A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. P AILLOUX
Contribution à l’étude des systèmes déformables
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 1 (1937), p. 1-125
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1937_4_1__1_0>
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I
CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES SYSTÈMES DÉFORMABLES
Par M.
H.PAILLOUX.
ANNALES
DE LA
FACULTE DES SCIENCES
DE L’ONIVERSlrrÉ DE TOULOUSE,
POUR LES SCIENCES
MATHÉMATIQUES
ET LES SCIENCESPHYStQUES.
1.
-ÉTUDE DES PERCUSSIONS DANS LES FILS
Notations. -
Soit ~
un arc de courbe AB d’extrémités A etB,
et delongueur
l.A,l’instant b,
unpoint
M de la courbe est défini par son abscissecurviligne s comptée
àpartir
de l’extrémité A. Nousdésignerons par t ,
n , b les vecteurs uni-taires du trièdre
principal
enM;
par R et T les rayons de courbure et detorsion ;
par ï,V, r,
latension,
la vitesse et l’accélération aupoint M ;
par Fds etp ds
larésultante
des forcesagissant
sur l’élémentds,
et sa masse.z
Condition nécessaire à
laquelle
doivent satisfaire les vitesses à un instant donné.’
Rappelons
leséquations
vectorielles du mouvement des fils : ..Dérivons la dernière par
rapport
autemps :
ou avec d’autres notations :
Cette
équation
est donnée par Routh dans sadynamique (s 574)
et il la trans-forme seulement dans le cas où le fil est
plan (s 575).
Nous allons écrire la relation obtenue en faisant intervenir lescomposantes
de la vitesse sur les axes de Frenet :On obtient encore cette
condition,
sous la forme(3)
en écrivantqu’un
élémentMM’ du fil se
déplace
comme un corpssolide,
c’est-à-dire que lesprojections
desvitesses de M et M’ sur la droite MM’ sont
égales,
le calcul étant fait ennégligeant
les infiniment
petits
du second ordre :La formule
(3’)
montre que lacomposante
suivant la binormalepeut
être choisiearbitrairement,
ainsi queVt, quand
on connaît la forme dufil;
il en résulte la connaissance deV~.
Onpeut ainsi,
au moyen de deux fonctions arbitraires avoir toutes les vitessespossibles
pour un arc de courbe donné.La condition trouvée est
nécessaire,
mais nous ne savons pas si elle estsuffisante,
car il faut faire intervenir les liaisons du fil. Voici différents cas
qui peuvent
seproduire :
filcomplètement libre;
fil libre sauf en une ou deux extrémitésqui
peu- vent êtrefixes,
ou de mouvement connu, ou sedéplacer
sur une courbe ou unesurface fixe ou de mouvement connu ; fil se
déplaçant
sur une surface; fils’appuyant
en
partie
sur unesurface;
fils’appuyant
sur une courbe oupassant
par unpoint
fixe. Nous pouvons aussi
avoir
le cas d’un filformant
une courbe fermée.Recherche de la tension à l’instant initial. - Nous supposerons données la forme du fil et la distribution des vitesses. Nous supposerons
qu’elles
sonttoujours
eompatibtes
avec la forme du fil. Dérivons(1)
parrapport à s,
et(2)
deux fois parrapport
à 0’ : :et en faisant le
produit
scalaire de la dernière relationpar t :
:est connu à l’instant
initial;
parsuite,
on al’équation
différentielle suivante pour déterminer la tension à l’instant initial :Comme tout se passe à l’instant
initial,
nous écrirons de la manièresuivante,
oùles accents
désignent
les dérivéesprises
parrapport
à l’arc :Si la densité est constante, on obtient
l’équation plus simple :
Si le fil a ses deux extrémités
libres,
onprendra
la solutionqui
s’annule auxdeux
extrémités;
si le fil est une courbefermée, on prend
la solutionpériodique
decette
équation;
comme elle est à coefficientspériodiques,
il existe une telle solution et une seule. Dans les autres cas, la détermination estbeaucoup plus
délicate etnous y reviendrons.
Comme
application
del’équation (4),
remarquons que si un fil sedéplace
enl’absence de forces
extérieures,
pour que la tension soitidentiquement nulle,
doncen
particulier
nulle en deuxpoints quelconques qui
vont nous servir à déterminer lasolution,
il faut et il suffit que Vs = o, c’est-à-dire que le fil ait un mouvement instantané de translation.Percussions dans les fils. - Nous supposons que
pendant
un trèspetit inter-
valle de
temps agit
une force trèsgrande
4~ surchaque
élément dufil;
toutes ces forcesagissant
dans le même intervalle detemps
suffisamment court pourqu’on puisse négliger
toutdéplacement
du fil. Nous supposerons quel’intégrale
F =
a 03A6d03B8
estfinie,
et nousappellerons percussion
subie par l’élémeut le vecteur Fds . La forme du fil sera conservéependant
toute la durée despercussions
et nous supposerons que le fil reste
parfaitement souple
et inextensible. Nous neconsidérerons pas de
percussions
finies subies par unpoint
dufil,
nous verronspourquoi
dans un instant.Dans un article paru en
1 925 (Nouvelles
Annales deMathématiques),
G.Bouligand
traite le
problème
suivant : On considère un filflexible,
inextensible et sans masse,suspendu
par une extrémité0,
et lelong duquel
ondispose
invariablement desmasses
ponctuelles
en despoints M,, M~,
...,M,l.
Lesystème
est enéquilibre
dansla
position verticale,
et l’on suppose que : .’
Soient mt, n:l’1.’ ..., mrl, les masses
placées
auxpoints
enquestion.
On faitagir simultanément
sur elles despercussions
horizontales etparallèles,
d’intensités res-pectives
En
désignant par 1
lalongueur totale,
déterminer l’état des vitesses dusystème
à l’instant immédiatement
postérieur
à laproduction
de cesimpulsions.
G.
Bouligand
étudie ceproblème
en se servant deséquations de Lagrange
pour lespercussions,
alors que nous nous servons des théorèmesgénéraux.
Cette étudefaite,
il passe au cas d’un fil pourvu de masse soumis à une distributionrectiligne
de
percussions
et montre que le pasfage à la limite dupremier problème
conduit àla solution du second. Enfin G.
Bouligand signale
que dans le cas d’un fil de formequelconque
leproblème
se ramène à la résolutiond’équations intégrales.
La mé-thode
indiquée, application
deséquations
deLagrange
à unsystème
à.une infinité,de
paramètres,
conduit à uneanalyse délicate,
tandis que les théorèmesgénéraux
conduisent à une
équation
différentielle du second ordre. Il serait sans doute inté- ressant de comparer les deux méthodes pour obtenir des résultats relatifs à ceséquations intégrales. Signalons
enfin que G.Bouligand
suppose son fil attaché parune
extrémité,
cequi
est une source de difficultés pour la distribution de vitesses.E. J. Routh
(S
585 etsuivants) s’occupe
duproblème
suivant : en donnant unepercussion
au fil en une de sesextrémités,
trouver les variations de vitesses du fil.Dans cet
exemple
et dansd’autres,
il ne supposejamais
une distribution continue depercussions
lelong
du fil.Isolons un élément ds du
fil ;
il subitune
variation dequantité
de mouvementpWds,
, une résultante despercussions
extérieures Fds et nous devonsadjoindre
desvecteurs
percussions
de tension r et r + dr aux deux extrémités.Écrivons
les deux théorèmesgénéraux
sur laquantité
demouvement
et son moment : .ou encore :
La dernière
équation
montre que le vecteurpercussion
de tension esttangent
aufil,
c’estpourquoi
nous écrironsdésormais
ce vecteurt~, ~ désignant
maintenantun scalaire.
,
On
peut
obtenir ces deuxéquations
enintégrant
leséquations
du mouvementdes fils
pendant
la durée duchoc, puisque pendant
cetemps
le fil reste immobile.On aurait aussi pu écrire les théorèmes des
percussions
à un élément fini dufil, puis
en dérivant parrapport
à l’une des limites del’intégrale :
Nous avons
implicitement
fait intervenirl’hypothèse
que le fil étaitparfaitement souple, puisqu’aucun couple
n’est intervenu dansl’équation
des moments. C’estpour cette raison que la
percussion
de tension esttangente
au fil. Il nous reste à faire intervenirl’hypothèse
del’inextensibilité ;
pour cela nous écrirons la condition(3)
avant etaprès
le choc. En retranchant la variation de vitesse W s’introduit :Si nous
projetons l’équation (5)
sur le trièdre deFrenet,
on a pour déterminer W et T lesystème :
Si nous supposons données les
percussions
extérieures et la forme dufil,
nousavons immédiatement
W 6’
pour avoir lesquantités analogues,
nous pouvons soitéliminer,
soit rechercher enpremier
lieu r. .Recherche de la
percussion
de tension. - En éliminantWt
etW~,
on trouve :équation
que l’onpeut
encore obtenir enintégrant pendant
la durée du chocl’équa-
tion
(4) qui
fournit la tensionpendant
le mouvement. Si nous avons un fil dont les deux extrémités sont libres ou un filfermé,
nousrechercherons,
soit la solutionqui
s’annule aux deux
extrémités,
soit la solutionpériodique.
Une fois la tension connue,
(8)
ou(5)
donne immédiatement la variation de vitesse.Élimination
de la tension. - Nousprendrons
cettefois (p = Wt
comme incon-nue
principale
et nous éliminerons « entre les deuxpremières équations :
Il nous reste à
intégrer
cetteéquation différentielle.
Si le fil estfermé,
nousrecherchons
l’intégrale périodique.
Si les deux extrémités sontlibres,
en cespoints
ï = o, donc nous connaissons
W n
~ ou encorecp’.
Nous montreronsplus
loin que la solution est bien déterminée.W
s’obtient ensuite en dérivant ~.Percussions
appliquées
en unpoint
du fil. - Considérons un élément du fildont
les extrémités sont depart
et d’autre dupoint
considéré. Il subit : une varia- tion dequantité
de mouvement, infinimentpetite;
unepercussion
de tension àchaque extrémité;
lapercussion
donnéequi
n’est pas infinimentpetite
parhypo-
thèse. Si au
point
P latangente
estcontinue,
la sommegéométrique
des deux ten-sions est infiniment
petite,
et nous sommes conduits à une variation de vitesseinfinie,
c’est-à-dire quepratiquement
le filcasserait, puisque
les éléments voisinsauraient une vitesse non
infinie;
ou encore on aurait unepercussion
de tensioninfinie et le fil casserait. Le seul cas
d’exception
est celui où lapercussion
donnéeest
dirigée
suivant latangente
aufil,
et dans ce cas, il y a en P une discontinuité depercussion
detension, précisément égale à
lapercussion
donnée. En sereportant
à(8)
on voit queWu
estdiscontinue,
ainsi queW~
engénéral.
Pourmieux
com-prendre
cequi
se passe,imaginons
notre filcoupé
enP,
nous avons deux morceauxdistincts
qui
subissent àchaque
extrémité unepercussion dirigée
suivant la tan-gente,
cequi
est tout à faitpossible,
car c’est au fond ainsi que nous avons introduitla percussion
de tension. Nous pourrons supposer que cespercussions
en P sontcelles que nous donnerait le calcul
précédent.
Dans. cesconditions,
iln’y
a aucuneraison de supposer que les vitesses obtenues en P soient les mêmes pour les deux arcs, il suffit en effet de faire varier l’une des
percussions
l’autre restantfixe,
lavitesse de l’une des extrémités restera fixe et l’autre variera. Il
apparaît
donc unediscontinuité pour les trois
composantes
de la vitesse suivant les axes du trièdreprincipal.
Exemples
desystèmes
où iln’y
a paspercussion.
- Un fil a une extrémitéfixe;
à l’autre est attachée une masse m. En
supposant qu’à
uninstant donné le fil se
tende,
y a-t-ilpercussion a
Nous savons que toutes les vitesses que
peut
avoir le fil sa- tisfont à la condition :Or le fil se
tendant,
sa courbure estnulle,
laprojection
de la vitesse sur le fil estdonc constante, et par suite nulle
puisque
c’est la valeur en 0. Il en sera de mêmeen tout
point
dufil,
et enparticulier
en A dont la vitesse seraperpendiculaire
aufil. Il
n’y
a donc aucune raison pourqu’il
y aitpercussion.
Autre
exemple. -
Un fil muni d’une masse àchaque
extrémité a un mouvementtel
qu’à
un instant déterminé il se tend enligne droite,
y a-t-ilpercussion ?
Appliquons
leséquations (8) :
On en déduit :
où a et b sont des constantes.
Appliquons
les théorèmes despercussions
à A et B de masses m et m’. Lesseules
percussions qu’ils reçoivent
sont dues aufil,
donc :°
.
Or nous admettrons
(point
surlequel
nousreviendrons)
que les vitesses du fil et des masses sont les mêmes. Il enrésulte :
-équations
déterminant a et b. Enajoutant
membre à membre :car
n1WA
+ = opuisqu’il n’y
a pas depercussions
extérieures.Il
n’y
a donc pas depercussion.
Cas
général.
- Le raisonnement que nous allons faire repose sur le fait que leséquations
despercussions,
aussi bien pour les solides que pour lesfils,
sont linéaireset
homogènes
parrapport
aux variations de vitesses aux tensions et à leurs dérivéesaux
percussions.
Nous allons considérer unsystème matériel
danslequel
un fil ABse
tend,
et nous nous proposons de rechercher s’il y apercussion. Supposons
écritestoutes les
équations qui
forment la mise enéquation
duproblème.
Elles sont toutes linéaires ethomogènes,
elles admettent donc la solutionidentiquement nulle;
comme d’autre
part
nous supposerons leproblème déterminé,
il admet une solutionet une
seule,
la solution zéro. Iln’y
a donc aucune variation de vitesse. Ce résultatparaît
en contradiction avec certainsproblèmes,
mais cela tient à ce que nous nenégligeons
pas la masse du fil. Dans lepremier exemple,
où lepoint
A reste cons-tamment intérieur à une
sphère
s’il arrivequ’au
cours du mouvement, il vienne sur lasphère,
la vitesse deA,
à ce moment esttangente
à lasphère;
leproblème
étudiéest distinct de celui d’un
point
A attaché par un fil de masse nulle réalisant la liai-son du
point
intérieur à unesphère,
car si le fil setendait,
il sembleraitqu’on puisse
avoir des
percussions,
tout sepasserait
comme si lepoint
rebondissait sur lasphère suivant
uneloi
convenable de choc. Mais à notrepoint
de vue, il est absurde desupposer la liaison réalisée par le fil de masse
nulle,
car la limite d’un fil de massenégligeable
ne conduit pas à un choc sur lasphère.
On
peut
remarquer quelorsqu’un
fil se tend, circonstanceexceptionnelle,
ilpeut
arriver que le fil casse, celaprovient
de ce que la tension apris
une valeurtrop forte,
le calculpeut
même conduire à une tensioninfinie,
mais cela ne nous fournit pasune
percussion
au sens actuel.Nombre de solutions des
équations (4)
ou(9).
- Nous aurons à rechercher le nombre de solutions de ceséquations
connaissant 1° r aux deuxextrémités,
2°
d03C4 ds
aux deuxextrémités,
3° T à une extrémité etd03C4 ds
à l’autre. Nous allons rap-peler
les résultats. ,Dans les trois cas, nous allons supposer que nous avons deux
solutions répondant
aux conditions
indiquées.
Leur différence satisfait àl’équation
sans second membredont il suffit de rechercher le nombre de solutions pour
lesquelles r
ou2014
est nulaux deux extrémités. La différence entre les deux solutions
possibles
sera faite demanière
qu’elle
soit croissante pour s = o :r T est nul aux deux extrémités. Je dis d’abord que
d2 0
pour s = o, sinond’après
les théorèmesgénéraux,
la solution seraitidentiquement nulle,
et lessolu-
tions de
(4)
ou(g)
non distinctes. La fonction croissant àpartir
de s = o atteintun maximum
positif,
pourlequel
c’est-à-dire que nous avons un
minimum,
d’où contradiction. Il y a donc une solu- tion et une seule avec les conditionsprécisées.
Nous avonsimplicitement
utilisé lefait que la solution ne
devenait
pasinfinie,
çequi
revient à supposer que ni p ni Rne
peuvent
s’annuler.2° Nous ferons la différence de manière que pour s = o, elle soit
positive.
Ence
point
on nepeut
avoir demaximum,
sinonl’équation
différentielle montre commeprécédemment
que c’est unminimum,
la différence est donc croissante.Elle
croitjusqu’à
un maximumpositif qui
pour la même raison devrait être unminimum;
ouaugmente indéfiniment,
cequi
estimpossible,
la différence estencore
identiquement
nulle.. 3° Nous supposerons que la valeur commune a été
prise
pour s = o, la diffé-~rence étant croissante en ce
point.
Si la fonction atteint unmaximum,
il estpositif,.
et on a la même contradiction que
précédemment ; sinon,
la fonction croît constam- ment, et nepeut
avoir une dérivée nulle pour s = l.Dans les trois cas la solution est
unique.
Premier
exemple
depercussions.
- Un fil sedéplace
librement dansl’espace,
àun instant
donné,
on fixe uneextrémité, quelle
est la nouvelle distribution de vitesses ? Comme casparticulier
trèssimple,
nous considérerons celui où le fil est recti-ligne
à l’instantconsidéré,
les vitesses en chacun de sespoints
étantéquipollentes
et
perpendiculaires
au fil. Cette distribution de vitesses est biencompatible
avec laforme du fil. En nous
reportant
ausystème (8)
nous avons àintégrer l’équation
différentielle
(g) moyennant
lesquatre
conditions suivantes : r = o à l’extrémitélibre;
les troiscomposantes
de la vitesse finale sont nulles aupoint fixe;
tellesparaissent
être les conditionsindispensables. Quatre
conditionspour
déterminer les deux constantes del’équation
différentielle conduisent engénéral
à desimpossibi-
lités. 03C4 = o à l’extrémité libre est
indispensable. Que
faut-il penser des conditions relatives à la vitesse pour lepoint
fixe? Nous allons donner unexemple
de mouve-ment d’un fil, où à l’instant
initial,
la vitesse aupoint
fixe ne sera pas nulle. Cetteexpression signifie
que la limite de la vitessequand’s
tend verszéro,
e restantfixe,.
est différente de zéro. ’
Un fil se
déplace
dans unplan
suivant une loi de force telle queson mouvement
est
régi
par leséquations :
où k est une constante suffisamment
petite
pour que tout lelong
du fil-
soitinférieur à i en valeur absolue. Cherchons la forme du fil à l’instant initial 0 = o :
c’est donc la
portion
de l’axe des xcomprise
entre o et l.Vérifions que pour’ s = o le
point
du fil reste immobile :. Cherchons.les
composantes
de la vitesse : .A l’instant initial :
même si on fait ensuite tendre s vers zéro. Mais pour tout autre
instant,
pours =-0, o. Il faut donc
distinguer
nettement : r la vitesse d’une extrémité soumise à uneliaison ;
2° lalimite,
à un instantdonné,
de la vitesse d’un.point qui tend
vers cette extrémité. Onpeut
vérifier que dans cetexemple
la discontinuité devitesse se
traduit sur le fil par une discontinuité de latangente
aupoint
fixe. Si8 = o nous connaissons la
tangente,
nous éliminons ce cas. Prenons pour 6quel-
conque les
parties principales
de x et y en function de s : :La
tangente
estfixe,
et nousimaginons
très bien lasingularité
du mouvement.Nous
allons,
avant depoursuivre
l’étude duproblème posé,
montrerqu’il
nefaut pas
faire
de passages à la limite auxpoints
soumis à des liaisons.,
Discontinuité
de l’accélération. - Soit un filqui
a uneextrémité fixe,
nousnous
proposons de rechercher à un instant donné que nous considérerons commeinstant
initial,
la limite del’accélération,
en nous servant deséquations
du mouve--ment
projetées
sur les axes de Frenet. Nous supposerons connue la forme du fil et la distribution des vitesses initialescompatibles
avec la fixité de l’extrémité A :. a . Nous savons que le vecteur
1
se trouve dans leplan
osculateur. A ce vec-teur nous devons
ajouter
Fqui
a engénéral
unecomposante
hors duplan
oscula-teur. La somme
géométrique
de ces deux vecteurs ne pourra donc tendre verszéro,
accélération dupoint
fixe. Onpeut présenter
à ce raisonnement diversesobjections :
à un instant
quelconque,
ilpeut
ne pas y avoir deplan
osculateurlimite;
ou encore, ce n’est
qu’en
des circonstancesexceptionnelles
que leplan
osculateur en A ne contient pas le vecteur F de A.Cette dernière
objection
est levée dansl’exemple
suivant : Un filhomogène
dede densité 1 a son extrémité A
fixe;
à l’instantinitial,
il estrectiligne
et horizontal.Il se
déplace
dans unplan
vertical où il est soumis à lapesanteur;
les vitesses initiales sontperpendiculaires
au fil etproportionnelles
à AM. Elles sont compa- tibles avec la forme du fil et avec lafixité
deA, puisqu’une
barrepourrait
com-mencer à se
déplacer
avec ces vitesses. Voici la marche que nous allons suivre : nousallons effectuer les calculs sur
l’exemple indiqué
mais nous exposerons leprincipe
de la méthode sur un
exemple plus général.
Considérons un fil de formequelconque ayant
une extrémité fixe. J’admets la continuité deV, r,
de latangente,
duplan
osculateur et de la tension le
long
du fil. Aupoint
Aj’admets provisoirement
que l’accélération estcontinue,
et tend donc vers zéro. Je vais montrerqu’il
y a contra- diction.Projetons l’équation
vectorielle du mouvement sur les axes de Frenet en A.est dans le
plan osculateur,
pour que le mouvement ait lieu avecles
hypothèses précédentes,
il est nécessaire que F soit dans leplan
osculateur.Dans ce
plan
nous aurons deplus :
.On en déduit que la connaissance de la
tangente
en A détermine leplan
oscu-lateur et par suite . Si les deux extrémités du fil sont atta-
.
r
chées,
en cespoints
on connaît2014
et la tension est déterminéeen
principe
à l’instant initial. Si l’autreextrémité
estlibre,
la so- lution est encore bien déterminée. Ensupposant
cette tensioncalculée,
à titre de vérification on en déduit la courbure à l’extré- mité attachée.Dans
l’exemple
initial onpeut
faire tous les calculs et la vérification ne se fait pas.L’équation
différentielle de la tension à l’instant initials’écrit,
si V = kOM :puisque r
= o pour s = 1(a
Cled’intégration).
. A l’instant initial :
En
A,
on détermine a par :Le calcul de la courbure en A en contradiction avec
l’hypothèse
d’un fil
rectiligne.
’Cas où une extrémité est
guidée,
oupossède
un mouvement connu à l’avance.Nous connaissons alors soit un
plan
contenant l’accélération de l’extrémité(le plan
osculateur de la courbeguide),
soit l’accélération de l’extrémité. Dans ce der- nier cas iln’y
a aucune raison pour que lacomposante
de cette accélération suivant la binormale au fil soitégale
à lacomposante de
la force F. Dans lepremier
cas,nous supposons, comme
toujours,
données les vitessesinitiales,
donc celle dupoint
sur la
courbe guide.
Il en résulte la connaissance de l’accélération suivant la binor-mâle
et la normaleprincipale
auguide,
à savoir zéro et2014,
en introduisant la cour-bure du
guide. Ceci,
en sereportant
àl’équation
du mouvementprojetée
sur lesaxes de Frenet du
fil,
nous fournit deux relations entre T et~03C4 ~03B4
, relationsqui per-
mettent de les calculer
(car
on voitqu’elles
sontindépendantes),
et comme dans lecas où une extrémité est
fixe,
on aboutit à une vérification sur la courburequi
nese fait
pas.
Application
des considérationsprécédentes.
- Mouvement d’un fil àpartir
d’une certaine
position d’équilibre.
Un filhomogène pesant, parfaitement souple
est en
équilibre
defaçon
que ses deux extrémités soient sur une même horizontale.A l’instant
initial,
on abandonne lefil,
en laissantglisser
sans frottement ses deux extrémités surl’horizontale, quelles
sont les circonstances du début du mou- vement ~ ~Les conditions initiales
sont
les suivantes : fil de forme connue :chaînette,
vitesses initiales connues : nulles et
compatibles
avec les liaisons et la forme du fil.Nous avons un
problème
dedynamique,
et nous savons que lestangentes
initialesaux
trajectoires
des différentspoints
sont les accélérations initiales. que nousallons
chercher àpréciser. Désignons
par r’ et r les tensions en un mêmepoint, pendant l’équilibre
et au début du mouvement. Lepremier
vecteur est défini par la relation :ou par
l’équation
différentielle(4) :
Or pour le mouvement nous avons la même relation
puisque
les vitesses initiales sontnulles;
deplus,
comme les tensions aux extrémités sontégales
par suite de lasymétrie
de lafigure,
~r’ et T sont doncproportionnels,
comme cela résulte de la forme des solutions del’équation
différentielle : ~ .. -ce
qui
prouve que toutes les accélérations sontégales
et verticales; enparticulier
pour les extrémités dont les accélérations ne sont pas
portées par l’hoizontale ;
ninulles,
sinon il enserait
demême
pour tous les éléments dufil,
cequi
serait assezsurprenant.
On
peut
remarquer que dans la suite du mouvement, iln’y
a pas de raisons pour que les tensions aux extrémités soient nulles(ce qui
reviendrait à avoir un fil librequi
tomberaitcertainement),
comme elles sontégales
etopposées
auxréac-
tions de la barre
horizontale,
on en déduit que latangente
au fil enchaque extrémité
est verticale. Si on
applique
ce raisonnement à l’instant initial, comme latangente
n’est pas
verticale,
ondoit conclure
que r = o et que tout se passe à l’instant ini- tial comme si le fil était abandonné en chute libre. Aussitôtaprès
l’instantinitial,
les
tangentes
aux extrémités serontverticales;
il y aura donc variationbrusque
dela
tangente
et de la courbure en cespoints.
Des considérations
qui précèdent
nous admettrons les résultats suivantsqui paraissent
difficiles à démontrer : En unpoint
où se trouve uneliaison,
la vitessecomptée
suivant leplan
normalpeut
avoir unegrandeur quelconque,
mais la vitessesuivant la
tangente
est continue. Même si11
estdiscontinue, dyt
= montreque
Vt
est continue siVu
estintégrable,
et celaquel
que soitVb. (Nous
ne nous occuperons que du cas où latangente
estcontinue.)
Si la courbure ou leplan
oscu-lateur n’est pas
continu,
on voit facilement t que la tension estcontinue,
dans lesexemples
traités nous admettrons que~s
l’est aussi. Les conditionsprécédentes permettent de
déterminer la solution duproblème
de la recherche de-lapercussion
de tension dans le cas où une extrémité est fixée. ’ ’ ° ’ ’ .
Il serait intéressant de trouver une condition
analogue
pour lesaccélérations,
ce .qui permettrait
enparticulier
de trouver la tension de l’instant initial pour un fildont une extrémité est attachée.
Si nous revenons au
problème
que nous avons en vue, celui du filrectiligne,
dans certaines conditions
précisées,
dont une extrémité estfixée,
iln’y
a aucunepercussion, puisque
la distribution de vitesse estpossible
avec nosconventions,
lavitesse
tangentielle
étant nulle. ’ -De même si un fil de forme
quelconque
a une extrémité fixée au moment où la vitesse en cepoint
est normale aufil,
iln’y
a aucune variation de vitesse. Si lavitesse
n’est pas normale aufil,
leséquations (8)
donnentd’t qui
estnégatif
sieffectivement le fil se
tend,
en cepoint
lapercussion
de tension est maximum.Remarquons à
ce proposqu’au point
de vue calcul nous devons admettre les per- cussionsnégatives qui
tendent àcomprimer
le fil. Sidans l’exemple précédent
le fil~
arrive de
façon
que laprojection
sur latangente
de la vitesse de l’extrémitéqui
va°
être
fixée,
soitnégative,
le calculprécédent
fournira despercussions
de compres-sion,
alorsqu’en pratique
le fil se courberarapidement;
la théorieprécédente
estinsuffisante car elle
néglige
la faiblerigidité
du filqui
devient alors lephénomène
prépondérant.
’Exemple
depercussions.
- Un filpeut
sedéplacer
librement et sans frottemententre deux
plans parallèles
très voisins. Lesystème
de ces deuxplans reçoit
unepercussion
connue,quelles
sont les variations de vitesse pour lefil?
D’une manière
plus précise
nous supposerons calculée la variation de vitesse pourchaque point
duplan
double. Le filreçoit
duplan
unepercussion
normale filLa solution du
problème
est donnée par :’
car la binormale à la courbe est la. normale au
plan.
Si le fil a ses deux extrémitéslibres,
la solutioI r = o satisfait àl’équation différentielle,
et comme iln’y
aqu’une solution,
on voitqu’il n’y
a aucune variation de vitesse lelong
duplan.
Sile fil est
fermé,
on cherche la solutionpériodique,
zéroconvient;
même résultat queprécédemment.
Si une ou deux extrémités sont fixées auplan,
en cespoints
onconnaît
W,
t et par suite-, () 1"
, leproblème
est donc déterminé.a
s
pMême
problème,
le filglissant
entre deux surfacesrigides
très voisines dont la variation de vitesse est connue.Le
principe
est le même queprécédemment.
Nous introduirons unepercussion
normale à la surface. Nous
appellerons ~ l’angle
que fait la normale à la surfaceavec la normale
principale
de la courbe. Les variations de vitesse etpercussion
sontdonnées par le
système :
.Or nous connaissons la variation de vitesse suivant la normale à la
surface :
Relation
qui
se transforme etpermet
d’avoir £ en fonction de 1:’ :T est déterminée par
l’équation
différentielle du second ordre :ou en introduisant la courbure normale et la courbure
géodésique :
Les conditions aux extrémités sont données comme dans
l’exemple précédent.
Si en
particulier
le fil estplacé
suivant unegéodésique
à l’instantconsidéré,
onpeu t
écrire :où a et b sont des constantes.
’
,
Si le fil est
placé
suivant uneasymptotique, l’équation
différentielle n’a pas de second membre et si le fil est fermé ou a ses deux extrémitéslibres,
par un raison- nementdéjà fait,
on voitqu’il n’y
a pas depercussion
de tension.Dans tous les cas, une fois la
percussion
de tension connue, on en déduit la per- cussionnormale, puis
la variation de vitesse. Les calculs faits nesupposent
pas que la surface surlaquelle glisse
le fil soitrigide.
Ils sont valables si lasurface
reste constammentapplicable
surelle-même,
àcondition qu’on
connaisse la variation de vitesse dechaque point
de lasurface,
casqui
seproduit
enparticulier
si dans l’en- semble despercussions
subies par lesystème fil-surface,
onpeut négliger
enpremière approximation la
masse du filauprès
de celle de la surface.On
peut
aussi supposer que le filglisse
sur un ballon de caoutchoucqui
subitdes
percussions,
la variation de vitesse normale étant connue enchaque point.
Problème. - Dans son mouvement un fil vient rencontrer un
plan fixe ;
y a-t-ilpercussion a
Nous allons supposer que le contact entre le fil et la surface dure un certain