I
NATIONS UNIES
CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
•
COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE
Symposium regional sur I1integration des femmes africaines dans le secteur commercial
-
Niamey, Niger
31 mars au 2 avril 1988
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MM
Distr.:
LIMITEE
E/ECA/TRADE/88/1 18 mars 1988 FRANCAIS
Original : ANGLAIS
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L1INTEGRATION DE LA FEMME AFRICAINE DANS LE SECTEUR COMMERCIAL ET DES SERVICES Y
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E/ECA/TRADE/88/1
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
LES PEMMES DANS LE COMMERCE EN AFRIQUE DE LA SITUATION GLOBALE
EVALUATION
LA PROMOTION DES ACTIVITES COMMERCIALES DE LA PEMMES AFRICAINE ET SON INSERTION DANS LE SECTEUR DU COMMERCE MODERNE
LE CONTENUE DES PROGRAMMES DE FORMATION ET LEUR ROLE DANS L1INSERTION DE LA FEMME AFRICAINE DANS LE SECTEUR MODERNE DU COMMERCE
CONCLUSIONS
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INTRODUCTION
1. Le Plan d'action de Lagos met 1'accent sur la formation vocationnelle des'femmes en vue de leur insertion dans le secteur moderne de 1'economic et plus specifiquement dans les activite"s commerciales dudit secteur.
A cet effet, le Plan recommande la diffusion en milieu feminin des techniques de gestion de la petite et moyenne entreprise et la tenue de seminaires
et de symposiums pour favoriser l'echange d'experiences entre les pays africains.
2. Les strategies d'Arusha et de Nairobi pour l'avancement de la femme ont souligne le role important que jouent les femmes dans le developpement du commerce en general et dans la commercialisation des produits vivriers en particulier. Ces deux strategies appellent a une participation plus active des femmes aux activites du secteur commercial moderne.
3. II y a une claire conscience de la necessite pour les femmes africaines de passer des «activites traditionnelles de marche)) au sous-secteur
moderne du commerce, de la peripherie de l'economie a la croisee de flux commerciaux plus extensifs au plan territorial, intra-africain et international. Une telle evolution requiert ;
(a) la rationalisation et le renforcement du ((commerce de marche))
qui doit etre consideree comme une base d1accumulation traditionnelle a partir de laquelle l'on pourrait amorcer la mobilisation
des capitaux necessaire a une insertion de la femme africaine dans le sous-secteur du commerce moderne;
(b) La creation et/ou le renforcement de mecanismes pour la promotion de la femme d'affaires africaine et la facilitation des activites op^rationnelles de celle-ci;
(c) La formation aux techniques modernes de gestion commercials eu egard aux besoins de formation identifies, aux activites de controle du capital, a I1administration des entreprises commerciales et aux services de soutien que des cadres moyens femmes peuvent apportcr aux societes commerciales modernes;
L'objet de ce rapport est de discuter de chacune de ces conditions a la lumiere de lfevolution du commerce dans nos pays, d1identifier les problemes auxquels les femmes africaines commercantes font face dans leurs activites, de definir les mecanismes institutionnels et les
mesures incitatives pour la promotion de la femme d1affaire et son insertion dans le secteur moderne de l'economie, de discuter des modalites pratiques pour 1'amelioration des competences feminines dans le domaine de la
gestion commerciale en general et dans celui des techniques de commercialisation aux niveaux national, intra-africain et international.
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II. LES FEMMES DANS LE COMMERCE EN AFRIQUE : EVALUATION DE LA SITUATION GLOBALE
Place de la femme africaine dans le commerce Considerations generales
Le commerce est l'activite par excellence ou l'on peut mesurer le role important que joue la femme dans le developpement economique en Afrique. II constitue une activite intermediaire entre la production et la consommation des biens et services et en tant que tel il determine ce qu'il faut produire, les quantites qu'il faut produire, les conditions dans lesquelles il faut produire et les flux de biens et services.
L1intervention de la femme dans le secteur commercial en Afrique n'est pas un phenomena nouveau? c'est un facteur traditionnsl qui remonte dans la plupart des pays africains a plus de cinq siecles. Elle decoule du role preponderant que joue la femme africaine dans la production locale des produits vivriers par opposition aux activites masculines de production des matieres premieres d'exportation. Pres de 80 p. 100 du commerce de produits vivriers locaux (cererales, epices etc...), des produits de la peche, des textiles locaux, de la bijouterie et des articles vestimentaires locaux sont entre les mains des femmes dans plusieurs pays d1Afrique 1/. On note une croissance rapide du nombre
de femmes commercantes africaines. Ce phenomene est lie a la monetarisation progressive de l'economie des zones rurales qui force les femmes de
ces zones a s'orienter tres rapidement vers des activites precuniaires
dont les plus immediates sont les activites commerciales. Cette progression rapide de la population feminine dans le commerce est egalement en partie liee a 1'accession (encore limitee) des femmes urbaines au sous-secteur
de I1import-distribution. S'il est vrai que le nombre de femmes commercantes a augmente de mani^re significative ces vingt cinq dernieres annees,
il est egalement notable qu'eu egard au chiffre d!affaire global du
secteur commercial en Afrique, la part generee par 1(activite commerciale des femmes est encore marginale. Cette part marginals est une consequence directe du peu d'importance que revet la distribution des produits locaux en general <st des produits vivriers locaux en particulier et la predominance des activites d'import-export dans le commerce en Afrique (la femme
africaine etant surtout un agent du commerce interieur de produits locaux).
Cette situation decoule de realites structurelles liees a 1'inadequation entre la production et la consommation «L'Afrique produit ce qu'elle ne consomme pas et consomme ce qu'elle ne produit pas» et aux nombreuses autres entraves au developpement du commerce interieur. Le role de
la femme africaine dans le secteur commercial moderne en tant qu'operateur
1/ Voir le cas du Ghana et plusieurs pays de 1'Afrique de l'ouest relate ou le recensement de 1970 a revele que 84,9 p. 100 des effectifs travaillant dans le commerce etaient des femmes et que le nombre de femmes travaillant dans le secteur a cru de 33,9 p. 100 entre 1960 et 1970.
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est done encore tres marginal en depit de timides avancees dans I1import- distribution de produits de consommation directe. Son role en tant
qu'agsnt dans les entreprises commerciales modernes est a son tour limite par le nombre restraint de femmes formees aux techniques modernes de commercialisation et de gestion des entrepri commerciales et 1'absence de perspectives pour le personnel feminin (secretaires, dactylo, commis etc..) traivaillant dans ces entreprises.
7. La feinme africaine ne joue done de role preponderant que dans ce
qu'Ester Bosrup qualifie de ((commerce de marche) 2/ et qui est essentiellement une activite de distribution interieur de produits locaux et qui comme
nous l'avons vu, ne tient qu'une place marginale dans le secteur commercial de 1'economie.
B. La femme africaine et le commerce de marche
8. A part quelques velleites de resistance dans les pays muslmans
de l'Afrique du Nord, il n'existe en Afrique et surtout en Afrique au
Sud du Sahara aucun Tabou ou prejuge social a propos du role de la femme dans le commerce de marche. Comme nous l'avons signale plus haut ce role est traditionnel et decoule du role traditionnel de producteurde denrees alimentaires que joue la feinme africaine et de la necessaire distribution de cette production dans le milieu social. II est remarquable
que parmi les pays africains cites par Bosrup 3/ la Sierra Leone, leLiberia, le Nigeria, le Ghana comptent 35 a 80 p. 100 de femmes dans la force de travail globale du commerce'et des affaires. Cette moyenne se situe en Afrique australe et orientale entre 20 et 40 p. 100. Ce qui est davantage remarquable e'est que pres de 85 p. 100 de ces femmes soient a leur propre comptG. Cette moyenne ne depasse guere 40 a 50 p. 100 en Asie et en Amerique Latine.
9. Le «commerce de marche» des femmes africaines a connu Trois Phases
dans son evolution.
(a) Une phase d'activites de commerce de micro-detail : Dans cette phase les femmes africaines ont joue et continuent de jouer des roles distincts de «Producteurs-distributeurs» dans le cas des femmes rurales et des femmes citadines maraicheres qui assurent la vente directe
de leur production aux consommateurs, de «detaillants ordinaires» (citadines
le plus souvent) qui rachetent a des grossites des produits qu'ellesse chargent de redistribuer. La distribution des fruits et legumes,
des cereales, des produits marins, de la parfumerie et des textiles locaux occupent une place importante dans ce type d'activites.
2/ ESTER Bosrup : Woman's role in Economic Development, Gower
- LSE.
3/ IDEM - op. cit.
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(b) Une phase d'activites de «commrce de gros» sur le marche interieur' : moins nombreuses sont les femmes qui interviennent dans ce type d'activites qui exigent la mobilite des agents sur un plan provincial et meme parfois
territorial national. Les femmes engagees dans ce type de commerceachetent aux producteurs (le plus souvent au lieu de production) pour
revendre a des demi-grossistes et/ou a des detaillants. Elles ont une surface financiere relativement importante qui leur permet de pre-financerles producteurs et/ou d'investir dans des activites de production et
d'employer une main d'oeuvre retribuee a cet effet (maraichage, entreprises artisanales de peche, tissage et teinture artisanaux. Le chiffre d'affaires de ces femmes revet une importance relative et le besoin de credit se
fait sentir a cette etape bien qu'il n'y ait encore aucune liaison avec le secteur bancaire. C'est souvent des credits fournisseurs ou des
«credits sur epargne collectif» 4/ qui permettent le financement de telles activites. Ces credits peuvent atteindre 1000 a 2000 dollars
des Etats-Unis.(c) La phase d'activites «d'import-distribution)) est en evolution
recente qui constitue un pas vers 1'accession de la femme africaineinteressees a ce type d'activites sont exclusivement des citadines disposant de capitaux assez substantiels qui leur permettent d'entreprendre des
voyages d'affaires vers d'autres pays africains et/ou surtout vers 1'Europe
et dans une moindre mesure vers certains pays asiatiques (Japon et thailand).
Elles achetent et ramenent (en bagages accompagnes le plus souvent) des bijoux (d'Anvers et de Bangkok mais aussi de Milan), des effets
vestimentaires et <3e la marbquinerie d'ltalie de Las Palmas et de certains pays d'Afrique du Nord. Une bonne partie des articles importes ne fait 1'objet d1aucune transaction douaniere ni d'aucun enregistrement au niveau des changes. Ces commercantes beneficient parfois aupres de certains fournisseurs etrangers surtout europeen de credits parfois
relativement importants (40 a 50 000 US dollars). Si une partie des produits importes dans ce cadre est recycle dans le commerce de marchd(tissus imprimes, produits de beauts, effets vestimentaires...), le
reste suit un reseau de distribution non orthodoxe utilisant les relations sociales. Les operatrices de ce types d'activites placent leurs marchandises
avec des marges beneficiaires souvent tres confortables pouvant atteindredu 100 p. 100 sur les prix d'achat et concedent des modalites de paiement
aus troix, six, neuf ou parfois douze mois.10. Ce type d'activites est assez repandu dans beaucoup de pays ouest africains notamment au Senegal, au Togo, au Beninf au Nigeria, au Ghana ou les «mamans BENZ» peuvent operer parfois a des echelles assez importants.
4/ «Les credits collectifs sur epargne)) : Us existent sous plusieurs
noms dans tout le continent «NATT)> ou «T0NTINE)> au Senegal, «UKUB» enEthiopie etc... Plusieurs participants decident de verser periodiquement
des quote-parts egales sous forme d1epargne forcee. Les montants verses
sont remis a un participant tir£ au sort.E/ECA/TEADE/88/1 Page 5
11. Ces activites depassent bien entendu le cadre du {(commerce de marche»
et constitue une evolution dont il faut certainement tenir compte dans toute reflexion sur les voies et moyens de promouvoir 1'insertion de
la femme africaine dans le secteur commercial moderns. Les femmes interessees a ce secteur ont fait un pas qualitatif et se sont positionnees dans
les roles ci-apres :
(i) operateurs du commerce intra-africain a un niveau sous-regional surtout (Afrique de l'ouest et Afrique centrale;
(ii) operateurs, promoteurs de <(1'import - distribution)) NORD-SUD a cote des commercants etrangers du secteur moderne;
(iii) agents actifs du commerce non enregistre a une echelle cumulative
non neglibeable;
(iv) elles revelent une base distincte d'accumulation autochtone de capital mais en dehors du role de palliatifs a l'economie
de penurie qu'elle joue en fournissant des produits non disponibles a travers les canaux formels, elles ne participent a aucune
mobilisation de ressources pour le developpement. Elles ne payent pas de taxes et elles ne reinvestissent pas dans ces activites productives ou des credits commerciales plus evoluees.
Elles ne tiennent aucune comptabilite moderne mais elles sont assez au fait des realites du commerce;
(v) elles constituent des tetes de pont par lesquelles on peut tenter d'amorcer le passage d'une certaine classe de femmes africaines vers la petite et moyenne entreprise moderne.
C. LES COOPERATIVES ET LES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
12. Les trois phases et types d'activites evoques plus haut ne sont pas des phases successives mais plutot trois facettes contemporaines
d'une meme realite; celle de la femme africaine dans le secteur commercial de l'economie. II reste cependant qu'en dehors de ces activites purement commerciales, 1'emergence du role productif des femmes africaines a
pris corps dans les cooperatives artisanales et dans certaines petites entreprises qui se sont constitutes au gre des programmes de regroupement et de promotion des femmes qui ont ete lances dans presque tous les
pays africains. Ces cooperatives et entreprises ont des ramifications commerciales modernes certaines et les operateurs y sont plus enclins
a la gestion et a la comptabilite moderne du fait de leur nature associative et du patronnage institutionnel dont elles beneficient. Voyons done
la nature, les structures, le fonctionnement et les problemes de ces
«micro entreprises)) et le role que la femme africaine y joue :
13. La reaffirmation des droits de la femme et de la reconnaissance du role de la femme africaine dans le developpement economique a ete suivie par un enssemble d'activites promotionneiles qui ont eu pour objectifs :
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la formation vocationnells des femmes dans des activites artisanales;
Le regroupement des femmes au sein de cooperatives professionnelles et <3e petites entreprises artisanales a vocation commerciale.
14. Ces entreprises et cooperatives ont ete etablies avec 1'aide des pouvoirs publiques et des associations feminines dans diverses activites dont le tissage, la teinturerie, la bonneterie, la confection, la vannerie, la poterie, la decoration, l'elevage... Ces entreprises suivent un
modele collectif de production et de vente. Leur appareil est peu sophistique^
et il n'y existe souvent aucune frontiere entre la direction et les
travailleuses. Elle constituent cependant un axe formel pour 1'insertion des femmes dans lreconomies monetarisee et leur evolution vers 1'acceptation de structures organisationnelles fonctionnelles.
15. Des recherches effectuees recemment par la CEA (rapport ine'dit) ont revele" 1'importance de ces petites et moyennes entreprises dans
le tissu economique de plusieurs pays africains dont la Zambie, le Cameroun et le Ghana- Elle ont surtout revele que lrelement f&ninin occupe une place non negligeable dans ces entreprises. (En Zambie par exemple,
16 a 33%) des chefs d'entreprises de ce secteur sont des femmes. L'enquete a revele par ailleurs que malgre 1'existence d'institutions d1assistance a la petite et moyenne entreprise dans tous ces pays, les contraintes suivantes ont etd denombrees :
Manque de capitaux et de competences techniques;
Absence de sens du risque et de I1organisation necessaire au succes dans les affaires;
L1inadequation des facilites (space et equipements) decoulant du manque de capitaux et de la lourdeur bureaucratique des procedures d'acquisition de ces facilites;
Inadequation des capitaux propres et difficultes d'acces aux credits a court, long et moyen termes;
Le manque de fonds de roulement et ses consequences sur le niveau d1activites de 1'entreprise;
Absence de politiques et de programmes clairs pour la promotion et la motivation d'homines et de femmes d'affaires autochtones;
Inadequation en quantite et en qualite des programmes de formation a la gestion des entreprises;
Inadequation de I1assistance - marketing et de I1assistance aux entreprises exportatrices;
Prejuges defavorable aux femmes d'affaires qui aggravent toutes les autres contraintes;
Le statut familial de la femme qui restreint sa disponibilite
et 1'attention qu'elle pent accorder aux problemes de I1entreprise;
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- Manque de flexibility des m^canismes et conditions de credit et de disposition speciales pour 1•encouragement des femmes
d'affaires?
- Absence de suivi de 1'evolution du statut de la femme d'affaires
africaine;
- Le manque de devises pour le financement des operations exterieures
dans certain pays.
Toutes ces contraintes sont autant d'entraves a 1'expansion de__
fen^e dans le commerce et retardent son insertion dans le secteur moderns
de l'economie.
17 II est remarquable quo dans toutes les formes d'activites commercials qui ont ete envisages dans ce rapport (commerce ^ e =
la femme africaine est en but a trois contraintes principals : Le manque de capitaux et la difficulty d'acces au credit;
Le statut social de la femme et les prejuges defavorables
h son insertion dans le secteur moderne de l'economie;
Le manque de femmes formees aux techniques de commercialisation
et a la gestion des entreprises.
18 En consequence, toute mesure de promotion et d'insertion des femmes
d!ns le sector du coerce moderne devrait tenir compte de ces problemes
et mettre en avant des politiques, des procedures et des mecanismes
pour leur solution.
Ill LA PROMOTION DES ACTIVITES COMMERCIALES DE LA FEMMES AFRICAINE ' ET SON INSERTION DANS LE SECTEUR DU COMMERCE MODERNE
A. Position du probleme
19 II s'agit, au vu, de la situation de la femme dans le secteur commercial et'de 1'evaluation qui en a ete faite dans les chapitres precedents
d^indiquer la direction que doivent prendre les activites promotionnelles que requiert Involution de la femme africaine vers le secteur commercial
moderne
20 La femme afrioaine a une position dominante dans le ((commerce de
mLhet. 2s activites sont a cet egard des activity de ^^"^"°r
dans une sphere plutot informelle de 1'eronomie. La ^Y^"""*
a fait une entree timide et fort limitee dans le secteur de <(1 import distribution)), & la limite du secteur moderne. Les cooperatives et les petites et moyennes entreprises ont introduit quelques femmes dans
le secteur formel dc l'economie.
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21. II est par consequent necessaire de reflechir sur les voies et moyens de consolider la position traditionnelle de la femme africaine dans le «commerce de marche)) d'apporter des solutions aux problemes constituant des entraves a 1'expansion et au developpement du role de la femme dans le secteur commercial moderne.
B« Consolidation et amelioration du «commerce de marche»
22. Le ((commerce de marche» n'est pas dans le secteur moderne de l'economie
mais il joue un role non negligeable dans le developpement du commerceinterieur de produits locaux. C'est en consequence un axe possible
pour I1expansion du commerce endogene. Le «marche» est le lieu d1evolution
privilegie de la femme africaine commercante qui y a developpe des aptitudes
a la distribution de masse. C'est surtout le «point d1 entree)) et de«transit» de la femme africaine dans le secteur commercial. Le «commerce de marche)) est done la base a partir de laquelle la promotion de la
femme vers le secteur moderne devrait s'effectuer. La consolidation et 1'amelioration du commerce de marche requierent que des mesures soient prises suivant les axes ci-apres :
L1expansion du commerce de marche et son developpement dans les centres ruraux. Les communautes rurales devraient s'atteler a la construction de tels marches et leur fonctionnement
regulier (au moins 3 fois par semaine). Ceci faciliterait une integration accrue de la femme rurale dans le commerce et reduirait leur exode vers les villes. La monetarisation des zones rurales aiderait bien entendu a 1'expansion de ces marches mais il faudrait a court y encourager les echanges traditionnels bases sur le troc.
L'amelioration de 1'environnement des marches urbains et leur assainissement devraient etre entrepris par les autorites competents (municipality etc—). La fonction sociale du marchd, jusqu'ici negligee, devrait faire l'objet de beaucoup plus d'attention pour permettre la continuity des activites
des femmes commercants mores. Des garderies d'enfants devraient
etre prevues a proximite des marches ainsi que des cliniques et cellules de controle de l'hygiene.Au plan commercial stricto-census, les capacites d'entreposage de meme que les aires de chargement et de dechargement devraient
etre notablement ameliorees en vue de reduire des pertes considerables de denrees perissables que I1on peut constater dans beaucoup
de marches locaux des pays africains.
Les regroupements des vendeuses devraient etre encourages et renforc^s et I1accent mis sur les interets economiques des participants.
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Les banques et autres organismes de credit et d'epargne devraient s'interesser davantage aux initiatives visant a la creation
des mecanismes d'epargne collective que nous avons evoqu£es plus haut (tontines etc.). Ces initiatives devraient etre encouragees et utilises comme base pour la creation de liens entre les marches et les circuits modernes de credits. Les cycles d'epargne pourraient etre allonges et le volume de
l'epargne ameliore par V intervention d'institutions de financement de credit exterieurs aux marches qui pourraient a leur tour
traditionnelle. Pour ce fairs, il faudrait des taux d'interet
preferential*, assez bas, et des de^lais de paiement assezlongs pour encourager les epargnantes a utiliser le credit
moderne comme pallier en vue de disposer de plus de ressources pour financer leurs activity.
23 D'une maniere plus generale, le developpement du ((commerce de marches postule les memes conditions et criteres que celui du commerce exterieur
& savoir une base de production elargie, des r^seaux de transport amSliorSs, plus de facilites pour l'acces au credit, 1•information sur les possibility
dans ces domaines.
24 Le marche devrait egalement etre un lieu privilege pour les experiences d'alphabetisation fonctionnelle directement liees aux interets xmmediats
des commergants.
25. Pour progressivement amener les femmes du «conanerce de marche» a une perception de la gestion commerciale moderne, il faudraxt que les
autorites de tutelle des marches (i.e. municipality par exemple) mtroduisent des formes d'autogestion controlees des marches avec une plus grande
responsabilisation des femmes dans la definition des besoins des marches
et la mobilisation eventuelle des ressources necessaires (taxes, contributions volontaires etc.). Les regroupements feminins crees dans les marches
pourraient jouer un role determinant a cet £gard.
26. Les etats africains a orientation economique etatique devraient segarder d'intervenir dans le commerce de marche s'ils ne veulent pas emousser l'elan et la capacite des femmes operatrices.
27. Les activites des femmes interessees au «commerce de marche» comme
... . ._. __ _^_ j j r.~i*.,~,r, r-trn-i-r- tt w Cbt\1 fih/ou comme
intermeaiaires grossj.st«& wu w«iuj. ^^w^--.^^— i — - --
productrices-grossites devraient etre promues et leur fonction de liaison entre les producteurs ruraux et les consommateurs urbains et leur role
dans 1'expansion de la base de la production (femmes maraicheres, entrepreneurs
de peche et entrepreneurs artisanaux ...) devraient etre encourages.
L'acces au credit, la facilitation des transports la distribution gracxeuse de terres arables et d'outils de travail, I1assistance a la gestion
des cooperative artisanaux devraient aider dans ce sens, on peut considerer que les activites de cette categorie de femmes commercantes (grossistes) sont une forme superieure du ((commerce de marche», un depassement du
«micro-de"tail».
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C. La rationalisation et le developpement des activites d'import-distribution
de la femme africaine >
28. Ce type de commerce a ouvert les horizons de la femme commercante
africaine et en a fait une operative du commerce exterieur dans le droit * sillage du ssecteur moderne des echanges. La rationalisation de ces
activites exige de la part des gouvernemnets des mesures imrae'diats pour les ramener dans le cadre le"gal en octroyant les licences necessaires aux operatrices concernees, en adoptant des mesures de liberalisation accordant des preferences a ces operatrices (taxes reduits par example
pour une pe"riode initiale de deux ans...). Ces mesures pourraient permettre 1'identification des operatrices et la definition de leurs besoins promotionnels ainsi que la rationalisation du sous-secteur.
29. Les velleites de groupement des achats constatees dans certains des pays dans cette classe de commercantes devraient etre fortement encouragees. Le groupement des achats pourrait s
Renforcer la position de negociation de ces commercantes vis-a-vis les fournisseurs etrangers (les quantites devenant plus importants).
Reduire les charges des commergants (billets d'avion, frais de sejour a 1'etranger etc..) et avoir un impact remarquable sur les couts des marchandises importees et en consequence sur les prix de distribution de ces marchandises.
Servir de base pour la constitution d'entreprises commerciales modernes de participation.
30. Le caractere speculatif de ce sous-secteur de I1import-
distribution en a fait une activite non-negligeable d'accumulation de capitaux dans plusieurs pays (Ghana, Nigeria, Benin etc...).
Ceci exige que les operatrices concernees puissent beneficier de perspectives claires de developpement de leurs activites de dehors de leur cadre traditionnel. Exploiter l'idee feminine de l'epargne collective dont nous avons parle pourrait permettre d'interesser les femmes concernees a la mise en place de verita- bles «Holdings financiers)) recueillant leurs epargnes pour les investir dans des societes commerciales modernes qui prolonge- raient et soutiendraient leurs activites en tant qu'intermediaires a 1'importation et futurs investisseurs dans d'autres activites complementaires. Les epargnes recueillies et qui constitueraient le capital des nouvelles entreprises seraient redistribuees
sous forme d'actions aux participants. Ce serait la une occasion pour les femmes commercantes africaines d'utiliser les potentiali- tes degagees par le ({commerce de marche» et «1'import-distribu- tion» pour acceder au commerce moderne et a d'autres secteurs de 1'economie moderne comme operatrices et pour certaines d'entre elles comme gestionnaires aussi.
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31. La position de la femme africaine dans ce sous-secteur de 1'import est cependant non seulement marginale par rapport aux activites des societes commerciales etrangeres mais elle est en but a des prejuges sociaux qu'il faudrait vaincre chez les homines meme dans les pays les plus avanc£s a cet <§gard. Les voyages d'affaires des femmes posent souvent des problemes aux maris qui les considerent comme une evasion du foyer et evoquent les risques de prostitution.
32. II est evident que le passage de la femme africaine du ({commerce de marches au ^commerce moderne» conune operateur des commerces interieur et exterieur mais aussi comme gestionnaire-actionnaire d'entreprises commerciales modernes requiert une bonne connaissance de 1'environnement socio-e'conomique et une maitrise des techniques modernes de commercialisation et de gestion. Cette maitrise est aujourd'hui rare chez les femmes
africaines. Comment evaluer les besoins en formation et definir une ou des strategies de formation appropriees pour promouvoir la femme africaine dans le secteur moderne du commerce, quels types de programmes fonctionnels pourraient etre envisages?
IV. LE CONTENU DES PROGRAMMES DE FORMATION ET LEUR ROLE DANS L'INSERTION DE LA FEMME AFRICAINE DANS LE SECTEUR MODERNE DU COMMERCE
A. La problematique de la formation a court et moven terme
33. II y a une prise de conscience croissante et une reconnaissance progressive de 1'importance du role que devrait jouer la femme dans le processus du developpement economique des pays africains. Le debat actuel porte davantage sur la definition de mesures concretes en vue d'acc61erer 1'insertion de la femme en general et de la femme africaine en particulier clans les secteurs modernes de l'^conomie. La formation occupe une position centrale dans ce debat. Quels doivent etre les
objectifs de cette formation et son contenu? Quelles modalit^s devraient etre adoptees pour la mise en oeuvre des programmes definis? Examinons ces questions dans le contexte precis de I1insertion de la femme dans le secteur moderne.
34. Formation theorique ou. approche fonctionnelle de la formation?
L'objectif globale de la formation de la femme dans le secteur commercial devrait etre la promotion d'operateurs capables d'analyser les divers aspects de 1'environnement socio-economique, d'avoir une claire conscience des contraintes et des opportunity qu'ils offrent et de fournir des
reponses pertinentes aux problemes que cet environnement pose aux plans national et international aux operateurs et a leurs entreprises. De cet objectif global decoule de maniere evidente le caractere fonctionnel que devrait revetir la «formation - insertion)) que requiert la maximation
du role de la femme dans le commerce. L'acquisition d'outils techniques
n'est pas une finalite en soi dans ce type de formation mais plutotun moyen.
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35. La formation de famines d'affaires africaines devrait en consequence
suivre deux axes :
a) Le developpement d'attitudes commerciales positives et de la capacite d1adaptation a 1'environneraent, a ses contraintes Gtaux opportunity qu'il offre - Les programmes de formation qui tombent sous cette categorie couvriraient des domaines
aussi divers que :
L'analyse des r^alites politiques, geographiques, legales, psycho-sociologiques et caracterielles des marches et sources
d'approvisionnement
L'environnement economique et institutionnel
Les politiques gouvernementales, les mesures incitatives;
facilites, activites et organisations relatives a la promotion
commerciale au Plan national
Les activites et mecanismes d'appui exterieurs au developpement
et a 1'expansion du commerc.36. Les programmes relevant de cette phase de la formation devraient
permettre a l'operateur d'acquerir et de developper des competences dans :1'identification des besoins du consommateur
la creation, 1'acquisition et 1'amelioration des produits
et services pour satisfaire les besoins identifiesla promotion des ventes
la mise a disposition des produits (enballage condition-
nement, transport etc..)
le suivi des achats et des ventes
I1exploitation des donnees (information) commerciales 37. II s'agit la des differents aspects de la gestion commerciale operationnelle qui est, elle meme, necessairement partie integrante
et solidaire de la gestion globale de 1'entreprise. Une bonne comprehension i politiques commerciales et la mise en oeuvre
d'une gestion commerciale coherente. Les modules de formation relatifs
a cette phase comprennent :
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Une revue de la fonction de gestion commerciale
La recherche marketing, base de la planification commer'
ciale operationnelle (y compris 1'investigation sur le terrain) La planification et le developpement de strategies et de
politiques commerciales
La planification et la strategie commerciale appliquee le developpement et I1adaptation des produits dans le cadre
de la planification de la productionLa fixation des prix i calcul des prix de revient et de vente
Les canaux de distributionLa preparation, la mise en oeuvre et le controle de Plans
marketing
L1administration des achats et des ventes.
38. Ce plan de formation a deux dimensions peut s'appliquer aux operateurs
evoluant dans tous les sous-secteurs du commerce moderne. Si dans
1'ensemble il parait concu pour des agents «evolues» disposant deja d'une assez bonne base theorique, 1'utilisation discriminatoire des diverses coraposants de ce plan peut repondre aux besoins specifiques
identifies che2 des categories determines de commercantes. Cettesegmentation specifique programme de formation/categorie cible ne peut
bien entendu pas etre faite a priori. Elle doit decouler d'enquetes et d'analyses des besoins de formation. De telles analyses ont pourbase I1identification des obstacles a 1'expansion et au developpe
ment du commerce et des sous-secteurs ou evoluent les operateurs concernes
grace a la formation; la definition par enquete complementaire
le terrain des besoins reels de formation et la determination des groupes cibles interesses. De telles enquetes et analyses sont a faire dans presque tous les pays africains 5/ par les structures de promotion
feminines et les institutions de promotion commerciales. Elles devraient de formation et des institutions a impliquer dans la formation. L'analyse des besoins en formation peut s'effectuer a partir des tableaux matriciels
ci-apres :
5/ ESAMI a effectue une enquete globale sur les besoins de formation dans divers pays de l'Afrique orientale et australe mais elles concernent la gestion des entreprises en general et ne donne pas d1indication
precises sur la formation commerciale.
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Tableau 2 : Determination des besoins en formation a Dartir des solutions identifiers au tableau 1 et indications des domaines orioritaires
Solutions choisies (Formations)
Priorite 1 (tres demandees)
Priorite 2 (moyennement de
mandees)
Priorite 3 (peu demandees)
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39. L1identification des besoins de formations et des categories-cibles a former devrait etre suivi de 1'elaboration de programmes et surtout de materiel didactiques gui repondent aux besoins et a la capacite
d1assimilation des techniques modernss de chacune des categories identifiees.>
L'on doit se"rieusement envisager, au besoin de vaincre 1'obstacle analphabetique en ayant recours a l'audio-visuel et a 1'utilisation des langues nationales.
C. a lona terme ' .
40. La formation insertion de type fonctionnelle repond aux besoins immediats des femmes deja engagees dans le secteur commercial & divers niveaux. L'expansion reguliere et le renforcement des activates de la femme africaine dans le secteur moderne du commerce exige, entre autres, les solutions ci-apres:
L1orientation davantage d'etudiantes vers les carrieres de gestion et leur encouragement par I1octroi prioritaire de bourses et autres facilites d'etude
La fixation, autant que faire se peut, d'un quota de postes de gestion reserves aux femmes dans les fonctions de cadres de gestion des entreprises : Les codes des investissements pourraient inclure des dispositions accordant des avantages fiscaux aux entreprises qui observeraient de tels quotas.
La facilitation des procedures d'etablissement ot de l'acces au credit pour les femmes desirant s'etablir a leur compte.
Cette facilitation serait liee a des niveaux d1etudes de gestion determines.
La fixation de quotas de place pour I1admission des jeunes filles dans les e"coles de gestion du niveau national et sous- regional (ESAMI-CESAG par exemple).
L'envoi de delegations mixtes (des deux sexes) aux seminaires et symposiums de promotion des affaires.
V. CONCLUSIONS
41. II y a une claire conscience de la necessite de reconnaitre a la femme africaine le role important qu'elle joue dans le processus
du developpement economique et dans I1expansion du commerce en particulier.
42. L1intervention de la femme africaine dans le secteur commercial n'est pas un pnenomene nouveau, elle decoule d'abord du role preponderant que les femmes jouent en Afrique dans la production de biens et services locaux dont les produits vivriers et de la necessaire distribution
de cette production.
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43. La femme africaine est avant tout agent du commerce int^rieur et les entraves a I1expansion de ce commerce sont pour beaucoup dans les obstacles a I1emergence de la femme dans le commerce moderne en Afrique.
44. La femme africaine est deja fortement implantee dans le commerce de marche comme «demi-grossite» et «grossite». Elle a developpe dans ce commerce une certaine autonomie et des formes locales de mobilisation et d1accumulation des ressources qui meritent d'etre ameliorees et
utilisees comme axes de liaison avec le ssecteur moderne de l'economie.
L'emergence d'une certaine cat£gorie de femme dans le sous-secteur de «l'import-distribution» marque I1entree de la femme africaine dans le secteur moderne du commerce comme operateur des commerces intra- africain et international. Leurs activites devraient etre rationalisees et integrees dans les secteurs formels de l'economie.
45. II y a egalement une presence feminine quasi insignifiante ou en tous cas marginalised dans les petites et moyennes entreprises et les cooperatives artisanales.
46. Dans tous ces sous-secteurs et activites la femme africaine est en but a trois obstacles principaux :
Le statut social et les prejug^s defavorables a son insertion dans le secteur moderne de 1'economie
Le manque de capitaux et la difficulty d'acces du credit
couples a la lourdeur bureaucratique des organismes d'assistance
L'insuffisance du nombre de femmes formees aux techniques moderne de gestion et de commercialisation.
47. Les solutions envisagees devraient comporter a) la consolida tion et 1'amelioration du «commerce de marche» comme base de depart pour une insertion dans le commerce moderne. Le role du «commerce de marche)) comme axe primaire de developpement du commerce endogene
est d'une importance capitale et devrait etre encourage; (b) la rationalisation et le developpement des activites feminines d'import-distribution devrait
passer par le regroupement professionnel des femmos evoluant dans ce sous secteur pour des operations conjointes dans un premier temps pour renforcer leur position vis-a-vis leurs partenaires ext£rieurs et dans un deuxieme temps pour les interesser a la constitution d'entreprises commerciales modernes en amont de leurs activites de distribution.
Des «Holdings» partis de l'idee feminine d'epargne collective et de 1'accumulation speculative de capitaux que favorise ce sous-secteur devraient y aider.
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48, L1evolution de la femme africaine vers le secteur moderne du commerce ne peut bien entendu pas s'effectuer sans formation mais cette formation devrait etre immediatement fonctionnelle en contribuant au developpement d'une comprehension claire de 1•environnement et a la maitrise des
outils de decision et de gestion commercials operationnelle. A long terme, des mesures volontaristes devraient etre prises pour encourager les filles a s'orienter vers les etudes et les carrieres de gestion.
II est necessaire, dans tous les cas, d'identifier les besoins de formation et de les planifier.