Communauté de paroisses du pays de St Ludan Troisième dimanche du Temps Ordinaire B

Communauté de paroisses du pays de St Ludan

Troisième dimanche du Temps Ordinaire B

Exhortation

Comment faire pour tenir le coup dans une situation tendue ? Comment garder le moral quand l’horizon n’offre guère de perspective ? Il y a des moyens simples : par exemple accomplir un travail qui laisse un résultat visible. Ou encore structurer sa journée en se fixant un programme rigoureux, en « liquidant » minutieusement tout le « reste à faire » qui attend depuis des jours. Ou encore chercher de la motivation car celle-ci ne vient pas toute seule. Elle se cultive en suscitant l’envie, puis le désir et enfin la volonté.

On avance plus facilement, on entreprend avec plus d’énergie quand le plaisir est de la partie, ce qui est une détente pour l’esprit. Il s’agit de ne pas se laisser piéger par une lassitude insidieuse et par toutes les raisons que nous pourrions trouver pour être dépité, découragé, assombri. On peut se donner des perspectives et se projeter vers un possible qui nous fera d’avance du bien. L’indécision est toxique. Toute prise de décision est une libération.

L’être humain a besoin d’espérer. L’espérance ne prend pas tellement appui sur la situation présente pour se dire que demain ira mieux. L’espérance tire « profit » du marasme ou de la misère pour tirer le meilleur de ce qui nous est donné de vivre aujourd’hui mais en regardant au-delà de ce que nous avons réalisé ou de ce qui nous est arrivé. L’espérance c’est le regard qui se porte toujours au-delà de la réalité du jour.

Prière

Père de toute bonté,

Nous te rendons grâce parce que tu nous as appelés à la vie par amour.

Et tu ne cesses de nous parler par Jésus ton Fils bien-aimé.

Aujourd’hui, plus que jamais, tu nous appelles à lui faire confiance et nous laisser former par lui pour devenir des disciples heureux de vivre en frères et d’être par toute notre vie des appelants.

A toi notre louange et notre prière confiante, à Toi notre Père et à Jésus ton Fils, dans l’unité de l’Esprit Saint.

PREMIÈRE LECTURE

« Les gens de Ninive se détournèrent de leur conduite mauvaise » (Jonas 3, 1-5.10)

Lecture du livre de Jonas

« Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne sur elle. » Jonas se leva et partit pour Ninive,

selon la parole du Seigneur.

Or, Ninive était une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour la traverser.

Jonas la parcourut une journée à peine en proclamant :

« Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu.

Ils annoncèrent un jeûne,

et tous, du plus grand au plus petit, se vêtirent de toile à sac.

En voyant leur réaction,

et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.

PSAUME

(24 (25), 4-5ab, 6-7bc, 8-9)

R/ Seigneur, enseigne-moi tes chemins. (24, 4a) Seigneur, enseigne-moi tes voies,

fais-moi connaître ta route.

Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours.

Dans ton amour, ne m’oublie pas, en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin.

Sa justice dirige les humbles,

il enseigne aux humbles son chemin.

DEUXIÈME LECTURE

« Il passe, ce monde tel que nous le voyons » (1 Co 7, 29-31)

Pour l’apôtre Paul, le temps est compté et ce monde passe. Alors à quoi bon s’arrêter à des situations qui ne dureront pas ?

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,

je dois vous le dire : le temps est limité.

Dès lors,

que ceux qui ont une femme

soient comme s’ils n’avaient pas de femme, ceux qui pleurent,

comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui ont de la joie,

comme s’ils n’en avaient pas, ceux qui font des achats,

comme s’ils ne possédaient rien, ceux qui profitent de ce monde,

comme s’ils n’en profitaient pas vraiment.

Car il passe,

ce monde tel que nous le voyons.

ÉVANGILE

« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 14-20)

Le règne de Dieu est tout proche.

Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.

Alléluia. (Mc 1, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc Après l’arrestation de Jean le Baptiste, Jésus partit pour la Galilée

proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait :

« Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche.

Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Passant le long de la mer de Galilée,

Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer,

car c’étaient des pêcheurs.

Il leur dit :

« Venez à ma suite.

Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets,

ils le suivirent.

et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets.

Aussitôt, Jésus les appela.

Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

Homélie

Notre société subit tellement les lois de la communication que nombreuses sont les personnes qui ne font plus confiance, ni aux gouvernants, ni aux journalistes et encore moins à ceux qui cherchent à influencer l’opinion publique. Le phénomène des fausses nouvelles a largement entamé la crédibilité des messages qui déferlent sans que nous puissions les vérifier et de folles théories circulent partout. Dans ce flot de paroles comment faire entendre un vrai message ? Il ne faut souvent que quelques mots.

« Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ! »

Ce sont les premières paroles de Jésus dans l’évangile de Marc. « Convertissez- vous » veut d’abord dire «Revenez à vous, ne fuyez pas, restez et écoutez. » Dans un monde rempli de doutes et de peurs, il y a quelque chose à écouter qui va vous réjouir. Car la caractéristique d’une Bonne Nouvelle, c’est qu’elle dilate le cœur, elle donne de l’air, elle ouvre les yeux. Elle met le cœur en joie.

Quelle est cette Bonne Nouvelle ? D’abord, c’est que les temps sont accomplis. C’est le temps de Dieu qui vient agir au cœur du monde des hommes. Mais il n’agit pas directement. Il œuvre par Jésus, c’est pourquoi l’évangéliste Marc nous propose de regarder ce Jésus agir, parler. Dès le commencement de sa mission, Jésus ne reste pas seul.

Il est un appelant. Et l’on peut se demander pourquoi il lance son appel à de simples pêcheurs du lac de Tibériade. Qu’avaient-ils donc de particulier ? Un savoir-faire professionnel ?

Nous aurions peut-être aimé que Pierre et André demandent à Jésus : « Que veut dire devenir pêcheur d’hommes ? » Pour commencer cela veut dire quitter ce lieu auquel ils étaient attachés pour tirer leur subsistance, un lac. Les pêcheurs vont embrasser une vie d’itinérant avec Jésus. Quitter son environnement familier, laisser ses repères de vie peut être vécu comme une rupture qui s’avère féconde à la longue. C’est le cas de celui qui part faire des études au loin, celui qui migre en un pays étranger, celui qui change radicalement d’orientation professionnelle ou encore celui qui se lance dans une activité où il a tout à apprendre.

On est conduit à adopter une posture d’humilité, à se découvrir autre, à se construire une nouvelle personnalité. Mais avec Jésus, on ne se construit pas tout seul.

« Venez à ma suite ! » Il fut un temps où l’on a compris cette invitation dans le sens d’une imitation de Jésus. Mais nous n’avons pas à imiter qui que ce soit. Nous avons à rester ce

que nous sommes, en nous laissant travailler par une parole et devenir des disciples. Le pêcheur d’homme est quelqu’un qui s’est laissé sortir de sa bulle pour être à son tour un appelant, comme un aimant qui attire. La question qui se pose à nous pourrait être : est-ce que ma vie crée un appel d’air, un appel à la générosité, un désir de don de soi ? A quels appels me faut-il répondre aujourd’hui ?

Prière universelle

Nous pouvons prier

- pour l’unité des églises chrétiennes.

Pour qu’elles rendent témoignage ensemble de l’Evangile qui les appelle à surmonter leurs divisions

- Pour les peuples qui cherchent à se libérer de leurs dictatures et qui aspirent à des élections libres

- Pour ceux qui répondent à l’appel à servir, pour les soignants et ceux qui oeuvrent au quotidien pour assurer l’alimentation, l’énergie et les soins nécessaires à la vie

- Pour ceux qui assurent une veille pour écouter les personnes déprimées ou en situation de détresse

- Pour ceux qui travaillent à une information honnête et rigoureuse

Notre Pèr e

Bénédiction

Que Dieu Notre Père qui nous a appelés à entrer dans son peuple par le baptême et le sacrement de la confirmation nous donne de nous mettre à l’école du Christ Jésus afin de le connaître de mieux en mieux et de le voir un jour face à face. R/ Amen

Que Dieu tout-puissant en amour vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint-Esprit R/ Amen »

Pour continuer la méditation avec une photo

Une bonne photo est une œuvre de photographe. Il faut parfois de la chance, celle d’être là au bon moment pour saisir une lumière, une scène qui ne se reproduira plus telle quelle. Mais le plus souvent, le photographe exerce son regard, tente des cadrages, conçoit, rêve une photo bien avant qu’il ne puisse la réaliser.

Cette photo de quatre hommes debout et de celui qui tient la barre, peut évoquer le moment avant l’appel de Jésus adressé à Pierre, André, Jacques et Jean. Comment ont-ils pu laisser métier, barques et filets, père et ouvriers ? Tout cela faisait leur sécurité, leur donnait un statut dans la vie. Ils étaient reconnus dans leur savoir-faire.

Leur journée était remplie. Ils étaient sans doute fatigués. Ils ont pu rêver d’un bon dîner et d’un repos mérité. Mais leur emploi du temps a changé. Ils ont rencontré quelqu’un qui les a invités : « Venez à ma suite. »

Quand on passe sa vie en revue, on ne se souvient que de moments importants qui ont changé notre vie. Des images, des paroles se sont imprégnées dans notre mémoire. Elles continuent à nous habiter. Nous pourrions faire l’inventaire de tout ce que nous avons quitté et de tout ce que nous avons trouvé en répondant à des appels, en prenant des responsabilités, en acceptant d’être dérangés, sollicités.

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Merci à ceux qui partagent leurs réactions et leur lecture à etiennehelbert@orange.fr