UTILISATION DE LA BETTERAVE « DANOISE » DANS L’ALIMENTATION DU PORC EN CROISSANCE
III. - VALEUR FOURRAGÈRE ET DIGESTIBII,ITÉ A. RÉRAT Y. HENRY
E. ENGRAND H. BOUSQUET J.M. BOISSAU.
Station de Recherches sasr
l’Élevage
des Porcs,Centre national de Rrcherches
!ootechniques, Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise)
SOMMAIRE
Au cours de deux
expériences
réaliqées sur le Porc, lapremière
en lots, la deuxième en cages dedigestibilité,
il a étéprocédé
à une étude de la valeur alimentaire de betteraves à haute teneur en ma-tière sèche, dites « danoises », en
comparaison
avecl’orge.
A niveau de croissanceégal,
la valeur deremplacement
de la betterave pour ikg d’orge
est de 1,25kg de matière sèche, cequi
correspondà 7,5kg de betteraves fraîches à i7p. roo de matière sèche ; inversement, i kg de matière sèche de betterave est
équivalent
à 0,8 kgd’orge (ou UF).
Son utilisation par le porc est meilleurependant
la
période
de finition.Le coefficient d’utilisation
digestive
de la matière sèche estplus
élevé pour la betterave que pourl’orge
(89contre 83p.100 ), cependant
que la fraction azotéeprésente
unedigestibilité
et unerétention nettement
plus
faibles(respectivement
57 et zr p. 100).INTRODUCTION
Au cours d’une
première
séried’expériences
concernant l’utilisation de la betterave riche en matière sèche dans l’alimentation du porc encroissance,
suivant la méthode LEHMANN(RÉ RA T
etHENRY, z96! b),
il avait été observé enparticulier qu’un régime
à base de betteravesprésentait
une efficacité moindrequ’un
alimentconcentré
complet
à based’orge,
àquantité
de matière sècheingérée égale.
Il con-vient
cependant
de remarquer que dans cesessais,
les animaux n’ont pasprésenté
la même vitesse de
croissance,
selonqu’ils
ontingéré
les betteraves ou l’alimentconcentré,
de sorte que lapart
del’énergie
consacrée à l’entretien et à la croissance n’a pas été la même dans les deux cas. Afin d’obtenir une meilleure estimation de la valeur deremplacement
de labetterave,
une nouvelleexpérience
a étéentreprise
portant
sur lacomparaison
de la betterave et del’orge
à des niveaux de croissanceidentiques.
En mêmetemps,
il a étéprocédé
à une étude de ladigestibilité
de leursconstituants
(matière sèche,
matièresazotées).
MÉTHODES EXPÉRIMENTALES
ETYIATÉRIBL UTILISÉ
Deux
expériences
sont réalisées, lapremière
en lots, la deuxième en cages dedigestibilité.
1
°
Fxpérien O’
en lots (!I)Deux lots de 8 porcs de race
Large
White( 5
mâles castrés et 3 femelles) sont constitués àpartir
de
couples
d’animaux de mêmeorigine,
de même sexe et d’unpoids
moyen initial de 3okg.
Ils sontsoumis à un rationnement du type LEA!vrnrrN, à base de betteraves
(lot
I) oud’orge
(lot II). LelotIreçoit quotidiennement
3z5 g d’un concentréazoté renferinant 40 p.
I oo de matièresazotéesdiges-
tibles (’), 1400 g d’orge et des betteraves de la variété Hun.sballe ad libiturn. Ce niveau de
complémen-
mentation a été choisi comme assurant une croissance satisfaisante
(RÉ R A T
et HENRY, 1964b).
Au lot II on administre la même
quantité
de concentré azoté (3z!g/j)
et del’orge
en quan- tité limitée de tellefaçon
que le gain depoids,
mesuré tous les 14jours,
soit constamment le même que dans le lot 1, suivant la méthoded’égalisation
desgains
depoids
de MITCHELL(!943)!
Les animaux sont élevés en loges individuelles et abattus au
poids
de gokg.
Les modalités expérimentales se rapportant à la distribution des régimes, à l’estimation des consommations indi- viduelles(matières
fraîches et sèches), ainsiqu’à
ladécoupe
des carcasses, ont étéprécisées
au coursd’une étude antérieure
(RÉ RAT
et 11ENRY, j964b).
2
°
1,’.vpt,rieiîc(,
encages de digestibilité (B)
Deux
couples
de porcs mâles castrés, de raceLarge
White, de même portée et d’unpoids
moyen initial de 3o lcg, sontplacés
en cages dedigestibilité
etrépartis
suivant deux lots :- Ln lot « betteraves » soumis au rationnement LEHMANN
classique
avec administrationjournalière
de z5o g du concentré azoté utilisé dansl’expérience
A et i 25o gd’orge
encomplément
de betteraves ad libitum.
Remarquons
que lesquantités
de concentré azoté et d’orge sont plus faiblesque celles distribuées dans
l’expérience
!1. Il convient en effet de s’assurer que le besoin azoté nesoit pas entièrement couvert pour mettre en évidence des différences de rétention azotée selon la nature du
régime.
D’autre part, le niveauénergétique
de la ration de base a été sensiblement réduit pour permettre uneingestion
suffisante de matière sèche de betteraves dès le début del’expérience.
- Un lot « orge
» qui
reçoit la même ration de base queprécédemment ( 250
g de concentré azoté -I- 1250 gd’orge),
et unequantité d’orge complémentaire équivalente
en matière sèche à laquantité
de betteravesingérée
par les animauxcorrespondants
dupremier
lot, suivant la méthodepairedjeeding
de MtTCH!LL (!930).Les excrétats solides et
liquides
sont recueillis au cours d’une série depériodes
de 6jours, séparées
par un
jour
de repos hebdomadaire,jusqu’à
gokg
depoids
vif, afin d’étudier l’évolution des critèresau cours de la croissance. Les
techniques
mises en ceuvres pour la collecte etl’analyse
des fèces etde l’urine ont été décrites
précédemment (RÉ RAT
et IIENRY, r964 a).La matière sèche des betteraves est déterminée tous les 14
jours
sur un échantillon moyen obtenu enprélevant
un secteur sur 10betteraves choisies au hasard.Afin de faciliter la lecture des résultats, nous
précisons ci-après
la définition de certains des critères utilisés :- Indice de consommation
(matière sèche)
- Coefficient d’utilisation
digestive
apparent(C.
U.D.)
de la matière sèche( 1
) Composition du
concentré azoté
p. ioo : tourteau d’arachide d’extraction : 22,;; ; tourteau de soja cuit :zz, 5
; farine de viande : zz,5 : farine de poisson : iz,5 ; levure : io, mélange minéral ct vitaminique : io.
- Coefficient d’utilisation
digestive
apparent(C.
U.D.)
de l’azote (N)- Coefficient d’utilisation
pratique (C.U.P.)
de l’azote- Coefficient de rétention
(C. R.)
de l’azoteRÉSULTATS
CONTRÔLE
DE LA COMPOSITION CHIMIQUE DES RÉGIMESLa composition chimique
moyenne du concentréazoté,
del’orge
et des betteraves estrapportée
dans le tableau i. La teneur en matière sèche de la betterave est demeu- rée relativement constante( 1 6, 7
±o, 5 ) pendant
la durée del’expérience,
soit defévrier à mai.
EXPÉRIENCE A 1
0 Croissance et consommation
(fig.
i, tabl.2 ).
Les courbes de croissance ont été
pratiquement
les mêmes dans les deux lots(fig. i).
Pourparvenir
à cerésultat,
la consommationjournalière
de matière sèche des animaux recevant del’orge
a été restreinte parrapport
à ceux nourris de bette-raves
(tabl. 2 )
et leur indice deconsommation, exprimé
enkg
de matière sèche parkg
degain,
estplus
faible. La consommation totale de betteravesreprésente,
enmatière
sèche, plus
de 30 p. 100 de la matière sèche totale. Elle estplus
élevée entre6
0et go
kg (q. 2
p.100 ) qu’entre
30et 60kg
depoids
vif(ig
p.100 ) ;
il en est de mêmede
l’ingestion journalière
de betteraves enpourcentage
dupoids vif, respectivement
8 et 4 p. 100.
2
°
Composition corporelle.
La
comparaison
des résultats decomposition corporelle (tabl. 3 )
faitapparaître
une différence
significative
en cequi
concerne le rendement. La diminution du ren-dement dans le lot « betteraves
» ( 7 o
p. 100contre 72 p. 100 avecl’orge) correspond
en réalité à un accroissement du
poids
des viscères(estomac
+ grosintestin)
saufpour l’intestin
grêle.
Par contre, les résultats de ladécoupe présentent
une similitudefrappante
d’un lot àl’autre, qu’il s’agisse
dupourcentage
de(jambon
-!-longe)
oude
(bardière
-f-panne)
parrapport
aupoids
net de la carcasse.L’épaisseur
moyenne du lard dorsal a tendance à êtreplus
élevée chez les animaux recevant del’orge,
maisla différence n’est pas
singificative.
3
°
Calcul de la valeur deremplacement.
Étant
donné que les deux lots ont réalisé desperformances identiques
en cequi
concerne à la fois la vitesse de croissance et lacomposition
de la carcassedécoupée (malgré
unelégère
différence dans lerendement),
onpeut
penserqu’il
est en de mêmede la
composition
dugain
depoids.
Dans cesconditions,
il estpossible
d’estimer d’unefaçon rigoureuse
la valeur d’utilisationénergétique
nette de la betterave pour la croissance encomparaison
avecl’orge.
A ceteffet,
il suffitd’estimer,
pourchaque kg
de
gain
depoids
et pourchaque couple d’animaux, l’équivalent
de matière sèche debetterave
qui
a été nécessaire pourremplacer
la matière sèche del’orge.
Cette dernièreayant
été choisie comme aliment deréférence,
la valeur deremplacement
de labetterave
peut
ainsi êtreexprimée
en unitéfourragère.
Sur l’ensemble de la croissance( 3
o-go kg),
ikg
de matière sèche de betteraves estéquivalent
à0 ,68
+0 , 0 6 kg
dematière sèche
d’orge,
c’est-à-dire à0 ,8 0
+ 0,07Ui·, compte
tenu de la teneur en matière sèche del’orge
de référence(8 5 , 7
p. 100 selon I,kROY,1949 ).
Autrementdit,
pour
remplacer
ikg d’orge,
soit iUF,
il faut 1,25kg
de matière sèche de betteraveou 7,5
kg
de betteraves fraîches àzfi, 7
p. 100 de matière sèche.Si l’on considère les
périodes 30 -6 0 kg
et6o-c!o kg
depoids vif,
les valeurs deremplacement
de la betterave sontrespectivement o,6 3
eto,88
UH parkg
de matièresèche ;
c’estpendant
lapériode
de finition que le porc utilise le mieux les betteraves.EXPÉRIEXCE B
Les résultats moyens
après
10périodes
d’une semaine sont résumés dans le tableau 4. Pour une mêmeingestion
de matièresèche,
le lot « betteraves »présente
une vitesse de croissance inférieure à celle du lot « orge ». Le coefficient moyen d’uti- lisation
digestive (C.U.17.)
de la matière sèche estlégèrement plus élevé,
tandis quele C.U.D. de l’azote est
plus
faible. La rétention azotée estplus
faible en valeurabsolue mais
légèrement plus
élevée en valeurrelative ;
laquantité
d’azote retenuepar unité de
gain
depoids
est la même dans les deux cas.L’évolution
des critèresprécédents
en fonction del’âge
est illustrée dans la fi- gure 2. Ons’aperçoit
que le C.U.D. de la matière sèche esttoujours plus
élevé dans lelot « betteraves » que dans le lot « orge » ; de
plus,
sa valeur est sensiblement constante.Inversement,
le C.U.D. de l’azote et le coefficient de rétention azotée(C.R.)
onttendance à diminuer dans le lot « betteraves », alors que leurs valeurs ne sont
prati- quement
pas modifiées dans le lot « orge ». Bienentendu,
cesrésultats s’appliquent
à la totalité de la
ration,
mais si l’on suppose que l’utilisationdigestive
de la rationde base est constante d’une
période
àl’autre,
on en déduit que les C.U.D. de la ma-tière sèche et de l’azote sont
respectivement plus
élevés etplus
faibles pour la bette-rave que pour
l’orge.
Afin d’obtenir une estimation moyenne de ces coefficients pour les deux alimentsconsidérés,
nous avons calculé dans chacun des lots larégression
de l’élément absorbé sur l’élément
ingéré
au cours des différentespériodes.
Le C.U.D.de l’aliment
ajouté
à la ration de base est alorsreprésenté
par lapente
de la droite derégression.
De même l’étude de larégression
de laquantité
d’azote retenue sur laquantité
d’azoteingérée
apermis
d’estimer le coefficient d’utilisationpratique (C.U.P.)
del’azote,
c’est-à-dire lepourcentage
d’azote retenu parrapport
à l’azoteingéré,
et par suite le coefficient de rétention azotée. Les valeurs obtenues sont don- nées dans le tableau 5. Ladigestibilité apparente
de la matière sèche de la betterave est de8 9
p. 100contre8 3
p. 100pourl’orge.
Les valeurscorrespondantes
pour l’azote sontrespectivement
57 et 80p. 100en cequi
concerne le coefficient dedigestibilité,
21 et
4 6
p. 100 pour le coefficient de rétention.Remarquons cependant
que les cri-tères d’efficacité azotée dans le cas de la betterave sont excessivement
variables,
de sorte que les valeurs moyennes trouvéesprésentent
unesignification
tout à faitlimitée.
Utilisant le même mode de calcul pour la valeur de
remplacement
de la bette-rave que dans
l’expérience A,
on trouveo,8 7
UF parkg
de matièresèche,
soit sensi- blement la même valeur queprécédemment.
DISCUSSION
La valeur de
remplacement
de la betterave vis-à-vis d’un aliment concentréa fait
l’objet
de nombreuses estimations. Selon les auteursanglo-saxons,
DUNKINet COOPER
( 1949 ), MEIK L EJO HN (1951),
FAGAN(1954),
LUCAS(1953),
4 à 5kg
debetteraves renfermant
19 à zo p.
100de matière sèche sont nécessaires pourremplacer
i
kg
d’alimentconcentré,
soit ikg
de matière sèche de betteraves pour ikg
d’ali-ment concentré. Cette estimation est voisine de celle d’Ot,or!sow
(r 953 ) :
0,2o à0
, 2
6
UF parkg
de betteravessucrières ;
mais elle est nettementplus
faible que la valeur observée dans laprésente
étude : 1,25kg
de matière sèche parkg d’orge.
Ilconvient
cependant
de noter que, d’unepart
les conditionsd’équivalence
entre bette-raves et aliment concentré n’ont pas été
respectées
dans lesexpériences précédentes ;
notre méthode
d’égalisation
desgains
depoids rejoint,
à ceteffet,
celleappliquée
par I,o!’GR!!! et al.
( 19 6 2 )
pour estimer la valeurénergétique
nette de lapulpe
debetterave chez les bovins. D’autre
part,
dans ces différentsessais,
ils’agissait
debetteraves
sucrières, plus
riches en matière sèche que celles utilisées dans laprésente
étude. La différence de volume
permettrait d’expliquer
la différence dans l’utili- sation nette del’énergie
de la betterave. Par contre, si l’on se réfère aux travaux de FirrG!RW rrG( 1953 ), qui
cite o,7o unité amidon parkg
de matièreorganique,
on re-trouve effectivement
0 ,8
L1F parkg
de matière sèche.Au cours d’une étude
précédente (RÉ RAT
etHENRY, 19 6 4 b) portant
sur la com-paraison
d’unrégime
à base de betteraves et d’un aliment concentrécomplet,
nousavions observé que la
quantité
de betteraveséquivalente
à ikg
d’aliment concentré oscillait entre8, 9
et 7,ikg
selon que l’on faisait varierl’apport
d’aliment concentrécomplémentaire
de 1475 à i 725 g. Cet écarts’explique
en réalité par le fait que lapart
de l’entretien dans le coût de laproduction
est relativementplus important lorsqu’on
réduitl’apport
d’aliment concentrécomplémentaire. Quoi qu’il
ensoit,
il est intéressant de constater
qu’avec
une mêmequantité
d’aliment concentré que dans laprésente expérience (i 7 2 5 g)
la valeur deremplacement
estpratiquement identique ( 7 ,r kg
contre 7,5kg)
pour des betteraves de même variété et d’une teneuréquivalente
en matière sèche.I,’introduction
de la betterave dans la ration ne modifiepratiquement
pas ladigestibilité globale
de cette dernière(BxW.rTSis, rg62 ;
S’r!RBe etal., 19 6 3 ).
Enréalité,
ladigestibilité
de la matièreorganique
de betterave est relativementélevée,
en raison de sa richesse en sucre assimilable
(DuNKiN, 1952 ).
Les valeurs trouvées dans la littérature varient selon les auteurs(SC HN EI D E R ,
1947 ; 93 p. Ioo ; FINGER- LING, ig53 :
g6
p. 100 ;O LOF F S O N ,
1953 :b6,5
p. zoo ;T R EG UB , ig6i,
DANILÈNKOet
BoGDnrrov, 19 62 :
88 p.zoo). Rapportés
à la matièresèche,
ces chiffres sont peu différents de celui trouvé dans laprésente
étude(8 9
p.ioo).
Il existe un contraste
frappant
entre la valeur d’utilisationdigestive
de la bette-rave, relativement
plus
élevée que celle del’orge,
et sa valeur d’utilisation nette,au contraire
plus
faible que celle del’orge,
àquantité
de matière sècheégale.
Onpeut
en déduire que l’encombrement des betteraves entraîne une
augmentation impor-
tante de la
dépense d’énergie
consécutive à leuringestion.
Ceciexplique également
que l’utilisation nette de
l’énergie
des betteraves est améliorée avecl’âge, respecti-
vement
o,6
et o,g UF parkg
de matière sèche au cours despériodes 30 -6 0 kg
et6 0 - 90 kg
de
poids vif,
en raisonprécisément
d’undéveloppement plus important
du tractusdigestif.
Il est connu que la fraction azotée de la betterave est peu
digestible
etprésente
une faible valeur
biologique.
Les valeurs trouvées pour le coefficient d’utilisationdigestive
varient d’ailleurs considérablement selon les auteurs(S CHNEIDER ,
194 7
:
36
p. 100 ;O I ,OFFSON,
i953 : 1,0 +8, 95
p. Ioo ; DANILENKO etBoGDerrov,
zg62 :
30p.100 ).
Onpeut
se demander si la mauvaise utilisation des matières azotéesde la betterave n’est pas liée à leur
composition ;
eneffet, d’après
PION et FAUCON-NEAU
(i96.!),
l’azote total de la betterave renferme 60 à 80 p. 100 d’azote non pro-téique (acides
aminés libres !-amides),
dontplus
de la moitié se trouve sous forme d’acideglutamique
et deglutamine.
Sur leplan pratique,
la diminution du niveau de rétention azotée dans le lot « betteraves »,comparativement
au lot « orge », mon- tre que laquantité
de concentré azoté( 225 g) préconisée
dans le méthodeI,ehman classique,
est insuffisante pour couvrir le besoin azoté duPorc,
si l’onprend
le lot« orge » comme référence. L’administration d’une
quantité plus importante
de con-centré azoté
( 3 z 5 g)
a d’ailleurspermis
d’améliorer d’unefaçon
sensible le niveaude croissance des animaux
(RÉ RA T
etHENRY, r 9 6 4 b).
Un dernier
point
mérite d’êtresignalé
en cequi
concerne l’influence des bette-raves sur la
composition corporelle.
A niveau de croissanceégal,
lacomposition
dela carcasse
découpée
est lamême,
que l’on utilise les betteraves oul’orge,
mais lerendement en viande nette est
plus
faible dans le cas desbetteraves,
en raison d’undéveloppement
accru desviscères, principalement
l’estomac et le gros intestin.D’autres auteurs, en
particulier
BoH:nnrr et al.( 1955 )
et WENiGER( 195 6),
ont faitla même constatation à la suite d’administration d’aliments fortement
cellulosiques.
En
conclusion,
la valeurfourragère
de la betterave danoisepeut
être estiméeà
o,8o
UF parkg
de matièresèche,
soit 7,5kg
de racines à 17 p. 100 de matière sèche parkg d’orge
ou parUF :
deplus,
son utilisation par le Porc semble meilleurependant
lapériode
de finition.Reçu
pourpublication
enjuillet
1965.SUMMARY
USE OF DANISH FODDER BEET FOR FEEDING GROWING PIGS.
3. FEEDING VALUE AND DIGESTIBILITY
Two
experiments
were done to compare the utilization of fodder beet and ofbarley by pigs.
In the first, 2groups of 8
Large-White pigs
of initialweight
3o kg were fed on the LEHMANN system based on fodder beet or onbarley
so thatgains
in both groups werealways
the same. therepla-
cement value of fodder beet thus estimated was 1.25
kg dry
matter for I kgbarley ;
it was betterutilized
by pigs during
thefinishing period.
t1t the same stage ofgrowth
thepigs
given beet gavea smaller absolute
yield
of meat than did thosegiven barley,
but percentages of lean and fat cuts in the carcase were the same.In the second
experiment
2pairs
ofpigs given
either fodder beet orbarley
on the LEIIMANN system were put indigestibility
cages between 30and gokg liveweight. Digestibility
ofdry
matterwas
higher
for beet, 89per cent, than forbarley,
83per cent.Digestibility
ofnitrogen
was muchless for beet than for
barley,
57and 80 per cent,respectively,
and the same was true for retention ofnitrogen,
thecorresponding
valuesbeing
21 and 46 per cent.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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