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Notice sur le "Dachsteingebiet" du professeur Fr. Simony

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Notice sur le "Dachsteingebiet" du professeur Fr. Simony

CHAIX, Emile

CHAIX, Emile. Notice sur le "Dachsteingebiet" du professeur Fr. Simony. Le Globe , 1896, vol.

35, p. 5-15,pl.LXII-CXII

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:141779

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(2)

NOTICE

Sl1R LE

« DACI-ISTEINGEBIE r f ))

du professeur Fr. Simony'

l'Alt

Émile CHAIX

Communication faite à la Société de géographie de Genève le 13 décembre 1895.

Le vénérable professeur Dr Frieùrich Simony vient ùe terminer la publication de son grand travail sur le Dacl1- stein. Beaucoup de raisons font que cet ouvrage mérite lt.i utement d'r.tre signalé à l'attention.

Il est basé sur une somme d'études considérable. C'est en 18ft.0 que le professeur Simony a commencé à observer la région du Dachstein, et il a continué, avec l'aide de son fils, le o• Oscar Simony, jusqu'en ·1895; ce sont donc cin­

quante années d'études. Il y a fait voyage sur voyage, sé­

jour après séjour, perpétuellement dans le même but. En chemin, il y a puisé les matériaux de très nombreux et importants travaux scientifiques, et, dans ce long espace de Lemps, il a pu assister à des modifications curieüses et considérables, notamment sur les glaciers.

Mais quand il a voulu publier les matériaux amassés ainsi à force cle persévérance et cle sacrifices, il s'est trouvé arrêté par le prix d'une publication pareille. Il aurait même dù y renoncer, sans un subside impérial qui lui a permis de réa tiser son idée.

Le résultat, an point de vue praliqne, est un ouvrage

1 Das Dachsteingebiet, ein geographisches Charakterbild aus den œsterreichischen Nordalpen, - Wien 1895, -- Ed. Hœlzel, édit.

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6 NO'rlCE SUR DAS DACHS'l'EINGEBIE'l',

splendide, in-/i,0, contenant ,150 pages de texte et un atlas de 136 planches, puis 25 pages de texte serré, d'explica­

tions des planches. Outre les 136 planches de l'atlas, il y a 91 pl10tog1·avures dans le texte; quelques-unes sont magni­

fiques, couvrant 16 X 20 cm., tanclis qu'elles mesurent en moyenne 13 X ,1 s cm. Quant aux planches de l'atlas, œ sont cles photographies, des phototypies, des ·photogravu­

res et quelques gnmdes gravures, dessins de l'auteur re­

produits par la photographie. On peut dire que leurs di­

mensions moyennes sont 16 X 20 c,m., mais un bon nombre atteignent 25 X 4-0 cm 1.

Si l'ouvrage cln professeur Simony n'était, r;omme tant d'autres, qu'un livre richement illustré, je ne vous en par­

lerais pas. Si je le füis, c'est qne c'est une chose nouvelle et import.rnte.

L'auteur explique dans sa préface l'idée qui l'a guidé: it existe partout des collections énormes pour la zoologie, la botanique, la minéralogie, la géologie, etc., des amoncel­

lements de nrnlériaux où les travailleurs peuvent puiser cles faits précis et des comparaisons exactes et fructueuses;

en revanche, pour l'élude des formes terrestres superfi­

cielles el des phénomènes géologiques qui font partie des paysages, il n'y a ni musées, ni collections. On trouve sans cloute des photographies clans le commerce, mais elles re­

présentent plutôt des points de vrie célèbres et n'ont que rnrement un intérêt scientifique. Les photographiés d'ama­

teurs, surtout des gens de scienr;e, auraient cle l'intérût, mais elles restent ignorées. Puis tout ce qui est photogra­

pl1ie pàlit et se gàte assez vite. Quant aux grnvures sur bois et autres, l'intervention du graveur leur enlève toute valeur comme documents•. Il est clone bien vrai qu'il n'existe en­

core presque rien cle sérieux et cle pratiq ne en fait de clo­

wments géologico-géographiques cle ce genre. M. Simony

' Le prix de l'ouvrage, en souscription, était 46 francs. Si l'on voulait se procurer tontes les vues qu'il contient, même en petit format, il faudrait bien dépenser deux cents francs.

2 Trop souvent une bonne illustration penl tout intérêt parce qu'on n'a aucune donnée sur les dimensions des objets qu'elle représente.

,

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NO'l'lC�� SUR DAS DACHS'l'l�INGEllIE'l'. 7 voudrait donc qu'on arrivât à posséder des colleclions de ces document,, objectifs, uliles ù la science et indestructi­

bles.

Il a fait un premier el grand pas clans ce genre et incli­

qué un excellent moyen d'exécution.

Au point: de vue de la forme, il n'y a pas à hésiter : les vues doivent être photographiques ou bien reproduites d'après des photographies avec une sincérité absolue et 1111 soin minutieux, sans arrière-pensée d'arrangement artisti­

que. Aussi les illustrations de M. Simon y ont-elles presque toutes pour base la photographie, mais elles sont reprodui­

tes par des moyens teclrniques qui les rendent: indélébiles.

QuanL aux dessins de l'auteur, ils ont une tout autre valeur scientilltJUe que les illustrati ,ns tl'un graveur de profes­

sion; on sent q ne pas un trait n'y est fait au hasard ni arrangé; on y sent la reproduction consciencieuse, méticu­

leuse de la nature. Mais quelle énorme somme de travail clans chaque dessin! Aussi comprend-on que M. Simony, à q ualre-vingt-trois ans, soit presque aveugle.

Au point cle vue clu fond, il y a deux méthodes diITéren­

tes : l'étude d'un phénomône donné, ou l'étude d'une ré­

gion donnée.

Dans le premier cas, il faudrait étudier et reproduire par la photographie un certain phénomène partout où il se présente. Cela ferait des collections complètes, toutes clas­

sées, du plus haut intérêt. Mais c'est impossible : on ne peut pas parcourir toul le globe à ln recherche d'un même phénomène.

L'autre méthode consiste en ce que chacun reproduise la région qui l'entoure. L'un la reJ)rocluim en entier, pre­

nant tout ce qui a quelque intérêt scientitir1ue; l'autre n'en prenclrn - si l'on veut. bien passer cette expression tri­

viale, - que le llessus du panier, ce qui lui paraît le plus saisissant1. Puis toutes ces vues, provenant de tous les

1 Ces deux manières ont natmellement des défauts : si l'on ne prend que Je dessus du panier, on laissera de côté beaucoup cle phénomènes qui auraient pu trouver leur amateur; si l'on prend tout, beaucoup de vues pourront paraître superflues au premier abord. Comme rnusée, c'est pourtant cette dernière manière qui

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8 NOTICE SUR DAS DACHS'J'EINGEBIET.

points du monde, pourront, une fois publiées, être réunies et consultées par ceux qui en auront besoin. L'auteur de chaque collection n'aura qu'à bien choisir sa région pour présenter des phénomènes intéressants.

M. Simony a donc fait et publié la première de ces col­

lections locales ; il a choisi une région qui présente une richesse incroyable de formes. Ce Dachstein, compris dans les Alpes calcaires septentrionales de la Styrie et du Salzburg, offre des montagnes schisteuses, des sommets de calcaire stratifié, d'autres de calcaire récifal; il exhibe tous les phénomèmes des lapiés, tous ceux du karst; il a des cours d'eau de toutes les sortes, des vallées et des lacs de toutes les catégories, notamment le magnitiq ue Hall­

stœttersee; ses glaciers, observés, dessinés et photogra­

phiés depuis cinquante ans, présentent toute une série de modifications remarquables. Bref, il n'y aura pas beaucoup d'autres régions aussi restreintes qui puissent fournir une variété aussi étonnante de phénom1'nes intéressants pour les géographes el les géologues.

Mais une vue sans explication n'a que peu de valeur.

De ce coté l'ouvrage de M. Simony ne laisse rien à désirer.

D'abord, dans ses cent cinquante pages de texte, il y a une description géographique minutieuse de la région, pleine de données intéressantes, puis des· discussions approfon­

dies sur la structure du pays et ses conséquences, sur les cours d'eau, les lacs, les lapiés, etc. puis un chapitre ma­

gistral sur les glaciers et tous leurs phénomènes. Tout cela contient des renvois trés soigneusement faits aux figures et aux planches.

Mais outre le texte, M. Simony a eu une idée excellente et nouvelle pour l'explication des planches. En général, quand on publie une planche, on lui met un titre et rien de plus; clans le texte on signale la partie de la vue qui a trait au travail que l'on écrit et tout est dit. Mais, de cette manière, mille détails curieux, qui se trouvent reproduits sur la plariche avec les aulres, sont entièrement perdus.

est la bonne, car chaque vue peut présenter cle l'in-térêt à l'un de ceux qui la verra, et ce peut être par quelque détail qu'elle sera intéressante, plutôt qne par le fait central on capital.

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NOTICE SUR DAS DACHS'rEINGIŒIE'I.'.

Proposez à l'imprimeur de mettre un texte sous la gra­

vure, il se récrie : « cela ne se fait pas ». Or, dans les ré­

gions intéressantes, chaque vue reprnduit inévitablement plusieurs pl1énomènes intéressants; l'usage habituel veut donc que tous ces faits concomitants soient à peu prés perclus. Celui 4ui vous parle a déploré ces usages, mais n'a pas rompu avec eux; M. Simony l'a fait, et d'une ma­

nière très pratique : il a fait imprimer de petits articles condensés et serrés, donnant l'explication complète de chaque planche; ces articles sont réunis en vingt-cinq pages imprimées d'un seul côté; on peut ou les faire relier avec le reste ou découper et culler chaque explication sur la µlanclrn qu'elle concerne, ce qui a de grands avan­

tages. Cela permet aussi, pour cenx qui le trnuveraient plus commode, cle décomposer l'atlas pour classer ses planches autrement, clans des tiroirs ou portefeuilles.

M. Simony a certainement exécuté au mieL1x ce qu'il s'était proposé; mais on peut se demander si son idée fondamentale est bonne, si une collection comme il les rêve est utile. Je réponds carrément : oui. Une collection de ce genre, vues scientitiques représentant les phéno­

mènes terrestres de tous pays� est aussi utile pour la géo­

graphie et la géologie qu'un herbier universel pour les botanistes, qu'une collection universelle de roches pour le pétrographe, etc. Si le gros public n'y trouve qu'un intérêt de curiosité, tous ceux qui font des études géologico�géo­

graphiques y trouveront un puissant instrument de travail.

Cela peut serYir de base {l la discussion, aux comparaisons et recherclrns et à l'enseignement.

Il est inutile d'appuyer sur l'importance de collection:-;

tle ce genre, pour faire comprendre à des étudiants cliver., phénomènes, - tout le monde est d'accord sur ce point, et tous ceux qui enseignent sont bien obligés de réunir ce qu'ils peuvent trouver en fait de photographies, quelque défectuenx que cela puisse être.

f.liac1m admettra aussi que des collections semblables, ayec leurs courtes explications, remplaceront avantngeu­

sement au point Lie vue en même temps scientifique et pratique, les milliers de pages de description où il faudrait puiser une comp;iraison aussi claire avec un phénomène

!J

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10 NO'l'ICE SUR DAS DACMST�:INGIWIE't'.

qu'on étudie. C'est l'économie d'un voyage ou de bien des heures de lecture, souvent inutile. Inutile .. d'abord parce qu'une description de choses de ce genre est rarement nssez pl'écise pour permettre une vue juste et complète d'un phénomène géogruphiq ne; ensuite, parce que l'au­

teur décrit ce qu'i I a vu : or il arrive si souvent q 11' on voie bleu quand on a mis des lunettes bleues, qu'une descrip­

tion peut toujours laisser quelque doute si elle n'est pas appuyée par un document objectif.

On pourrait citer bien des exemples très curieux de dis­

cussions inulile� qni auraient été évitées si le premier qui lançait une opinion l'avait appuyée d'une vue photogra­

phique; si l'opinion était conforme au fait, l'illustration rendait une contradiction inutile; si l'opinion ne cadrait pas avec le fait, chacun, l'auteur même, aurait vite cons­

taté celfl et rétabli les choses. On pourrait citer un cas 011 11ne description consciencieuse d'un phénomène a passé inaperçue, tandis qu'une explication de ce phénomène, qui était insuffisante parce qu'elle ne tenait pas compte cle tout, a fait son chemin; si, au lieu de la longue descrip­

tion, on avait publié trois photogravures, chacun aurait pu contrôler l'explication au lieu de l'accepter telle quelle et la science y aurait gagné.

Mais on n'en finirait pag si l'on voulait énumérer la millième µarLie des cas où la reproduction de documents visuels objectifs a une importance capitale, les « échantil­

lons » valant mieux que les descriptions, du moins po11r les phénomènes de morphologie terres!re.

Nous disons donc, pour conclure, que M. le prof.

Fr. Simony a une idée parfaitement juste, qu'il a indiqué une fort bonne manière de la réaliser, et que les géogra­

phes eL géologues lui doivent de la reconnaissance et de­

vraient suivre son exemple 1

Les pages <Jlli précèdent n'auraient eu qu'une faible

1 Son fils, le Dr Oscar tiimony, va, paraît-il, le suivre, car il prépare la publication d'une monographie semblable sm les îles Canaries; cela ne peut pas manquer de présenter un haut in­

térêt.

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NOTICE! SUR DAS DAOHS'L'lêINGEBŒ'I'. 11 valeur el n'auraient pu donner au lecteur qu'une idée bien pàle de l'intérêt scientifique que présente la belle publication du professeur Simony, si l'auteur n'avait eu la très grande amabilité de nous autoriser ù reproduire quel­

ques-unes de ses planches, en nous en prêtanl les clichés.

Cela permet de monlrer la beauté d'exécution de ces illus­

trntions .. (]Uoique les dimensions du Glo/Je nous forcent ù plier les figures et à amoindrir Jeurs mnrges; puis ces planches seronL le document objectif nécessaire pour appuyer mon dire, elles montreront elles-mêmes ce qu'elles peuvenL valoir comme « échantillons >> géographi­

ques. Enfin, elles permellent de donner (Juelques exem­

ples de ces courtes explications que �J. Sirnony destine à être collées en marge des illustrnlions.

De celle manière, le lecteur comprendrn mieux le hut que poursuit le professeur Sirnony et les moyens qu'il e1n­

ploie pour atteindre ce but, le genre de documenLs q11'il demande qu'on rassemble, et. le parli qu'il en tire.

La première vue, pl. LXIII, représente le Crosser Mcmdlko,r;el, vit chi Scna/'/co.r;el, d'après une photographie de M. le or Oscar Simony. C'est une rles pointes du massif déchiqueté nommé Gosauer Kamrn, qui se dresse, comme une formidable scie, à l'W.-.\'.-W. du Dachstein. C'est un lies beaux exemplaires d'un genre de sommet typique rie cette région. Un cerlain nombre cle cimes sont composées cle calcaire stratifié, présentanL par conséquent des formes familières; beaucoup sont, comme celui-ci, cle calcaire ré­

cifal, mais cl'uff aspect différent de ceux de nos parages.

On y voit à merveille le phénomène de division verticale des roches coralligènes, qui n'a rien ù faire avec la strati­

fication.

LR pl. XCV, Formes d'r!'l'Osion lapiaire, est très instruc­

tive. Les N°• 4., 5, 6, -: et 8 sont fréquents an DéserL de Platé; les N°' 1, 2 et 3 le sont moins, mais se trouvent par exemple au Jura dans la région de la Dôle. Voici ce que M. Simony clit de celte planche:

« Pour préciser davantage les formes lapiaires, cette

« planche en montre les détails les plusiins, sur quelques

« échantillons tous recueillis sur les lapiés du Dachstein

« entre 1900 et 2500 mèlres Comme la neige abondante

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12 NO'l'IC1,; SUR DAIS DAUHS'J'EINGEIIIET.

« qui tombe à celte hauteur persiste la plus gTande partie

« de l'année el fond lentement, les surfaces reslent chaque

« année longtemps exposées a deux actions différentes :

« ,1° l'érosion chimique de l'eau de neige, qui a certaine­

« ment une grande part clans la production clé ces formes,

« puisque la solubilité clu calcaire augmente avec la teneur

« de l'.eau en acide carbonique et que l'eau en absorbe

« d'autant plus qu'elle est plus froide; 2° l'action ùésagré­

" geante de la gelée sur des surfaces rocheuses humides,

« qui favorise l'enlèvement mécanique des particules.

« Mais il faut noter le fait qne, dans d'autres régions, il se

« présente des formes lapiaires tout à fait analogues dans

« des conditions climatériques très différentes. »

La pl. XCVI, Fu1·mat'ions lapiaires au snd du Niederer Griinberg, est un dessin dressé d'après nature par le pro­

fesseur F. Simony et gravé par lui-même. Sans cloute les grandes planches I, II, XXI, XXII, Lli et LIU (4-0X2i c111) de son ouvrage donneraient une idée bien plus frappante, pn,sque écrasante, de l'énormité de son travail de dessina­

teur et de la sincérité de son dessin, mais celte planclle en fournit déjit une impression suffisante; peu d'entre nous en effet s'astreindraient à copier avec l'exactitude d'une photographie chaque petit détail d'une vue, saus parler du travail de gravure. En outre, cette planclle peut avoir d'autant plus d'intérêt pour les lecteurs du Globe, qu'elle permet de faire des comparaisons instructives ,tvec les planches qui accompagnent mon travail sur le Désert tle Platé (Le Globe, 1895).

Mais donnons d'abord l'explication dont M. Simony ac­

compagne sa pl. XCVI, en faisant remarquer qu'il se trnuve, devant les éboulis du Grünberg, un peu il droite, un petit personnage qui sert de point de cornp:1raison pour les grandeurs :

<< Le désert de pierres connu sous le nom de Schladmin­

« ger Loch s'étentl, entre 1900 et 2000 mètres L1'allitut.le,

« au pied des escarpements orientaux du Hoher Grünberg

« (2256 m.) et du Nieclerer Grünberg (2•189 m.). Il appar­

« tient à ces régions où l'érosion des fissures tlu roc est

« très favorisée par la fonte lente de grandes masses de

« neige (comparez l'explication de lu pl. XCV). Les puis-

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NOTICE SUR DAS DACHSTHNGEBIE'f. 13

« santes assises de rocher, superposées en gradins les

« unes aux autres et relevées, ont des fentes surtout parai­

« lèles à l'axe du plissement et sont parcourues par de

« nombreuses cannelures lapiaires, nettement creusées;

« d'autre part l'arronclissemen t pien sensible des crêtes

« des gradins doit être altribué en première ligne à l'éro­

« sion glaciaire. C'est aussi à elle qu'il faut attribner les

« roches moutonnées (Rundilœcker) que l'on voit au

« deuxième plan à droite. On remarque t, gauclie, clans

« les parties inférieures des parois escarpées clu �ieclerer

« Grünberg, de nombreuses cannelures parallèles, résul­

« tat du ruissellemenl des eaux cle pluie et de fonte. )>

Au Désert de Platé, les gradins sont ou horizontaux ou légèrement incli11és vers la pente; seule -la région Bf.26- 27 cle ma carte présente une structure semblable à celle pl. XCVI_ mais les fentes sont différentes. Une région que je n'ai pas reproduite, vers le col du Colloney, a une éro­

sion semblable 1 L'illustration du professeur Si mon y mon­

tre la même absence générale de débris au pied des gra­

dins. Quant à ceux-ci, on peut les comparer avec mes pl. I et X. Je n'oserais pas faire remonter leur arrondissement rudimentaire jusqu'à l'action des anciens glaciers. C'est.

aussi ce qui fait que je n'ose pas comparer les Runclhœcker de M. Simony à mes mamelons cannelés, isolés entre de grandes crevasses; je m'expliquerais plutôt leur forme par le fait que la pluie ou l'eau de fonte agissent eir nappe égale sur leur sommet tandis qu'elles se rassemblent en courants ou filets sur les nancs.

Mais coupons court à ces réflexions, car tel n'est pas le but cle cet article. Chacun peut comprendre à quel point peut être suggestive la comparaison de ces phénomènes du Dachstein avec ceux de nos lapiés; et ce qui est vrai pour les Japiés l'est aussi pour les autres phénomènes.

Au point de vue des glaciers il eùt été difficile de trou­

ver cieux planches plus pnrlantes que celles que M. Simony nous a prêtées : pl. CXI et pl. CXII, les Glaciers de ,;osau et dn Thorstein vus dn Gschlossllcogel, en septembre 1844 et

' Ceci prouve que le système qui consiste à reproduire tout est préférable.

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---- ---- -- --- -----

1-i NOTl(;l� Sl'lt DAS IJACH8Tl.;1NGIWŒ'l',

1877. Ln première Lie ces vnes est la reproduction d'rm (lessin, c:ir M. Simony n'avait pas la ressource de la pho­

tographie en 18H; mais qnan!l on connaît l'exactitude scrupuleuse cln dessinateur, on n'hésite pas à Lraiter ee {!essin avec la m�me cqnfiance qu'une pholographie.

Voici les explications qui accompagnent la pl. CXI : ,( Tandis 4 tie le Karls -Eisfelcl se termine dans une dépres­

,< sion fermée, de telle sorte qne son front, lorsque la

« masse du glncier augmente, ne peut pas avancer màis ne

« peut que s'épaissir, le glacier de Gosan se termine dans ,< une haute vallée, dont la forme permet an front clu glacier

<< d'avancer librement. En conséquence, les crues et clé­

« crues de ce glacier sont beaucoup plus sensibles que

« dans le Karls-Eisfeld. On peut le constater en compa­

« ranL ces deux planches. En effet, sa longueur, mesurée

« de l'angle droit de la moraine située au second plan en

« droite ligne au-dessous clu Hoher Dachstein, est trois

« fois plus grande dans la pl. CXI que dans la pl. CXII.

« A remarquer aussi le fort bombement de la partie du

« glacier qui semble séparée du reste, à gauche ùe la ,< moraine indiquée; puis la plus grnncle épaisseur de la

« langue même du glacier. - Le glacier du Thorstein

« �'élcncl comme névé conLinu jusqu'au dessous du Eis­

,c lrnrlspitz (Winterklegerkopf du dessin) et montre mie {< extension impol'lanle vers le bas. - Cette planche, sans

« pouvoir, en sa qualité de reproduction d'un croqui's, ser­

« vir pour des mesures, est pourtant un document impor­

« tant cle la dernière phase de crue de deux des glaciers ,< du Dachstein. »

« La pl. CXII, prise le U septembre 1877, montre les deux

{< glaciers dans leurs dimensions alors bien réduites et four­

{< nil en même temps une vue détaillée du cléserl rocheux

{< qui les entoure : masses rocheuses, crevassées el éro­

,< dées ou parLiellemenl arrondies, dépôts de vieilles mo­

,< raines témoignant de l'activité du glacier jadis puissant, {< qui descendait jusqu'à la vallée de la Traun. Par suite {< lie la décrue considérable du glacier de Gosau, son ex­

« Lrémité s'est déjà trop abaissée pour rester entièrement

« visible de la station choisie ( 1909 rn .). On peut suivre à

« droite sur un long _parcours le Kreidenbach, qui sort du

(12)

NO'l'lCE SUR DAS UACI-IS'L'EINGEBŒ'r. ] 0

« glacier. Le cirqLte grandiose qui forme l'arrière-plan est

(< constitué comme suit, de gauche à droite : Hochkreuz

« (2839 m.), Niederer Dachstein (!:!925 m.), I:loher Dach­

« stein (2996 m.), Mitterspitz (2920 m.) ù peu près caché

« par la Hohe Schneebergwand (cc. 2800 m.), Thorstein

« (2946 m.) etEiskarlspitz ou Winterklegerkopf(2t85m).»

.\"ous n'avons pas pu faire imprimer ces explications en marge des figures, quoique ce soit leur but. Mnis on com­

prend qu'un phénomène quelconque, photographié et accompagné de son explication, puisse être parfaitement clair même pour ceux qni n'nuraient eu auparavant aucune notion ni de ce phénomène 11i de la 1·égion où il se trouve.

Je terminerai cet exposé en appelant de tous mes vœux la publication de collections semblables dans Lous les coins du monde et en remerciant M. le professeur Simony d'avoir indiqué cette voie et de l'avoÎI' inaugurée lui-même par une œuvre d'une aussi grande valeur que son Dach­

sleinyeuiet.

(13)

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GHOSSEH i\IANDLKOGEL VU DU SCHAFKOGEL

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11. 5[1\lü,~ 1 . JJ. UXCJT TEINGEBIET. LXLll

(14)

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• •

F. SIMONY. DAS DACHSTEINGEBIET.

PL.XCV

FORMES D'EROSION LAPIAIRE

(15)

F. SIMONY. DAs DAcHsnINGErHET . PL. XCVI

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FOHM.ATIONS LAPIAIRES .AU SUD DU NIEDEHEH GHUNBERG

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F. SI [ l Y. DAS CU TRI !S ltnJ wr.

GLACIERS DE GOSAU ET DU THORS-TEIN VUS DU GSCHLOSSLKOGEL, .EN SEPTEMBRE 184l1

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PL. 'CXI

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(17)

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GLACIERS DE GOSAU ET DU THORSTEIN

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DU GSC:HLOSSLT(O(;.F.L. T�N SF.PTKMmrn I R77

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