HAL Id: jpa-00206925
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Submitted on 1 Jan 1970
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Mesure de la perte d’énergie de protons rapides dans un plasma froid
Monique Caby-Eyraud
To cite this version:
Monique Caby-Eyraud. Mesure de la perte d’énergie de protons rapides dans un plasma froid. Journal
de Physique, 1970, 31 (5-6), pp.445-449. �10.1051/jphys:01970003105-6044500�. �jpa-00206925�
MESURE DE LA PERTE D’ÉNERGIE DE PROTONS RAPIDES
DANS UN PLASMA FROID
par
Monique
CABY-EYRAUD Association Euratom-CEADépartement
de laPhysique
du Plasma et de la Fusion Contrôlée Centre d’Etudes NucléairesBoîte Postale n°
6, 92, Fontenay-aux-Roses (France) (Reçu
le 20janvier 1970)
Résumé. - Ce travail porte sur la mesure de la perte
d’énergie
de protons de 5 à 10 keV sur un plasma froid de lithium (ne = 5 1018 m-3, Te ~ 1,5 eV) confiné par unchamp magnétique.
L’injection
des protons estperpendiculaire
à l’axe de ladécharge.
On utilise leur précession autour de l’axe de l’arc sous l’influence dugradient
radial du champmagnétique
pour réaliser une grande longueur d’interaction par des passages multiples à travers le plasma. Les résultats expérimentauxsont en accord avec les valeurs
théoriques
prévues parl’équation
de Fokker-Planck dans les limites de laprécision
de la mesure.Abstract. - The energy loss of fast
(5 10 keV)
protons in a cold lithiumplasma
(ne = 5 x 1018 m-3, Te ~ 1,5eV)
has been measured, Protons are created by dissociationof H3+
ionsinjected perpendicularly
to the axis of the magnetically confined arc column. Proton azimuthal drift due to the radialgradient
of themagnetic
fieldprovides multiple
passage through the plasma,increasing
the interactionlength.
The experimental values are in agreement with the
predictions
of the Fokker-Planckequation
in the boundaries of the measurement’s
precision.
1. Introduction. -
Lorsqu’un
faisceau departicules chargées
traverse un milieuionisé,
del’énergie peut
être transférée du faisceau auplasma
par effets collec- tifs non collisionnels ou par collisions coulombiennes.L’importance respective
de ces processus varie suivant les valeurs relatives de la densité et de la vitesse desparticules
du faisceau par rapport à celles duplasma.
Différents modèles
théoriques
ont été utilisés pour décrire cesphénomènes.
Quand l’aspect
collisionnel estprédominant,
lesforces d’interaction sont des forces coulombiennes
qui
ont un
long
rayon d’action. Troislongueurs
caractéris-tiques,
leparamètre d’impact correspondant
à unedéviation de 900 :
P 90,
la distance moyenne d entreparticules
duplasma
et lalongueur
deDebye ~.D,
per- mettent de délimiter des domaines de variation du para- mètred’impact.
Suivant larégion
considérée l’inter- action est binaire oumultiple. Lorsque
lephénomène
peut être traité comme une suite de collisionsbinaires,
à faible
déviation,
sans corrélation entreelles,
la contribution des chocsproches
dontl’angle
de dévia-tion est
supérieur
à 900 estnégligeable
devant celle de l’ensemble des collisions lointaines. Dans ce cas lacomparaison
avecl’expérience
estdélicate,
laprinci-
pale
difficulté étant d’obtenir despertes d’énergie
mesurables dans des conditions
expérimentales
satis-faisant les
hypothèses
du modèlethéorique.
La perted’énergie
étantproportionnelle
à la densitésuperficielle
du
plasma
lelong
de latrajectoire
desparticules
testne dl )
il faut utiliser desplasmas
très denses oudes
longueurs
d’interaction de l’ordre du mètre pour les densités réalisables à l’aide desplasmas
stationnaires(ne
=1018 - 102° m-3).
Les pertes par effets collectifs doivent être évitées. La densité departicules
du faisceauincident ne doit pas être trop élevée afin de
pouvoir
leconsidérer comme un ensemble de
particules
test. Ilfaut éviter de traverser le
plasma
dans des zones oùles effets collectifs
jouent
un rôleimportant
dans leséchanges d’énergie,
parexemple
les espaces cathodi- ques. Trois mesures directes ont été tentées à cejour.
Les deux
premières [1] et [2]
ne satisfont pascomplè-
tement à ces conditions. Dans la troisième faisant
l’objet
duprésent article,
iln’y
a pas d’effets collectifs.La densité du faisceau de protons, de l’ordre de 6 x
1013 m- 3,
est suffisamment faible pour que les protonspuissent
être considérés comme desparticules
test. Dans ces conditions le taux de perte
d’énergie
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003105-6044500
446
peut
être calculé à l’aide del’équation
de Fokker- Planck[3].
L’indice B
désigne
lesparticules cibles,
l’indice A lesparticules
test.L’énergie potentielle
associée à l’inter- action estperturbée
par l’effet d’écran desparticules environnantes,
cequi permet
de limitersupérieurement
le
paramètre d’impact
à une valeurégale
à lalongueur
de
Debye.
On expose ici les résultats d’une mesure de laperte d’énergie
subie par desprotons énergétiques (5-10 keV) qui intéragissent
avec unplasma
de lithium.Des résultats tout à fait
préliminaires
ontdéjà
étéexposés
dans[4].
2.
Principe
del’expérience (Fig.
1 et2).
- Un fais-ceau d’ions
H3 accéléré,
traverse la section droite d’un arc aulithium,
confiné dans uneconfiguration magnétique
à miroirs derapport
2.L’injection
estfaite suivant le
plan
médian de cetteconfiguration.
Lechamp magnétique
de confinement de l’arc estajusté
à
l’énergie
du faisceau de telle sortequ’après
unedéflection de 900 la
composante H+
passe par l’axe de ladécharge.
Une fraction des ions
H3
est dissociée par leplasma.
Les ions non dissociés sortent de la
configuration,
FIG. 1. - Schéma de principe de l’expérience.
tandis que les
protons
résultant de la dissociation sontcapturés
dans lechamp magnétique
axial. Cesprotons
tournent en traversant la colonne deplasma
avec une vitesse initiale
égale
à celle des ionsH 3
aumoment de la dissociation. Leur rayon de
gyration
del’ordre de 6 x
10- 2
m, est le tiers de celui des ionsH / .
Sous l’influence du
gradient
radial duchamp magné- tique
deconfinement,
les orbites desprotons
subissentun mouvement de dérive
tangentielle
autour del’axe,
avec une vitesse de dérive constante. Les
protons capturés
traversentplusieurs
fois le milieu ionisé où ils sont ralentis avant d’êtreperdus
paréchange
decharge, principalement
sur le lithium neutre. La vitesseFIG. 2. - Dispositif expérimental.
des atomes
qui
sont ainsiproduits
est celle des protonsjuste
avant neutralisation. Unanalyseur
enénergie reçoit
les atomesrapides
dont le vecteur vitesse estcontenu dans un
angle
solide trèspetit (10-3 radian)
autour d’une direction déterminée
correspondant
àdes protons ayant subi
l’échange
decharge après 3/4
de tour de
précession.
La différence entrel’énergie
deces neutres,
qui
est donnée par le maximum duspectre enregistré
enprésence
d’arc etl’énergie d’injection
déterminée par la
position
du maximum du spectreenregistré
sans arc, estégale
à la perted’énergie
subiepar les
protons
au cours despremiers 3/4
de tour deprécession
soit 28 passages dans l’arc(Fig. 3).
FIG. 3. - Mesure de la perte d’énergie.
La densité
superficielle
des électrons ne dl lelong
d’un diamètre de la colonne de l’arc
(6 cm)
a été mesu-rée par interférométrie de micro-ondes 8 mm en fonc- tion de l’intensité d’arc et du
champ magnétique.
Ellevarie de 6 x
1016 m-2
à 18 x1016 M-2
pour= 2 100 gauss
lorsque lare
varie de 2 à 5ampères.
La
température électronique
évaluée à l’aide d’une sonde deLangmuir
est de l’ordre de1,5
eV. La densité du gaz neutre est inférieure à1017
mol.m- 3.
L’inten- sité du faisceau d’ionsH+ injecté
est de l’ordre de 200 celle desprotons capturés
de1,8
leurénergie comprise
entre 5 et 10 keV. Les conditionsd’excitation d’instabilités faisceau
ionique-plasma [5]
sont loin d’être satisfaites. De
plus
la contribution à la perted’énergie
par effetscollectifs,
calculéed’après
lathéorie
[6]
est inférieure à la contribution collision- nelle d’un facteur 30. Dans notreexpérience
la perted’énergie
se fait essentiellement sur les électrons et le termeexponentiel
del’équation (1)
estnégligeable.
Elle s’écrit donc
Une résolution
numérique
del’équation (2)
vérifiantque
ôE/ôt
peut être considéré comme constant lelong
de la
trajectoire
des protons et la variation relative de leur vitesse étant trèsfaible,
la perted’énergie
estdonnée par
l’expression
suivante :où
lVg
est le nombre degyrations
au cours de3/4
detour de
précession.
Elle peut s’écrire sous la forme
avec
e étant
indépendant
del’énergie
et de la densité.3. Résultats. - Nous avons
comparé
la valeurexpérimentale
de e à la valeurthéorique.
Le domainerestreint
d’énergies
et de densités deplasma
étudié etles
phénomènes
dedispersion
ne nous ont paspermis
de vérifier la loi de variation de AE en fonction
de Ei
Les
mesures ont été effectuées pour desénergies
deFIG. 4. - Histogramme de distribution de la grandeur :
448
5-7,5
et 10 keV et desdensités ne
dl variant de1017
à 2 x
1017 m - 2.
Laquantité
e a été étudiée statisti- quement. Lafigure
4représente l’histogramme
desfréquences
deréalisation,
tracé en regroupant les résultats en 15 classes. Achaque
classecorrespond
une
fréquence
de réalisation. La valeur moyenneexpé-
rimentale
E
= 55 x10-11 (eV) 3 / 2 m2
est par construc- tion le centre d’une classe. La valeurthéorique
alh = 68 x
10-11 (eV)3~2 m2
estcomprise
dans leslimites de l’écart
quadratique
moyen Q de la distribu- tionexpérimentale, qui
est de 40%.
Cettedispersion
est essentiellement liée à la méthode de création des
protons.
Lors de la dissociation des ions moléculairesH3 ,
ladispersion angulaire
des vitesses desprotons résultant,
dans lesystème
du centre de masse de lacollision,
entraîne unedispersion
de leurénergie
ini-tiale. Elle a été évaluée à 450 eV
pour Ei
= 10 keV[7].
Ce résultat est confirmé par la
largeur
à mi-hauteur duspectre enregistré
sans arc de l’ordre de 500 eV :compte
tenu dupouvoir
de résolution del’enregistre-
ment, cette
dispersion
se traduit par une incertitude de 35 eV sur la lecture dudéplacement
du maximumsoit une
précision
de 35%.
Deux autres causes d’erreuront une contribution
négligeable :
Ladispersion d’origine statistique,
liée à la nature de l’interaction aété calculée à l’aide de
l’expression
et trouvée
égale
à0,2 % pour Ei
= 10 keV. Les dimen- sions finies duplasma
et du faisceau entraînent unedispersion
de lalongueur
parcourue par lesprotons
avant d’être
analysés
et par suite unedispersion
enénergie
de l’ordre de 1%.
4. Discussion. -- Les résultats de
l’expérience [1]
faite sur des
protons
de 10 à 70 keV en interactionavec un
plasma d’Argon
confirmeraient la théorie.Toutefois les corrections à
apporter
dues auxpertes
sur les électrons liés et aux effets collectifs subis par les protons lors de la traversée de
l’espace cathodique
sont difficiles à évaluer
quantitativement.
Une tenta-tive pour les chiffrer conduit à des résultats inférieurs à la théorie de 30 à 50
%.
Dansl’expérience [2],
leseffets collectifs ne sont pas
négligeables.
Les pertesd’énergie
mesurées sontsupérieures
aux pertes théori- ques d’un facteurcompris
entre 3 et 10 suivant laméthode
adoptée
pour en tenircompte [8].
Dans notreexpérience l’injection
transversalepermet
de satisfaireaux conditions
d’application
du modèle des collisionsbinaires. D’autre
part
le passagemultiple
offrant unelongueur
d’interaction suffisante pour que laperte d’énergie
soit mesurable dans lesplasmas stationnaires,
la
précision
n’est limitée que par lesphénomènes
dedispersion
dont la contribution laplus importante apparaît
dans la dissociation des ionsH3 .
Elle pour- rait être améliorée en utilisant une autre méthode de création desprotons
àpartir
d’atomesd’hydrogène
neutres.
La
perte d’énergie
a été calculée en choisissantcomme limite
supérieure
du domaine de variation duparamètre d’impact
lalongueur
deDebye
et commelimite inférieure le
paramètre d’impact correspondant
à une déviation de 900. Un traitement
plus rigoureux
de la
dynamique
des collisionsproches
et une étudeplus
fine de la contribution des effets collectifs condui- sent à un formalisme avec desintégrales convergentes
et évite des coupures
empiriques.
La valeur duloga-
rithme coulombien de la théorie
simple
est alorsmodifiée
[9].
Dans les conditions de notreexpérience
le facteur correctif est
négatif.
La variation relativecorrespondante
de laperte d’énergie
est de 14%.
Nosrésultats conduisent effectivement à une valeur moyenne
expérimentale
inférieure de 20%
à la valeurthéorique
maisqui
restecomprise
dans les limitesde l’erreur.
Un
signal parasite
a étéobservé,
dont l’étude lais- serait supposerqu’il provient
d’ions H- selon uneréaction du
type
Nos mesures
permettent
d’évaluer la section efficace à une valeur inférieure àlO-22 m2.
Il a été montré que laprésence
de cesignal
ne modifie pas la mesurede la
perte d’énergie
dans les limites de notreprécision expérimentale [6].
Ce travail a été effectué dans le laboratoire de Fonte-
nay-aux-Roses,
Association EURATOM-CEA. Je remercie M. F. Prevotqui
m’a accueillie dans son ser-vice et a
permis
ce travailqui
a faitl’objet
d’une thèse de 3ecycle,
M. W. Halversonqui
aproposé
lesujet, imaginé
leprincipe
de la méthodeexpérimentale
etm’a
guidée
dans le début de cetravail,
M. M. Botti-glioni
et Coutant pour leurs conseils et leur aide et M.Peyrat
pour son assistancetechnique.
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Communication privée.[2] SMITH (M.
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