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Antibiotic prophylaxis of purulent meningitis [L'ANTIBIOPROPHYLAXIE DES MENINGITES PURULENTES]

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Academic year: 2021

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PI~DIATRIE GI~NI~RALE

JP~diawPugriculture 1 9 9 8 ; 11 : 7 2 - 4

© Hsevier, Paris

I'antibioprophylaxie

des m6ningites purulentes

M Bouskraoui, J Najib, A Abid

Service des maladies infectieuses p~diatriques, h6pital d'enfants, Casablanca, Maroc

Re~u le 6 juin 1 9 9 7 ; a c c e p t 6 le 2 9 janvier 1 9 9 8

L a survenue d'un cas de m6ningite puru- lente dans une collectivit~ s~me une panique de plus en plus importante, car la m6ningite purulente reste une pathoiogie grave mettant en jeu le pronostic vital et pouvant engendrer des s6quelles neurosensorielles redoutables. Cela justifie une strat6gie de pr6- vention qui associe la vaccination et I'antibio- prophylaxie. Cette derniEre tente de prescrire

un traitement antibiotique avant qu'une infec- tion se d6clare chez un sujet qui se trouve dans une situation pathologique I'exposant 6 un risque infectieux grave. Le sujet ,,contact,, est une personne ayant eu chaque jour plus de 4 heures de contact avec le cas index, et cela durant la semaine ayant pr6c~d~ la maladie du cas index.

les m~ningites a m~ningocoques [1, 2, 4, 9]

Le risque est multipliE de 500 ~t 700 fois pour l'entou- rage dans les mdningites ~i mEningocoque. I1 parak sur- tout lie fi l'existence d'un portage rhinopharyngE, en r~gle asymptomatique, du germe. La contagiositE est rdelle, plus importante chez le sujet contact que dans une population gEndrale.

L'antibioprophylaxie est systdmatique. Hle dolt intE- resser les sujets contacts ou leurs Equivalents.

Les produits utilisds sont:

- la spiramycine fi la dose de 50 mg/kg/j en deux prises pendant 4 jours. Hle prEsente une forte concen- tration salivaire et ne passe pas dans le liquide cEpha- lorachidien. Elle n'entralne donc pas le risque d'une mEningite purulente potentielle. Par ailleurs, la spira- mycine ne prEsente pas d'effets secondaires notables.

C'est le type d'antibioprophylaxie prdconisE par le minist~re de la SantE publique au Maroc;

- la rifampicine fi la dose de 20 mg/kg/j (10 mg/kg/j si l'~ge est inf~rieur fi 1 mois) en deux prises pendant 2 jours. Hle est contre-indiquEe en cas d'atteinte hdpa- tique ou d'hypersensibilitd. La rifampicine semble ~tre mieux toiErde dans les utilisations de courte durEe.

Mais, l'emploi de la rifampicine dans notre pays peut en prEoccuper certains. En fait, son utilisation peut susciter des soucis par son emploi mais une prescrip- tion de courte durde ne peut pas induire l'apparition des resistances.

Pour des raisons pharmacodnEtiques, ou par resistance du germe aux sulfamides, les pEnicillines et les sulfamides n'entralnent pas la dEsinfection du rhinopharynx.

La vaccination actuelle n'est efficace que pour les mEningocoques A et C. Cette efficacitd n'est effective qu'aprbs 2 ans. 12immunitd conferee' ' n'apparalt^ que de 5 ~ 10 jours apr~s l'injection et sa durde est au moins de 3 ans. I1 n'exlste" malheureusement pas de vaccin contre le mEningocoque B, qui est ~t l'origine de plus de la moitiE des mEningites cErEbro-spinales.

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Les mesures d'hygi~ne gdndrale comme l'dviction scolaire ou la ddsinfection demeurent inutiles.

Enfin, la ddclaration des mdningites ~t mdningo- coque est obligatoire.

les m ningites

Haemophilus influenzae b

Le risque immddiat pour l'entourage peut varier selon les dtudes de 0,2 ~t 6 % [1]. I2antibioprophylaxie n'est proposde qu'aux sujets << contacts>> ~gds de moins de 2 ans, puisque les dtudes mendes au Maroc montrent que les infections invasives ~i Haemophilus in~uenz~e b (Hib) surviennent avant 18 tools. La notion de sujets contacts de moins de 2 ans ne peut etre dtablie que dans les creches, qui sont tr~s rares au Maroc, sinon dans les familles nombreuses vivant sous le m~me toit.

L'antibioprophylaxie est dgalement indiqude chez les enfants hospitalisds pour mdningite ~i Hib. En effet, l'antibiothdrapie par vole intraveineuse n'dradique pas constamment r H i b du pharynx durant la premiere semaine, d'otl l'hypoth~se d'une association concomi- tante de la rifampicine au traitement veineux, soit dans les derniers jours du traitement soit apr~s son arret.

Le produit utilisd est la rifampicine, ~ la dose de 10 mg/kg/j pendant 4 jours. I1 permet la rdduction de portage ~i 96 % selon une dtude relativement ancienne rdalisde par Murphy et al [8] portant sur la prophylaxie de ces infections et utilisant la rifampicine contre pla- cebo chez 38 personnes. Cette expdrience a permis de montrer l'efiqcacitd de la rifampicine ( 9 1 % ) contrete placebo (25 %). Une autre dtude multicentrique et randomisde, rdalisde par Band et al [2], mais plus ancienne, a montrd que quatre cas (0,5 %) secondaires de mdningites sont survenus parmi les sujets contacts traitds par placebo, contre aucun chez ceux traitds par rifampicine.

I2antibioprophylaxie peut ~tre associde au vaccin anti+Haernophilus, mais une rdponse immunitaire effi- cace n'est obtenue qu'~t partir de la deuxi&me injection.

La ddsinfection des locaux n'est pas recommandde.

les m ningites pneumocoque

l~tant donnd que le pneumocoque fait naturellement pattie de l'dcosyst~me bactdrien des voles adriennes supdrieures de l'enfant, il n'y a pas d'antibioprophy- laxie ~i proposer aux sujets contacts normaux sans ter- rain particulier. En revanche, une antibioprophylaxie

associde ~l la vaccination dolt etre prdconisde chez les drdpanocytaires [10], les aspldniques et les immunodd- primds, associde au Pneumovax ® (un vaccin conjugud est en cours d'dtude). Elle fait appel ~ la pdnicilline V

~i la dose de 50-100 UI/kg/j en deux ~l trois prises, trai- tement d~marrd d~s l'~ge de 4 mois, pdriode ~ laquelle les anticorps maternels ne sont plus protecteurs.

Plusieurs probl~mes se posent cependant :

- la compliance ~i un traitement prolongd est parfois mddiocre. Certains ont proposd une injection intramus- culaire de benzathine-pdnicilline tousles 15 ou 21 jours.

Deux obstacles majeurs s'opposent toutefois ~t cette thdrapeutique : le caract~re douloureux de l'injection et, surtout, les concentrations sdriques de pdnicilline ne restent pas efiqcaces vis-a-vis du pneumocoque;

- l'dmergence de souches de pneumocoque rdsistantes ou de sensibilitd diminude ~i la pdnicilline;

- l'~ge d'arret est mal prdcisd: en principe, le traite- ment pourrait ~tre arretd fi partir de 36 mois, car il existerait alors une immunitd suffisante. Cependant, des pneumococcdmies ont dtd constatdes apr~s. I1 est possible que le ddveloppement de l'immunitd humo- tale contre les sdrotypes dont les antig~nes ne sont pas contenus dans le vaccin soit retardd par l'antibiothdra- pie, ce qui pourrait etre ~i l'origine d'une septicdmie i'arr~t de la pdnicillothdrapie ;

-

une allergie ~ la pdnicilline qui demande la mise en place d'un traitement substitutif.

les m ningites n onatales

i

12antibioprophylaxie s'adresse ~ trois germes : strepto- coque B, Escherichia coli, Listeria.

le streptocoque B [7]

12infection pdrinatale ~ streptocoque Best frdquente et peut ~tre responsable de septicdmies ndonatales mor- telles. Le traitement reste tr~s discutd. Le produit uti- lisd au m o m e n t de l'accouchement, ou d&s le ddbut du travail, est l'amoxicilline ou l'amoxicilline-acide davu- lanique, administrdes par vole veineuse aux doses de 2 g (dose de charge) puis 1 g toutes les 4 heures jusqu'~

la ddlivrance. Les m~res concerndes sont celles forte- ment colonisdes, antigdnuriques, ou encore colonisdes avec grossesse ~i risque [3].

Cette antibioprophylaxie chez la m~re entralne une diminution signi~cative de la colonisation des nouveau-ntis et du portage vaginal. Toutefois, un certain nombre d'enfants restent colonisds malgrd le

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traitement et ies femmes traitdes restent porteuses en post-partum dans un tiers des cos.

Les enfants nds de ces mSres colonisdes, non infectds diniquement, mais qui ont une antigdnurie ou une recherche bactdriologique positive en plusieurs sites (ombilic, aisselles, nez, liquide gastrique) regoivent une antibiothdrapie apr~s ponction lombaire et hdmoculture.

le colibacille

de contaminer l'espace mdningd lors d'une br~che ostdomdningde.

Ainsi, en attendant la plastie de cette br~che, certains auteurs proposent une antibioprophylaxie qui reste trSs controversde. Hle risque de sdlectionner les germes rdsistants et inhabituels, en plus de la destruction de la flore microbienne physiologique. Cette antibiopro- phylaxie garde son intdr8t dans les fistules impor- tantes. La vaccination antipneumococcique ne dimi- nue pas le portage rhinopharyngd [6, 7].

Darts ce cas, le ddpistage et le traitement des infections ...

urinaires chez la femme enceinte constituent l'essentiel | ~ $ m4ningites

de la prevention,

en milieu neurochirurgical [51 la list~riose

La listdriose reste une infection rare dons notre contexte.

les m~ningites rEcidivantes post-traumatiques

L'antibioprophy|axie a pour but d'dviter la prolifdra- tion de certaines bactdries commensales susceptibles

Le risque de mdningite au cours d'un acte neurochi- rurgical peut atteindre i0 %. Ces mdningites sont dues surtout ~ des staphylocoques ou ~i des entdrobac- tdries, ldantibioprophylaxie, qui est ddfinie par l'admi- nistration d'un antibiotique avant l'intervention chi- rurgicale (avant l'induction de l'anesthdsie sinon tout de suite apr~s) chez un patient non infectd, peut dimi- nuer ce risque de 3 fois selon les dtudes contr61des.

Le produit utilisd est l'oxacilline fi la dose de 100 mg/kg/j en quatre prises. I2alternative est le cotri- moxazole.

r~f~rences

1 Aujard Y. Chimioprophylaxie des infections 6 Haemophilus influenzae. Rev Int Pediatr 1992 ; 223 : 21-3

2 Band JD, Fraser DW, Ajello G Haemophilus influen- zae disease caused by Haemophilus influenzae type B.

JAMA 1984 ; 251 : 2408-9

3 Gibbs RS, Hall RT, Yow MD, McCracken GH, Nelson JD.

Consensus: perinatal prophylaxis for group E3 strep- tococcal infection. Pediatr Infect Dis J 1992 ; 11 :

179-83

4 Girard JF. Prophylaxie des infections 6 m6ningo- coque. Arch Fr P6diatr 1990 ; 47 : 399-401

5 Korinek AM. Infections postneurochirurgicales. In :

Regnier B, Brun-Buisson, eds. Ulnfection en r6ani- motion. Paris : Masson ; 1988. p 151-60

6 Lau YL, Kenna P. Post traumatic meningitidis in chil- dren. Injury. Br J Acc Surg 1986 ; 17 : 407-9 7 Massot T. Antibioth6rapie et risque m~ning6 infec-

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Lyon M6d 1972 ; 228 : 533-60

8 Murphy T~, Chrane DF, McCracken GH, Nelson JD.

Rifampin prophylaxis versus placebo for household contacts of children with Haemophilus influenzae type b disease. Am J Dis Child 1983 ; 137 : 627-33 9 Olivares R, Hubert B. I~pid~miologie des infections 6

m~ningocoque et principes de pr6vention des cas secondaires. Ann P~diatr (Paris) 1990 ; 37 (4) : 209-18 10 Quinet B, B6gu6 P. Prophylaxie et traitement curatif

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