A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J.-H. S OURISSEAU
Sur la cinématique physique des masses granuleuses sans cohésion
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 10 (1908), p. 335-392
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SUR LA
CINÉMATIQUE PHYSIQUE DES MASSES GRANULEUSES
SANS
COHÉSION.
PAR M. J.-H. SOURISSEAU.
INTRODUCTION.
l . Je me propose
d’exposer
dans ce Mémoire les recherchesexpérimentales
quej’ai
faites sur laCinématique
des massesgranuleuses
sans cohésion.J’ai
étudié,
enopérant
sur du sable et desgraines
de vesces et de colza :I° Les
densités,
le tassement et ledétassement;
lapénétration
d’uncylindre
dans la masse;
2° L’écoulement par un orifice
pratiqué
dans uneparoi
horizontale et dansune
paroi
latérale limitant un milieu indéfini dans les autres sens; l’écoulement dans lestubes;
3° Le frottement par la méthode du
cylindre
et la méthode dudisque.
Ces recherches ont été faites au laboratoire de M.
Bouasse,
à la Faculté des Sciences deToulouse,
et à monlaboratoire,
àl’École
nationaled’Agriculture
deMontpellier.
En dédiant cette Thèse à mon éminent
maître,
M.Bouasse, j’ai
voulu lui témoi- gner ma reconnaissance pour la directionqu’il
m’a donnée, pour lescritiques
bienveillantes par
lesquelles
il m’a forcé àpréciser
mes idées et àcompléter
mesrésultats,
pour le soin aveclequel
il a bien voulu revoir mon travail.336
CHAPITRE 1.
DENSITÉS. -
TASSEMENT ETDÉ’rASSEMEN’r.
2. Masses
essayées.
Densité réelle. - J’aiopéré
avec du sablequi, après
extraction d’une
rivière,
a été bienlavé,
séché etséparé
encatégories
avec destamis ayant des trous ronds de différents diamètres. Les
catégories expérimentées
ont
passé
entre deuxtamis ;
elles sontdésignées
par les diamètres des trous de cestamis : .
(2mm-3mm),
.J’ai
également opéré
avec du sable de mer :4 ~;
des vesces :du colza :
C 2. ~.
Les vesces et le colza ont des
grains ronds;
les différentescatégories
de sableont des
grains anguleux.
Les
grains qui
forment le tas de masse sontséparés
par desvides;
suivant lesconditions de
l’expérience
lesgrains glissent plus
ou moins les uns sur les autres,et le volume des vides est
plus
ou moinsgrand.
Il y a donc à déterminer : 0 la densité réelle 0 des
grains;
2° les densités appa-rentes â de la masse, fonction des conditions de
l’expérience.
On détermine la densité réelle des
grains
par la méthode duflacon,
en élimi-nant le mieux
possible
les bulles d’air.Voici les chiffres trouvés avec une
approximation
de,,~o :
:3.
Définition.
du tassement. - SiVo
est le volume initial de la masse pris dans un étatquelconque,
V le volumelorsqu’il y
a eurapprochement
desgrains,
c’est-à-dire diminution du volume desvides,
le tassement T est mesurépar le rapport le détassement - T est mesuré par le rapport de
l’aug-
mentation de volume par le volume de la masse ; il a la même
expression
que letassement au
signe près.
Je me propose de mesurer: 10 la densité apparente selon le mode de
remplissage
du
récipient;
2° le tassement par depetits
chocscommuniques
aurécipient;
3" le .tassement
spontané
en fonction du temps avec desgrains
secs; ~° le tassement parmouillage;
~° le tassement par lapression
d’unpiston comprimant
la massesèche ou mouillée dans un
cylindre rigide ; je
mesurerai le détassementlorsque
cette
pression disparaît.
Densité apparente selon le mode de
remplissage
durécipient.
4. I°
Récipients cylindriques,
de même hauteur H et de diamètres Ddifférents.
- On lesremplit
avec des entonnoirs de4mm, 5
et 5 de diamètre d’orifice. L’orifice de l’entonnoir est à une hauteur h = au-dessus du bord durécipient. Lorsque
la base du cône de masse coulante atteint le bord du réci-pient,
on arrête l’écoulement et l’on arase la masse au niveau du bord avec unerègle plate
bien dressée. SoientVo le
volume durécipient,
P lepoids
de la massequ’il
contient : S= P V0
.La
figure
i donne S en fonction de D pour du sable5-Imm);
la courbe 1 Fig. i.se rapporte au
remplissage
avec l’entonnoir depetit orifice ;
la courbe2,
au rem-plissage
avec legrand. Lorsque
D estgrand,
leremplissage s’opère
par éboule-ments successifs du
cône,
et S est sensiblementindépendant
du débit de l’enton-noir,
comme le montre lafigure
1.J’ai vérifié
qu’on obtient,
avec unrécipient
degrand diamètre,
aussi élevéqu’avec
unrécipient
de trèspetit diamètre,
en promenant l’entonnoirpendant
leremplissage
sur toute la surface durécipient,
defaçon
àrépandre
enpluie.
2°
Récipients cylindriques
de même diamètre D et de hauteurs H rentes;Hmaxv
60cm. - On lesremplit
commeprécédemment
de sable5-Imm)
en
opérant
successivement avec les deux entonnoirs. Laissant H constant, on varieh jusqu’à
80~"~.Les résultats montrent que, dans les limites où l’on
opère,
si l’onrépand
le sableen
pluie, S
croît sensiblement avec H eth;
si leremplissage s’opère
par éboule-ments successifs du
cône, 1
est à peuprès indépendant
de H et h.Tassement par chocs
communiqués
aurécipient.
5. Mode
opératoire.
-L’appareil employé ( fig. 2 )
est un marteau M portantun manche
métallique léger MB,
et pouvant tourner autour de l’axe A. Une roueà cames R oscille le marteau vers le bas
cinq
fois par tour en tendant les ressorts r etr’,
dont la tension estréglée
par les écrous E etE’; lorsqu’une
came lâcheFis. 2.
l’extrémité
B dulevier,
les ressorts ramènentbrusquement
vers le haut le mar- teauM,
dont le becopère
unepercussion
sur unepièce métallique,
vissée sur lefond en bois du
récipient cylindrique
en zinc C( de 25~m,
i de diamètre et de capa- citéVo
==1 I ~, 55 ) qui
contient la masse. Cerécipient
estsimplement posé
surdeux
appuis p et p’.
On a observé que les conditions pourqu’il
ne seproduise
aucu ne
percussion
sur l’axe Apendant
lapercussion
sur le fond durécipient
sontremp lies. (Cf.
. H.BouAssE, Mécanique physique,
p.36.)
La roue R tourne àvitesse sensiblement constante
( 7
tours parminute ).
j,e
remplissage
durécipient
est effectué comme il est dit au n° 4, enemployant
un
grand
entonnoir dont l’orifice de 23mm de diamètre est à 25cm au-dessus du bord durécipient.
Soit P le
poids
de la masse contenue dans lerécipient après remplissage.
Lorsque
lerécipient plein
a été soumis à nchocs,
leplein
estrétabli;
soit 1) lepoids ajouté.
6. Résultats
d’expériences.
- Si l’on admet que la masseajoutée
a même ôque celle
remplissant primitivement
lerécipient,
on aAvant et
après
les chocs on aVoici les 0 pour n = o et n = 400 avec une
approximation
vAprès
détasselnenlopéré
parremaniage
de la masse tassée et nouveauremplis-
sage avec la même
technique,
Premplit complètement Vo.
La
figure
3 donne les courbes de tassement en fonction du nombre de chocs.En faisant varier les tensions des ressorts r et
r’,
on obtient une infinité de courbes.Le tassement croît à mesure que les
grains
deviennentplus petits ;
les courbes àgrains
ronds tendentplus
vite vers leur maximum que les courbes àgrains anguleux.
La somme des vides est
plus grande
dans une masse àpetits grains
que dans unemasse à gros
grains.
On peut en effet dresser le Tableau suivant avec les A etSo.
Par I000cm3 on a :
Cet accroissement de tassement est dû à ce que les
grains
sontanguleux
et iné-gaux. On sait que, pour des
grains parfaitement ronds,
le rapport du volume des. 3.
grains
au volume total de la masse est constant,03C0 k2;
le tassement desgrains
dé-nommés
ronds (vesces
etcolza)
est dû à ce que cesgrains
ne sont pasparfaite-
ment
ronds,
ne sont pas de même grosseur et secompriment.
Tassement
spontané
enfonction
du temps.7. Masses sèches. - La masse est contenue dans un
récipient cylindrique
enzinc :
(D==
Ho=23~,4; Vo= 1 Il,55).
>Le
remplissage
est effectué comme il est dit au n" 4. Undisque
circulaire en zinc de 5o~m2 de surfaceenviron,
et portant unetige
verticale munie d’unrepère (deux
cheveux en
croix),
est doucementposé
sur le tas de masse ; lerepère
estvisé,
enfonction du temps, avec un cathétomètre
qui
servira ultérieurement pour d’autresmesures et
qui
donne uneapproximation de 1 20
de millimètre.Après
12jours
detassement on a les résultats suivants :
On voit combien le tassement est faible
comparé
à celui obtenu par chocs.En variant Ho
jusqu’à
i"’, le tassement est à peuprès
constant(on opère
le rem-plissage
durécipient
avec un entonnoir degrand débit).
L’influence retardatrice d’une
paroi
sur le tassement desgrains qui
la touchenta été mis en évidénce par
Siégler. (Cf.
Ann. P. etCh., 1887,
t.I,
p.~88.~
J’airepris l’expérience
en lacomplétant.
Une caisse en bois de 25cm de côté et78cm
dehauteur a l’une de ses faces en verre ; l’une des
parois
normales à laglace
est renduerugueuse en y collant des
grains.
Des filets horizontaux de sablecolorés, noyés pendant
leremplissage,
permettent d observer le tassement lelong
de laglace,
d’uneparoi
latérale à l’autre.On obtient avec du sable
(omm, 5-1 mm)
les résultats suivants pour le filet horizontal de cote après .3 mois de tassement :Le
long
de laglace,
le filet reste horizontaljusqu’à
2cm environ desparois
laté-rales.
Tassement
mouillage.
8. Résultats. - Le
récipient,
dont le fond estperforé
de trèspetits
trous uni-formément
répartis,
repose dans une caissemétallique
pourvue d’un robinet pour lavidange
de l’eau. Latechnique précédente
est suivie et l’onremplit
la caisse d’eau defaçon
que le bord durécipient émerge
de 1 cm; on maintient ce niveau constant.Le tassement
maximum
est atteintlorsque
la surfaceapparaît
mouillée.I° Le tassement maximum croît avec la vitesse de
mouillage représentée
par le nombre de trous sur le fond durécipient.
Constantes : grosseur des
grains;
sable mode deremplissage.
On
opère l’égouttage
en ouvrant le robinet de la caisse. On obtientaprès
20 minutes
d’égouttage
un tassementsupplémentaire
maximum de o,~ à0,8
millièmes.
2° Le tassement maximum est
plus petit
si la masse subit un tassementprélimi-
naire.
Constantes : grosseur des
grains ;
sable(on’n’, ~-I’n°’);
nombre cle trous.3° Le tassement maximum est
plus
élevéquand
lesgrains
sontplus petits.
Constantes : nombre de trous ; mode de
remplissage
Tassement par la
pression
d’unpiston comprimant
la massedans un
cylindre rigide.
9. Méthode
opératoire.
- J’aiappliqué
les méthodesemployées
par M. H.Bouasse pour la mesure des déformations
élastiques
et permanentes des solides.( C f.
.BouAssE,
Essais desmatériaux.)
.La masse à
comprimer
est mise dans uncylindre
en bronze C4),
ded’épaisseur
et I2cm dehauteur,
dont le fond est fermé par un bouchonfileté, percé
de très
petits
trous pour l’essai des masses mouillées.La
pression
s’exerce par unpiston
P enbronze, s’engageant
à frottement doux dans lecylindre.
Lapartie supérieure
de cepiston
porte une encoche danslaquelle appuie
un couteau tiré par le cadre D. Lecylindre
C est fixé verticale-ment avec des vis dans un manchon en fonte K vissé sur un support
métallique
J.Le cadre D est tiré par une biellette articulée au
point
l’ d’un levierrigide
oscillant autour de l’axe 1 maintenu par le support J’et
déplaçable
lelong
de cesupport. Aux extrémités du levier sont attachés deux seaux en zinc de 2~1;
l’un est le seau de
chargea
l’autre le seau dedécharge.
Le cadre D estéquilibré
par un
contrepoids (non représenté
sur lafigure);
le levier AA’ oscillant autourde 1 est sensible à 40g.
Un
poids
P deliquide
dans le seau decharge produit
unepression
totale 1 Psur la tête du
piston.
10.
Charge
variantproportionnellement
aic temps. - Lechargement
desseaux
s’opère
au moyen d’unajutage
A" â débit constant D( cf . BOUASSE, ’Ann.
l’ac. Sc.
Toul.,
t.1, 1899, p. 332;
t.IV,
I902,p. 33g) qui impose
unecharge
Pvariant
proportionnellement
au temps t :L’ajutage
A" débite dans un entonnoir F mobile autour de l’axe 0. Cet entonnoir suivant son inclinaison peut débiter dans l’un des entonnoirs à section carrée i, 2 ou 3. S’il débite dans i il alimente le seau decharge
par le conduit x; dans 2 l’eause
perd.
par le conduit z; dans 3 il alimente le seau dedécharge
par le conduit y.Les
conduits x,
y, z peuvent être branchés indifféremment surn’importe quel
entonnoir. Il est donc
possible,
par la manoeuvrebrusque
de l’entonnoirF,
et enplaçant
convenablement lesconduits x,
or; ,~, de passerbrusquement
à lapériode
de
charge,
et de cette dernière à lapériode
dedécharge,
sans arrêt ou avec arrêtpour la
charge
maxima.Un électro-aimant
E, placé
à l’extrémité d’unerègle
mobile autour de l’axe0,
pourra
toujours
être en contact avec son armature soudée à l’extrémité de l’en- tonnoirF, quelle
que soit laposition
de cet entonnoir. Larègle
de l’électro peutêtre fixée par un écrou en un
point quelconque
de sa courseangulaire,
cequi
permet de faire débiter l’entonnoir maintenu par l’électro dans 1, 2 ou 3. L’en- tonnoir est tiré par un ressort en
caoutchouc, qui
le détachebrusquement
del’électro, lorsque
ce dernier est mis en court-circuit par un métronome, portant un cavalierqui plonge
àchaque
battement dans deux pots à mercure. L’entonnoir estarrêté dans sa course par le butoir b fixé par l’écrou e de
façon
convenable.11. . - Une
longue
latte de boisléger
BB’ portant un crayontourne autour d’un axe
Q
et est attachée par des crochetsQ’ à
une cordelette fixée à un étrier H solidaire dupiston
P. Lepiston P,
le levier BB’ et son crayon sontéquilibrés
par G defaçon
que lepiston
ait tendance à se souleverlégèrement.
Le crayon
amplifie
3 2 fois le mouvement dupiston
sur une feuille depapier quadrillé
recouvrant uncylindre enregistreur
tournant d’un mouvement uniforme.(Cfl
H.BouASSE,
Essais !lesmatériaux,
p.27.)
12. Marche d’une
expérience.
- Lecylindre
muni de son bouchon est fixéverticalement dans le manchon K en s’aidant d’un viseur. Le
piston
1? détaché deson étrier H repose sur le fond du
cylindre
et lepoint
de croisement de deuxcheveux,
fixés avec de la cire dans sapartie supérieure,
est visé au cathétomètre.Le
piston enlevé,
unpoids
déterminé de masse sèche est introduit dans lecylindre,
à l’aide d’un entonnoir reposant sur le bord intérieur ducylindre.
Le
piston
estplacé
dans lecylindre;
il repose sur la masse; lerepère
est visé aucathétomètre. La différence des deux lectures donne la hauteur
Ho
de la masseavant tassement. Le
piston
est ensuite accroché à l’étrier H.Le commencement des
périodes
decharge
et dedécharge
estindiqué
par des traits tracés sur lecylindre enregistreur,
par un crayon fixé àl’armature,
d’unélectro
réglable
enposition,
et mis en court-circuit en même temps que l’électro demanoeuvre de l’entonnoir.
Le diamètre intérieur du
cylindre
G est mesuré en leplaçant
sur descales,
defaçon
que son axe soithorizontal,
et visant les bordssupérieurs
et inférieurs auxextrémités d’un même
diamètre,
avec le cathétomètre dont la colonne est bien ver-ticale.
Quatre
mesures ont donné comme valeur moyenne2~m,o5;
d’où section ducylindre
= 30.Pour le
remplissage
ducylindre,
trois entonnoirs ont étéemployés ;
les diamètresde leurs orifices sont :
5 ; i4~,5;
ils sontrespectivement désignés
par les n"s
1, 2,
3.13. Courbe de tassement. - Elle est donnée
( fig. 5, 1),
courbe I(OB) ;
sable
Ho= 6~"’, ~3; remplissage
ducylindre
avec l’entonnoir~;
poids
de masse p =30g;
D =I950g
par minute. T = H étant la hauteur de la masse sous lacharge
P.i° Variable : Débit de l’entonnoir de
remplissage.
- LesHo
se classent dans l’ordre des débits croissantspendant
lesremplissages
ducylindre ;
il en est deFig. 5.
même des courbes de tassement. Les courbes
OB’, OB,
OB"(fig. 5, 1)
sontobtenues avec du sable
5-r""~);
lesremplissages préliminaires
ducylindre
ayant été effectués avec les entonnoirs
1, 2, 3,
dont les numéros sont inscrits surla courbe
correspondante.
2° Variable : : Grosseur des
grains.
- Lafigure
5(II )
donne lescourbes
obte-nues avec les trois
catégories
de sable inscrites(remplissage
avec l’entonnoir3).
Ces courbes montrent que le sable peut supporter des
charges
énormes sans que letassement cesse d’être sensible.
Après remaniage
de la masse etséparation
au tamisdes
grains
écrasés on obtient encore les courbesprécédentes.
3° Variable : Ho. - La
figure
5 donne les courbes obtenues avec le sableII~-=4cm’ /~) H~=2~n~? ~~
pour 1) = 1 ûg. Ces
courbes,
au lieu de se confondre comme on aurait pu le sup-poser, montrent tout
simplement
combien lespressions
se transmettent mal dansce
cylindre
depetit
diamètre.4° Variable : D. - On fait varier la vitesse de
charge
enImposant
undébit D, >
D ;
les courbes se classent vers lagauche
dans l’ordre des débits crois- sants ; les vitesses de tassement mesurées pardT dP
croissent avec le débit àl’origine
de la
courbe, puis
sont sensiblement les mêmes àpartir
d’unecharge
de 20kg par centimètre carré.5° Variable : :
Mouillage
desgrains.
- Lecylindre
étantrempli
de masse, onla mouille à la surface avec un
vaporisateur; lorsque
l’eau sort par le bouchonperforé,
toute la masse estmouillée;
lemouillage produit
le tassement OA(III),
sable
(
0""’1, 5_1mm).
On décrit la courbe de tassement2, représentée
enpointillé,
tandis que la masse sèche donne la courbe 1. On peut mouiller par en dessous en
plongeant
lecylindre rempli
de masse dans unrécipient
contenant del’eau;
l’eaurentre par le bouchon
perforé; lorsqu’elle apparaît
à lasurface,
on retire lecylindre
et l’on continue commeprécédemment.
Les résultats sont les mêmes.14.
Influence
descharges
antérieures sur la courbe cle tassement. - Latechnique employée
consiste à décrire la courbe de tassementjusqu’au point A (P, T, ~ (fig. 5, 1), décharger
totalement etbrusquement (ce qui s’opère
aisément et sanssecousse au moyen d’une corde passant sur une
poulie
de renvoi et relevant le seaude
charge,
ou mieux le levierqui
en estsolidaire) [Ann.
Fac. deToulouse,
2e
série,
t.IV,
p.35gj, puis, après
avoir vidé le seau sans rienchanger
ausable,
àrétablir
l’écoulement,
c’est-à-dire décrire une nouvelle courbe de tassement.L’origine
de cette courbe II ne se trouve pas en a,(OTB);
elle estrejetée
enA’;
il y a détassement
(A’x,~;
le tassement permanent = OA’.1 ° Le retassement est
égal
au détassement pour unerecharge qui
est envi-ron - .r1
2
2° Pour la
recharge P,,
le tassementO03B11
est accru de a,03B2’.
expérience.
- Décrire la courbeprécédente jusqu’à
lacharge
P~ etrépéter plusieurs
fois de suite la mêmetechnique (décharger
totalement et brus- quement, vider le seau, rétablir 1’écoulementjusqu’à
lacharge P~ ; décharger
tota-lement et
brusquement, etc.).
III est la sixième courbe de tassement dont l’écoulement est continué au delà de P, .
Le sable tassé sous la
charge
P1 conservedonc, lorsque
cettecharge dispa-
raît, un tassementconsidérable ;
ce tassement augmente avec le nombre derecharges ( d’après
latechnique indiquée précédemment), jusqu’à
une limite pourlaquelle
le retassement estégal
au détassement.Influence
de la vitesse de - J’aisupposé
dansl’expérience précé-
dente le débit D
identique
à lacharge
et à larecharge.
Prenons maintenant deux débits différents D à la
charge, D,
à larecharge
endonnant à D, deux
valeurs,
l’unesupérieure,
l’autre inférieure à D. ’L’expérience
montre que les courbes derecharge
se confondent sensiblement.~~.
Çycle
de tassement. - I° Pour décrire uncycle
de tassement,je
faisvarier la
charge
de o àP,, puis
de P, à oproportionnellement
au temps.La courbe P
= f(T)
a unpoint anguleux correspondant
à l’inversion du débitséparant
les deux branches decharge
et dedécharge.
La courbe de retour ne se superpose pas à la courbe
d’aller ;
lescycles
suc-cessifs tendent à se
fermer;
la fermeture est obtenue[sable (Om"~, 5-I~"~~,
Ho ==
66,
sous D =I950g
parminute, jusqu’à
P, =gkg, 800 ]
audix-septième cycle.
20 On peut
imposer
dans cecycle
un arrêt 6 à lacharge
maximaP, ;
lescycles
à arrêt a ont, aux
points anguleux
descycles
sansarrêt,
de trèspetits paliers repré-
sentant le tassement sous
charge
constante.16. Tassement T’ sous
charge
constante. - Si l’on arrête le débit aupoint
Ade la courbe de tassement
( fig. 5,
la masse continue à se tasser sous lacharge O.Ai
La courbe OA[sable ~or"‘°, 5-x °l’~~, remplissage
entonnoir1,
D==
1 g5og
parminute], représentant
les T en fonction de lacharge,
se continuepar une branche
représentant
les T’en fonction du temps. Les temps sontalors évalués en
charges,
c’est-à-direreprésentés
par lacharge qui
aurait étéimposée pendant
le même temps si l’on avait maintenu l’écoulement à débitconstant. La branche AB est devenue nettement horizontale
après
10 minutesd’écoulement.
La courbe
OAB’
est la courbe de tassement dans les mêmesconditions,
maissans arrêt du débit en A.
La distance très
grande
des branches AB et AB’ montre que le tassement du sableest fonction principalement de la charge
et non pasprincipalement
de la duréed’action de la
charge.
PÉNÉTRATION
D’UN CYLINDRE DANS LA MASSE..17. Méthode
opératoire.
- La masse est contenue dans une caisseparallélépi- pédique
de de côté et deprofondeur.
Unpiston cylindrique
s’enfoncesuivant l’axe du
récipient
sous l’action d’unecharge
variantproportionnellement
au temps et au moyen d’un
dispositif
semblable à celui décrit 9 etsuiv.).
Lacourbe de
pénétration
dupiston
est inscritepar le
mêmeprocédé.
Courbe de
pénétration.
- Elle estdonnée ji.g’. 6, I,
courbe 4[sable 5-
1 16.
03B4=I,373;
D=5000g parminute],
enopérant
avec unpiston
de 2 dediamètre dont le bout est un
plan perpendiculaire
à l’axe. Cette courbeprésente
trois
parties :
AB due au boutplan;
BCrectiligne,
due à la résistanceéprouvée
latéralement par le
piston;
CD due à l’influence du fond de la caisse.1° Variable : Grosseur des
grains.
- Constantes : mode deremplissage ;
D = 5000g par minute.
La courbe 1 se rapporte au sable
(3mm-4’°m) j
la courbe 4 au sable(om"’,
2" Variable :
Tassement préliminaire. 2014 Constantes :
sableD = 5ooog par minute.
La courbe 4 est obtenue avec à == 1 ,
3~ ;
la courbe 2 avec S = 1 ,z{5.
3° Variable : : Vitesse de débit. . - Constantes : sable
5-I°"");
d = 1 ,3~.
La courbe 4 est obtenue avec D = 5000g par
minute,
la courbe 3 avec D ==I950g
par minute.
1 et 2 ne
présentent
pas lapartie CD,
lapénétration
n’étant pas suffisante.Influence
du diamètre ducylindre
et de laforme
de son extrémité. - Constantes : sable(1 5-2 mm 1;
ô -.-_ i ,37 ;
D ---_ 5000g par minute..10 Variable : Diamètre du
cylindre.
- Le diamètre est inscrit( fig. 6, II )
lelong
de la courbe
correspondante.
z° Variable : Forme de l’extrémité du
cylindre.
-- La courbepointillée
1g""l’,
8se rapporte au
cylindre
dont l’extrémité est taillée enpointe
effilée.Cycles
depénétration.
- On fait varier lacharge
de o àP,, puis
de P, à o pro-portionnellement
au temps. Lapénétration
maximum obtenue pourP,
=2~~g,
5oodiminue de
~-~ [sable ( o"~’", 5 - I ni’~) ; ~ 1 I , 3 ~ ;
diamètre ducylindre
=52T°n’, 2~ .
.Pénétration sous
charge
constante. - Enopérant
avec arrêt pour lacharge
maximum
(Pt
=27kg, 500),
on obtient unepénétration supplémentaire
dansles conditions de
l’expérience précédente.
Cas de la masse
indéfinie
enprofondeur.
- Onopère
avec une caissede gocm de
profondeur.
Lapartie
BC( fig. 6, II)
de la courbe descylindres 52""", 2, 3~~m, 8 expérimentés
seprolonge
commel’indique
lepointillé;
labranche CD
n’apparaît
pas.18. Mouvement des
grains
auvoisinage
ducylindre.
- Pour voir le mouve- ment desgrains
auvoisinage
ducylindre,
onprend
une caisseparallélépipédique
dont l’une des faces est fermée par une
glace quadrillée.
On faitpénétrer
dans lamasse le
long
de laglace
unpiston
à section carrée. En prenant desphotographies
(20
secondes depose),
larégion
mise en mouvement par lapénétration
ducylindre
apparaît
floue.La
figure 7
donne cetterégion
pour du sable( 5-2mm~ j
hauteur de lamasse 22cm, et un
piston
AB à section carrée de 2cm de côté. Larégion
1 corres-7.
pond
à laposition
AB dupiston;
larégion 2
à laposition A’B’ ;
lesrégions
1 et 2sont limitées par la courbe
correspondante;
leslignes figurant
unehouppe
à .l’extrémité du
piston
montrent latrajectoire
desgrains,
cequi
prouve, comme c’était d’ailleurs évident apriori)
que lecylindre
nedécoupe
pas dans la masse unprisme qu’il
tasse.La surface en entonnoir du
sable,
auvoisinage
ducylindre,
est mn pour laposi-
tion
AB,
m’n’ pour laposition
A’B’.CHAPITRE IL
ÉCOULEMENT PAR UN ORIFICE
PRATIQUÉ
DANS UNE PAROI HORIZONTALE SUPPORTANT UN MILIEU
INDÉFINI
DANS LES AUTRES SENS.
I. - ON ALIMENTE POUR MAINTENIR CONSTANT LE NIVEAU DE LA MASSE.
19.
Objet
de ceChapitre.
- La masse est contenue dans une caisseparallélé- pipédique,
dont les dimensions sont suffisammentgrandes
pour que le milieu soitpratiquement
indéfini.Les deux
petites
faces verticales sont enbois,
et les deuxgrandes
en verre, cequi
permet de voir le mouvement desgrains.
Pendant l’écoulement par un orifice
rectangulaire (pratiqué
dans laparoi
hori-zontale,
normalement auxglaces,
et d’uneglace
àl’autre)
se dessine dans la masseun
puits mobile,
dont leplan
desymétrie
passe par l’axe de l’orifice.Je me propose :
1 ° 1)e déterminer la forme du
puits
mobile et latrajectoire
d’ungrain;
2° De mesurer le
débit;
3° Les vitesses des
grains ;
4° Le frottement des tranches.
Je ferai varier la hauteur de la masse et l’écartement des
parois
latérales dela caisse,
lalargeur
de l’orifice et la forme du fond de la caisse auvoisinage
del’orifice.
J’opérerai
avec desgrains
dont laforme,
la grosseur et le tassementpréliminaire
sont différents.20.
Description
del’appareil.
- La caisse D( fig. 8)
mesure delarge, g3cm
de haut etIgcm d’épaisseur.
Sur la
glace
antérieure sont tracées deslignes
verticalesespacées
de 1 cm et deslignes
horizontalesespacées
de L’orificerectangulaire
du fond est en mincesparois;
salargeur
est modifiée par ledéplacement
de deuxplaques
métal-liques p
etp’.
La caisse est
remplie
degrains jusqu’à
un niveau déterminé. La constance du niveaupendant
l’écoulement est obtenue par ledispositif
suivant : une trémied’alimentation T a un
ajutage
0 de sectionrectangulaire
de 1 gcm delong;
l’unedes deux
grandes parois
de cetajutage
tourne autour d’une charnière m pour faire varier le débit.L’ajutage
0 débite sur une charnière 1qui
divise la masse en deuxparties
égales;
1 chacune de cesparties
tombe sur une charnière 2 ou3, identique
à 1. Lesgrains
tombent ensuite sur troisgrilles superposées;
les deuxgrilles
inférieuressont animées de secousses
rapides
par unpetit
moteur à eau. Par unréglage
con-venable de la
position
de l’axe des charnières et de l’écartement de leurs ailes(réglage qui
doit êtrerépété lorsqu’on
fait varier la hauteur de masse dans lacaisse,
Fig. 8.
la
grandeur
de l’orificed’écoulement,
ou la nature desgrains),
lesgrains
sontrépandus
enpluie
sur toute lalargeur
dupuits
mobile et enplus grande quantité
dans la
région
axiale.21. Mesure de la vitesse d’tcn
grain.
- Pour mesurer la vitesse d’ungrain,
on suit ce
grain
avec lapointe
P d’unpantographe,
dont le crayon G inscrit uneligne
sur la feuille ducylindre enregistreur
NI.’
Pour faire inscrire le crayon G dans le
plan
diamétral ducylindre
normal auplan
des
glaces,
ondéplace
l’axe B dupantographe
vers B’ ou B" suivant laposition
d.ugrain observé,
et l’on fixe le levier mobile autour deA,
dans laposition
con-venable.
Le même
dispositif
permet d’inscrire latrajectoire
d’ungrain
enremplaçant
lecylindre
par uneplanchette
recouverte d’une feuille.22. Mesure du débit. - Les
grains
tombent dans une boîte munie de deux couvercles ab et cd, tournant autour des charnières a et c et pouvant la fermer alternativement.Le couvercle ab est maintenu par l’électro
E,,
le couvercle cd par l’électroE2.
Ils sont tirés par des ressorts en caoutchouc ri et r2.
Au début de
l’expérience,
les couvercles sont dans laposition indiquée
par lafigure
8.Lorsque
l’électro E, est mis encourt-circuit,
le ressort rt fait basculer le couvercle abqui
est arrêté par le butoir K : lesgrains
tombent dans la boîte.Lorsque
l’électro E2 est mis encourt-circuit,
le ressort 1’2 fait basculer le cou- vercle cdqui
ferme la boîte.Le
poids
desgrains
contenus dans la boîte donne le débitpendant
le tempsqui sépare
les deux mises en court-circuit.Le court-circuit est obtenu avec un métronome portant un cavalier
qu’il
trempeà
chaque
oscillation dans deux pots à mercure. Un pont auxiliaireempêche
que le court-circuit ne seproduise
àchaque oscillation;
il n’a lieu quelorsqu’on
ferme lecircuit du métronome.
Le débit est
proportionnel
au temps. Je l’ai mesurépendant £
à 20 secondesenviron.
Pour recueillir les
grains
contenus dans la boîte sansdéplacer
cette dernière niinterrompre l’écoulement,
une porte àrallonge t
est mise dans laposition
t’.PHÉNOMÈNES PERMANENTS.
23. Forme limite du
puits
mobile. - Pour déterminer la forme dupuits
mo-bile,
onphotographie
la masse en posant 30 ou 4osecondes;
lesgrains
en mouve-ment sont
flous,
lesgrains
presque immobiles sont nets : lepuits
est dessiné.Des