORMATIONS
Par M. MARIANI.
...
Ayant vu combien les idées de Galois se sont peu à peu mon trées fécondes dans tant de branches de l’analyse, de la géométrie et i
même de la mécanique, il est bien permis d’espérer que leur puissance
se manifestera également en physique mathématique. Que nous repré- sentent en effet les phénomènes naturels, si ce n’est une succession de 1 transformations infinitésimales, dont les lois de l’univers sont les i
invariants? ’
SOPHIE LIE,
.~
Influence de Galois
’
,
sur le développement des mathématiques. ’
.(Livre du Centenaire de l’Ecole Normale Supérieure, p. 489.) ,1
i
>
1 Sommaire. 2014 Dans le présent exposé, on s’efforce de donner une interprétation
physique simple du principe de complémentarité de Bohr; cette interprétation physique
conduit à supposer que les lois de la nature sont les invariants caractéristiques du
groupe de transformations dont les transformations permettent de comparer les obser- vations entre elles; la notion de groupe doit donc jouer en physique un rôle beaucoup plus
fondamental que celui qui lui est assigné d’ordinaire, et comparable à celui qu’elle joue
dans la théorie des équations algébriques depuis Galois.
l.. Objet du présent exposé. - J’ai indiqué brièvement, dans une note récente (1) qu’il était possible de retrouver les résultats obtenus au moyen de la mécanique quantique
et en même temps d’écarter les difficultés de principe qui s’opposent à l’application des t règles de quanta dans le domaine relativiste par l’adoption d’un principe nouveau, le
« principe de subjectivité », qui peut, à un certain point de vue, être regardé comme une généralisation du principe einsteinien de la relativité générale. ’
L’objet du présent exposé est de faire connaître la signification exacte du principe de subjectivité et de montrer qu’il n’est pas à priori impossible de constituer une théorie
logique des phénomènes physiques qui soit en accord avec lui.
2. L’interprétation actuelle des phénomènes atomiques. - La façon la plu!,
intuitive de montrer comment on est conduit à adopter un tel principe consiste à partir des
faits expérimentaux qui établissent l’existence à l’échelle atomique du dualisme bien connua
entre les ondes et les corpuscules et à discuter les interprétations qui en ont été proposées0.
Ces faits expérimentaux peuvent être classés en deux catégories : ceux de la première catégorie sont susceptibles d’une interprétation correcte dans le cadre de la physique classique, si l’on admet que la matière et le rayonnement sont formés de corpuscules, occu- pant un domaine spatial négligeable; au contraire, ceux de la seconde catégorie sont expli-~
cables (toujours au sens de la physique classique) si l’on admet que la matière et le rayont nement se composent de trains d’ondes continus et susceptibles d’une extension indéfinie dans l’espace et dans le temps ; on se trouve donc en présence de deux sortes de représen-
tations et de deux seulement, entre lesquelles, comme l’expérience l’a montré, il ne peut
(1) C. R., 194 (1932), 22 février.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0193200305021900
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exister aucune espèce de raccord logique, en sorte que l’ensemble des expériences ne peut
être interprété, comme avait essayé de le faire M. Louis de Broglie (1), en imaginant l’exis-
tence simultanée d’ondes et de corpuscules, convenablement associés.
La première interprétation de ce dualisme qui ait été proposée consiste à admettre que la structure de la matière et du rayonnement est dans tous les cas corpusculaire, mais que le principe du déterminisme n’est pas rigoureusement applicable à l’échelle atomique, du
moins dans les relations où interviennent des variables canoniquement conjuguées; il
semblerait donc, si l’on adoptait ce point de vue, que les corpuscules seuls possèdent une
réalité physique, les ondes représentant seulement des ondes de probabilité, dont la signi-
fication reste par conséquent, purement abstraite.
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