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Ton gloss aujourd hui Parfois, je suis jaloux. Je voudrais vivre sur tes lèvres, comme lui. Y.

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Je t’imagine TOUT LE TEMPS Ça ne suffi t pas. 

Tu es l’inimaginable. 

Y.

Pas de cachette. 

De là où je suis, je te vois. 

Y.

Ton gloss aujourd’hui… 

Parfois, je suis jaloux. 

Je voudrais vivre sur tes lèvres, comme lui. 

Y.

Darling

4 ROMANS, 4 SAISONS

Et si, du jour au lendemain, tu recevais de mystérieux

messages anonymes ! QUE FERAIS-TU ? QUE FERA MAY ?

Une plongée sensuelle, souvent cruelle, au cœur d’une génération à l’heure des réseaux sociaux.

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#AUTOMNE

Darling

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www.actes-sud-junior.fr 

 

Éditeur : François Martin assisté de Noémie Seux-Sorek Directeur de création : Kamy Pakdel

Maquette : Catherine Fantini et Christelle Grossin  

© Actes Sud, 2020 ISBN 978-2-330-14036-6

Loi 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse.

Pictogrammes intérieurs : © Duncan Cleary ; Free Icons ; jyothi ; LSE Designs – Noun Project ; Émojis : © Apple Pictogrammes couverture : © Genius Icons ; Lagot Design ; Rohith M S ; The Icon Z ; Three Six Five – Noun Project L’éditeur remercie Ava Pakdel et les auteurs pour l’utilisation

gracieuse de leurs photos en couverture.

978-2-330-14038-0

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ACTES SUD junior

CHARLOTTE ERLIH

JULIEN DUFRESNE - LAMY

#AUTOMNE

Darling

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Y

Non, je ne présenterai pas d’excuse.

Je ne pourrais pas.

Je vais commettre l’inexcusable.

Les gens vont m’en vouloir. Certains me tourneront le dos, d’autres me roueront de coups et je le jure, mon plan vaut toutes les balafres et tous les traumatismes crâniens du monde.

Alors tant pis. J’accepte déjà la sentence et les regards.

À la barre des condamnés, je me déclare coupable cou- pable coupable. J’irai jusqu’au bout. Je ne baisserai pas le menton, vous verrez, tout mon corps restera droit.

Dans la vie, seuls les gens faibles font la révérence. Moi, ce sera le contraire. Pas de courbette, j’assumerai. À tous ceux qui m’entendent, ouvrez grand vos oreilles, à tous les juges et les procureurs qui sanctionneront mes actes, passez-vous le mot. Le chant du bourreau, je l’entonnerai à tue-tête. C’est la fin du silence.

La fin de… moi.

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À partir de ce soir, je me dis adieu. Je me ressuscite pour la bonne cause. Je deviens Y. L’avant-dernière lettre qu’on n’attend pas. Prête à tout pour terminer ma phrase.

Ceci est mon aveu. Ma confession. Pas mon mea culpa. Parce que, je le jure, pour ce que je m’apprête à faire, jamais je ne demanderai pardon.

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NÉO

Demain, retour en enfer. Je vais me retrouver à macé- rer dix interminables mois dans la bétaillère à connards.

L’infâme bouillon des abrutis, des cruels, des superficiels.

Si je pouvais, je sauterais sur la fourmilière et j’écrase- rais les bestioles grouillantes de mon pied épais.

En même temps, l’enfer, j’y étais déjà. Me taper la famille H24 pendant les deux mois d’été, je sais presque plus ce qui est le pire… Tu préfères te couper un bras ou avoir toute ta vie une ribambelle de canards col- lés à tes basques ?

À propos de canards, j’entends ma reuss qui caquète dans le salon avec la daronne : “Et pour le point de bouclette, tu fais comment ? Tu piques par le haut ou par le bas ?” Gnagnagna… Avec sa voix sucrée de fille-trooop-sympa. De fille la plus populaire du bahut.

Genre, c’est officiel. L’an dernier, May a été élue par le troupeau des moutons…

And the winner is…

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Quand May a remporté le titre, elle a essuyé discrè- tement une pauvre larme. Elle est montée sur l’estrade du gymnase et a servi le petit discours qui va bien. C’est la première fois qu’une Asiatique remporte le titre, alors Arigato ! Je l’entends encore… Rien que de m’en sou- venir, j’ai la gerbe. “Arigato”, n’importe quoi. On n’est pas japonais, on est vietnamiens. D’origine. Et à moitié seulement. Par notre mère. En plus, la daronne a tou- jours refusé de nous enseigner le moindre mot. Pour qu’on s’intègre mieux, soi- disant… May sait même pas comment on dit merci en vietnamien. Moi, si. Avec les bons tons et les bonnes formules selon qu’on s’adresse à une femme jeune ou vieille, ou à un homme jeune ou vieux. Mais personne sait que je sais parler vietna- mien. Tout le monde s’en fout, t’façon.

Entre May et moi, l’année dernière, c’était loin d’être fou, mais son élection a signé l’arrêt de mort de notre relation. Point de non-retour. Parce qu’évidem- ment, pour remporter le titre de la fille la plus popu- laire, être la sœur du gros geek boutonneux, ça faisait tache. Alors elle m’a fait disparaître tranquillou de son quotidien. Ciao l’encombrant, à la décharge. J’ai pas insisté. Je suis cheum mais j’ai ma dignité.

Si les gens savaient… Parfois ça me démange de tout balancer. Parce que j’en ai, du dossier sur elle. Et du lourd. Ça me prendrait quoi, allez, dix secondes ? Deux trois clics sur l’ordi, un compte Insta anonyme,

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une petite tof de miss Parfaite remontant à il y a deux ans avant qu’on déménage à Bordeaux, et bye bye la réputation. Ça tarderait pas avant que la bâtarde dégrin- gole fissa l’échelle de la popularité.

“Et les fleurs tu les fais comment ? En point de chaî- nette ?” La daronne kiffe la question de May, c’est sûr.

Elle kiffe que sa fifille d’amour se soit mise à la bro- derie, même si elle capte pas bien pourquoi. Un beau terrain de partage mère-fille, la broderie. Un de plus.

Et encore un de moins avec moi…

Toute la journée, la mère doit se demander comment elle a pu pondre deux mômes si différents. La même grossesse dans le même ventre au même moment, le même patrimoine génétique, exactement la même tronche quand on était petits, la même éducation au même moment.

Pourtant, le jour et la nuit.

Sympa / pas sympa. Ouverte / fermé. Sociable / aso- cial. Enjouée / sombre. Curieuse / blasé. Belle / moche.

Mince / gros. Surtout mince / gros. Mince, la garce.

Fine, élancée, svelte, fit… Sale garce.

Petits coups sur la porte de ma chambre.

– Néo, on va dîner. Tu m’aides à mettre la table ? Je chausse mon casque, saisis mon joystick d’une main et plonge l’autre dans un paquet de chips. Je monte le volume à fond et appuie sur PLAY. Pas de quartier. Ça va saigner.

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MAY

– Saluuuuut !

Avec Frederika, on s’est rencardées sur le chemin du bahut. Elle a passé tout le mois d’août chez son oncle en Allemagne, elle m’a trop manqué. Et puis j’aime pas arriver seule, surtout un jour de rentrée. C’est trop dangereux d’arriver seule. Direct, t’es en demande. Tu franchis à peine la grille que tu te rues sur le premier venu pour pas rester dans le vide. La voie royale pour les faux pas… C’est comme pour la cantine.

Règle numéro 1. Ne JAMAIS se pointer seule dans la queue de la cantine. Sinon tu signes ton arrêt de mort. T’arrives ensuite dans le réfectoire avec ton plateau, tu zones entre les tables des gens cools qui sont déjà pleines, forcément, et tu te retrouves relé- guée à Pétaouchnok avec je sais pas quel paria ou une ribambelle de gamins à voix de poussin.

Et bien sûr, pas question de me taper l’affiche en déboulant ce matin avec mon frère. Ça serait encore pire

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que d’arriver seule ! Surtout que l’été l’a pas arrangé, le pauvre. Sa peau, sérieux, c’est Fukushima. Je sais pas comment il peut renoncer comme ça… Cette menta- lité de loser, je supporte pas.

Moi, quand j’ai compris qu’il y avait moyen de s’en sortir et que ce moyen, c’était pas une fée avec une baguette magique qui allait nous l’apporter, j’ai essayé de le bouger. Ben non. Il préférait rester à s’empiffrer comme une otarie amorphe devant sa console. Alors j’ai lâché l’affaire. Qu’il reste dans ses King Nox 1, 2 ou 18, je m’en fous. C’est mon jumeau mais je lui dois rien. La famille, c’est celle qu’on se choisit.

C’est pour ça que, hier, j’ai filé rencard à Frederika.

On s’est retrouvées par hasard en colo en juillet. Au début, je la sentais pas trop mais elle connaît plein de trucs sur la nature, la survie. À force, on est deve- nues proches.

– Il est trop cool, May, ton tee-shirt !

– C’est vrai, il te plaît ? Je pourrai t’en faire un si tu veux.

Frederika écarquille les yeux.

– Tu l’as fait toi-même ?!

– La broderie, oui.

Frederika semble impressionnée. Et j’aime sentir cette admiration dans le fond de son regard.

Cette année, je remets mon titre en jeu. Être la fille la plus populaire, c’est du taf. Faut pas que je me

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relâche. Le bahut, c’est sans pitié. Je suis bien pla- cée pour le savoir… À peine tu trébuches, c’est fini pour toi. Adios amigos. Les mecs, pas une seconde ils hésitent à te jeter la première pierre.

Le bahut, c’est tolérance zéro.

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NÉO

Le troupeau bêle dans la cour du bahut.

Les pisseux se font des checks façon dealers du Bronx.

Sur le mur, la liste des classes. Les mecs s’y préci- pitent, se prennent dans les bras comme s’ils venaient de gagner à la loterie et, quand je m’approche de l’af- fichage, Dieu soit loué, ou Allah hein, ou Bouddha, moi peu importe je crois en rien, je lis noir sur blanc que May et moi sommes enfin séparés.

Alléluia.

Un des premiers trucs sur lesquels on s’est mis d’accord, ma frangine et moi, c’était ça. Cette année, se lâcher les basques. Avant l’été, on s’est retrouvés dans le couloir de l’administration et on a fait notre demande. On a plaidé le droit à la singularité, à l’in- dividualité, des conneries du style. On avait noté des arguments au verso d’évals de français où je me suis raflé des tôles et, preuve en est, on s’en est bien tirés.

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Bien sûr, on a fait le truc en sous-marin, les darons savent rien. Si May ou moi en avions parlé à table, c’était tout l’arbre généalogique du Viêtnam qui allait sortir de terre et nous lacérer à coups de bo bun.

À la baraque, on a gardé le secret tout l’été. Ce soir, faudra rester discret, pour pas alerter la mère-tigre.

– OK, May ? Tu la joues subtil, cette fois ? Pas de grand jeu, pas de scène ! On dit que c’est une question d’option sinon la daronne va demander rendez-vous au proviseur et sûr qu’on finira dans le même clapier jusqu’au bac.

Ma jumelle hoche la tête, genre saoulée, et elle me tourne le dos pour rejoindre ses copines. Je les appelle les harengs. Toutes les mêmes, avec leur vernis acheté une blinde chez Sephora, leurs manières de princesses dans ces baskets compensées qu’elles prennent en photo toute la journée pour leur Insta. Sérieux, quel être humain suffisamment bien constitué a envie de se photographier les grolles ?

Seul, je cherche mon pote Jean-Philippe. Je le vois pas loin de Karine, la surveillante de l’an dernier qui a jamais pu nous blairer et qui préfère draguer l’air de rien les petites frappes du bahut. On dit même qu’elle a couché avec Ibrahim l’an dernier, ce crétin à 2 de QI qui fait du foot. J’y crois moyen, quoiqu’entre 2 de QI, tout est possible.

Mon pote Fifi fait défiler les listes de classe du bout de l’index, fébrile à l’idée de se retrouver seul lui aussi.

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– T’inquiète, on est dans la même classe…

Fifi se retourne, me dessine un sourire de prix Nobel et me serre la main.

Il est comme ça, Fifi. Toujours à faire le mec poli, à dire merci, à ramener des boîtes de chocolats aux profs à Noël et des bouquets de pivoines à la fin de l’année. Y a deux ans, il avait même offert une bouteille de cham- pagne à notre prof de maths. Toute la classe s’était foutu de sa gueule mais Fifi avait pris sur lui, sans dire que ses chercheurs de darons lui avaient forcé la main. Moi le millésime, je l’aurais gardé dans mon sac et l’aurais vendu sur eBay pour m’acheter l’extension US de King Nox.

– T’as vu, on va encore se taper la Karine ! Je suis blasé. Tu crois qu’elle va flirter avec qui cette année ? Dweezil le collectionneur ?

– Franchement, je m’en fous. Moi, je suis dans les starting-blocks pour cette rentrée.

– Ah ouais ?

– Carrément. Renforcement positif, Néo ! – Qu’est-ce que tu me dis ?

– Un truc de ma mère. Elle m’a fait lire tous ses livres de psycho cet été et franchement, c’est pas mal. Le règne de la pensée positive ! Je te montrerai.

– Te sens pas obligé. J’ai assez de ma sœur dans le genre. Bon, ils foutent quoi les profs ?

– Tu crois qu’ils vont nous appeler les uns après les autres ?

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– Je pense pas. On fait partie des meubles mainte- nant. L’appel, c’est juste pour les morveux. Non mais regarde-les là-bas, y en a qui sont venus avec leurs darons.

– Ta mère venait jusqu’à la rentrée de cinquième, je te signale !

– Ouais enfin je lui tenais pas la main !

Jean-Philippe ne répond pas. Pas du genre à nous chicaner, lui et moi. Notre truc à nous, c’est d’obser- ver les alentours en silence. Scruter à la loupe les pri- mates, les hyènes, les harengs, toute la chaîne animale qui se bouffe des yeux et se renifle le cul. Les harengs, je dois les regarder en douce sinon May me tape du scandale devant tout le monde.

– T’as vu, Fifi, chez les harengs, y a une nouvelle recrue.

– Une copine de ta sœur ?

– J’en sais rien. Elle fait peur, la grande perche.

– Elles ont l’air de bien se marrer, Agathe aussi, regarde.

– Forcément dès qu’il y a Paul, Zack et Marco qui les reluquent, ça se sent plus chez les harengs.

– On dirait qu’ils vont les dévorer sur place, c’est dingue.

– La chaîne animale, mon vieux.

Je sais qu’avec Fifi, on est à part.

Les deux matheux inséparables, bonjour le cliché.

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Heureusement qu’on est matheux, sinon on nous traiterait de sales gays comme pour Milo. J’avoue que je préfère échapper à ça. Les deux matheux asiats, ça passe. Oui, Jean-Philippe est asiat comme moi. Faut pas se fier à son prénom franchouillard de vieux de cinquante ans qui allume des cierges les dimanches.

Fifi est noich de la tête aux pieds. Du chromosome 1 au chromosome 22. Enfin, il est thaï en vrai. Mais tout le monde l’appelle le Noich ici. Il a beau rectifier, on lui dit : “Allez, ta gueule le Noich.”

Moi, je ne sais pas comment on m’appelle.

Enfin, si.

On m’appelle l’Autre. Le jumeau. Le frère de May.

Et pour moi, c’est pire que n’importe quelle insulte raciste.

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Y

Je passe la journée en attente.

Mains moites, cœur à 180.

Extérieurement, une tombe. Rien ne filtre. Rien, absolument rien ne doit filtrer. Il en va de la réussite de mon plan. À la moindre erreur, je gicle. Et si je gicle avant l’heure…

Je refuse d’y penser. Pas d’échec possible. Je DOIS arriver à mes fins. Personne ne pourra m’arrêter.

J’attaque aujourd’hui. Je veux frapper fort, dès la rentrée. Ne pas attendre que quelqu’un d’autre la repère. Pire, qu’elle repère quelqu’un d’autre. Parce que ça ne tardera pas, obligé. Ce genre de fille, ça reste pas seule. Je vais prendre la proie par surprise. La déstabiliser, lentement lui faire perdre pied.

Des semaines que j’y pense. Un mois en solitaire à ruminer ma tactique. J’affûte mes griffes dans mon antre, en rêvant en silence de ma belle.

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J’en fais ici le serment, j’arriverai à la croquer. Je palperai sa chair, je connaîtrai son goût. Le goût de sa bouche, de sa langue, de sa peau.

J’ai décidé d’agir en fin de journée. Pile au moment où, après l’euphorie des retrouvailles avec sa bande, elle va être livrée à elle-même. Je veux qu’elle me remarque. Que mon message prenne toute la place qu’il mérite. Qu’il résonne en elle. Au moins pour quelques instants…

Le moment se rapproche.

Je l’ai sous les yeux. Si j’avançais la main, je pour- rais la toucher. Je pourrais l’attraper.

Elle avance vers le tram pour rentrer chez elle. Je dois agir avant qu’elle s’arrête de marcher et qu’elle monte dedans. Une fois qu’elle sera immobile, elle ouvrira Insta et sera de nouveau en lien avec les autres.

Moi, je la veux juste pour moi.

J’en rêve depuis des jours, de cet instant où, enfin, je vais appuyer sur le détonateur. Pourtant, je tremble.

Une fois que je l’aurai fait, il n’y aura plus de retour en arrière…

Je sais exactement ce que je vais lui dire. J’ai choisi les mots avec un soin de maniaque. J’ai trituré les for- mules, opté pour une phrase, puis une autre. Rien ne convenait. Trop long, trop vague, trop mièvre, trop cash, trop vulgaire. Toutes ces heures où je réfléchis- sais à la meilleure manière de la harponner, j’étais déjà

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avec elle. Je promenais mes doigts sur ses paupières en amande, les glissais dans ses longs cheveux.

Enfin, j’ai trouvé. Les mots élus tournent dans ma tête. Ils cognent contre les parois de mon crâne, comme des papillons de nuit prisonniers d’une lanterne un soir d’été. Ils réclament de sortir à grands cris. M’as- sourdissent. Bientôt, je vais les libérer et ils s’envole- ront vers elle.

Le sang pulse dans mes oreilles. Je saisis mon télé- phone, me connecte à mon compte secret. Dans quelques secondes, je vais me donner naissance à moi-même.

Dans quelques secondes, Y existera.

Je prends une longue inspiration et ouvre la cage de mes papillons. Ils sont cinq. Cinq petits mots de rien du tout, cinq petits mots innocents en apparence qui vont, j’espère, changer mon destin. Et le sien.

Tu étais si jolie aujourd’hui…

Y.

D’un doigt déterminé, j’appuie sur ENVOI.

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