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Existe-t-il génétique à

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1 1 26

NOUVELLES

médecine/sciences 1 992 ; 8 : 1 1 26-7

E

xiste-t-il

génétique

à

vraiment

la durée

une limite

de la vie ?

L ' accroissement du taux de morta­ lité avec l ' âge e st un dogme de la biologie animale . Il se résume dans la loi de Gompertz : le taux de mortalité s 'élève exponentiellement avec l ' âge ; dans l 'espèce humaine, le temps de doublement de ce taux serait de 8 ans. Une possibilité, cependant, serait que cette loi soit en défaut aux âges très avancés. Les statistiques sur la longévité des espè­ ces portent en effet presque toujours sur un nombre limité d 'individus ; à la fin de la courbe, il ne reste qu'un très petit nombre de sujets en vie, inadapté à toute étude statisti­ que. C 'est pourquoi une équipe dirigée par C arey (Davis, C A , USA) a entrepris [ 1 ] une étude por­ tant sur un grand nombre de mou­ ches méditerranéennes, culminant en une expérience impliquant

1 200 000 mouches, réparties en groupes de 7 200, élevées au cen­ tre de Metapa, au Mexique . La courbe de mortali t é obéissait d'abord aux lois classiques ; m ais après 30 jou rs la courbe s'est i nflé­ chie, et sa pente devint négative à partir de 60 j ours. A cette date, il restait 0,2 % du nombre initial, et l'on conçoit qu 'il faille partir d'une très grande masse d 'insectes pour percevoir cette inflexion. La figure 1 illustre cette courbe, comparée à celle que faisait prévoir la loi clas­ sique. Le Tableau 1 montre les variations de l'espérance de vie e n fonction de l ' âge ; il indique aussi que la longévité maximale dans l 'échantillon a été de 1 70 jours, le double de celle de 99,99 % de l'ensemble des mouches. C e travail considérable a été effectué

nécessai-Tableau 1

rement avec des mouches génétique­ ment différentes, et on peut penser que certaines souches sont plus résistantes que d'autres. C ' est pour­ quoi Curtsinger et al. (Minneapolis, M N , USA) ont examiné dix sou­ ches pures de drosophiles , en nom­ bre naturellement plus faible (quel­ ques milliers) [ 2 ] . Des résultats du même ordre ont été obtenus ; le taux de mortalité augmente jusqu'à 3 0 jou rs puis se stabilise ; le nom­ bre initial d 'animaux n 'est pas suf­ fisant pour qu'on puisse assister à u ne baisse de la courbe . Deux con­ clusions inattendues ressortent de ces études : (a) chez les individus les plus vieux, le taux de mortalité cesse de croître et peut même bais­ ser ; (b) il ne semble pas y avoir de << limite génétique » à la longé­

v i t é de l ' e s pèce ; certa i n e s

ESPÉRANCE D E V I E E N FONCTION DE L'AG E CHEZ L E S M O U C H E S M ÉDITERRAN ÉENNES ( D'après [ 1 ) )

Proportion de la Nombre (arrondi) Age e (espérance de vie)

population en vie (jours)

(2)

mouches atteignent u n âge 5 fois supérieur à celui où 90 % de la population ont disparu. Reste à savoir quelles implications vont avoir ces recherches pour d ' autres espèces, au premier plan la nôtre . C e s publications font e n effet suite à une controverse dont la revue Science s'était fait l'écho [4] . L ' allon­ gement de la durée de vie humaine observé depuis un siècle signifie+ il que la limite de la vie humaine a été fixée arbitrairement ? La figure 2 montre les courbes classiques de la durée de vie depuis 1 900 j usqu' à 1 950 [ 5 ] . O n voit que les progrès portent sur la mortalité infantile, mais aussi que la courbe descen­ dante se rapproche d ' une droite et de la verticale ; cependant toutes les

24 Taux de mortalité 20 1 6 1 2 8 4 0 0 20 40 60 80 1 00 Age Uours)

Figure 1 . Comparaison entre la courbe prévue par la loi de Gom­ pertz et celle observée par Carey et al. montrant une inflexion entre 30 et 60 jours puis une baisse de la mortalité traduite par une montée de l'espérance de vie (e}. (D 'après [3].)

mis n ° 10 vol. 8, décembre 9 2

1 00 Survivants (%) 80 60 40 20 0 0 20 40 60 80 1 00 Age (années)

Figure 2. Courbes de mortalité de populations, entre 1 900 (courbe 9} et 1940 (courbe 1 }. La courbe 0 correspond à une population maintenue en bonne santé jusqu'à sa limite biologique supposée. On voit que les courbes convergent vers 90 ans mais avec une forte imprécision. (D 'après [5].)

courbes semblent aboutir au même point, qui serait la limite immua­ ble de la longévité humaine. Les résultats obtenus chez les mouches invitent à examiner de plus près la frange ultime de la courbe. J . Vau­ pel (Duke U et Odensee, Dane­ mark) a émis l 'hypothèse qu' à par­ tir d ' u n âge à déterminer - après 85 ans , par exemple - la courbe de la vitesse de mortalité pourrait s 'infléchir. Il a compulsé les regis­ tres de mortalité en Suède, et trouvé que la mortalité des Suédois (à vrai dire , surtout des Suédoises) a beaucoup diminué au cours des 5 0 dernières années ; cette consta­ tation, qui vaut certainement pour d'autres pays, ne permet cependant p as de prouver une élévation des potentialités vitales . L'étude des

« vieux de la vieille » (oldest old) devrait vérifier si, au milieu de la diversité génétique des humains, certains individus, épargnés par les accidents de l 'existence ou plus résistants, pourraient « ne pas vieil­ lir ,, ou, du moins, vieillir peu •

1 . Carey JR , Liebo P, Orozco D, Vau pel JW. Slowing of mortality rates at · older ages in large

medfly cohorts. Science 1992 ; 258 : 457-61 . 2 . Curtsinger JW, Fukui HH, Townsend DR, Vaupel JW. Demography of genotypes : fai­ lure of the limited life-span paradigm in Dro­ sophila melanogaster. Science 1 992 ; 258 : 4 6 1 - 3 . 3 . Barinaga M . Mortality : overturning recei­ ved wisdom. Science 1 992 ; 258 : 398-9. 4 . Barinaga M. How long is the human life­ span ? Science 1991 ; 25 : 936-8.

5 . Comfort A . The Bio/ogy of Senescence. Edim­ bourg : Churchill Livingstone, 1979.

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