LA FILIERE
CERVIDES A
LA REUNION
Proposition d'une
stratégie de
développement
Sébastien LE
BEL-Patrice GRIMAUD
Décembre 2001
La filière
Cervidés à
la Réunion.
Proposition
d'une stratégie
de
développement.
Sébastien LE
BEL
Patrice GRIMAUD
ETAT DE
LA FILIERE
1. Etat
de la
filière en
2001
1. Le
cerf à
la Réunion
a) Historique
A retenir: Le cerf rusa est présent dans l'île de la Réunion depuis le 1 r mesiècle. têtes. centaines de à quelques est réduit cerfs sauvages L'effectif de
Avec la dernière importation de Maurice, l'effectif total de cerfs d'élevage ne dépasse guère 2000 têtes. Les premiers cerfs rusa (Cervus timorensis russa) ont été introduits au dix-septième siècle à
la (Chardonnet, des Indes la route marins sur viande aux pied de réserve sur d'assurer une Réunion afin
1992 ; Grimaud et al., 2001 ). Contrairement à Maurice ou à la Nouvelle-Calédonie, l'espèce, si
elle chasse. pression de d'une forte en raison extension discrète connu une adaptée, a s'est bien
Actuellement, on ne dénombre qu'un effectif réduit de cerfs sauvages, au nombre de 300
à 400 de l'île. zones domaniales dans les individus, relégués
Si les premiers élevages datent de 1982, la filière a véritablement démarré en 1986 avec la
création les zones de valoriser terriens soucieux grands propriétaires l'impulsion de Cervidés sous du GIE
accidentées impropres à la culture de la canne ou à l'élevage des
bovins. l'importation de 1990 avec 1988 à donnée de impulsion fut Une seconde
1150 biches et 20
cerfs producteurs, l'Association groupement de d'un autre la création Maurice, et provenance de mâles en
Bourbonnaise du Cerf pour
le Développement
Economique (ABCDE). en élevage cerfs rusa population de jour, la A ce
s'élève à 1900 biches et 130 mâles en reproduction (lsara-Cirad 1999).
b) Rappels
zootechniques
A retenir: Le cerf rusa est un paisseur mixte valorisant les productions végétales ligneuseset herbacées. mois). court (18 rusa est du cerf de croissance Le cycle
Les besoins énergétiques et
protidiques sont élevés au
cours de
la croissance. des carcasses de produire élevé permet de croissance Le potentiel
de 35 kg à
14 mois. 8 à d'environ 0, uctivité numérique de prod un taux prolifique avec L'espèce est
0, 9 faon sevré I biche mère. Le cerf rusa (Cervus timorensis russa) fait partie d'une des onze espèces de cervidés
recensés en C'est un de Java. est l'île aire d'origine 1994). Son and Wiryosuhanto Indonésie (Jacoeb
cervidé de celui du dama) et daim (Dama celui du intermédiaire entre au format taille moyenne,
cerf rouge (Chardonnet 1988; 120 kg 90 à mâle de et le 60 kg 50 à pèse de biche adulte : la (Cervus elaphus)
Grimaud 1992). Le taux de fertilité de l'espèce dépasse les 90 p.100 avec un taux de sevrage de 80 à
85 p.100 1994). Ces et al. Le Bel 1991; Bianchi, 1990; Woodford and Dunning 1986; Woodford (Van Mourik
particularités font du cerf rusa une espèce intéressante sur le plan de la productivité
numérique. Le kilos à vingtaine de atteint une kg et de 3,5-4,0 naissance est à la du faon poids moyen
4 mois, al. 1997). Salas et (Le Bel, jeunes animaux sevrage des s'effectue le époque où
Son comportement de paisseur mixte lui permet de valoriser aussi bien les zones de
parcours 1992; Corniaux, 1989; Grimaud et Chardonnet améliorés (Grimaud les pâturages embuissonnées que
Le Bel et al. 1997). La consommation quotidienne en matière sèche est de 55 à 75 g / kg de
poids énergétiques sont Les besoins litres d'eau. à 2,5 de 1 en abreuvement les besoins métabolique et
de Les de croissance. en phase plus élevé 80 fois 40 à l'entretien, et métabolique à de poids / kg 0,5 MJ
besoins protéiques en phase de croissance sont satisfaits avec une ration contenant un minimum
de 1999). totale (Dryden matière azotée 15% de
L'espèce est exploitée pour sa venaison, fournissant en élevage extensif des carcasses de 29
kg avec ont montré Des observations 14 mois. mâles de de jeunes p.100 issus de 57 à chaud un rendement
que les performances d'abattage
(poids et rendement carcasse)
dépendent fortement
du type al. 1997). Salas et (Le Bel, saison d'abattage de la l'âge et d'élevage, de
Avec une durée de croissance de 18 mois et un potentiel de gain moyen quotidien proche de 200
g de production comme objectif se fixer raisonnable de il est ad libitum), situation d'alimentation jour (en
la fourniture de carcasses de 35-40 kg à 14 mois (Grimaud 1992; Dryden 1999)
Le cerf rusa produit du velours, mais la récolte ne dépasse pas 1,2 kg par animal (Le Bel
1998). Les corrélée au velours ; celle-ci, production de sur la effet significatif ont un du cerf et poids facteurs âge
poids du cerf, double de 3 à 5 ans. Au stade de récolte choisi, le velours a la forme d'un
V cerf élaphe rapport au cm. Par et 24 de 15 branches est moyenne des la taille asymétrique dont
(Cervus elaphus), le cerf rusa est handicapé par une saison de récolte étalée, un faible niveau
de en lipides. relativement pauvre un produit récolte et
c) Importance
culturelle, sociale
et économique
A retenir: Une viande festive, non frappée d'interditsreligieux. la consommation. et de de l'offre Une faiblesse
Un marché annuel potentiel estimé à 150 tonnes soit 10 millions de FF La présence du cerf rusa à la Réunion en a fait un animal populaire, même si son exploitation
reste de cerf La venaison ou d'éleveurs. de chasseurs cercle restreint l'apanage d'un jusqu'à présent
rusa, dans un d'interdits religieux pas frappée de n'être le privilège festive, a une viande considérée comme
territoire où se côtoient nombre de
communautés différentes. du marché la demande Jusqu'en 1993,
a été satisfaite par
les importations de venaison
en faiblesse de révélé la sanitaire, a pour raison ce marché, fermeture de Maurice. La provenance de
la de les importations et dynamisé en 2000) 17 tonnes en 1998, (33 tonnes production réunionnaise
venaison en provenance de Nouvelle-Zélande qui représentent un volume d'environ 50 tonnes.
La sur le viande offerte tonnes de d'environ 2 un volume marginale avec chasse est par la part produite
marché entre juin et
septembre. producteur est d'achat au Le prix
actuellement de 70 FF du kg
carcasse. an, la g par à 75 capita estimée consommation per Avec une
Réunion est en deçà
des moyennes étude de (440g/ha/an). Une à Maurice (120g/ha/an) ou France métropolitaine observées en
marché à 150 marché potentiel d'estimer le a permis (lsara-Cirad 1999) le Cirad l'lsara et conduite par
2. L'organisation
de la
filière cervidé
fil
Secteur Public
A retenir: Un environnement technique et scientifique compétentet actif filière. à la mal adapté d'aides financières Un dispositif
Un soutien institutionnel marqué. La filière cervidé bénéficie d'un appui institutionnel et
technique multiple : la Réunion Régional de Le Conseil o
./ L'UAFP intervient via des subventions pour l'installation des prairies et dans le
conseil pas de bénéficie néanmoins filière ne agricole. La de machinisme en matière
l'ICHN aux élevages Naturels) accordée des Handicaps (Indemnité Compensatrice
bovins Hauts . allaitants des
./ Le GRDSBR a mis en place un réseau d'épidémio-surveillance incluant
les élevages de cervidés.
o La Chambre
d'agriculture : L'EDE, avec ./
la mise à disposition d'un technicien
production animale, apporte le
plus filière. à la gros soutien
o Les organismes d'Etat : La DSV, ./ en charge de l'inspection sanitaire des carcasses à l'abattoir et
dans les importation de sanitaire d'une le protocole pour définir chassés, interviendra
cerfs en de la en charge est aussi Ce service la Nouvelle-Calédonie. provenance de
mise en cerfs . élevages de pour les capacité (agrément) certificat de place d'un
./ L'ONF intervient dans la gestion cynégétique des troupeaux sauvages,
en l'impact concerné par Cet organisme, chasse annuels. quotas de déterminant des
environnemental du cerf dans
les zones de formations
endémiques, limite
son ) . (Attié 1994 zones domaniales périphérie des implantation en
./ L'ODEADOM intervient dans la filière, avec la DDAF comme service
instructeur, sous triennal 2001-2003 programme sectoriel cadre d'un dans le forme d'aide
portant sur de contention de matériel (ii) l'achat par biche, la capitalisation prime à (i) une
ou de des prairies. le renouvellement et (iii) stockage fourrager,
o Les organismes de recherche-développement
: de travailler mandat est dont le Le CIRAD, ./
à la Réunion sur
l'élevage des
ruminants, Nouvelle-Calédonie. ans en depuis 10 travaux menés l'acquis des bénéficie de
Q} Secteur
privé et
associatif
A retenir Une filière de diversification de créationrécente. pour une de producteurs Deux groupements
quinzaine d'unités
d'élevage. carcasses par soixantaine de fournissant une chasse marginal Un secteur
an. commercialisation des et de collecte, d'abattage professionnelle de Une structure
carcasses.
o Les éleveurs de cerf
: juridiques regroupent Deux structures
les 14 éleveurs de
cerfs réunionnais
. éleveurs issus fédère sept en 1986, Cervidés, créé Le GIE ./
du secteur de la
canne à à l'élevage culture ou à la zones impropres cerfs les consacré aux sucre ayant
bovin . sont lancés qui se 7 éleveurs 1990, regroupe créée en L'ABCDE, association ./
récemment dans la filière
cervidé. : de chasse Les sociétés o
Quatre sociétés de chasse se partagent le marché saisonnier de la chasse de juin à septembre
. par an 4 chasses 3 à Ecrite organise la Roche société de : la Chasse domaniale ./
dans an . d'unités par d'une dizaine un prélèvement domaniale avec la zone
./ Chasses privées: quatre membres du GIE (Sarrau, Chassagne, Fouque et
Arel) abattues annuellement. têtes sont soixantaine de où une terrains privés disposent de
o L'abattoir : La Sica Révia est en charge du ramassage, de l'abattage et de la commercialisation
3. L'état
de la
filière en
2001
Pour une description détaillée du système d'élevage, on se reportera à l'étude mené parGrimaud et programme sectoriel mesure au une moindre et dans al. 2001) Rérolle et al. (Grimaud,
de l'information disponible. de compléter ont permis de terrain Les visites érolle 2000). l'ODEADOM (R
a) le
système d'élevage
A retenir: 14 fermes totalisant 867 hectares clôturés entretenant un troupeau de biches mères de 2256têtes. hectare. biches par à 40 de 4 des densités hétérogènes avec modalités d'élevage Structures et
Mauvais choix technique de
certaines inf rastructures, en
particulier celles
des barrières. nouveaux éleveurs. formation des et de savoir faire Manque de
Performances zootechniques souvent en
deçà des
objectifs techniques. intensives. des unités Médiocre rentabilité
Long retour sur investissement
pour les structures extensives.
o Structures d'élevage Les quatorze élevages en
production totalisent une surface
clôturée de 867 hectares,
dont 392 Deux approches biches reproductrices. dont 2256 4151 têtes et exploitent hectares améliorés,
de de production les niveaux promoteurs et technicité des conception, la par leur l'élevage s'opposent
enregistrés. Les élevages extensifs des Hauts de l'Est et des plaines d'altitude exploitent en moyenne
une parcelles avec quinzaine de en une généralement subdivisés (13-136 ha) centaine d'hectares
un biches). à 715 (min/max : 70 biches mères trois cents troupeau de
L'élevage intensif, de création récente, occupe de petites surfaces sur les pentes du littoral
(min/max : Dans cette 59 biches). 21 à (min/max: biches mères trentaine de troupeau d'une avec un 13 ha) 1,5 à
catégorie d'élevages. se côtoient l'élevage hors sol avec 40 biches à l'hectare et l'élevage
semi l'hectare. biches à de 8 un chargement intensif avec
Dans tous les élevages visités les barrières présentent des défauts de conception dont (i)
l'absence (iii) inadapté tendu et grillage mal (ii) un le grillage, maintenir tendu permettant de de force de jambe
à et de des mailles mode d'attache utilisé, du fil d'acier qualité du de la en raison cerf rusa l'élevage du
leur écartement propice à la perte des jeunes faons et à l'intrusion des chiens
errants. d'un système contention ni piège de ni d'un ne disposent de tri les unités Sauf exception
de pesée
o Modalités d'élevage L'élevage du
cerf rusa est en règle générale pratiqué sur des parcours de graminées
tropicales ou légumineuses fourragères. l'absence de caractéristique commune ont pour tempérées qui
Dans de drèches sucre voire canne à de la de sous-produits à base un complément certains élevages.
de sont exploitées Les parcelles en finition. aux animaux reproducteurs ou distribué aux brasserie est
en les animaux De visu des naissances. au moment en continu régulière ou ou moins rotation plus
observés apparaissent en état
moyen à
correct. l'ABCDE, ont rattachés à Certains élevages,
opté pour un système
d'alimentation hors
sol avec les quelques céréales. Dans apport de par un foin complété avec du vert ou affouragement en
élevages visités, les animaux paraissent en médiocre état, indiquant une faiblesse dans la maîtrise de l'exploitation. o
Performances zootechniques Le suivi
effectué dans un des élevages extensifs révèle que sur des pâturages à bovin à
base de sont deux 1 OOg/jour) inférieur à obtenues (GMQ de croissance les performances Setaria sphacelata,
fois plus faibles que celles obtenues dans des conditions d'alimentation optimales (Dryden, 1999 ; Grimaud, 1992). Les résultats de productivité numérique sont très hétérogènes avec en moyenne de
meilleurs résultats reproduction) que à la biche mise sevré par (0,70 faon élevages extensifs chez les
chez les
élevages résultat s'explique Ce dernier la reproduction). mise à par biche faon sevré intensifs (0,49
par la le cerf étudiées chez ont été les conséquences d'alimentation dont du système mauvaise maîtrise
rusa (Le Bel, 1994).
o Technicité et
formation des
éleveurs de l'élevage savoir faire un réel S'il existe
extensif du cerf à la Réunion, force est
de constater
que la n'ayant bénéficié leur promoteur souvent empirique, le plus intensives est petites unités conduite des
d'aucune formation technique ad hoc au moment du démarrage de leur élevage. o Etat sanitaire
et mortalité sanitaires effectués Les contrôles
par la DSV à l'abattoir ont conforté le bon état sanitaire de
la filière post-mortem seront Les inspections de tuberculose. brucellose ou cas de décelant aucun en ne
complétées par la mise en place d'une sérothèque sur sang d'animaux abattus. La mise en place
du la filière sanitaire de préciser l'état RESIR devrait surveillance épidémiologique réseau de
et certaines exploitations. observés dans de mortinatalité des cas notamment l'étiologie
b) Pro
duction de
venaison
A retenir: Stagnation de la production et augmentation des importations de viandede cerf. animaux. finition des manque de insuffisant et Poids carcasse
Rentabilité économique incertaine. o Quantitatif De 1992 à 1999, la production de la filière a été multipliée par 4 en passant de 6 à 24,5
tonnes. Cette pic de atteint un après avoir production qui de la un tassement en fait progression masque
34 tonnes production volume de 1999. Le tonnes en à 24,5 1998 puis tonnes en à 28,5 est retombée en 1997,
annoncé pour 2001 devrait
atteindre 28 tonnes avec
981 têtes
abattues. 27 tonnes passée de qui est de cerf de viande La consommation
en 1992 à 70
tonnes en
1999, a tonnes). (44 marché 63% du part représente dont la viande congelée importations de stimulé les
o
Qualitatif Les seules
données disponibles sont les
poids carcasses des animaux
abattus et
les rendements moyen des poids carcasse 1999, le 1992 à carcasses. De sur quelques carcasses obtenus
animaux baisse de par une s'est traduit jeunes animaux l'abattage de kg. Si à 29 30-36 kg passé de abattus est
poids significative, les performances enregistrées sont en deçà de celles qui pourraient
être obtenues (Dryden, 1999). 14 mois, carcasse à (35 kg cerf rusa avec le
Le rendement carcasse de 56% obtenu lors du suivi d'un lot d'embauche est loin
de l'objectif Bel, 1997), Nouvelle-Calédonie (Le obtenus en de ceux est proche 60%. S'il zootechnique des
c'est d'un système pas disposé qui n'ont animaux abattus finition des manque de indicateur du un bon
d'alimentation optimale.
o Circuit de
distribution Les carcasses
provenant de l'abattoir sont commercialisées par la Sica Révia qui s'occupe aussi
du abattus. à être cerfs destinés ramassage des
Le prix d'achat au producteur est de 70 FF kg carcasse (Calédonie 30 FF, Australie 20-25
FF) produits, dont promotion d'autres faire la permettant de produit d'appel est un de cerf La viande
la bœuf local viande de
o
Rentabilité économique Les modélisations
effectuées par Grimaud et al. (Grimaud, Rérolle et al. 2001) révèlent la
faible marge et une huit ans bout de investissement au retour sur avec un élevages extensifs rentabilité des
positive au bout de 5 à 6 ans. Les résultats obtenus avec les élevages intensifs sont
encore plus observées. performances zootechniques des mauvaises intrants et coût des raison du décevants en
Les subventions à l'installation permettent une meilleure rentabilité des unités extensives.
c) Autres
productions et
industrie de
transformation
de la commercialisés lors Les reproducteurscréation de l'ABCDE ont
été vendus 4100 FF
pièce pour ans. et 2 entre 1 3600 FF ans, et de 2 de plus un animal
Le produit de la chasse est d'environ 2 t par an, pour une action de chasse de 1000 FF la
journée. sur l'île de tannerie en l'absence à l'abattoir sont gardés Les cuirs
L'agro-tourisme se
ATOUTS ET
CONTRAINTES
2. Atouts
et contraintes
Dans la perspective de développer la filière cervidé réunionnaise, il faut tirer parti desatouts naturels de proposer contraintes, afin évaluer les aussi d'en animale, mais de production ce type propres à
des alternatives. solutions techniques
1. Atouts
o
Marché porteur
évalué à
150 tonnes
carcasse en
frais .
cervidés est la filière production annuelle, tonnes de Avec 20-30 ./loin de satisfaire la
demande en un volume pourrait absorber le marché révélé que demande a de la venaison. L'évaluation
de an). carcasse par (100 tonnes fois supérieur à 5 production 4
o
Venaison diététique
et non
frappée d'interdits
religieux .
(Le Bel, de lipide de 2% et moins de protéine Avec 22% ./1994 ), la venaison de cerf
dispose de produit diététique tant que consommation en promouvoir sa commerciaux pour solides arguments
. les à tous sa consommation pour étendre bon atout est un restriction religieuse L'absence de ./
groupes sociaux.
o
Image de
marque positive
avec ouverture
sur l'agro-tourisme
.
d'une nature l'image positive occidental, véhicule le folklore à travers Le cerf, ./intacte et
sauvage. au tourisme bon support constituer un semi-extensif, peut cadre d'élevage dans le Cette facette,
à la ferme.
o
Valorisation de
l'espace agricole
impropre à
l'élevage bovin
.
Java, exploite originaire de cerf rusa, comportement, le et son son format De par ./spontanément d'altitude (Whitehead, 1600 mètres mer à bord de arbustive du de savane des zones
1993).
technique .
et encadrement
Savoir-faire local
o
./ Bien que de création récente, la filière cervidé bénéficie d'exploitants qui ont su acquérir
en d'élevage . de conduite en matière faire indéniable un savoir quelques années
./ Elle dispose par ailleurs de l'appui d'un technicien de l'EDE qualifié qui a complété
sa formation Nouvelle-Calédonie. et en en Nouvelle-Zélande en Australie,
o
Filière organisée
et abattoir
.
que structurée cervidés, bien La filière ./en deux associations d'éleveurs,
est reconnue
et perçue Elle bénéficie instances agricoles. représentants des techniques et les services positivement par
par ailleurs des services de la SicaRevia en charge de la collecte et de l'abattage des
animaux.
.
et scientifique
Appui technique
o
./ Les services techniques de la Région et le pôle Elevage du CIRAD sont autant
d'atouts précieux développement. accompagner son solliciter pour filière pourra que la
o
Environnement sanitaire
propice .
mortalités accidentelles risque de Hormis le ./dues aux cyclones ou
à l'intrusion de chiens
errants, au développement privilégié favorable environnement sanitaire bénéficie d'un la Réunion
des élevages.
2. Contraintes.
o
Concurrence foncière
marquée en
système extensif
.
de développement toute perspective parcours écarte disponibilité en La faible ./de la
filière fondée extensif. modèle d'élevage promotion d'un sur la
o
Impact écologique
en milieu
forestier.
formations ligneuses bien les Valorisant aussi ./que prairiales, le cerf
rusa de
par son formations végétales, modifier des susceptible de opportuniste est comportement alimentaire
voire de faire disparaître
certaines espèces endémiques (Attié,
1994 ;
Letourneur, 1994).
.
cheptel reproducteur
disponibilité du
Très faible
o
./ Avec un cheptel de biches mères de 2256 têtes, la disponibilité en reproducteurs pour
accroître la an. bichettes par centaines de à une est réduite la filière production de capacité de
o
Faible productivité
des petits
élevages .
de 0, productivité numérique Avec une ./5 faon sevré par
biche mère, les petits
élevages affichent ont de élevages extensifs Si les médiocres. de production des performances
o
Manque de
formation et
d'information
des producteurs
.
lancés dans se sont de l'ABCDE, éleveurs, membres des petits La plupart ./l'élevage du
cerf sans des installations le montage conception dans erreurs de résulte des Il en formations adéquates.
d'élevage ou une mauvaise conduite des animaux par manque de connaissance des besoins de l'espèce.
o
Absence de
référentiel technico-économique
réunionnais .
le CIRAD conduite par dernières investigations Hormis les ./et l'EDE, la filière
ne dispose
pas de fondé des le bien avec pertinence permettant d'évaluer et économiques référentiels techniques
deux modèles
d'élevage coexistants.
Moindre appui
o
institutionnel.
Nouvelle spéculation, ./sans référentiel fiable, la
filière cervidés réunionnaise ne
bénéficie pas
de la (Indemnité l'ICHN notamment de production animales, aux autres aides accordée totalité des
Compensatrice de
Handicaps Naturels).
Rentabilité médiocre
o
.
CIRAD et par le L'étude menée ./l'EDE (Grimaud, 2001), révèle
que dans l'immédiat les
élevages niveau des investissements, du lourdeur des de la en raison rentabilité médiocre ont une de cerf
performances zootechniques et la
faiblesse des aides accordée
PERSPECTIVES DE
DEVELOPPEMENT
A COURT
3. Perspe
ctives de
dévelo
ppement
à court
terme
Dans l'immédiat, la filière pourrait facilement accroître la capacité de production desélevages plusieurs tableaux jouant sur régionales en des institutions ibilité auprès sa créd et renforcer existants
: cohérence (ii) une produite et de carcasse du type numérique et productivité de la (i) l'amélioration
accrue en vue d'un renforcement des aides instituti onnelles.
1. Accroisse
ment de
la capa
cité de
production de
la filière.
A court terme, la filière pourrait renforcer sa capacité de production en augmentant letroupeau de ants. élevages exist numérique des productivité optimisant la et en biches mères
A retenir: Sans importation, l'accroissement du cheptel est réduit à quelque centaine de têtes par
an. la ration. qualité de à la conditionnée numérique est la productivité L'amélioration de
a) Accroissement
du cheptel
de biches
mères.
La simulation du programme sectoriel 2001-2 003 (R érolle, 2000) table sur un cheptel de 2150biches centaine mères d'une de biches du troupeau L'accroissement en 2005. 3000 biches et de en 2001
d'individus par an devrait permettre à la filiè re d'accroître sa production d'environ une
dizaine de 2005). tonnes en à 46 en 2001 (34 tonnes tonnes carcasse
b) Amélioration
de la
production num
érique.
L'objectif zootechnique à atteindre dans ce domaine est une productivité numérique de 80% (80faons terme du gravides au biches mères 95% des soit (i) reproduction) à la hes mise 100 bic sevrés pour
rut mois. à 5 au sevrage faons viables 85% des et (ii)
Plusieurs axes sont à
mettre en œuvre simu
ltanément: aux besoins système pâturé L'adaptation du ./
spécifiq ues du cerf rusa
(cf. d) de manière
à couvrir domaine se dans ce Tout défaut allaitante. gestante et la biche alimentaires de les besoins
traduira automatiquement, si ce n'est par une légère baisse de fertilit é, par un très
fort 1997) . (Le Bel, des mortinatalités accroissement
./ Une gestion raisonnée de la reproduction, avec retrait des mâles après 45 jours de rut ( ex
: 15 de gestation, 60 jours l'échographe à gravides à des femelles et contrôle 30 août) juillet
-permettrait d'éliminer les biches infécondes en groupant les naissances. En raccourcissant
la en parcelles exploitées de ces la gestion par ailleurs l'éleveur optimise mise bas, période des
rotation. L'échographie des biches, réalisée avec une petite sonde pour bovin de 5,5 Mhz,
est un reil de d'un appa disposer conditions de biche) à minute par (environ 1 et rapide acte facile
contention ad hoc (cf. 2).
2. Amé
lioration des
infrastructures
d'élevages.
Sauf exception, la plupart des élevages souffrent d' infrastructures inadaptées, voire chezcertains aux normes la remise pourrait être filière de la objectifs un des court terme, inexistantes. A
des pesée. et de de contention dotant d'outils en les élevages existants
A retenir : impératif d' Il est utiliser un grillage spécial cerf afin de limiter les pertes liées aux chiens
errants. . de contention d'un piège devrait disposer Chaque élevage
./ Ba
rrière :
A ce jour aucun élevage réunionnais ne di spose d'un système de barrière adaptée au cerf rusa. Ilen de risque un important grillage, travers du passent au faons qui de jeune la perte résulte, outre
prédation par les chiens dans les petites structures. Il faut absolument recommander l'utilisation
d'un une hauteur horizontaux pour 17 fils cane, en ou Hurri marque Cyclone nouées de à mailles grillage
de une tension posé avec cm. Correctement de 210 une hauteur horizontaux pour 21 fils ou en 180 cm
de 150 kg, ce type de grillage empêchera toute perte de faons et intrusion de chiens si son application
est complétée par un fil barbelé tendu au ras du sol. La pose d'une barrière à cerf nécessite
la mise éleveurs . accessibles aux de formation de sessions en place
./ Contention
et pesée
:
Hormis un cas isolé, les élevages ne disposent d'aucun système de contention ou depesée. La construction la filière. développement de indispensable au outils est ces deux L'acquisition de
d'une caisse de pesée en bois (200x180x50 cm) et d'un piège de contention relève du bricolage
à la pesée barres de l'achat de limiter à pourrait se la filière L'intervention de tout éleveur. portée de
électroniques que l'éleveur pourra disposer sous sa caisse de pesée.
3. Adaptation
du sys
tème pâturé
Si on écarte le système d'alimentation hors sol, l'élevage du cerf rusa consiste àexploiter des à l'élevage conduite propres modalités de selon des pâturages améliorés parcours ou
bovin. Les tel système, limites d'un démontrent les zootechniques enregistrées piètres performances
qu'il faut rusa. du cerf biologiques propres aux spécificités donc adapter
A court terme, trois axes de travail sont envisageables : l'amélioration de la qualité de la
ration avec des animaux le confort pour améliorer de l'espace légumineuses, l'aménagement introduction de
et la réserves fourragères. valorisation des
A retenir : L'introduction de légumineuses permet d'améliorer la qualité de la
ration. comme modèle fourragers avec des arbustes la voie On privilégiera
le Calliandra. à condition foin ou le rondes enrubannées les balles rusa valorise Le cerf
de traiter ce dernier à l'urée.
a) Introduction
de légumineuses
fourragères.
Le principe est d'offrir aux cervidés un fourrage satisfaisant les besoins nutritionnels des sujetsen une de fournir en mesure légumineuses est 25% de graminéen avec un pâturage croissance. Seul
ration avec 15 à
18% de
protéine brute. espèces . Choix des o
./ Les essais variétaux menés par le CIRAD à la Réunion (Blanfort et al., 2000) ont conclu à
la sélectionnées par espèces, récemment herbacées. Certaines des légumineuses mauvaise tenue
le QDPI australien pour leur résistance au surpâturage, seraient intéressantes à tester
en milieu d'essais multilocaux Une série assia rodontifolia). cassia (C le Wynn réel comme
en ligne d'espèces intéressantes la batterie quelle serait chaque élevage définir pour permettrait de
. la Réunion présentes à d'espèces arbustives est l'utilisation à privilégier L'autre approche ./
comme En raison eucaena leucocephala}. cassi (L ou le calothyrsus) (Cal/iandra le Calliandra
de sa mètres avec et 1200 entre 400 semble prometteuse du Calliandra froid, l'utilisation tolérance au
une pluviométrie supérieure à 1200 mm d'eau par an comme le démontrent les essais menés à
la (Corniaux, 1998). en Nouvelle-Calédonie 1996) ou Réunion (Mandret,
o Modalités d'implantation
. direct avec ou semis Le sursemis ./
du matériel ad hoc
(ex : rouleau planteur Crocodile
Australien) . en légumineuses la prairie pour enrichir moins onéreuse méthode la est la
./ L'installation des arbustes fourragers s'effectue en haie avec une densité de 10 000 pieds
à gyrobroyeur). La passage d'un largeur de (soit la 2 m m sur de 0,5 un écartement l'hectare avec
technique de plantation la moins onéreuse est celle du « stump », utilisée en Indonésie:
quand la plantule on retire au collet, de diamètre 2 cm 1 à haut et mètre de atteignent 1 les plantules
et collet, il dessous du cm en à 20 racine 10 et la du collet au dessus 30 cm 10 à la tige on coupe
faut alors planter immédiatement le stump et lui assurer une bonne alimentation
en eau. . Modalités d'exploitation o
./ Avec un recépage annuel au gyrobroyeur, le Calliandra est susceptible de produire
annuellement d'ingestibilité de un niveau protéine avec 20-25% de sèche à de matière 10 tonnes plus de
88% bonne d'obtenir une mois afin à 4 les 3 serait tous L'optimum d'exploitation (Corniaux, 1998).
production de feuillage en
limitant la
lignification . Nouvelle-Calédonie (Le menés en Les essais ./
Bel, 1999) ont montré
que les
performances de g de Calliandra (100 apport de avec un de 50% de plus croissance augmentaient
b) Aménagement
de l'espace
.
./ La biche rusa exprime au moment des mises bas un comportement nidicole marqué :la de rejoindre jours avant immobile quelques va rester le faon cache où dans une lieu naissance a
le reste du troupeau. Pour éviter les problèmes de mortinatalité due aux abandons, il est
important aura aménagé l'éleveur mise-bas où parcelle de biches une disposition des à la de mettre
des etc.) . de paille artificiels (ballots d'arbres) ou (buisson, bosquet abris naturels
./ Cet aménagement de l'espace est primordial pour résister au stress thermique qui
accompagne les cyclones.
c) Valorisation
des fourrages
récoltés
Le cerf rusa valorise bien les réserves fourragères à condition qu'elles soient appétentes etde bonne balle soit la peut utiliser de cervidés élevage réunionnais, l' le contexte qualité. Dans
ronde de prairie. du foin enrubannée soit
o Balle ronde
enrubannée . s'utilise comme La BRE ./
telle de la même manière que pour les bovins. Les essais d'all
otement d'une bonne sous réserve bien appétée le était montré qu'el e-Calédonie ont Nouvell conduits en
conservation. o Le foin . Le foin ./ de graminée, en particulier celui de Chloris gayana, est souvent mal consommé en
raison alimentaire. faible valeur de sa
Le traitement à l'u rée est une technique simple, facil ement maîtrisab le qui permet d'en améliorer
la dose de à la au fourrage solution d'urée arrosage une incorporer par consiste à le. li qualité nutritionnel
5 kg d'urée, 50 litres d'eau pour 100 kg de foin à traiter. En présence d'eau et d'uréase,
l'urée est L'effet du du fourrage. la masse progressivement dans qui diffuse ammoniac gazeux hydrolysée en
traitement alcalin est une augmentation de l'ingestibilité du fourrage, une augmentation de
la brute). matière azotée 10,9 % 9 vs e (5, valeur azoté de sa un quasi-doublement 10% et digestibilité de
4.
Amélioration
de la
qualité des
carcasses produites.
La qualité des carcasses produites pourrait être rapidement améliorée en abattant desanimaux plus : la explorer sont à de travail Deux axes rendement carcasse. un meilleur lourds avec
conduite de pesée. de la la généralisation l'embouche et mis à des animaux l'alimentation
A re tenir: Un pât urage enrichi en légumineuses permet d'eff ectuer une croissance co
rrecte. d'abattage. son lot l'éleveur d'homogénéiser permet à La pesée
a) Alimentation
en finition
.
La croissance du cerf rusa s'effectuant sur 2 ans, il est primordial d'offrir aux faons sevrés vers 5mois Deux 15 %. minimum de est au azotée totale de matière le taux alimentaire dont un disponible
stratégies s'offrent aux él eveurs réunionnais : l'em bouche en stabulation en utilisant les
issues de d'un couvert de disposer à condition à l'herbe ou l'embouche à sucre, de canne brasserie et
végétal légumineuses fourragères. enrichi en
b) Pratique
de la
pesée.
La pratique de la pesée est un outil simple à mettre en œuvre qui permet à l'éleveurd'envoyer à d'une carcasse la production compatible avec poids est gamme de dont la les cerfs l'abattoir
standard l'éleveur sélectionnera de 58%, carcasse minimum un rendement tablant sur kg. En à 35 de 30
à la aux éleveurs technique permit Cette innovation kg vif. et 60 entre 52 animaux pesant balance des
calédoniens d'ajuster leur production à la demande du marché d'exportation (Le Bel, Salas
et al. poids et gamme de de la en fonction kg carcasse prix du échelle de place d'une mise en 1997). La
de la production qualité de améliorer la efficace pour mesure incitative serait une l'état d'engraissement
5.
Structuration
des éleveurs
et certification
de l'élevage
de cerf.
Le dével oppement de la filière cervidé nécessite un effort de structuration de la part des éleveursavec production. unités de norme des mise au
A re
tenir:
Les éleveursdoivent être unifiés pour
gagner en
crédibilité. préalable est un des élevages aux normes La mise
au développ ement de la filière.
a) Unifier
les entités
représentatives
L'ABCDE et le GIE Cervidés regroupent à eux deux un peu plus d'une douza ine d'éleveurs.Quelle regrouper de les la nécessité pas moins n'en demeure structures, il ces deux gitimité de la lé que soit
en une entité unique qui pourrait défendre d'une seule voix les intérêts des producteurs.
b) Certification
des éle
vages
La mise aux normes des éle vages de cerfs avec déli vrance d'un certificat de capacité comprenddeux . de production modalités relatif aux litatif volet qua et un volet sanitaire aspects : un
./ Les aspects sanitaires sont du ressort de la Direction des Services Vétérinaires
. l'établissement production sous-entend moyens des qualitatif des Le volet ./
d'un cahier
des contrôlables. décrites et production sont de la les phases où toutes charges