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Lois du frottement pour les conduites rugueuses
C.H. Sadron
To cite this version:
II. LOIS DU FROTTEMENT
POUR
LES CONDUITES RUGUEUSESPar CH.
SADRON,
Chargé
de recherches au Laboratoire demécanique
des fluides de l’Université deStrasbourg.
Sommaire. 2014 Dans ce deuxième article on examine le cas des conduites rugueuses.
1° En généralisant de façon convenable la loi du frottement lisse, on établit par le calcul les résultats
trouvés expérimeatalement par Nikuradse pour de faibles nombres de Reynolds de l’écoulement dans des
conduites de section circulaire.
2° Dans le cas des grands nombres de Reynolds on suppose que la couche laminaire secondaire a
disparu et l’on est conduit tout naturellement à définir un coefficient de frottement 03A3 caractéristique de la surface rugueuse. On réduit alors toute famille de courbes de frottement relatives à la même surface et à
des valeurs diverses de l’aspérité relative à une courbe unique. On trouve que 03A3 tend vers une valeur
constante 03A30 quand le nombre de Reynolds augmente Les diverses valeurs numériques de 03A30 tirées des coefficients de frottement mesurés par Fromm et Fritsch varient régulièrement en fonction de
l’équidistance relative 03BB/l des aspérités. On peut d’ailleurs prévoir la forme de la loi de variation. Dans la troisième partie on examine les lois du frottement rugueux sur les plaques. Les expériences
de Kempf montrent que les hypothèses admises pour les conduites sont encore valables dans ce cas. On calcule à partir des résultats de mesure de Hansen la même valeur de 03A30 que celle qui avait été déjà obtenue à partir des mesures de Fritsch sur les mêmes plaques utilisées dans une conduite de section
rectangulaire, ce qui constitue une importante vérification de la théorie.
Nous concluons enfin en montrant que l’on peut se servir inversement de la courbe 03A30
(03BB/l)
pour calculer à priori le coefficient de frottement d’une conduite ou d’une plaque à condition d’avoir fait unexamen micrométrique de la rugosité.
Nous
rappellerons
tout d’abord que le fait fondamen-tal surlequel
repose toute notreanalyse
est que la fonction à,’ définie purl’équation 2
de notrepremier
article
(voir
J.Phys.,
1935,
6, 117)
est la même que laparoi
de la conduite soit lisse ou rugueuse. Lafigure
7,
tirée d’un mémoire de
Karman-, représente
la distri-bution des vitesses dans une conduite lisse(points
blancs)
et dans la même conduite dont lesparois
ont été rendues rugueuses(1 représente
la dimension moyenne desaspérités)
Ces résultats, obtenus par Nikuradse etpar Duncb, fournissent une confirmation immédiate de
ce fait sur
leqpel,
d’autrepart,
repose toute la théoriede Karman.
Il nous faut donc trouver les nouvelles conditions
aux limites afin d’airiver aux lois du frottement comme an l’a fai dans le
chapitre précédent.
Résumons briève-ment la suite desopérations
effectuées dans ce derniercas.
De la relation fondamentale 2 on tire :
isoit,,
à la suite duneintégration
simple :
Fig. 1.-
Karman). La fonction
;f ~a
pourexpressions
dans le cas des
plaques parallèles
etdans le cas dPS conduites de section droite circulaire. Comme d’autre
part
on a :et 1
on obtient immédiatement la loi du frottement :
Ceci
posé
nous admettrons que la loiquadratique
de frottement
exprimée
parl’équation
(9)
dans le casd’une
paroi
lisse est encore vérifiée si laparoi
estrugueuse. Nous poserons dans ce dernier cas : -.
où 1 est un coefficient sans dimensions. Il est de toute
évidence que n, ne
peut
plus
être la vitesse à ladis-tance 0
de laparoi,
mais à unedistance (
de celle-ci. Si 1représente
la hauteur desaspérités
et’0’1
l’épais-seur de la couche laminaire
qui
peut
les couvrir nouspcserons U 7. -., /40 ....,
Fiz. 8.
°
Au lieu
de a",
lire : au lieu de 1 lire : (.Nous aurons
alors,
d’après
l’équation
(20)
qui
esttoujours
valable :d’où :
Cette
équation
ne fournit la loi du frottement rugueuxqu’autant
que l’on connaît : etè,’l’
Il va falloirmaintc-nant nous
reporter
aux données del’expérience.
9. Cas où il existe encore une couche laminaire secondaire. - Examinons tout d’abord les travaux de Nikuradse,. Cet auteur étudie des conduites desec-tion circulaire dont il rend
iles
parois
rugueuses en les recouvrant degrains
de sable de grosseur bien uniformeet
qu’il
colle avec du vernies. En variant la grosseur dugrain
il varie lescaractéristiques
de larugosité
etil admet que, en moyenne,
l’aspérité
1 estégale
audiamètre du
grain.
Nous discuteronsplus
loin la valeur de cette assertion.Fig. 9. -
(D’après Nikuradse).
r = h
La
figure
9représente
les résultats de mesure. Si nous laissons de côté lapremière
courbe correspon-dant à la valeur laplus
élevée del’aspérité
relative(1)
h
( ou -)
et pourlaquelle
l’effet de larugosité
se fait th
rdéjà sentir
enrégime
laminaire,
on constate que, pour1
une valeur donnée
de l,
Ia
rugosité
n’a d’effetqu’au-A
tant
qu’elle
atteint une valeur d’autantplus grande
que lIl
estplus
petit.
En dessous de cette valeur la conduitese
comporte
absolument comme si elle était lisse. Au-dessus la courbe donnantCf.
en fonction deRe
part
tangentiellement
à la courbe de frottementlisse,
pour devenirparallèle
à l’axe desB,
pour des valeurssuffi-samment élevées de ce
paramètre.
Du fait que :
1°
Quand
l~e
estpetit
la conduite secomporte
commesi elle était
lisse ;
2° La courbe de frottement rugueux
part
tangen-tiellement à celle du frottement
lisse,
nous concluonsqu’il
existe aussi lelong
d’uneparoi
rugueuse, pour des valeurs assezpetites
de une couche laminairesecondaire
qui
subsiste encorequand
l’effet de larugosité
commence à se faire sentir.La
conséquence
logique
de cettehypothèse
est quel’équation
C) lous employons le terme d’aspérité relative, au lieu du
terme habituel de rugosité relalive que nous estimons incorrect,
avec
(provenant
del’équation
(2h)
où l’on aposé
~’,
etpar suite
a)
doitreprésenter
non seulement la loi du frottement lisse1
négligeable
devant2013)
maish g
fi ,
encore l’ensemble des courbes de Nikuradse au voisi-nage de leur de
départ
de la courbe de frottement lisse. La vérificationexpérimentale
est facile.L’équa-tion
(241)
a pourexpression
numérique, d’après
(22) :
Fig. 10.
Sur la
figure
10 on a tracé en traitplein
les courbes obtenues enremplaçant
dansl’équation précédente
l
h
par les valeursnumériques
utilisées parNikuradse,
et par despetits
cerclesjoints
par un traitpointillé
les résultats des mesures. On voit ainsi que laconcor-dance est excellente.
Il s’en suit donc que, au moment où l’effet de la
rugosité
commence à se fairesentir,
le mécanisme dufrottement est le même que si la
paroi
était lisse. Il n’en estplus
de mêmequand Re
augmente
puisque
les résultats
expérimentaux
ne sontplus
d’accordavec les valeurs calculées. Il est vraisemblable que,
puisque
ulaugmente
en mêmetemps
que il sepro-duit derrière
chaque aspérité,
jouant
le rôle d’unpetit
obstacle,
unsillage qui,
pour une valeur suffisante du devient turbulent. La couchev
laminaire secondaire doit alors
disparaître.
10. Cas où la couche laminaire secondaire n’existe
plus.
-Nous supposerons donc que
lorsque
R.
devient trèsgrand )
best
négligeable
devantDe
h A
plus,
comme nous supposons aussi que la couchelami-naire n’a pas conservé la même structure en même
temps qu’elle
diminuaitd’épaisseur,
le coefficient!. de 2la formule 25 n’est pas
égal
à -.
(J..
Bien que nous ne
puissions
pasprévoir
la valeur de1 nous pouvons
cependant
dire que cecoefficient,
étant sans
dimensions,
doit être le même pour deuxsurfaces
géométriquement
semblables.On
peut reprendre
lareprésentation déjà
utilisée pour en tirerquelques
conséquences.
Si doncchaque
aspérité joue
le rôle d’un obstacle élémentaire le frot-tement To estégal
à la résistance à l’avancementn f
desn
aspérités portées
par l’unité de surface. D’autrepart,
on pourra écrire :où s est une surface
dépendant
des dimensions del’as-périté (jouant
le rôle du maîtrecouple)
et 6 un coeffi-cient de résistance à l’avancement. On a dès lors:~ =
(26)
Comme s pour une surface de
type
donnédépend
uni uement
deR
Ul
en sera de même our 1.unlquemen e z ==
-
1 en sera e meme pour .T
On
peut
écrire :Or,
d’après (f0’)
etpuisque
1- ~
-.soit
Nous arrivons donc finalement aux deux relations fondamentales de notre
analyse :
où la
fonction ~
a lesexpressions
(21)
ou(22)
selon letype
de la conduite.Ce groupe de formule conduit à une vérification
expérimentale
de noshypothèses.
Eneffet,
àchaque
type
de surface rugueusecorrespond
une famille de courbes donnantCf
en fonction de R. Ces courbes sontdonnées par les
équations
(27)
si l’on connaît la loi de variation de Z en fonction deRI.
et
de Ri
correspondant
à un mèmecouple
deva-leurs de
C f
et de R relatifs àun -
quelconque,
se trou-ventplacés
sur la mêmecourbe.
La
famille de courbes données parl’expérience
seraalors
réduite
à une courbeunique.
a)
Réduction des résultats de mesures deFromm
et de Fritsch. - Nous
utiliserons tout d’abord les résultats des mesures de Fromm sur des surfaces artificiellement rugueuses constituant les deux faceslarges
de conduites dont lasection,
rectangulaire,
pré-sente des
grands
côtés de 150 mm delong
et despetits
côtés dont la
longueur
peut
prendre
diverses valeurscomprises
entre8,4
mm et 34 mm.Pour une
paire
deplaques
donnée on faitvarier h
h
en faisant varier h.
liiig. -{D’après Fromm).
La
figure 11
tirée du 4lé Fromm donne unexemple
des résultats obtenus par cet auteur dans lecas où la surface étudiée est constituée par
une plaque
de tôle striée selon un
quadrillage
dont lafigure
12-,Fig. 12.
donne une
reproduction photographique.
Une sectionde la
paroi
effectuéeperpendiculairement
à celle-ci ;etlparallèlement
àla
directiongénérale
de l’écoulement"présente l’aspect
marqué
surla figure
12.L’auteur,
qui
a effectué .ne étudemicroscopique
d’une semblable coupe, fournit pour lla valeur0, 954
mm et pourl’équi-distance À
(distance
entre deuxaspérités
successives)
la valeur3,58
mm.L’équidistance
relative est donc4,19.
c0n immédiatement q;ue, au c-ontraire de
ce
qui
se passe dans lesexpériences
deNikuradse,
les courbes .de frottementprésentent
-une discontinuitétrès .nette,. En de.ssous de la valeur
correspondante
de .R_ onme peut
voir clairement si la conduite secomporte
comme si elle était lisse. Nousadmettrons,
selon leschéma que nous avons
déjà adopté, qu’au-dessus
de cette valeur la couche laminaire secondaire abrusque-ment
disparu,
sans que seproduise
la transition obser-vée dansles courbes de Nikuradse. Nous sommes donc .dans le domained’application
deséquations
27.TABLEAU II. Dans le tableau 1 nous donnons les valeurs de
~
(llh)
calculéesd’après
la formule(21)
pour lesdi-verses valeurs utilisées de
l’aspérité
relative. Dans leFig.13.
tableau II
figurent
g lesvaleurs
calculéesde ’
et de/z
RI.
Les résultats sontreportés
sur lafigure
13qui
montre que la réduction s’effectue d’une manière très satisfaisante.
Sur la
figure
14 nous avonsreporté
l’ensemble des résultats déduits des mesures de Fromm et de Fritsch. La courbe 1 estcelle
dont nous avons donné à l’ins-tant le détail.La courbe 2 est relative à une
rugosité analogue,
mais dont les
caractéristique
sontLa courbe 3 est relative à une surface striée seule-ment dans la direction
perpendiculaire
à celle del’écoulement.
Leprofil
est en dents de scie(fig.
15)
1 - 1,50 mm X--0,25 7 = 12.833
et les valeurs deCf
que nous avons réduitescorrespondent
à l’écoulement dans la direction de la flèche. Les valeurs deC~.
cor-Fig. 14.
respondant
à l’écoulement en sens contraire sont beau-coupplus élevées ;
-, deplus,
au lieu de diminuerquand
f~
augmente,
ellesaugmentent également.
Il y acertai-nement là un fait intéressant et
peut-être
uneanalogie
avec les
expériences
de Nikuradse. Malheureusement les donnéesnumériques
fournies par l’auteur dans ce casparticulier
sonttrop
peu nombreuses pour que268
La courbe 4 est relative aux mesures
queFritsch
effec-tua avec un
appareil
identique
à celui deFromm,
mais sur des surfacesirrégulièrement
rugueuses. Celles-cisont constituées par des
plaques
de verredépoli
dont lafigure
U6 montre la coupe.Fig. 16
W,Nous
sommesobligés
d’utiliser ici des valeurs moyennes de i et de À que nous déterminons en iraFig. i 1.
çant
une courbetangente
à lous les creux duprofil,
(Figure 17)
et enprenant
la moyenne des distances 1des sommets des
aspérités
à cette courbe ainsi que la moyenne des distances À entre lesaspérités.
°Nous avons ainsi trouvé :
/=0,SOmm X2013=1,7
mm~
La courbe 5 est relative aux mesures de Fritsch sur
de nouvelles
plaques
de verredépoli présentent
lepro-fil
indiqué
sur lafigure
18.L’aspérité
etl’équidistance
moyennes ont pour valeurs : 1 =
0,203
mm ~ = 2 8 mmFig. 18.
11 est manifeste que si la réduction est excellente pour toutes les mesures de
Framm,
il n’en est pas de même pour celles de Fritsch. Il faut d’ailleursremar-quer que dans ce dernier cas les écarts
expérimentaux
sont
plus
élevés et l’intervalle des nombres deReynolds
utilisésbeaucoup
plus
restreint.b)
Réduction des résultats de mesure de Niku-radse. - Nous avons fait subir aux résultats deNikuradse le même traitement en utilisant
l’expres-sion 22 de la
fonction @
( 1/h) .
La
figure
1~) montre les résultats obtenus.On voit que l’on
peut
distinguer
troisrégions
dis-tinctes dugraphique.
Dans la
région
1 lespoints expérimentaux
corres-pondent
au frottement lisse et au frottement rugueux avec couche laminaire dont nous nous sommesdéjà
occupés..
Dans la
région
III ils seplacent
sur une même droiteavec une
grande précision.
Leséquations (27)
s’appli-quent
parconséquent
et la couche laminaire adisparu.
Dans la
région
Il la réduction ne s’effectue pas, lesformules
(27)
ne sont pas valables : c’est larégion
de transition dont nous avonsdéjà signalé
l’existence.c)
Le coefficientintrinsèque
de frottement rugueux. - Le fait bien connu que le coefficient defrottement reste constant
lorsque
R devient suffisam-mentgrand
a pourconséquence,
d’après
la forme même deséquations (27), que 1
reste constantquand
III
est devenu assezgrand.
Soitso
cette valeurcons-tante : elle
est,
comme £,
absolumentcaractéristique
de la surface etpeut
parconséquent
servir à la définirsans
ambiguïté.
Il sera deplus
inutile depréciser
pourquelle
valeurde RI
elle estvalable,
à condition d’ad-mettre que celle-ci soitgrande.
C’est pour cesrai-sons que nous
désignerons
le coefficient~o,
dontl’im-portance.pratique
estévidente,
sous le nom de coeffi-cientintrinsèque
de frottement rugueux.TABLEAU III.
Nous savons que
Io
dépend
desparamètres qui
caractérisent larugosité
etqui
sont la forme del’aspé-rité élémentaire et - ainsi que nous l’avons
déjà
fait,
remarquer - la valeur de
l’équidistance
relative -. L
Dans toutes les surfaces que nous avons étudiées
précédemment,
leprofil
de larugosité possède
unaspect
sensiblementidentique
et par suite nous devonsnous attendre à ce que le
paramètre
dontdépend
principalement
la valeur de10
soit
Nous avons1 dorté dans le tableau III les diverses valeurs
0
JO
que nous avons calculées et les valeurs
correspondantes
del ~.
(Nous
donnerons dans lechapitre
suivant le cal-cul Io àpartir
des mesures deHansen.)
Dans lafigure
20
X
nous avons
porté
en abscisses les valeursde 1
et enJ2
ordonnées celles de
B/2013
Lespoints correspondants
V
""’0.se
placent
sur une courbe bienrégulière,
cequi
con-firme que - tout au moins dans les
exemples
étu-diés - les variations de la forme des
aspérités
ontpeu
d’importance
sur le frottement.Fig. 20.
On
peut
d’ailleursprévoir jusqu’à
un certainpoint
l’allure de la courbe de la
figure
20.Reportons-nous
en effet à
l’équation
(26). Puisque n représente
le nombred’aspérités
par unité de surface on a :Comme s est une surface
proportionnelle
au maîtrecouple
de l’obstacle élémentaire on a :d’où
où a est un nombre sans dimension mais
qui,
remar-,
quons-le,
doitdépendre légèrement
de
.
En
première
approximation
nous pourrons doncadmettre que
lo
estproportionnel
à l .
C’est ce quel’on vérifiera
grossièrement
en consultant les valeurs deio
À
portées
dans le tableau III.de
2:0
X
portées
dans le tableau III.il s’en suit que
r;
doit avoir comme va leur limiteV o
a
= 1 1, 5,
cequi
est bien vraisemblabled’après
l’aspect
de la courbe de lafigure
20.Corrélativement il serait intéressant de savoir
com-,
ment se
comporte
le coefficientYo
quand -
tend vers1
zéro et à
partir
dequelle petite
valeurde
la surfacese
comporte
comme si elle était lisse. On serait ainsiconduit à une définition absolue de la
rugosité
tolérable(ou nuisible)
dont Karman a donné seulement unevaleur relative.
Fig. 21.
On remarquera que dans le tableau III ne
figure
pasla valeur de
10
tirée des mesures deNikuradse.
Nousignorons
en effet la valeurde -
car lesgrains
de sable sont loin d’êtrerégulièrement disposés.
commel’in-dique
lareproduction microphotographique
de lasur-face donnée par l’auteur
(fig. 21).
Certains d’entreeux se chevauchent et si nous accordons
quelque
vrai-semblance à l’affirmation quel’aspérité
élémentaire estégale
au diamètre dugrain
de sable c’estqu’elle
conduit à un calcul correct du
point
dedépart
des courbes de frottement rugueux.Enfin une vérification fondamentale
s’impose :
ondoit en effet calculer la même valeur du coefficient
intrinsèque
d’une surface rugueuse que celle-cicons-titue la
paroi
d’une conduite de sectionrectangulaire,
circulaire,
ou d’uneplaque
isolée. Nous n’avons mal-heureusement pas trou véd’exemple
où la mêmeparoi
ait été utilisée dans les deuxtypes
de conduites. Il faut nousreporter,
pour obtenir lavérification,
auxtravaux effectués sur les
plaques
rugueuses.III. Lois du
frottement
pour les
plaques
rugueuses.
Nous nous
placerons
tout de suite dans le cas oùl’on
peut
iégliger
la couchelaminaire,
defaçon à
pouvoir
où ul
représente
la vitesse au sommet d’uneaspérité.
Cetteéquation
fournit,
en divisant les deux membresoù
~‘~
représente
bien entendu le coefficient local de frottement à la distance x du bordd’attaque
de laplaque.
En donnant à K la valeur
0,40
et enpassant
auxlogarithmes vulgaires
on obtient la formulenumé-rique :
qui
fournit la loi du frottementNous pouvons encore la mettre sous une autre
forme. En nous
reportant
àl’équation
18 : -.0==
O,38xV Cf’
(Cf’ coefficient
local de frottementlisse)
on a :
Plaçons-nous
dans le domaine des valeurs élevées deRi
c’est-à-dire deRx,
defaçon
que 1 atteigne
savaleur constante
~o.
Nous aurons alors :
Cette
équation
montre que, en touterigueur,
onn’ob-servera pas, dans le cas des
plaques
lisses,
queG f
estindépendant
deHx
même pour degrandes
valeurs dece
paramètre.
Cependant
le terme variable entre parl’expression
long -
y C’f.
D’autrepart
lorsque R,
estgrand
C’ f
varie peu, il s’en suit donc que,approximativement,
on doit observer la constancede Cf
pourRx
trèsgrand.
Il est facile de voir
quel
est l’ordre degrandeur
del’approximation.
Prenonsl’exemple
numérique
sui-vant,
tiré des travaux deKempf.
Comme d’autre
part
est de l’ordre de 10 lavaria-y c /
tion relative est de l’ordre de
0,3
pour 100, c’est-à-direplus
de 10 foisplus
faible que les erreursexpérimen-tales.
a)
Expériences
deKempf. -
Kempf
a mesurédirectement la valeur du coefficient de frottement
local,
en mesurant la forcequi s’exerçait
sur unpetit
élément mobile
découpé
dans la surface frottante. Cette dernière avait desproportions
considérables : c’était laparoi
d’unponton
long
deplus
de soixante-dix-huit mètres. Larugosité
était obtenue en collant sur laparoi
desgrains
de sable dont le diamètremoyen était de
1,~~
mm.Fig. 22.
On a
reproduit
sur lafigure
22 les résultats de l’auteur. Nous n’avons pasfiguré
lespoints
expéri-mentaux
eux-mêmes,
car les écarts accidentels sontconsidérables
(parfois
de l’ordre de 10 pour100),
lafigure
seraittrop
confuse.On voit que, pour chacune des valeurs de ,x
uti-lisées,
la courbe donnantCf
en fonction de7~
tend à devenir horizontalequand
Rx
a atteint une valeur assezgrande.
Onpeut calculer,
à l’aide del’équa-tion
(29)
ou deséquations
(18)
et(28),
la valeurcor-respondante
deTABLEAU IV.
Le tableau IV fournit les diverses valeurs numéri-ques trouvées. On voit que la réduction
s’opère
encored’une
façon
très satisfaisantepuisque
les valeurstrou-vées pour
J2
diffèrent au maximum de 3 pour 100.y
On
pourrait
êtretenté,
en constatant que la valeurmoyenne de est voisine de
11,5
c’est-à-dire de a, dese demander s’il
n’y
a pas làplus
qu’une
coïncidencenumérique.
Il serait alorslogique
de rechercher si l’on nepeut
pasécrire,
comme nous l’avons fait dans le cas desexpériences
deNikuradse,
d’où :
Cette loi fournirait en effet
pour J2
la valeur11,5.
V
F.
Mais elle entraîne d’autre
part
le passage continu des courbes de frottement rugueux à celles du frottementlisse,
cequi
ne semble pas d’accord avecl’expérience.
Nous ferons de
plus
remarquer que nous ne pouvonsaccorder une
grande
confiance à la valeurnumérique
de2 . Il
faudrait eneffet,
pourqu’il
en futautre-§Zo
ment,
que l’on soit sûr de lagrandeur
del’aspérité
1. Nous l’avonsposée égale
au diamètre moyen desgrains
de sable mais nous n’avons aucune preuve dubien-fondé de cette
hypothèse.
La réduction des courbes s’effectuerait aussi bien si l’onremplaçait
1 par unegrandeur
proportionnelle
c. 1. La valeurcommune des nombres calculés serait alors
Il est clair que si nous avions dans ce cas - comme
dans celui des mesures de
Nikuradse* -
des donnéesnumériques
sur leprofil
de larugosité,
il nous seraitpossible
de tirer des conclusionsbeaucoup plus
pré-cises.
1b) Expériences
de Hansen. - Dans lesexpériences
précédentes
la mesure deCf
offre unegrande
sûretépuisqu’elle
est effectuée directement. Au contraire onmanque de
précisions
sur la nature de larugosité.
Inversement,
dans lesexpériences
deHansen,
larugosité
est bien définie -puisque
l’auteur étudie desplaques
constituées par le même verredépoli déjà
utilisé par Fritsch - mais le coefficient de frottement
local est déduit du frottement total sur la
plaque,
àpartir
de calculs assezlongs
et que leur nature mêmerend incertains. Nous essaierons
cependant
d’utiliserau mieux les résultats donnés.
L’auteur les résume dans le
graphique
que nousreproduisons
dans lafigure
1 23. En ordonnéesfigurent
C les valeurs de
20132013
c’est-à-dire deC21,
et en abscissesp
Uo-
2trois courbes obtenues
respectivement
pour desvi-tesses uo
égales
à16,
24,
et 32 mètres-seconde dans la°
soufflerie.
Pour calculer
Io
il faut déterminer la valeur de bcorrespondant
à une valeur donnée de la distance .x aubord
d’attaque,
defaçon
àpouvoir appliquer
l’équa-tion(~8).
Il faut en mêmetemps
être sûr queRx
est assezgrand
pour queC f
soitpratiquement
constant. Nous allons donner le détail desopérations
dans lecas où la surface utilisée est celle dont le
profil
estreprésenté
dans lafigure
16. Dans ce cas 1 = 0 mm, 50et à _-_.1 mm, 70.
Prenons
d’abord,
pour une des vitesses utilisées-
par
exemple
32 m. sec - une valeur depar
exemple
7 UUO. Si nous prenons v =0,1~~
pour
l’air,
nous avons alors :
8 =
0,317
cm.Nous pouvons maintenant calculer la valeur de x
cor-respondante.
Pour cela nous utiliserons les formulessuivantes
proposées
par Karman :Connaissant
R8
l’une deséquations
donne z et l’autre donne alors x.Pour les valeurs
numériques
choisies on trouve :Le
graphique
de lafigure
23 fournit alorsPrenons maintenant une autre valeur de uo, par
exemple
24 m. s. ; pour la valeur calculée de x, il ycorrespond
et les formules
(30) permettent
alors de calculer que l’ona:soit 1 =
0,328
mm. Lafigure
23 fournît alorsFig. 23. On trouvera de même
qu’à
la même abscisse xl’épais-seur de la couche limite
est,
pour uo =10m/s,
c’est-à--3
dire pour
Rae
=116,960,
R
= 3 890 etCf _-_-
6,0.10-3.
On ne remarquera pas sans
inquiétude
que, aucontraire de ce que montrent les travaux de
Kempf,
la valeur deC f
décroîtquand R~
diminue.Si l’on se
reporte
d’ailleurs aux résultats fournis parl’auteur pour les
plaques
lisses, on remarque que lescourbes donnant
Cy
en fonction de Re ne sont pascon-fondues selon que l’on
expérimente
avec une vitesseou une
autre,
cequi
montre l’existence d’une erreur.En examinant les choses de
plus près,
on trouve que pour uo = 32m,~sec,
lespoints expérimentaux
corres-pondent
bien à la loinumérique
( i 8’)
tirée des mesuresde
Kempf.
Il y a donc tout lieu de croire que pour cettevitesse,
qui
est laplus
élevée,
les valeurs de Hansensont sensiblement correctes.
Il faut alors
corriger
de 5 pour100~ les
résultats rela-tifs à uo = 2fim/sec
et de 20 pour 100 ceuxqui
corres-pondent
à 16m f sec.
/-Y
Pour la surface rugueuse in choisie, les valeurs de
f
2 sontalors,
avec ces corrections :On
peut
alors calculer àpartir
del’équation
(28)
les valeurscorrespondantes
de~
s 0
et l’on trouve :Les mêmes
opérations
effectuées sur les mesuresrelatives à la
rugosité
dont leprofil
est donné dans lafigure
18 fournissentCes valeurs
(voir
tableauIV)
coïncident d’unefaçon
satisfaisante avec celles que nous avons calculées à
par-tir des mesures de Fritsch en conduites de section
rectangulaire,
et nous avons là une vérificationimpor-tante de notre théorie.
Conclusions.2013Nous pouvons maintenant
reprendre
en sens inverse le chemin que nous venons de
parcou-rir,
et déterminer la valeur du frottement rugueux àpartir
de la courbe fondamentale donnant le coefficientintrinsèque
derugosité
en fonction del’équidistance
relative. Pourcela,
on examinera des coupes de lasur-face rugueuse
donnée,
faitesparallèlement
à ladirec-tion
générale
del’écoulement,
defaçon
à déterminer la valeur moyenne del’aspérité
et del’équidistance.
Ona dès lors la valeur moyenne de
l’équidistance
relative,
et la courbe
fondamentale
fournit la valeur du coeffi-cientintrinsèque
de la surface.Les
équations
(27)
complétées
par les formules(21)
et(22)
permettent
alors de calculer la valeur deCf
relative auxgrands
nombres deReynolds,
s’ils’agit
de conduites de sections circulaire ourectangulaire.
S’il
s’agit
d’uneplaque
rugueuse,l’équation
(28)
com-plète
par la formule(18)
ou les formules(30)
fournit lavaleur du coefficient local de frottement relatif aux
grandes
valeurs deRx.
Sans même utiliser la courbe
fondamentale,
les for-mulesprécédentes
permettent
de calculer le coefficient de frottement d’une conduite de section circulaire ourectangulaire,
ou encore d’uneplaque,
àpartir
desmesures faites sur un seul de ces
dispositifs.
Certes,
nous admettrons que les basesexpérimen-tales de notre théorie ont besoin d’être
complétées,
etnous avons
suggéré
nous-mêmes en différentsendroits,
dans
quel
sens les travaux devaient êtrepoussés.
Aussisommes-nous bien loin de
prétendre
avoir éclaircidéfi-nitivement la difficile
question
des frottements rugueux ;nous
espérons seulement,
devant lespremiers
résultatsobtenus,
avoir ouvert une voiequi
se montrera féconde.Manuscrit reçu le 20 janvier 1935.