L2 SV-SVN 09 Janvier 2013 Math´ematiques
Corrig´e de l’examen
Exercice 1. On consid`ere la suite(un)n d´efinie par la relation de r´ecurrenceun+1 = f(un) o`u f est la fonction dont le graphe est donn´e sur la feuille Annexe.
a)Les points fixes def sont les solutions de l’´equationf(x) =x. Graphiquement, ce sont les abscisses des points d’intersection entre le graphe def et la droite d’´equationy = x. On trouve4points fixes: x1 = 0, x2 '4,x3 '6,6etx4 '8,7.
b)Voir feuille annexe. On a not´eula suite avecu0 = 1etvcelle avecv0= 6.
c)Voir feuille annexe, on a notwcette suite. On constate graphiquement quew4 < w3 donc la suite n’est pas croissante.
d)Pourx1 = 0: en prenantu0 = 1on constate que la suite s’´eloigne de0, ce point semble plutˆot instable.
Remarque: en fait, graphiquement on peut voir que la tangente `a la courbe repr´esentative def a une pente sup´erieure `a1(elle a une pente plus forte que la droitey=x) donc|f0(0)|>1ce qui confirme l’impression que0est instable.
Pour x2 ' 4: en prenant u0 = 1 (en dessous de x2) ou bien u0 = 6 (au dessus de x2) il semble graphiquement que dans chaque cas la suite (un)n se rapproche de x2 donc ce point semble stable. La mˆeme remarque que ci-dessus s’applique pour confirmer quex2est stable.
Pourx3 ' 6,6: en prenantu0 = 6(en dessous dex3) ouu0 = 7(au dessus dex3), dans les deux cas la suite s’´eloigne dex3 donc ce point semble instable. La mˆeme remarque que ci-dessus s’applique pour confirmer quex3est instable.
Pourx4 ' 8,7: en prenantu0 = 7(en dessous dex4) il semble graphiquement que la suite(un)nse rapproche dex4 donc ce point semble stable. La mˆeme remarque que ci-dessus s’applique pour confirmer quex4est stable.
e)0 est un point fixe donc en prenant u0 = 0 la suite (un)n est constante ´egale `a 0 et donc tend vers 0 lorsquentend vers l’infini.
Exercice 2. Soitf la fonction d´efinie parf(x, y) = 8x+ 6y+ 1 x2+y2+ 1.
a)La fonctionf est bien d´efinie pour tousxetypuisquex2+y2+ 1ne peut pas s’annuler. La courbe de niveau1def est donc l’ensemble des(x, y)∈R2 tels quef(x, y) = 1, soit
8x+ 6y+ 1
x2+y2+ 1 = 1 ⇐⇒ 8x+ 6y+ 1 =x2+y2+ 1
⇐⇒ x2−8x+y2−6y= 0
⇐⇒ (x−4)2+ (y−3)2 = 25 = 52.
Elle est de la forme(x−x0)2+ (y−y0)2 = R2, c’est donc le cercleC de centre(x0, y0) = (4,3)et de rayonR= 5.
b)En appliquant la formuleu v
0
= u0v−uv0
v2 on trouve
∂f
∂x(x, y) = 8(x2+y2+ 1)−(8x+ 6y+ 1)×2x (x2+y2+ 1)2 et ∂f
∂y(x, y) = 6(x2+y2+ 1)−(8x+ 6y+ 1)×2y (x2+y2+ 1)2 .
c)Le vecteur gradient defau point(x0, y0)est par d´efinition le vecteur∇f(x~ 0, y0) =
∂f
∂x(x0, y0)
∂f
∂y(x0, y0)
! .On en d´eduit donc que∇f~ (0,0) =
8 6
et∇f(1,~ −1) = 2
8/3
.
Exercice 3. On consid`ere une population dont l’´evolution est donn´ee par l’´equation x0(t) =rx(t)(x(t)−M)(K−x(t)),
o`ux(t)d´esigne le nombre d’individus `a l’instanttexprim´e en centaines d’individus. Le nombrerest le taux de croissance intrins`eque de la population,M est appel´e la population seuil etK la capacit´e limite. Dans la suite on prendrar = 2,M = 3etK = 10, l’´evolution de la population est donc donn´ee par l’´equation x0(t) = 2x(t)(x(t)−3)(10−x(t)).
a)L’´equation estx0 = 2x(x−3)(10−x)donc la fonction f pour que l’´equation s’´ecrive sous la forme x0 =f(x)estf(x) = 2x(x−3)(10−x).
b)Les solutions stationnaires sont les fonctions constantes dont la valeurx0v´erifief(x0) = 0, c’est-`a-dire 2x0(x0−3)(10−x0) = 0. Comme un produit de facteurs est nul si et seulement si l’un des facteurs est nul on en d´eduit que soitx0= 0, soitx0−3 = 0c’est-`a-direx0 = 3, soit10−x0 = 0c’est-`a-direx0 = 10.
c)Une solution stationnairex0 est stable sif0(x0) <0et instable sif0(x0) >0. On calcule donc d’abord f0. On peut par exemple d’abord d´evelopperf, on trouvef(x) =−2x3+ 26x2−60x. On en d´eduit donc quef0(x) = −6x2+ 52x−60. On a alorsf0(0) = −60 < 0,f0(3) = 42 > 0etf0(10) = −140 < 0.
Finalement,0et10sont stables tandis que3est instable.
d)Pour ´etudier le signe def(x)on peut par exemple faire un tableau de signe
−∞ 0 3 10 +∞
2x − 0 + + +
x−3 − − 0 + +
10−x + + + 0 −
f(x) + 0 − 0 + 0 −
e)L`a o`uf est n´egative on aurax0(t)n´egatif et donc la solutionx(t)sera d´ecroissante, et vice-versa lorsque f est positif la solution sera croissante. On peut repr´esenter le comportement des solutions de cette ´equation diff´erentielle `a l’aide du graphe suivant
10 3
0
On constate que juste en dessous de0 les solutions sont croissantes tandis qu’elles sont d´ecroissantes juste au dessus de0ce qui confirme que0est stbale, et de mˆeme pour10. Inversement, juste en dessous de 3les solutions sont d´ecroissantes alors qu’elles sont croissantes juste au dessus de3ce qui confirme que3 est instable.
f)D’apr`es la question e), on en d´eduit les r´esultat suivant:
• six0 <0, la fonctionx(t)est strictement croissante et tendra vers0(premi`ere solution stationnaire sup´erieure `ax0),
• six0 = 0, la fonctionx(t)est constante ´egale `a0(solution stationnaire),
• si0 < x0 < 3, la fonction x(t) est strictement d´ecroissante et tendra vers 0 (premi`ere solution stationnaire inf´erieure `ax0),
• six0 = 3, la fonctionx(t)est constante ´egale `a3(solution stationnaire),
• si3 < x0 < 10, la fonction x(t) est strictement croissante et tendra vers10 (premi`ere solution stationnaire sup´erieure `ax0),
• six0 = 10, la fonctionx(t)est constante ´egale `a10(solution stationnaire),
• six0>10, la fonctionx(t)est strictement d´ecroissante et tendra vers10(premi`ere solution station- naire inf´erieure `ax0).
Six0< M = 3le nombre d’individus va tendre vers0alors que six0 ≥3celui-ci va soit ˆetre constant ´egal
`a3soit tendre vers10. M est le seuil, nombre minimum d’individus, pour que la population ne s’´eteigne pas.
Quel que soit sa valeur initiale, le nombre d’individus tendra vers une valeur inf´erieure ou ´egale `aK= 10 d’o`u le terme “capacit´e limite”.
Exercice 4. SoitA=
2 2 3 1
.
a) Les valeurs propres deA v´erifient det(A−λI) = 0. On a A−λI =
2−λ 2 3 1−λ
et donc det(A−λI) = (2−λ)×(1−λ)−2×3 =λ2−3λ−4. Les valeurs propres deAsont donc les solutions de l’´equation du second degr´eλ2−3λ−4 = 0.
Le discriminant de cette ´equation est ∆ = (−3)2 −4 ×1×(−4) = 25 et donc les solutions sont λ1= −(−3)−
√ 25
2 =−1etλ1 = −(−3)+
√ 25
2 = 4.
b)V1= −2
3
est vecteur propre deAassoci´e `aλ1siAV1 =λ1V1. On v´erifie queAV1= 2
−3
=−V1. De mˆemeV2 =
1 1
est vecteur propre deAassoci´e `aλ2siAV2 =λ2V2. On v´erifie queAV2 = 4
4
= 4V2.
c)Les matricesD =
λ1 0 0 λ2
etQdont les colonnes sontV1 etV2 v´erifientD= Q−1AQ. On prend doncD=
−1 0 0 4
etQ=
−2 1 3 1
. d)Une matriceM =
a b c d
est inversible si et seulement si son d´eterminantdet(M) =ad−bcest non nul, et dans ce cas son inverse estM−1 = det(M1 )
d −b
−c a
. Ici on adet(Q) =−2×1−1×3 =−56= 0 doncQposs`ede un inverse et on aQ−1 =−15
1 −1
−3 −2
=
−1/5 1/5 3/5 2/5
. On consid`ere les suites(un)n∈Net(vn)n∈Nd´efinies par r´ecurrence paru0= 5,v0 = 0et
un+1 = 2un+ 2vn, vn+1 = 3un+vn.
e)En posant, pour tout entiern,Un= un
vn
, on v´erifie qu’on a bienAUn=
2un+ 2vn
3un+vn
=
un+1
vn+1
=
Un+1. On a alorsU0= u0
v0
= 5
0
.
f)La suite(Un)nv´erifieUn+1 =AUnpour toutn, on en d´eduit queUn=AnU0. Par ailleurs,D=Q−1AQ doncA=QDQ−1et
An= (QDQ−1)× · · · ×(QDQ−1) =QDnQ−1. CommeDest diagonale, on peut facilement v´erifier par r´ecurrence queDn=
(−1)n 0 0 4n
et donc Un=AnU0 =
−2 1 3 1
(−1)n 0 0 4n
×
−1/5 1/5 3/5 2/5
5 0
=
−2×(−1)n 4n 3×(−1)n 4n
× −1
3
=
2×(−1)n+ 3×4n
−3×(−1)n+ 3×4n
. Finalement on aun= 2×(−1)n+ 3×4netvn=−3×(−1)n+ 3×4n.
g)On a un
4n = 2×
−1 4
n
+ 3. Comme
−1 4
<1on a lim
n→+∞
−1 4
n
= 0et donc lim
n→+∞un= 3.