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ÉTUDE COMPARÉE DU MILIEU INTÉRIEUR DE QUATRE ESPÈCES D'HOLOTHURIES

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ÉTUDE COMPARÉE DU MILIEU INTÉRIEUR DE

QUATRE ESPÈCES D’HOLOTHURIES

J Lauga, J Lecal

To cite this version:

J Lauga, J Lecal. ÉTUDE COMPARÉE DU MILIEU INTÉRIEUR DE QUATRE ESPÈCES

D’HOLOTHURIES. Vie et Milieu , Observatoire Océanologique - Laboratoire Arago, 1966, pp.1013-1026. �hal-02946076�

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ÉTUDE COMPARÉE DU MILIEU INTÉRIEUR

DE QUATRE ESPÈCES D'HOLOTHURIES

par J. LAUGA et J. LECAL

Laboratoire de Zoologie, Faculté des Sciences, 31 - Toulouse

SOMMAIRE

Les auteurs ont étudié la composition du fluide coelomique de quatre espèces d'Holothuries. Le pH, la teneur en protéines, le nombre de cellules transportées, les différents types cellulaires, ont été comparés. Certaines caractéristiques sont particulières aux espèces, alors que d'au-tres sont communes aux espèces d'un même genre.

Les Holothuries, objet de cette étude, proviennent de récoltes de la région de Banyuls faites en septembre-octobre 1964 et avril 1965, conservées, de quelques jours à quelques mois, en aqua-rium marin à un pH oscillant entre 7,9 et 8; ces individus étaient nourris régulièrement plusieurs fois par semaine.

Ce sont Cucumaria planci Brandt, le plus abondant numéri-quement, puis Holothuria tubulosa Gmelin et Holothuria stellati Délie Chiaje dont la synonymie est admise par certains auteurs malgré une morphologie assez différente, et enfin l'énorme Sticho-pus regalis Cuvier.

Le pH du fluide coelomique se montre différent de celui ambiant, et des variations individuelles, de faible amplitude, ont été enregistrées. Les valeurs obtenues sont de 7,28 en moyenne pour Cucumaria planci, avec un chiffre minimum de 7,08 tandis que la moyenne établie pour Holothuria tubulosa et stellati est de 6,8 avec des valeurs extrêmes de 6,75 et 6,92; enfin Stichopus regalis est très différent des espèces précédentes avec un pH beaucoup plus élevé, dont la moyenne est de 7,78.

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— 1014 —

Le fluide ccelomique est donc un milieu tamponné, et cela par la présence de protéines libres circulantes qui doivent jouer le rôle de tampon, protéines mises en évidence et dosées par spectro-photométrie.

Les mesures des taux en protides totaux, albumine et globu-lines ont été réalisées sur le fluide ccelomique de ces différentes Holothuries, mais sur un fluide exempté de cellules, par centri-fugation.

Les taux obtenus, en mg/ml, sont les suivants : Holoturies

étudiées

N° des individus

Protides

totaux Albumine Globulines

1 2,881 0 2,881 2 2,107 0 2,107 Cucumaria planci 3 4 5 3,354 2,064 1,978 0 0 1,622 3,354 2,064 1,978 6 3,970 0 2,348 7 4,86 0 4,86 Holothuria 1 1,806 0 1,806 tubulosa 2 0,891 0,891 Holothuria 1 3,01 0,860 2,150 stellati 2 3,407 0,811 2,596 1 1,900 1,72 0,180 Stichopus regalis 2 3 4 2,881 3,100 4,705 1,72 1,72 1,622 1,161 1,380 3,083 5 4,462 1,622 2,840

Les protéines dans le fluide ccelomique sont donc en quantité minime par unité de volume; les valeurs mises en évidence par ces nouvelles techniques permettent de comprendre que différents auteurs, GELLHORN, SARCH, HOWELL, BOTAZZI, aient émis des opi-nions divergentes quant à la présence et à la nature des protéines.

Le taux relatif de variation individuelle est peu important, avec un pourcentage du même ordre de grandeur pour les quatre espèces. Si les quantités globales de protides montrent des varia-tions individuelles, par contre les taux d'albumine sont stables, tant dans leur nullité pour Cucumaria planci et Holothuria tubu-losa que pour ceux moyens de H. stellati et élevés de Stichopus regalis.

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- 1015 —

Dans les diverses données, les individus montraient une bonne vitalité sauf deux, le n" 6 de Cucumaria planci et le n" 2 de H. tubulosa. L'individu n" 6 de Cucumaria planci s'est trouvé dans une phase d'infestation de la cavité générale par des sporozoïtes de grégarines, qui s'est manifestée par des modifications importantes dans sa mor-phologie et par la présence de kystes dans les cellules coelomiques : cela se traduit dans le fluide, par une augmentation anormale du taux d'albumine; cette modification doit être considérée comme une réaction de défense de l'organisme, au parasitisme.

De même l'éviscération de H. tubulosa (n° 2) vingt-quatre heures avant l'expérience s'est traduit par une chute du taux des protéines : ce faible pourcentage de protéines marque le besoin, en substances plas-tiques, des phénomènes de régénération, qui suivent normalement.

Le taux global moyen des protéines du fluide ccelomique des Holothuries est approximativement de 0,25 %. Les seuls résultats d'analyse du fluide ccelomique sont ceux du taux en matière orga-nique azotée de Strongylus drôachiensis fournis par MYERS avec

un chiffre de 0,48 %. Pour rapprocher ce chiffre de nos résultats il faut tenir compte des matières organiques azotées, tel l'acide

CUCUMARIA PLANCI

FIG. 1. — Histogramme pour Cucumaria planci.

En coordonnées logarithmiques, le nombre de cellules en pourcentage relatif en ordonnée, tandis qu'en abscisse les types cellulaires sont représentés par leur volume cellulaire relatif moyen.

(1 phagocytes - 2 amébocytes de réserves - 3 amébocytes athrocytaires

-4 amébocytes vésiculeux - 5 cristaux d'acide urique - 6 grands coelomocytes

-7 coelomocytes à gros noyaux - 8 amébocytes minuscules - 9 cellules

pigmen-taires - 10 amébocytes homogènes - 11 coelomocytes fusiformes - 12 coelo-mocytes filiformes).

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urique qui n'est pas dosé par nos méthodes, et des cellules nom-breuses que véhicule ce fluide.

Dans le fluide ccelomique des Holothuries évoluent des cellules dont les types morphologiques peuvent, dans l'ensemble, se ramener aux principaux types cellulaires définis par BOOLOOTIAN pour

l'en-semble des Echinodermes, mais chaque espèce outre les cinq types communs (amébocytes à réserves incolores, amébocytes filiformes, hémocytes ou cellules pigmentaires, cellules à cristaux, phagocytes) contient d'autres types plus spécifiques, avec un pourcentage qui définit, également, l'espèce.

Ainsi le fluide ccelomique de Cucumaria planci, de teinte jaune orange, contient en moyenne 15 000 cellules ou cristaux au mm3; la sédimentation des cellules commence 35 secondes après le pré-lèvement pour ne s'achever qu'après l'30", en groupant les cellules et cristaux en un agglomérat ovoïde, le surnageant, clair, ambré, ne comprenant plus qu'un nombre infime de cellules (planche II, n° 13).

Huit types cellulaires ont été définis pour Cucumaria planci : les phagocytes, les amébocytes à inclusions, les amébocytes vési-culeux, les cristaux d'acide urique, les amébocytes à gros noyau, les grands cœlomocytes, les amébocytes minuscules, les cellules pigmentaires (fig. 1).

PLANCHE I

FIG. 1. — Amébocyte vésiculeux de Cucumaria planci, avec son noyau excentrique et sa large vacuole.

FIG. 2. — Phagocyte pétaloïde de C. planci, ayant émis un lobopode unique tandis que le noyau reste central.

FIG. 3. — Amébocyte de réserves de C. planci avec ses inclusions glo-buleuses.

FIG. 4. —■ Amébocyte athrocytaire de taille similaire ou légèrement supé-rieure du précédent, mais dont les inclusions sont très réfringentes.

FIG. 5. — Cellules pigmentaires de C. planci, en fin de division.

FIG. 6. — Groupe de 3 amébocytes minuscules, qui permet la comparaison avec les autres types quant à leur importance volumétrique.

FIG. 7. — Cristal d'acide urique déjà pourvu d'une cristallisation secon-daire ornementant le cristal primaire.

FIG. 8. —■ Cristal d'acide urique maclé.

FIG. 9. — Grand coelomocyte de H. tubulosa, avec dans son cytoplasme

homogène un très petit noyau excentrique.

FIG. 10. — Coelomocytes filiformes de H. tubulosa avec leurs noyaux

sphé-riques très denses.

FIG. 11. — Amébocytes vésiculeux de H. tubulosa, dont les cristaux d'acide urique, en cours d'élaboration n'ont pas encore acquis leurs formes définitives.

FIG. 12. — Amébocyte athrocytaire de H. tubulosa qui, bien qu'étant du même type cellulaire que celui de C. planci (n° 4) montre un aspect assez différent.

Toutes les photographies de cette planche sont au grossissement de

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Les phagocytes, au nombre de 210 au mm3, représentent 1,4 % du nombre cellulaire; ces cellules dont le noyau mesure en moyenne 10 p., émettent des lobopodes arrondis, à structure non macrovacuolaire, et très minces (planche I, n" 1).

Les amébocytes à inclusions, de 20 à 25

n

en moyenne, sont de deux types, l'un à inclusions non colorées, l'autre à inclusions colorées. Le premier type représente 1 % du nombre cellulaire, tandis que le second type ne représente que 0,3 % de ce nombre. Le premier de ces deux types est caractérisé par la présence d'inclusions globuleuses, de couleur grisâtre, au nombre d'une dizaine : ce sont des inclusions lipidiques ou protéiques. Ce type cellulaire joue donc un rôle de réserve ou de transporteur (plan-che I, n° 3). Dans le deuxième type, les inclusions sont de plus petite dimension (2 [A au lieu de 6), plus nombreuses (10 à 30) et

fortement colorées en jaune brun. Ce type est considéré par tous les auteurs ayant étudié les Echinodermes comme ayant une fonc-tion athrocytaire, avec accumulafonc-tion et excréfonc-tion de déchets. Ils doivent jouer comme chez les Echinoïdes un rôle dans la synthèse pigmentaire (planche I, n° 4).

Les amébocytes vésiculeux, de 10fi de diamètre en moyenne, avec un noyau de 3 y., sont également appelés cellules à cristaux, car leur énorme vacuole est occupée le plus souvent par un cristal d'acide urique, qui est libéré dans le fluide (planche I, n° 1).

Les cristaux d'acide urique sont nombreux et de morphologie variée : de forme rhomboïdale simple, ils se compliquent par la présence d'expansions ornementées symétriques très diverses; les macles sont communes. Ces cristaux, terme ultime du catabolisme protéique, sont éliminés par les organes arborescents (planche I, n08 7-8).

Les amébocytes à gros noyau, dont le diamètre est de 12 ;x en moyenne, sont caractérisés par la taille de leur noyau (10 JA en

moyenne) ; ils représentent 0,5 % du nombre cellulaire. Ce type n'est pas présent chez les autres espèces : on peut penser à des cellules indifférenciées, vu l'importance de leur noyau.

Les grands ccelomocytes, qui représentent 3 % du nombre cellulaire, sont des grandes cellules (50 x 25 JJ.) à contours

grossiè-rement polygonaux, dont le cytoplasme possède souvent une ou deux inclusions chromophiles, tandis que le noyau, très petit, est déjeté sur un côté de la cellule. On peut penser à des cellules en cours de dégénérescence.

Les amébocytes minuscules sont les plus fréquents puisqu'ils représentent 69 % du nombre cellulaire; de petites dimensions,

2 [x de diamètre environ, ils ont été interprétés par HYMAN comme

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Les cellules pigmentaires sont les plus communes après les amébocytes minuscules puisqu'elles représentent 22 % du nombre cellulaire. Très polymorphes, elles atteignent de 8 à 18 JA et sont

pigmentées en jaune; leur cytoplasme possède une ou deux inclu-sions chromophiles, et se prolonge toujours par de fines expan-sions; le noyau a environ 5 |A de diamètre. Ces cellules sont

capa-bles de se diviser par amitose, assez fréquemment, aussi un grand pourcentage d'entre elles possèdent de fins pédicules cytoplasmi-ques, reliquat de cytodiérèse. Le pigment s'accumule sous forme d'inclusions à la périphérie de la cellule, ce pigment serait ici de l'éehinochrome, comme chez les Echinides (planche I, n° 5).

Le contenu de la vésicule de Poli de Cucumaria planci a fait l'objet également d'examens : son pH est notablement différent de celui du fluide ccelomique, et il ne contient qu'un nombre infime d'éléments cellulaires semblables aux grands cœlomocytes décrits ci-dessus : ces cellules auraient donc pour origine l'épithélium péri-tonéal de la cavité ccelomique.

Pour les deux espèces à'Holothuria, dans un fluide ccelomique abondant et incolore on a dénombré huit types cellulaires; avec des nombres cellulaires moyens très voisins, 3 100 cellules au mm3 pour H. tubulosa et 3 200 pour H. stellati (figs 2 et 3).

3

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HOLOTHURIA STELLATI

FIG. 2. — Histogramme pour Holothuria stellati.

En coordonnées logarithmiques, le nombre de cellules en pourcentage relatif en ordonnée, tandis qu'en abscisse les types cellulaires sont représentés par leur volume cellulaire relatif moyen.

(1 phagocytes 2 amébocytes de réserves 3 amébocytes athrocytaires 4 amébocytes vésiculeux 5 cristaux d'acide urique 6 grands coelomocytes -7 coelomocytes à gros noyaux - 8 amébocytes minuscules - 9 cellules pigmen-taires - 10 amébocytes homogènes - 11 coelomocytes fusiformes - 12 coelo-mocytes filiformes).

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1 2 3 4 5 6 7 89 10 11 12

HOLOTHURIA TUBULOSA

FIG. 3. — Histogramme pour Holothuria tubulosa.

En coordonnées logarithmiques, le nombre de cellules en pourcentage relatif en ordonnée, tandis qu'en abscisse les types cellulaires sont représentés par leur volume cellulaire relatif moyen.

(1 phagocytes 2 amébocytes de réserves 3 amébocytes athrocytaires 4 amébocytes vésiculeux 5 cristaux d'acide urique 6 grands coelomocytes -7 coelomocytes à gros noyaux - 8 amébocytes minuscules - 9 cellules pigmen-taires - 10 amébocytes homogènes - 11 coelomocytes fusiformes - 12 coelo-mocytes filiformes).

Les phagocytes de H. tubulosa au nombre de 1 058 au mm3, sont des cellules de grandes dimensions (15 à 25 [*) à noyaux chro-mophiles granuleux, dont le cytoplasme fournit des lobopodes arrondis. Ces formes globuleuses donnent naissance, très rapide-ment, à des formes de rétraction, avec un cytoplasme réparti en fins tractus rayonnants autour du noyau ces figures jouent un rôle important au cours du déroulement des phénomènes d'agglu-tination.

Les amébocytes à inclusions sont également de deux types, l'un avec des inclusions grisâtres de nature protéique (20 à 25 n), l'autre avec des inclusions périphériques colorées (12 à 15 JA). Dans

l'amébocyte de réserve, une masse unique se forme puis se clive à la périphérie pour donner lieu à la production des masses globu-leuses typiques. Ces amébocytes de réserve sont au nombre de 620 au mm3, tandis que les amébocytes colorés à fonction

athrocy-taire ne sont qu'au nombre de 124 au mm3.

Les amébocytes vésiculeux, au nombre de 77 au mm3, ont un

aspect identique à celui présenté par ce même type cellulaire chez Cucumaria planci (planche I, n° 11).

Les cristaux d'acide urique rhomboïdaux, de petite taille (10 à

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— 1020 —

15 (x) jamais ornementés ni maclés, sont en petit nombre (28 au mm3).

Les grands coelomocytes, analogues à ceux de C. planci, sont au nombre de 46 au mm3 (planche I, n° 9).

Les coelomocytes homogènes au nombre de 880 au mm3

repré-sentent des cellules indifférenciées, à cytoplasme limpide avec un noyau volumineux avec un nucléole réfringent.

Les coelomocytes fusiformes, au nombre de 232 au mm3, se

présentent en forme de fuseau, dont les extrémités sont parfois bifurquées : leur participation dans les phénomènes d'agglutination est essentielle.

Les coelomocytes filiformes, de 100 n x 4 p, sont des cellules qui ne sont observables qu'au moment immédiat du prélèvement, et ne sont présentes qu'en nombre variable — 1 % environ (plan-che I, n° 12).

En effet le liquide ccelomique d'Holothuria présente un phé-nomène d'agglutination qui débute dès le prélèvement et est pra-tiquement achevé en 2 minutes. Le phénomène commence par for-mation d'un mince filament vertical blanc, dont la base va s'épaissir en formant une masse pelliculaire blanchâtre; la phase surnageante ne contient plus que des phagocytes pétaloïdes, tandis que l'agglutinât groupe les autres types cellulaires. L'agglutinât est composé par une trame qui se constitue par les phagocytes rétractés en forme étoilée, tandis que les cellules fusiformes et les cellules filiformes sont jointes en un véritable filet, sur lequel vont se disposer les autres types cellulaires (planche II, n" 14).

Par agitation il y a réversibilité d'une partie du phénomène, avec rupture de la trame et dispersion des cellules, à l'exception des phagocytes qui conservent leurs formes rétractées et des cellules filiformes qui restent adhérentes aux phagocytes.

Ces phénomènes d'agglutination permettent de comprendre les réactions de défense des Holothuries, à une blessure : l'agrégat

PLANCHE II

FIG. 13. — Agglutination du liquide coelomique de C. planci : les cellules s'agglomèrent en un amas globuleux sans ordre avec les cellules pigmentaires à la périphérie, tandis que le liquide surnageant ne comporte qu'un pourcen-tage infime de cellules (pigmentaires et minuscules).

FIG. 14. Le phénomène d'agglutination de H. tubulosa produit une trame en maillage, dont on observe ici un fragment, sur lequel se disposent les différents types cellulaires.

FIG. 15. Avec Stichopus regalis, le phénomène d'agglutination débute

par la formation de filaments par incorporation des coelomocytes filiformes et participation des amébocytes pétaloïdes, qui attireront les amébocytes athrocytaires ; ces filaments grossis de cette manière, se réuniront dans un stade ultérieur.

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13 14 15

f

•s &

f

f

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— 1021 —

provoque une obturation mécanique tandis que l'accumulation des phagocytes provoque la défense à une infection.

Les types cellulaires à'Holothuria tubulosa se retrouvent pour H. stellati, mais avec des pourcentages différents.

Si les mêmes types cellulaires sont présents dans les deux espèces, leur répartition numérique marque une spécificité :

Types cellulaires H. tubulosa H. stellati

Coelomocytes homogènes . 28,5 20

Amébocytes à réserves . . . 20 23

Amébocytes à granules ... 4 6,7

Coelomocytes fusiformes . 7,5 10

Le fluide ccelomique de Stichopus regalis, très abondant, inco-lore, mais légèrement trouble, présente les mêmes phénomènes d'agglutination avec mise en jeu des mêmes types cellulaires, mais en formant une trame discontinue à l'origine, par formation de petits amas qui s'agglomèrent par la suite (planche II, n" 15).

3 600 cellules au mm8 en valeur moyenne, se répartissent en

huit types.

Les phagocytes, comparables à ceux décrits précédemment, représentent 15,5 % du nombre cellulaire.

Les amébocytes de réserve sont au nombre de 15 %, avec un aspect comparable à celui du même type cellulaire A'Holothuria, mais les substances de réserve restent agglomérées en une masse indivise. Les amébocytes à granules colorés ne sont qu'au nombre de 4 % et sont présents soit sous la forme sphérique soit sous un aspect fusiforme.

Par contre les amébocytes vésiculeux, sont analogues à ceux de Cucumaria, mais ne représentent que 2,3 %.

Les cristaux d'acide urique sont de petite taille, de forme simple, avec pour la plupart d'entre eux, une granulation centrale (1,2 %).

Les grands coelomocytes, ainsi que les amébocytes minuscules sont comparables à ceux de Cucumaria : les premiers sont au nombre de 0,8 %, tandis que les seconds sont importants numéri-quement puisqu'ils représentent 31,2 %.

Les coelomocytes homogènes se présentent sous les différents aspects évolutifs de la forme sphérique à l'aspect en fuseau, avec un cytoplasme clair homogène et un noyau volumineux. L'ecto-plasme acquiert un nombre croissant de granules colorés, ce qui a pour résultat d'aboutir à des stades cellulaires à inclusions colorées.

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— 1022 —

Ces faits permettent de comprendre que les amébocytes athrocy-taires dérivent des amébocytes homogènes, fait entrevu pour Cucumaria, qui se confirme ici par la présence des stades inter-médiaires (fig. 4).

3

2

12 3 4 56 7 89 10 11 12

STICHOPUS REGALIS

FIG. 4. — Histogramme pour Stichopus regalis.

En coordonnées logarithmiques, le nombre de cellules en pourcentage relatif en ordonnée, tandis qu'en abscisse les types cellulaires sont représentés par leur volume cellulaire relatif moyen.

(1 phagocytes 2 amébocytes de réserves 3 amébocytes athrocytaires 4 amébocytes vésiculeux 5 cristaux d'acide urique 6 grands coelomocytes -7 coelomocytes à gros noyaux - 8 amébocytes minuscules - 9 cellules pigmen-taires - 10 amébocytes homogènes - 11 coelomocytes fusiformes - 12 coelo-mocytes filiformes).

Les coelomocytes filiformes s'incorporent à la trame, comme chez les Holothuria, et ne représentent également qu'une faible proportion des cellules (1 %).

Les différences, pour les quatre espèces d'Holothuries, du contenu du fluide ccelomique tant pour la composition que pour l'importance numériquement et volumétrique, peuvent se traduire dans les histogrammes ci-contre.

Chaque fluide, outre ces types cellulaires qui le définissent, est également caractérisé par les valeurs et l'importance de ces éléments (Histogrammes A - B - C - D).

Cucumaria possède seul des cellules pigmentaires, Holothuria ne possède pas d'amébocytes minuscules mais deux types de coelo-mocytes homogènes, tandis que Stichopus possède des amébocytes minuscules et un seul type de coelomocytes homogènes.

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Mais les phagocytes, les amébocytes à réserves et les amébo-cytes athrocytaires se rencontrent non seulement chez les autres Echinodermes, mais aussi chez d'autres Invertébrés.

Les différents types morphologiques cellulaires, la présence des protéines libres dans un milieu tamponné, les réactions d'aggluti-nation, contribuent à mieux comprendre la complexité du milieu intérieur des Holothuries.

RÉSUMÉ

Le fluide ccelomique de quatre espèces d'Holothuries, Cucu-maria planci Brandt, Holothuria tubulosa Gmelin, Holothuria stellati Délie Chiaje et Stichopus regalis Cuvier, a été comparé.

Les valeurs moyennes du pH pour les trois genres auxquelles appartiennent ces espèces sont de 7,28, 6,8 et 7,78. A ces valeurs correspondent corrélativement des teneurs moyennes en protéines de 3,07, 2,27 et 3,40 en mg/ml.

De même, les nombres de cellules véhiculées par ces fluides, de composition différente, sont variables : 15 000, 3 100, 3 200 et 3 600 au mm3.

Une variable supplémentaire se présente avec la rubrique types cellulaires : 5 types cellulaires sont communs à ces espèces; ce sont les phagocytes, les amébocytes de réserve, les amébocytes athro-cytaires, les amébocytes vésiculeux, les grands coelomocytes (voir les histogrammes), auxquels nous associons la présence des cristaux d'acide urique.

Trois autres types cellulaires sont présents au sein de chaque liquide ccelomique, et leurs associations avec les types principaux caractérisent les espèces.

En conclusion le pH, le taux et la nature des protéines circu-lantes, le déroulement des processus d'agglutination sont des carac-téristiques génériques, tandis que la fréquence, et l'association des types cellulaires semblent particulariser les espèces, chez les Holo-thuries.

SUMMARY

The coelomic fluid of four species of sea-slugs (Cucumaria planci Brandt, Holothuria tubulosa Gmelin, Holothuria stellati Délie Chiaje, and Stichopus regalis Cuvier) has been compared.

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The averages of pH values for the three gênera to which belong thèse species are 7,28 - 6,8, and 7,78. Mean proteinic contents correlatively agrée with thèse values : 3,07 - 2,27 and 3,40 mg/ml. In the same way, numbers of cells carried by the différent coelemic fluids vary : 15.000-3.100-3.200 and 3.600 by eubic millimeter.

A further variable is given by the cellular types : 5 cellular

types are in common for thèse species : phagocyts, reserve amebo-cyts, athrocytie ameboamebo-cyts, vesiculate ameboamebo-cyts, large coelomocyts (see histograms), to which we associate the présente of uric acid crystals.

Three other cellular types are présent in each coelomic fluid; their asosciations with the main catégories characterize the species. In conclusion, pH, rate and nature of circulating proteins, agglutination processes are generic features for Holothurians, whereas frequency and association of cellular types seem to characterize the species.

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