A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
V ICTOR R OUQUET
Étude d’une classe de surfaces réglées
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 2, n
o1 (1900), p. 71-113
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1900_2_2_1_71_0>
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ÉTUDE
D’UNE
CLASSE DE SURFACES RÉGLÉES,
PAR
M.VICTOR ROUQUET,
Professeur honoraire de Mathématiques spéciales au Lycée de Toulouse.
1. Les surfaces
réglées
dont l’étude faitl’objet
duprésent
travail sont en-gendrées
par l’axe instantané de rotation et deglissement
dans le mouvement dutrièdre fondamental d’une courbe
gauche
arbitraire.On sait que le trièdre fondamental d’une courbe
(0),
en l’un de sespoints 0,
a pour arêtes la tangente
Ox,
la normaleprincipale Oy,
et la bi-normale0~,
menées à la courbe au
point
0. Ce trièdretri-rectangle, qui
est aussi celui descoordonnées instantanées de la
périmorphie curviligne,
a pour faces leplan
oscu-lateur
x0y,
leplan normalyOz,
et leplan
rectifiantzOx,
de(0)
en 0.Lorsque
lepoint
0parcourt (0),
le trièdre fondamental de la courbe se dé-place.
Lesystème
invariable formé par ce trièdre est, parsuite,
animé d’un cer-tain mouvement dont on
peut déterminer,
danschaque position
de0,
l’axe ins-tantané de rotation et de
glissement
que, pourabréger, j’appellerai simplement
l’axe instantané. Cet axe décrit dans
l’espace
une surfaceréglée
dont lesgénéra-
trices
rectilignes correspondent
ainsi auxpoints
de(0).
D’ailleurs,
la surface lieu des axes instantanés relatifs audéplacement
du trièdrefondamental d’une courbe ne
peut
êtreprise
àvolonté,
car sa détermination estassurée par celle de la courbe
correspondante
et, parsuite, dépend
seulement de deux fonctions d’unevariable,
alors que la définition de la surfaceréglée
laplus générale
cornporte trois fonctions arbitraires d’une même variable.Dans ce
qui suit, je
me proposeprincipalement
de caractériser les surfaces S dé- crites par les axes instantanés dans lesdéplacements
des trièdres fondamentaux des courbesgauches
et deconstruire,
pourchaque
surfaceS,
la courbe(0) qui
lui
correspond.
Comme dans d’autres travaux antérieursj’utiliserai,
à cetefl’et,
lesformules de la
périmorphie
des surfaces et descourbes,
tellesqu’on
les trouve dansle
grand
Traité de M. Darboux. ~ .72
l. - Généralités sur les
surfaces réglées. Surfaces réglées acljoinles.
2. Pour la commodité du
lecteur, je rappellerai
en commençant les formules essentielles de la théorie des surfacesréglées ( ~ ). ~
En
prenant,
pourlignes (v),
lesgénératrices rectilignes
d’une surfaceréglée ~,
pour
lignes ( cc),
leurstrajectoires orthogonales,
le carrédS2
de l’élément linéaire de cettesurface,
c’est-à-dire de la distancequi sépare
lepoint v)
dupoint
infiniment voisin
~’(cc
+du,
c~ +dv),
a pourexpression
Les
significations géométriques
des variables u et v, ainsi que celles des fonc- tions ocet [3
contenues dans la formuleci-dessus,
sont les suivantes :i° La
variable qui
reste constante suivant uneligne (ce~,
est le segment degénératrice rectiligne compris
entre latrajectoire orthogonale
initiale et lepoint (u, v)
situé sur cettegénératrice. D’après cela,
latrajectoire orthogonale initiale,
d’ailleursarbitraire, correspond
à la valeur u =o.?° La variable v, dont la valeur reste constante suivant une
génératrice
recti-ligne
de1,
est l’arc del’image sphérique
de lasurface, compté
àpartir
d’une ori-gine quelconque,
maisfixe, jusqu’à l’image
de lagénératrice
surlaquelle
est situéle
point (u, v).
Onentend,
comme onsait,
parimage sphérique
d’une surfaceréglée,
la trace, sur unesphère
dont le rayon estégal
àl’unité,
de celui des cônes directeurs de la surfacequi
a pour sommet le centre de cettesphère.
3° La fonction u
dépend
seulement de (BElle
estégale,
pour toute valeur decette
variable,
ausegment
degénératrice rectiligne compris
entre latrajectoire orthogonale
initiale et lepoint central
de cettegénératrice.
Il résulte de là queInéquation
de laligne
de striction de 1 est4° De même que a, la
fonction ~ dépend uniquement
de v. Ellereprésente,
pour toute valeur de c~, le
paramètre
de distribution de lagénératrice rectiligne correspondant
à cette valeur.Les fonctions a
et j3 qui, seules,
interviennent dansl’expression
de dS2 sontles éléments
appelés indéformables,
et conviennent à toutes lessurfaces, réglées
ou non,
applicables
sur ~. Elles nepeuvent suffire,
parsuite,
à déterminer la forme de la surface. Pourcompléter
la définition decelle-ci,
on introduit unetroisième
fonction y
de la seule variable ()qui,
pour toute valeurde v, représente
( 1 ) DARBOUX, Leçons Sllr la théorie générale des surfaces, IIIe Partie, p. 293 à 3t 5,
ta courbure
géodésique
del’image sphérique
de la surface aupoint
de cettecourbe
qui correspond
à la valeur considérée de v( ~ ).
On démontre que les fonctions ai
p,
y de v peuvent être choisies à volonté et que,lorsqu’elles
sont connues, elles déterminentcomplètement,
à lasymétrie près,
la surfacequi
leurcorrespond,
dont on peut calculerensuite,
en fonctionde u et de c~, les
équations
dans unsystème
d’axes fixes.3. La surface
réglée 1
estsusceptible,
bienentendu,
d’autres modes de défini- tion. Onpourrait,
parexemple,
choisir arbitrairement laligne
destriction, qui dépend
de deux fonctions d’une seulevariable,
en yjoignant,
pourchaque point
de cette
ligne,
la direction de la droitequi engendre
la surface.Les cosinus des
angles A, B, C,
que forme cette direction avec les axes du trièdre fondamental de laligne
destriction,
aupoint
où elle est rencontrée par lagénéra-
trice
considérée, dépendent
d’une nouvelle fonction de la variablechoisie,
car,en outre de la relation
ils doivent vérifier la suivante
où ds
désigne
l’élément d’arc de laligne
destriction,
et p, son rayon de courbureau
point
de rencontre considéré.On retrouve ainsi les trois fonctions arbitraires d’une variable
qui
sont néces-saires pour déterminer une surface
réglée.
Mais les fonctions a,6,
y, dont lessignifications géométriques
ont étéindiquées ci-dessus,
doivent êtreregardées
comme les fonctions déterminantes
canoniques,
parcequ’elles
seprêtent,
mieuxque les autres, à
l’application
des méthodes de lapérimorphie.
4. Pour les recherches de ce genre, les formules
qui précèdent
doivent êtrecomplétées
pard’antres,
dont nous aurons à faire constamment usage en les em-pruntant
encore àl’Ouvrage
de M. Darboux.Étant
donnée une surfacequelconque,
surlaquelle
est tracé un réseau ortho-gonal (u, v),
on supposequ’un
trièdretri-rectangle
T se meuve de manière que ’son sommet 0 décrive une courbe arbitraire de la
surface;
que les axes Ox etOy
de ce trièdre soient
respectivement
tangents, en cepoint 0,
auxlignes «(J)
et( u )
du réseau
orthogonal
et que, parsuite,
l’axe Oz reste constamment normal à cette surface.( i ) DARBOUX ( loc. cit., p. 306) désigne cette fonction par V.
Dans
chaque position
du trièdreT,
onprend,
parrapport
à ses axes, les coor-données des
points
del’espace,
de telle sorte que,lorsque
T sedéplace,
cescoordonnées,
ditesinstantanées,
varient pour deux raisons :d’abord,
parce que les axeschangent
et, en secondlieu,
parce que lespoints
considérés comme cor-respondants
dupoint 0,
peuvent eux-mêmes sedéplacer.
Ceci
posé,
soient x, ~y, ~, les coordonnées instantanées d’unpoint
~Z par rapport au trièdre T dont le sommet est lepoint 0 (u, v)
de la surface.Quand
le
point
0 vient occuper, sur cettesurface,
laposition
infiniment voisine 0’( u
+du, v
+dç),
lesprojections,
sur les axes mobiles deT,
dudéplacement
infiniment
petit
MM’ subi par lepoint M,
sont données par les formules suivantesen supposant que le carré dS2 de l’élément linéaire de la
surface, rapportée
auréseau
orthogonal ~cc, ~y,
ait pourexpression
En outre, dans ces formules
qui,
pour tous lesdéplacements
de 0 caractérisés par les diverses valeurs de du etdu,
fournissent .ce querappellerai
pourabréger,
les A dupoint
M(x,
y,~),
lesquantités
p, r~, r, Pi’ q,; ri sont des fonctions des variablesindépendantes
ic et vqui représentent
les composantes de certaines rotations et doiventvérifier,
enconséquence,
leséquations
de Co-d azzi
( ~ ).
5.
Appliquons
maintenant ceséquations générales
au cas d’une surfaceréglée, rapportée,
comme il est dit ci-dessus(n° 2),
à un réseauorthogonal
dont leslignes (v),
tangentes àOx,
sont lesgénératrices rectilignes
et seconfondent,
parsuite,
avec cet axe, et dont leslignes (u),
tangentes àOy,
sont lestrajectoires orthogonales
de cesgénératrices.
D’après l’expression
de dS2 écrite au n°2,
on a,d’abord,
Introduisons maintenant un
angle auxiliaire 03C6,
par la formule( ~ ) DARBOUX, Leçons sur la théorie générale des
surfaces,
IIe Partie, p. 385, Tableau IV.d’oil il résulte que y est
l’angle
que fait leplan
tangent à la surface aupoint (u, v)
avec leplan
central de lagénératrice rectiligne qui
passe par cepoint.
L’intégration
deséquations
de Codazzi fournit alors les valeurs suivantes pour les composantes des rotationson a d’ailleurs
en
désignant,
commed’habitude,
par des accents, les dérivées des fonctions a et’
On trouve
aisément,
pour tes A d’unpoint
M(x, y, z),
On en déduit d’autres
équations, particulièrement
utiles dans les recherches relatives auxenveloppes
et à leurscaractéristiques, qui
font connaître les diffé-rentielles des coordonnées instantanées d’un
point qui
reste fixependant
le dé-placement
du trièdre T. Cesdifférentielles, qui
s’obtiennent évidemment enexprimant
que les A dupoint (x, y, z)
sontnuls,
ont pour valeursJ’emploierai principalement
ceséquations
dans le cas où lepoint
0 appar- tient à laligne
de striction de la surfaceréglée
~. On a, dans ce cas,Les formules
(A)
et(B)
deviennent t alorsSi l’on suppose, de
plus,
comme nous le feronsci-après,
que ledéplacement
du
point
0 ait lieu sur laligne
de strictionelle-même,
la relation entre du etd~~,
déduite del’équation
de la
ligne
destriction,
estdii == ce’ ~f.
Les formules
(A’)
et(B’)
sesimplifient
encore et l’on aCes formules conviennent aux surfaces
développables qui correspondent
au casoù le
paramètre
de distribution 03B2
estidentiquement
nul.6. Avant d’aller
plus loin, je présenterai
deuxapplications
deséquations pré-
cédentes. La
première
est relative àl’interprétation géométrique
de la dérivée a’qui,
aufond, importe seule, puisque
la fonction a relative à une surfaceréglée
donnée 1 n’est déterminée
qu’à
une constanteprès,
dont la valeurdépend
de latrajectoire initiale ( u ) , qui
peut être choisie arbitrairement.Je me propose de faire voir que la dérivée a’ de la fonction a de v
représente,
pour toute valeur de cette
variable,
le rayon de courbure de laligne
destriction,
suivant la
génératrice rectiligne
de lasurface passant
par lepoint
de cetteligne
fourni par la valeur considérée de v.Voici ce
qu’il
faut entendre par là.Le rayon de courbure d’une courbe
(0),
en l’un de sespoints 0,
est la dis-tance de 0 à la
caractéristique
duplan
normal à lacourbe, qui
est leplan
per-pendiculaire
à la tangente au mêmepoint.
Parextension, rappellerai
rayon decourbure d’une courbe
(0),
en l’un de sespoints 0,
siiivant celle destrices
qui
passe par0,
d’une surfaceréglée
contenant~0),
la distance de U à lacaractéristique
duplan
mené par cepoint perpendiculairement
à lagénératrice
considérée.
Ceci
posé,
soient une surfaceréglée ~,
saligne
destriction (0)
et unpoin t quel-
conque 0 de cette
ligne.
Le rayon de courbure de(0)
en0,
suivant lagénéra-
trice
rectiligne
passant par cepoint,
estégal, d’après
la définitionprécédente,
àla distance du
point
0 à lacaractéristique
duplan
mené par 0perpendiculaire-
ment à cette
génératrice,
ensupposant,
bienentendu,
que lepoint
0 se meuvesur la
ligne
de striction.Il en résulte que la
caractéristique
dont il estquestion
ci-dessus est celle duplan y()z
du trièdreOr, l’équation
instantanée de ceplan
étantsa
caractéristique
estreprésentée
par cetteéquation jointe
à celle-cidx = o,
ou
z -
en vertu de la
première
desformules (A") applicables,
dans ce cas,puisque
lesommet 0 du trièdre T est situé sur la
ligne
de striction de 03A3 etparcourt
cetteligne.
La
caractéristique cherchée, génératrice
de ladéveloppable enveloppe
desplans perpendiculaires
auxgénératrices rectilignes
de E en leurspoints
centraux, estune droite
parallèle
àOy
et située à une distance de 0égale
à a’. La dérivée CI./de a est
donc,
comme ils’agissait
de ledémontrer,
le rayon de courbure en 0 de laligne
de striction(0),
suivant lagénératrice rectiligne
Ox de ~.Lorsque
la surfaceréglée
estdéveloppable, 03B1’ représente
évidemment le rayon de courbure ordinaire de l’arête de retroussement de cettedéveloppable.
7. La seconde
application
desformules ~ ~")
et( .B" )
vise une notion fortimpor-
tante pour notre
objet,
savoir celle des surfacesréglées adjointes.
Je dirai que deux surfaces
réglées ~
et E, sontadjointes
l’une de l’autrequand
elles satisfont aux conditions suivantes :
10 Elles ont la même
ligne
destriction ;
a° Elles se touchent en tous les
points
de cetteligne ;
3° Les
génératrices
des deux surfacesqui
ont le mêmepoint
central sont cons-tamment
perpendiculaires
entre elles.Toutefois,
cette définitionparaissant
comporter un nombre surabondant deconditions,
il est nécessaire dela justifier
etd’établir,
à ceteffet,
laproposition
que VOICI: :
Lorsque
lesgénératrices rectilignes
d’unesurface réglée
1, sontpeyendi-
ciclaires aux
génératrices rectilignes
d’une autresurface réglée 03A3,
auxpoints
cen traux et dans lesplans
centraux decelles-ci,
ces deuxsurfaces
ontla même
ligne
de striction et se touchent en tous lespoints
de cetteligne,
en,sorte
qu’elles
sontadjointes
l’une del’autre.
8. Je démontrerai même une
proposition plus générale qui
s’énonce ainsi :THÉORÈME. 2014
Lorsque
lesgénératrices rectilignes
d’unesurface réglée
03A31coupent, sous un
angle
constant a, lesgénératrices rectilignes
d’une autresurface réglée 03A3,
auxpoints
centraux et dans lesplans
centraux de cellesci,
ces deux
surfaces
ont la mêmeligne
de striction et se touchent en tous lespoints
de cetteligne.
Prenons la surface ~ pour surface de
référence,
en supposant que le sommet 0 du trièdre rI’ décrive laligne
de striction~0~
de cette surface. La surface E, sera,d’après l’énoncé,
le lieu des droitesIi,
menées par lespoints 0,
dans lesplans x0y,
de manière quel’angle L,
Ox soittoujours égal
àl’angle
constant a~.Pour toute
position
du trièdreT,
les coordonnées instantanées d’unpoint quel-
conque 3I de la
génératrice L,
auront pour valeursl
désignant
le segment variable OM.Quand
lepoint
0 vient occuper, sur laligne
destriction,
laposition
infinimentvoisine
0’,
les A dupoint
donnés par les formules(A"),
sontL’équation
instantanée(par
rapport au trièdreT)
duplan
tangent en M à la surfaceréglée ~,
est de la forme-
K étant déterminé par la condition
(Ton l’on déduit
On a
exprime,
eneffet,
que leplan
tangent passe parL,
et contient aussi ledéplacement
dupoint
M.L’équation
duplan
tangent montre quelorsque
lepoint
de contact Ms’éloigne
à l’infini sur
LI,
ceplan
tangent a pouréquation
puisque
à une valeur infinie de lcorrespond
une valeur infinie de K.Or,
on saitque le
plan
central deLi
estperpendiculaire
auplan
tangent à la surface aupoint
de
L,
situé à l’infini. Parsuite,
leplan
central cherché a pouréquation
Il
correspond
ainsi à une valeur nulle de K et, parsuite,
à la valeur zéro del,
cequi
prouve que sonpoint
de contact, c’est-à-dire lepoint
central deLi,
est lepoint
0. Enrésumé,
lespoints
centraux et lesplans
centraux desgénératrices
Lde
~,
etL,
de E, sont confondus. Laproposition
est doncdémontrée, puisque
11 est un
point quelconque
de laligne
de striction.Remarque
l. - Je me propose de calculer leparamètre
de distributionfi,
relatif à la
génératrice L,
de ~, .Soit 0
l’angle
queforme,
avec leplan
centralxOy,
leplan
tangent en M à la surfaceréglée,
enprenant,
pour senspositif
de cetangle,
le senshabituel, qui
est celui de O x à Oz
quand
la droiteL,
coïncide avecOy. L’équation
duplan
tangent donne
On en déduit
immédiatement,
pour la valeur cherchée defi, ,
Remarque
11. - Une démonstrationgéométrique
de laproposition précédente
résulte de la considération des
images sphériques (B)
et(Bi)
des surfaces S et~,,
tracées sur une
sphère ayant
pour centre unpoint
fixe G et un rayonégal
à( 1 ) Pour w = o, auquel cas Si se confond avec ~, on trouve
~i =- ~3,
ce qui paraît im- pliquer contradiction. Cette contradiction apparente provient de ce que le sens positif del’angle
que fait, avec x 0y, un plan passant par Ox est dirigé de Oy vers 0 z, c’est-à-direen sens contraire de celui qu’on a admis pour établir la formule générale donnant
~1.
l’unité. Soient B et
B,
lespoints
des courbes(B)
et(B, ~ qui
sont les extrémités des rayons de lasphère respectivement parallèles
auxgénératrices
L etL,
de 1et de 1, .
On sait que le
plan
central de L estparallèle
auplan
normal de(B)
en B.D’après
les conditions del’énoncé,
ceplan
normal contientl’image B,
deL,
etl’arc de
grand
cercleBB,
mesurel’angle
constant cj. Lespoints
de la courbe(Bt)
sont donc situés dans les
plans
normaux de(B),
auxpoints correspondants,
et àdes distances
sphériques
constantes de cespoints. 11
en résulte que les courbes(B)
et
(B, )
ont les mêmesplans
normaux et, par suite, que les surfaces 1 et E, ont les mêmesplans
centraux.9. La surface
adjointe
d’une surfaceréglée
donnéecorrespondant
au cas oùi angle
03C9 estdroit,
on peut énoncer les conclusions suivantes :10 Toute surface
réglée ~
admet une seuleadjointe, qui
est le lieu des perpen- diculaires à sesgénératrices,
menées en leurspoints
centraux et dans leursplans
centraux ; .
2°
Inversement,
la surface 1 estl’adjointe
de la secondesurface ~, ;
3° Le
paramètre
de distributionfi,
de la surface~~,
pour lagénératrice L,
cor-respondant
à lagénératrice
L de~,
est donné par la formulequi
détermine l’une des fonctionscanoniques de 1, quand
on suppose connues celles de S. Il est facile de déterminer les autres a, et Y,,analogues
à a et y, ainsi que lesvariables
et v,qui,
par rapport à~,, jouent
le rôle de u et v par rap- port On yparvient
en associant la valeur à celle du carré de l’élément linéaire de E, .Les notations
précédent.es
étantconservées,
lasurface 1,
est le lieu des droitesOy.
Les coordonnées instantanées d’unpoint quelconque
N deOy,
ayant
pour valeursx = o, y - l, z = o,
où 1
désigne
la distanceON,
les A dupoint
N auront pour valeur(A")
,(~onséquemment, l’expression
dequi
estprendra
la formeC’est en identifiant cette formule avec celle que donnent les variables
canoniques,
savoir
que l’on obtiendra les relations cherchées. -
En faisant usage de la valeur connue de
fi, ,
lapremière
des deux formulesprécédentes peut
s’écrirePour obtenir l’identification des deux valeurs de il suffira de poser
La
première
de ceséquations permet,
au moyen d’unequadrature,
de trouver vaen fonction c’est-à-dire
d’exprimer
l’arc del’image sphérique
de ~, en fonc-tion de l’arc
correspondant
del’image sphérique
de ~. La dernièreéquation
associée à la seconde donne la suivante
qui
fournit la valeur de u, en fonction de v et de la constante arbitraire introduite parl’intégration.
La fonction a, n’est ainsi déterminéequ’à
une constanteprès,
ce
qui
doitêtre, puisque
lalongueur
du segmentqu’elle représente dépend
de latrajectoire orthogonale
initialequi
a été choisie.On aura ensuite Ut, au moyen de la seconde
équation
que donne11 ne reste
plus qu’à
trouverRemarquons,
à ceteffet,
que la surface 1 étantl’adjointe
de~~,
on doit avoir la relationanalogue
à lapremière
deséquations
écrites ci-dessus. On endéduit,
par compa-raison,
la relation trèssimple
.qui
conduit à l’énoncé suivant: :Les
fonctions
y et 03B31 relatives à deuxsurfaces réglées adjointes
sont in-verses l’une de l’autre.
Remarque
1. - Laconsidération, déjà
utilisée au n°8,
desimages sphé- riques
des surfacesadjointes S
et permet d’établirgéométriquement
ce dernierrésultat.
On a vu que ces
images sphériques
sont deux courbes(B)
et(.Q, ),
tellesqu’en
leurs
points correspondants
B etB,
lesplans
normaux sont lesmêmes,
lesrayons GB et
GB,
étantrectangulaires.
Il résulte de là que lescaractéristiques
deces
plans
normaux sont aussi confondues etpuisque,
d’autre part, les rayons de courburegéodésique 1, 1,
de ces courbes sont les distances despoints
Bet B,
aux
points
de rencontre de lacaractéristique
commune avec les traces, sur leplan normal,
desplans
tangents à lasphère
auxpoints
B etB,,
on voit que lapropusi-
tion à démontrer revient à celle-ci : Si par les extrémités B et
B,
de deux rayonsrectangulaires,
GB etGB,,
d’un cercle de rayonégal
àl’unité,
on mène les tan-gentes
qui
coupent une droite passant par le centre auxpoints
C etC,,
leproduit
des segments BC et
B, C,
estégal
à l’unité. Cette relation est uneconséquence
immédiate de ce que BC et sont, l’un la tangente, l’autre la cotangente de
l’angle
queforme,
avec le rayonGB,
lacaractéristique
duplan
normal.Remarque
11. - Nous venons de voir que lesimages sphériques
de deux sur-faces
réglées adjointes
l’une de l’autre sont deux courbes ayant les mêmesplans
normaux et
telles,
en outre, que les rayons aboutissant auxpoints correspondants
soient
rectangulaires.
On reconnaît lespropriétés caractéristiques
des courbessphériques
ditessupplémentaires.
Chacune de ces courbes est le lieu des extré-mités des rayons
perpendiculaires
auxplans
tangents du cône passant par l’autre courbe et ayant pour sommet le centre de lasphère.
Ainsi : :Les
images sphériques
de deuxsurfaces réglées adjointes
sont deuxcourbes
supplémentaires.
II. -
Étude
directe dessurfaces
S.10. Pour étudier le
déplacement
du trièdre fondamental d’une courbe(0), j’emploierai
les formules de lapérimorphie curviligne.
On sait
( ~ )
que si x, y, zdésignent
lescoordonnées,
par rapport au trièdre fondamental d’une courbe(0),
en l’an de sespoints 0,
d’unpoint M,
fixe oumobile,
que l’on faitcorrespondre
à0,
lesprojections AY, AZ,
sur les axes.Ox, Oy, Oz,
dudéplacement
infinimentpetit
que subit lepoint
Mquand
le
point
0 vient occuper sur(0),
laposition
0’ infiniment voisine de 0 et telle que 00’ soitégal
à l’élément d’arc ds de lacourbe,
sont données par les for-( 1 ) voii, DARBOUX, Leçons sur la théorie générale des surfaces, Ire Partie, p. 8 et lo,
mules
dans
lesquelles - et- désignent respectivement
la courbure et la torsion de(0)
en 0.On en
déduit
immédiatement que les différentielles des coordonnées d’unpoint M, qui
reste fixependant
ledéplacement
du trièdrefondamental,
ont pour valeurspuisque
lesdéplacements
d’unpareil point
sont nuls.Si le
point
M est invariablement lié au trièdrefondamental,
les coordonnées instantanées x, y, z, ne varient pas avec s.Alors.
les formules(C),
où l’on fera~= o,
fourniront les A du
point
M et, parsuite,
les éléments nécessaires à l’étude dumouvement d’un
système
invariablement lié au trièdre fondamental de la courbe(0).
11.
Proposons-nous
d’abord de.déterminer,
pourchaque position
du trièdrefondamental de
(0),
l’axe instantané ainsi que les vitesses deglissement
et derotation,
en admettant que letemps
soitégal
à l’arc s de(0) compté
àpartir
d’une
origine arbitraire,
cequi
revient à supposer que 0 décrit uniformément(0)
avec une vitesse
égale
à l’unité. Dans cettehypothèse,
la vitesse d’unpoint quel-
conque est le rapport à ds de son
déplacement
infinimentpetit.
L’axe instantané
correspondant
à laposition
du trièdre dont le sommet coïncideavec un
point
0 de(0)
est le lieu despoints
dusystème
invariable pourlesquels
la vitesse
V,
donnée par la formule .acquiert
sa valeur minimum.Les
équations
de l’axe instantanéL,
parrapport
au trièdre fondamental de(0)
en
0, sont
doncen posant, pour
abréger,
Le carré de la vitesse de
translation, parallèle
à cet axe, des différentspoints
du
système invariable,
est le minimum deV2,
savoirLe carré de la vitesse Q de
rotation,
autour de l’axe instantanéL,
s’obtiendraen considérant un
point particulier,
lepoint 0,
parexemple,
dont la vitesse totale est t et dont la distance à l’axe instantané est a. On a doncet, par
suite,
12. En introduisant
l’angle
p quefait,
avec la tangenteOx,
lacaractéristique
du
plan
rectifiantzOx,
leséquations précédentes
sesimplifient
et prennent des , formesqui
seprêtent,
mieux que lespremières,
auxinterprétations géométriques.
D’abord,
on a la formulequi
résulte de ce que lacaractéristique
duplan
rectifiant z ox est la droite d’in- tersection de ceplan,
dontl’équation
estet de celui que
représente l’équation
ou,
d’après
la seconde deséquations (D),
la nouvelleéquation
( 1 ) Ces résultats sont contenus dans
l’Ouvrage
de M. Darboux ( loc. cit., p. 8).par
suite,
lacaractéristique
cherchée est une droitepassant
par lepoint 0,
située dans le
plan
rectifiant etfaisant, avec Ox,
unangle
p dont la tangenteest 03C4 .
P
Si,
au moyende.l’équation (5),
on élimine T, leséquations (i)
de l’axe instan- tané L deviennentaprès
avoirposé,
en vertu de(2)
etde (5),
On tire de là cette
première conséquence
:Pour toute
position
du trièdrefondamental
d’unecourbe,
l’axe instantané d’unsystème
invariablement lié à ce trièdre est unedroite
Lparallèle
à lacaractéristique
duplan rectifiant
etqui
rencontre la normaleprincipale
enun
point
dont la distance au soniniet du trièdre estégale
cc p sin2 ~.On trouve, par la même
substitution,
les valeurs suivantes des vitessesLorsque l’angle p
varie avec s, cequi
a lieu pour toutes les courbes àl’excep-
tion des hélices
cylindriques 1 ’ ),
onpeut prendre y
pour variableindépendante,
à la
place
de s ou de toute autre. Il est d’autantplus
utile de seplacer
à cepoint
de vue que, dans l’étude
actuelle, p
estident.ique,
comme nous le montrerons ci-après,
à la variable v de la théorie des surfacesréglées.
13.
Lorsque
lepoint
0 décrit(0),
l’axe L sedéplace
etdécrit,
dansl’espace,
une surface
réglée S, appartenant
à la classe de celles que le but de cette étude estde caractériser.
Par
rapport
ausystème
invariable entraîné dans le mouvement du trièdre fon-damental,
l’axe L décrit unconoïde, puisque
cet axe reste constammentparallèle
au
planzOx
et rencontretoujours
La forme de ce conoïdedépend
évidem-ment des relations
qui
lient les courbures de(0)
à la variable définissant indivi- duellement lespoints
de la courbe.(1) Ce cas particulier est examiné plus loin (voir Remarque TI du n° 19).
Laissant de côté ce conoïde pour ne
m’occuper
que de la surfaceS, je
mepropose de rechercher les variables et les fonctions
canoniques qui
déterminentcette
surface,
en partant des éléments de la courbe(0).
14. En
premier lieu, je
vais établir l’identité desvariables p.
et v, c’est-à-dire ~ démontrer laproposition
suivante : :L’élément d’arc de
sphérique
de lccsur face
S estégal
àdy.
Soient G le centre de la
sphère,
ayant pour rayon l’unité delongueur,
parlequel
on mène des rayons GB
parallèles
aux droites L de S et, parsuite,
aux caractéris-tiques
desplans
rectifiants de(0),
et(B)
la courbe lieu des extrémités B de cesrayons, c’est-à-dire
l’image sphérique
de S.En outre, soient xo, yo, zo, les coordonnées instantanées du centre G par rap- port au trièdre fondamental de
(0)
en l’un de sespoints
O. Lepoint
G étantfixe,
on aura, en vertu des
équations (D),
Soit B l’extrémité du rayon de la
sphère parallèle
à l’axe Lcorrespondant
à laposition
considérée du trièdre. Les coordonnées instantanées de B auront évidem-ment pour valeurs
(/’==i).
En
appliquant
leséquations (C)
et tenantcompte
des relationsauxquelles
satisfont
dxo, dyo , dao,
on trouve que les 0 dupoint
B ont pour valeursPaisque 3Y =
o, la tangente en B à( B )
estparallèle
auplan
z 0 x. On voitdonc,
en
premier lieu,
que l’élément d’arc BB’ de(B)
estparallèle
auplan
rectifiantcorrespondant
de( 0).
Deplus,
lesprojections
dudéplacement
BB’ sont lesmêmes que celles du
déplacement
infinimentpetit
d’unpoint appartenant
à un cercle fixe de rayonunité,
situé dans unplan parallèle
auplan zox,
le rayonaboutissant en B faisant
l’angle y
avecOx,
car les coordonnées d’unpareil point,
dans un
système
d’axesfixes,
seraientet leurs
différentielles,
savoirauraient les mêmes valeurs que les 0394 de B.
Il suit de là que l’élément d’arc de la courbe
(B)
estégal,
engrandeur
et ensigne,
à la différentielledy,
comme ils’agissait
de le démontrer.Cet
angle d’r
est encore celui que forment deux droites L infiniment voisines,ou bien encore les
caractéristiques
de deuxplans
rectifiants consécutifs de(0).
Lorsqu’on adopte,
pour la surfaceS,
les variables u et v dont lessignifications
ont été données au n°
2,
ladernière,
v, de ces variables estégale à
à une cons-tante
près
que l’on pourra supposer nulle en choisissant convenablementl’origine
des arcs v. En
effet, dp
et dvreprésentent,
toutesdeux,
l’élément d’arc del’image sphérique
de S et, parsuite,
sontégales.
Remarque.
- Le calcul des 0 dupoint B,
d’où l’on a déduit que l’élément d’arc de(B)
estparallèle
auplan
rectifiantcorrespondant
de(0), établit,
par celamême,
la relation trèssimple qui
existe entre la courbe(B)
et l’indicatricesphérique
de(0).
Cette indicatrice est, comme on
sait,
une courbe(û)
dont la tangente, en chacun de sespoints,
estparallèle
à la normaleprincipale correspondante de (0)
ou, ce
qui
revient aumême, perpendiculaire
auplan
rectifiant de cettecourbe;
car cette tangente visiblement
perpendiculaire
à deux tangentes infiniment voi- sines de(0)
est située dans unplan parallèle
auplan
osculateur de(0). D’après
le résultat
rappelé ci-dessus,
les éléments de la courbe(B)
sont situés dans lesplans
normaux de S2 ensupposant,
bienentendu,
que ces courbes soient tracéessur la même
sphère.
On en conclut que lapremière
courbe est ladéveloppée sphérique
de laseconde;
d’où cetteproposition :
:L’image sphérique
de lasurface
Squi correspond
èL une courbe(O)
est lccdéveloppée sphérique
de l’indicatrice(S~)
de O.15. La recherche des fonctions a,
p,
y, relatives à S, va maintenant nousoccuper; nous
déterminerons,
à ceteffet,
pourchaque
axeinstantané,
lepoint central,
leplan central,
ainsi que leparamètre
de distribution.Les coordonnées instantanées d’un
point
variable Mpris
sur la droiteL,
axeinstantané du trièdre fondamental dont le sommet est le
point
0 de(0),
ayantpour valeurs