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Sur quelques problèmes d’homogénéisation non locale et de fluides en milieu poreux : une contribution de Abdelhamid Ziani

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(1)

BLAISE PASCAL

Youcef Amirat et Kamel Hamdache

Sur quelques problèmes d’homogénéisation non locale et de fluides en milieu poreux: une contribution de Abdelhamid Ziani

Volume 14, no2 (2007), p. 149-186.

<http://ambp.cedram.org/item?id=AMBP_2007__14_2_149_0>

© Annales mathématiques Blaise Pascal, 2007, tous droits réservés.

L’accès aux articles de la revue « Annales mathématiques Blaise Pas- cal » (http://ambp.cedram.org/), implique l’accord avec les condi- tions générales d’utilisation (http://ambp.cedram.org/legal/). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.

Publication éditée par le laboratoire de mathématiques de l’université Blaise-Pascal, UMR 6620 du CNRS

Clermont-Ferrand — France

cedram

Article mis en ligne dans le cadre du

Centre de diffusion des revues académiques de mathématiques

(2)

Sur quelques problèmes d’homogénéisation non locale et de fluides en milieu poreux:

une contribution de Abdelhamid Ziani

Youcef Amirat Kamel Hamdache

Résumé

Dans cet article nous présentons quelques problèmes et résultats d’homogénéi- sation non locale pour certaines équations de type dégénéré. Nous considérons des équations de transport, une équation des ondes dégénérée et une équation diffé- rentielle de Riccati, et nous décrivons dans chacun des cas les effets non locaux induits par homogénéisation. Nous donnons aussi quelques résultats sur l’analyse mathématique des équations des fluides miscibles en milieu poreux.

1. Introduction

Dans cet article nous présentons quelques problèmes et résultats d’ho- mogénéisation non locale pour des équations de type dégénéré. Nous consi- dérons des équations de transport, une équation de type hyperbolique- parabolique dégénéré, une équation différentielle de Riccati et une équa- tion de transport semi-linéaire, et nous décrivons dans chacun des cas les effets non locaux induits par homogénéisation. Nous présentons ensuite quelques résultats sur l’analyse mathématique des équations des fluides miscibles en milieu poreux.

Homogénéisation non locale. Dans une série d’articles ([55]–[57]) M.I.

Shvidler considère les équations des transferts de masse dans un milieu po- reux hétérogène ayant une distribution aléatoire des perméabilités et des porosités. Il en déduit par une analyse des fluctuations des équations effec- tives dans lesquelles apparaissent des termes non locaux inexistants dans les équations originales. A titre d’exemple, considérons l’écoulement de deux fluides miscibles et incompressibles. Les équations décrivant l’écou- lement, lorsqu’on néglige les effets de diffusion moléculaire et de dispersion,

(3)

s’écrivent

φ∂tc+V · ∇c= 0, V =−k

µ∇p, ∇ ·V = 0, (1.1) où c est la concentration du mélange, φ(x) et k(x) sont la porosité et la perméabilité, respectivement, µ est la viscosité (qui dépend de c), p est la pression et V est la vitesse de filtration obéissant à la loi de Darcy.

M.I. Shvidler [56] a montré que la moyennisation de (1.1) (dans un sens probabiliste) conduit à une équation intégro-différentielle. En dimension 1 avec φ = φ0 constant, l’équation moyennisée s’écrit, u désignant la moyenne de c,

φ0tu+W ∂xu= 1 φ0

Z t 0

B(t, τ)∂z2u(τ, z)dτ

où W représente la moyenne de V,W =−(k/µ)∂xhpi, (k et hpi repré- sentant respectivement la perméabilité effective et la moyenne de p) z = x −φ−10 W(t−τ) et B(t, τ) est une vitesse de corrélation. En prenant B(t, τ) =B0exp(−|t−τ|/ε0) (ε0>0) M.I. Shvidler déduit l’équation des ondes des télégraphistes

φ0tu+W ∂xu+ε0

φ02tu+ 2W ∂2xtu+(W2−B0)

φ0x2u= 0.

Notons toutefois que ce résultat est obtenu de façon formelle et son inter- prétation physique est encore à préciser.

Des termes non locaux apparaissent également dans les équations ef- fectives décrivant la dispersion de contaminants dans un fluide. Partant d’une équation de diffusion-convection décrivant l’évolution de la concen- tration d’un contaminant dans un écoulement longitudinal, R. Smith [58]

déduit formellement, à l’aide d’un développement asymptotique adapté à la moyennisation sur la section de l’écoulement, une équation effective de la forme

tc+u∂xc−k∂x2c− Z

0

τD ∂x2cx− Z τ

0

˜

u(τ0)dτ0, t−τdτ =q(x, t) où c et u représentent les moyennes sur une section de l’écoulement de la concentration et de la vitesse, respectivement, u˜ est une vitesse de transport,ketDsont des coefficients de diffusion etq est le terme source.

Les équations avec des termes non locaux interviennent dans la mo- délisation de divers problèmes de la physique. Considérons le problème de

(4)

conduction (stationnaire)

− ∇ ·(Aε(x)∇uε) +uε=f(x) (1.2) dans un ouvertΩdeRn, oùεest un petit paramètre lié à la microstructure du domaineΩet la matrice de conductivité vérifie, p.p. enx∈Ω,∀ξ∈Rn,

αε(x)|ξ|2≤Aε(x)ξ·ξ ≤βε(x)|ξ|2. Lorsque les fonctions αε etβε vérifient la condition

0< α≤αε(x)≤βε(x)≤β (1.3) p.p. dansΩ, oùαetβsont deux constantes indépendantes deε, la méthode de la H-convergence de F. Murat et L. Tartar [48] permet de déterminer l’équation effective associée à (1.2), qui est une équation de diffusion du même type. Cependant, pour les problèmes de conduction à très faible conductivité (correspondant au cas α = 0) ou à très forte conductivité (correspondant au cas (βε) non uniformément bornée) la méthode de la H-convergence n’est pas applicable. V.A. Marčenko et E.Ja. Hruslov ([45], [42]) ont étudié des problèmes de conduction dans des matériaux très forte- ment hétérogènes, donc ne vérifiant pas (1.3), et ont établi rigoureusement les équations effectives associées, dans lesquelles apparaissent des termes non locaux. Voir aussi un travail récent de M. Briane [29].

Il est bien connu que les modèles à mémoire courte comme c’est le cas pour les matériaux viscoélastiques (modèle de Kelvin-Voigt) conduisent par homogénéisation à des modèles à mémoire longue, voir M. Renardy, J.A. Hrusa et W.J. Nohel [52]. Le modèle suivant, étudié par J.L. Lions ([27], [44]), E. Sanchez-Palencia ([54], [53]) et H.I. Ene, M.L. Mascarenhas et J. Saint Jean Paulin [36], dans le cadre périodique,

ρε(x)∂t2uε− ∇ ·Aε(x)∇uε+Bε(x)∇∂tuε=f,

en est un exemple. Ici, les matricesAεetBεsont supposées uniformément elliptiques et bornées, c’est-à-dire p.p. en x∈Ω,∀ξ ∈Rn,

α|ξ|2 ≤Aε(x)ξ·ξ≤β|ξ|2, γ|ξ|2≤Bε(x)ξ·ξ ≤δ|ξ|2,

où α, β, γ, δ sont des constantes positives. On notera que les solutions harmoniques en temps uε(t, x) =eıγtvε(x) vérifient l’équation

−γ2ρε(x)vε− ∇ ·((Aε(x) +ıγBε(x))∇vε) =e−ıγtf.

(5)

L’effet induit par homogénéisation découle donc de la caractérisation de la dépendance par rapport àγ de la matrice complexe homogénéisée(A+ ıγB)hom.

L’homogénéisation d’équations de transport avec des vitesses oscillantes, qui consiste à déterminer des équations effectives associées, sort du cadre d’application des méthodes classiques de l’homogénéisation.

L. Tartar [61] s’est intéressé à l’homogénéisation de l’équation différen- tielle

tuε+aε(x)uε=f, uε(0, x) =u0(x), (1.4) avec aε* a dansL faible-? et a obtenu, en utilisant une méthode dif- férente de celles habituellement utilisées en homogénéisation, l’équation effective

tu+a(x)u+ Z t

0

K(t−s, x)u(s, x)ds=f, u(0, x) =u0(x), oùK(t, x)est un noyau qui ne dépend que de la mesure de Young associée à la suite(aε); il est caractérisé par les limites faibles de(aε)npourn∈N, n≥1.

Une question naturelle qui prolonge le problème académique (1.4) est l’homogénéisation d’équations différentielles du second ordre comme par exemple

Xε00 =∇xuε(Xε)

oùuεest un potentiel oscillant. En introduisant la densitéfε(t, x, ξ)(pour t≥0,xetξdansRn) qui est constante le long des courbes caractéristiques Xε0εε0 =∇xuε(Xε), on obtient l’équation de transport cinétique

tfε+ξ· ∇xfε+∇xuε(x)· ∇ξfε= 0.

Une autre question académique qui prolonge la question étudiée par L. Tartar est l’homogénéisation d’équations différentielles non linéaires comme l’équation de Riccati

tuε+aε(x)u2ε =f, uε(0, x) =u0(x).

L’homogénéisation d’équations de transport est un véritable challenge non seulement au regard d’applications potentielles en modélisation mais aussi du point de vue des méthodes mathématiques nouvelles à développer pour l’étude de ces équations. C’est à ce programme de recherche que Abdelhamid Ziani s’est attelé durant une décennie. Le premier problème que nous avons étudié avec Hamid est l’homogénéisation d’une équation de

(6)

transport en dimension 1 +1/2, c’est-à-dire en supposant que la vitesse est de la forme Vε= (aε(t, y),0):

tuε+aε(t, y)∂xuε=f, uε(0, x, y) =u0(x, y). (1.5) Cette équation intervient non seulement dans la modélisation de fluides en milieu poreux hétérogène (voir par exemple [5]) mais également en mécanique des fluides pour les écoulements dits “shear flows" (voir par exemple R.J. DiPerna et A.J. Majda [32]). Nous nous sommes ensuite intéressés à l’homogénéisation de l’équation de transport plus générale

tuε+Aε(t, x)∇xuε=f, ∇ ·Aε= 0,

uε(0, x) =u0(x). (1.6)

Écoulements de fluides miscibles en milieu poreux. Le modèle mathé- matique de base des écoulements de fluides miscibles en milieu poreux est constitué des équations décrivant la conservation de la masse de chaque constituant, la loi de Darcy et les lois d’état des fluides. Considérons N fluides miscibles et faiblement compressibles, obéissant aux lois d’état

i

dp =ziρi, i= 1, . . . , N,

oùρi est la densité du fluide (constituant)i,zi son coefficient de compres- sibilité et pest la pression. La composition du mélange est décrite par les concentrations volumiques ci (i=1, . . ., N) des constituants vérifiant

ci≥0,

N

X

i=1

ci= 1. (1.7)

En choisissant comme fonctions inconnues la pression pet les N −1pre- mières concentrations c1, c2,· · · , cN−1, l’écoulement est décrit, sous cer- taines hypothèses physiques (voir par exemple G. Chavent et J. Jaffré [30], D.W. Peaceman [51], J. Douglas et J.E. Roberts [34]) par le système

φ(

N

X

i=1

zici)∂p

∂t +∇ ·u=q+−q, u=−k µ∇p, φ∂ci

∂t +∇ ·(ciu) +φzici

∂p

∂t − ∇ ·(D(u)∇ci) +qci =ciq+, 1≤i≤N −1,

(1.8)

où φest la porosité du milieu,kle tenseur de perméabilité,ula vitesse de Darcy, µ=µ(c1, . . . , cN−1)la viscosité du mélange,q+ etq représentent

(7)

les termes d’injection et de production, respectivement, ci est la concen- tration résiduelle du constituant i(ci ≥0, PNi=1ci = 1), Dle tenseur de dispersion hydrodynamique donné par D=dmφ I+|u|(dlE(u) +dt(I − E(u))), I étant la matrice identité, E(u) = uiuj/|u|2,dm le coefficient de diffusion moléculaire, et dl, dt les coefficients de dispersion longitudi- nale et transverse, respectivement. Dans (1.8), (1.8)1 est dite équation de la pression (parabolique) et (1.8)2 équation de la concentration ci. Si on tient compte des effets de la diffusion moléculaire, l’équation (1.8)2 est parabolique, autrement elle est parabolique dégénérée, et hyperbolique si on néglige à la fois les effets de la diffusion moléculaire et de la dispersion.

Dans le cas incompressible, le système (1.8) s’écrit

∇ ·u=q+−q, u=−k µ∇p, φ∂ci

∂t +u· ∇ci+ciq+− ∇ ·(D∇ci) =ciq+, 1≤i≤N−1.

(1.9)

Les équations des fluides miscibles ont été étudiées essentiellement dans le cas incompressible, voir par exemple A. Mikelic [47], P. Fabrie et M. Lan- glais [38], X. Feng [39]. Dans le cas compressible, plusieurs questions sont encore ouvertes.

La suite de l’article est organisée comme suit. Dans la section 2 nous considérons l’équation (1.6) dans le cas des oscillations de faible amplitude de la vitesseAεet nous dérivons formellement l’equation effective associée.

La section 3 est consacrée à l’homogénéisation de l’équation (1.5). Nous y décrivons de façon précise l’effet non local induit par homogénéisation.

La section 4 traite de l’homogénéisation par décomposition en fréquences d’une équation de transport dansRN et la section 5 de l’homogénéisation d’une equation des ondes dégénérée. Dans la section 6 nous énonçons des résultats d’homogénéisation non locale pour d’autres types d’équations aux dérivées partielles. Dans la section 7 nous considérons une équation différentielle de Riccati avec un coefficient oscillant et sans second membre et nous montrons que l’homogénéisation de cette équation induit un ef- fet non linéaire et instantané. L’équation effective change de type. Nous donnons une application de ce résultat à la propagation des oscillations de la donnée initiale dans une équation de transport semi-linéaire. En- fin, dans les sections 8 et 9 nous donnons quelques résultats sur l’analyse mathématique des équations des fluides miscibles en milieu poreux.

(8)

2. Homogénéisation formelle de l’équation de transport (1.6) On suppose queAεest indépendant detet dépend d’un petit paramètre γ mesurant l’amplitude des oscillations de Aε de sorte que

Aε(x) =A(x) +γAε1(x) +γ2Aε2(x) +O(γ2)

où O(γ2) est uniformément borné par rapport à εet converge fortement vers 0,Aεj *0 faiblement (pourj = 1,2) etA désigne la limite faible de (Aε)quandε→0. Considérons un développement asymptotique deuε de la forme

uε =uε0+γuε12uε2+O(γ2).

En reportant les développements de Aε et uε dans (1.6) et en égalant les termes suivant les puissancesγj (pourj = 0,1,2) on obtient les équations

tuε0+A· ∇uε0 = 0,

tuε1+A· ∇uε1 =−Aε1· ∇uε0,

tuε2+A· ∇uε2 =−Aε1· ∇uε1−Aε2· ∇uε0,

(2.1)

et les conditions initiales uε0(0) =u0,uεj(0) = 0(pourj= 1,2). On déduit de (2.1)1 queuε0 est indépendant deε(on écrira uε0 =u0) puis de (2.1)2

Aε1uε1 =−Aε1(∂t+A· ∇)−1∇ ·(Aε1u0) et en reportant dans(2.1)3 il vient

tuε2+A· ∇uε2 =∇ ·([Aε1(∂t+A· ∇)−1Aε1]· ∇u0))− ∇ ·(Aε2u0). (2.2) Notons que l’on a utilisé la condition ∇ ·Aεj = 0.Introduisons l’opérateur

Θεij =Aε1i(∂t+A· ∇)−1Aε1j

où Aε1j désigne la jème composante de Aε1. En admettant que Θεijij, dans un sens faible à préciser, le passage à la limite dans (2.2) fournit l’équation

tu2+A· ∇u2 =∂iij(∂ju0))− ∇ ·(A2u0)

où u2 désigne la limite faible deuε2. Ainsi, en notant u la limite faible de uε etu1 celle deuε1, on a

u=u0+γu12u2+O(γ2)

(9)

et les equations (2.1) impliquent

tu0+A· ∇u0= 0,

tu1+A· ∇u1= 0,

tu2+A· ∇u2=∂iij(∂ju0)),

avec u(0) =u0,u1(0) = u2(0) = 0. On en déduit après quelques calculs que u vérifie

tu+A· ∇u=γ2jij(∂ju)) +O(γ2).

Précisons le termeΘij(∂ju). On a

Θεij(∂ju) =Aε1i(∂t+A· ∇)−1(Aε1jju).

NotonsX(t;x, s)la courbe caractéristique définie, poursdonné dans[0, T] et xdans Rn, par le système différentiel

dX/dt=A(X), t∈(0, T), X |t=s=x.

Alors

Θεij(∂ju) = Z t

0

Aε1i(x)Aε1j(X(s, x, t))∂ju(s, X(s, x, t))ds, d’où en passant à la limite

Θij(∂ju) = Z t

0

Kij(s, x, t)∂ju(s, X(s, x, t)ds

où Kij(s, x, t) est la limite faible du produit Aε1i(x)Aε1j(X(s, x, t)). Fi- nalement l’équation homogénéisée prend la forme

tu+A· ∇u=γ2 Z t

0

j(Kij(s, t, x)∂ju(s, X(s, x, t)))ds+O(γ2).

On a Aε−A−γ2Aε2+O(γ2) =γAε1, d’où

γ2Aε1⊗Aε1(X) = (Aε−A)⊗(Aε(X)−A(X))

−γ2((Aε−A)⊗Aε2(X) +Aε2⊗(Aε(X)−A(X))) +O(γ2), il s’en suit que le noyau matricielK(s, x, t) = (Kij(s, x, t))est tel que

γ2K(s, x, t) =κ(s, x, t) +γ2ρ(s, x, t) +O(γ2),

(10)

où κ(s, x, t) et ρ(s, x, t) sont, respectivement, les limites faibles des ma- trices κε etρε définies par

κε(s, x, t) =(Aε−A)⊗(Aε(X)−A(X))(s, x, t),

ρε(s, x, t) =(Aε−A)⊗Aε2(X) +Aε2⊗(Aε(X)−A(X))(s, x, t).

L’équation limite satisfaite par u prend la forme

tu+A· ∇u

=∂j Z t

0

κij(s, x, t) +γ2ρij(s, x, t)ju(s, X(s, x, t))ds+O(γ2).

Ce résultat montre que l’équation effective associée à l’équation de trans- port (1.6) est une équation intégro-différentielle.

Notons que les calculs formels présentés ici peuvent être rigoureusement justifiés dans les cas non dégénérés.

3. Homogénéisation d’une équation de transport dans R Soit O un ouvert deRm (m≥1)et (aε) une suite de L(O) vérifiant a≤aε(y)≤a+ p.p. dans Oet convergeant vers adansL(O) faible-?.

Soitu0 ∈L2(R×O). Considérons l’équation de transport, avec une vitesse oscillante dans la direction transverse à celle de la propagation,

tuε+aε(y)∂xuε= 0, t >0, x∈R, y∈ O,

uε(0, x, y) =u0(x, y), (x, y)∈R× O. (3.1) L’étude de l’homogénéisation de cette équation fait suite aux travaux de L. Tartar ([61], [60]) et L. Mascarenhas [46] sur l’homogénéisation d’équa- tions différentielles à coefficients oscillants.

3.1. Equation effective

Avec Hamid nous avons montré que l’homogénéisation de l’équation de transport (3.1) fait apparaître à la limite un terme non local. Nous donnons ici une description de ce résultat et une idée de la démonstration.

Appliquons à l’équation (3.1) la transformation de Fourier par rapport à x, notée F, puis la transformation de Laplace par rapport àt, notée L.

Posons

vε(p, ξ, y) =L(F(uε(·,·, y))(p, ξ), v0(ξ, y) =F(u0(·, y))(ξ),

(11)

pour <e(p)>0,ξ∈R, p.p. en y∈ O. Alorsvε est donnée par vε(p, ξ, y) =−2ıπξ1 (z−aε(y))−1v0(ξ, y) siξ6= 0,

vε(p,0, y) = v0(0,y)p si ξ= 0, (3.2) où z=−2ıπξp . Posons Λ = (a, a+)et considérons la fonction définie pour z∈C\Λ ety∈ O par

Φε(z, y) = (z−aε(y))−1.

Il existe une suite extraite de (aε), encore notée(aε), telle que Φε(z,·)* Φ(z,·) dansL(O) faible-? et on a

Φ(z, y) = Z

Λ

y(λ)(z−λ)−1 (3.3) où dνy(λ) est la mesure de Young associée à la suite (aε). Passant à la limite dans (3.2), en notant u la limite faible d’une suite extraite de (uε) et v la limite faible d’une suite extraite de(vε), on a

v(p, ξ, y) =L(F(u(·,·, y))(p, ξ) =− 1

2ıπξΦ(z, y)v0(ξ, y) (3.4) oùz=−2ıπξp etξ6= 0. Nous allons donner une autre expression deΦ(z, y).

On observe que Φε admet dans C\ Λ le développement asymptotique, valable pour tout n∈N,

Φε(z, y) = 1 z

hXn

k=0

(aε)k zk +o

1 zn

i

oùo(z1n)est uniformément borné dansL(O)par rapport àε. En passant à la limite dansL(O)faible-?dans l’égalité précédente on voit que, pour tout n∈N,

Φ(z, y) = 1 z

hXn

k=0

ak

zk +o( 1 zn)i

où a0 = 1,a1 =a et pour chaque entier k≥2,ak désigne la limite dans L(O) faible-? d’une suite extraite de (aε)k. On en déduit le dévelop- pement asymptotique

1

Φ(z, y) =z−a−

n

X

k=1

τk

zk +o( 1 zn)

où les τk sont entièrement déterminés et ne dépendent que des limites dans L(O) faible-? de suites extraites de (aε)l (1 ≤ l ≤ k+ 1). En

(12)

particulier on a τ1 =a2−a22=−a3+ 2aa2−a3,etc. En utilisant (3.3) le développement asymptotique précédent s’écrit

Z

Λ

y(λ)(z−λ)− 1 Z

Λ

y(λ)(z−λ)−1

=

n

X

k=1

τk(y) zk +o

1 zn

. (3.5)

Considérons maintenant la fonction Ψdéfinie dans (C\Λ)× O par Ψ(z, y) =z−a(y)− 1

Φ(z, y). D’après (3.5),

Ψ(z, y) =

n

X

k=1

τk(y) zk +o( 1

zn) pour tout n≥1. De plus

=m(Ψ(z, y)) ==m(z)− =m Φ(z, y)

|Φ(z, y)|2

!

d’où, avec (3.3),

=m(Ψ(z, y)) ==m(z)

"

1− R

Λy(λ)|z−λ|−2

|RΛy(λ)(z−λ)|2

# . On en déduit avec l’inégalité de Jensen que

=m(Ψ(z, y))<0 si =m(z)>0.

Ainsi, Ψ(z, y) satisfaisant les deux propriétés Ψ(z, y) =

n

X

k=1

τk(y)

zk +o( 1

zn) pour toutn≥1,

=m(Ψ(z, y))<0 si z∈C\Λ et =m(z)>0,

est une fonction holomorphe de type Nevanlinna-Pick (pour presque touty fixé). Elle admet donc la représentation (voir N.I. Ahiezer et M. Krein [1], W.F. Donoghue [33]) :

Il existe une mesure positive dωy, à support dansΛ, telle que Ψ(z, y) =

Z

Λ

y(λ)(z−λ)−1,

(13)

pour tout z∈C\Λ, ou encore Z

Λ

y(λ)(z−λ)−1 = Z

Λ

y(λ)(z−λ)− 1 Z

Λ

y(λ)(z−λ)−1 ,

pour tout z∈C\Λ. Par conséquent, Φ(z, y) =z−a(y)−

Z

Λ

y(λ)(z−λ)−1−1, d’où, avec (3.4) et en prenant z=−2ıπξp ,

v(p, ξ, y) =p+ 2ıπξa(y)−(2ıπξ)2 Z

Λ

y(λ)(p+ 2ıπξλ)−1

−1

v0(ξ, y) pour <e(p)> 0,ξ ∈R,y ∈ O. En prenant la transformation de Laplace inverse puis la transformation de Fourier inverse on obtient que u est solution de l’équation effective

tu+a(y)∂xu− Z t

0

Z

Λ

x2u(s, x−λ(t−s), y)dωy(λ)ds= 0, t >0, x∈R, y∈ O,

u(0, x, y) =u0(x, y), (x, y)∈R× O.

(3.6)

Nous renvoyons à [5] pour des détails et compléments ; on y trouve aussi une application aux équations des fluides miscibles en milieu poreux. Voir aussi L. Tartar [62].

Le cas où la vitesseaε dépend aussi det est abordé dans [5], voir aussi R. Alexandre [2], [3].

3.2. Formulation cinétique

En introduisant la variable λ ∈ Λ représentant les oscillations de (aε) et la fonction auxiliaire v définie sur R+×R× O ×Λ par

v(t, x, y, λ) = Z t

0

xu(s, x−λ(t−s), y)ds,

(14)

on voit que l’équation (3.6) s’écrit sous la forme d’un système de transport où λjoue le rôle de variable cinétique :

tu+a(y)∂xu− Z

Λ

xv dωy(λ) = 0, t >0, x∈R, y∈ O, λ∈Λ,

tv+λ ∂xv−∂xu= 0, t >0, x∈R, y∈ O, λ∈Λ, u(0, x, y) =u0(x, y), v(0, x, y, λ) = 0, x∈R, y∈ O, λ∈Λ.

(3.7) Avec Hamid nous avons montré que le problème (3.7) est bien posé.

Le cadre général de l’étude est le suivant. Soit aune fonction de L(O) vérifianta≤a(y)≤a+ p.p. eny ∈ Oet soitdωy une famille paramétrée de mesures positives, à support dans Λ = [a, a+], dont on note τ(y) le moment d’ordre zéro. On suppose que τ ∈ L(O), τ(y) > 0 p.p. en y ∈ O. Définissantdσy(λ) = dωy(λ)

τ(y) , on suppose quedµ(y, λ) =dy dσy(λ) est une mesure positive sur O ×Λ. Considérons le système, posé dans R+×R× O ×Λ,

tu+a(y)∂xu−τ(y) Z

Λ

xv dσy(λ) =f,

tv+λ ∂xv−∂xu=g,

(3.8) muni de la condition initiale

u(0, x, y) =u0(x, y), v(0, x, y, λ) =v0(x, y, λ),

x∈R, y∈ O, λ∈Λ, (3.9) où u = u(t, x, y), v = v(t, x, y, λ) sont les inconnues et f = f(t, x, y), g=g(t, x, y, λ),u0 etv0 sont données.

Introduisons les espaces de Hilbert

H=L2(R× O), H=L2(R× O ×Λ;dx dµ(y, λ)) et notons A l’opérateur de domaine

D(A) ={U = (u, v)∈H× H; AU ∈H× H}

défini pour u∈L2(O;D(R))etv∈L2µ(O ×Λ;D(R)), où L2µ(O ×Λ) =L2(O ×Λ;dµ), par

A u v

!

= a(y)∂xu−τ(y)∂x(RΛv dσy(λ))

−τ(y)∂xu+τ(y)λ ∂xv

! .

(15)

Le système (3.8), (3.9) s’écrit sous la forme abstraite d

dtU +AU =BF sur(0, T), U(0) =U0, (3.10) où B est l’opérateur (de multiplication) borné dans H × H défini par B = (bij)1≤i,j≤2 avec b12 = b21 = 0, b11 = 1 et b22 = τ(y). On montre que l’opérateurAest maximal accrétif dansH× Hpuis, à l’aide des théo- rèmes de Lumer-Phillips et Stone, voir A. Pazy [50], que Aest générateur infinitésimal d’un groupe continu de contractions S(t). Alors, pour tout U0 ∈ D(A) et tout F ∈ C1([0, T];H× H) il existe une unique fonction U ∈C0([0, T];D(A))∩C1([0, T];H× H) vérifiant (3.10). De plus,U est donnée par

U(t) =S(t)U0+ Z t

0

S(t−s)BF(s)ds

et cette formule a encore un sens pourU0 ∈H×HetF ∈L1(0, T;H×H).

Il s’en suit les résultats suivants (voir [7], [12]) :

Soit (f, g) ∈ L1(0, T;H× H), (u0, v0) ∈ H × H. Alors, il existe une unique paire (u, v) dansC0([0, T];H× H) vérifiant (3.8) au sens des dis- tributions et la condition initiale (3.9). De plus, la solution (u, v) du sys- tème (3.8), (3.9) se propage à vitesse finie. Précisément, supposons que les données initiales u0, v0 sont telles que les supports deu0(·, y) etv0(·, y, λ) sont inclus dans [−r0, r0]p.p. en (y, λ)∈ O ×Λ avec r0 >0. Alors, pour tout t ∈ R et p.p. en (y, λ) ∈ O × Λ, les supports de u(t,·, y) et de v(t,·, y, λ) sont contenus dans [−r0−v?(y)t, r0 +v?(y)t] où v? est une fonction strictement positive donnée par

v? = 1

2min{a+a++ q

(a+−a)2+ 4τ , −a−a+ q

(a−a)2+ 4τ}.

3.3. Cas où aε est périodique à valeurs discrètes

Dans ce cas la mesure dωy est indépendante de y et est une somme finie de masses de Dirac. Précisément, étant données (n+ 1)valeursv0 <

v1 < . . . < vn et une subdivision 0 = y0 < y1 < . . . < yn < yn+1 = 1 de l’intervalle [0,1], on définit la fonction ˜apar ˜a(y) =vj si yj ≤y < yj+1, j = 0, . . . , n, que l’on prolonge par périodicité sur R et on note, pour ε > 0, aε(y) = ˜a(yε) et a = Pnj=1(yj+1−yj)vj sa limite faible. Alors (voir [7], [12]) il existe n couples (αj, λj), j = 1, . . . , n, tel que dω(λ) =

(16)

τPnj=1 αjδλ=λj avec v0 < λ1 < v1 < . . . < vn−1 < λn< vn,Pnj=1 αj = 1 et τ =P0≤k<j≤n(yj+1−yj) (yk+1−yk) (vk−vj)2. Par suite, le système (3.8) s’écrit sous la forme

tu+a ∂xu−τ

n

X

i=1

αixvi = 0, t >0, (x, y)∈R2,

tvjjxvj−∂xu= 0, t >0, (x, y)∈R2, u(0, x, y) =u0(x, y), vj(0, x, y) = 0, (x, y)∈R2,

pour j = 1, . . . , n. Pour n = 1, on a τ = y1(1−y1)(v1 −v0)2, a = y1v0+ (1−y1)v1, λ1=y1v1+ (1−y1)v0, dω=τ δλ=λ1 et on vérifie queu est solution de l’équation hyperbolique des télégraphistes

t2u+ (v0+v1)∂xt2u+v0v1x2u= 0, t >0, x∈R, y∈(0,1).

Signalons ici un travail de M.I. Shvidler [56] dans lequel il propose, pour une équation de transport intervenant en dynamique des milieux poreux, une approximation par une équation hyperbolique des télégraphistes.

3.4. Approximation de la mesurey

En vue de la résolution effective d’un système de type (3.7), il est néces- saire de déterminer la mesure dωy. Le point précédent donne une réponse quand aε est périodique à valeurs discrètes. Nous proposons ici, dans un cadre général, une approximation de la famille paramétrée dωy. Soitdνy

une famille paramétrée de mesures de Young vérifiant : – (H1) supp dνy ⊂Λ p.p. en y∈ O, où Λ =]γ, γ+[;

– (H2) pour toute fonction f: Λ → R continue, l’application y 7→<

y, f > est mesurable et bornée. De plus, il existe k > 0 tel que

|< dνy(λ), f(λ)>| ≤kkfk.

Soit dωy la mesure associée à dνy par la relation

< dωy(λ), 1

z−λ >=< dνy, z−λ >−< dνy(λ), 1 z−λ >−1

pour tout z ∈ C\Λ, p.p. en y ∈ O. On introduit une approximation de dνy par une somme finie de masses de Dirac, à laquelle on associera une mesure approchée de dωy par une somme finie de masses de Dirac. Une approximation de dνy est proposée par E. Bonnetier et C. Conca [28] :

Pour tout entiern, il existe2nfonctions mesurablesθj,cj, définies dans O, satisfaisant les propriétés :

(17)

– θj(y)∈[0,1]avec

n

X

j=1

θj(y) = 1,cj(y)∈Λ p.p. eny ∈ O, – on a :

< dνy(λ), λl>=

n

X

j=1

θj(y) (cj(y))l, (3.11) pour tout entierl,0≤l≤2 n−1, p.p. en y∈ O.

On définit alors, pour nentier positif, une mesuredνyn par dνyn=

n

X

j=1

θj(y)δλ=cj(y).

Alors, sous les hypothèses (H1)et(H2), pour toute fonctionf ∈C(Λ,R), on a :

< dνyn, f >−→< dνy, f > dans L(O) quandn→ ∞. (3.12) En effet, soit η > 0 arbitraire et f ∈ C(Λ,R). En vertu du théorème de Stone-Weierstrass, il existe un polynôme pN de degré N tel que kf − pNk≤η. Soit alorsn > N. Compte tenu de (3.11) et de la définition de dνyn on a

< dνyn(λ), pN(λ)>=< dνy(λ), pN(λ)> . D’où

< dνyn, f >−< dνy, f >=< dνyn, f −pN >−< dνy, f−pN > . Grâce à l’hypothèse (H2),

|< dνy, f−pN >| ≤kkf−pNk≤kη.

De même

|< dνyn, f −pN >| ≤

n

X

j=1

θj(y)|(f −pN)(cj(y))| ≤kη.

On conclut que ess supy∈Okdνyn−dνykM(Λ)≤kη,oùM(Λ)désigne l’espace des mesures de Radon sur Λ. D’où (3.12).

Soit maintenantdωyn la mesure associée à dνyn par la relation

< dωyn(λ), 1

z−λ >=< dνyn, z−λ >−< dνyn(λ), 1

z−λ >−1, (3.13)

(18)

pour toutz∈C\Λet p.p. eny∈ O. Ainsi, p.p. eny∈ O, la mesuredωny est discrète. Un algorithme permet de déterminer précisément les coefficients de dωyn (voir [16]). De plus, on a le résultat de convergence suivant :

Pour toute fonction f ∈C(Λ,R), quand n→ ∞,

< dωyn(·), f(·)>−→ < dωy(·), f(·)> dansL(O). (3.14) En effet, on déduit aisément de (3.12) et (3.13) que

< dωny(λ), 1

z−λ>−→< dωy(λ), 1

z−λ > quand n→ ∞.

Ensuite, on peut supposer sans restriction que f est holomorphe. Alors le théorème de Cauchy permet d’écrire

< dωyn(·), f(·)>= 1 2ıπ

Z

Γ

f(z)< dωyn(λ), 1

z−λ > dz

oùΓest une courbe fermée régulière deCentourantΛ. Ce qui donne, avec (3.13),

< dωny(·), f(·)>= 1 2ıπ

Z

Γ

f(z)< dνyn(λ), z−λ > dz

Z

Γ

f(z)< dνyn(λ), 1

z−λ >−1 dz

=− 1 2ıπ

Z

Γ

f(z)< dνyn(λ), 1

z−λ >−1 dz.

On passe à la limite, quand n tend vers +∞, dans le second membre de cette relation et on obtient (3.14).

4. Homogénéisation par décomposition en fréquences d’une équation de transport dans RN

Soit (Aε) une suite de fonctions de (L(O))n(n ≥ 1) dont les coeffi- cients Aεi sont tels que

n

X

i=1

|Aεi(y)| ≤M p.p. eny ∈ O, et supposons que (Aε) converge versA dans (L(O))n faible-?. Considérons l’équation du premier ordre

tuε+Aε(y)· ∇xuε= 0, t >0, x∈Rn, y∈ O,

uε(0, x, y) =u0(x, y), (x, y)∈Rn× O, (4.1)

(19)

oùu0 ∈L2(Rn×O).L’équation effective associée à (4.1) est obtenueviala transformation de Radon qui permet de considérer pour chaque fréquence fixée un problème unidimensionnel. Ce dernier est traité par la technique du paragraphe 3.1, le résultat est ensuite intégré par rapport à l’ensemble des fréquences.

Précisons les notations. Pour f ∈ S(Rn), la transformée de Radon def est définie par

R(f)(r, ω) = Z

x·ω=r

f(x)dx

où dxest la mesure de Lebesgue sur l’hyperplanx·ω−r= 0. La relation entre les transformées de Radon et de Fourier est donnée par

fˆ(rω) =Fr(R(f(·, ω)))

où le symbole b désigne la transformation de Fourier dans Rn et Fr la transformation de Fourier unidimensionnelle. La transformation duale R? de R est définie pourg∈ S(R×Sn−1) par

R?(f)(x) = Z

Sn−1

g(x·ω)dω

où dω est la mesure de Lebesgue sur Sn−1. Soit Kn l’opérateur défini par Kng(r, ω) =

rn−1g(r, ω) sin est pair, iH(∂rn−1g(·, ω)(r) sin est impair, H étant la transformation de Hilbert. On a la formule d’inversion

f(x) =cn (R?KnR(f)) (x), cn= 1 2 (2i π)n−1, et la formule de Plancherel

Z

|f(x)|2dx=|cn| Z

sn−1

Z

R

|(−∂r2)n−14 Rf(r, ω)|2dr.

En utilisant la densité de S(Rn) dans L2(Rn), on prolonge l’application

√KnR à L2(Rn) et on montre qu’elle est une isométrie de L2(Rn) sur le sous espace de L2(R×Sn−1;|cn|dω dr) formé des fonctions paires. De plus, f ∈L2(Rn) si et seulement si√

KnRf ∈L2(R×Sn−1).

On peut consulter I.M. Gel’fand, M.I. Graev et N.Ya. Vilenkin [40] et S. Helgason [41] pour les propriétés de la transformation de Radon.

Supposons maintenant que la donnée initiale u0 ∈L2(Rn× O) et est à support contenu dans Bn(ρ) p.p. en y ∈ O, oùBn(ρ) est la boule de Rn

(20)

de centre 0 et de rayon ρ > 0. Alors, la solution uε de (4.1) est telle que supp uε(t,·, y)⊆Bn(ρ+tM). SoitR(uε) la transformée de Radon de uε et u˜ε définie par

˜

uε(t, r, ω, y) =pKnRuε(t, r, ω, y)).

Alors u˜ε est solution de l’équation

tε+aε(y, ω)∂rε= 0, t >0, r∈R, (y, ω)∈ O ×Sn−1,

˜

uε|t=0 = ˜u0, (4.2)

oùaε(y, ω) =ω·Aε. La suite(˜uε)étant uniformément bornée dans l’espace L(R+;L2(R×Sn−1 × O)), alors, à l’extraction près d’une sous-suite encore notée (˜uε),

uε* u dansL(R+;L2(Rn× O)) faible-?,

˜

uε*u˜ dansL(R+;L2(R×Sn−1× O, dr dω dy))faible-? . (4.3) De plus, u˜ =pKnR(u). Par suite, les variables (y, ω)∈ O ×Sn−1 étant transverses à la direction r, en procédant comme pour l’équation scalaire (3.1), il existe une famille de mesures positivesdσy,ω(λ), associée à la suite (aε(y, ω)), à support dansΛ et paramétrée par(y, ω)∈ O ×Sn−1, tel que la limite u˜ donnée par (4.3) est solution de

tu˜+a(y, ω)∂ru˜− Z t

0

Z

Λ

r2u(s, r˜ −λ(t−s), ω, y)dωy,ω(λ)ds= 0, t >0, r∈R, (y, ω)∈ O ×Sn−1,

˜

u|t=0= ˜u0.

(4.4) La mesure dσy,ω(·) est reliée à la mesure de Young dνy(·), associée à la suite (Aε), par la relation

< dσy,ω(·),(z+λ)−1>=< dνy(·), z+µ·ω >−{< dνy(·),(z+µ·ω)−1 >}−1 pour tout z /∈Λ, pour toutω ∈Sn−1 et p.p. en y ∈ O. De plus, p.p. en y ∈ O, l’application ω ∈Sn−1 7−→ dσy,ω(·) est analytique de Sn−1 dans l’espace des mesures de Radon sur R.

On définit alorsdΣ(·,·)en posant, pour toute fonctionfrégulière définie sur Λ×Sn−1,

< dΣy(λ,·), f(λ,·)>≡

Z

Sn−1

< dσy,ω(λ), f(λ, ω)> dω.

(21)

La formulation cinétique et les propriétés de la transformation de Radon permettent d’établir le résultat suivant (voir [10], [14]) :

Soit u ∈ L(R+;L2(Rn× O)) la limite faible-∗ de la suite (uε) des solutions de (4.1). Alors, à l’extraction près de sous suites, il existe une famille paramétrée de mesures positives dΣy, à support dans Λ×Sn−1, tel que usoit solution du système

tu+A(y)· ∇xu−cn Z

Λ×Sn−1

y(λ, ω)∂r(−∂r2)n−1/4w|r=x·ω = 0,

tw+λ ∂rw−∂r(−∂r2)n−1/4R(u) = 0, u|t=0 =u0, w|t=0 = 0.

5. Homogénéisation d’une équation de type hyperbolique- parabolique dégénéré

Soit Ωx un ouvert borné de Rn de frontière régulière ∂Ωx, T > 0, et Ω = Ωx× O. Considérons l’équation dans (0, T)×Ω

ρε(x)∂t2uε−divx(kε(x)∇xuε) +θε(x, y)∂tuε=fε(t, x, y), uε

∂Ωx = 0 dans(0, T)× O, uεt=0 =α dansΩ,

√ρεtuεt=0=β dansΩ,

(5.1)

sous les hypothèses suivantes sur les données ρε, kε, θε,fε, α etβ. Sup- posons ρε(x) = ρ(x,xε) p.p. dansΩx où ρ est une fonction donnée dans C(Ωx;Lper(Yn))vérifiant

0≤ρ(x, ζ)≤ρ+, ∀x∈Ωx, p.p. en ζ ∈Yn, et telle que queρ(x) =˜ RYnρ(x, ζ)dζ≥ρ>0.

On note ici Yn (resp. Ym) le cube unité de Rn (resp. Rm). Le tenseur kε est symétrique et ses coefficients sont de la forme

ki,jε (x) =ki,j(x,x

ε)p.p. dansΩx, i, j = 1àn, où ki,j ∈C(Ωx;Lper(Yn))et vérifie

k|ξ|2 ≤k(x, ζ)ξ·ξ≤k+|ξ|2, ∀ξ ∈Rn, ∀x∈Ωx, p.p. en ζ∈Rn,

(22)

k and k+ étant deux réels strictement positifs. Le coefficient d’amortis- sement θε est donné par

θε(x, y) =θ(x ε, y,y

ε) p.p. dansΩ où θ∈C(O;Lper(Yn×Ym)) et

0< θ ≤θ(ζ, y, η)≤θ+, ∀y∈ O, p.p. en(ζ, η)∈Yn×Ym. NotonsΛ = (θ, θ+). Le terme source fε est de la forme

fε(t, x, y) =c(x ε,y

ε)f(t, x, y) p.p. dans(0, T)×Ω, avec

c∈Lper(Yε×Ym), f ∈L2((0, T)×Ω), 0≤c(ζ, η)≤c+ p.p. en(ζ, η)∈Yn×Ym, et les données initiales sont telles que telles que

α∈L2(O;H01(Ωx)), β∈L2(Ω).

Notons que (5.1)4 donne une condition sur ∂tuε

t=0 seulement sur l’en- semble où ρε(x) 6= 0. Par suite, (5.1) est une équation de type hyper- bolique-parabolique. Dans le cas où il n’y a pas de dépendance en la va- riable y∈ O, l’homogénéisation de (5.1) a été étudiée par A. Bensoussan, J.L. Lions et G. Papanicolaou [27].

Ici, avec Hamid nous avons obtenu l’équation effective par un procédé d’homogénéisation itérée. Dans une première étape, on établit une équa- tion décrivant un comportement asymptotique par rapport aux directions de non dégénérescence. On utilise pour cela la convergence à double échelle (voir G. Nguetseng [49], G. Allaire [4]). Notons ˜k(x) le tenseur homogé- néisé associé à la suite (k(x,xε))ε>0, et poury∈ O etη∈Ym,

˜ c(η) =

Z

Yε

c(ζ, η)dζ, θ(y, η) =˜ Z

Yn

θ(ζ, y, η)dζ, χ(x) =

Z

Yn

q

ρ(x, ζ)dζ.

On montre qu’il existe une unique fonctionU =U(t, x, y, η)dans l’espace L2 (O, T)× O ×Ym;H01(Ωx) tel que (uε) converge, quand ε→ 0, vers U, au sens de la convergence à double échelle. Pour presque tout (y, η)∈ O ×Ym, la fonction U(·,·, y, η) est la solution de l’équation

˜

ρ(x)∂t2U −divx ˜k(x)gradxU+ ˜θ(y, η)∂tU = ˜c(η)f(t, x, y),

(23)

pour t∈(0, T), x∈Ωx, munie des conditions initiales U

t=0=α dansΩx,

˜

ρ(x)∂tUt=0=χ(x)β dansΩx.

La seconde étape consiste en la moyennisation par rapport à la variable η qui donne un système effectif vérifié par u(t, x, y) =RY

nU(t, x, y, η)dη.

Pourp∈Ctel que<e(p)>0, posonsΓp={z∈C;z/p∈Γ˜p}oùΓ˜pest une courbe fermée contenue dans le demi-plan<e(z)>0et contenantΛ. Alors, en utilisant un théorème de représentation des fonctions holomorphes de type Nevanlinna-Pick (voir [1], [33]) on montre qu’il existe deux familles paramétrées de mesures positives dσy1 et dσ2y associées, respectivement, aux suites (˜θ(y,yε))ε>0 et (c(y,yε) ˜θ(y,yε))ε>0, à support inclus dans Λ et tel que, ∀z∈Γp, p.p. eny ∈ O,

Z

Ym

z−pθ(y, η)˜ −1dη=

z−p θ(y)−p2 Z

Λ

(z−pλ)−1y1(λ) −1

,

Z

Ym

˜

c(η) z−pθ(y, η)˜ −1dη=c

z−p d(y)−p2 Z

Λ

(z−pλ)−1y2(λ) −1

. Ici,

θ(y) = Z

Ym

θ(y, η)˜ dη, c(y) = Z

Ym

˜ c(η)dη, d(y) = 1

c(y) Z

Ym

˜

c(η)˜θ(y, η)dη.

Nous montrons ensuite [15] que la limite u d’une suite extraite de(uε) s’écrit u = u1+u2 où u1 et u2 sont déterminées, respectivement, par le système (u1 etw1 étant les fonctions inconnues)

˜

ρ(x)∂t2u1−divx(˜k(x)gradxu1) +θ(y)∂tu1Z

Λ

tw1y1(λ) = 0,

˜

ρ(x)∂t2w1−divx(˜k(x)gradxw1) +λ ∂tw1−∂tu1= 0, u1

∂Ωx×O = 0, u1

t=0 =α, ρ ∂˜ tu1

t=0 =χ·β, w1

t=0 = 0, ∂tw1

t=0 = 0,

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